Le 22 Janvier 2008, 2 durée heures FINAL FINAL La précision et la clarté de la rédaction seront prises en compte dans l'attribution de la note. Le barème est donné à titre indicatif. Une feuille A 4 recto-verso manuscrite est autorisée pour l'épreuve. Les calculatrices sont interdites. UTILISER UNE COPIE PAR EXERCICE Exercice 1 suite récurrente On considère ( f : [a, b] → [a, b] (un ) une application réelle continue. Soit 5+2 points ) la suite dénie par récurrence par 1. 2. Montrer que (un ) On suppose que un+1 = f (un ) u0 ∈ [a, b] est bornée. f est croissante. Montrer par récurrence que si croissante. En déduire que la suite converge vers un réel 3. 4. f Que se passe-t-il si α u0 < f (u0 ) alors (un ) f (x) = x. est solution de u0 > f (u0 ) ? est croissante et Application : montrer que la suite dénie par √ un+1 = 3 + un u0 = 1 est convergente et déterminer sa limite. 5. [points bonus] que (u2n ) et Si f est décroissante (u2n+1 ) convergent. montrer que f ◦f est croissante. En déduire alors Exercice 2 D.L. et fonction réciproque Soit 1. 2. 3. 4. f :R→R Montrer que la fonction dénie par f f Calculer un D.L. de a. b. g=f c. points ) f (x) = (x2 + 1) arctan(x). en 0 f en précisant les limites en à l'ordre 3. ±∞. En déduire la nature du point 0. −1 Que vaut g(0) ? Pourquoi g 0 7 est bijective. Donner le tableau de variation de Soit ( est-elle dérivable ? Calculer à la courbe Cg On admet que représentative de g 00 et g 000 g 0 (0). En déduire l'équation de la tangente en g. g 00 (0) = 0 et g 000 (0) 6 0. Cf et Cg au voisinage de existent. Démontrer sans calculs que [indication : on pourra esquisser les courbes représentatives 0]. 5. On propose de déterminer par le calcul le D.L. de 2 3 g = f −1 en 0 à l'ordre 3, on note ce D.L. 3 g(x) = a0 + a1 x + a2 x + a3 x + x (x). a. b. c. Montrer que a0 = 0. Calculer le D.L. en 0 Utiliser alors l'égalité MT11 Automne 2007 à l'ordre 3 de f (g(x)) = x f ◦g en fonction des coecients pour identier les coecients UTBM a1 , a2 , a3 . a1 , a2 a3 . page 1 Le 22 Janvier 2008, 2 durée heures FINAL ( 9 points ) Exercice 3 Théorème de Darboux À la question 2 de cet exercice on vous fait démontrer le théorème de Darboux : si f est une fonction dérivable sur I alors la fonction f 0 vérie le théorème des valeurs intermédiaires sur I . Ce résultat pourra être admis à la question 3. 1. Soit f: a. b. Montrer que f [−1; 1] → R x2 sin( x1 ) x 7→ 0 est continue et dérivable sur si x 6= 0 x=0 [−1; 1]. Calculer si f 0 (0). Montrer que [−1; 1] → h: 7→ x R 2x sin( x1 ) − cos( x1 ) 0 x 6= 0 x=0 si si n'est pas continue. 2. Soit de f I, une fonction dérivable sur un intervalle tels que f 0 (a) < f 0 (b) et soit y I ⊂ R. On considère a < b, f 0 (a) < y < f 0 (b). a. Montrer que la fonction b. Quel théorème du cours permet d'armer que la fonction g deux éléments un réel tel que [a, b] par g(x) = f (x) − xy dénie sur est dérivable. Calculer g0 . g admet un minimum sur [a, b] ? c. d. Montrer que g 0 (a) < 0 et g 0 (b) > 0. g e. n'est pas atteint en b. Déduire de ce qui précède qu'il existe résultat pour f. f 0 c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = y . Que signie ce dernier ? f 0 (a) < f 0 (b). 0 comment démontrer que f 0 0 f (a) > f (b). Dans la démonstration précédente on suppose Sans refaire les calculs expliquer, en donnant les étapes, vérie le théorème des valeurs intermédiaires sur 3. g n'est pas atteint en a. [indication : on pourra raisonner limx→a g(x)−g(a) ]. De même démontrer que le minimum de x−a Démontrer que le minimum de par l'absurde puis calculer Montrer que la fonction MT11 Automne 2007 h [a, b] si de la question 1 vérie le théorème des valeurs intermédiaires. UTBM page 2 Le 22 Janvier 2008, durée 2 heures Corrigé Corrigé Exercice 1 Suite récurrente 1. u0 ∈ [a, b] ( 7 points ) a 6 u0 6 b et pour tout