Apollon et Daphné

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« Apollon et Daphné »
LE LIVRET du spectacle
Ci-dessous le livret de la pièce Apollon et Daphné. La mise en théâtre du mythe
d’Ovide s’est accompagnée d’une réécriture poétique en alexandrins, dont un
exemple de démarche est détaillé pour l’écriture de la scène 4. Les photographies
sont celles prises lors de la représentation du 17avril 2008, à l’école Vitruve »
Scène 1 : « La fin... »
La belle Daphné transformée en laurier
Le fier Apollon triste et désespéré
Cupidon et son petit arc enfin vengé !
Quelle étrange histoire, quelle sombre destinée
Mais comment tout cela a-t-il donc commencé ?
Scène 2 : « Apollon »
Voici Apollon, fils de Zeus, dieu des dieux
Il tient dans sa main l’arc féroce et puissant
Il a une lyre en or au son exaltant
Orgueilleux et vaniteux, c'est un belliqueux !
Léto, d’Apollon et de Diane, est la mère
Apollon et sa sœur sont tous les deux jumeaux
Artémis, c'est Diane, elle est née la première
Sur Délos, après sa sœur, est né le héros
Apollon, mais qui est-il, ce dieu arrogant ?
Il est le dieu du soleil et de la lumière
Il est le dieu médecin et aussi apothicaire
Il frappe de loin avec son arc d'argent
Il protège les troupeaux et les bergeries
Il est le dieu de la musique et de la poésie
Il est le dieu devin, qui prévoit et prédit
Le dieu vengeur, des oracles et des prophéties
Il est Phoïbos, le brillant
Argurotoxos, à l'arc d'argent
Iatromantis, le médecin divin
Hékatébolos, qui frappe de loin
Sauroctone, le tueur de lézard
Citharède, qui tient une cithare
Sitalkas, du blé, le protecteur
Pythoktonos, du dragon, le vainqueur
Lykéïos, le tueur de loups
Sôter, qui sauve de tout
Péan, celui qui guérit
Musagète, les muses, il conduit
Scène 3 : « Daphné »
Belle et mince, c'est Daphné, la fille du fleuve Pénée
La belle Daphné chasse son petit déjeuner
Daphné est une nymphe libre et inapprivoisée
Chasseresse, elle court dans les bois et dans les prés
Solitaire, Daphné refuse de se marier
Le regard noir, échevelée, effarouchée,
Elle porte une tunique blanche, une ceinture tressée
Et, par Apollon, bientôt, elle sera aimée!
Ah bon! Ben ouais! C'est comme ça! C'est la destinée!
Scène 4 : « Cupidon »
De Vénus et de Mars, Cupidon est l'enfant
Dodu et joufflu, Cupidon est nonchalant
Il a un arc en frêne, des flèches en cyprès
Dans tous les coeurs, il fait des brèches, avec ses traits
Il est le dieu d'Amour, enflammant bien des coeurs
L'or, l'azur, le pourpre de ses ailes, sont ses couleurs
Moqueur, tricheur, Cupidon est toujours vainqueur
Sur la terre, sur les mers, je suis triomphateur!
Scène 5 : « La dispute »
LA DISPUTE D’APOLLON ET DE CUPIDON
Extrait du poème, les Métamorphoses d’Ovide, livre premier.
Extrait du livret d’opéra, Daphné, de Jean de La Fontaine.
La passion d’Apollon pour Daphné naquit, non d’un aveugle hasard, mais d’une violente rancune de
Cupidon. A cette époque, la terre enfanta le colossal Python. Serpent alors inconnu, il était objet de
terreur, tant il occupait d’espace le long de la montagne. L’archer divin, Apollon, l’accabla de mille traits.
Vidant presque son carquois, il le tua ; et par de noires blessures se répandit le venin de la bête.
« Par vos puissants efforts, invincible Apollon,
On ne craint plus ici, les fureurs de Python. »
Tout récemment, Apollon, fier de sa victoire sur le Python avait vu Cupidon courber, tirant la corde à soi,
les deux extrémités de son arc :
« Qu’as-tu à faire, enfant, de ces armes puissantes ? Il me sied à moi de les suspendre à mes épaules ;
avec elles, je puis porter des coups inévitables à une bête sauvage, à un ennemi ; naguère encore,
quand Python couvrait tant d’arpents de son ventre gonflé de poisons, je l’ai abattu sous mes flèches
innombrables. Pour toi, qu’il te suffise d’allumer avec ta torche je ne sais quels feux d’amour ; garde-toi
de prétendre à mes succès. »
« Que le fils de Vénus cesse, de se vanter
Qu’ainsi que nous, il sait porter
Un carquois, un arc, et des flèches ;
C’est un enfant qui fait des brèches
Dans les cœurs aisés à dompter.
Il remporte toujours des victoires faciles ;
Moi, je défais des serpents, qui peuplent des villes. »
Cupidon lui répond :
« Ton arc, Apollon, peut tout percer ; le mien va te percer toi-même ; autant tous les animaux sont audessous de toi, autant ta gloire est inférieure à la mienne. »
« Quel, est, l’orgueilleux, qui, me, brave ?
Quel téméraire ose attaquer l’Amour ?
Ah ! Je vous, reconnais ; vous serez mon esclave
Avant la fin du jour. »
Et, sans perdre un instant, de son carquois il tire deux flèches qui ont des effets différents ; l’une chasse
l’amour, l’autre le fait naître. Celle qui le fait naître est dorée et armée d’une pointe aiguë et brillante ;
celle qui le chasse est émoussée et contient du plomb. Avec la première flèche, il transperce le corps
d’Apollon. Avec la seconde flèche, il blesse Daphné, la nymphe, fille du Pénée.
« Je l’ai rendu pour Daphné tout ,de flamme
Tandis qu’un autre trait, par un autre poison,
Fait que pour lui, Daphné, n’a que haine dans l’âme. »
Scène 6 : « La vengeance »
Mais Apollon a vu Daphné. Apollon l'aime. Daphné, elle, elle fuit...
Scène 7 : « La poursuite » (« Le Bal perdu »)
Scène 8 : « La Métamorphose »
LA METAMORPHOSE DE DAPHNE
Apollon et Daphné, extrait du poème des Métamorphoses d'Ovide, livre 1, vers 456 à 566.
« Viens, mon père, à mon secours, si vous, les fleuves, avez ce pouvoir ;
Délivre-moi, par une métamorphose, de ce corps, trop, séduisant. »
Sa prière, à peine achevée, une lourde torpeur envahit ses membres,
Une mince écorce entoure sa poitrine tendre,
Ses cheveux s’allongent et deviennent feuillage, ses bras des rameaux ;
Ses pieds, si agiles tantôt, se fixent au sol par d’inertes racines,
La cime d’un arbre couronne sa tête ;
De ses charmes, il ne reste plus que l’éclat.
Apollon, cependant, posant sa main sur le tronc,
Sent encore battre le cœur sous l’écorce récente ;
Ses bras enlacent les branches – les membres de Daphné –
Le dieu lui dit : « Eh bien, puisque tu ne peux être mon épouse,
Tu seras mon arbre ; à tout jamais tu orneras,
Ô laurier, ma chevelure, ma cithare, mon carquois,
Tu porteras toujours, un feuillage splendide et persistant. »
Apollon avait parlé ; le laurier inclina ses branches neuves,
Et le dieu le vit agiter sa cime comme une tête.
Scène 9 : « Le final »
FIN
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