édito
Répondre aux attentes des patients et de leurs
proches, telle est lambition du Plan cancer 3.
En tant qu’établissement de référence et de
recours, l’ICM constitue un acteur important
de la mobilisation nationale, au service de la
population de la région Languedoc-Roussillon. Notre
projet d’établissement, qui a placé l’innovation et
lexcellence au cœur de ses actions, répond aux
priorités du nouveau Plan cancer : guérir plus de
patients, préserver la continuité et la qualité de vie,
investir dans la prévention et la recherche… L’ICM
doit contribuer à lamélioration et à la qualité
de la prise en charge des patients, mais aussi à
la réhabilitation après le traitement.
Les échos que nous vous livrons dans cette 3ème
édition d’ICM News, reflètent la dynamique de toutes
nos équipes et la richesse des projets mis en œuvre
dans les missions qui nous incombent. Les soins
sont notre première raison d’être, et nous devons
non seulement mettre en œuvre des soins adaptés
et personnalisés, mais aussi faire bénéficier
les patients des dernières innovations
thérapeutiques. Les soins d’accompagnement
ont, en outre, une place fondamentale, et la
participation des patients à leur prise en charge
devient de plus en plus nécessaire.
L’Institut poursuit également son effort dans
le domaine de la recherche afin d’améliorer
la prise en charge des patients et proposer de
nouveaux traitements.
Votre soutien nous est indispensable !
Jacques Domergue
Directeur Général
Sommaire
2Actualités
Info patients
Du côté des soins
Du côté de la prévention
Du côté de la recherche
Dossier : d’un rayonnement régional
à un rayonnement international
Grâce à vos dons
Ils nous soutiennent
Ça s’est passé à l’ICM
L’ICM y était
Agenda
3-4
4-5
6
7
8-9
10
11
12
12
12
Soins I Prévention I Recherche I Formation
ICM NEWS N°3
SEMESTRIEL  JUIN 2014
Lancement du 3ème PLan cancer
À loccasion de la Journée mondiale contre le cancer, le 4 février 2014, le
Président de la République, François Hollande, a présenté les grandes lignes
du nouveau Plan cancer (2014-2019). Il a rappelé que la lutte contre le cancer
était devenue, depuis une décennie, une politique partagée par tous, à travers
deux Plan cancer. Il a également réaffirmé l’importance de la lutte contre les inégalités
face au cancer, véritable fil rouge de ce nouveau plan.
Ce Plan cancer s’organise autour de 4 grandes priorités, déclinées en 17 objectifs opérationnels.
La 1ère priorité est de guérir plus de patients, en favorisant des diagnostics précoces
grâce au dépistage et en garantissant un accès rapide pour tous à une médecine d’excellence.
La 2ème est de préserver la continuité et la qualité de vie au travers de 3 objectifs : assurer
des prises en charge globales et personnalisées ; réduire les séquelles des traitements et les
risques de second cancer ; diminuer les conséquences du cancer sur la vie personnelle.
La 3ème est d’investir dans la prévention et la recherche. Il sagit de réduire de moitié le
nombre de cancers d’ici 20 ans, en misant sur la prévention et en développant de nouvelles
approches préventives ou thérapeutiques.
La 4ème est d’optimiser le pilotage et les organisations de la lutte contre les cancers en
clarifiant les rôles des acteurs nationaux et régionaux, en affirmant la nécessaire implication
des patients et usagers, et en favorisant l’innovation en matière de financement.
Pour la Fédération UNICANCER, ce nouveau Plan cancer, avec 1,5 milliard d’euros investis
sur une période de 5 ans, apporte un soutien indispensable pour faire avancer la lutte contre
le cancer en France. « La Fédération restera vigilante sur la mise en œuvre rapide et effective des
actions annoncées pour financer l’innovation au service du patient » a précisé le Pr Josy Reiffers,
Président d’UNICANCER. En effet, le système actuel pénalise les établissements de santé,
tels que les Centres de Lutte Contre le Cancer, qui pratiquent une prise en charge du cancer
innovante et sans dépassement d’honoraires.