n > 1, un = f (un−1 ) ∈ [a, b] (car f ([a, b]) ⊂ [a, b]). n ∈ N on a a 6 un 6 b ; la suite est bornée. La fonction f est croissante et u0 < f (u0 ). Montrons par récurrence que (un ) est croissante. Au rang n = 0 on a u0 < f (u0 ) = u1 la croissance de la suite est vraie au rang 0. Au rang n on suppose un 6 un+1 on a alors f (un ) 6 f (un+1 ) (car f est croissante) c'est à dire un+1 6 un+2 . La croissance de la suite est vériée au rang n + 1. Par récurrence la suite est croissante. Or on a vu que (un ) est bornée (donc majorée). La suite (un ) est croissante majorée, elle converge. Notons α la limite de (un ). La fonction f étant continue on a α = limn→+∞ un+1 = limn→+∞ f (un ) = f (α). Si u0 > f (u0 ) alors on montre par récurrence que la suite est décroissante : Au rang 0 on a u0 > f (u0 ) = u1 . Au rang n on suppose un > un+1 , on a alors f (un ) > f (un+1 ) (car f est croissante) c'est à dire un+1 > un+2 . La suite est décroissante au rang n + 1. La suite étant minorée on en donc Donc pour tout 2. 3. déduit qu'elle converge. 4. Pour la suite 5. √f : [0, 3] → [0, 3] (l'intervalle [0, 3]√n'est pas le seul choix possible) dénie par on sait que f est croissante. De plus u1 = f (x) = 3 + x. Par croissance la fonction √ f (u0 ) = f (1) = 4 = 2 > u0 , la suite (un ) est croissante ; d'après la question 2 elle est √ 2 3 + α . Donc α vérie α = 3 + α. Les convergente et sa limite est un réel α tel que α = √ √ 1 − 13 1 + 13 2 racines de α − α − 3 = 0 sont α1 = et α2 = . Or α1 < 1 = u0 et la suite 2 2 √ 1 + 13 (un ) étant croissante on en déduit que α = . 2 Si f est décroissante on a ∀x, y ∈ [a, b] tels que x 6 y : √ un+1 = 3 + u u0 = 1 On note x 6 y ⇒ f (x) > f (y) ⇒ f (f (x)) 6 f (f (y)) Ce qui montre que les suites f ◦f est croissante. Or u2n = f ◦ f (u2(n−1) ) u0 ∈ [a, b] un = f (un−1 ) = f (f (un−2 )), u2n+1 = f ◦ f (u2n−1 ) et u1 ∈ [a, b] f ◦ f qui est croissante u1 − u3 pour (u2n+1 )). sont convergentes car bornées et dénies par dépend du signe de u0 − u2 pour (u2n ) et Exercice 2 D.L. et fonction réciproque 1. on en déduit que (le sens de variation ( 7 points ) f 0 (x) = 2x arctan(x) + 1. Sur [0, +∞[ on a x > 0 et arctan(x) > 0 donc 2x arctan(x) > 0 0 c'est à dire f (x) > 1 sur [0, +∞[ ; sur ] − ∞, 0] on a x 6 0 et arctan(x) 6 0 donc 2x arctan(x) > 0 c'est à dire f 0 (x) > 1 sur ] − ∞; 0]. On en déduit f est strictement croissante, elle réalise donc une bijection de R sur f (R) (on montre à la question suivante que f (R) = R). MT11 Automne 2007 UTBM page 3 Le 22 2. 3. Janvier f 2008, durée 2 heures Corrigé est strictement croissante et limx→−∞ f (x) = −∞ limx→+∞ f (x) = +∞. 3 3 en 0 de arctan est arctan(x) = x − x3 + x3 (x) avec limx→0 (x) = 0. 3 f (x) = (x2 + 1)(x − x3 ) + x3 1 (x) = x + 32 x3 + x3 2 (x). Le point 0 est bien Le D.L à l'ordre On en déduit et un point d'inexion. 4. a. b. On a f (0) = 0 donc D'après le calcul de g(0) = g(f (0)) = f −1 (f (0)) = 0. f0 fait à la question 1 on sait que f 0 (x) > 1 pour tout x ∈ R. La dérivée ne s'annulant jamais sur R, la fonction réciproque est dérivable sur son en1 1 g 0 (0) = f 0 (f −1 (0)) = f 0 (0) = 1. Le coecient directeur de la tangente est donc 1. De plus la tangente passe par le point de coordonnée (0, 0) donc l'équation de la tangente est y = x. semble de dénition. On a ainsi c. 0 on sait que 0 est un point d'inexion pour f ; Les courbes g ont de plus la même tangente en (0, 0) (la droite d'équation y = x). On en déduit par symétrie des courbes représentatives que 0 est un point 00 d'inexion pour g (donc g (0) = 0) dont le changement de concavité est opposé au 000 changement de concavité de f au voisinage de 0. Ainsi puisque f (0) > 0 on ne peut 000 000 pas avoir g (0) > 0. Donc g (0) 6 0. Grace au D.L. de représentatives de 5. a. b. f f en et a0 = g(0) = 0. g(x) = a1 x + a2 x2 + a3 