SOiNS CADRES DE SANTÉ - n°62 - mai 200746
MISE EN PLACE DU PROJET
La finalité du projet est de propo-
ser des recommandations com-
munes à tous les Ifsi afin que
chaque étudiant bénéficie d’un
enseignement équivalent en qua-
lité et en quantité, quel que soit
son lieu d’apprentissage.
❚ Objectifs.
L’enseignement “dou-
leur” doit s’effectuer de façon
transversale sur l’ensemble des
trois années de formation, en res-
pectant une progression dans
l’apprentissage. L’étudiant doit
être capable :
• de comprendre la douleur en fin
de 1
re
année;
• de prendre en charge une per-
sonne douloureuse en fin de 2
e
année;
• d’accompagner et d’informer la
personne douloureuse en fin de
3
e
année.
Le programme de formation, pro-
posé par le groupe de travail, est
centré sur les capacités à dévelop-
per chez l’étudiant, pour lui per-
mettre de « prendre soin d’une per-
sonne douloureuse » (voir tableau).
❚ Conduite des enseignements.
Les intervenants du réseau et les
Ifsi se sont concertés afin de
répartir et de conduire les ensei-
gnements sur les trois années de
formation selon les projets péda-
gogiques et les expériences anté-
rieures (éviter de débuter les
enseignements par un cours
magistral sur la neurophysiopatho-
logie de la douleur sans aborder,
avec les étudiants, leurs réticences,
leurs représentations de la dou-
leur, leur seuil de tolérance de la
plainte ou la véracité des propos
des patients, par exemple).
En fonction des thèmes appré-
hendés, les infirmiers référents et
les cadres formateurs proposent
des cours magistraux, des travaux
pratiques (Neurostimulation
transcutanée – TENS, analgésie
contrôlée par le patient – PCA, cal-
culs de doses), des ateliers péda-
gogiques (Mélange équimolaire
d’oxygène et de protoxyde d’azote
– MEOPA, atelier ordonnance),
ou des travaux dirigés (cas
concrets – photo langage – activité
sur les représentations, échelles
d’attitudes).
L’action conjuguée de l’expé-
rience des infirmiers référents et
la connaissance de la population
étudiante par les formateurs opti-
misent l’enseignement de la dou-
leur : les uns en permettant de
cibler les besoins de la vie quoti-
dienne d’une unité de soins, les
autres en proposant des
méthodes pédagogiques adaptées.
Ainsi, la co-animation de certains
temps de formation s’impose
pour potentialiser les compé-
tences de chacun. En outre,
durant les stages cliniques, les
infirmiers référents, lors de leurs
interventions dans les unités, com-
plètent la formation des étudiants
et facilitent leur compréhension
des situations.
L’évaluation des acquisitions est
réalisée sous trois formes : théo-
rique, mise en situation profes-
sionnelle et écriture de projets de
soins individualisés.
ÉVALUATION DU PROJET
❚Le groupe de travail a élaboré
une grille d’évaluation de la mise
en œuvre du projet.
Chaque Ifsi
évalue l’atteinte des objectifs, véri-
fie leur pertinence au regard du
projet pédagogique et permet
l’expression du degré de satisfac-
tion des étudiants et des forma-
teurs. Par ailleurs, les Ifsi peuvent
exprimer les difficultés éven-
tuelles rencontrées et formuler
leurs propositions d’amélioration
au groupe de travail. Les infir-
miers référents qui assurent les
enseignements participent à cette
évaluation au sein du réseau.
❚Ce travail a été validé conjointe-
ment
par le comité régional du
Cefiec et les référents du RRDBN.
Il a également fait l’objet de pré-
savoirs et pratiques
❚Cellule de coordination
du réseau (Bayeux)
• Claire Delorme
• Aline Le Chevalier
• Christine Thiberge
❚ Infirmiers référents “douleur”
du réseau
• Cécile Bisson (Bayeux)
• Martine Guérin (Avranches-
Granville)
• Patricia Renault (Alençon)
• Nathalie Roux (Caen)
❚Cadres de santé formateurs
• Virginie Lepelletier (Saint-Lô)
• Frédérique Nayy (Caen)
• Bernadette Dematteo (Flers)
❚Directrice d’institut de
formation en soins infirmiers
• Béatrice Bouchaillou
(Avranches-Granville)
PRÉCISIONS
•La loi du 4 mars
2002 relative aux droits
des malades et à la
qualité du système de
santé, précise que
«toute personne a le
droit de recevoir des
soins visant à soulager
sa douleur. Celle-ci doit
être en toute
circonstance prévenue,
évaluée, prise en
compte et traitée ».
• L’article 4311-2
alinéa 5 codifiant la
profession infirmière
(livre III du Code de la
santé publique) rappelle
que « les soins
infirmiers… ont pour
objet… de participer à
la prévention, à
l’évaluation et au
soulagement de la
douleur et de la
détresse physique et
psychique des
personnes… ». Il est
précisé que « l’infirmier
ou l’infirmière est
habilité à entreprendre
et à adapter les
traitements antalgiques,
dans le cadre des
protocoles préétablis,
écrits, datés et signés
par un médecin… ».
RÉFÉRENCES
• Bernard MF,
Crestien F, De Sousa A.
Prise en charge non
médicamenteuse de la
douleur. Thérapeutiques
physiques. Soins
Gérontologie, 2004; 45:
30-4. Approches
psychologiques et
psychothérapeutiques.
Soins Gérontologie,
2004; 46.
• Clere F, Josse C,
Serra E. Approches
psychologiques de la
douleur chez la
personne âgée.
Revue francophone de
gériatrie et de
gérontologie, 2005; 117.
CENTRE DE RESSOURCES
• Réseau régional Douleur en Basse-Normandie : www.douleur-rrdbn.org
• Haute Autorité de santé (HAS) : www.has-sante.fr (recommandations et
références professionnelles).
• Centre national de ressources de lutte contre la douleur (CNRD) :
www.cndr.fr Le CNRD a réalisé une enquête nationale sur l’enseignement de la
douleur dans les Ifsi.
• Lettre “L’infirmière et la douleur” éditée par l’Institut UPSA de la douleur :
www.institut-upsa-douleur.org
• Ministère de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées :
www.sante.gouv.fr (affiches actualités Plan douleur, brochures, tracts, contrat
d’engagement).
• Centre de documentation de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris :
www.documentation.ap-hop-paris.fr
ENCADRÉ 2
Groupe de travail du projet