02 I ICMNews n°3
Actualités
Prix unicancer de L’innovation
Notre Fédération crée le Prix UNICANCER de l’Innovation pour valoriser,
faire connaître et fédérer les actions les plus innovantes des Centres de
Lutte Contre le Cancer dans le domaine des soins, de la recherche et des
organisations. Il sagit du seul prix entièrement consacré à l’innovation en
cancérologie en France. Les 5 catégories du Prix sont inspirées des axes
stratégiques du Plan cancer 3 auxquelles sajoutent 2 prix «coup de coeur».
Un prix de 2 000 euros sera attribué pour chaque catégorie, accompagné de
relations presse nationales et locales.
Ce prix est loccasion de valoriser tous les projets innovants
développés et mis en place à l’ICM. 16 dossiers ont été déposés pour
notre établissement, dans 4 catégories :
Prix de loptimisation du parcours de soins du patient :
> Cancer gynécologique et santé sexuelle : apport de l’Education
Thérapeutique du Patient dans le parcours de soins
> L’hypnose conversationnelle pour faciliter les interventions chirurgicales
en ambulatoire
> Réhabilitation précoce post opératoire en chirurgie colorectale
> Apport d’une Unité transversale en éducation thérapeutique du patient
(Utep) pour la prise en charge personnalisée d’un patient atteint de cancer.
> Intégration de l’ETP dans un chemin clinique en cancérologie.
Prix de la prévention et du dépistage :
> Programme P2P – éducation par les pairs
> Le Grand Défi Vivez-Bougez – promotion de lactivité physique
> TOXIC CLOPE : la vérité sans filtre
Prix de laccompagnement du patient pendant et après cancer :
> Elaboration d’un programme d’Education Thérapeutique du Patient sur les
effets secondaires des chimiothérapies intégré aux essais cliniques
> Vivre avec une maladie : le cancer – alliance d’une communauté de
patientes et de professionnels dans la prise en charge préventive et/ou
curative des effets toxiques
> Pratique multidisciplinaire des techniques d’hypnose médicale pour
laccompagnement des soins anxiogènes et algiques
> Groupe d’information et de soutien post annonce
> Nouvelle prise en charge de la douleur par les patients en éducation
thérapeutique
Prix de lorganisation et des métiers de la recherche :
> Plateforme de recherche clinique en cancérologie en Languedoc-Roussillon
> Outils de suivi des Etudes Cliniques (OSEC)
> Elaboration d’un programme d’Education Thérapeutique du Patient sur les
effets secondaires des chimiothérapies intégré aux essais cliniques
Les finalistes de chaque catégorie concourront également au Prix «coup de
coeur» du jury et au Prix «coup de coeur des salariés» des CLCC. Pour le
2ème item, les salariés seront invités à voter par lextranet d’UNICANCER,
en septembre.
« La remise de cette 1ère édition du Prix UNICANCER de l’innovation aura lieu
le 13 octobre 2014 à Nice, veille de la Convention nationale des CLCC ».
activité 2013
QueLQues chiffres
Hérault
50%
Hors région
20%
Languedoc-Roussillon
hors Hérault
30%
Origine géographique
des patients
28 474 patients venus à l’ICM en 2013, dont 9 633 nouveaux patients.
Parmi ces 28 474 patients, un quart (6914) ont été traités à l’ICM.
> Age moyen des patients : 61 ans, ratio F/H : 1,7.
> Pôle chirurgie : 3 107 séjours en hospitalisation complète
et 1 756 venues en ambulatoire, 17 092 consultations.
> Pôle médecine : 3 619 séjours en hospitalisation complète
et 18 029 venues en ambulatoire, 19 835 consultations.
> Pôle radiothérapie : 1 107 séjours en hospitalisation complète
et 46 242 venues en ambulatoire, 16 775 consultations.
etude evoLPec : soigner Les cancers en 2020
UNICANCER, le groupe des Centres de Lutte
Contre le Cancer (CLCC), vient de rendre publics
les résultats de son étude prospective
« UNICANCER : quelle prise en charge des
cancers en 2020 ? ». Cette étude avait pour
objectif de qualifier les principales évolutions de
la cancérologie dans les années à venir. De février
à juin 2013, UNICANCER a réalisé 40 entretiens
avec des experts intervenant dans les CLCC, mais
aussi, avec des professionnels issus d’autres
structures de soins en France (CHU, cliniques
privées) et à l’étranger (hôpitaux spécialisés dans
les traitements des cancers aux Pays-Bas, aux
États-Unis et au Royaume-Uni).
