LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 7 OCTOBRE 2014 19 AFRIQUE ZOOM Échanges Maroc-Afrique Peut mieux faire ! Africa SME champion forum, les PME africaines à la recherche de financement P. 21 INTERVIEW Charles Brewer, diirecteur général de DHL Express Afrique subsaharienne P. 24 OPÉRATEUR DE LA SEMAINE Fabrilec, une enseigne qui compte en Afrique P. 25 LE MARCHÉ DE LA SEMAINE L’A frique du Sud face à une croissance baissière P. 26 P. 22-23 LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 7 OCTOBRE 2014 20 NEWS BILLET Oumar Baldé [email protected] PIB trompeur L es économies africaines sont plus performantes et beaucoup plus riches qu’on ne le croit. Et oui ! Après le Nigéria il y a quelques mois, c’est au tour du Kenya de revoir le système de calcul de son PIB. Contrairement au géant nigérian, le Kenya n’a pas pu décrocher la place de première puissance économique africaine, mais réussi tout de même à se hisser dans le top 10 des économies du continent. Nairobi passe ainsi du 12e au 9e rang, devançant des pays aussi dynamiques que le Ghana ou encore la très éprouvée Tunisie. En même temps, son PIB passe de 42,6 milliards de dollars à plus de 53 milliards, soit un bond de 25%. Cette performance s’explique par le passage de 2001, à 2009 comme année de calcul du produit intérieur brut. Cette «avancée sur le papier» a au moins le mérite de rendre encore plus attractif ce pays anglophone de l’Afrique de l’Est. «Avancée sur le papier», avons-nous dit, car la croissance du PIB est bien loin d’illustrer les réalités vécues par une bonne partie de la population. Cela nous renvoie à la rhétorique de l’Afrique qui réalise un fort taux de croissance, alors que dans nombre de pays, la paupérisation continue son petit bonhomme de chemin. Dans un continent où l’économie formelle n’est tirée que par une poignée d’acteurs face à une grande majorité qui essaie de survivre, parlons d’abord de «développement humain», ● ensuite de «PIB»! Nedbank s’offre 20% d’Ecobank Nedbank Group Limited acquiert 20% d’Ecobank. L’annonce a été faite en fin de semaine par les deux établissements. «Cette prise de participation représente une étape importante dans le processus de consolidation et d’approfondissement du partenariat stratégique et technique que nous avons avec Ecobank», indique Nedbank. Les deux groupes comptent offrir une expertise de «banque unique» à leurs clients à travers le plus grand réseau bancaire en Afrique, comprenant plus de 2.000 agences et bureaux dans 39 pays. La BAD active sa «riposte» contre Ébola Alors que l’épidémie d’Ébola a fait plus de 3.000 morts et que le virus s'est propagé hors d’Afrique, la BAD décide d’accorder un prêt et un don d'un montant de 152 millions de dollars à quatre pays ouest-africains. Il s’agit du Liberia, de la Sierra Leone, de la Guinée et de la Côte d'Ivoire. L’objectif est d’aider ces États à faire face à cette maladie qui impacte négativement sur leurs économies. La Côte d’Ivoire veut valoriser son cacao Le Conseil ivoirien du café-cacao a organisé les 2 et 3 octobre les journées nationales du cacao et du chocolat. Objectif, mobiliser la nation ivoirienne autour du cacao, mais surtout conforter la place de la Côte d'Ivoire en tant que producteur mondial du cacao. Du côté d’Abidjan, on vise également à valoriser la production locale, dont les parts de marché au niveau mondial sont estimées à 40%. La transformation sur place afin de lui donner plus de valeur ajoutée semble être une des pistes à privilégier pour Kenya. 10.000 km de routes à construire en 3 ans Le gouvernement kenyan a élaboré un ambitieux programme de construction de 10.000 km de routes à l'échelle du pays au cours des trois prochaines années. Le programme, dont l'investissement global est estimé à 260 milliards de shillings (environ 2,9 milliards de dollars), s'étale sur trois phases. La première qui sera lancée prochainement, porte sur la réalisation de 2.000 kilomètres pour un coût de 40 milliards de shillings. La deuxième phase (2015-2016) concerne la construction de 3.000 km pour une enveloppe budgétaire de 60 milliards de shillings alors que la troisième prévoit la construction de 5.000 kilomètres (2016-2017) pour un investissement de 160 milliards de shillings mieux faire profiter les populations de cette richesse naturelle. des banques dans le financement des projets énergétiques, pétroliers et gaziers. Nigéria. Plus de 2 MUSD mobilisés par les banques Sénégal. Moins de 4% de croissance en 2014 ? Selon un rapport de FBN Capital Ltd, la filiale investissement du groupe First Bank of Nigeria Holdings, le volume global des fonds mobilisés par les banques au Nigéria a atteint 340 milliards de nairas (2,1 milliards de dollars) depuis le début de 2014. Il est à préciser que ces fonds ont été affectés pour les besoins de conformité avec les exigences du