2. De Cognitione Dei Redemptoris in Christo, quae Patribus sub Lege primum, deinde et nobis in 2. DE L'INSTITUTION CHRESTIENNE QUI EST DE LA Evangelio patefacta est. COGNOISSANCE S'EST MONSTRÉ CHRIST: DE DIEU, ENTANT REDEMPTEUR LAQUELLE A EN ESTE QU'IL IESUS COGNUE PREMIEREMENT DES PERES SOUS LA LOY, ET DEPUIS NOUS A ESTE MANIFESTEE EN L'EVANGILE. 2.1. Adae lapsu et defectione totum humanum genus 2.1. Comment, par la cheute et revolte d'Adam, tout maledictioni fuisse addictum, et a prima origine le genre humain a esté asservy à malediction, et est degenerasse; ubi de peccato originali. decheu de son origine, où il est aussi parlé du peché originel. 2.1.1. 2.1.1. Non sine causa, proverbio veteri tantopere homini Ce n'est pas sans cause que par le proverbe commendata semper fuit cognitio suiipsius. Nam si ancien a tousiours esté tant recommandée à l'homme turpe ignorare ducitur quaecunque ad humanae vitae la cognoissance de soy mesme. Car si nous estimons rationem pertinent: multo vero foedior ignorantia que nostri est, qua fit ut in capiendo de re qualibet appartiennent à la vie humaine, la mescognoissance necessaria consilio misere hallucinemur, atque adeo de caecutiamus. Verum quo utilior est praeceptio, eo deshonneste, par laquelle il advient qu'en prenant diligentius videndum est nobis ne ipsa praepostere conseil de toutes choses necessaires, nous nous utamur: abusons povrement, et mesmes sommes du tout accidisse. quod enim est encores les choses beaucoup qui plus plus utile, d'autant nous faut il plus diligemment dignitatem excellentiamque suam nesciat; neque aliud garder de ne l'entendre mal: ce que nous voyons ipsum in se contemplari volunt, quam unde inani estre advenu à d'aucuns Philosophes. Car quand ils fiducia intumescat et superbia infletur . Nostri autem admonnestent cognitio primum in eo sita est, ut reputantes quid l'amenent quant et quant à ce but, de considerer sa nobis in creatione datum sit, et quam benigne suam dignité et excellence: et ne luy font rien contempler erga nos gratiam continuet Deus, sciamus quanta sit sinon dont il se puisse eslever en vaine confiance, naturae integra et s'enfler en orgueil. Or la cognoissance de nous maneret: simul tamen cogitemus, nihil nobis inesse mesmes gist premierement et est située à reputer proprium, sed precario nos tenere quicquid in nos ce qui nous avoit esté donné en la creation, et Deus contulit, ut semper ab ipso pendeamus. Deinde combien Dieu se monstre liberal à continuer sa ut nobis occurrat misera post Adae lapsum nostra bonne volonté envers nous, à fin de savoir par cela conditio, et quelle seroit l'excellence de nostre nature, si elle fiducia, nos pudore obrutos vere humiliet. Nam sicuti fust demouree en son entier: et aussi de bien penser Deus ad imaginem suam initio nos finxit, ut mentes que nous n'avons rien de propre, mais que tout ce nostras tum ad virtutis studium, tum ad aeternae que Dieu nous a eslargi, nous le tenons de gratuité, vitae meditationem erigeret: ita, ne socordia nostra à, fin de dependre tousiours de luy. Le second est, nostrae cuius simul excellentia, sensus, hortantur mesmes d'ignorer ne finem hominem videmus honte aveuglez. Mais d'autant que ce commandement est noverit, dum quibusdam nous soit ut seipsum Illi philosophis ce proponunt, siquidem prostrata omni gloria l'homme de se cognoistre, ils obruatur tanta generis nostri nobilitas quae nos a que nostre miserable condition qui est survenue par brutis animalibus discernit, cognoscere operaepretium la cheute d'Adam, nous vienne devant les yeux, et est, ideo nos ratione et intelligentia praeditos esse, que le sentiment d'icelle abbate en nous toute gloire ut sanctam et honestam vitam colendo ad propositum et presomption, et en nous accablant de honte, nous beatae immortalitatis scopum tendamus. Caeterum in humilié. mentem venire nequit prima illa dignitas, quin mox commencement formez à son image (Gen. 1, 27), ex et pour dresser noz esprits à vertu et tout bien, ignominiae nostrae spectaculum, ex quo in primi mesmes à la meditation de la vie celeste, il nous hominis persona ab origine nostra excidimus. Unde est expedient de cognoistre que nous sommes douez et nostri odium ac displicentia veraque humilitas de raison et intelligence, à fin de tendre au but qui oritur, et novum accenditur quaerendi Dei studium, in nous est proposé de l'immortalité bienheureuse, qui quo nous est apprestee au ciel, à, fin que la noblesse en altera parte quisque ea se bona offerat triste recuperet foeditatis quorum prorsus inanes et vacui deprehendimur. Car selon que Dieu nous a du laquelle Dieu nous a eslevez, ne soit aneantie par nostre nonchalance et brutalité. Au reste, ceste premiere dignité ne nous peut venir au devant, qu'à l'opposite nous ne soyons contreins de voir un triste spectacle de nostre deformité et ignominie, d'autant que nous sommes decheuz de nostre origine en la personne d'Adam: dont procede la haine et desplaisance de nous mesmies avec vraye humilité, et aussi une affection nouvelle de chercher Dieu est enflambée, pour recouvrer en luy tous les biens desquels nous sommes trouvez vuides et despourveuz. 2.1.2. 2.1.2. Hoc sane quaerendum in excutiendis nobis esse C'est ce que la verité de Dieu nous ordonne de praescribit Dei veritas; nempe talem exigit notitiam, chercher quae nos et ab omni propriae facultatis confidentia cognoissance laquelle procul avocet, et omni gloriandi materia destitutos, presomption de ad tenere despouille de toute matiere de gloire, pour nous convenit si ad rectam et sapiendi et agendi metam amener à humilité. Laquelle reigle il nous convient pertingere libet. Neque me latet quanto plausibilior suyvre si nous voulons parvenir au but de bien sit illa sententia quae ad reputanda nostra bona sentir et bien faire. Ie say combien il est plus potius nos invitat, quam ad inspiciendam, quae nos agreable pudore obruere debet, miseram nostram inopiam una recognoistre ses graces et louanges, qu'à entendre cum magis sa misere et povreté avec son opprobre dont il doit appetat humanum ingenium quam blanditiis demulceri; estre abysme en honte. Car il n'y a rien que l'esprit atque ideo, ubi dotes suas magni fieri audit, in hanc humain appete plus, que d'estre amielló de douces partem minus parolles et flatteries. Pourtant, quand il entend qu'on mirum est, hic adeo perniciose fuisse a maxima prise ses biens, il n'est que trop enclin à croire tout submissionem ignominia. nimia adducat. Siquidem credulitate Quam nihil regulam est propendet. quod Quo en à nous considerant, nous nostre l'homme, de à retire propre voir savoir une loin de toute vertu, et nous qu'on l'induise à hominum parte aberratum. Nam quum sit ingenitus ce qui se dit à son advantage. Ainsi ce n'est pas de universis amor, merveilles que la pluspart du monde a ainsi erré en libentissime sibi persuadent nihil inesse sibi quod cest endroit. Car comme ainsi soit que les hommes merito ayent mortalibus debeat patrocinio plusquam esse odiosum. alieno amour d'eux mesmes desordonné et rien en eux digne d'estre desprisé. Ainsi sans avoir beateque vivendum. Quod siqui modestius sentire autre advocat, tous reçoivent ceste vaine opinion, volunt, sibi que l'homme est suffisant de soy mesme à bien et arrogare omnia videantur: sic tamen partiuntur ut heureusement vivre. S'il y en a quelques uns qui potissima et gloriae et fiduciae materia semper apud vueillent plus modestement sentir, combien qu'ils se resideat. Iam si accedit oratio, quae sponte concedent quelque chose à Dieu, afin qu'il ne semble prurientem suis qu'ils s'attribuent le tout, neantmoins ils partissent arrideat. tellement entre Dieu et eux, que la principale partie naturae de gloire et presomption leur demeure. Puis qu'ainsi praestantiam benignissime suo praeconio extulit, ita est que l'homme est tant enclin de soy-mesme à se magno fuit flatter, il n'y a rien qui luy puisse estre plus exceptus. Sed enim quaecunque talis est humanae plaisant que quand on chatouille l'orgueil qui est en excellentiae se luy par vains allechemens. Parquoy celuy qui a le acquiescere doceat, nihil aliud quam suavitate illa plus exalté l'excellence de la nature humaine, a sua delicias facit: et sic quidem illudit, ut qui tousiours assentiuntur, eos pessimo exitio perdat. Quorsum doctrine, laquelle enseigne l'homme d'acquiescer en enim pertinet, vana omni fiducia fretos deliberare, soy instituere, rem abuser, que quiconque y adiouste foy, en est ruyné. pertinere: et defici quidem ac destitui tum sana Car quel profit avons-nous de concevoir une vaine intelligentia, tum vera virtute inter primos conatus: fiance, pergere tamen secure, donec in exitium corruamus? entreprendre ce que nous pensons estre bon, et Atqui non aliter succedere iis potest qui se aliquid cependant defaillir, tant en saine intelligence, qu'en posse vertu utcunque illecebris in aliquid Deo hominis titillet, Proinde abunde ut nihil prope commendatio, tentare, propria moliri virtute ne superbiam magis humanae omnium quae quae ad concedant, quod unusquisque seculorum sufficere medullis est fidem un bene sibi opinio sine aveuglé, ils se feront volontiers accroire qu'il n'y a hominem haec Ita sui passim obtinet, vanissima caecus applausu hominem putamus confidunt. in ad Talibus ergo esté mesme, le ne pour mieux le fait deliberer, d'accomplir? venu. Neantmoins qu'abuser: et ordonner, Defaillir, telle tellement tenter dy-ie, dés et le magistris, qui reputandis tantum bonis nostris nos commencement, et neantmoins poursuyvre d'un coeur detinent, siquis auscultet, non in sui cognitionem obstiné, iusques à ce que soyons du tout confonduz? proficiet, sed in pessimam ignorationem abripietur. Or il n'en peut autrement advenir à ceux qui se conflent de pouvoir quelque chose par leur propre vertu. Si quelcun donc escoute telle maniere de docteurs, qui nous amusent à considerer nostre iustice et vertu, il ne profìtera point en la cognoissance de soy mesme, mais sera ravy en ignorance trespernicieuse. 2.1.3. 2.1.3. Ergo quum in hoc consentiat Dei veritas cum publico omnium mortalium sensu, secundam Pourtant, combien que la verité de Dieu convient en cela avec le iugement commun de tous les sapientiae partem in nostri repositam hommes, que la seconde partie de nostre sagesse esse: in ipsa tamen cognoscendi ratione magnum est gist en la cognoissance de nous-mesmes: toutesfois dissidium. Tunc enim homo, iudicio carnis, probe sibi en la maniere de nous cognoistre il y a grande exploratus et contrarieté. Car selon l'opinion de la chair il semble integritate sua confisus, audaciam sumit, ac sese bien advis que l'homme se cognoisse lors tresbien, incitat ad virtutis officia: et indicto vitiis bello, ad id quand en se confiant en son entendement et en sa quod vertu, il prend courage pour s'appliquer à faire son videtur, pulchrum quum et cognitione et honestum intelligentia est toto studio incumbere conatur. Qui autem se ad amussim divini devoir: et renonçant à tous vices, iudicii inspicit et examinat, nihil reperit quod animum ce qui est bon et honneste. Mais celuy qui se ad se considere bien selon la reigle du iugement de Dieu, excussit, eo magis deiicitur: donec omni fiducia ne trouve rien qui puisse eslever son coeur en prorsus bonne bonam fiduciam abdicatus, instituendam erigat: nihil relinquit. ac quo sibi ad Neque penitius vitam tamen recte vult nos fiance: et profondement, d'autant d'autant s'efforce de faire qu'il est-il s'examine plus plus abbatu: tant oblivisci Deus primae nobilitatis, quam Adae patri qu'entierement deietté de toute esperance, il ne se nostro iustitiae laisse rien parquoy il puisse droitement ordonner sa bonitatisque studium merito expergefacere debeat. vie. Toutesfois Dieu ne veut pas que nous oublions Non enim possumus aut primam nostram originem, nostre premiere dignité, laquelle il avoit mise en aut nostre pere Adam: voire entant qu'elle nous doit contulerat, quorsum meditandam nempe conditi quae sumus immortalitatem, nos ad cogitare, quin expetendumque ad Dei esveiller et pousser à suyvre honnesteté et regnum pungamur. Sed tantum abest ut animos nobis droicture. Car nous ne pouvons penser ny à nostre faciat ista recognitio, ut potius submissis illis, ad premiere origine, ny à la fin à laquelle nous sommes humilitatem prosternat. Quae enim illa est origo? creez, que ceste cogitation ne nous soit comme un Nempe a qua excidimus. Quis ille creationis nostrae aiguillon, pour nous stimuler et poindre à mediter et finis? miserae desirer l'immortalité du royaume de Dieu. Mais tant nostrae sortis pertaesi ingemiscamus: ingemiscendo, s'en faut que ceste recognoissance nous doive enfler ad perditam illam dignitatem suspiremus. Nos autem, le coeur, que plustost elle nous doit amener à quum dicimus nihil in se oportere hominem intueri humilité et modestie. Car quelle est ceste origine? quod ipsum animosum reddat, intelligimus nihil esse assavoir de laquelie nous sommes decheuz. Quelle penes ipsum cuius fiducia debeat superbire. Quare si est la fin de nostre creation? celle de laquelle nous libet, quam homo sui notitiam habere debet, ita sommes du tout destournez: tellement qu'il ne nous partiamur, ut primo loco, quem in finem creatus sit, reste et donis non contemnendis praeditus, reputet: qua miserable cogitatione gemissant, souspirions apres nostre dignité perdue. A quo ad penitus divini aversi sumus, cultus ut vitaeque futurae rien, sinon qu'apres condition, avoir nous reputé gemissions: nostre et en meditationem excitetur: deinde suas facultates, vel Or certe facultatum inopiam expendat: qua perspecta, l'homme regarde rien en soy qui luy esleve le coeur, non secus atque in nihilum redactus, in extrema nous entendons qu'il n'y a rien en luy pourquoy il se confusione iaceat. Huc tendit prior consideratio, ut doive enorgueillir. Pourtant s'il semble bon à chacun, quale sit officium suum agnoscat: altera, quid ad divisons ainsi la cognoissance que l'homme doit avoir ipsum praestandum valeat. De utraque, prout series de soy mesme: c'est qu'en premier lieu il considere docendi poscet, a nobis disseretur. à, quelle fin il a esté creé et doué des graces quand singulieres nous que disons Dieu qu'il luy a ne faut faites: point par que laquelle cogitation il soit incité à mediter la vie future, et desirer de servir à Dieu. En apres, qu'il estime ses richesses, ou plustost son indigence: laquelle cognue il soit abbatu en extreme confusion, comme s'il estoit redigé à neant. La premiere consideration tend à cela, qu'il cognoisse quel est son devoir et office: la seconde, qu'il cognoisse combien il est capable de faire ce qu'il doit. Nous dirons de l'un et de l'autre çà et là, comme le portera l'ordre de la dispute. 2.1.4. 2.1.4. Quia vero non leve delictum, sed detestabile Or pource que ce n'a point esté un delict leger, fuisse scelus oportet, quod tam severe ultus est mais Deus, Adae rigoureusement puni, nous avons icy à considerer Dei quelle a esté ceste espece de peché en la cheute vindictam accendit in totum humanum genus. Puerile d'Adam, laquelle a provoque et enflambé sur tout le est quod de gulae intemperie vulgo receptum fuit. genre humain une vengeance si horrible. Ce qui a Quasi vero summa et caput virtutum omnium in esté abstinentia unius tantum fructus fuerit, quum undique puerile, que Dieu l'a ainsi puni à cause de sa affluerent deliciae, friandise. Comme si le chef et le principal de toutes atque in beata illa terrae foecunditate non tantum vertus eust esté, s'abstenir de manger d'une espece copia ad lautitias suppeteret, sed etiam varietas. de fruit, veu que de tous costez les delices qu'il Altius igitur spectandum, quia prohibitio ab arbore pouvoit souhaiter luy estoyent ofiertes: et en la scientiae boni et mali, obedientiae examen fuit, ut fecondité qui estoit pour lors non seulement il avoit parendo subesse de quoy se souler à son plaisir, mais varieté pour probaret. Nomen vero ipsum ostendit praecepti non satisfaire à tous ses appetis. Il nous faut donques alium fuisse finem, quam ut sua sorte contentus, se regarder plus haut: c'est que la defense de toucher à improba l'arbre de science de bien et de mal luy estoit species consideranda autem, ipsa nobis peccati est, quaecunque Adam se cupiditate qua vitam in quae expetibiles Dei imperio altius non aeternam lapsu horribilem erant libenter efferret. sperare Promissio iussus est un crime receu par et mortis commandement simulac gustaret de arbore une opinion lequel Dieu commune a est si trop comme un examen d'obeissance, à fin qu'il monstrast quandiu ederet de arbore vitae: rursum horrenda denuntiatio, detestable, approuvast qu'il se de Dieu. submettoit Or le volontiers nom de au l'arbre scientiae boni et mali, ad fidem eius probandam et monstre qu'il n'y a eu autre fin au precepte, sinon exercendam spectabat. Hinc elicere non difficile est qu'Adam quibus modis in se provocaverit Adam iram Dei. Non s'eslevast point plus haut par quelque folle cupidité male dicit et excessive. Davantage la promesse qui luy estoit malorum omnium fuisse initium: quia nisi hominem donnée de vivre à iamais pendant qu'il mangeroit de altius quam licebat et quam fas erat extulisset l'arbre de vie: et à l'opposite l'horrible menace, que ambitio, manere poterat in suo gradu: plenior tamen si tost qu'il auroit gousté du fruict de science de definitio ex tentationis specie, quam describit Moses, bien et de mal, il mourroit, luy devoit servir à sumenda est. Nam dum serpentis captione abducitur esprouver et exercer sa foy. Dont il est facile à per infidelitatem mulier a verbo Dei, iam initium recueillir en quelle façon il a provoque l'ire de Dieu quidem Augustinus, dum superbiam en se contentant de sa condition ne ruinae etiam contre soy. Sainct Augustin ne dit pas mal, que confirmat firmat Paulus, unius hominis inobedientia l'orgueil a esté commencement de tous maux, pource omnes tamen que si l'ambition n'eust transporté l'homme plus haut notandum, descivisse primum hominem ab imperio qu'il ne luy estoit licite, il pouvoit demourer en son Dei, degré. Toutesfois il nous faut prendre une definition fuerit, apparet fuisse fuisse quod sed inobedientiam. perditos non tantum docens . Satanae Simul illecebris plus pleine, de l'espece de tentation telle que Moyse mendacium. Et certe contempto Dei verbo, excutitur la descrit. Car quand la femme par