6 pistes d’évolutions structurantes ont été
identifiées :
> Laugmentation de la chirurgie ambulatoire
> La réduction du nombre de séances de radiothérapie
> Le développement des traitements oraux et de
l’hospitalisation à domicile pour la chimiothérapie
> La caractérisation des tumeurs
> Le développement de la radiologie interventionnelle
> Le développement des soins de support
Cette étude fait aussi apparaître que la prise
en charge du patient évoluera vers des séjours
hospitaliers plus courts ou vers l’hospitalisation
à domicile.
« Bon nombre de ces actions sont mises en place
dans les CLCC malgré un financement public de la
santé inadapté à l’innovation », a indiqué le
Pr Josy Reiffers, Président d’UNICANCER.
03 I ICMNews n°3
17 soignants des Pôles Radiothérapie, Chirurgie et Pharmacie et 21
patientes viennent de créer un nouveau guide info-éducatif avec laide de
l’Unité Transversale en Éducation Thérapeutique du Patient (UTEP) et de la
Délégation Communication. Ce guide s’inscrit dans le cadre du programme
d’ETP autorisé par lARS « Curiethérapie gynécologique ». Intitulé « Guide
pratique pour réaliser des irrigations vaginales », ce nouvel outil
pédagogique aide les patientes à réaliser elles-mêmes des irrigations
vaginales. Élaboré selon les recommandations internationales, ce guide
facilite le dialogue entre les patientes et les professionnels de la santé.
un nouveau guide éducatif
Pour Les Patientes
Les traitements par curiethérapie ou radiothérapie des cancers
gynécologiques fragilisent les parois vaginales. Cela peut entrainer
des sécrétions.
Pour les éliminer et pour prévenir les risques d’infections, il est
recommandé de faire des irrigations vaginales. Celles-ci sont à réaliser
1 à 3 jours après la curiethérapie ou la radiothérapie et pendant 7 jours.
Ces irrigations vaginales sont aussi appelées douches ou lavages.
Elles peuvent être faites par vous-même ou par un(e) infirmier(e)
libéral(e) sur prescription médicale. Ce guide a été conçu par une
équipe de soignants et de patientes pour vous aider à les réaliser.
Les irrigations vaginales sont réalisées uniquement sur prescription médicale.
En cas d’allergie à l’iode, la Bétadine gynéco® et remplacée par du Cytéal®.
*Paroles recueillies par entretiens auprès de 21 patientes
soignées à l’ICM pour un cancer de l’utérus.
GUIDE PRATIQUE
POUR RÉALISER
DES IRRIGATIONS
VAGINALES
Paroles de patientes*
Précautions d’emploi
« J’ai apprécié, après
la curiethérapie c’est
particulièrement agréable.
C’est frais et ce n’est pas
douloureux du tout. »
« Je faisais l’irrigation
vaginale le matin et
je mettais la petite ovule
en forme de gélule le soir.
Le matin, ça permet de
nettoyer. »
« Ça me prend
2 à 3 minutes.
Il faut envoyer le liquide,
attendre un peu
et le refaire. »
« Je le faisais et après
je prenais la douche
comme ça,
ça avait le temps
de s’écouler et je ne
rinçais pas après… »
Je réalise une irrigation vaginale
Je sépare la canule de la poire.
Je remplis la poire avec
de l’eau du robinet.
J’ajoute 2 pressions brèves de
Bétadine gynéco® ou de Cytéal®
dans la poire.
Je mets la canule sur la poire.
J’introduis doucement la canule
dans le vagin.
Je presse la poire pour la vider.
Je retire la canule tout en continuant
d’appuyer sur la poire.
1
2
34
Où réaliser une irrigation vaginale ?
Je choisis l’endroit qui me semble le plus pratique et adapté (baignoire, douche ou toilettes). Je choisis une position confortable et stable,
de préférence allongée.
Comment laver le matériel ?
Je sépare les éléments (canule, embout et poire). Je les lave à l’eau et au savon. Puis, je les sèche et les range.