x3 + x3 1 (x) f (x) = x + 32 x3 + x3 2 (x), donc 2 f ◦ g(x) = (a1 x + a2 x2 + a3 x3 ) + (a1 x + a2 x2 + a3 x3 )3 + x3 3 (x) 3 2 = a1 x + a2 x2 + (a3 + a31 )x3 + x3 4 (x) 3 c. De l'égalité f ◦ g(x) = x on obtient 2 a1 x + a2 x2 + (a3 + a31 )x3 + x3 4 (x) = x 3 Ce qui donne en identiant a1 = 1, a2 = 0 et a3 = − 32 a31 = − 23 . Exercice 3 Théorème de Darboux 1. a. ( lim bien dérivable sur f 0 (0) = 0. La fonction est R. x → 2x sin( x1 ) tend vers 0 quand x → 0, mais la fonction x → cos( x1 ) limite quand x → 0. On en déduit que h n'a pas de limite en 0. La fonction pas de a. ) 1 f (x) − f (0) = lim x sin( ) = 0 x→0 x x (par le théorème des gendarmes). On a donc montré que 2. points f est continue sur R∗ , vérions qu'elle est continue en 0 : −1 6 sin( x1 ) 6 1 ⇒ −x2 6 f (x) 6 x2 donc le théorème des gendarmes montre que limx→0 f (x) = f (0) = 0. 0 La fonction est bien continue. Pour tout x non nul f est dérivable et on a f (x) = 1 1 2x sin( x ) − cos( x ). Vérions que f est dérivable en 0. Pour cela on calcule, x→0 b. 9 g est dérivable comme somme de fonctions dérivables, MT11 Automne 2007 UTBM n'a g 0 (x) = f 0 (x) − y . page 4 Le 22 Janvier b. g 2008, durée 2 heures Corrigé est continue (car dérivable) or une fonction continue sur un intervalle ses bornes. Donc il existe un réel c. d. g 0 (a) = f 0 (a) − y < 0 y < f 0 (b). y > f 0 (a) tel que g(c) [a, b] atteint g sur [a, b]. soit le minimum de par hypothèse. De même g 0 (b) = f 0 (b) − y > 0 car g est atteint en a. Alors pour tout > 0. En prenant la limite x → a on g(x) − g(a) > 0. Ainsi g(x)−g(a) x−a 0 en déduit que g (a) > 0 ce qui contredit la question 2.c. De même supposons par l'absurde que le minimum de g sur [a, b] soit atteint en b, alors pour tout x ∈ [a, b] g(x)−g(b) on a g(x) 6 g(b) donc 6 0. En passant à la limite quand x → b on obtient x−b g 0 (b) 6 0. Ce qui contredit la question 2.c. On a donc montré que g n'atteint pas son minimum en a ou b. Par l'absurde on suppose que le minimum de x ∈ [a, b] e. car c ∈ [a, b] on a c ∈]a, b[ où le minimum est atteint. Le minimum étant un point critique g 0 (c) = 0 c'est à dire f 0 (c) − y = 0. 0 0 Il existe donc c ∈]a, b[ tel que f (c) = y . La fonction f vérie donc le théorème des valeurs intermédiaires sur [a, b]. Il existe donc (un point où la dérivée s'annule) on doit avoir f. 3. f 0 (a) > y > f 0 (b). On considère à nouveau la fonction g dénie par g(x) = f (x) − xy , on montre alors que g 0 (a) > 0 et g 0 (b) < 0. On sait qu'il existe un c ∈ [a, b] tel que g(c) soit le maximum de g sur [a, b] (car g est continue) on montre comme à la question 2.d que ce maximum 0 0 n'est atteint ni en a ni en b. Donc c ∈]a, b[ et on en déduit que f (c) = y (car g (c) = 0). 0 Ce qui prouve que f vérie le théorème des valeurs intermédiaires sur [a, b]. On suppose f 0 (a) > f 0 (b) On remarque ici que h = f0 et y un réel quelconque tel que donc d'après le théorème de Darboux démontré à la question 2, on sait que h vérie le théorème des valeurs intermédiaires. MT11 Automne 2007 UTBM page 5 Le 22 Janvier 2008, durée 2 heures Commentaires Commentaires 136 étudiants ont été évalués sur cette épreuve. La moyenne est de 9,36/20. Le barème a été modié de la manière suivante : exercice 1 (7 points), exercice 2 (8,5), exercice 3 (10 points). La longueur du sujet justie ce nouveau barème. Exercice 1 suite récurrente ( 7 points ) L'exercice 1 était un exercice relativement classique. On établissait un résultat sur les suites récurrentes dénies par une relation du type question un = f (un−1 ) où f est une fonction continue. La 2. qui consistait à démontrer la convergence dans le cas f bien traitée pour la partie concernant la croissance de croissante et u0 < u1 a été (un ). Le raisonnement par récurrence a su être mis en place même si quelques étudiants confondent