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L’expérience du monde sur la scène québécoise
Regards croisés
Carole Fréchette, Olivier Kemeid et Larry Tremblay
Entretiens réalisés par Anne-Claire Guilloteau
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Remerciements
Que soient ici chaleureusement remerciés
Carole Fréchette, Olivier Kemeid et Larry Tremblay
Qui m’ont accordé de leur temps précieux
Et m’ont laissée approcher les processus intimes
À l’œuvre dans leurs écritures.
Josette Féral
Grâce à qui la publication de ces interviews a été possible
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SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ............................................................................................................................................ 1
SOMMAIRE ......................................................................................................................................................... 2
AVANT-PROPOS ................................................................................................................................................. 4
I. QUESTIONS D’IDENTITÉ ......................................................................................................................... 6
1. Distance Québec-Monde / être québécois et citoyen du monde ....................................... 6
1.1 Carole Fréchette : « Au Québec, on se sent protégé du monde. » ............................... 6
1.2 Olivier Kemeid : « Nous sommes tous dans une communauté mondiale, car le
monde a rétréci.» ............................................................................................................. 8
1.3 Larry Tremblay : « On est dans une redéfinition permanente et complexe de notre
identité. » ......................................................................................................................... 9
2. Rapport à la langue et à l’identité québécoise ................................................................ 10
2.1 Carole Fréchette : « Mon interlocuteur imaginaire, c’est les gens d’ici » ............... 10
2.2 Olivier Kemeid : J’écris « dans ma langue » ........................................................... 11
II. PARCOURS ARTISTIQUES ET RÉSONANCES POLITIQUES ........................................................... 13
1. Carole Fréchette, une conscience de soi et une conscience politique au service du
théâtre .............................................................................................................................. 13
2. Larry Tremblay, « les mots sur la peau de tambour de l’acteur » et la responsabilité
de l’artiste dans la société ................................................................................................ 17
3. Olivier Kemeid, un jeune auteur qui déconstruit certitudes et préjugés ...................... 19
III. CHOIX ARTISTIQUES ET TRAITEMENT DE L’INFORMATION ................................................... 22
1. Je pense à YU, une lutte de chaque instant entre fiction et documentaire .................... 22
2. Moi, dans les ruines rouges du siècle, une large fresque aux éléments de réalités
recomposés ....................................................................................................................... 27
3. Cantate de guerre, écrire les mots anatomiques de la haine ........................................... 33
IV. TRAVERSÉES DRAMATURGIQUES ................................................................................................. 38
1. Je pense à Yu de Carole Fréchette et le moteur de recherche Google ........................... 38
1.1 Temporalités démultipliées ....................................................................................... 38
1.2 Mise en réseaux, équivalences et assemblages .......................................................... 39
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2. Moi, dans les ruines rouges du siècle d’Olivier Kemeid, double-narration et sauts
temporels.......................................................................................................................... 41
3. Recyclages, navettes temporelles et autres résonances : ................................................ 42
3.1 La gestion des déchets domestiques dans Je pense à Yu ............................................ 42
3.2 Le traitement du chœur dans Cantate de guerre ........................................................ 43
3.3 Cantate de guerre de Larry Tremblay et Anéantis de Sarah Kane, sphères intimes et
sphères privées, des constructions inversées ................................................................... 44
V. POSTURES ÉTHIQUES ET ESTHÉTICO-POLITIQUES...................................................................... 45
1. Larry Tremblay ou le paradoxe de l’art ........................................................................ 45
2. Carole Fréchette, le théâtre comme lieu de partage autour des valeurs d’humanité ... 47
3. Olivier Kemeid, l’écriture théâtrale pour mettre en scène les chemins de l’exil .......... 51
ÉPILOGUES ....................................................................................................................................................... 54
BIBLIOGRAPHIE DES AUTEURS .................................................................................................................. 55
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE ....................................................................................................................... 57
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Avant-Propos
Ce dossier est compode trois entretiens réalisés au cours de la saison 2011-2012, à
l’occasion d’un travail de recherche de Master 2 en Études Théâtrales intituL’expérience du
monde sur la scène québécoise, l’exemple de trois pièces créées au Théâtre d’Aujourd’hui,
Montréal/Québec, au cours de la saison 2011-2012.
Cette recherche se donnait pour objectif de questionner le processus créatif qui a me
trois auteurs québécois de notoriétés diverses, Carole Fréchette, Olivier Kemeid et Larry
Tremblay, à se saisir de certaines réalités politiques internationales et à en faire matière pour
la scène théâtrale, alors que cette démarche reste marginale ou tout du moins très récente dans
l’histoire de la dramaturgie québécoise.
À n’en pas douter, ces auteurs se sont sentis convoqués d’écrire sur des sujets brûlants
d’actualité. Bien loin d’un théâtre purement militant, Carole Fréchette, Olivier Kemeid et
Larry Tremblay ont choisi la scène de théâtre pour redonner une place à la parole publique,
citoyenne et induire une réflexion chez les spectateurs. Cette forme d’« intranquillité
citoyenne » que l’on observe à la lecture de leurs pièces se situe certainement dans le
prolongement de celle qui fut le terreau de cette dramaturgie francophone particulière depuis
ses débuts, fortement marquée par la prise en compte d’un réel historique, politique et
géographique, et à la recherche de son identité propre.
Je pense à Yu témoigne d’un intérêt particulier de Carole Fréchette pour les
mouvements de révolte des étudiants de la place Tienanmen en Chine, en 1989. Elle écrit sa
pièce à la suite de la lecture d’un entrefilet dans son journal du matin sur la libération du
journaliste Yu Dongyue, incarcéré 17 ans pour avoir lancé de la peinture avec deux
compagnons sur le portrait de Mao pendant les manifestations de la place Tienanmen en 1989.
Son outil d’investigation - et celui de son double dans la pièce, Madeleine Laflamme - est le
moteur de recherche Google.
Olivier Kemeid a écouté les récits de vie de son ami Sasha Samar, acteur ukrainien
vivant au Québec et s’est mis à écrire sa nouvelle pièce Moi, dans les ruines rouges du siècle.
Sasha Samar en sera l’un des principaux interprètes. La pièce reconstruit le récit d’un
apprentissage de soi, à travers la thématique du mensonge sociétal et familial, dans une Union
soviétique en pleine déliquescence.
Cantate de guerre, pce écrite dans une forme versifiée, traite de la question de la
transmission de la haine dans les guerres. Elle place sur scène un père soldat, un fils et un
chœur de soldat. Larry Tremblay dit avoir décidé de parler plus précisément des guerres
génocidaires et d’envisager de porter à la scène et de donner une forme théâtrale au poème
qu’il avait au départ écrit, suite à sa lecture bouleversante du livre de la journaliste russe
assassinée en 2006, Anna Politkovskaïa, Tchétchénie, le déshonneur russe.
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