l'astuce du omnis eius reverentia: quia nec aliter consistit eius serpent est destournee de la parolle de Dieu à maiestas inter nos, nec integer manet eius cultus, infidelité, desia il appert que le commencement de nisi dum ab eius pendemus ore. Proinde infidelitas ruine a esté desobeissance: ce que sainct Paul radix defectionis fuit. Hinc autem emersit ambitio, et conferme, en disant que par la desobeissance d'un superbia, quibus annexa fuit ingratitudo, quod Adam homme nous sommes tous perdus (Rom. 5, 19). plus appetendo quam concessum erat, tantam Dei Cependant il faut aussi noter, que l'homme s'est liberalitatem qua ditatus erat, indigne sprevit. Haec aussi soustraict et revolté de la suiection de Dieu, vero prodigiosa fuit impietas, terrae filio parum d'autant que non seulement il a esté trompé par les videri quod ad similitudinem Dei factus esset, nisi allechemens de Satan, mais aussi qu'en mesprisant la accedat aequalitas. Si foedum et exsecrabile scelus verité, il s'est forvoyé en mensonge. Et de fait en est apostasia, qua se homo conditoris sui imperio ne tenant conte de la parolle de Dieu, on abbat subducit, imo petulanter excutit eius iugum, frustra toute extenuatur peccatum Adae. Quanquam non simplex maiesté ne peut autrement consister entre nous, et apostasia fuit, sed cum foedis in Deum probris qu'aussi on ne le peut deuement servir, sinon en se coniuncta, dum Satanae calumniis subscribunt quibus rengeant à sa'parolle. Parquoy l'infidelité a esté la Deum racine de la revolte. De là est procedée l'ambition et insimulat. mendacii Denique veritate, captus ad et contempta Quod et invidiae infidelitas deflexerit et malignitatis qu'on luy doit, pource que sa ianuam orgueil: ausquels deux vices l'ingratitude a esté aperuit: ambitio vero contumaciae fuit mater, ut coniointe, en ce qu'Adam appetant plus qu'il ne luy homines, abiecto Dei metu, sese proiicerent quo estoit ottroyé, a vilainement desdaigné la liberalité ferebat libido. Itaque recte Bernardus ianuam salutis de Dieu, dont il estoit tant et plus enrichi. Ç'a esté aperiri nobis docet, quum hodie Evangelium auribus certes une impieté monstrueuse, que celuy qui ne recipimus: sicuti faisoit que sortir de terre, ne se soit contenté de patuerunt, mors illis ambitioni reverence fenestris, admissa fuit. dum Satanae Nunquam enim ressembler à Dieu, sinon qu'il luy fust egal. Si repugnare Dei imperio ausus fuisset Adam nisi eius l'apostasie verbo incredulus. Optimum scilicet hoc erat fraenum soustrait de la superiorité de son createur, est un ad omnes affectus rite temperandos, nihil melius crime vilain et execrable, mesme quand il reiette esse quam Dei mandatis parendo, colere iustitiam: son ioug avec une audace effrontée, c'est en vain deinde ultimam foelicis vitae metam esse ab ipso qu'on veut amoindrir le peché d'Adam: combien que diligi. Diaboli ergo blasphemiis abreptus, quantum in l'homme et la femme n'ont pas esté simplement se erat exinanivit totam Dei gloriam. apostats, mais ont outrageusement deshonoré Dieu, ou revolte, par laquelle l'homme se en s'accordant à la calomnie de Satan: par laquelle il accusoit Dieu de mensonge, malice et chicheté. Bref, Pinfidelité a ouvert la porte à ambition, et l'ambition a esté mere d'arrogance et fierté, à ce qu'Adam et Evë se iettassent hors des gons, là où leur cupidité les tiroit. Parquoy sainct Bernard dit tresbien, que la porte de salut est en noz oreilles quand nous recevons l'Evangile, comme ç'ont esté les fenestres pour recevoir la mort. Car iamais Adam n'eust osé resister à l'empire souverain de Dieu, s'il n'eust esté incredule à sa parolle: car c'estoit une assez bonne bride pour moderer et restreindre tous mau-vais appetis de savoir qu'il n'y avoit rien meilleur, qu'en obtemperant aux commandemens de Dieu, s'adonner à bien faire. Estant donc transporté par les blasphemes du diable, entant qu'en luy estoit, il a aneanti toute la gloire de Dieu. 2.1.5. 2.1.5. Sicut spiritualis Adae vita erat, manere opifici Or comme la vie spirituelle d'Adam estoit d'estre suo coniunctum et devinctum: ita alienatio ab eo fuit et demeurer conioinct avec son createur: aussi la animae suum mort de son ame a esté d'en estre separé. Et ne se naturae faut esbahir s'il a ruiné tout son lignage par sa ordinem pervertit in caelo et in terra. Ingemiscunt revolte, ayant perverty tout ordre de nature au ciel omnes creaturae, inquit Paulus, corruptioni obnoxiae, et en la terre. Toutes creatures gemissent, dit non volentes . Si causa quaeritur, non dubium est sainct Paul, estans suiettes à corruption, et non pas quin partem sustineant eius poenae quam promeritus de leur vouloir (Rom. 8, 22). Si on cherche la est homo, in cuius usum conditae fuerant. Quum cause, il n'y a doute que c'est d'autant qu'elles ergo sursum et deorsum ex eius culpa fluxerit souffrent une partie de la peine que l'homme a maledictio, quae grassatur per omnes mundi plagas, merité, pour l'usage et service duquel elles ont esté nihil a ratione alienum si propagata fuerit ad totam faites. Puis donques que la malediction de Dieu s'est eius sobolem. Postquam ergo in eo obliterata fuit espandue haut et bas, et a la vogue par toutes les caelestis imago, non solus sustinuit hanc poenam, ut regions du monde à cause de la coulpe d'Adam, ce in locum sapientiae, virtutis, sanctitatis, veritatis, n'est point merveilles si elle est descoulée sur toute iustitiae fuerat) sa posterité. Parquoy d'autant qu'en luy l'image impotentia, celeste a esté effacée, il n'a pas enduré luy seul interitus. pessundedit sua Nec mirum defectione (quibus teterrimae cederent impuritas, vanitas, qui ornamentis pestes, iniustitia: si genus totum vestitus caecitas, quoque ceste punition, qu'au lieu qu'il avoit esté doué et miseriis implicuit suam progeniem, ac immersit. Haec revestu de sagesse, vertu, verité, saincteté et iustice est haereditaria corruptio, quam peccatum originale ces veteres intelligentes aveuglement, defaillance à tout bien, immondicité, naturae antea bonae puraeque depravationem. Qua de vanité et iniustice: mais aussi a envelopé, voire re multa fuit illis concertatio, quum a communi plongé en pareilles miseres toute sa lignée. C'est la sensu nihil magis sit remotum quam ob unius culpam corruption hereditaire que les anciens ont nommé fieri omnes reos, et ita peccatum fieri commune. Peché originel, entendans par ce mot de Peché, une Quae videtur fuisse ratio vetustissimis Ecclesiae depravation de natures, laquelle estoit bonne et pure nuncuparunt, Peccati sed iisdem voce pestes detestables ayent dominé en luy, doctoribus cur obscure tantum perstringerent hoc auparavant. Or ils ont soustenu grans combats sur caput: ceste matiere, pource qu'il n'y a rien plus contraire saltem minus dilucide explicarent. Neque tamen haec potuit quin surgeret par timiditas efficere au sens commun, que de faire tout le monde coulpable pour la faute d'un seul homme, et ainsi commentum fuit, Adam suo tantum damno peccasse, faire le peché commun. Et semble bien que les plus nihil nocuisse posteris; hac scilicet astutia Satan anciens morbum tentavit. obscurement, ou qu'ils l'ayent moins declairé qu'il Scripturae n'estoit requis, de peur d'estre assaillis par telles testimonio, peccatum a primo homine transiisse in disputes. Toutesfois une telle crainte n'a peu faire totam per qu'un heretique nommé Pelage ne se soit eslevé imitationem, non propaginem. Ergo boni viri in hoc avec ceste opinion profane, qu'Adam n'avoit fait mal elaborarunt ut qu'à soy en pechant, et n'avoit point nuy à ses ostenderent nos non ascita nequitia corrumpi, sed successeurs. Or Satan par ceste astuce s'est efforcé, ingenitam vitiositatem ab utero matris afferre. Quod en couvrant la maladie, de la rendre incurable. Or inficiari summae impudentiae fuit. Sed Pelagianorum estant conveincu par manifestes tesmoignages de et Caelestianorum temeritatem non mirabitur qui ex l'Escriture, que le peché estoit descendu du premier illius sancti viri monumentis perspexerit quam fuerint homme en toute sa posterité, il cavilloit qu'il y in aliis omnibus perditae frontis bestiae. Certe non estoit descendu par imitation, et non point par ambiguum in generation. Pourtant ces saincts personnages se sont iniquitatibus genitum, et in peccato conceptum a efforcez de monstrer, et sainct Augustin par dessus matre . Non arguit illic patris aut matris delicta: tous sed, quo Dei erga se bonitatem melius commendet, corrompus de malice que nous attirions d'ailleurs par propriae perversitatis confessionem ab ipsa genitura exemple, mais que nous apportons nostre perversité repetit. Quum id Davidi peculiare non fuisse constet, du ventre de la mere. Laquelle chose ne se peut sequitur communem humani generis sortem sub eius nier exemplo notari. Omnes ergo qui ab impuro semine s'esmerveillera descendimus, infecti: Celestins en cest endroit, qui aura veu par les imo, antequam lucem hanc vitae aspicimus, sumus in escrits de sainct Augustin quelles bestes ils ont Dei conspectu foedati et inquinati. Quis enim daret esté, et combien il y avoit peu de vergogne en eux. mundum de immundo? Ne unus quidem, ut est in Certes ce que confesse David est indubitable: c'est libro Iob. qu'il a esté engendré en iniquité, et que sa mere l'a Caeterum quum incurabilem evinceretur posteritatem: (ac est quod peccati reddere manifesto cavillabatur prae cuius erat profanum tegendo, Pelagius, quam aliis confitetur contagione transiisse Augustinus), David, nascimur se docteurs les autres, sans grande de ayent que touché nous impudence. la cest ne article sommes Toutesfois temerité des plus point nul ne Pelagiens et conceu en peché (Ps. 51, 7). Il n'accuse point là les fautes de ses parens, mais pour mieux glorifier la bonté de Dieu envers soy, il' reduit en memoire sa perversité dés sa premiere naissance. Or cela n'a pas esté particulier à David: il s'ensuit donc que la condition universelle de tous hommes est demonstree par son produits exemple. de Nous semence tous immonde, donc qui sommes naissons souillez d'infection de peché: et mesmes devant que sortir en lumiere, nous sommes contaminez devant la face de Dieu. Car qui estce qui pourra faire une chose pure, qui est introduite d'immondicité? comme il est dit au livre de Iob (Iob 14, 4). 2.1.6. 2.1.6. Audimus ita parentum Nous oyons que la souillure des peres parvient immunditiem, ut omnes citra ullam exceptionem, sua tellement aux enfans de lignée en lignée, que tous origine sint inquinati. Huius autem pollutionis non sans exception en sont entachez dés leur origine. Or reperietur omnium on ne trouvera nul commencement de ceste pollution, parentem, tanquam ad fontem, ascendimus. Ita certe sinon qu'on monte iusques au premier pere de tous, habendum est, fuisse Adamum humanae naturae non comme à la fontaine. Certainement il nous faut avoir progenitorem modo, sed quasi radicem, atque ideo in cela pour resolu, qu'Adam n'a pas seulement esté illius corruptione merito vitiatum fuisse hominum pere de l'humaine nature, mais comme souche ou genus. Quod ex illius et Christi comparatione planum racine: et pourtant qu'en la corruption d'iceluy, le facit Apostolus. Quemadmodum (inquit) per unum genre humain par raison a esté corrompu. Ce que hominem peccatum intravit in universum mundum, et l'Apostre per filios homines l'accomparageant avec Christ: Tout ainsi, dit-il, que ita le exordium, peccatum pervagata, in mors quando transmitti nisi : ad quae omnes primum in omnes peccaverunt: per plus peché est clairement entré par un demonstre, homme au en monde gratiam Christi iustitia et vita nobis restituta est. universel, et par le peché, la mort, laquelle a esté Quid Adae espandue sur tous hommes, entant que tous ont imitatione propagatum? Ergone ex Christi iustitia peché: semblablement par la grace de Christ iustice nihil aliud proficimus, nisi quod exemplum nobis est et ad imitationem propositum? Quis tantum sacrilegium babilleront icy les Pelagiens, que le peché a esté ferat? Christi espars au monde par l'imitation d'Adam? N'avons- iustitiam communicatione nostram esse, et ex ea nous donc autre profit de la grace de Christ, sinon vitam: simul conficitur, utranque ita in Adam fuisse qu'elle perditam, ut in Christo recuperetur: peccatum vero ensuyvre? Et qui pourroit endurer tel blaspheme? Or et mortem ita per Adam obrepsisse, ut per Christum il n'y a nulle doute que la grace de Christ ne soit aboleantur. Non sunt obscura verba, iustificari multos nostre par communication, et que par icelle nous per Christi obedientiam, quemadmodum per Adae n'ayons vie: il s'ensuit pareillement que l'une et inobedientiam peccatores fuerant constituti. Ideoque l'autre a esté perdue en Adam, comme nous les inter eos duos hanc esse relationem, quod hic nos recouvrons en Christ: et que le peché et la mort ont suo exitio involutos secum perdidit: ille nos sua esté engendrez en nous par Adam, comme ils sont gratia in salutem restituit. In tam perspicua luce abolis veritatis nihil longiori vel magis laboriosa probatione obscures, que plusieurs sont iustifìez par l'obeissance opus esse arbitror. Sic et in priore ad Corinthios, de Christ, comme ils ont esté constituez pecheurs quum in resurrectionis fiducia vult pios confirmare, par la desobeissance d'Adam: et pourtant, que tout ostendit recuperari in Christo vitam, quae in Adam ainsi qu'Adam nous enveloppant en sa ruine a esté perdita fuerat . Qui nos omnes in Adam mortuos cause de nostre perdition, pareillement Christ nous esse pronuntiat, iam simul aperte quoque testatur, rameine à salut par sa grace. Ie ne pense point qu'il peccati labe esse implicitos. Neque enim ad eos soit mestier de plus longue probation en une si hic Quod garrient si extra Pelagiani? peccatum controversiam est, vie nous nous par est est Christ. restituée proposée Ces (Rom. en parolles 5, 12). exemple ne sont Que pour point perveniret damnatio qui nulla iniquitatis culpa claire lumiere de verité. Semblablement en la attingerentur. Sed clarius intelligi quid velit, quam ex premiere alterius membri relatione, non potest, ubi spem vitae fideles en l'esperance de la resurrection, dit que restitutam in Christo docet. Satis autem scitur, illud nous recouvrons en Christ la vie laquelle nous non aliter fieri quam ubi mirifica illa communicatione avions perdue en Adam (1 Cor. 15, 22). Quand il iustitiae transfundit; prononce que nous sommes morts en Adam, il quemadmodum alibi scribitur, Spiritum nobis vitam demonstre bien que nous sommes entachez de la esse propter iustitiam . Ergo neque aliter interpretari contagion licet quod dicitur, nos in Adam mortuos esse, quam parviendroit point à nous, sinon que la coulpe nous quod ipse peccando, non sibi tantum cladem ac attouchast. Mais son intention se peut encore mieux ruinam ascivit, sed naturam quoque nostram in simile comprendre par le second membre, où il dit que praecipitavit exitium. Neque id suo unius vitio, quod l'esperance de vie est restituée par Christ. Or il est nihil ad nos pertineat: sed quoniam universum suum assez notoire que cela ne se fait point par autre semen ea in quam lapsus erat vitiositate infecit. Nec façon, que quand Iesus Christ se communique à nous vero aliter staret illud Pauli, natura omnes esse irae pour mettre en nous la vertu de sa iustice: selon filios, nisi iam in ipso utero maledicti essent . qu'il est dit en un autre passage, que son Esprit Naturam vero illic notari, non qualis a Deo condita nous est vie, à cause de la iustice (Rom. 8, 10). est, sed ut in Adam vitiata fuit, facile colligitur: quia Pourtant on ne peut autrement exposer ce mot, que minime mortis nous sommes morts en Adam, sinon en disant que authorem. Sic ergo se corrupit Adam, ut ab eo luy ne s'est pas seulement ruiné et destruit en transierit in totam sobolem contagio. Satis etiam pechant, mais qu'il a aussi tiré avec soy nostre clare pronuntiat caelestis ipse iudex Christus omnes nature en semblable perdition. Non point que la pravos et vitiosos nasci, ubi docet, quicquid genitum coulpe soit à luy seul, sans nous attoucher, d'autant est qu'il a infecté toute sa semence de la perversité en ex suae vim in consentaneum carne, carnem nos esset, esse Christus Deum , fieri ideoque omnibus clausam esse vitae ianuam, donec regeniti fuerint. aux de Corinthiens, son peché: voulant car la confermer damnation les ne laquelle il a trebusché. Et de fait le dire de sainct Paul, à savoir que tous de nature sont enfans d'ire (Ephes. 2, 3), ne seroit pas autrement veritable, sinon que desia ils fussent maudits au ventre de la mere. Or on peut facilement recueillir, qu'en parlant de nature, on ne la nomme pas telle qu'elle a esté creée de Dieu, mais selon qu'elle a esté pervertie en Adam: car il ne seroit point convenable que Dieu fust fait autheur de la mort. Adam donc s'est tellement corrompu et infecté, que la contagion est descendue de luy sur tout son lignage. Mesmes Iesus Christ, qui est le iuge devant lequel nous aurons à rendre conte, prononce assez clairement que nous naissons tous malins et vitieux, en disant que tout ce qui est né de chair est chair (Iean 3, 6): et par ainsi que la porte de vie est close à tous, iusques à ce qu'ils soyent regenerez. 2.1.7. 