régulateur du secteur en matière de ratio prudentiel. Les besoins de financement des banques nigérianes en dollars, destinés au soutien des investissements se sont accrus dans un contexte marqué par l'implication La croissance économique du Sénégal pourrait se situer en deçà de 4% en 2014. Telles sont les mises en garde du Centre d'études pour le financement du développement local (CEFDL) basé à Dakar. Les autorités peuvent atteindre ce seuil si elles réussissent à atteindre leurs objectifs de réduction du déficit budgétaire. On estime en effet que les performances de l'économie sénégalaise continuent d'être faibles par rapport aux ambitions affichées par le pays. Il est à rappeler qu’un programme de développement dénommé Plan Sénégal émergent (PSE) est en cours d’exécution. AGENDA SIM 2014 (4-6 novembre, Dakar) Fonds Afrique verte (27-30 octobre, Kinshasa) La 3e édition du Salon international des mines du Sénégal, SIM 2014, aura lieu à l’Hôtel King Fahd Palace (ex Méridien Président) de Dakar, au Sénégal les 4, 5 et 6 Novembre 2014. Cet important évènement économique biannuel, est organisé par le ministère de l’Industrie et des mines du Sénégal en partenariat avec AME Trade Ltd. Il s’agit d’une conférence et d’une exposition de trois jours et des visites guidées sur des sites-clés de l’industrie minière du Sénégal. La République Démocratique du Congo accueille, du 27 au 30 octobre, la Conférence des ministres sur le Fonds fiduciaire pour l’économie verte en Afrique centrale. Le thème retenu est «Diplomatie, intégration, gouvernance et nouvelle économie du bois». Cette conférence s’inscrit aussi bien dans le cadre des activités du programme Ecosystèmes fragilisés d’Afrique centrale (ECOFAC) que dans celui de la Cellule FLEGT régionale ou du Système de l’économie verte en Afrique centrale, initié depuis 2010 par le Secrétariat général de la CEEAC. LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 7 OCTOBRE 2014 21 ZOOM Africa SME champion forum Les PME africaines à la recherche de financement ● Face à la difficulté des petites et moyennes entreprises (PME) africaines d’accéder au financement, un important forum est prévu en novembre à Dakar. Son objectif est de servir de première plateforme d'accès direct aux financements pour les PME du continent. C’ est un événement considéré comme une «première» en Afrique subsaharienne : un forum exclusivement réservé aux PME du continent. Tel est le rendez-vous que la capitale sénégalaise prévoit d’accueillir les 11 et 12 novembre prochains. Quelques 300 dirigeants de PME africaines à forte croissance y sont attendus, mais aussi 100 banquiers, dont le président de la BAD, Donald Kaberuka, ainsi que 50 experts en développement des PME. En tout, environ 600 participants devraient prendre part à cette grand-messe des dirigeants des PME africaines où tout le monde n’est toutefois pas admis. Des «critères rigoureux» ont été établis pour la sélection des PME devant participer au forum. «Les entreprises invitées doivent être officiellement enregistrées en Afrique, avoir été créées légalement depuis au minimum trois ans, réaliser un chiffre d'affaires d'au moins 1,5 million de dollars et compter un effectif minimum de 10 employés», rapportet-on du côté des organisateurs, acteurs, sans parler de l’accès au financement. En effet, la problématique du financement constitue un handicap structurel pour les PME africaines. Ce besoin en ressources financières s’illustre d’ailleurs par l’épuisement rapide d’un premier fonds africain de garantie de 450 millions de dollars 80% de l’activité économique dans les pays africain sont portés par les PME. dont le cabinet AfricSearch. Pour son président, Didier Acouetey, «ce forum sera la première plateforme d'accès direct aux financements pour les PME». Il sera ainsi question, entre autres thèmes, d’évaluer le bilan et de proposer des pistes de réformes nécessaires aux politiques de création d’environnements propices à la croissance des PME en Afrique. L’accès au financement sera bien évidemment au cœur des débats. 450 millions de la BAD Faut-il le préciser que l’importance de cette rencontre est que les dirigeants des PME auront directement en face d’eux des interlocuteurs du monde de la finance. Ce qui est de nature à faciliter la compréhension entre ces différents mis en place par la BAD depuis plus d’un an. À l’instar du Maroc où le tissu industriel est constitué de plus de 80% de PME, l’économie de la plupart des pays africains est aussi portée par l’activité de ces petites structures. Selon les organisateurs du forum de Dakar, les PME représentent 90% des sociétés privées africaines, 33% du PIB du continent et sont à l'origine de 45% des créations d'emplois. Ce rôle de premier plan justifie à lui seul l’urgence de favoriser un bon environnement des affaires pour ces PME, à commencer par l’accès au financement. ● LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 7 OCTOBRE 2014 22 CAHIERS DE L’INTÉGRATION Échanges Maroc-Afrique PEUT MIEUX FAIRE ! ● C’est un véritable tableau de bord des relations commerciales entre le Maroc et l’Afrique, notamment les pays subsahariens, que la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) vient de dresser. Le rapport intitulé «Relations Maroc-Afrique : l’ambition d’une nouvelle frontière», fait un point actualisé des échanges commerciaux, évoque les obstacles à leur expansion mais aussi les moyens de les relancer. Synthèse. 