l'hypothèse de récurrence et le résultat à démontrer. Par contre les étudiants oublient quasi-systématiquement de justier à l'aide de la continuité de f que si un → l alors l = limn→+∞ un+1 = limn→+∞ f (un ) = f (l). Cet argument a pourtant été vu en cours, TD et devoir maison. Parmis les étudiants qui ont traité la question bonus, une bonne moitié a fait l'hypothèse que f était dérivable pour pouvoir démontrer que f ◦f était croissante si f est décroissante. Cette attitude attire notre attention sur deux points : - les étudiants n'identient pas toujours correctement les données de l'énoncé. - les étudiants ont le reexe de penser les notions à travers des techniques qui leur sont familières (dérvation, sens de variation) plutôt que de revenir à la dénition même de ces notions. La moyenne sur cet exercice est de 3,4/7 Exercice 2 D.L. et fonction réciproque 8, 5 ( points ) L'exercice 2 était une utilisation de D.L. sans dicultés techniques. L'intérêt de l'exercice f −1 au de f ont résidait dans l'étude locale de de 0. Les calculs sur le D.L. voisinage de f (0) à partir de l'étude de f au voisinage permis aux étudiants d'obtenir des points et de vérier que les étudiants connaissaient la dénition d'un point d'inexion . Par contre la question proposait aux étudiants de rééchir sur la nature du point 0 (f (0) = 0) 4 qui pour la fonction f −1 en utilisant la symétrie des courbes représentative n'a pas eu de succès. Seulement un étudiant sur 15 a su esquisser les courbes et raisonner par symétrie. Il faut donc encourager nos étudiants à donner des représentions sommaires sans calculatrices. La moyenne a cet exercice a été de 3,4/8,5. Exercice 3 théorème de Darboux ( 10 points ) Le dernier exercice avait pour nalité de démontrer le théorème de Darboux. Une première partie regroupait des questions types sur la continuité et la dérivabilité. La seconde partie démontrait le résulat en décomposant la démonstration en étapes élémentaires. Enn une dernière partie proposait une application du théorème à la fonction étudiée dans la première partie. Les étudiants n'ont pas forcemment disposé du temps nécessaire pour traiter cet exercice correctement (doit-on proposer des épreuves plus longues ?). La première partie n'a pas toujours été bien abordée : - les étudiants n'identient pas toujours à quel niveau se situe le problème de continuité ou de dérivabilité et donc ne justient pas les résultats. - quelques étudiants ont cru pouvoir utiliser les D.L. en 0 de sin(x) pour développer sin( x1 ). Il nous faudra donc continuer à insister sur le domaine d'application des techniques enseignées pour éviter ce genre de confusion. MT11 Automne 2007 UTBM page 6 Le 22 Janvier 2008, durée 2 heures Commentaires Dans la seconde partie on retiendra qu'à la question d'armer que g admet un minimum sur [a, b] 2.b Quel théorème du cours permet très peu d'étudiants (de l'ordre de 1/10) ont su dire qu'une fonction continue atteint ses bornes sur un intervalle fermé borné. A la place diérents théorèmes ont été évoqués un peu au hasard (TVI, Rolles, Cauchy, TAF...). Parmis les étudiants qui ont rédigé la question atteint son minimum en a 2.d, la grande majorité a produit le raisonnement faux suivant : si g 0 alors g (a) = 0 ce qui contredit la question 2.c. Peut-être qu'encore une fois cela montre à quel point il est important d'insister sur les domaines d'applications des résultats vus en cours. A ce titre des exercices présentant en prallèles des cas classiques et des cas sortant du cadre d'applications directes pourraient être ajoutés aux feuilles de TD. Enn la dernière partie n'a quasiemment pas été abordée, ce qui montre que les étudiants n'ont en général pas compris (mais le manque de temps peut expliquer cela) le sens du problème. Moyenne 2,56/10 MT11 Automne 2007 UTBM page 7