PAUL KRUGMAN Krugman : prix Nobel d’économie, économiste sur les échanges commerciaux, initiateur d’une nouvelle théorie de l’échange international et éditorialiste du New York Times et désormais reconnu comme être un critique de l’administration Bush. BIOGRAPHIE 28 février 1953 : Naissance à Long Island. 1977 : Obtention d’un doctorat en Histoire, après avoir suivi des études à l’Université de Yale puis au MIT (Massachusetts Institue of Technologie). 1982-1983 : Il travaille à la Maison Blanche sous Reagan, il fait alors partie du « Council of Economic Advisers » (=comité les conseillers économique). 1991 : Il reçoit la médaille John Bates Clark de l’American Economic Association ce qui fait de lui un candidat potentiel au prix Nobel d’économie. 1995 : Il reçoit le Adam Smith Award 1996-2000 : Rédaction de nombreux articles pour les magazines Fortunes et Slate 2001 Il reçoit le Nikkey Prize et the Eccles Prize for Excellence in economie riting. 2002 : Il reçoit the Alonso Prize (regional science association) Octobre 2008 : Il obtient le prix Nobel d’économie. LA THEORIE ECONOMIE DE KRUGMAN Jusqu’au début des années 90, la théorie économique qui prédominait était fondée sur le libre-échange. Krugman a donc remis en cause et démystifié ces rhétoriques économiques. A partir de 1993, il lance une véritable croisade contre les déclarations de ce qu’il appelle la « théorie pop du commerce international ». I. LA CONCURRENCE PURE ET PARFAITE ≠ MONOPOLES INTERNATIONAUX ET MONDIALISATION LA CONCURRENCE PURE ET PARFAITE 5 conditions l’atomicité du marché : c'est-à-dire qu'il y ait un grand nombre d'entreprises produisant le même bien (ou service) et un grand nombre d’acheteurs. la transparence : une information complète des consommateurs pour guider rationnellement leurs décisions d'achat et des vendeurs connaissant parfaitement les conditions du marché pour élaborer leur stratégie. la fluidité : la possibilité pour une firme donnée, d'entrer sur un marché (ou d'en sortir) facilement et sans coût prohibitif. l’homogénéité du produit : pour qu’il y ait concurrence, il doit s’agir du même produit ou d’un produit similaire. la mobilité : les facteurs de production, que sont le travail et le capital technique, doivent pouvoir se déplacer ou être déplacés d’un endroit à l’autre selon les besoins du marché. Ce modèle repose donc sur un concept de « laisser-faire ». Pour les économistes en faveur de cette théorie, le libre-échange et les 5 points de la théorie classique, permettra aux entreprises d’entrer dans un système de concurrence pure et parfaite. Ce modèle est considérer comme une référence, vers lequel il convient d’aller, pour permettre le bon fonctionnement du marché de concurrence. MONOPOLES INTERNATIONAUX ET MONDIALISATION Krugman démontre que la concurrence pure et parfaite n’existe pas et que les aboutissants souhaités par la théorie classique sont irréalisables et amènent aux monopoles et non à l’égalité parfaite et pure entre les nations. L’économiste commence par prouver l’existence de monopoles internationaux dans certaines branches telles l’aéronautique ou l’automobile (par exemple, la Suède importe et exporte des voitures). Pour pouvoir entrer dans les marchés, certaines entreprises doivent ainsi s’appuyer sur des subventions publiques nationales pour atteindre la taille critique (=taille qui permet d’intégrer un marché, d’atteindre au moins le ‘point mort’). Alors, l’ensemble des acheteurs en tirent alors profit car il y a plus d’entreprises en concurrence et donc des prix plus bas. De même, la mondialisation met en concurrence des nations très différentes en matière de production. Elles vont donc être amenées à se spécialiser dans certaines activités pour faire face à la concurrence et rester rentable. Ainsi, la concurrence telle que le voulait la théorie économique classique est démantelée. II. SPECIALISATION DES PAYS EN PRODUCTION ≠ RENDEMENTS CROISSANTS SPECIALISATION (SELON RICARDO) Ricardo avance la théorie de l’avantage économique fondée sur les rendements décroissants ou constants: chaque pays ne doit pas produire ce qui est le moins coûteux pour lui mais ce qui est le plus productif (mieux et plus vite avec moins de main d’œuvre). Il n'y a donc pas de rendements/ économies d'échelle: produire plus n'apporte pas d'avantages sur les pays concurrents, les prix unitaires ne baissent pas, ce qui est censé éviter la création de monopoles. La conclusion principale de cette théorie est que la spécialisation