2.1.7. Neque ad eius rei intelligentiam necessaria est Et n'est ia mestier pour entendre cela, de nous anxia disputatio, quae veteres non parum torsit: an envelopper en ceste fascheuse dispute, laquelle a filii anima ex traduce paternae animae oriatur, quod grandement tormenté les anciens Docteurs: assavoir in esse si l'ame du fils procede de la substance de l'ame contentos oportet, Dominum, quas voluit humanae paternelle, veu que c'est en l'ame que reside le naturae collatas dotes, apud Adamum deposuisse. peché originel. Il nous faut estre contens de savoir Ideo illum, quum acceptas perdidit, non tantum sibi que le Seigneur avoit mis en Adam les graces et perdidisse, animae dons qu'il vouloit conferer à la nature humaine: traduce sit sollicitus, ubi audiat Adamum nobis non pourtant qu'iceluy, quand il les a perdus, ne les a minus perdidit, point perdus seulement pour soy, mais pour nous accepisse? non uni homini data illa fuisse, sed tous. Qui est-ce qui se souciera de l'origine de universae ergo l'ame, apres avoir entendu qu'Adam avoit receu les inopsque ornemens qu'il a perdus, non pas moins pour nous destituitur: si illo per peccatum inquinato, in naturam que pour soy, entant que Dieu ne les lùy avoit point contagio serpit. Proinde a radice putrefacta rami baillez comme à un seul homme en particulier, mais putridi afin ea absurdi, potissimum sed quam lues nobis sibi omnibus. ornamenta hominis si resideat. naturae spoliato prodierunt, eo, Quis illa nos de quae attributa? natura qui Eo Nihil nuda suam putredinem que toute sa lignée en iouist avec luy transmiserunt ad alios ex se nascentes surculos. Sic communement? Il n'y a point donc d'absurdité, si luy enim vitiati sunt filii in parente, ut nepotibus essent ayant esté despouillé, la nature humaine en a esté tabifici: hoc est, ita corruptionis exordium in Adam denuée: fuit, ut perpetuo defluxu, a prioribus in posteros rinfection en a esté espandue sur nous tous. Parquoy transfundatur. Neque enim in substantia carnis aut comme d'une racine pourrie ne procede que rameaux animae causam habet contagio: sed quia a Deo ita pourris, fuit ordinatum, ut quae primo homini dona contulerat, toutes les branches et feuilles qu'ils produisent: ainsi ille tam sibi quam suis haberet simul ac perderet. les enfans d'Adam ont esté contaminez en leur pere, Quod autem cavillantur Pelagiani, verisimile non esse et sont cause de pollution à leurs successeurs. C'est a parentibus piis corruptionem ducere liberos, quum à dire, le commencement de corruption a tellement magis facile esté en Adam, qu'elle est espandue comme par un refutatur. Non enim ex eorum regeneratione spirituali perpetuel decours des peres aux enfans. Car la descendunt, sed generatione carnali. Proinde, ut ait souillure n'a point sa cause et fondement en la Augustinus, sive reus infidelis, sive absolutus fidelis, substance de la chair ou de l'ame, mais en ce que non absolutos uterque generat, sed reos: quia ex Dieu avoit ordonné que les dons qu'il avoit commis vitiosa natura generat . Porro quod eorum sanctitati en depost au premier homme, fussent communs et à quodammodo communicant, specialis est populi Dei luy et aux siens pour les garder ou pour les perdre. benedictio, quae non facit quominus prima illa et Et universalis gentis humanae maledictio praecedat. Ex Pelagiens. Ils disent qu'il n'est pas vray-semblable natura que les enfans qui naissent de parens fideles en eorum enim, puritate reatus: supernaturali gratia. sanctificari debeant, sanctificatio autem ex est si luy estant lesquels facile de souillé transportent refuter ce par leur que le pe-ché, pourriture cavillent en les attirent corruption, veu qu'ils doyvent plustost estre purifiez par leur pureté. A cela nous respondons, que les enfans ne descendent point de la generation spirituelle que les serviteurs de Dieu ont du sainct Esprit, mais de la generation charnelle qu'ils ont d'Adam. Pourtant comme dit sainct Augustin, Soit un fidele qui sera encore coulpable, soit un fidele qui soit absoux, l'un et l'autre engendreront des enfans coulpables, pource qu'ils les engendrent de leur nature vicieuse. Il est bien vray que Dieu sanctifie les enfans des fideles à cause de leurs parens, mais cela n'est point par vertu de leur nature, mais de sa grace. C'est donc une benediction spirituelle, laquelle n'empesche point que ceste premiere malediction ne soit universellement en la nature humaine, car la condamnation est dénaturé: mais ce que les enfans sont sanctifiez, est de grace supernaturelle. 2.1.8. 2.1.8. Atque ne haec de re incerta et incognita dicta Or afin que cecy ne soit dit à la voilee, il nous fuerint, peccatum originale definiamus. Neque vero faut singulas, sunt, intention n'est point d'examiner toutes les definitions definitiones excutere mihi propositum est: sed unam de ceux qui en ont escrit: mais seulement i'en proferam duntaxat, quae veritati mihi videtur optime donneray une, laquelle me semble estre conforme à consentanea. originale la verité. Nous dirons donc que le peché originel est haereditaria naturae nostrae pravitas et corruptio, in une corruption et perversité hereditaire de nostre omnes animae partes diffusa: quae primum facit reos nature, irae Dei, tum etiam opera in nobis profert quae parties de l'ame, nous fait coulpables premierement Scriptura vocat opera carnis . Atque id est proprie de l'ire de Dieu, puis apres produit en nous les quod a Paulo saepius peccatum nominatur. Quae vero oeuvres que l'Escriture appelle OEuvres de la chair. inde adulteria, Et est proprement cela que sainct Paul appelle comessationes, souventesfois Peché, sans adiouster Originel. Les quae fructus scriptoribus Videtur emergunt scortationes, a opera, furta, peccati ergo odia, secundum positae peccatum qualia sunt caedes, hanc rationem vocat: definir le laquelle oeuvres qui en peché estant originel. Toutesfois espandue sortent, comme sur sont toutes mon les adulteres, quanquam et peccata, cum in Scripturis passim, tum paillardises, etiam ab ipso nuncupantur. Haec itaque duo distincte gourmandises (Gal. 5, 19), il les appelle, selon ceste observanda: naturae raison, Fruicts de peché: combien que toutes telles nostrae partibus vitiati perversique, iam ob talem oeuvres sont communement denommées Peché, tant duntaxat corruptionem damnati merito convictique par toute l'Escriture qu'en sainct Paul mesme. Il coram Deo tenemur, cui nihil est acceptum nisi nous iustitia, innocentia, puritas. Neque ista est alieni choses: c'est assavoir que nous sommes tellement delicti obligatio; quod enim dicitur, nos per Adae corrompus en toutes les parties de nostre nature, peccatum obnoxios esse factos Dei iudicio: non ita que pour ceste corruption nous sommes à bonne est accipiendum, acsi insontes ipsi et immerentes cause culpam delicti eius sustineremus: sed quia per eius agreable sinon iustice, innocence et pureté. Et ne nempe, quod sic omnibus faudra larrecins, haines, distinctement damnables devant meurtres considerer Dieu, auquel ces rien et deux n'est transgressionem maledictione induti sumus omnes, faut dire que ceste obligation soit causée de la faute dicitur ille nos obstrinxisse. Ab illo tamen non sola d'autruy seulement, comme si nous respondions pour in nos poena grassata est, sed instillata ab ipso lues le peché de nostre premier pere sans avoir rien in nobis residet, cui iure poena debetur. Quare merité. Car en ce qui est dit, que par Adam nous Augustinus, utcunque alienum peccatum saepe vocet sommes faits redevables au iugement de Dieu, ce (quo clarius ostendat propagine in nos derivari) n'est pas à dire que nous sommes innocens, et que simul tamen et proprium unicuique asserit . Et sans avoir merité aucune peine nous portions la Apostolus ipse disertissime testatur, ideo mortem in folle-enchere de son peché: mais pource que par sa omnes pervagatam, quod omnes peccarint , id est, transgression nous involuti confusion, est sint originali peccato, et eius maculis il sommes dit nous tous enveloppez avoir tous de obligez. inquinati. Atque ideo infantes quoque ipsi, dum suam Toutesfois nous ne devons entendre qu'il nous ait secum damnationem a matris utero afferunt, non constituez seulement redevables de la peine, sans alieno, sed suo ipsorum vitio sunt obstricti. Nam nous avoir communiqué son peché. Car à la verité le tametsi suae iniquitatis fructus nondum protulerint, peché habent tamen in se inclusum semen: imo tota eorum iustement natura, quoddam est peccati semen: ideo non odiosa Augustin, combien qu'il l'appelle aucunes fois Le et abominabilis Deo esse non potest. Unde sequitur, peché d'autruy, pour monstrer plus clairement que proprie coram Deo censeri peccatum: quia non esset nous l'avons de race, toutesfois il asseure qu'il est reatus absque culpa. Alterum deinde accedit, quod propre à un chacun de nous. Et mesme l'Apostre haec perversitas nunquam in nobis cessat, sed novos tesmoigne que la mort est venue sur tous hommes, assidue ante pource que tous ont peché (Rom. 5, 12): c'est à descripsimus, opera carnis: non secus atque incensa dire, que tous sont enveloppez du peché originel, et fornax flammam et scintillas efflat, aut scaturigo souillez des macules d'iceluy. Pour ceste cause les aquam sine fine egerit. Quare qui peccatum originale enfans mesmes sont enclos en ceste condamnation: definierunt carentiam iustitiae originalis, quam inesse non pas simplement pour le peché d'autruy, mais nobis oportebat, quanquam id totum complectuntur pour le leur propre. Car combien qu'ils n'ayent quod in re est, non tamen satis significanter vim encore produit fruicts de leur iniquité, toutesfois ils atque energiam ipsius expresserunt. Non enim natura en ont la semence cachée en eux. Et qui plus est, nostra boni tantum inops et vacua est: sed malorum leur nature est une semence de peché: pourtant elle omnium adeo fertilis et ferax ut otiosa esse non ne peut estre que desplaisante et abominable à Dieu. possit. Qui dixerunt esse concupiscentiam, non nimis Dont il s'ensuit qu'à bon droit et proprement tel mal alieno verbo usi sunt, si modo adderetur (quod est reputé peché devant Dieu. Car sans coulpe nous minime conceditur a plaerisque) quicquid in homine ne serions point attirez en condemnation. L'autre est, ab intellectu ad voluntatem, ab anima ad carnem poinct que nous avons à considerer, c'est que ceste usque, hac concupiscentia inquinatum refertumque perversité esse; aut, ut brevius absolvatur, totum hominem non engendre continuellement nouveaux fruicts, assavoir aliud ex seipso esse quam concupiscentiam. icelles oeuvres de la chair que nous avons n'agueres fructus parit: ea scilicet, quae descendu la de peine n'est luy est iamais reside deue. oisive en nous, auquel Pourtant sainct en nous, mais descrites: tout ainsi qu'une fornaise ardente sans cesse iette flambe et estincelles, et une source iette son eau. Parquoy ceux qui ont defìny le peché originel estre un defaut de iustice originelle laquelle devoit estre en l'homme: combien qu'en ces parolles ils ayent comprins toute la substance, toutesfois ils n'ont suffisamment exprimé la force d'iceluy. Car nostre nature n'est pas seulement vuide et destituée de tous biens, mais elle est tellement fertile en toute espece de mal, qu'elle ne peut estre oisive. Ceux qui l'ont appellée Concupiscence, n'ont point usé d'un mot trop impertinent, moyennant qu'on adioustast ce qui n'est concedé de plusieurs, c'est que toutes les parties de l'homme, depuis l'entendement iusques à la volonté, depuis l'ame iusques à la chair, sont souillees et du tout remplies de ceste concupiscence: ou bien, pour le faire plus court, que l'homme n'est autre chose de soy-mesme que concupiscence. 2.1.9. 2.1.9. Quamobrem dixi cunctas animae partes a peccato Parquoy i'ay dit que depuis qu'Adam s'est fuisse possessas, ex quo a fonte iustitiae descivit destourné Adam. Neque enim appetitus tantum inferior eum parties de l'ame ont esté possedées par le peché. illexit, sed arcem ipsam mentis occupavit nefanda Car ce n'a pas esté son appetit inferieur seulement, impietas, et ad cor intimum penetravit superbia: ut ou sensualité, qui l'a alleché à mal, mais ceste frigidum inde maudite impieté, dont nous avons fait mention, a manavit, ad sensuales tantum, ut vocant, motus occupé le plus haut et le plus excellent de son restringere: aut fomitem vocare qui solam partem esprit, et l'orgueil est entré iusques au profond du quae illis sensualitas est ad peccatum alliciat, excitet coeur. Ainsi c'est une fantasie froide et sotte, de ac trahat. In quo crassam inscitiam detexit Petrus vouloir restreindre la corruption venue de là, aux Lombardus, qui sedem quaerens et vestigans dicit in mouvemens ou appetits qu'on appelle Sensuels, ou carne esse, teste Paulo, non quidem proprie, sed l'appeller Un nourrissement de feu, lequel alleché, quia in carne magis apparet. Quasi vero tantum esmeuve et tire la sensualité à peché. En quoy le partem animae designet maistre naturam quae supernaturali sit ac stultum, corruptelam, Paulus, ac non totam fontaine Sen-tences de a iustice, monstré toutes une les grosse ignorance et lourde. Car en cherchant le siege de ce corruptionem vice, il dit qu'il est en la chair, selon sainct Paul: docens non in una tantum parte subsidere, sed nihil adioustant sa glose, que ce n'est pas proprement, a mortifera eius tabe purum esse, aut syncerum. mais pource qu'il y apparoist plus. Or il est si sot Nam tantum de prendre ce mot de Chair pour le corps: comme si inordinatos, qui apparent, appetituum motus damnat, sainct Paul en l'opposant à la grace du sainct Esprit, sed praecipue contendit mentem caecitati, et cor par pravitati ad seulement une partie de l'ame, et ne comprenoit pas Romanos caput nihil aliud est quam originalis peccati toute nostre nature. Et luy-mesme en oste toute descriptio. Id ex renovatione clarius patet. Nam difficulté, omnem de dubitationem vitiosa addictum natura esse; tollit, disputans, atque opponitur. des la Et Paulus gratiae quae de non tertium illud laquelle nous disant sommes que le regenerez, peché ne marquoit reside pas spiritus, qui veteri homini et carni opponitur, non seulement en une partie, mais qu'il n'y a rien de pur modo pars et net de sa pourriture mortelle. Car en disputant de animae vel sensualis, sed plenam omnium partium la nature vicieuse, il ne condamne pas seulement les reformationem complectitur. Atque ideo Paulus non appetits apparens, mais insiste sur tout en ce poinct, tantum crassos appetitus in nihilum redigi, sed nos que l'entendement est du tout asservy à bestise et spiritu mentis renovari iubet ; sicut etiam alibi aveuglement, et le coeur addonné à perversité. Et transformari nos iubet in novitate mentis ; unde tout le troisieme chapitre des Romains n'est autre sequitur, refulget chose qu'une description du peché originel. Cecy animae praestantia et nobilitas, non modo vulneratam mesmes appert encore mieux par le renouvellement. esse, sed ita corruptam, ut non modo sanari, sed Car l'esprit, qui est opposé au vieil homme et à la novam prope naturam induere opus habeat. Quatenus chair, ne signifie pas seulement la grace par laquelle et mentem et cor occupet peccatum, mox videbimus. la Hic tantum breviter attingere volui, totum hominem corrigée, mais comprend une pleine reformation de quasi diluvio a capite ad pedes sic fuisse obrutum, toutes les parties. Parquoy sainct Paul ailleurs ne ut nulla pars a peccato sit immunis: ac proinde demande pas seulement de mettre bas et aneantir quicquid ab eo procedit in peccatum imputari; sicut les appetits enormes, mais veut que nous soyons dicit Paulus omnes affectus carnis, vel cogitationes, renouvellez de l'esprit de nostre entendement: et en esse inimicitias adversus Deum, et ideo mortem. l'autre passage, que nous soyons transformez en gratiam notat partem qua illam, corrigitur in qua inferior maxime partie inferieure de l'ame ou sensuelle est nouveauté d'esprit (Ephes. 4, 23; Rom. 12, 2). Dont il s'ensuit que ce qui est le plus noble et le plus à priser en nos ames, non seulement est navre et blessé, mais du tout corrompu, quelque dignité qui y reluise: en sorte qu'il n'a pas seulement mestier de gairison, mais faut qu'il veste une nature nouvelle. Nous verrons tantost comment le peché occupe l'esprit et le coeur. I'ay icy voulu seulement toucher en bref, que tout l'homme est accablé comme d'un deluge depuis la teste iusques aux pieds, en sorte qu'il n'y a nulle partie de luy exempte de peché: et par ainsi que tout ce qui en procede est à bon droict condam né et imputé à peché: comme sainct Paul dit, que toutes affections de la chair sont ennemies à Dieu: et par consequent, mort (Rom. 8, 7). 2.1.10. 2.1.10. Eant nunc qui Deum suis vitiis inscribere audent, Voyent maintenant ceux qui osent attribuer la quia dicimus naturaliter vitiosos esse homines. Opus cause de leur peché à Dieu, quand nous disons que Dei perperam in sua pollutione scrutantur, quod in les hommes sont naturellement vicieux, s'ils font illa integra adhuc et incorrupta Adae natura requirere perversement de contempler l'ouvrage de Dieu en debuerant. A carnis ergo nostrae culpa, non a Deo leur pollution, lequel ils devoyent plustost chercher nostra perditio est; quando non alia ratione periimus, et sonder en la nature qu'avoit receue Adam devant nisi quia degeneravimus a prima nostra conditione. qu'estre corrompu. Nostre perdition donc procede de Neque hic obstrepat quispiam, potuisse Deum nostrae la coulpe de nostre chair, et non pas de Dieu: saluti melius prospicere si Adae lapsui occurrisset. attendu que nous ne sommes peris pour autre cause Nam audacem que pour estre declinez de nostre premiere creation. curiositatem piis mentibus abominanda est tum ad Et ne faut icy repliquer, que Dieu eust bien peu praedestinationis loco mieux pourvoir à nostre salut, s'il fust venu au postea tractabitur. Quare ruinam nostram naturae devant de la cheute d'Adam: car ceste obiection est depravationi imputandam meminerimus, ne in Deum si audacieuse et temeraire, qu'elle ne doit nullement ipsum naturae authorem stringamus accusationem. entrer Haerere quidem exitiale illud vulnus in natura verum Davantage elle appartient à la predestination de est; sed multum refert accesseritne aliunde, an ab Dieu, laquelle sera cy apres traitée en son lieu. origine peccatum Pourtant qu'il nous souvienne d'imputer tousiours inflictum fuisse. Non est igitur cur conqueramur nisi nostre ruine à la corruption de nostre nature, et j de nobis ipsis, quod diligenter annotavit scriptura. non point à icelle nature qui avoit esté donnée Dicit enim Ecclesiastes, Hoc scio, quod fecerit Deus premierement à l'homme, afin de n'accuser Dieu, hominem sibi comme si nostre mal venoit de luy. Il est bien vray adinventiones multas . Homini tantum suum exitium que ceste mortelle playe de peché est fichee en adscribendum benignitate nostre nature: mais ce sont choses bien diverses, rectitudinem adeptus, sua ipse dementia in vanitatem qu'elle ait esté navrée dés son origine, ou qu'elle delapsus sit. l'ait esté depuis et d'ailleurs. Or est-il certain obiectio ista cum arcanum insederit. rectum: ob attinet, Constat ipsi quod autem autem apparet, nimis quum per suo quaesierunt Dei en l'entendement de l'homme fidele. qu'elle a esté navrée par le peché qui est survenu. Nous n'avons donc cause de nous plaindre que de nous-mesmes. Ce que l'Escriture denote diligemment: car l'Ecclesiaste dit, Ie say que Dieu avoit creé l'homme bon: mais il s'est forgé plusieurs inventions mauvaises (Eccles. 