Le matériel disponible en pharmacie est-il le même que celui utilisé à l’ICM ?
Non, il existe plusieurs types de matériel. Le médecin référent de l’ICM m’a remis une prescription médicale pour une poire à canule
vaginale. Je demande le matériel à mon pharmacien. Je peux aussi le commander directement sur Internet.
Est-ce que ce matériel est remboursé ?
Le matériel d’irrigation vaginale coûte entre 10€ et 25€. Il n’est pas remboursé par la Sécurité Sociale. Certaines mutuelles santé le
prennent en charge.
Questions / réponses
J’utilise
de l’eau tiède
ASTUCE
Questions que je souhaite poser à ma prochaine consultation :
Version novembre 2013 - Rédacteur : Groupe de travail « ETP curiethérapie gynécologique » : 737
ASTUCE
Je le fais avant
ma toilette
ASTUCE
Je peux lubrifier la canule
avec de l’eau ou un lubrifiant.
1
2
X2
PRESSIONS
3
4
Info
patients
La création de l’Unité de Psycho-Oncologie (UPO), en 2012, a permis
l’émergence de nombreux projets menés par lensemble de l’équipe afin de
proposer de nouveaux dispositifs d’aide et de réflexion autour du bien-être
psychologique des patients et de leurs proches, mais aussi une meilleure
articulation avec les autres acteurs de la prise en charge globale. Ainsi ont
été mis en place des groupes de parole post-annonce « face au cancer »,
une consultation « Parents/enfants », des projets de formation et d’aide
aux professionnels, un groupe de réflexion sur les pratiques soignantes, le
développement des liens avec la ville…
Aujourd’hui, larrivée de Céline Floret, médecin psychiatre, au sein de
l’équipe constitue la première étape d’une réflexion globale autour de la
prise en charge psychiatrique. Au-delà d’une activité clinique (consultation
psychiatrique et avis psychiatrique), celle-ci travaillera, en collaboration
avec Aurélie Ruivet et Patrice Champoiral, psychologues, à la mise en place
d’outils et de procédures (réunions pluridisciplinaires, protocole prévention
suicide, …) et au renforcement des liens avec les partenaires extérieurs pour
les urgences psychiatriques et les troubles aigus.
vers une nouveLLe Prise en charge PsychiatriQue
tabac et aLcooL en cancéroLogie :
PourQuoi et comment aider Les Patients ?
La consommation de tabac et d’alcool augmente le risque de
complications et les effets secondaires des traitements en
cancérologie (chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie). Une
enquête, réalisée à l’ICM auprès de 650 patients, a montré en outre que 68 %
des fumeurs souhaitaient modifier leur consommation. La majorité d’entre
eux trouve cependant qu’il est très difficile d’arrêter, surtout sans aide. C’est
pourquoi l’ICM a créé une équipe de Liaison et de Soins en Addictologie
(Elsa), en conformité avec la Circulaire DHOS/O2/2008/299 du 26 septembre
2008. Sa mission est de proposer une prise en charge rapide et qualifiée en
addictologie aux patients traités à l’ICM en hospitalisation classique ou en
hôpital de jour.
L’Elsa intervient dans tous les services de l’ICM et propose aux patients et
à leur entourage des consultations individuelles, un suivi en ambulatoire,
un soutien téléphonique à domicile, des réunions de groupe et une mise à
disposition de documents. Les patients peuvent contacter eux-mêmes l’Elsa
ou bien demander aux équipes soignantes (infirmiers, aides-soignants,
internes, médecins) de lappeler pour eux. L’équipe composée de Florence
Amalvy, infirmière en addictologie, de Marie-Eve Huteau, tabacologue et du
Dr Anne Stoebner-Delbarre, médecin addictologue et responsable de l’Elsa,
est rattachée au Pôle transversalité et soins de support. L’Elsa travaille en
réseau avec les équipes médicales, les psychologues de l’Unité de Psycho-
Oncologie (UPO), les assistantes sociales et les spécialistes de la nutrition.
L’Elsa est aussi en lien avec des structures extérieures : l’Unité de Traitement
des Toxicomanies et Dépendances (UTTD) et le Service d’addictologie du CHU
de Montpellier, les Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en
Addictologie (CSAPA) et les autres Elsa de la région.
