PHARMACOCINETIQUE Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 1 1. Introduction Définition – Devenir des médicaments dans l’organisme Différentes étapes – Absorption ou résorption – Distribution – Métabolisme – Elimination Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 2 Introduction Effet = concentration adéquate de médicament pendant un temps suffisant. Posologie = quantité de médicament à administrer par unité de temps. Dose de médicament nécessaire pour obtenir l’effet thérapeutique optimal. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 3 Les étapes Résorption Etape permettant au principe actif de gagner la circulation générale à partir de son site d’administration Conditionnée par propriétés physicochimiques propres au PA, présentation galénique, paramètres du patient Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 4 Voie intraveineuse directe : administration directe dans le flux sanguin Voie intra-musculaire : muscle = réservoir, PA diffusent dans la circulation Voie sous-cutanée : idem mais vitesse de distribution ralentie car perfusion sanguine locale < celle des muscles Voie orale : absorption ou résorption digestive Après dissolution, les médicaments franchissent l’épithélium digestif par diffusion passive (diffusion facilité, transport actif). Intestin grêle Concerne certains médicaments / d’autres ont une action Aline Lepelletier IFSI 1ère année locale 5 2010 Voie sublinguale ou buccale – Muqueuse buccale = épithélium mince + vascularisation riche (temps de contact suffisant) – Entre la gencive et la joue ou sous la langue – Permet d’éviter effet de premier passage hépatique Voie rectale – But : action locale ou action systémique si PA peuvent franchir l’épithélium. N’évite pas totalement l’effet de premier passage hépatique Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 6 Voie transcutanée – Fonction des propriétés physico-chimiques du PA – Passage des PA : loi de diffusion Voie pulmonaire – Drogues fumées : tabac – Mise à profit pour les anesthésiques volatils, médicaments utilisés dans l’asthme, fonction de la taille des gouttelettes : capacité à gagner les alvéoles pulmonaires puis la circulation générale Voie nasale – Intérêt pour PA fortement résorbés par VO; Aline Lepelletier IFSI 1ère année pulvérisations, mais irrégulière 2010 7 2.Absorption Notion de biodisponibilité : BD d’un médt : fraction de la dose administrée qui atteint la circulation générale et la vitesse avec laquelle elle l’atteint. BD directement liée à l’intensité de la résorption du médt. BD d’un médt administré par voie IV : 100% = BD absolue BD peut être différente selon la présentation du médt (T max et C max = pic plasmatique, Cmin). Permet de comparer des formes galéniques de PA administré ou non par la même voie, contenant ou non la même dose Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 8 Notion d’aire sous courbe (AUC) – Quantité de médicament présente dans la circulation générale Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 9 Bioéquivalence – On considère que deux formes galéniques différentes du même principe actif sont bioéquivalentes si leurs biodisponibilités sont équivalentes c’est à dire si la quantité de principe actif qui parvient au site d’action et si la vitesse avec laquelle il y accède ne sont pas statistiquement différentes. – La quantité est évaluée par l’AUC. – La vitesse est évaluée par : Tmax et Cmax. – Pour le développement d’un générique, il faut s’assurer que le générique est bioéquivalent à la spécialité de référence. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 10 Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 11 Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 12 L’intervalle entre les concentrations qui constituent le seuil efficace et les concentrations toxiques est défini comme l’intervalle thérapeutique (ou fourchette thérapeutique). Lorsque cet intervalle est quantifié par le rapport des concentrations toxiques/concentrations efficaces (par exemple dose toxique 50/DE50), on parle d’index thérapeutique (l’index thérapeutique est dit étroit si les concentrations toxiques sont proches des concentrations thérapeutiques). Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 13 VO : Avant d’atteindre la circulation générale, une partie plus ou moins importante de médt peut être captée par le foie. Le foie peut transformer une certaine quantité de PA : effet de premier passage hépatique. Si le pourcentage de médicament métabolisé lors du premier passage hépatique est très élevé, la biodisponibilité d’un médicament à action systémique sera trop réduite et il sera préférable de ne pas utiliser la voie digestive. Exemple : la trinitrine n’a pas d’effet thérapeutique si elle est administrée par voie orale en raison d’une forte liposolubilité favorisant un effet de premier passage hépatique élevé. Plusieurs possibilités permettent de contourner cette situation : administrations par voie sublinguale ou par voie transcutanée qui donnent accès directement à la circulation systémique, Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 14 Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 15 Notion de pro-drogue (pro-drug) – Médicament administré n’est pas actif, mais sa structure liposoluble permet le passage à travers les membranes de la muqueuse gastro-intestinale où il se trouvera partiellement métabolisé pour libérer un composé actif – Ex : Propacétamol – Ex : Bacampicilline (Penglobe) = ester de l’ampicilline, libérée au sein de la paroi intestinale = précurseur du médicament Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 16 Absorption Facteurs pouvant modifier la résorption facteurs physiopathologiques Transit ralenti : mauvaise absorption des médicaments Diarrhée : diminution de l’absorption (inflammation digestive), peu observée Constipation : diminution de l’absorption , peu de conséquences Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 17 Absorption Facteurs pouvant modifier la résorption facteurs exogènes alimentation : la prise alimentaire est susceptible de modifier la vitesse et/ou l’intensité de résorption de certains médts. Ex : prise à jeun pour les AT, prise au moment des repas pour certains antifongiques Les laitages (forte teneur en calcium) peuvent donner des complexes insolubles avec certains médts médicaments associés : IAM Ex : antiacides diminuent la résorption d’autres médts pris en même temps (tapissent muqueuse gastrique ou modifient le pH) ; respecter 2h d’intervalles entre les prises Médts accélèrent la vidange gastrique et le transit digestif ou les ralentissent. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 18 2010 La consommation d’aliments simultanément à l’ingestion de médicaments peut influencer le processus de résorption. La prise d’un repas entraîne des modifications physiologiques : augmentation du débit sanguin splanchnique, diminution de la vidange gastrique, stimulation de la sécrétion biliaire. D’une façon générale la prise d’un médicament par un estomac vide favorise la résorption. En revanche, la prise d’aliments riches en graisses favorise la résorption de certains médicaments tels que la griséofulvine. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 19 3.Distribution Ensemble des processus de répartition des principes actifs dans l’organisme à partir de la circulation systémique Le médicament une fois résorbé parvient dans le plasma où il se trouve sous 2 formes - forme liée aux protéines plasmatiques (albumine, globulines). La fraction liée aux protéines est inactive, non diffusible et constitue une réserve de PA qui est progressivement libéré - forme libre, active, diffusible pouvant exercer son action pharmacologique. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 20 Distribution Fixation protéique Phénomène réversible, fonction du PA et de la dose administrée, varie de 0 à 99%. Les 2 formes sont en équilibre. Dès qu’une fraction de médt sous forme libre quitte la circulation générale, une fraction équivalente se libère du complexe PM. Phénomène saturable. Incidence si fixation protéique >90 % et si marge thérapeutqiue étroite Phénomène de compétition entre 2 médts se fixant sur les mêmes protéines, possibilité d’IAM Ex : anticoagulants oraux et AINS. Les AINS déplacent les AVK (fraction libre majorée) : risque de surdosage et d’hémorragie Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 21 Distribution Facteurs pouvant modifier la fixation protéique - variation de la concentration en protéines plasmatiques - déplacement des médts par des substances endogènes (bilirubine), risque d’augmentation de la fraction libre, active et/ou toxique du médt. - âge : fixation plus faible chez les jeunes enfants et les sujets âgés. Attention lors de l’utilisation de médts à forte fixation protéique (sulfamides), particulièrement chez le nourrisson présentant une hyperbilirubinémie. - IR ou IH, fuite protéique d’origine rénale Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 22 Distribution Diffusion tissulaire La fraction libre du médt passe du compartiment plasmatique (central) au compartiment tissulaire (périphérique), en traversant les membranes tissulaires (mêmes principes que résorption). Fonction de l’importance de la vascularisation du tissu Tissus richement vascularisés : cœur, foie, reins… Tissus peu vascularisés : os, dents, phanères… Facteurs modifiant la diffusion : – obésité – grossesse Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 23 Distribution Après diffusion tissulaire le médt peut être stocké (lipides) ou être transformé. Barrières physiologiques – Barrière placentaire – Barrière hémato-encéphalique (LCR) : cerveau peu