7, 29). Par cela il apparoit qu'il faut imputer à l'homme seulement sa ruine, veu qu'il avoit eu de la grace de Dieu une droiture naturelle, et que par sa folie il est trebusché en vanité. 2.1.11. 2.1.11. Dicimus ergo naturali hominem vitiositate Nous disons donques que l'homme est corruptum, sed quae a natura non fluxerit. A natura naturellement fluxisse negamus, ut significemus adventitiam magis ceste perversité n'est point en luy de nature. Nous esse qualitatem substantialem fuerit. quae homini proprietatem Vocamus en perversité: mais que acciderit, quam nions qu'elle soit de nature, afin de monstrer que ab indita c'est plustost une qualité survenue à l'homme, qu'une proprieté de sa substance, laquelle ait esté dés le unoquoque prava consuetudine comparari putet, quum commencement enracinée en luy: toutesfois nous haereditario l'appellons naturelle, afin qu'aucun ne pense qu'elle universos naturalem, initio ab iure tamen quae corrompu nequis comprehensos teneat. Neque id sine authore facimus. Eadem enim causa s'acquiert d'un chacun par mauvaise coustume et nos omnes esse natura filios irae docet Apostolus . exemple, comme ainsi soit qu'elle nous enveloppe Quomodo tous dés nostre premiere naissance. Et ne parlons creaturae omnium nobilissimae infensus esset Deus, cui placent infima quaeque opera sua? pas Sed operis sui corruptioni magis infensus est quam l'Apostre nous appelle tous Heritiers de l'ire de Dieu operi suo. Ergo si ob vitiatam humanam naturam non par nature (Ephes. 2, 3). Comment Dieu seroit-il inscite Deo courroucé à la plus noble de ses creatures, veu que abominabilis, non etiam inepte dicetur naturaliter les moindres oeuvres qu'il a faites luy plaisent? mais pravus veretur c'est que plustost il est courroucé à l'encontre de la naturalia corruption de son oeuvre, que contre son oeuvre. Si necessario donc l'homme non sans cause est dit naturellement regnant, ubi abest Dei gratia. Ita evanescit stultum estre abominable à Dieu, à bon droit nous pourrons Manichaeorum nugamentum, qui quum substantialem dire que naturellement il est vitieux et mauvais. in illi Comme sainct Augustin ne fait point de difficulté, à Deo cause de nostre nature corrompue, d'appeller Pechez dicitur et Augustinus, dicere homo vitiosus: ratione peccata quae homine malitiam conditorem affingere naturaliter quemadmodum corruptae in non naturae, carne nostra imaginarentur, ausi esse sunt, ne alterum iusto viderentur mali causam et principium assignare. ainsi sans autheur: car par mesme raison naturels, lesquels regnent necessairement en nostre chair quand la grace de Dieu nous defaut. Par ceste distinction est Manichéens, refutée lesquels la folle imaginans resverie une des perversité essentielle en l'homme, le disoyent estre creé d'un autre que de Dieu, afin de n'attribuer à Dieu aucune origine de mal. 2.2. Hominem arbitrii libertate nunc esse spoliatum 2.2. et miserae servituti addictum. Franc-arbitre, et miserablement assuietty à tout Que l'homme est maintenant despouillé de mal. 2.2.1. 2.2.1. Postquam visum est peccati dominatum, ex quo Puis que nous avons veu que la tyrannie de primum hominem sibi obligatum tenuit, non solum in peché, depuis qu'elle a asservy le premier homme, toto genere grassari, sed in solidum etiam occupare non seulement a eu son cours sur tout le genre singulas animas, nunc propius excutiendum restat, ex humain, mais aussi possede entierement leurs ames: quo in hanc servitutem redacti sumus, an omni nous avons à ceste heure à regarder assavoir si spoliati simus libertate: et siqua particula adhuc depuis que nous sommes venus en telle captivité, viget, quousque vis eius procedat. Sed quo facilius nous sommes destituez de toute liberté et franchise: nobis scopum ou bien si nous en avons quelque portion de reste, obiter praefigam, quo tota summa destinanda sit. iusques où elle s'estend. Mais afin que la verité de Haec autem optima cavendi erroris erit ratio, si ceste question nous soit plus facilement esclaircie, il pericula considerentur quae utrinque imminent. Nam nous faut premierement mettre un but, auquel nous huius quaestionis veritas eluceat, ubi omni rectitudine abdicatur homo, statim ex eo adressions toute nostre dispute. Or voicy le moyen desidiae occasionem arripit: et quia nihil ad iustitiae qui nous gardera d'errer, c'est de considerer les studium valere per se dicitur illud totum, quasi iam dangers qui sont d'une part et d'autre. Oar quand nihil ad se pertineat, susque deque habet. Rursum l'homme est dénué de tout bien, de cela il prend vel minutulum illi quippiam arrogari non potest quin soudaine occasion de nonchallance. Et pource qu'on et Deo praeripiatur suus honor, et ipse temeraria luy dit que de soy-mesme il n'a nulle vertu à bien confidentia labefactetur . Ad hos ergo scopulos ne faire, il ne se soucie de s'y appliquer, comme si impingamus, tenendus hic cursus erit, ut homo nihil cela ne luy appartenoit de rien. boni et luy peut donner le moins du monde, qu'il ne s'esleve miserrima undique necessitate circunseptus, doceatur en vaine confiance et temerité, et aussi qu'on ne tamen ad bonum quo vacuus est, ad libertatem, qua desrobe autant à Dieu de son honneur. Pour ne privatus est, aspirare: et acrius ab ignavia excitetur tomber donc en ces inconveniens, nous aurons à quam si summa virtute fingeretur instructus. Hoc tenir ceste moderation: c'est que l'homme estant secundum quam necessarium sit, nemo non videt. De enseigné qu'il n'y a nul bien en luy, et qu'il est priore video a pluribus dubitari quam conveniebat. environné de misere et necessité, entende toutesfois Nam hoc extra controversiam posito, nihil homini de comment il doit aspirer au bien duquel il est vuide suo adimendum esse, quantopere intersit ipsum falsa et à la liberté dont il est privé: et soit mesmes plus gloriatione deiici, palam constare debet. Nam si ne vivement piqué et incité à cela faire, que si on luy tum quidem hoc homini concessum fuit ut in se faisoit accroire qu'il eust la plus grande vertu du gloriaretur, summis monde. Il n'y a celuy qui ne voye combien est ornamentis esset insignitus, quantum nunc humiliari necessaire ce second poinct: assavoir de resveiller convenit, ubi ob suam ingratitudinem ab eximia gloria l'homme de sa negligence et paresse. Quant au in extremam ignominiam deturbatus est? Pro eo, premier, de luy monstrer sa povreté, plusieurs en inquam, tempore quo in summum honoris fastigium font plus grand'doute qu'ils ne devroyent. Il n'y a evectus erat, Scriptura nihil aliud ei tribuit quam nulle doute qu'il ne faut rien oster à l'homme du quod creatus esset ad imaginem Dei: quo scilicet sien, c'est à dire, qu'il ne luy faut moins attribuer insinuat, non propriis bonis sed Dei participatione que ce qu'il a: mais c'est aussi une chose evidente, fuisse beatum. Quid ergo nunc superest nisi ut combien il est expedient de le despouiller de fausse Deum, (cuius beneficentiae gratus esse non potuit, et vaine gloire. Oar si ainsi est qu'il ne luy ait point quum divitiis gratiae eius afflueret) omni gloria esté licite de se glorifier en soy-mesme, lors que nudus ac destitutus agnoscat? et quem honorum par la beneficence de Dieu il estoit vestu et orné de suorum recognitione non glorificavit, nunc saltem graces souveraines, combien maintenant convient-il propriae Nihilo plus qu'il s'humilie, puis que pour son ingratitude il etiam minus e re nostra est, omnem sapientiae a esté abbaissé en extreme ignominie, ayant perdu virtutisque Dei l'excellence qu'il avoit pour lors? Pour entendre cela gloriam attinet: ut cum sacrilegio ruinam nostram plus aisément, ie dy que l'Escriture, pour le temps coniungant qui aliquid ultra verum nobis largiuntur. que l'homme estoit -exalté au plus haut degré Quid enim aliud fit, quum Marte nostro docemur d'honneur contendere, nisi quod baculo arundineo in sublime davantage que de dire qu'il estoit creé à l'image de evehimur, quo mox confracto decidamus? Quanquam Dieu (Gen. 1, 27) en quoy elle signifie qu'il n'a nimis etiamnum commendantur vires nostrae, dum point esté riche de ses propres biens, mais que sa penes se reliquum quum paupertatis laudem Dei sibi edoctus, beneficentia confessione nobis esse glorificet? derogari, quam ad qui pouvoit estre, D'autre part on ne ne luy attribue baculo arundineo comparantur. Fumus enim est beatitude estoit de participer de Dieu. Que luy quicquid de illis vani homines commenti sunt et reste-il donc maintenant, sinon qu'il recognoisse son garriunt. Quare non abs re toties ab Augustino Dieu, en estant dénué et despourveu de toute gloire? praeclara ista sententia repetitur, praecipitari magis a duquel suis defensoribus liberum arbitrium, quam stabiliri. largesse ce pendant qu'il abondoit dès richesses de Haec praefari necesse fuit propter nonnullos, qui, sa grace. Et puis qu'il ne l'a point glorifié par dum audiunt humanam virtutem funditus everti, ut recognoissance des biens qu'il en avoit receu, que Dei pour virtus in homine aedificetur, totam hanc il le n'a peu moins il recognoistre le glorifie la benignité maintenant en et la disputationem pessime oderunt quasi periculosam, confession de sa povreté. Davantage il n'est pas nedum supervacuam: quam tamen et in religione moins utile pour nous de nous demettre de toute necessariam, et nobis utilissimam esse apparet. louange de sagesse et vertu, qu'il est requis pour maintenir la gloire de Dieu: tellement que ceux qui nous attribuent quelque chose outre me- sure, en blasphemant Dieu nous ruinent aussi. Car qu'cst-ce autre chose quand on nous enseigne de cheminer en nostre force et vertu, que de nous eslever au bout d'un roseau, lequel ne nous peut soustenir qu'il ne ronipe incontinent, et que nous ne trebuschions? Combien encores qu'on fait trop d'honneur à noz forces, les accomparageant à un roseau. Car ce n'est que fumée tout ce que les hommes en ont imaginé et en babillent. Pourtant ce n'est pas sans cause que ceste belle sentence est si souvent repetée en sainct Augustin, Que ceux qui maintiennent le liberal-arbitre, le iettent bas en ruine, plustost qu'ils ne restablissent. Il m'a fallu faire ce proëme, à cause d'aucuns qui ne peuvent porter que la vertu de l'homme soit destruite et annichilée, pour edifier en luy celle de Dieu: d'autant qu'ils iugent toute ceste dispute estre dangereuse: non laquelle seulement inutile, toutesfois nous mais fort cognoistrons estre tres-utile, et qui plus est, estre un des fondemens de la religion. 2.2.2. 2.2.2. Nunc consideremus, quum Paulo ante dixerimus in Puis que nous avons n'agueres dit, que les mente et corde sitas esse animae facultates, quid facultez de l'ame sont situées en l'entendement et pars utraque polleat. Philosophi sane magno consensu au coeur, maintenant considerons ce qu'il y a eu une rationem in mente considere fingunt, quae instar partie et en l'autre. Les Philosophes d'un commun lampadis consentement consiliis omnibus praeluceat, et instar reginae voluntatem moderetur. Ita enim luce divina estiment que la raison gist en l'entendement, laquelle est comme une lampe pour perfusam esse, ut vigore conduire toutes deliberations et comme une Royne praestare, ut optime imperare queat. Sensum contra pour moderer la volonté. Car ils imaginent qu'elle torpere et lippitudine teneri, ut semper humi serpat, est tellement remplie de lumiere divine, quelle peut et in crassioribus obiectis volutetur, nec unquam se bien discerner entre le bien et le mal: et qu'elle a attollat ad veram perspicaciam. Appetitum, si rationi telle parere se contraire, que le sens est plein d'ignorance et de permittat, ad studium virtutum ferri, rectam viam rudesse, ne se pouvant eslever à considerer les tenere, choses sustineat, et in optime nec consulere: sensui voluntatem eo subigendum formari: quod si in vertu quelle hautes et peut bien commander. excellentes, mais Au s'arrestant servitutem sensus se addicat, ab eo corrumpi et tousiours depravari, ut in libidinem degeneret. Atque omnino obtemperer à raison, et ne se laisse point subiuguer quum ex eorum opinione illae quas supra dixi animae par le sens, a un mouvement naturel à cercher ce facultates insideant, intellectus, sensus, et appetitus, qui est bon et honneste: et ainsi peut tenir la droite seu voluntas: (quae appellatio iam vulgatiore usu voye. Au contraire, s'il s'addonne en servitude au recepta est) intellectum ratione praeditum asserunt sens, il est par iceluy corrompu et depravé pour se optima ad bene beateque vivendum moderatrice, ipse desborder en intemperance. Comme ainsi soit que modo se in sua praestantia sustineat, ac vim sibi selon leur opi-nion il y ait entre les facultez de naturaliter inditam exerat. Inferiorem autem eius l'ame motionem, quae sensus dicitur, qua ad errorem et l'entendement humain a en soy raison pour conduire hallucinationem abstrahitur, talem esse ut rationis l'homme à bien et heureusement vivre, moyennant ferula qu'il se maintienne en sa noblesse, et donne lieu à domari et paulatim profligari queat. à la terre. intelligence Que et l'appetit, volonté, ils s'il disent veut que Voluntatem porro inter rationem et sensum mediam la locant, sui scilicet iuris et libertatis compotem, sive Cependant ils disent bien qu'il y a un mouvement rationi inferieur lequel est appellé Sens, par lequel il est obtemperare, sive sensui rapiendam se prostituere libeat. vertu qui luy est naturellement enracinée. diverty et distrait en erreur et tromperie lequel neantmoins peut estre domté par raison, et petit à petit aneanty. Ils constituent la volonté comme moyenne entre la raison et le sens, c'est assavoir ayant liberté d'obtemperer à raison si bon luy semble, ou de s'adonner au sens. 2.2.3. 2.2.3. Non inficiantur quidem interdum, ipsa nimirum Bien est vray que l'experience les a contreint de experientia convicti, quanta cum difficultate rationi confesser apud se regnum homo stabiliat: dum nunc titillatur l'homme d'establir en soy-mesme le regne à la voluptatum illecebris, nunc falsa bonorum imagine raison, d'autant que maintenant il est chatouillé dès deluditur, allechemens de volupté, maintenant abusé par vaine nunc impotenter percutitur immoderatis aucunesfois combien il est difficile à affectibus, et tanquam funibus, vel nervis (ut ait espece Plato) in diversum abripitur . Qua etiam ratione intemperées, lesquelles sont comme cordes (ainsi Cicero dicit illos a natura datos igniculos, pravis que dit Platon) pour le tirer et esbranler çà et là. opinionibus malisque moribus mox extingui . Ubi Pour laquelle raison Ciceron dit que nous avons vero semel occuparunt in animis hominum eiusmodi seulement des petites estincelles de bien, allumées de bien, maintenant agité d'affections morbi, impotentius grassari fatentur quam ut facile de nature en nostre esprit, lesquelles sont esteintes coercere eos liceat: nec dubitant ferocibus equis aisément par fausses opinions et mauvaises moeurs. comparare, qui exturbata ratione, ceu auriga excusso, Davantage ils confessent que quand telles maladies intemperanter ac sine modo lasciviant. Hoc tamen ont une fois occupé nostre esprit, elles y regnent si extra in fort qu'il n'est pas facile de les restreindre : et ne nostra esse potestate; nam si nostrae (inquiunt) doutent point de les accomparer à des chevaux electionis est hoc aut illud agere: ergo et non agere. rebelles. Car comme un cheval rebelle, disent-ils, Rursum si non agere: ergo et agere. Libera autem ayant ietté bas son conducteur regimbe sans mesure: electione agere videmur quae agimus, et ab iis ainsi abstinere, adonnee controversiam quibus ponunt, virtutes abstinemus: ergo et vitia siquid boni l'ame ayant à ses reietté la raison, concupiscences, et est s'estant du tout agimus ubi libeat, possumus illud omittere: siquid desbordée. Au reste, ils ontl cela pour resolu, que mali tant perpetramus, possumus id quoque fugere . les vertus que les vices sont en nostre Quinetiam eo licentiae quidam eorum proruperunt, ut puissance. Car s'il n'estoit, disent-ils, en nostre iactarint deorum quidem esse munus, quod vivimus: election de faire le bien ou le mal, il ne seroit point nostrum vero, quod bene sancteque vivimus ; unde aussi de nous en abstenir. Au contraire, s'il nous est et sibi libre de nous en abstenir, aussi est-il de le faire. quisque virtutem acquirit, neminem ex sapientibus Or est-il ainsi que nous faisons de libre election unquam de ea gratias Deo egisse. Propter virtutem tout enim laudamur, inquit, et in virtute gloriamur; quod librement de ce dont nous nous abstenons: il s'ensuit non fieret si donum esset Dei, non a nobis. Ac donc qu'il est en nostre puissance de laisser le bien Paulo post, Iudicium hoc omnium mortalium est, que nous faisons, et aussi le mal: et pareillement de fortunam a Deo petendam, a seipso sumendam esse faire ce que nous laissons. Et de fait aucuns d'eux sapientiam omnium sont venus iusques à ceste folie, de se vanter sententiae summa est, humani intellectus rationem d'avoir bien la vie par le benefice de Dieu, mais rectae d'avoir illud Ciceronis . in Haec persona ergo gubernationi Cottae, quia philosophorum sufficere: voluntatem illi ce que nous faisons, d'eux-mesmes de et bien nous vivre. abstenons Et voila subiacentem, a sensu quidem ad mala sollicitari: sed, comment Ciceron a osé dire en la personne de ut liberam electionem habet, impediri nequaquam Cotta, d'autant que cbacun s'acquiert sa vertu, que posse quin rationem ducem per omnia sequatur. nul sage et bien advisé n'en a iamais rendu graces à Dieu. Car, dit-il, nous sommes louez pour la vertu, et nous glorifions en icelle. Ce qui ne se feroit point si elle estoit don de Dieu, et ne venoit de nous. Item un petit apres, L'opinion, dit-il, de tout le monde est qu'on doit demander à Dieu les biens temporels, mais que chacun doit chercher la sagesse en soy. Voila donc en somme la sentence des 2.2.4. Inter Philosophes, scriptores la raison qui est en l'entendement humain suffit à nous bien conduire et extitit qui non agnosceret et sanitatem rationis in monstrer ce qui çst bon de faire: que la volonté homine estant sous icelle est tentée et solicitée par le sens ex peccato tametsi que nemo graviter Ecclesiasticos c'est vulneratam, et voluntatem pravis cupiditatibus valde implicitam esse: à multi tamen eorum longe plus aequo philosophis election, qu'elle ne peut