assure une ouverture et une stabilité dans le commerce international. Ainsi, Ricardo prône la spécialisation sans réfuter l’idée que certains pays pourraient être délaissés et d’autres avantagés. RENDEMENTS CROISSANTS OU ECONOMIE D’ECHELLE Krugman démantèle cette théorie en abordant le fait que les rendements d’échelle peuvent être croissants (plus la production augmente et plus les coûts unitaires diminuent) comme facteur de spécialisation et des échanges. Il expose alors les facteurs d’économies d’échelle tels que l’amélioration de la productivité et l’expertise. En effet, avec le temps, l’amélioration de la productivité et l’expertise entrainent des effets cumulatifs qui favorisent la compétitivité des entreprises mais aussi de l’économie régionale. Par la suite, les entreprises conscientes de cette possibilité simple de faire du profit vont s’agglomérer dans l’espace géographique. Cette proximité revêt de nombreux avantages : -maîtrise des coûts de transaction, amélioration des processus de l’apprentissage collectif et de l’innovation, construction et partage des savoir-faire détenus par la main d’œuvre sur le marché local du travail. Ainsi, l’accès à un marché mondial permet aux entreprises mais aussi aux industriels d’allonger les séries produites et éventuellement de se créer un monopole. La spécialisation telle que Ricardo l’aborde, possède des atouts mais a aussi des limites. III. LIBRE-ECHANGE ≠ INTERVENTIONNISME LIBRE ECHANGE Le libre échange est un système économique prônant la libre circulation des biens et services, au sein d’une zone géographique par la suppression de barrières douanières et de tout ce qui peut entraver le commerce. Les principes de libre-échange de la théorie ricardienne : - les facteurs de production sont immobiles à l’international (capital et travail), c'est-àdire qu’un investisseur ne va pas placer ses biens trop loin de son pays ; - Rendements décroissants ou constants (voir II) ; - Commerce intra-branches : seule les prix permettent de distinguer les produits échangeables, la qualité et la marque n’importent pas ; - Les prix internationaux sont censés être favorables à l’échange, le taux de change ne joue pas de rôle. Pour Ricardo, le libre-échange incite à la spécialisation et les facteurs de production (les capitaux et les hommes) sont ainsi utilisés là où ils sont les plus productifs et donc le plus utiles, ce qui permet une plus grande efficacité de l'économie et donc un accroissement plus important des richesses. De plus, la "croissance" est stimulée car on produit plus et on échange plus. De plus, le consommateur y trouve un avantage (il fait des économies) David Ricardo a fait parti des économistes libéraux du XIX° qui défendaient la liberté du commerce et de la spécialisation des entreprises, sans croire à la naissance de monopoles et aux agglomérations. INTERVENTIONNISME Paul Krugman n’est pas conte le libre-échange mais pense qu'une « politique commerciale stratégique » de subvention et même de protectionnisme temporaire peut être profitable. Paul Krugman illustre la « politique commerciale stratégique » par l'exemple des avions moyens courriers. Boeing avait le monopole sur ce marché qui semblait bien peu contestable en raison des coûts fixes considérables qu’impose cette activité. Pourtant grâce à une subvention d'environ 1.5milliards de dollars de la CEE (Communauté Économique Européenne). Airbus a pu entrer sur le marché et concurrencer Boeing. Cette intervention a été profitable à la CEE puisque de nombreux emplois ont été créés, à l'ensemble des consommateurs puisque la concurrence a permis de diminuer les prix et à Airbus qui a pu s'introduire sur le marché. Seul Boeing y a perdu une part de sa rente de monopole. De plus, dans la théorie de Ricardo, tous les pays sont engagés dans une compétition pour les parts de marchés mondiaux. Or, pour Krugman, il est évident que les pays se concurrencent de la même façon que les entreprises et que cela peut déclencher des conflits d’intérêts dangereux pour l’entente politique. De plus, comme nous l’avons évoqué plus haut, une entreprise se formant a tout intérêt à attendre d’avoir atteint sa taille critique avant de se lancer dans le commerce internationale. Or sans intervention, ce genre d’engagement à perte est plutôt fréquent. Ainsi, Paul Krugman préconise une ouverture croissante des économies et donc une libéralisation du commerce tout en acceptant une politique étatique volontariste d'incitation à l'exportation.