Les missions de l’IRC
L’infirmière de recherche clinique
coordonne, organise et réalise les
soins spécifiques aux essais sui-
vant un guide de bonnes pra-
tiques cliniques (BPC) (1).
•L’IRC et le promoteur
L’objectif principal du promoteur
est la qualité de l’essai clinique. L’in-
firmière, garante de cette qualité,
analyse et étudie la faisabilité de
l’étude sur le terrain. Elle élabore
en partie, voire en totalité, le cahier
d’observation ou CRF (2), rédige
les procédures opératoires stan-
dard (POS) (3) correspondantes.
Lors des visites des assistants de
recherche clinique, elle veille à
mettre à disposition les dossiers
sources (4) des patients ou vo-
lontaires sains
.
•L’IRC et l’investigateur
L’infirmière a un rôle d’aide et de
contrôle auprès de ce médecin.
Elle vérifie le respect des critères
d’inclusion et de non-inclusion
du protocole, le recueil du
consentement éclairé du patient
ou du volontaire selon les BPC.
Avec le médecin investigateur,
elle met à jour les cahiers d’ob-
servation de l’essai, remplit et dé-
clare les “événements indésirables
graves” ou “non graves” des mé-
dicaments dans les délais impo-
sés par la loi au promoteur.
C’est encore elle qui organise l’ar-
chivage des documents de l’étude
au terme de celle-ci.
•L’IRC et le pharmacien
L’infirmière établit avec le phar-
macien hospitalier chargé des es-
sais cliniques la traçabilité des
médicaments de l’essai de façon
à ne jamais manquer de produits
et à attribuer les bons médica-
ments aux bons patients (selon la
randomisation).
•L’IRC et le volontaire
Elle s’assure qu’il a bien été in-
formé et qu’il a bien compris les
enjeux de l’essai. Si ce n’est pas le
cas ou si elle ressent la moindre
appréhension de sa part, elle doit
de nouveau lui expliquer – en
langage simple – le déroulement
de l’étude, les contraintes et les
bénéfices qu’on peut en attendre.
L’instauration d’un climat de
confiance permet une meilleure
observance des traitements.
L’infirmière exécute les soins re-
latifs à l’essai – tels les cinétiques
(prélèvements rapprochés) du
médicament, les ECG et tous les
soins relevant de sa compétence -
selon les procédures établies au
début du protocole avec le pro-
moteur lors de la mise en place
de l’étude.
Comment devenir IRC ?
Les IRC sont d’abord infirmières
diplômées d’État.
Ensuite, elles se spécialisent par
l’obtention du diplôme inter-
universitaire de formation d’as-
sistants de recherche clinique
(DIU-FARC). Cette formation
peut s’effectuer dans le cadre de
la formation continue.
Le DIU-FARC regroupe :
•un enseignement théorique sur
la recherche biomédicale, c’est-à-
dire sur les bases méthodolo-
giques des essais cliniques, les as-
pects éthiques et réglementaires
(loi Huriet-Sérusclat), le déve-
loppement des médicaments ;
•un enseignement pratique du
rôle de l’assistant de recherche cli-
nique (BPC, etc.).
L’association du diplôme d’État
d’infirmière et du DIU-FARC per-
met d’assurer la fonction d’IRC
au sein des hôpitaux. Pour obte-
nir ce diplôme, il faut se rensei-
gner auprès des universités de
Bordeaux, Lyon-I, Nantes, Aix-
Marseille-II, Paris-VI, Paris-VII ou
Strasbourg afin de connaître la
date de pré-inscription.
Il faut savoir que cette spécialisa-
tion n’est toujours pas reconnue
à ce jour. Il n’existe donc aucun
statut au sein des hôpitaux publics
qui permette de différencier une
IRC d’une infirmière de soins...
Espérons que cette compétence
spécifique sera bientôt reconnue
comme elle le mérite.
Patricia Détré
IRC, Centre d’investigation clinique,
hôpital Saint-Antoine.
1. Bonnes pratiques cliniques : listing de recom-
mandations internationales visant à garantir la qua-
lité des données recueillies lors d’un essai clinique.
2. CRF (Case Report Form) : document anonyme
recueillant toutes les données de l’étude.
3. POS : documents permettant de suivre une
ligne directive unique pour tous les actes ou soins
de l’essai.
4. Dossier source : documents originaux relatifs
aux patients, tels que le dossier médical, les
examens complémentaires, les comptes rendus
d’hospitalisation.
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Recherche clinique
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Professions Santé Infirmier Infirmière - No39 - août-septembre 2002
Qu’est-ce que le CCPPRB ?
Le CCPPRB (Comité consultatif de
protection des personnes dans la re-
cherche biomédicale) joue un rôle
clé dans la protection des personnes
qui se prêtent aux recherches bio-
médicales. Il est composé de ma-
nière à garantir son indépendance et
la diversité des compétences, aussi
bien dans le domaine biomédi-
cal qu’en regard des questions
éthiques, sociales, psychologiques
et juridiques. Ses membres sont
nommés par le préfet de région.
Le CCPPRB donne son avis sur les
conditions de validité de la re-
cherche en considération de la pro-
tection des personnes, et notam-
ment sur :
•la pertinence générale du projet ;
•l’adéquation entre les objectifs
poursuivis et les moyens humains et
techniques mis en œuvre ;
•la qualification du ou des inves-
tigateurs ;
•la protection et la sécurité des
participants ;
•les modalités de l’information des
personnes se prêtant à la recherche,
avant et pendant celle-ci ;
•les modalités de recueil du
consentement ;
•les indemnités éventuellement
versées par le promoteur en cas de
recherche sans bénéfice individuel
direct pour la personne.
Source : Guide pratique, loi du 20 dé-
cembre 1988 modifiée, Guide de l’AP-HP.