estre empeschée de suivre mal faire, neantmoins entant qu'elle a libre accesserunt. Ex quibus veteres mihi videntur hoc consilio vires impotentiam humanas diserte sic essent extulisse, ne confessi, primum la raison entierement. si 2.2.4. philosophorum ipsorum cachinnos, quibuscum tunc Quant est des docteurs de l'Eglise Chrestienne certamen habebant, excuterent: deinde carni suapte combien qu'il n'y en ait eu nul d'entre eux qui n'ait sponte nimis ad bonum torpenti novam desidiae recognu la raison estre fort abbatue en l'homme par occasionem communi le peché, et la volonté estre suiette à beaucoup de Scripturae concupiscences, neantmoins la pluspart a plus suyvi doctrinam cum philosophiae dogmatibus dimidia ex les Philosophes qu'il n'estoit mestier. Il me semble parte conciliare studium illis fuit: praecipue tamen qu'il y a eu deux raisons qui ont meu les anciens secundum illud facerent, ex hominum praeberent. iudicio absurdum eorum alicubi, nostra potestate donavit arbitrium: nequid traderent, spectasse, Chrysostomus Deus Ergo ne verbis Quoniam locum Peres à ce faire. Premierement ils craignoyent s'ils apparet. Habet ostoyent à l'homme toute liberté de bien faire, que bona et mala posuit, electionis invitos non in liberum Secondement, que la chair, laquelle est assez prompte à nonchalance, ne print occasion de paresse, volentes amplectitur . Item, Saepe qui malus est, si pour n'appliquer son estude à bien. Parquoy afin de voluerit, ne rien enseigner qui fust contrevenant à l'opinion bonum mutatur: et retinet, les Philosophes ne se moquassent de leur doctrine. sed in et desidiae qui bonus, per ignaviam excidit, et fit malus; quia liberi arbitrii commune esse nostram naturam fecit Dominus: nec imponit accorder la doctrine de l'Escriture avec celle des necessitatem, sed congruis remediis appositis totum Philosophes. Toutesfois il appert de leurs parolles iacere in aegrotantis sententia sinit . Item, Sicut nisi qu'ils ont principalement regardé le second poinct, gratia Dei adiuti, nihil unquam possumus recte agere: c'est de n,e point refroidir les hommes en bonnes ita nisi quod nostrum est attulerimus, non poterimus oeuvres. Chrysostome dit en quelque passage, Dieu a supernum acquirere favorem. Dixerat autem prius, Ut mis le bien et le mal en nostre faculté, nons non totum divini sit auxilii, simul nos aliquid afferre donnant liberal arbitre de choisir l'un ou l'autre: et oportet . Adeoque verbum hoc illi passim familiare ne nous tire point par contrainte, mais nous reçoit si est, nous allons volontairement à luy. Afferamus quod est nostrum, reliqua Deus des hommes, ils ont voulu à demy Item, Celuy qui supplebit. Cui consentaneum quod ait Hieronymus, est mauvais peut devenir bon, s'il veut; et celuy qui Nostrum esse incipere, Dei autem perficere: nostrum est bon se change et devient, mauvais. Car Dieu offerre non nous a donné franc - arbitre en nostre nature, et ne possumus . Vides certe iis sententiis homini plus nous impose point necessité, mais il nous ordonne quam par erat ad virtutis studium illos esse largitos: les remedes dont nous usions si bon nous semble. quia putabant se non aliter torporem nobis ingenitum Item, Comme nous ne pouvons rien bien faire sans posse expergefacere, quam si solo ipso nos peccare estre aidez de la grace de Dieu, aussi si nous arguerent; id autem quanta dexteritate ab illis factum Rapportons ce qui est de nous, sa grace ne nous sit, retulimus subviendra point. Or il avoit dit au paravant que tout sententias, esse falsissimas, paulo post constabit. ne gist point en l'aide de Dieu, mais que nous Porro tametsi Graeci prae aliis, atque inter eos apportons de nostre part. Et de fait ceste sentence singulariter quod postea voluntatis possumus, videbimus. illius Certe, Chrysostomus, facultate implere modum in quod quas extollenda humanae luy est familiere, Apportons ce qui est de nous, et excesserunt, veteres Dieu suppléra le reste. A quoy convient ce que dit tamen omnes, excepto Augustino, sic in hac re aut sainct Hierome, que c'est à nous à faire de variant, aut vacillant, aut perplexe loquuntur, ut certi commencer, et à Dieu de parfaire: que c'est nostre fere nihil ex eorum scriptis referre liceat. Itaque office enumerandis non d'accomplir ce que ne pouvons. Nous voyons certes unoquoque tantum qu'en ces sentences ils ont attribué plus de vertu à explicatio exigere l'homme singulorum insistemus: sed delibabimus quantum sententiis carptim ex argumenti exactius d'offrir ce qu'ils que ne nous devoyent, pouvons, pource le sien qu'ils ne visa fuerit. Qui postea sequuti sunt (dum pro se pensoyent point autrement resveiller nostre paresse, quisque laudem qu'en remonstrant qu'il ne tient qu'à nous que nous captat) sensim alii post alios in deterius continuo ne vivions bien. Nous verrons cy apres s'ils ont eu delapsi sunt: donec eo ventum est ut vulgo putaretur bonne raison de ce faire. Certes il apparoistra que homo, habere leurs parolles que nous avons recitées sont fausses, prorsus incolumem rationem, voluntatem etiam maiori pour en dire franchement ce qui en est. Combien ex parte. Interea volitavit illud in ore omnium, que les docteurs Grecs par dessus les autres, et naturalia esse, entre eux singulierement sainct Chrysostome, ayent supernaturalia vero ablata. Sed quorsum tenderet vix passé mesure en magnifìant les forces humaines: centesimus quisque leviter gustavit. Ego certe si toutesfois quasi tous les anciens Peres (excepté dilucide tradere velim qualis sit naturae corruptela, sainct his magnopere matiere, ou parlent si douteusement ou obscurement, interest attente expendi quid homo et in cunctis qu'on ne peut quasi prendre de leurs escrits aucune naturae certaine in humanae sensuali tantum dona verbis defensione parte in facile suae sim corruptus, homine corrupta contentus. partibus supernaturalibus argutiae vitiatus, donis Pourtant variables nous en ceste ne nous philosophice hac de re loquuti sunt qui se Christi chacun, mais seulement en passant nous toucherons iactabant esse discipulos. Nam quasi adhuc integer ce qué les uns et les autres en ont dit, selon que staret homo, semper apud Latinos liberi arbitrii l'ordre le requerra. Les autres escrivains qui sont nomen multo venus apres, affectans chacun pour soy de monstrer arrogantius usurpare vocabulum; siquidem auvtexou,sion quelque subtilité en defendant les vertus humaines, dixerunt, hominem successivement sont tombez de mal en pis, iusques fuisset. Quoniam ergo ad vulgus etiam ipsum omnes à ce qu'ils ont amené le monde en ceste opinion, de hoc principio imbuti sunt, praeditum esse libero penser que l'homme ne fust corrompu sinon en la arbitrio hominem, nonnulli autem eorum qui eximii partie sensuelle, et que cependant il eust la raison volunt videri, quousque id extendatur nesciunt: nos entiere, et pour la plus grand'part liberté en son vim Scripturae vouloir. Pourtant ceste sentence de sainct Augustin simplicitate exequamur quid suapte natura homo ad n'a pas laissé de voler en la bouche d'un chacun, bonum aut malum polleat. Liberum arbitrium quid que esset, quum in omnium scriptis identidem occurrat, l'homme, et les supernaturels assavoir ceux qui pauci definierunt. Videtur tamen Origines id de quo concernoyent la vie celeste) luy ont esté du tout passim inter eos conveniebat, quum dixit, Facultatem ostez. Mais à grand'peine la centieme partie a elle esse discernendum: gousté où cela tendoit. Quant à moy, si ie vouloye voluntatis ad utrumvis eligendum . Nec ab eo variat clairement enseigner quelle est la corruption de Augustinus, quum docet facultatem esse rationis et nostre nature, ie me contenteroye de ces mots. Mais voluntatis, assistente: il est bien requis de poiser attentivement quelle malum, ea desistente. Obscurius Bernardus, dum vult faculté Thomme a de reste, et ce qu'il vaut et peut vocis Graecos potestas prius rationis qua vero ad bonum bonum non suiipsius excutiamus, Nimis resolution. tant arresterons à referer particulierement l'opinion d'un acsi valeat. et sont ergo extitit. exutus Sed Augustin) penes tum malumve eligitur puduit ex gratia les dons naturels ont esté corrompus en argute loqui, voluntatis estant souillé en toutes ses parties, et puis estant indeclinabile desnué pleinement de tous dons supernaturels. Ceux iudicium. Nec satis popularis Anselmi definitio, qui donques qui se vantoyent estre disciples de Iesus tradit esse potestatem servandi rectitudinem propter Christ, ont par trop approché des Philosophes en seipsam. Itaque Petrus cest inamissibilem ait esse consensum, libertatem, et ob rationis Lombardus et Scholastici article. Car nom le de Franc-arbitre est Augustini definitionem magis amplexi sunt, quia et tousiours apertior erat, et gratiam Dei non excludebat: sine l'homme demeuroit encores en son entier. Les Grecs qua voluntatem sibi per se non sufficere videbant. n'ont point eu honte d'usurper un mot plus arrogant, Sua tamen et ipsi afferunt, sive quae meliora esse, par lequel ils signifient que l'homme a puissance de sive quae facere putabant ad maiorem explicationem. soy-mesme. Puis donc qu'ainsi est, que iusques au Principio simple populaire tous sont abreuvez de ceste opinion consentiunt, nomen arbitrii magis ad demeuré entre les Latins, comme si rationem referendum, cuius est discernere inter bona que et mala: epithetum liberi, ad voluntatem proprie pluspart de ceux qui veulent estre veus bien savans pertinere, quae ad utrunque flecti possit . Quare n'entendent point iusques où ceste liberté s'estend, quum libertas proprie voluntati conveniat, Thomas considerons en premier lieu ce que ce mot veut dire, optime quadrare dicit si liberum arbitrium dicitur vis puis nous despescherons par la pure doctrine de electiva, l'Escriture quelle faculté a l'homme à bien ou mal quae mixta quidem ex intelligentia et nous avons tous franc-arbitre, et que la appetitu, magis tamen ad appetitum inclinet . Iam faire. habemus in quibus sitam esse doceant vim liberi usurpé de tout le monde, neantmoins il y en a bien arbitrii, in ratione scilicet et voluntate: nunc quantum peu utrique parti tribuant, breviter videndum superest. qu'Origene a mis une definition qui estoit receue de Or qui combien le que ce defìnissent. vocable soit Toutesfois il souvent semble tout le monde pour son temps, quand il a dit que c'est une faculté de raison à discerner le bien et le mal: et de volonté à élire l'un ou l'autre. De quoy sainct Augustin ne s'esloigne pas trop, disant que c'est une faculté de raison et volonté, par laquelle on élit le bien, quand la grace de Dieu assiste : et le mal, quand icelle desisté. Sainct Bernard voulant parler subtilement, a esté plus obscur, disant que c'est un consentement pour la liberté du vouloir, qui ne se peut perdre, et un iugement indeclinable de raison. La definition d'Anselme n'est gueres plus claire, qui dit que e'est une puissance de garder droiture à cause d'elle-mesme. Pourtant le maistre des Sentences plustost receu et les celle docteurs de sainct Scolastiques Augustin, ont pource quelle estoit plus facile, et n'excluoit point la grace 2.2.5. Communiter solent res medias, quae scilicet nihil de Dieu, sans laquelle ils cognoissoyent bien que la volonté humaine n'a nul pouvoir. Toutesfois ils ad regnum Dei pertinent, sub libero hominis consilio ameinent quelque chose du leur, pensans mieux dire, ponere: veram autem iustitiam ad specialem Dei ou pour le moins mieux expliquer le dire des autres. gratiam et spiritualem regenerationem referre. Quod Premierement ils accordent que 1e nom d'Arbitre, se dum vocatione doit rapporter à la raison, de laquelle l'office est de primam discerner entre le bien et le mal: que le tiltre de sensitivam, alteram animalem, tertiam spiritualem: Libre ou Franc, lequel on adiouste avec, appartient quarum tradit, proprement à. la volonté, laquelle peut estre fleschie ultimam opus esse Spiritus sancti in homine . Quod à une partie ou à l'autre. Comme donc ainsi soit que an la vult ostendere Gentium, triplicem priores verum author voluntatem duas sit, operis suo homini loco De numerat: liberas esse tractabitur; nunc enim liberté convienne proprement à, la volonté, recensere breviter aliorum sententias, non refellere Thomas d'Aquin pense que ceste definition seroit propositum est. Hinc fit ut quum de libero arbitrio bonne, de dire que le Franc-arbitre est une vertu agunt scriptores, non quid ad civiles seu externas elective, laquelle estant moyenne entre intelligence actiones, sed quid ad divinae Legis obedientiam et volonté, encline toutesfois plus à volonté. Nous valeat, posteriorem avons en quoy gist la force du Liberal-arbitre, à quaestionem sic praecipuam esse fateor, ut illam savoir en la raison et volonté. Maintenant il reste de arbitrer non prorsus negligendam. Cuius sententiae savoir combien les uns et les autres luy attribuent. in primis requirant. Quam spero me optimam rationem redditurum. Obtinuit autem in scholis distinctio, quae triplicem libertatem numerat: a necessitate primam, secundam a peccato, tertiam a miseria; quarum prima sic homini 2.2.5. naturaliter inhaereat ut nequeat ullo modo eripi, duae alterae per peccatum sint amissae. Communement on assuiettit les choses externes Hanc qui n'appartiennent de rien au royaume de Dieu, au distinctionem ego libenter recipio, nisi quod illic conseil et election des hommes: lavraye iustice, on necessitas cum coactione perperam confunditur: inter la quas quantum sit discriminis, et quam necessario regeneration de son Esprit. Ce que voulant signifier considerandum, alibi apparebit. celuy qui a escrit le livre De la vocation des Gentils reserve à la grace spirituelle de Dieu et (qu'on attribue à sainct Ambroise) dit qu'il y a trois especes de Sensitive: vouloir: la la seconde, premiere il Animale: la la nomme troisieme, Spirituelle. Quant aux deux premieres, il les fait libres à l'homme: la troisieme, il dit que c'est 2.2.6. operation du sainct Esprit. Nous disputerons cy Hoc si recipitur, extra controversiam erit, non apres si ceste sentence est vraye. Ce que nous suppetere ad bona opera liberum arbitrium homini, avons maintenant à. faire, est de brevement reciter nisi gratia adiuvetur, et gratia quidem speciali, qua les sentences des autres. De là vient que les electi escrivains, en traitant du Liberal-arbitre, n'ont point soli per phreneticos nihil promiscue regenerationem moror, expositam gratiam pariter Sed et grand esgard à toutes oeuvres externes appartenantes à la vie corporelle, mais regardent istud liquet sitne in totum privatus bene agendi principalement à l'obeissance de la volonté de Dieu. facultate, an habeat adhuc nonnullam, sed pusillam et Or ie confesse bien que ceste seconde question est infirmam: quae per se quidem nihil possit, opitulante la principale: mais quant et quant ie dy que l'autre vero gratia, suas ipsa quoque partes agat. Id dum n'est point à negliger, et espere bien de prouver vult mon opinion quand nous viendrons là. Outreplus il y Magister garriunt. Nam nondum expedire esse qui donantur. sententiarum, duplicem gratiam necessariam esse nobis docet, quo reddamur a ad bonum opus idonei. Alteram vocat Operantem, qua Theologie, en laquelle sont nombrées trois especes fit Cooperantem de liberté. La premiere est, delivrance de necessité: alteram, quae bonam voluntatem sequitur adiuvando . l'autre, de peché : la troisieme, de misere. De la In qua partitione hoc mihi displicet, quod dum gratae premiere, ils disent qu'elle est tellement enracinée Dei tribuit efficacem boni appetitum, innuit hominem en l'homme de nature, qu'elle ne luy peut estre iam licet ostée: ils confessent que les deux autres sont inefficaciter, appetere; sicut Bernardus bonam quidem perdues par le peché. Ie reçoy volontiers ceste voluntatem opus Dei esse asserens, homini tamen distinction, sinon qu'en icelle la necessité est mal hoc confonduë avec contrainte. voluntatem appetat. Sed istud ab Augustini mente temps lieu que procul abest, a quo tamen sumpsisse partitionem diverses. ut videri efficaciter suapte natura, concedit, vult ambiguitas velimus ut bonum motu quodammodo, proprio Lombardus me bonum: . offendit, In quae bonam eiusmodi secundo une autre et distinction ce receue Or sont des il escoles apparoistra de en deux choses bien chose resolue que membro perversam genuit interpretationem. Ideo enim putarunt nos secundae Dei gratiae cooperari, quod nostri iuris sit primam 2.2.6. gratiam vel respuendo irritam facere, vel obedienter sequendo qu'il soit aidé de la grace de Dieu, et de grace rationis iudicio utuntur, a gratia discedere: ut non speciale qui est donnée aux eleus tant seulement, discessisse sit praemium, et ut quod non potest nisi par regeneration: car ie laisse là. ces frenetiques, Spiritu cooperante fieri, eorum meritis deputetur qui babillent qu'elle est indifferemment exposée à, quorum id potuit voluntate non fieri . Haec duo tous. Toutesfois il n'appert point encore si l'homme notare obiter libuit, ut videas iam lector quantum a est privé du tout de faculté de bien faire, ou bien sanioribus enim s'il a encore quelque portion de residu, mais petite intervallo a recentioribus Sophistis differo, quanto et infirme, laquelle ne puisse rien sans la grace de scilicet a vetustate longius abscesserunt. Utcunque, Dieu: toutesfois estant aidé d'icelle, besongne de son ex hac tamen partitione intelligimus qua ratione costé. Le maistre des Sentences, voulant decider ce liberum dederint arbitrium homini. Pronuntiat enim poinct, dit qu'il y a double grace necessaire à tandem Lombardus, non liberi arbitrii ideo nos esse l'homme pour le rendre idoine à bien faire. Il appelle quod vel l'une Besoignante, laquelle fait que nous vueilîions le cogitandum peraeque polleamus: sed duntaxat quod bien avec efficace: l'autre Cooperante, laquelle suit coactione soluti sumus. Quae libertas non impeditur, la bonne volonté pour luy aider. En laquelle division etiamsi pravi simus, et servi peccati, et nihil quam cela me desplaist, que quand il attribue à la grace peccare possimus. de Dieu de nous faire desirer le bien avec efficace, et dissentiam. malum vel operis une vocatione Gentium sic exprimit, Liberum esse iis qui bonum author c'est l'homme n'a point liberal-arbitre à bien faire, sinon Scholasticis Quod accordé, De ad confirmare. Cecy Longiore agendum il signifie que de nostre nature