Equipe de Liaison et de Soins en Addictologie
* Consultation confidentielle prise en charge, pour vous et pour
votre entourage, par l’ICM dans le cadre du FIR de l’Agence
Régionale de Santé Languedoc-Roussillon.
Vous êtes à l’ICM
pour quelques heures
ou quelques jours ?
Vous souhaitez
rencontrer un
professionnel
spécialisé dans la
prise en charge
des addictions ?
Contactez l’Elsa
*
:
Au 04 67 61 31 98
du lundi au vendredi entre 9h00 et 12h3 0
(en cas d’absence vous pouvez laisser vos coordonnées pour que l’Elsa vous rappelle)
ou
en demandant aux équipes soignantes de
contacter l’Elsa pour vous
Ecoute
Lien
Soutien
Anonymat
Equipe de Liaison et de Soins en Addictologie
* Consultation confidentielle prise en charge, pour vous et pour
votre entourage, par l’ICM dans le cadre du FIR de l’Agence
Régionale de Santé Languedoc-Roussillon.
Vous êtes à l’ICM
pour quelques heures
ou quelques jours ?
Vous souhaitez
rencontrer un
professionnel
spécialisé dans la
prise en charge
des addictions ?
Contactez l’Elsa
*
:
Au 04 67 61 31 98
du lundi au vendredi entre 9h00 et 12h3 0
(en cas d’absence vous pouvez laisser vos coordonnées pour que l’Elsa vous rappelle)
ou
en demandant aux équipes soignantes de
contacter l’Elsa pour vous
Ecoute
Lien
Soutien
Anonymat
L’équipe d’Elsa
Contact : UPO au 04 67 61 30 33
Contact : 04 67 61 31 78 du lundi au vendredi entre 9h et 12h30
04 I ICMNews n°3
Info
patients
Du côté des
soins
La radiothérapie stéréotaxique est une technique qui emploie de nombreux
faisceaux afin d’irradier de manière très sélective un volume cible de
taille limitée, avec une précision millimétrique. Les traitements peuvent
s’effectuer en une seule séance ou être fractionnés en plusieurs. La majorité
des traitements seffectue au moyen de faisceaux de photons issus d’un
accélérateur de particules émettant des rayons X de haute énergie et tournant
autour de la cible à traiter (technique RapidarcTM). Jusqu’il y a quelques
années, la radiothérapie stéréotaxique n’était applicable quau traitement
de petites lésions situées dans le crâne, et en alternative à la chirurgie :
la radiothérapie stéréotaxique intra-crânienne. Mais avec les récentes
avancées technologiques en robotique et en imagerie, celle-ci s’est généralisée
au reste du corps et sapplique à des lésions de tailles plus importantes grâce
à la limitation de la dose délivrée aux organes à risques adjacents.
La radiothérapie stéréotaxique extra-crânienne présente des analogies
avec la radiothérapie stéréotaxique intra-crânienne. Elle permet de
délivrer une dose élevée de radiations dans une cible de petit volume, en
utilisant un petit nombre de fractions (1 à 10 séances de 6 à 20-30 Gy), avec
un degré élevé de précision. En effet, la technique utilisée à l’ICM permet de
réaliser des images radiologiques prises pendant la délivrance du traitement
pour connaître avec précision la position de la tumeur, mais aussi d’asservir les
traitements aux mouvements notamment respiratoires des patients (l’ICM est
le premier centre européen équipé de cette technique du « gating »).
Grâce à cette technique d’irradiation de haute précision, l’équipe du service
de radiothérapie traite les tumeurs primitives ou oligométastatiques
(peu de métastases) de petites tailles, qui sont situées dans ou
à proximité d’organes critiques. Il s’agit du foie, de la prostate, des
poumons, des surrénales, des os et des ganglions. Ce traitement, réalisé de
manière entièrement ambulatoire et non-invasive, vient en complément ou
en alternative à d’autres techniques anti-cancéreuses (chirurgie, radiologie
interventionnelle, chimiothérapie, thérapies ciblées). Elle permet également
de proposer un traitement à but curatif à des patients qui navaient jusqu’alors
pas de possibilité thérapeutiques.