accessible Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 24 Paramètre : volume de distribution Le volume de distribution (Vd) ou volume apparent de distribution est le volume dans lequel serait dissous la quantité administrée de substance active (c-a-d contenue dans le médicament) pour donner la concentration obtenue dans le compartiment sanguin. C’est un volume théorique (fictif). Vd = Qté totale de médicament dans l’organisme / concentration plasmatique du médicament Vd exprimé en L Exemple : On administre 28 mg d’un médicament à un patient de 70 kg soit 0,4 mg/kg (ou 400 μg/kg) et on mesure une C0 de 10 μg/l. Vd = 400/10 == 40 l Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 25 Vd permet d’estimer la façon dont se distribue la molécule dans l’organisme Vd faible (3 à 4 l) = molécule peu absorbée dans les tissus, elle reste dans le sang. Vd important = molécule fortement absorbée dans les tissus Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 26 Vd – 20 000 – Chloroquine – 2 000 – Antidépresseurs – 500 tricycliques – Digoxine Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 27 4.Métabolisme Biotransformations But : transformer un principe actif en un produit plus hydrosoluble pour faciliter son élimination par le rein. Transformations réalisées à l’aide de systèmes enzymatiques ou par conjugaison à d’autres molécules. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 28 Métabolisme Biotransformations Le foie en raison de sa vascularisation et de sa richesse en enzymes joue un rôle primordial par rapport aux autres organes (TD, poumons, reins). Les médicaments biotransformés par l’organisme sont appelés métabolites. Ils sont obtenus par transformation chimique (oxydation, réduction, hydrolyse) ou par réactions de conjugaison (glucuronoconjugaison) et donnent des composés plus solubles. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 29 Métabolisme Biotransformations Différents types de métabolites : - inactifs - actifs (activité pharmacologique dont il faudra tenir compte) prodrogues (médt inactif transformé en médt actif) - toxiques (ex du paracétamol à fortes doses n’est plus détoxifié car phénomène saturé, présence de glutathion limitée dans le foie) Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 30 Métabolisme Biotransformations Facteurs pouvant modifier le métabolisme Facteurs physiopathologiques IH : diminution du métabolisme des médts (cirrhose, hépatite) ; diminuer la posologie des médicaments Variations individuelles, ethniques et génétiques : cas de l’isoniazide (acétyleurs lents et rapides), nécessité d’adapter les posologies . Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 31 Métabolisme Biotransformations - Facteurs pouvant modifier le métabolisme Facteurs exogènes alimentation : capacité métabolique du foie augmentée par certains aliments ou par le tabac ; on parle d’induction enzymatique : accélèrent le métabolisme des médts. L’alcool entraîne chez le buveur occasionnel un ralentissement (inhibition) du métabolisme, en cas d’alcoolisme chronique il entraîne une induction enzymatique, c-a-d, une accélération du métabolisme des médicaments. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 32 Métabolisme Biotransformations Médicaments associés : risque d’IAM, métabolisme des médts modifié par l’administration d’autres médts. cytochromes - médts inducteurs enzymatiques : augmentent le métabolisme des médts associés ; donc diminuent leur activité ex : phénobarbital, rifampicine, phénytoïne Ex : alcool, tabac, millepertuis - médts inhibiteurs enzymatiques : diminuent l’activité des enzymes, donc diminuent le métabolisme des médts associés, et augmentent leur activité . Ex : cimétidine Aline Lepelletier IFSI 1ère année 33 2010 Ex: jus de pamplemousse 5.Elimination Différentes voies participent à l’élimination des médts : la principale est la voie rénale, les autres étant les voies biliaire et pulmonaire. Demi-vie d’élimination T1/2 - Temps nécessaire à l’élimination de la moitié de la concentration d’un médt dans le sang. - Conditionne le nombre de prises par 24h. Plus la ½ vie d’un médt est courte, plus le nb de prises est important et la fréquence d’administration rapprochée. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 34 Elimination Lors de la mise en route d’un traitement à long terme, le médt s’accumule dans l’organisme jusqu’au moment où la vitesse d’élimination est égale à la vitesse d’administration. L’état d’équilibre est atteint au bout de 5 à 6 ½ vies ; Dosages plasmatiques réalisés à la phase d’équilibre. N.B. : il est possible d’obtenir le niveau d’équilibre plus rapidement en administrant lors de la première prise une quantité plus importante du médicament, c’est la dose de charge. Elle est suivie de doses d’entretien. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 35 Notion de clairance : – La clairance plasmatique est définie comme le volume de plasma totalement épuré du médicament par unité de temps. (Une clairance est mesurée en unités de débit par exemple des ml/min). – On distingue la clairance d’un organe et la clairance totale (somme des clairances des différents organes). Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 36 Elimination Elimination rénale : L’unité fonctionnelle du rein est le néphron. 3 mécanismes # : filtration glomérulaire – La filtration glomérulaire est évaluée par la clairance de la créatinine endogène. La clairance glomérulaire est d’environ 120 ml/min pour un sujet masculin adulte de 70 kg. Un médicament qui est totalement éliminé par filtration glomérulaire sans être sécrété ni réabsorbé à une clairance proche de la clairance de la créatinine. sécrétion tubulaire (processus actif) – La sécrétion est le résultat d’un transport actif qui a comme propriétés d’être saturable, d’utiliser de l’énergie pour son fonctionnement et de pouvoir être inhibé (inhibition compétitive). réabsorption tubulaire : Aline Lepelletier IFSI 1ère année – La réabsorption tubulaire est2010 le passage d’une molécule de la lumière du néphron vers le sang. 37 La clairance rénale rend compte de l’importance de l’élimination urinaire : Substance endogène : créatinine uniquement filtrée par le glomérule Evaluation de la filtration glomérulaire par la clairance de la créatinine Cl creat = U x V/ P V = volume des urines recueillies pendant la période de clairance (ml/min) 24h U = concentration urinaire de la créatinine (µg/ml) Aline Lepelletier IFSI de 1ère année P = concentration plasmatique la créatinine (µg/ml) 38 2010 Calcul de la clairance créatinine : La clairance rénale peut être exprimée comme un débit mais est souvent rapportée au poids, au sexe et à la taille (abaques) et exprimée en ml/min/1,73 m2. Clairance estimée selon la Formule de Cockroft DFG = (140-âge)x poids x k Créatinémie K = 1.23 hommes, k = 1.04 femmes Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 39 Valeurs – Créatininémie F : 50-90 µmol/L H : 70 –115 µmol/L – Clairance de la Créatinine 120 +/- 20 ml min 1.73m2 Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 40 Elimination Elimination biliaire Après passage hépatique, la fraction du médt non métabolisée peut retourner dans la circulation générale ou être excrétée par la bile. Existence d’un cycle entéro-hépatique : le médt excrété dans la bile arrive dans l’intestin et peut à nouveau être absorbé, repasser dans le sang et revenir au foie. Voie accessoire (sauf pour certains médts), prépondérante si élimination rénale défaillante. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 41 Elimination Facteurs modifiant l’élimination Facteurs physiopathologiques IR : diminution de l’élimination des médts, risque d’accumulation. Adaptation de la posologie. Tenir compte de la clairance rénale IR légère <60 ml/min, modérée <30ml/min, sévère<10ml/min) Facteurs exogènes Modification du pH urinaire ; ex : alcalinisation des urines diminue réabsorption des médts acides faibles (ionisation) Phénomènes de compétition entre médts au niveau de la sécrétion tubulaire rénale. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 42 Ex : paracétamol Absorption : L'absorption du paracétamol par voie orale est complète et rapide. Les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes 30 à 60 minutes après ingestion. PHARMACOCINÉTIQUE (début page) PP Distribution : Le paracétamol se distribue rapidement dans tous les tissus. Les concentrations sont comparables dans le sang, la salive et le plasma. La liaison aux protéines plasmatiques est faible. Métabolisme : Le paracétamol est métabolisé essentiellement au niveau du foie. Les deux voies métaboliques majeures sont la glycuroconjugaison et la sulfoconjugaison. Cette dernière voie est rapidement saturable aux posologies supérieures aux doses thérapeutiques. Une voie mineure, catalysée par le cytochrome P450, est la formation d'un intermédiaire réactif, le N-acétyl benzoquinone imine, qui, dans les conditions normales d'utilisation, est rapidement détoxifié par le glutathion réduit et éliminé dans les urines après conjugaison à la cystéine et à l'acide mercaptopurique. En revanche, lors d'intoxications massives, la quantité de ce métabolite toxique est augmentée. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 43 Élimination : L'élimination est essentiellement urinaire. 