nous appetons aucunement le bien, ia soit que nostre desir n'ait point d'effect. Sainct Bernard parle quasi ainsi, disant que toute bonne volonté est oeuvre de Dieu, neantmoins que l'homme de son propre mouvement peut appeter bonne volonté. Mais le maistre des Sentences a mal en- tendu sainct Augustin, lequel il a pensé ensuyvre en mettant ceste distinction. Il y a 2.2.7. davantage au m'offense, veu second qu'elle membre a une engendré doute une qui opinion perverse. Car les Scolastiques ont pensé, d'autant Liberi ergo arbitrii hoc modo dicetur homo, non qu'il dit que nous cooperons à la seconde grace de quia liberam habeat boni aeque ac mali electionem: Dieu, sed quia male voluntate agit, non coactione. Optime premiere grace, laquelle nous est offerte, en la id quidem: sed quorsum attinebat rem tantulam adeo reiettant; ou la confermer en y obeissant. Ce que superbo titulo insignire? Egregia vero libertas, si tient mesme celuy qui a escrit le livre De la homo quidem non cogitur ad servendum peccato: sic vocation des Gentils: car il dit qu'il est libre à ceux tamen est evqelo,douloj, ut vincta teneatur peccati qui ont iugement de raison, de s'esloigner de la compedibus grace: tellement que cela leur est imputé à vertu, de abominor, eius voluntas. quibus nostre pouvoir d'aneantir la religiose censeo cavendas eas voces quae absurdum merite d'avoir fait ce qui pouvoit n'estre point fait, aliquid sonant: praesertim ubi perniciose erratur. s'ils eussent voulu: combien qu'il ne se peut faire Quotus dum sans la grace de Dieu cooperante. I'ay bien voulu assignari homini liberum arbitrium audit, non statim noter en passant ces poincts, à fin que le lecteur concipit illum esse et mentis suae et voluntatis entende en quoy ie discorde d'avec les docteurs dominum, qui flectere se in utramvis partem a Scolastiques, qui ont tenu une doctrine plus entiere seipso possit? Atqui (dicet quispiam) sublatum erit que n'ont fait les Sophistes qui sont venus apres, huiusmodi periculum. si de significatione diligenter avec lesquels nous avons plus de different: à savoir plebs admoneatur. Imo vero quum in falsitatem ultro entant qu'ils ont beaucoup decliné de la pureté de humanum ingenium propendeat, citius errorem ex leurs predecesseurs. Quoy qu'il en soit, par ceste verbulo prolixa division nous pourrons entendre qui les a meu de oratione. Cuius rei certius habemus in hoc ipso conceder à l'homme le liberal-arbitre. Car finalement vocabulo, quam optandum sit, experimentum. Illa le maistre des Sentences prononce, que l'homme enim veterum interpretatione praetermissa, tota fere n'est point dit avoir le liberal-arbitre, pource qu'il posteritas in verbi etymo dum haeret, in exitialem soit suffisant à penser ou faire le bien autant confidentiam evecta est. comme le mal, mais seulement pource qu'il n'est uno hauriet quisque quam fatigatur: en ne s'en point departir, à fin qu'il ayent quelque quaeso, Ecclesia logomaci,aj §st sed autem, frustra Equidem qu'il est, veritatem qui ex point suiet à contrainte, laquelle liberté n'est point empeschée, combien que nous soyons mauvais et serfs de peché, et que nous ne puissions autre chose que mal faire. 2.2.8. Quod si nos Patrum authoritas movet: illi quidem assidue in ore habent vocabulum, sed simul declarant quanti faciant illius usum. In primis Augustinus, qui non dubitat servum appellare . Alicubi succenset adversus eos qui liberum negant arbitrium: sed 2.2.7. Nous voyons donc qu'ils confessent l'homme praecipuam rationem declarat, quum ait, Tantum ne n'estre point dit avoir liberal-arbitre, pource qu'il ait audeat quisquam sic negare voluntatis arbitrium, ut libre election tant de bien comme de mal; mais velit excusare peccatum . At certe alibi fatetur sine pource qu'il fait ce qu'il fait de volonté, et non par Spiritu non esse liberam hominis voluntatem, quum contrainte : laquelle sentence est bien vraye. Mais cupiditatibus vincientibus ac vincentibus subdita sit . quelle moquerie est-ce d'orner une chose si petite Item, victa vitio in quod cecidit voluntate, coepisse d'un tiltre tant superbe? Voila une belle liberté, de carere libertate naturam . Item, hominem libero dire que l'homme ne soit point contraint de servir à arbitrio peché; male perdidisse . usum, Item, et se liberum et arbitrium arbitrium suum captivatum, mais que tellement il soit en servitude volontaire, que sa volonté soit tenue captive des nequid possit ad iustitiam . Item, liberum non fore, liens quod non Dei gratia liberaverit . Item, iustitiam Dei contentions non impleri, quum Lex iubet, sed quum Spiritus troublée adiuvat: et hominis non libera, sed a Deo liberata evitast voluntas obsequitur . Atque horum omnium rationem absurdité, et principalement là où il y a danger breviter reddit, quum alibi scribit, hominem magnas d'errer. liberi arbitrii vires, quum conderetur, accepisse: sed l'homme, combien y en a-il qui ne conçoivent peccando amisisse . Itaque alibi, postquam ostendit incontinent 'qu'il est maistre et de son iugement et liberum arbitrium constitui per gratiam, acriter in de sa volonté, pour se pouvoir tourner de sa propre eos invehitur, qui sibi illud arrogant sine gratia. Ut vertu et d'une part et d'autre? Mais on pourra dire quid ergo, inquit, miseri homines aut de libero que ce danger sera osté, moyennant qu'on advertisse arbitrio audent superbire, antequam liberentur: aut de bien le peuple que signifie le mot de Franc-arbitre. suis viribus, si iam liberati sunt? Nec attendunt in Ie dy au contraire que veu l'inclination naturelle qui ipso nomine liberi arbitrii utique libertatem sonare. est en nous à suivre fausseté et mensonge, nous Ubi autem Spiritus Domini, ibi libertas . Si ergo prendrons plustost occasion de faillir en un seul mot, servi sunt peccati, quid se iactant de libero arbitrio? que nous ne serons instruits à la verité par une A quo enim quis devictus est, huic et servus longue glose qui y sera adioustee. De laquelle chose addictus est. Si autem liberati sunt, quid se iactant nous avons plus certaine experience en ce vocable velut de opere proprio? An ita liberi sunt, ut nec qu'il ne seroit de besoin. Car apres qu'il a esté une servi eius esse velint qui dicit , Sine me nihil fois inventé, on l'a tellement receu, qu'on n'a tenu potestis facere ? Quid, quod alio etiam loco videtur conte de l'exposition qui en a esté faite par les iocose eludere usum eius vocis, quum dicit, liberum Anciens: et en a-on prins cause de s'élever en fol quidem esse arbitrium, sed non liberatum: liberum orgueil pour se ruiner. de peché. Certes de parolles, en tous Or vain: mais vocables quand on i'ay en horreur desquelles ie seroye esquels assigne il toutes l'Eglise d'advis y a est qu'on quelque liberal-arbitre à iustitiae, servum peccati . Quam sententiam alibi quoque repetit et explicat, ubi liberum a iustitia non 2.2.8. esse hominem, nisi arbitrio voluntatis: a peccato Davantage si l'authorité des Peres nous meut, autem non fieri liberum nisi gratia Salvatoris. Qui combien qu'ils ayent tousiours ce mot en la bouche, libertatem hominis nihil aliud esse sibi testatur quam cependant neantmoins ils monstrent en quelle estime emancipationem, vel manumissionem a iustitia, illius ils en ont l'usage: principalement sainct Augustin, inane nomen videtur belle irridere. Itaque siquis lequel ne doute point de l'appeller Serf. Il est bien vocis sibi vray qu'il contredit en quelque lieu à, ceux qui nient permittat, per me quidem non vexabitur ob eam rem: qu'il y ait liberal-arbitre: mais il demonstre quant et huius usum non prava intelligentia sed quia sine ingenti periculo non posse retineri quant censeo, magno contra Ecclesiae bono futurum si Seulement que nul n'entreprenne de nier tellement le aboleatur: neque ipse usurpare velim, et alios, si me franc-arbitre, qu'il vueille excuser le peché. Mais consulant, abstinere optarim. d'autre part il confesse que la volonté de l'homme à quoy il pretend, quand il dit ainsi: n'est pas libre sans l'Esprit de Dieu, veu qu'elle est subiette à ses concupiscences, lesquelles la tiennent veincue et liée. Item, qu'apres que la volonté a esté veincue par le vice auquel elle est tombée, nostre nature a perdu sa liberté. Item, que l'homme en usant mal du franc-arbitre, l'a perdu et s'est perdu soy-mesme. Item, que le franc-arbitre est en captivité, et qu'il ne peut rien à bien faire. Item, qu'il ne sera point franc iusques à ce que la grace de Dieu l'ait afìranchy. Item, que la iustice de Dieu ne s'ac-complit pas quand 1a Loy commande et que l'homme besoigne comme de sa force: mais quand 2.2.9. l'Esprit aide, et que 1a volonté de l'homme, non pas Magnum mihi praeiudicium attulisse forsan videar, qui scriptores excepto un autre passage il rend la raison de tout cela, Augustino, ita ambigue aut varie in hac re loquutos disant que l'homme avoit bien receu en sa creation esse confessus sum, ut certum quippiam ex eorum grande vertu du franc-arbitre, mais qu'il l'a perdu scriptis haberi nequeat. Hoc enim perinde nonnulli par le peché. Parquoy en un autre lieu derechef, interpretabuntur quasi a suffragii iure depellere ideo apres avoir monstré que le franc-arbitre est estably ipsos voluerim quia mihi sint omnes adversarii. Ego en la grace de Dieu, il reprend asprement ceux qui vero nihil aliud spectavi quam quod volui simpliciter se l'attribuent sans la grace. Comment, dit-il, ces ac bona fide consultum piis ingeniis: quae si eorum malheureux se sont-ils enorgueillis du franc-arbitre, sententiam hac in parte expectent, semper incerta devant qu'estre affranchis: ou de leur force, s'ils fluctuabunt: adeo nunc hominem liberi arbitrii viribus sont desia affranchis? Ils ne considerent point qu'en spoliatum, ad solam gratiam confugere docent: nunc ce mot de Franc-arbitre est signifiée une liberté. Or propriis ipsum armis aut instruunt, aut videntur où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté (2 Cor. instruere. Difficile tamen factu non est, ut appareat 3, 17). Si donc ils sont serfs de peché, comment se eos humana vantent-ils d'avoir Franc-arbitre? Car celuy qui est totam veincu, est subiet à celuy qui l'a veincu. S'ils sont Spiritui sancto bonorum omnium laudem detulisse: si desia delivrez, pourquoy se vantent-ils comme de quasdam eorum sententias huc inseram quibus id leur oeuvre propre? Sontils tellement libres, qu'ils ne clare docetur. Quid enim sibi vult illud Cypriana, vueillent point estre serviteurs de celuy qui dit, toties ab Augustino celebratum, De nullo gloriandum: Sans moy vous ne pouvez rien (Iean 15, 5). Que quia nihil nostrum est , nisi ut homo prorsus apud dirons-nous mesmes qu'en un autre lieu il semble se exinanitus, a Deo totus pendere discat. Quid illud qu'il se vueille moquer de ce mot, en disant, qu'il y Augustini et Eucherii, dum lignum vitae Christum a bien liberalarbitre en l'homme, mais non pas à esse exponunt, ad quem qui manum porrexerit, vivet: delivre, et qu'il est libre de iustice et serf de peché. in virtute omnes huiusmodi nihil aut Ecclesiasticos, libre de soy, mais estant delivrée de Dieu, obéit. En loquendi quam ambiguitate, minimo aestimata, lignum scientiae boni et mali, voluntatis arbitrium, de Laquelle sentence il repete et expose au premier quo, qui relicta gratia Dei gustaverit, morietur ? livre a Boniface chap. 2, quand il dit que l'homme Quid illud Chrysostomi, Quod omnis homo non modo n'est point à delivre de iustice sinon par sa volonté naturaliter peccator, sed totus peccatum est ? Si propre: mais qu'il n'est pas à delivre de peché sinon nihil boni nostrum est, si homo a vertice ad calcem par la grace du Sauveur. Celuy qui tesmoigne n'avoir totus est peccatum, si ne tentare quidem licet autre opinion de la liberté de l'homme, sinon qu'il quantum valeat arbitrii facultas: qui iam inter Deum est esgaré de iustice, ayant reietté le ioug d'icelle et liceat? pour servir à peché, ne se moque-il pas purement Possem eiusmodi formae permulta ex aliis referre: du tiltre qu'on luy baille, le nomirant Francarbitre? sed nequis cavilletur, me seligere sola ea quae Pourtant si quelcun se permet user de ce mot en causae adversantur, saine intelligence, ie ne luy en feray pas grande callide praeterire, ab hac recitatione abstineo. Audeo controversie, mais pource que ie voy qu'on n'en peut tamen hoc affirmare, utcunque nimii interdum sint in user sans grand danger, au contraire que ce seroit libero arbitrio extollendo, hunc tamen illis propositum grand profit à l'Eglise qu'il fust aboly, ie ne le fuisse scopum, ut hominem a virtutis suae fiducia voudroye penitus demandoit conseil, ie luy diroye qu'il s'en abstinst. hominem meae laudem boni serviunt, quae aversum, in Deo repositam veritatis habere operis autem uno fortitudinem suam doceant. explicationem partiri in Nunc ad point usurper, et si quelcun m'en simplicem consideranda hominis natura venio. 2.2.9. Il semblera advis à d'aucuns que ie me suis fait un grand preiudice en confessant que tous les docteurs Ecclesiastiques, excepté sainct Augustin, ont parlé si douteusement ou inconstamment de ceste matiere, qu'on ne peut rien avoir de certain de leur doctrine. Oar ils prendront cela comme si ie les 2.2.10. vouloye debouter, d'autant qu'ils me sont contraires: Quod tamen initio huius capitis praefatus sum, mais ie n'ay autre chose regardé, sinon d'advertir cogor rursum hic repetere, Ut quisque maxime suae simplement et en bonne foy les lecteurs pour leur calamitatis, inopiae, nuditatis, ignominiae conscientia profit, de ce qui en est, afin qu'ils n'attendent deiectus est et consternatus, ita optime in sui davantage cognitione profecisse. Non enim periculum est ne demoureront sibi nimium adimat homo, dummodo recuperandum in maintenant ayans despouillé l'homme de toute vertu, Deo discat quod sibi deest. At sibi ne tantillum ils enseignent d'avoir son refuge à la seule grace de quidem sumere ultra ius suum potest, quin et inani Dieu: l'autre fois ils luy attribuent quelque faculté, confidentia se perdat, et divinum honorem ad se ou pour le moins semblent advis luy attribuer. traducens, Toutesfois quoties immanis haec libido sacrilegii mentem reus fiat. nostram Et sane incessit d'eux qu'ils tousiours il ne y trouveront: c'est qu'ils en m'est incertitude, pas difficile veu de que faire ut apparoistre par aucunes de leurs sentences, que aliquid nostrum habere expetamus, quod in nobis quelque ambiguité qu'il y ait en leurs parolles, ils scilicet potius quam in Deo resideat, cogitationem n'ont du tout rien estimé des forces humaines, ou hanc non ab alio consiliario sciamus nobis suggeri pour le moins qu'ils en ont bien peu estimé, en quam esse donnant toute la louange des bonnes oeuvres au similes vellent, scientes bonum et malum. Si verbum sainct. Esprit. Car que veut autre chose dire ceste diabolicum est, quod hominem in seipso erigit, illi ne sentence de sainct Cyprien, tant souvent alleguée de locum demus: nisi ab hoste consilium capere libet. sainct Augustin, Il ne nous faut en rien glorifier, car Dulce quidem est, tantum habere propriae virtutis ut il n'y a nul bien qui soit nostre? Certes elle aneantit in qui teipso primos parentes du tout l'homme, afin de luy apprendre de cercher tot graves tout en Dieu. Autant y en a-il en ce qu'Euchere, sententiae, quibus severe prosternimur: quales sunt, ancien Evesque de Lion, dit avec sainct Augustin, Maledictum esse qui confidit in homine, et ponit c'est que Christ est l'arbre de vie, auquel quiconque carnem brachium suum . Item, Non delectari Deum tenera la main, il vivra: Que l'arbre de cognoissance robore equi: tibias viri illi non placere: sed affici de bien et de mal, est le franc-arbitre, de laquelle erga timentes se, suspicientes bonitatem suam . quiconque voudra gouster, mourra. Item, ce que dit Item, Ipsum esse qui dat lasso vires, et virtute sainct Chrysostome, que l'homme non seulement de defecto nature robur ne deterreant auget: qui facit ad diis istam illectemur, sed, ut inanem fiduciam acquiescas: induxit nos ut fatigentur et est pecheur, mais entierement n'est que laborent adolescentes, iuvenes impingant: qui autem peché. S'il n'y a rien de bien en nous, si l'homme in ipso uno sperant, roborentur . Quae omnes eo depuis la teste iusques aux pieds n'est que peché, spectant, ut ne quantulacunque fortitudinis nostrae s'il n'est pas mesme licite de tenter que vaut le opinione nitamur, si Deum volumus habere propitium, franc-arbitre, qui superbis resistit, humilibus autem dat gratiam . entre Tum oeuvres? in memoriam rursum veniant istae Dieu Ie comment et sera-il rhomrno pourroye la licite louange amener des de diviser des bonnes autres Peres promissiones, Effundam aquam super sitientem, et beaucoup de tesmoi-gnages semblables: mais afin flumina super aridam . Item, Omnes sitientes venite que ad aquas . Quae testantur, ad percipiendas Dei seulement ce qui servoit à mon propos, et laissé benedictiones nullos admitti nisi suae paupertatis derriere ce qui me pouvoit nuire, ie m'abstien d'en sensu eiusmodi, faire plus long recit. Neantmoins i'ose affermer cela qualis ista est Iesaiae, Non erit amplius tibi sol ad : combien qu'ils passent aucunesfois mesure, en lucendum per diem, neque luna ad lucendum per exaltant le francarbitre, qu'ils tendent tousiours à ce noctem: sed erit tibi Dominus in lucem sempiternam. but, de destourner l'homme de la fiance de sa Solis certe aut lunae splendorem non aufert Dominus propre vertu, afin de l'enseigner que toute sa force servis suis: sed quia vult in ipsis solus gloriosus gist en Dieu seul. Maintenant venons à considerer apparere: ab iis etiam quae habentur eorum opinione simplement et à la verité quelle est la nature de excellentissima, fiduciam eorum procul avocat. l'homme. tabescentes. Nec praetereundae nul 2.2.10. ne puisse caviller que i'aye choisy Ie suis contraint de repeter eucore icy derechef ce que i'ay touché au commencement de ce traité, assavoir 2.2.11. celuy a tresbien profité en la cognoissance de soy-mesme, lequel par l'intelligence Semper sane mihi vehementer illud Chrysostomi placuit, que Fundamentum humilitatem ; nostrae magis Quemadmodum, philosophiae etiamnum inquit, abbatu, et estonné. Car il n'y a nul danger que Augustini, l'homme s'abaisse trop fort, moyennant qu'il entende qu'il luy faut recouvrer en Dieu ce qui luy defaut en primum esset in eloquentiae praeceptis: respondit