11,7 milliards de dirhams 36 MMDH : Valeur des échanges Maroc-Afrique en 2013 Les échanges commerciaux entre le royaume et l’ensemble des pays du continent se sont établis à 36 MMDH, selon les calculs de la Direction des études et des prévisions financières ministère de l’Économie et des finances. Ce montant confirme la tendance haussière enregistrée ces dix dernières années avec une hausse de 13% en moyenne annuelle sur la période 2003-2013. En dépit de cette nette progression, ces échanges «reproduisent les mêmes faiblesses qui caractérisent les relations commerciales entre les pays du Sud», indique la DEPF. D’ailleurs, ils ne représentent qu’environ 6,4% de la valeur totale des échanges extérieurs du Maroc même s’ils l’étaient à hauteur de 4,6% en 2003. Autre élément important, la plus grande partie des échanges commerciaux du Maroc avec le continent s’effectue avec les pays de l’Afrique du Nord (60 % en 2013), notamment l’Algérie (35%), alors que les échanges avec l’Afrique subsaharienne n’ont représenté que 40% en 2013. Ainsi, le commerce avec l’Afrique subsaharienne s’est limité à 14,4 MMDH en 2013, contre 4,7 MMDH, soit une croissance annuelle moyenne de 12%. Le Maroc couvre 4 fois ses importations Les statistiques de la DEPF précisent que les exportations marocaines vers les pays de l’Afrique subsaharienne ont atteint 11,7 MMDH en 2013. Leur part dans les exportations totales du Maroc est ainsi passée à 6,3% l’année dernière. En revanche, les importations en provenance de l’Afrique subsaharienne restent limitées. Elles n’ont pas pu dépasser la barre des 2,8 MMDH contre un pic de 4,5 MMDH en 2010 et une moyenne de 3,6 MMDH sur la dernière décennie. Globalement, les exportations africaines ne représentent que 0,7% des importations totales du Maroc en 2013 contre 1,8% en 2003. Logiquement, le solde commercial est largement excédentaire en faveur du Maroc. C’était déjà le cas depuis plusieurs années, mais l’écart ne cesse de se creuser. Il atteint ainsi 8,9 MMDH au terme de l’année écoulée. «Les exportations marocaines couvrent quatre fois les importations», selon les calculs de la DEPF. L’alimentation, les boissons et tabacs (33%), ainsi que les demi-produits (22%), l’énergie et les lubrifiants (16%), mais aussi les produits finis d’équipement industriel (14%) représentent l’essentiel des exportations marocaines. En retour, le Maroc importe aussi des produits alimentaires, de boissons et de tabacs (35%), d’énergie et lubrifiants (31%), de demi-produits (13%) et de produits bruts d'origines animale et végétale (12%). Sénégal 1e client, Afrique du Sud 1e fournisseur En Afrique subsaharienne, les exportations marocaines sont d’abord dirigées vers le Sénégal (17%), la Mauritanie (10%), la Côte d’Ivoire (8,1%), ainsi que la Guinée (8%), le Nigeria (7,7%), ou encore le Ghana (7,3%), l’Angola (4,8%) et la Guinée équatoriale (3,9%). La part cumulée de ces huit premiers clients subsahariens du Maroc a atteint 67% en 2013, en hausse de 13 points par rapport à 2003. Les plus fortes hausses concernent les parts du Sénégal (+6,4 points), de la Guinée (+4,7) et du Ghana (+3,4). Concernant les importations marocaines, les principaux fournisseurs du Maroc sont l’Afrique du Sud (avec une part de 23,2%), le Nigeria (22,6%), le Ghana (7%), le Gabon (6,6%), la Côte d’Ivoire (6,2%) et la Guinée (4,3%). La part cumulée de ces principaux fournisseurs subsahariens du Maroc s’est établie à 70% au terme de l’année écoulée, en baisse de 6 points par rapport à 2003. En effet, la chute de la part de l’Afrique du Sud (-31 %) n’a été que partiellement compensée par la hausse de celle du Nigeria (+21 %) et du Ghana (+6,5 %). LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 7 OCTOBRE 2014 23 CAHIERS DE L’INTÉGRATION De nombreux freins à l’expansion du commerce L’intensification du commerce avec les pays subsahariens est plombée par plusieurs facteurs que la DEPF ne manque pas d’évoquer. Parmi les plus pesants, on cite notamment la nature des ces «économies protectionnistes» dans lesquelles l’emprise de l’État est «forte». Les droits de douanes «variables»et élevés (20% en moyenne) en Afrique figurent également parmi les freins à la fluidité des échanges commerciaux. À cela, il faut aussi ajouter, selon la note de