Une soirée avec Guy de Maupassant
« Je vous répète que je suis un faune. De là vient peut-être l’exaspération où me jettent la société, les réunions
du monde, la médiocrité des conversations, la laideur des costumes, la fausseté des attitudes. Dans un salon, je
souffre dans tous mes instincts, dans toutes mes idées, dans toutes mes sensibilités, dans toute ma raison. »
écrit Guy de Maupassant à sa maîtresse Gisèle d’Estoc en 1881. Ce sentiment d’ennui et de vide que l’écrivain
ne cessera d’exprimer, issu d’un don d’observation éminemment critique, sera la source tout à la fois de son
inspiration littéraire et de sa liberté de penser, deux facultés qui lui firent adopter une attitude parfaitement au-
tonome et nécessairement provocatrice face aux idées reçues.
On connaît l’attachement de Maupassant pour sa province, et c’est donc à une soirée normande que nous vous
convions – pardon, haute normande (le bas-normand Mirbeau étant déjà venu nous rendre visite en notre salle
culturelle en 2010) ‑, soirée qui se déroulera en deux temps : une première partie en rez-de-chaussée dans l’at-
mosphère intimiste d’un salon, et une deuxième partie au premier étage dans un décor plus vaste de villégia-
ture. Pour la première partie : Histoire du vieux temps, unique pièce dramatique en vers de Maupassant, suivie
de Boitelle, âpre et incisive critique sociale, et pour la seconde : Villégiature, une critique sociale également
mais ô combien comique, anthologie des meilleures répliques de Maupassant dans un arrangement de la
troupe du Manteau d’Arlequin. Rencontre de femmes sur fond d’Étretat (lieu où se réunissaient bon nombre
d’artistes, dont Maupassant), issues de milieux très connotés dont les mœurs défient les codes formels qui les
caractérisent aux yeux du monde. Il semblerait qu’il soit bien réjouissant de se retrouver entre femmes, mais
une fois entre elles, de quoi parlent-elles ? Devinez…
Si les relations entre Guy de Maupassant et son cadet Octave Mirbeau n’ont pas toujours été au beau fixe, et
ceci malgré les éloges réciproques qu’ils se sont prodigué relatifs à Bel Ami pour l’un et à L’Abbé Jules pour
l’autre, entre autres exemples, il faut souligner, en plus de la critique incisive qu’ils ont menée tous deux à
l’encontre de l’hypocrisie du monde, la force de leur talent et le courage de leurs opinions, qualités qui n’ont
pas manqué d’être accompagnées de périodes dépressives liées à la solitude de leur combat.
La commission « Vie culturelle » de la mairie de Trévières »
NOUS VOUS ATTENDONS TOUS POUR PARTAGER CETTE SOIRÉE ENSEMBLE
AVEC LA TROUPE DU MANTEAU D’ARLEQUIN
À LA SALLE CULTURELLE, LE 18 JANVIER À 20H30
« C’est que je porte en moi cette seconde vue qui est en même temps la force de toute la misère des écrivains. J’écris parce que je
comprends et je souffre tout ce qui est, parce que je le connais trop, et surtout, parce que, sans le pouvoir goûter, je le regarde en
moi-même dans le miroir de ma pensée. » Guy de Maupassant, Sur l’eau.