soy mesme. Au contraire, il ne se peut attribuer un pronuntiationem: pronuntiationem: seul grain de bien outre mesure, qu'il ne se ruine de quid tertium, pronuntiationem; ita si me interroges vaine confiance, qu'il ne soit coulpable de sacrilege de religionis Christianae praeceptis, primo, secundo, en ce qu'il usurpe la gloire de Dieu. Et de vray et tertio et semper respondere liberet humilitatem . toutes fois et quantes que ceste cupidité nous vient Porro humilitatem non intelligit, ubi homo aliquantae en l'entendement, d'appeter d'avoir quelque chose virtutis sibi conscius a superbia fastuque abstinet: propre à nous, assavoir, qui reside en nous plus sed ubi talem se vere sentit qui nullum habeat nisi qu'en Dieu, il nous faut entendre que ceste pensée in humilitate refugium, quemadmodum alibi declarat. ne nous est presentée d'autre conseillier que de Nemo, inquit, se palpet: de suo Satanas est: id unde celuy qui a induit noz premiers Peres à vouloir estre beatus est, a Deo tantum habet. Quid enim de tuo semblables à Dieu, sachans le bien et le mal (Gen. habes nisi peccatum? Tolle tibi peccatum, quod tuum 3, 5). Si c'est parolle diabolique celle qui exalte est: nam iustitia Dei est . Item, Quid tantum de l'homme en soy-mesme, il ne nous luy faut donner naturae possibilitate praesumitur? vulnerata, sauciata, lieu sinon que nous vueillions prendre conseil de vexata, perdita est. Vera confessione, non falsa nostre ennemy. C'est bien une chose plaisante de defensione quisque penser avoir tant de vertu en nous, que nous soyons cognoscit quod in seipso nihil est, et adiutorium de contens de noz personnes: mais il y a trop de se nullum habet: arma in ipso confracta sunt, bella sentences en l'Escriture, pour nous destourner de sedata sunt. Necesse autem est ut conterantur omnia ceste impietatis comburantur: s'ensuyvent, Maudit est celuy qui se confie en remaneas inermis, nullum habeas in te adiutorium. l'homme, et met sa vertu en la chair (Ier. 17, 5). Quanto magis in te infirmus es, tanto magis te Item, Dieu ne prend point de plaisir en la force du suscipit Dominus . Sic in Psalmum septuagesimum, cheval, ny aux iambes de l'homme robuste, mais a iustitiae son opus secundum, habet arma, nostrae ille esse quid quid rhetor illud de sa calamité, povreté, nudité et ignominie est . Item, rogatus Quando confringantur, reminisci nos vetat, quo Dei vaine affection confiance: à ceux comme qui sont le celles craignent qui et iustitiam agnoscamus: ac Deum ostendit sic nobis recognoissent sa bonté (Ps. 147, 10). Item, C'est gratiam esse luy qui donne force au las, et restauré celuy auquel sciamus. Stare tantum Dei misericordia, quum a le courage defaut. Item, il lasse, et abbat ceux qui nobisipsis nonnisi mali simus. Ne hic ergo de iure sont en fleur d'aage, il meine en decadence les nostro cum Deo contendamus, acsi saluti nostrae forts, et fortifie ceux qui esperent en luy (Is. 40, decederet quod illi tribuitur. Siquidem ut nostra 29). Lesquelles tendent toutes à ce but, que nul ne humilitas, eius est altitudo: ita confessio nostrae se repose en la moindre opinion du monde de sa humilitatis, miserationem eius in remedium paratam propre vertu, s'il veut avoir Dieu à son aide, lequel habet. Neque vero exigo ut homo non convictus, resiste aux orgueilleux, et donne grace aux humbles suam commendare, ut nos nihil ultro cedat: et siquas facultates habet, ab iis animum (Iacq. 4, 6). Apres, que nous reduisions en memoire avertat, quo in veram humilitatem subigatur: sed ut toutes ces promesses, respandray des eaux sur la seposito (quo terre qui aura soif, et arrouseray de fleuves la terre excaecatus, aequo altius de se sentit) in veraci seiche (Is. 44, 3). Item, Tous ceux qui avez soif, Scripturae speculo seipsum probe recognoscat. venez puiser de l'eau (Is. 55, 1) et s) les autres filauti,aj kai. morbo filoneiki,aj semblables. Lesquelles tesmoignent, que nul n'est admis à recevoir les benedictions de Dieu, sinon celuy qui dechet et default par le sentiment de sa provreté. Et ne faut aussi oublier les autres: comme est celle qui s'ensuit d'Isaie: Tu n'auras plus le 2.2.12. soleil pour te luire de iour, ne la lune pour luire de Ac illa quidem quam nuit: mais ton Dieu te sera en lumiere perpetuelle sumpserunt ex Augustino, mihi placet, naturalia dona (Is. 60, 19). Certes le Seigneur n'oste point à ses fuisse peccatum, serviteurs la clarté du soleil ou de la lune: mais supernaturalibus autem exinanitum fuisse. Nam hoc d'autant qu'il veut apparoistre luy seul glorieux en posteriore membro intelligunt tam fidei lucem quam eux, il destourne loin leur fiance des choses qui iustitiam, sont les plus excellentes à- nostre opinion. corrupta quae foelicitatem vulgaris in ad sententia homine caelestem adipiscendam per vitam aeternamque sufficerent. Ergo se abdicans a regno Dei, simul privatus est spiritualibus donis, quibus in spem salutis aeternae instructus fuerat; unde sequitur, ita exulare a regno Dei, ut quaecunque ad beatam animae vitam spectant, in eo extincta sint, donec per regenerationis gratiam ipsa 2.2.11. Pourtant ceste sentence de Chrysostome m'a recuperet. In his sunt, fides, amor Dei, charitas erga tousiours fort pleu, où il dit que le fondement de proximos, Haec nostre philosophie est humilité. Et encore plus celle adventitia de sainct Augustin, quand il dit: Comme Demosthene censentur, et praeter naturam: ideoque fuisse abolita orateur Grec estant interrogué quel estoit le premier colligimus. Rursum sanitas mentis et cordis rectitudo precepte d'eloquence, respondit que c'estoit bien simul naturalium prononcer: estant interrogué du 'second, respondit donorum corruptio. Nam etsi aliquid intelligentiae et autant, et autant du troisieme: ainsi, dit-il, si tu iudicii residuum manet una cum voluntate, neque m'interrogues tamen mentem integram et sanam dicemus, quae et Chrestienne, ie te respondray que le premier, le debilis est, et multis tenebris immersa; et pravitas second et le troisieme est humilité. Or il n'entend voluntatis plus satis nota est. Quum ergo ratio qua pas humilité, quand l'homme pensant avoir quelque discernit homo inter bonum et malum, qua intelligit vertu ne s'enorgueillit point pourtant: mais quand il et iudicat, naturale donum sit, non potuit in totum se cognoit tel à la verité, qu'il n'a nul refuge sinon deleri: sed partim debilitata, partim vitiata fuit, ut en s'humiliant devant Dieu: comme il le declaire en deformes ruinae appareant. Hoc sensu dicit Iohannes un autre lieu, Que nul, dit-il, ne se flatte, chacun lucem adhuc in tenebris lucere, sed a tenebris non de soy-mesme est diable: tout le bien qu'il a, il l'a comprehendi clare de Dieu. Car qu'est-ce que tu as de toy-mesme, exprimitur, in perversa et degenere hominis natura sinon peché? Si tu veux prendre ce qui est tien, omnia sanctitatis quum nobis fuerunt ablata; : et iustitiae restituat atque quibus studium. Christus, haec verbis est utrunque des preceptes de la religion micare adhuc scintillas, quae ostendant rationale esse pren le peché: car la iustice est de Dieu. Item, animal, intelligentia Qu'est-ce que nous presumons tant de puissance de praeditum sit: et tamen hanc lucem multa ignorantiae nostre nature? elle est navrée, elle est abbatue, elle densitate suffocari, ut efficaciter emergere nequeat. est dissipée, elle est destruite, elle a mestier de Sic vraye confession, et non point de fausse defense. et a voluntas, brutis quia differre, quia inseparabilis est ab hominis natura, non periit: sed pravis cupiditatibus devincta Item, fuit, ut nihil rectum appetere queat. Haec quidem soy-mesme, et qu'il n'a nulle aide de soy, les plena est definitio, sed quae pluribus explicanda est. armes sont rompues en luy. Or il est necessaire que Ergo, ut secundum primam illam distinctionem, qua toutes les armes d'impieté soyent brisees, rompues hominis animam in intellectum et voluntatem partiti et bruslées, que tu demeures desarmé, n'ayant en sumus, orationis ordo procedat: vim intellectus priore toy nulle aide. D'autant que tu es plus debile en toy, loco eum Dieu te reçoit tant mieux. Pourtant en un autre lieu, damnare, ut nihil intelligentiae ullo in genere rerum assavoir sur le Pseaume septantieme, (Serm. 1,4) il reliquum facias, non modo verbo Dei, sed sensus nous defend de nous souvenir de nostre iustice, afin etiam Videmus que nous cognoissions celle de Dieu, disant, que la enim insitum esse humano ingenio desiderium nescio grace de Dieu n'est pas autrement en son entier, quod indagandae veritatis, ad quam minime aspiraret sinon que nous tenions tout d'icelle, entant que nous nisi aliquo eius odore ante percepto. Est ergo iam sommes de nous-mesmes mauvais. Ne debatons haec nonnulla humani intellectus perspicientia, quod donc point contre Dieu de nostre droit, comme si veritatis amore naturaliter rapitur: cuius neglectus in nous brutis animantibus arguit crassum absque ratione attribuons. sensum. hautesse, aussi la confession de nostre humilité a excutiamus. communis Perpetuae caecitatis experimento Quanquam haec ita repugnat. qualiscunque appetentia, Quand chacun estions Car cognoit apovris qu'il d'autant comme nostre n'est que rien nous humilité est en luy sa antequam cursus sui stadium ingrediatur, deficit: quia tousiours mox concidit in vanitatem. Siquidem mens hominis, Combien que ie ne preten point que l'homme quitte prae viam de son droit à, Dieu, sans estre convaincu, et qu'il tenere nequit: sed per varios errores vagatur, et destourne sa pensée, pour ne recognoistre sa vertu, tanquam in tenebris palpando subinde impingit, donec si aucune il en avoit, asia de se reduire à humilité: tandem palata evanescat; ita veritatem quaerendo, mais ie requier seulement que se demettant de toute quam sit ad ipsam quaerendam et inveniendam inepta folle amour de soy-mesme, et de hautesse et prodit. Altera deinde vanitate graviter laborat: quod ambition, in quarum rerum veram notitiam incumbere expediat, aveuglé, il se contemple au miroir de l'Escriture. hebetudine, saepius non rectam discernit. veri Itaque investigandi in sa misericorde desquelles preste affections il pour est remede. par trop disquirendis supervacuis ac nihili rebus ridicula curiositate se torquet: ad res maxime cognitu necessarias aut non advertit, aut contemptim et raro deflectit: studium certe suum pravitate vix unquam qua 2.2.12. implicuisse qu'on a tirée de sainct Augustin, me plaist bien: comperiuntur. Quare Solomo, in toto suo Ecclesiaste, c'est que les dons naturels ont esté corrompus en ubi ea studia est persequutus in quibus sibi videntur l'homme par le peché, et que les supernaturels ont homines valde sapere, inania tamen esse et frivola esté du tout abolys. Car par le second membre il fere conquerantur De Comme i'ay desia dit, ceste sentence commune omnes passim applicat. profani scriptores, quum serio se ea pronuntiat. faut entendre taut la clarté de foy, que l'integrité et droiture appartenante à la vie celeste et à la felicité eternelle. Parquoy l'homme quittant le royaume de Dieu, a esté privé des dons spirituels dont il estoit garny et remparé pour son salut. De là il s'ensuit qu'il est tellement banni du royaume de Dieu, que toutes choses concernantes la vie bienheureuse de l'ame sont aussi esteintes en luy, iusques à ce qu'estant regeneré par la grace du sainct Esprit, il les recouvre, assavoir la foy, l'amour de Dieu, charité envers le prochain, affection de vivre sainctement et iustement. Or d'autant que toutes ces choses nous sont rendues par Iesus Christ, elles ne peuvent estre reputées de nostre nature: car elles procedent d'ailleurs. Pourtant nous concluons qu'elles 2.2.13. ont Neque tamen ita conatus eius semper in irritum cedunt, quin aliquid en nous. Pareillement aussi l'integrité de l'entendement, et ia droiture du coeur nous ont esté ostées. Voila quelle est la corruption seipsam ad inferiora ista intendit. Quinetiam non ita des dons naturels. Car combien qu'il nous reste stupida est quin exiguum quiddam et de superioribus quelque portion d'intelligence et de iugement avec la delibet, volonté, negligentius praesertim abolies ubi utcunque assequatur, esté illis percontandis toutesfois nous ne dirons pas que vacet: non id quidem aequa facultate. Nam quum l'entendement soit sain et entier, estant si debile et supra tum envelopé en beaucoup de tenebres. Quant au vouloir, imbecillitatis. la malice et rebellion en est assez cogneue. Puis Quare, ut melius perspiciamus quousque pro gradibus donc que la raison par laquelle l'homme discerne suae procedat, d'entre le bien et le mal, par laquelle il entend et distinctionem nobis proponere operaepretium es. Sit iuge, est un don naturel, elle n'a peu estre du tout ergo rerum esteinte, mais a esté en partie debilitée et en partie terrenarum intelligentiam, aliam vero caelestium. Res corrompue: tellement qu'il n'y apparoist que ruine terrenas voco, quae ad Deum regnumque eius, ad deffìgurée. Et c'est en ce sens que sainct Iean dit, veram iustitiam, ad futurae vitae beatitudinem non que la clarté luit en tenebres, mais qu'elle n'est pertingunt: point comprinse des tenebres (Iean 1, 5). Et par vitae praecipue praesentis demum facultatis haec convincitur in distinctio, relationemque sed spatium unaquaque esse cum habent, suae vita et aliam evehitur, re quidem praesenti quodammodo rationem intra eius ces mots tous les deux sont clairement exprimez: fines continentur. Res caelestes, puram Dei notitiam, c'est qu'en la nature de l'homme, quelque perverse verae iustitiae rationem, ac regni caelestis mysteria. et abastardie qu'elle soit, il y estincelle encores In priore genere sunt politia, oeconomia, artes omnes quelques flammettes, pour demonstrer qu'il est un mechanicae, disciplinaeque liberales. In secundo, Dei animal raisonnable, et qu'il differe d'avec les bestes ac divinae voluntatis cognitio, et vitae secundum eam brutes, formandae regula. De priori autem sic fatendum, toutesfois que ceste clarté est estouffée par telle et Quoniam homo animal est natura sociale, naturali si espesse obscureté d'ignorance, qu'elle ne peut quoque instinctu, ad fovendam conservandamque eam sortir en effect. Semblablement la volonté, pource entant qu'il est doué d'intelligence: et societatem propendet: ideoque civilis cuiusdam et qu'elle est inseparable de de la nature de l'homme, honestatis et ordinis universales impressiones inesse n'est point du tout perie: mais elle est tellement omnium hominum animis conspicimus. Hinc fit ut captive nemo reperiatur qui non intelligat, oportere quosvis convoitises, qu'elle ne peut rien appeter de bon. hominum coetus legibus contineri, quique non earum Ceste legum ille encores a-elle mestier d'estre expliquée plus au perpetuus tam Gentium omnium, quam singulorum long. Parquoy afin que Tordre de nostre dispute mortalium procede selon la distinction que nous avons mise, en principia in mente leges complectatur. consensus, quia Hinc insita sunt et comme definition garrotée est pleine sous et meschantes suffisante, mais universis, absque magistro aut legislatore, ipsarum laquelle semina. Neque moror dissensiones et pugnas, quae intelligence et volonté, il nous faut premierement mox emergunt, dum alii cupiunt ius et fas omne examiner quelle force il y a en l'intelligence. De dire inversum, soluta legum repagula, libidinem solam pro quelle soit tellement aveuglee qu'il ne luy reste iure grassari, ut fures et latrones: alii (quod vitium aucune cognoissance en chose du monde, cela seroit plusquam vulgare est) iniquum esse putant quod pro repugnant non seulement à la Parolle de Dieu, mais aequo ab aliis sancitur: contra, laudabile contendunt aussi à l'experience commune. Car nous voyons quod ab aliis vetatur. Siquidem illi non ideo leges qu'en oderunt quod ignorent bonas et sanctas s'enquerir de la verité, à laquelle il ne seroit point esse: sed nous avons l'esprit humain divisé il y l'ame a humaine quelque desir en de praecipiti cupiditate furentes, cum manifesta ratione tant pugnant: et, quod mentis intelligentia probant, pro premierement. C'est donc desia quelque estincelle de sua libidine abominantur. Posterius certamen tale est clairté en l'esprit humain, qu'il a une amour naturelle ut primam illam conceptionem aequitatis non dirimat; à la verité, le contentement de laquelle és bestes siquidem de legum capitibus dum inter se disceptat brutes monstre qu'elles sont pleines de stupidité, et homines, in quandam aequitatis summam consentiunt. sans aucun sentiment de raison: combien que ce In quo debilitas certe humanae mentis arguitur, quae, desir tel quel, devant que se mettre en train defaut, etiam dum viam sequi videtur, claudicat et vacillat. pource qu'il dechoit en vanité. Car l'entendement Manet tamen illud, inspersum esse universis semen humain, à cause de sa rudesse, ne peut tenir aliquod certaine ordinis politici. Atque hoc amplum enclin, sinon voye qu'il pour en eust chercher la quelque verité, goust mais argumentum est, in huius vitae constitutione, nullum extravague en divers erreurs: et comme un aveugle destitui luce rationis hominem. Sequuntur artes tum qui tastonne en tenebres, se heurte çà et là, iusques liberales, tum manuariae, quibus discendis, quia inest à s'esgarer.du tout. Ainsi en cherchant la verité, il omnibus monstre combien il est mal propre et idoine à la nobis quaedam aptitudo, in eis etiam apparet vis humani acuminis. chercher et trouver. Il y a une autre faute bien grosse, c'est qu'il ne discerne point le plus souvent à quoy il se doit appliquer. Ainsi il se tormenté d'une folle curiosité, à chercher choses superflues et de nulle valeur. Quant est des choses necessaires, ou il les mesprise du tout, ou au lieu de les regarder, il les guigne comme en passant. Certes il n'advient quasi iamais qu'il y applique son estude à 2.2.14. Quanquam bon escient. De laquelle perversité, combien que autem non sunt omnes omnibus tous les escrivains Payens se complaignent, discendis idonei, energiae neantmoins on voit qu'ils s'y sont tous enveloppez. certum specimen est, quod nemo prope reperitur Pourtant Salomon en son Ecclesiaste, apres avoir cuius in arte aliqua perspicientia non se exerat. raconte toutes les choses esquelles les hommes se Neque plaisent et pensent estre bien sages, en la fin il les sola satis tamen suppetit ad communis discendum energia et facilitas, sed