En 2013, plus de 80 patients ont pu être traités à l’ICM par radiothérapie
stéréotaxique extra-crânienne. Référent pour cette technologie de pointe,
le service de radiothérapie accueille de nombreux stagiaires et étudiants.
Il participe également à différents enseignements de radiothérapie
stéréotaxique dans le cadre de la formation nationale en stéréotaxie
extra-crânienne et du diplôme interuniversitaire de radiothérapie de haute
technicité.
radiothéraPie stéréotaxiQue extra-crânienne :
une méthode de traitement de haute Précision
Depuis plusieurs années, l’établissement est
engagé dans une dynamique de réduction
des dépenses de transports. De nombreuses
actions ont été menées en 2013 avec la caisse
d’Assurance Maladie : réunion d’information et de
sensibilisation, affichage de posters de la Caisse
d’Assurance Maladie (CPAM) dans l’ensemble des
salles d’attente. En 2012, l’établissement était
arrivé à une stabilisation des dépenses, mais en 2013 ce chiffre est reparti
à la hausse : + 7%.
Dans ce contexte, et en partenariat avec lAgence Régionale de Santé
(ARS) du Languedoc-Roussillon et la CPAM, l’ICM sest engagé dans
lexpérimentation de nouvelles organisations pour réduire ses dépenses
de transports (10 millions d’euros en 2013). C’est ainsi que le Pôle de
Radiothérapie a été désigné pour mener une expérimentation sur les
transports partagés et proposé comme site expérimental. En France, dans
d’autres régions, des expérimentations similaires ont lieu dans le cadre
d’hôpitaux de jour et de centres de rééducation.
Le principe du transport partagé est celui-ci : après prescription médicale
(seul le médecin est habilité à évaluer le mode de transport le mieux
adapté à l’état du patient) et selon les possibilités d’organisation, il est
proposé au patient de partager un véhicule (VSL ou taxi) avec une autre
personne en traitement domiciliée près de chez lui. Le patient reste libre
d’accepter ou de refuser cette proposition.
Depuis 2007, les plans de formation de l’établissement ont inscrit l’hypnose
médicale au titre des enseignements pour les soignants (dont le Dr Nicklès
est en charge). Dans tous les services, nombreux sont aujourd’hui les
infirmiers (ères), kinésithérapeutes qui réalisent des soins en utilisant
l’hypnose médicale formelle (conversationnelle ou autres techniques) ou
simplement la conversation, dite hypnotique, qui est à la base de toute
communication thérapeutique basée sur la confiance, lempathie et la
coopération entre le soigné et le soignant.
Si le patient donne son accord, la demande est transmise à la cellule de
gestion des rendez-vous de radiothérapie en charge de coordonner les
séances de traitements et les transports partagés. Lexpérimentation, qui
débutera en juillet, devrait durer un an.
une exPérimentation nationaLe :
Le Projet de transPorts Partagés en radiothéraPie
Planification dosimétrique pour un traitement de radiothérapie stéréotaxique hépatique : focalisation de la dose sur
cette tumeur de gros volume en protégeant les tissus sains critiques environnants (foie, rein).
Contact : transports-radiotherapie@icm.unicancer.fr
05 I ICMNews n°3
Du côté des
soins
La pratique de l’hypnose médicale, reconnue par l’Académie de Médecine,
est une approche intéressante dans diverses indications médicales et
chirurgicales. Le Pr Marie-Elizabeth Faymonville, Professeur au département
d’anesthésie-réanimation du CHU de Liège, a donné ainsi cette définition
de l’hypnose : « L’hypnose correspond à un état modifié de conscience. C’est
un processus psychologique auquel chaque individu a accès, un autre mode de
fonctionnement de notre cerveau qui nous permet de focaliser différemment ».
