Il est le dieu d'Amour, enflammant bien des coeurs
L'or, l'azur, le pourpre de ses ailes, sont ses couleurs
Moqueur, tricheur, Cupidon est toujours vainqueur
Sur la terre, sur les mers, je suis triomphateur!
Scène 5 : « La dispute »
LA DISPUTE D’APOLLON ET DE CUPIDON
Extrait du poème, les Métamorphoses d’Ovide, livre premier.
Extrait du livret d’opéra, Daphné, de Jean de La Fontaine.
La passion d’Apollon pour Daphné naquit, non d’un aveugle hasard, mais d’une violente rancune de
Cupidon. A cette époque, la terre enfanta le colossal Python. Serpent alors inconnu, il était objet de
terreur, tant il occupait d’espace le long de la montagne. L’archer divin, Apollon, l’accabla de mille traits.
Vidant presque son carquois, il le tua ; et par de noires blessures se répandit le venin de la bête.
« Par vos puissants efforts, invincible Apollon,
On ne craint plus ici, les fureurs de Python. »
Tout récemment, Apollon, fier de sa victoire sur le Python avait vu Cupidon courber, tirant la corde à soi,
les deux extrémités de son arc :
« Qu’as-tu à faire, enfant, de ces armes puissantes ? Il me sied à moi de les suspendre à mes épaules ;
avec elles, je puis porter des coups inévitables à une bête sauvage, à un ennemi ; naguère encore,
quand Python couvrait tant d’arpents de son ventre gonflé de poisons, je l’ai abattu sous mes flèches
innombrables. Pour toi, qu’il te suffise d’allumer avec ta torche je ne sais quels feux d’amour ; garde-toi
de prétendre à mes succès. »
« Que le fils de Vénus cesse, de se vanter
Qu’ainsi que nous, il sait porter
Un carquois, un arc, et des flèches ;
C’est un enfant qui fait des brèches
Dans les cœurs aisés à dompter.
Il remporte toujours des victoires faciles ;
Moi, je défais des serpents, qui peuplent des villes. »