la DEPF, des «mesures non-tarifaires, comme les certificats d’importation, les contrôles qualité imposés parfois aux importations de manière discriminatoire et la multiplicité des régimes fiscaux entre les pays». L’ensemble de ces éléments «sont de nature à augmenter les coûts de transaction afférents aux échanges extérieurs, avec un effet négatif sur la compétitivité des industries nationales et sur le volume des échanges». Et ce n’est pas tout : «des problèmes structurels liés notamment à l’infrastructure des transports limitent l’expansion des relations commerciales entre le Maroc et ses partenaires africains», lit-on sur le document. En effet, la DEPF mentionne à son tour que «l’absence quasi totale de lignes directes de transport terrestre ou maritime, génère des surcoûts et limite incontestablement la compétitivité-prix des produits échangés». Miser sur les services et le régime préférentiel L’étude de la DEPF, qui constate la faiblesse actuelle des échanges, propose des pistes de relance. Il s’agit notamment pour les exportateurs marocains d’utiliser plus souvent le régime de commerce préférentiel établi avec les pays du continent. Autre proposition, adapter l’offre nationale aux spécificités du marché africain. En plus, il est question de miser sur les services, afin de renforcer considérablement la valeur des échanges. «Les exportations des deux partenaires demeurent polarisées sur les produits les moins dynamiques de la demande mondiale (…). En effet, les services représentent l’activité du commerce mondial qui a connu l’expansion la plus rapide depuis vingt ans, et ils représentent un produit intermédiaire essentiel dans la production». Toutefois, ce secteur ne peut être exploité qu’à «la faveur de la libéralisation par les pays africains du secteur des services». Par ailleurs, les produits agricoles, du textile, et chimiques disposent également des marges de développement considérables… à condition que les coûts soient compétitifs. 2,8 1,6 MMDH d’IDE en 2013 milliards de dirhams Enfin, la note de la DEPF revient sur la répartition sectorielle des investissements directs marocains en Afrique. On constate ainsi que la moitié des flux sortants des IDE marocains entre 2007 et 2012 concerne le secteur des banques (52%), suivi des télécommunications (32%), des holdings (7%) et de l’industrie (3%). L’Afrique subsaharienne s’est accaparé 85% du total des flux des IDE sortants vers le continent et 51% du total des IDE marocains à l’étranger entre 2003 et 2013. Cependant, à l’instar des IDE à destination du Maroc, les investissements marocains dans la région «fluctuent d’une année à l’autre», même si «leur part reste toujours élevée dans le total, représentant jusqu’à 88% des flux d’IDE sortants en 2010». On retiendra qu’en 2013, 1,6 MMDH d’IDE marocains a été injecté en Afrique subsaharienne, soit 54,3% des 3 MMDH investis par le Maroc dans le monde. Au moins 14 pays bénéficient de ces investissements, et ce, depuis plusieurs années. Il s’agit, entre autres, du Soudan, de l’Île Maurice, de la Mauritanie, et de onze pays de l’Afrique de l’Ouest et Centrale. SOURCE : DEPF LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 7 OCTOBRE 2014 24 INTERVIEW CHARLES BREWER Directeur général de DHL Express Afrique subsaharienne «Les coûts logistiques sont neuf fois plus élevés en Afrique» ● En dehors des exportateurs, les professionnels de la messagerie continuent également d’appeler à un développement rapide des infrastructures. Ils y voient un moyen d’accélérer les échanges, et par ricochet leurs activités. C’est le cas de DHL Express, dont le directeur général en Afrique subsaharienne, Charles Brewer, pointe du doigt le coût élevé de la logistique, ainsi que des lenteurs administratives. Les ÉCO : Comment évoluent vos activités en Afrique ? Charles Brewer : L'Indice de connectivité mondiale (ICM) de DHL a mis en évidence que l'Afrique est le continent le moins connecté en termes de facilité de déplacement des personnes, de commerce, d'information et de finance. Tous les pays africains devraient donc consacrer une partie de leurs efforts au développement de la connecti- vité sur le continent et à la mise en place de relations commerciales. En ce qui concerne DHL, L’Angola est le seul pays à disposer de seuils minimaux déclarés. nous nous efforçons de rendre la logistique plus accessible, ce qui a conduit à une véritable expan- sion de nos activités de détail portant, en moins de trois ans, à plus de 3.300 le nombre de nos points de vente. Le faible développement des infrastructures impacte-t-il réellement sur vos activités ? Le fait que les infrastructures soient insuffisamment développées influe directement sur la vitesse à laquelle les biens circulent en dehors de la région ou à l'intérieur de celle-ci. Cela a également pour effet d'accroître les coûts logistiques, à