L’hypnose a fait son entrée à l’ICM dans les années 2000, pour les
patients reçus aux soins externes pour des gestes médicaux, tels que la
dermo-pigmentation pour reconstruire laréole mammaire (après une chirurgie
du sein), le traitement de cicatrices, lexérèse des points de tatouage de
radiothérapie … Cette prise en charge, réalisée par le Dr Isabelle Nicklès,
est proposée aux patients afin de diminuer langoisse, le stress ou la
douleur, mais aussi en sensibilisation à l’auto-hypnose pour faciliter
l’intégration de nouvelles sensations corporelles consécutives aux
différentes modifications subies. Dans tous les services, nombreux sont
aujourd’hui les infirmiers (ères), kinésithérapeutes qui réalisent des soins en
utilisant l’hypnose médicale formelle (conversationnelle ou autres techniques)
ou simplement la conversation, dite hypnotique.
Plus récemment, en 2012 et sous l’impulsion du Dr Jibba Amraoui,
médecin-anesthésiste, l’hypnose est proposée aux patientes dans le cadre
principalement de la chirurgie du cancer du sein réalisée en ambulatoire. Elle
est une alternative à la prémédication. « Le recours à l’hypnose peut savérer une
solution au stress de lanesthésie générale et de lopération. Elle permet également,
souligne le Dr Amraoui, d’introduire un peu d’humanité dans une situation où la
technique domine ». Lors de larrivée de la patiente au bloc opératoire, les
soignants adaptent leur langage en choisissant des mots positifs et une
intonation plus calme. Lobjectif est de les rassurer afin que l’étape de
l’installation dans la salle d’opération et la perfusion soient mieux vécues.
Tout patient entrant dans une structure médicale ne comprend, ni n’entend de
la même manière qu’à lextérieur, en pleine possession de ses moyens.
Il est souvent en état de faiblesse face aux soignants, ce qui le met en transe
« dite négative ». À partir d’un thème choisi par la patiente, un souvenir,
un endroit aimé, une activité de loisir, les soignants entament un dialogue.
La patiente se détend alors progressivement, guidée par les suggestions
apaisantes.
« On parle à la patiente pour quelle nous comprenne et pour que nous soyons sur
la même longueur d’onde. Nous utilisons des mots spécifiques, du para-verbal, des
images pour nous rapprocher de son langage et la mettre en confiance » précise
le Dr Amraoui.
Les demandes d’hypnose sont en augmentation. Les patientes, qui en ont
bénéficié, estiment qu’elles ont plus vite récupéré et qu’elles gardent un bon
souvenir de lanesthésie et de l’intervention.
Créée en novembre 2013, l’unité de biopathologie a pour but de développer des
biomarqueurs indispensables à la médecine personnalisée en cancérologie. La
meilleure connaissance des tumeurs et de leur microenvironnement permet
d’individualiser des marqueurs diagnostiques, pronostiques et prédictifs ainsi
que des cibles thérapeutiques. Lensemble de ces marqueurs s’inscrit dans
une médecine de précision, qui nest possible qu’en présence de structures
biopathologiques adaptées et performantes.
Mutualisation, complémentarité, innovation et réactivité définissent
cette unité essentielle à une institution de référence en cancérologie pour
une prise en charge personnalisée des patients. L’unité coordonnée par le Dr
Frédéric Bibeau, réunit des compétences humaines et techniques pour réaliser
des actes alliant des spécificités liées à lAnatomie Pathologique, la Biologie
et la Pharmacie.
L’Unité a de multiples missions. Elle met à disposition des cliniciens des
biomarqueurs pronostiques (déterminant le caractère agressif ou non d’un
cancer) et prédictifs (déterminant la sensibilité ou la résistance thérapeutique
d’une tumeur ou la toxicité potentielle d’un traitement).
Ces biomarqueurs peuvent être morphologiques (techniques d’hybridation
in situ par exemple, à partir des tissus) et non morphologiques (techniques
de séquençage des acides nucléiques, à partir de lADN extraite des tissus).
Elle assure également une veille technologique et thématique des
biomarqueurs et innove en termes de médecine personnalisée. En
2013, 2 150 tests concernant la biopathologie somatique (c’est-à-dire liée
à la tumeur) ont été réalisés. Ce nombre devrait augmenter compte tenu des
demandes croissantes et du développement de nouveaux marqueurs.
L’hyPnose médicaLe
entre au bLoc oPératoire
création de L’unité de bioPathoLogie
Une partie de l’équipe de biopathologie de l’ICM.
1 / 12 100%