90 % de la dose ingérée sont éliminés par le rein en 24 heures, principalement sous forme glycuroconjuguée (60 à 80 %) et sulfoconjuguée (20 à 30 %). Moins de 5 % sont éliminés sous forme inchangée. La demi-vie d'élimination est d'environ 2 heures. Variations physiopathologiques : • Insuffisance rénale : En cas d'insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 10 ml/min), l'élimination du paracétamol et de ses métabolites est retardée. • Sujet âgé : La capacité de conjugaison n'est pas modifiée. • Insuffisance rénale : • En cas d'insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 30 ml/min), l'intervalle entre deux prises devra être augmenté et sera au minimum de 8 heures. La dose de paracétamol ne devra pas dépasser 3 g par jour, soit 6 comprimés, 6 gélules ou 6 sachets. • • La dose journalière efficace la plus faible doit être envisagée, sans excéder 60 mg/kg/jour (sans dépasser 3 g/jour) dans les situations suivantes : • adultes de moins de 50 kg, insuffisance hépatocellulaire légère à modérée, alcoolisme chronique malnutrition chronique ;Aline déshydratation. Lepelletier IFSI 1ère année 44 2010 EX : Coumadine = Warfarine PPPHARMACOCINÉTIQUE (début page) La warfarine est absorbée rapidement par le tube digestif. Dans le plasma, elle est fortement liée à l'albumine (à 97 %). Seule la fraction libre est active et métabolisée. Le pourcentage de la forme libre peut être accru et le métabolisme hépatique peut être accéléré par induction enzymatique (cf Interactions). La demi-vie de la warfarine est de l'ordre de 35 à 45 heures. L'élimination est urinaire, sous forme de produit pur ou d'un métabolite dégradé. La warfarine traverse le placenta. Il existe un passage dans le lait maternel. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 45 Tahor 40 mg Absorption : Après administration orale, l'atorvastatine est rapidement absorbée, les concentrations plasmatiques maximales étant atteintes en 1 à 2 h. L'importance de l'absorption de l'atorvastatine est dose-dépendante. La biodisponibilité absolue de l'atorvastatine inchangée est d'environ 12 % et la biodisponibilité systémique de l'inhibition de l'HMG Co-A réductase est de l'ordre de 30 %. La faible biodisponibilité systémique est attribuée à une dégradation présystémique dans la muqueuse gastro-intestinale et/ou à un effet de premier Aline Lepelletier IFSI 1ère année passage hépatique. 46 2010 Distribution : Le volume de distribution de l'atorvastatine est très élevé (de l'ordre de 600 litres) et la liaison aux protéines plasmatiques forte (de l'ordre de 95 %). Métabolisme : Sous l'effet du cytochrome P450 3A4, l'atorvastatine est métabolisée en dérivés ortho et parahydroxylés et en différents produits de bêta-oxydation. L'inhibition in vitro de l'HMG Co-A réductase par les métabolites ortho et parahydroxylés est similaire à celle de l'atorvastatine. Les métabolites actifs sont responsables d'environ 70 % de l'activité inhibitrice Aline Lepelletier IFSI 1ère année 47 de l'HMG Co-A réductase 2010 circulante. Élimination : L'atorvastatine est essentiellement éliminée par voie biliaire, après métabolisme hépatique et/ou extrahépatique. Le produit ne semble toutefois pas subir un cycle entérohépatique significatif. La demivie moyenne d'élimination de l'atorvastatine inchangée est d'environ 14 heures chez l'homme. La demi-durée d'inhibition de l'HMG Co-A réductase est d'environ 20 à 30 heures, en raison de la contribution des métabolites actifs, et celle associée à la radioactivité totale peut atteindre 62,5 heures. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 48 Populations particulières : Sujet âgé : les concentrations plasmatiques et les aires sous courbe d'atorvastatine sont plus élevées chez le sujet âgé sain (>= 65 ans) que chez l'adulte jeune. Les effets hypolipémiants sont similaires à ceux observés pour les plus jeunes. Enfant : on ne dispose pas d'informations sur la pharmacocinétique de l'atorvastatine chez l'enfant. Population féminine : les paramètres pharmacocinétiques de l'atorvastatine sont différents selon le sexe (concentrations maximales supérieures d'environ 20 % et aires sous courbe inférieures d'environ 10 % chez la femme). Ces différences n'ont toutefois pas de retentissement clinique significatif. Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 49 Insuffisant rénal : l'altération de la fonction rénale n'a pas d'influence sur les concentrations plasmatiques de l'atorvastatine mais allonge sa demi-vie d'élimination terminale. Aucune répercussion clinique n'a été observée. Insuffisant hépatique : les concentrations plasmatiques de l'atorvastatine sont considérablement accrues en cas d'hépatopathie alcoolique chronique (cf Contre-indications). Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 50 Propriétés définissant le profil pharmacocinétique idéal d’un médicament Absorption élevée (>70 %) Effet de premier passage minime Faible capacité d’inhibition/induction enzymatique Liaison modérée aux protéines plasmatiques Volume de distribution faible à moyen (Vd<100 l) Clairances extra-rénale et rénale équilibrées ½ vie d’élimination moyenne (8-24h) Faible dosage (mg) Pharmacocinétique linéaire Aline Lepelletier IFSI 1ère année 2010 51