tel point que les coûts de la chaîne logistique sont estimés être jusqu'à neuf fois plus élevés en Afrique que dans d'autres régions du monde. Au final, le gonflement de ces coûts constitue également une entrave à la croissance économique dans la région. Mais cette situation diffère en fonction des pays, ainsi que les accords qui régissent le commerce entre Etats… L'Angola est le seul pays d'Afrique à disposer de seuils minimaux formels et déclarés. En outre, tandis que tous les autres pays de l'Afrique subsaharienne fonctionnent sur la base d'accords informels, les niveaux d'autorisation fiscale varient considérablement. À titre d'exemple, en Tanzanie, tout produit d'une valeur supérieure à 5 dollars US nécessite une autorisation fiscale qui a pour effet de créer une charge administrative supplémentaire et d'induire des retards potentiels d'autorisation, tout en ne présentant que des rendements minimes pour le gouvernement en termes de recettes fiscales. Le poids bureaucratique constitue un autre fardeau ? La situation s'améliore, et un nombre croissant de pays reconnaissent qu'il leur faut trouver des moyens de rendre leurs marchés accessibles et plus ouverts à la réalisation d'affaires commerciales. Le Rwanda constitue, à cet égard, un bon exemple pour la région, car il cherche à réduire le poids de la bureaucratie, à supprimer les lourdeurs administratives et à faire du pays une destination attrayante pour le commerce et l'investissement. Il faudrait qu'un plus grand nombre de pays africains suive cet exemple pour que la région en récolte pleinement les fruits. ● 55 milliards d’euros de chiffres d’affaires DHL est une filiale du groupe Deutsche Post DHL. En 2013, ce groupe a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 55 milliards d’euros. Leader mondial des secteurs de la logistique, de la messagerie et des livraisons expresses, DHL met au service de ses clients ses compétences dans le domaine du courrier international, de la livraison de paquets nationaux et internationaux, du fret aérien et maritime ainsi que du transport routier et ferroviaire. Il leur propose également des solutions contractuelles et de commerce électronique d’un bout à l’autre de la chaîne d'approvisionnement. DHL compte un réseau mondial couvrant plus de 220 pays et territoires, dont le Maroc. Le groupe emploie près de 315.000 personnes à travers le monde, «ce qui lui permet de proposer à ses clients une qualité de service supérieure et une connaissance du marché local», se félicite le groupe. DHL se targue également d'accepter sa responsabilité sociale en soutenant la protection de l’environnement, la gestion des catastrophes et l’éducation. LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 7 OCTOBRE 2014 27 VUE DU CAMEROUN BILLET Thierry Ekouti, Dir. pub - Le Quotidien de l’Économie (Cameroun) L’avenir à reculons L e maire de la commune de Douala 1er a récemment institué une journée de propreté dans sa circonscription en demandant que toutes les entreprises soient fermées chaque mercredi entre 05h00 et 09h00, le temps de procéder au nettoyage des places publiques de cette circonscription qui abrite le siège d’un grand nombre d’entreprises camerounaises. Cette mesure largement contestée par les chefs d’entreprises, donne l’occasion de rappeler que comme la sécurité des biens et des personnes incombe à l’État, la salubrité publique relève de la compétence des collectivités territoriales décentralisées. Dès lors, les entreprises qui payent déjà des taxes et impôts divers (y compris pour l’hygiène et la salubrité) ne sauraient raisonnablement recevoir l’injonction de fermer leurs portes pour faire «le ménage». Alors même que la municipalité est censée disposer de services compétents et de moyens conséquents pour cette tâche. Un passé malheureusement lointain nous rappelle d’ailleurs que ces services allaient jusque dans les domiciles privés pour s’enquérir de l’état de salubrité, avec parfois des pénalités pour les ménages mal tenus. Nos mairies feraient mieux de réactiver ces mécanismes, plutôt que de toujours rechercher ces solutions de facilité qui nous font entrer dans l’avenir à reculons. ● Halte à l’importation du ciment ● L’interdiction prononcée par le gouvernement depuis le mois d’août et rendue publique la semaine dernière vise à permettre aux usines locales, parmi lesquelles Cimaf Cameroun, de s’imposer sur le marché. L e gouvernement camerounais a récemment décidé de suspendre les importations de ciment. Cette mesure, prise le 21 août, a fait l’objet d’une rencontre, le 1er octobre dernier, entre le ministre du Commerce et les autres acteurs de cette filière ; à savoir les producteurs, les importateurs et, bien sûr, les consommateurs. À cette occasion, Luc Magloire Mbarga Atangana, a expliqué que cette mesure d’interdiction se justifie par le souci de protéger l’industrie locale et les emplois qu’elles offrent, tout en rassurant les investisseurs étrangers dont les usines entrent progressivement en service dans ce secteur d’activité. Relais local C’est le cas de l’usine de Cimaf (Ciments d’Afrique) la filiale du groupe du patron marocain d’Addoha. Son unité, située dans la zone industrielle de Bonabéri à Douala, est entrée en phase de production depuis le mois de février 2014. Pour une capacité annuelle de 500.000 tonnes. Présent à cette rencontre, Patrick David, le directeur général de Cimaf Cameroun, a confié à la presse locale que «les importations ont été nécessaires à un moment donné, mais avec l’effort qui a été fait pour développer l’industrie locale, elles doivent laisser place à une production nationale qui va permettre au pays de continuer à se développer». À le croire, Cimaf Cameroun est d’ailleurs prêt à relever ce défi : «Nous avons commencé avec une production de 500.000 tonnes par an ; mais nous comptons doubler cette capacité de production dans les prochains mois». C’est aussi le cas du français Lafarge à travers sa filiale Cimencam (Cimenteries du Cameroun) qui a gardé longtemps le monopole de la production locale avant l’entrée en service de Cimaf Cameroun. Cimencam exploite actuellement deux usines situées respectivement à Douala et Figuil dans le nord du pays, pour une production de l’ordre de 1,6 million de tonnes par an. «Les capacités de production, avec le démarrage des usines concurrentes, vont être en mesure de dépasser les besoins du marché ; c’est important pour les besoins de l’économie nationale que le ciment soit produit au Cameroun», analyse pour sa part Pierre Damnon, le directeur général de Cimencam. Outre Cimaf, l’autre concurrent auquel il fait allusion est la filiale camerounaise du nigérian Dangote Cement dont l’usine, située elle aussi à Douala, est censée entrer dans sa phase de production au courant de ce mois d’octobre 2014, avec un million de tonnes par an. Ainsi, la production totale de ciment au Cameroun devrait sous peu se situer autour de 3,1 millions de tonnes. De quoi satisfaire la demande que le gouvernement situe actuellement à environ trois millions de tonnes. 8 millions de tonnes Du côté des importateurs, la mesure ne pose pas de problème spécial. «Maintenant, il y a des industries locales ; nous allons voir si elles ont la possibilité de satisfaire le marché», commente un haut cadre de Sorepco, un des principaux importateurs de la place. «Nous allons les encourager. La suspension des importations ne nous fait pas de mal. Mais, nous souhaitons que le gouvernement tiennent compte des encours qui sont de 55.000 tonnes chez nous», poursuit-il. Selon les statistiques officielles, le Cameroun a importé 1,7 million de tonnes de ciment en 2013, pour un montant de l’ordre de 88,5 milliards de FCFA (177 millions de dollars). À moins que les autres cimenteries qui sont en projet ne finissent par voir le jour, l’interdiction de l’importation du ciment pourrait ne pas durer longtemps. Non seulement parce que la demande de ciment sur le marché connaît une croissance rapide ces dernières années ; mais aussi parce que de nombreux grands travaux engagés depuis quelques temps aussi bien dans le secteur des logements sociaux, des travaux publics que dans celui de l’énergie hydroélectrique sont considérés comme étant très gourmands en ciment. D’ailleurs, le ministère de l’Industrie estime qu’au plus fort de ces chantiers dits structurants, la demande en ciment devrait atteindre 8 ● millions de tonnes par an. PAR JULIEN CHONGWANG Le Quotidien de l’Économie – Douala – Cameroun LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 7 OCTOBRE 2014 26 LE MARCHÉ DE LA SEMAINE EN PARTENARIAT AVEC L’Afrique du Sud face à une croissance baissière ● L’ex-première puissance économique africaine a du mal à relancer sa croissance qui reste sur une tendance baissière depuis plusieurs années. L e géant sud africain parviendra-t-il à redresser la courbe de sa croissance au-delà de 2014? C’est la question qui se pose au vu de l’évolution du PIB de la désormais ex-première économie africaine. Ces dernières années, la croissance sud-africaine n’a cessé de chuter, passant de 3,5% en 2011, à 1,9% en 2013, après avoir un 2,6% en 2013. Pour l’année en cours, les prévisions de Coface sont encore moins optimistes avec une légère chute à 1,8%. Ce nouveau recul paraît inévitable bien que l’activité économique devrait reprendre durant le second semestre en cours dans le secteur minier. Il faut noter que ce secteur sud-africain, précisément a été fortement ébranlé par une grève de plusieurs mois en début d’année. Quant aux activités de la construction et celles agricoles, elles devraient rester en bonne forme. En revanche, la production manufacturière restera peu soutenue (l’indice PMI a atteint en mai 2014 son niveau le plus bas depuis près de cinq ans). Investissement publics Selon Coface, «la modération salariale et l’endettement des ménages continueront à affecter la demande privée qui constitue pourtant le principal PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES Croissance PIB (%) 2011 2012 2013 2014 3,5 2,6 1,9 1,8 Inflation (moyenne annuelle) 5,0 5,7 5,8 6,3 Solde budgétaire / PIB (%) -4,6 -4,3 -4,3 -4,4 Solde courant / PIB (%) -3,3 -5,8 -5,8 -5,7 Dette publique / PIB (%) 36,0 42,7 42,7 45,8 SOURCE : COFACE moteur de la croissance sudafricaine (66% du PIB)». D’autre part, les investissements privés risquent d’être à nouveau reportés, mais les investissements publics, notamment dans les secteurs de l’électricité et des transports, devraient contribuer biens alimentaires et des produits administrés compte tenu de la hausse des prix de l’énergie et de la dépréciation du rand, en constitue le principal facteur. Pour ce qui est de la hausse des prix, elle devrait se poursuivre au second semestre et le plafond de la banque centrale (6%) pourrait être dépassé en 2014. Côté échanges, les exportations sud-africaines souffrent de l’effet conjugué d’une baisse des prix et des volumes des produits miniers exportés, et d’une faible compétitivité du secteur manufacturier, malgré la baisse du cours du rand. En outre, les coûts de l’énergie importée resteront élevés. La modération de la demande intérieure et une légère amélioration de la demande extérieure pourraient toutefois éviter une nouvelle dégradation du solde. Les coûts de l’énergie importée resteront élevés. à éviter un recul trop marqué de la demande intérieure. L’amélioration, même modeste, de la demande extérieure pourrait à son tour permettre de limiter le ralentissement de la croissance en 2014. Cela dit, les tensions inflationnistes se sont renforcées en début d’année (elles ont atteint en mai leur niveau le plus élevé depuis juillet 2009, avec 6,6%). Le renchérissement des FICHE PAYS AFRIQUE DU SUD Taille 51,8 millions de consommateurs Monnaie Rand PIB 353,9 milliards de dollars Croissance PIB 1,8% Région économique : Afrique australe Doing Business 2014 : 41e /189 Forces et faiblesses Malgré ces indicateurs macroéconomiques pas très flatteurs, l’Afrique du Sud reste l’un des pays les plus attractifs sur le continent. Parmi les points forts de cet État, on rappellera qu’il constitue une puissance économique et politique qui le rend incontournable sur la scène continentale. Le pays dispose également de richesses en ressources naturelles (or, platine, charbon, chrome…), ainsi qu’un secteur des services (financiers, notamment) développé, sans parler d’un environnement législatif protecteur pour les investisseurs. Le gouvernement doit cependant concentrer ses efforts sur la lutte contre la pauvreté et les inégalités, sources de risque social, notamment de criminalité et les fréquentes manifestations. Le chômage élevé et la pénurie de main d’œuvre qualifiée, conjugués à certaines carences en infrastructures (transport, énergie...) ternissent également l’image de ce géant économique africain qui dépend en partie des flux volatils ● de capitaux étrangers. Risque pays POSSIBILITÉ DE TENSIONS SOCIALES ET POLITIQUES Malgré une victoire confortable aux élections de mai 2014, des incertitudes continuent à peser sur l’évolution politique et sociale du pays. Le président Jacob Zuma devra, pour son nouveau mandat, composer avec les autres membres de l’alliance au pouvoir (notamment les syndicats), les partis d’opposition dont le poids a progressé lors du scrutin législatif de mai 2014, mais aussi avec les courants divergents au sein même de l’ANC. L’absence persistante de réponse aux attentes de la population en matière de lutte contre le chômage, la pauvreté et la corruption pourrait être source d’instabilité sociale. L’Afrique du sud dispose d’un système juridique moderne, mais l’inefficacité de l’administration, le manque de qualification de la main d’œuvre, la criminalité et la corruption handicapent l’environnement des affaires. LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 7 OCTOBRE 2014 25 OPÉRATEUR DE LA SEMAINE EN PARTENARIAT AVEC Fabrilec, une enseigne qui compte en Afrique BIO EXPRESS ● Après la Guinée Équatoriale et le Burkina Faso, où elle jouit d’une bonne image, la société Fabrilec, spécialiste dans les réseaux de transport, de transformation et de distribution électrique, ambitionne de poursuivre son aventure africaine. Mustapha MOUCHREK General Manager Fabrilec à l’ouverture sur l’Afrique, mais pour Mustapha Mouchrek, il était également question de concrétiser les appels à un partenariat Sud-Sud. Avant le Burkina Faso, Fabrilec avait déjà réussi à décrocher un marché en Guinée Équatoriale. «Cela fait trois ans que nous sommes engagés dans ce pays. C’était également notre première expérience africaine», se rappelle Mouchrek. «L e projet mené par la société marocaine Fabrilec est le plus avancé parmi les trois projets développés par des entreprises étrangères dans le cadre de l’électrification au Burkina. Nous sommes satisfaits du travail de Fabrilec». C’est en substance les compliments adressés par les autorités burkinabées au ministre délégué au Commerce extérieur, Mohamed Abbou, lors d’une audience tenue en marge de la dernière mission d’affaires «Action lumière» à Ouagadougou. Ce satisfecit adressé au responsable gouvernemental marocain illustre en effet la bonne réputation de Fabrilec dans ce pays, depuis que cette société spécialisée dans les réseaux de transport d’énergie y a gagné un marché en 2012. Il y a environ deux ans, l’entreprise dirigée par Mustapha Mouchrek avait décroché un marché d’électrification de 87 localités avec la construction de 800 km de lignes de moyenne tension sur 23 mois pour un montant d’environ 200 MDH. Aujourd’hui, ce projet financé par la BAD est très avancé, voire en phase finale. «Je peux vous assurer que les travaux seront achevés dans les délais», se réjouit le General Manager de Fabrilec. Cette société fondée en 1977 s’est tournée dernièrement sur l’Afrique après avoir acquis une expérience solide dans le cadre du programme d’électrification rural global (PERG). La nécessité de trouver de nouvelles opportunités après la maturité du marché marocain a conduit Espoir Pour le top management de Fabrilec, la présence dans les pays subsahariens se concrétise avec des partenaires locaux. «Nous recherchons dans la mesure du possible à garantir notre action en collaborant avec des partenaires locaux qui puissent nous aider à être plus efficaces sur le terrain», théorise le General Manager de Fabrilec. Malgré son «âge», Mustapha Mouchrek continue de prendre part aux campagnes de prospection en Afrique. C’est ainsi qu’il a participé fin septembre à «Action lumière» dans trois pays, à savoir le Burkina Faso, le Gabon et la République du Congo. Cette présence est motivée par la conviction que les pays d’Afrique, dont certains peinent encore à dépasser un taux d’électrification de 20%, constituent une terre d’espoir et d’opportunités pour les entreprises marocaines opérant dans le sec● teur de l’énergie. «N ●●● L’entreprise marocaine a décroché un marché d’électrification de 87 localités au Burkina Faso, pour un montant de 200 MDH. Le plus de Maroc Export L’Afrique présente un large éventail d’opportunités pour le secteur de l’énergie, des installations électriques et de l’électrification rurale. Les entreprises marocaines, eu égard à leurs expertises et expériences dans ce domaine, ont beaucoup de débouchés à exploiter pour favoriser le développement du secteur de l’énergie en Afrique. De plus, Maroc Export accompagne les entreprises à développer de l'assistance technique afin d'augmenter leurs chances pour mieux répondre aux appels d'offres. De même, les forums d'échanges d'expertises, à l'instar du Forum du Bénin, l'internationalisation du Salon de l'eau et l'internationalisation d'Elec Expo, en collaboration avec l'Amepa, la Fenelec et l'Ofec sont autant d'actions à intensifier pour augmenter les chances des entreprises nationales de nouer des liens pour pouvoir se voir confier des projets d'envergure d'électrification de villes et de construction de barrages. ormalement, je devrais être à la retraite, mais je continue parce que j’ai un capital à transmettre». Pour Mustapha Mouchrek, c’est ce devoir de partage d’expérience qui le fait courir encore, malgré ses cheveux blancs. Celui qui dirige Fabrilec, société qu’il a fondée en 1977, est un ancien fonctionnaire de l’Office national de l’électricité (ONE à l’époque). À l’office, Mouchrek a acquis une solide expérience «dans tous les domaines du secteur énergétique», puisqu’il a exercé dans «les services en charge du contrôle électrique à l’échelle nationale». Malgré ce privilège, la tentation de l’aventure était irrésistible. «Je voulais me réaliser car comme le dit l’adage : dans l’administration on est à l’abri de la pauvreté, mais aussi de la richesse», se rappelle le futur chef d’entreprise. Cette aventure commence alors dans le privé et s’y poursuit pendant un bout de temps, avant de se prolonger par la fondation de Fabrilec avec «un ami». «On est parti de peu de choses, de très peu choses», reconnaît-t-il. Cependant, la réussite n’allait pas tarder à se pointer. Aujourd’hui, l’expérimenté Mouchrek avoue avoir réalisé «des choses honorables». Après avoir accompagné avec succès le programme d’électrification au Maroc, il se tourne à présent vers le continent où il est convaincu qu’il y a beaucoup à faire. À défaut de pouvoir continuer son aventure africaine jusqu’au bout, Mustapha Mouchrek aura au moins laissé un bel actif à ses successeurs : la bonne réputation de ● Fabrilec en Afrique.