ad excogitandum dum in unaquaque arte prononce estre vaines et frivoles. novum aliquid, vel amplificandum et expoliendum quod alio praeeunte didiceris. Quod ut Platonem perperam impulit ut traderet comprehensionem eiusmodi nihil esse quam recordationem: ita nos optima ratione cogit fateri, esse ingenitum humano ingenio eius principium. Haec ergo documenta aperte testantur universalem rationis et intelligentiae 2.2.13. comprehensionem esse hominibus naturaliter inditam. Toutesfois quand l'entendement humain s'efforce Sic tamen universale est bonum, ut in eo pro se à quelque estude, il ne labeure pas tellement en quisque peculiarem Dei gratiam agnoscere debeat. Ad vain, qu'il ne profite aucunement: principalement, quam ipse quand il s'adresse à ces choses inferieures. Et naturae conditor, dum moriones creat, in quibus mesme n'est pas tellement stupide, qu'il ne gouste repraesentat quibus excellat dotibus hominis anima, quelque petit des choses superieures, combien qu'il nisi eius lumine perfusa: quod sic naturale inest vaque negligemment à les chercher : mais il n'a omnibus, singulos point pareille faculté aux unes et aux autres. Car artium quand il se veut eslever par dessus la vie presente, gratitudinem ut nos expergefacit prorsus gratuitum sit erga beneficentiae eius inventio methodica aut abunde munus. Ipsarum traditio, porro aut interior et il est lors principalement conveincu de son praestantior cognitio (quae propria est paucorum) imbecillité. Pourtant afin de mieux entendre iusques non communis à quel degré il peut monter en chacune chose, il perspicaciae: quia tamen promiscue contingit piis et nous faut user d'une distinction qui sera telle: impiis, iure inter naturales dotes numeratur. assavoir que l'intelligence des choses terriennes est est quidem solidum argumentum autre que des choses celestes. I'appelle choses terriennes, lesquelles ne touchent point iusques à Dieu et son royaume, n'a la vraye iustice et immortalité de la vie future: mais sont coniointes avec la vie presente, et quasi encloses sous les 2.2.15. limites d'icelle. Les choses celestes, ie les appelle la Quoties ergo in profanos scriptores incidimus illa, quae admirabilis admoneamur, integritate tamen in mentem sua etiamnum iis hominis, collapsam Dei affulget et donis veritatis luce vraye iustice, et les mysteres du royaume celeste. ab Sous la premiere espece sont contenues la doctrine eximiis politique, la maniere de bien gouverner sa maison, quantumlibet perversam, vestitam pure cognoissance de Dieu, la reigle et raison de esse et les arts mecaniques la Philosophie et toutes les exornatam. Si unicum veritatis fontem, Dei Spiritum disciplines qu'on appelle liberales. A la seconde se esse reputamus, veritatem ipsam neque respuemus, doit referer la cognoissance de Dieu et de sa neque volonté, et la reigle de conformer nostre vie à contemnemus, ubicunque apparebit: nisi velimus in Spiritum Dei contumeliosi esse; non enim icelle. Quant au premier genre, il nous faut dona Spiritus, sine ipsius contemptu et opprobrio, confesser vilipenduntur. l'homme est de nature compagnable, il est aussi Quid autem? Veritatem affulsisse ce qui s'ensuit: c'est qu'entant que antiquis iureconsultis negabimus, qui tanta aequitate enclin civilem prodiderunt? conserver societé. Pourtant nous voyons qu'il y a Philosophos caecutisse dicemus cum in exquisita ista quelques cogitations generales d'une honnesteté et naturae contemplatione, tum artificiosa descriptione? ordre civil, imprimées en l'entendement de tous Dicemus mentem illis defuisse, qui arte disserendi hommes. De là vient qu'il ne s'en trouve nul qui ne constituta, nos cum ratione loqui docuerunt? Dicemus recognoisse que toutes assemblées d'hommes se eos suam doivent reigler par quelques loix, et qui n'ait quelque mathemata principe d'icelles loix en son entendement. De là omnia? putabimusne amentium deliria? Imo ne sine vient le consentement qu'ont eu tousiours tant les ingenti quidem admiratione, veterum scripta legere peuples que les hommes particuliers, à accepter loix, de his rebus poterimus: admirabimur autem, quia pource qu'il y en a quelque semence en tous qui praeclara, Porro procede de nature, sans maistre ou legislateur. A laudabilene aliquid aut praeclarum censebimus, quod cela ne repugnent point les dissentions et combats non recognoscamus a Deo provenire? Pudeat nos qui tantae ingratitudinis, in quam non inciderunt Ethnici voudroyent poetae, qui et philosophiam, et leges, et bonas honnesteté renversée, toute iustice abolie, pour se omnes artes, deorum inventa esse confessi sunt. gouverner selon leur cupidité: comme pour exemple, Ergo quum homines istos, quos Scriptura yucikou.j les larrons et brigans. Les autres (ce qui advient vocat, usque eo fuisse pateat in rerum inferiorum communement) investigatione acutos et perspicaces, talibus exemplis legislateur ordonne pour bon et iuste, et iugent estre discamus bon ordinem insanisse, industriam et qui nobis ut quot disciplinam medicinam excudendo, impenderunt? sunt, Quid cogemur naturae agnoscere. humanae bona Dominus reliquerit, postquam vero bono spoliata est. d'une affection surviennent ce incontinent: toutes qu'il naturelle loix pensent defend à entretenir c'est estre estre que cassées, inique comme les ce mauvais. et uns toute qu'un Car les premiers ne hayssent point les loix, pource qu'ils ignorent qu'elles soyent bonnes et sainctes: mais estans ravis et transportez de leur cupidité, comme d'une rage, combatent contre la raison: et ce qu'ils approuvent en leur entendement, ils le haissent en leur coeur, auquel regne la mauvaistié. Les seconds, au different qu'ils ont ne repugnent pas tellement 2.2.16. Neque ensemble, tamen interim obliviscamur haec qu'ils n'ayent tous ceste premiere apprehension d'equité que nous avons dit. Car puis praestantissima divini Spiritus esse bona, quae in que publicum seroyent les meilleures, c'est signe qu'ils consentent generis humani bonum, quibus vult leur contrarieté gist en cela, quelles loix dispensat. Si enim Beseleel et Oliab intelligentiam et en scientiam quae ad fabricam tabernaculi requirebatur, monstre la debilité de l'entendement humain, lequel oportuit a Spiritu Dei instillari : non mirum est, si pensant suyvre la droite voye, cloche et chancelle. earum Neantmoins cela demeure tousiours ferme, qu'il y a rerum praestantissimae, quae sunt cognitio in per vita humana Spiritum quelque somme d'equité. En quoy aussi se Dei en tous hommes quelque semence d'ordre politique: communicari nobis dicatur. Neque est cur roget ce qui est un grand argument que nul n'est destitué quispiam, Quidnam cum Spiritu commercii impiis, qui de la lumiere de raison quant au gouvernement de la sunt a Deo prorsus alieni? Nam quod dicitur Spiritus vie presente. Dei in solis fidelibus habitare, id intelligendum de Spiritu sanctificationis, per quem Deo ipsi in templa consecramur. Neque tamen ideo minus replet, movet, vegetat omnia eiusdem Spiritus virtute, idque secundum uniuscuiusque generis proprietatem, quam 2.2.14. ei creationis lege attribuit. Quod si nos Dominus Quant est des arts tant mecaniques que liberaux, impiorum opera et ministerio, in physicis dialecticis, entant que nous avons quelque dexterité à les mathematicis et reliquis id genus voluit adiutos, ea apprendre, en cela ii apparoit qu'il y a quelque vertu utamur: en ne si Dei dona ultro in ipsis oblata cest endroit en l'entendement humain. Oar negligamus, demus iustas ignaviae nostrae poenas. combien qu'un chacun ne soit pas propre et idoine à At vero, nequis hominem valde beatum putet quum les sub suffisant que l'entendement humain n'est pas destitué elementis huius comprehendendae energia mundi tanta veritatis illi conceditur: apprendre tous, toutesfois c'est un signe simul de vertu en cest endroit, veu qu'il ne s'en trouve addendum est, totam istam et intelligendi vim, et quasi pas un lequel n'ait quelque promptitude à y intelligentiam esse profiter. Davantage, il n'y a pas seulement la vertu fluxam et evanidam coram Deo, ubi non subest et facilité à, les apprendre: mais nous voyons que solidum enim chacun en son art le plus souvent inventé quelque Augustinus (cui subscribere, ut diximus, coacti sunt chose de nouveau, ou bien augmente et polit ce qu'il Magister sententiarum et scholastici) ut gratuita a apprins des autres. En quoy, combien que Platon homini dona post lapsum detracta esse, ita naturalia se soit abusé, pensant que telle apprehension ne fust haec quae restabant, corrupta fuisse docet; non quod qu'une souvenance de ce que l'ame savoit devant per qu'estre mise dedans le corps, toutesfois la raison quae veritatis se inde consequitur, fundamentum. inquinari possint, rem Verissime quatenus a Deo proficiscuntur: sed quia polluto homini pura esse nous desierunt, nequam inde laudem consequatur. principe de ces choses imprimé en l'entendement de contraint de confesser qu'il y a quelque l'homme. Ces exemples donc nous monstrent qu'il y a quelque imprimée apprehension naturellement universelle en tous de raison, hommes, et toutesfois cela est tellement universel, qu'un chacun pour soy en son intelligence doit recognoistre une grace speciale de Dieu: à, laquelle recognoissance luy nous esveille suffisamment, en creant des fols et povres simples, esquels il represente comme en un 2.2.17. miroir quelle excellence auroit l'ame de l'homme si Haec summa sit, in universo genere humano elle n'estoit esclarcie de sa lumiere, laquelle est perspici naturae nostrae propriam esse rationem, tellement naturelle à tous, que c'est un benefice quae nos a brutis animalibus discernat, sicut ipsa gratuit de sa largesse envers un chacun. L'invention sensu quod des arts, la maniere de les enseigner, l'ordre de nascuntur moriones quidam, vel stupidi, defectus ille doctrine, la cognoissance singuliere et excellente generalem Dei gratiam non obscurat: quin potius tali d'icelles, pource que ce sont choses qui adviennent à spectaculo monemur, quod nobis relictum est, Dei peu de gens, ne nous sont point pour argumens differunt a rebus inanimatis. Nam indulgentiae merito debere ascribi: quia nisi nobis certains pepercisset, totius naturae interitum secum traxisset nature: toutesfois puis qu'elles sont communes aux defectio. Quod autem alii praestant acumine, alii bons et aux mauvais, nóus les pouvons reputer entre iudicio superant, aliis mens agilior est ad hanc vel les graces naturelles. quelle ingeniosité ont les hommes de illam artem discendam, in hac varietate gratiam suam nobis commendat Deus, ne sibi quisquam velut 2.2.15. proprium arroget quod ex mera illius liberalitate Pourtant, quand nous voyons aux escrivains fluit. Unde enim alius alio praestantior, nisi ut in Payens ceste admirable lumiere de verité, laquelle natura communi emineat specialis Dei gratia, quae apparoit en leurs livres, cela nous doit admonnester multos esse que la nature de l'homme, combien qu'elle soit clamat? Adde quod singulares motus pro cuiusque descheute de son integrité, et fort corrompue, ne vocatione Deus instillat; cuius rei multa occurrunt laisse point toutesfois d'estre ornée de beaucoup de exempla in libro Iudicum, ubi dicitur Spiritus Domini dons de Dieu. Si nous recognoissons l'esprit de Dieu induisse comme une fontaine unique de verité, nous ne praeteriens, quos ad nemini regendum se obstrictam populum vocabat . Denique in eximiis quibusque factis specialis est contemnerons instinctus. Qua ratione Saulem sequuti sunt fortes, apparoistra, sinon que nous vueilîions faire iniure à quorum tetigerat Deus corda. Et quum praedicitur l'Esprit de Dieu: car les dons de l'Esprit ne se inauguratio in regnum, ita loquitur Samuel, Transibit peuvent vilipender sans le contemnement et opprobre super te Spiritus Domini, et eris vir alius . Atque d'iceluy. Or maintenant pourrons-nous nier que les hoc ad totum gubernationis cursum extenditur: sicuti anciens Iurisconsultes n'ayent eu grande clairté de postea narratur de Davide, quod transierit super eum prudence, en constituant un si bon ordre, et une Spiritus Domini a die illa in posterum . Sed idem police si equitable? Dirons-nous que les Philosophes alibi traditur quoad particulares motus. Imo apud ayent esté aveugles, tant en considerant les secrets Homerum ingenio pollere dicuntur homines non modo de nature si diligemment, qu'en les escrivant avec prout cuique distribuit Iupiter, sed oi-on evp h=mar a;gh|si. tel artifice? Dirons-nous que ceux qui nous ont Et certe experientia ostendit, dum attoniti saepe enseigné l'art de disputer, qui est la maniere de haerent qui maxime ingeniosi erant ac solertes, in parler avec raison, n'ayent eu nul entendement? manu et arbitrio Dei esse mentes hominum, ut eas Dirons-nous que ceux qui ont inventé la medecine singulis momentis regat: qua ratione dicitur auferre ont sensum prudentibus, ut errent per invia . Caeterum penserons-nous in hac diversitate conspicimus tamen aliquas imaginis contraire, nous ne pourrons lire les livres qui ont Dei superstites notas, quae totum humanum genus ab esté escrits de toutes ces aliis creaturis distinguant. esmerveiller. Or nous nous esté point la insensez? que verité Des ce par tout autres soyent folies? matieres en où elle disciplines, Mais sans au nous esmerveillerons, pource que nous serons contreints d'y recognoistre la prudence qui y est. Et estimerons-nous rien excellent ne louable, que nous ne recognoissions venir de Dieu? Car autrement ce seroit une trop grande ingratitude en nous, laquelle n'a point esté aux Poetes payens, qui ont confessé la Philosophie, les loix, la medecine et autres doctrines estre dons de Dieu. Puis donc qu'ainsi est, que ces personnages, qui n'avoyent autre aide que de nature, ont esté si ingenieux en l'intelligence des choses mondaines et inferieures, tels exemples nous doivent instruire combien nostre Seigneur a laissé de graces à la nature humaine, apres qu'elle a esté despouillee 2.2.18. du souverain bien. Nunc exponendum est quid cernat humana ratio, ubi ad regnum Dei venitur et spiritualem illam perspicientiam: quae tribus potissimum rebus constat, 2.2.16. Deum nosse, paternum ergo nos eius favorem, in quo Si est-ce toutesfois qu'il ne faut point oublier salus nostra consistit: et formandae secundum legis que toutes telles graces sont dons de l'Esprit de regulam vitae rationem. Cum in primis duobus, tum Dieu, lesquels il distribue à qui bon luy semble, pour vero le bien commun du genre humain. Oar s'il a fallu in secundo proprie, qui sunt hominum ingeniosissimi, talpis sunt caeciores. Equidem non que inficior, sparsim quaedam apud philosophos de Deo specialement legi scite et apposite dicta: sed quae vertiginosam construisoyent le Tabernacle au desert (Ex. 31, 2; quandam imaginationem semper resipiant. Praebuit 35, 30), ce n'est point de merveille si nous disons quidem illis Dominus, ut supra dictum est, exiguum que la cognoissance des choses principales de la vie divinitatis impietati humaine, nous est communiquée par l'Esprit de Dieu. pietati obtenderent: et eos interdum ad dicenda Si quelcun obiecte, Qu'est-ce qu'a à faire l'Eprit de nonnulla Dieu avec les iniques, qui sont du tout estranges de suae gustum, impulit, ne quarum ignorantiam confessione ipsi science et par artifice l'Esprit ayent de Dieu esté à donnez ceux qui convincerentur: sed ita viderunt quae videbant, ut Dieu? tali intuitu minime ad veritatem dirigerentur, nedum suffisant. Car ce qui est dit, que l'Esprit habite pertingerent, qualiter nocturni fulgetri coruscationem, seulement aux hommes fideles: cela s'entend de qui in medio agro est viator, longe lateque ad l'Esprit de sanctification, par lequel nous sommes momentum videt: sed adeo evanido aspectu, ut ante consacrez à Dieu pour estre ses temples. Cependant noctis caligine resorbeatur, queat: tantum abest respon que cest argument n'est pas pedem movere toutesfois Dieu ne laisse point de remplir, mouvoir, tali subsidio vivifier par la vertu de ce mesme Esprit toutes deducatur. Praeterea illae veritatis guttulae, quibus creatures: et cela fait-il selon la proprieté d'une libros tanquam fortuito aspergunt, quot et quam chacune, telle qu'il luy a donnée en la creation. Or portentosis mendaciis sunt inquinatae? Denique illam si le Seigneur a voulu que les iniques et infideles divinae erga nos benevolentiae certitudinem (sine nous servent à entendre la Physique, Dialectique et qua hominis ingenium immensa confusione repleri autres disciplines, il nous faut user d'eux en cela, de necesse est) ne olfecerunt quidem unquam. Ad hanc peur que nostre negligence ne soit punie, si nous ergo veritatem nec appropinquat, nec contendit, nec mesprisons les dons de Dieu là où ils nous sont collimat humana ratio, ut intelligat quis sit verus offerts. Toutesfois, afin que nul ne pense l'homme Deus, qualisve erga nos esse velit. estre fort heureux en ce que nous luy concedons ut quam Ie in viam une si grande vertu, de comprendre les choses inferieures et contenues en ce monde corruptible, il nous faut semblablement noter toute ceste faculté qu'il a d'entendre, et l'intelligence qui s'ensuit, estre chose frivole et de nulle importance devant Dieu, quand il n'y a point ferme fondement de verité. Car ceste sentence que nous avons alleguée de sainct 2.2.19. Augustin est tresvraye, laquelle le maistre des Sed quia falsa perspicaciae nostrae opinione ebrii, Sentences et les Scolastiques ont esté contreints aegerrime nobis persuaderi sinimus, illam in rebus d'approuver: c'est que comme les graces données à divinis caecam prorsus esse et stupidam: satius, l'homme dés le commencement outre sa nature, luy opinor, fuerit Scripturae testimoniis, quam rationibus ont esté ostées apres qu'il est trebusché en peché: id comprobare. Hoc pulcherrime docet Iohannes, eo aussi quem nuper citavi loco, quum scribit in Deo ab initio demourees, ont esté corrompues: non pas qu'elles se fuisse vitam, et eam vitam quae esset lux hominum: puissent lucem hanc in tenebris lucere, et a tenebris non Dieu, mais elles ont laissé d'estre pures à l'homme, comprehendi apres qu'il a esté pollu, tellement qu'on ne luy en . Indicat quidem hominis animam fulgore divinae lucis irradiari, ut nunquam plane vel exigua saltem eius flamma, vel saltem que les graces naturelles qui luy sont contaminer entant qu'elles procedent de doit attribuer aucune louange. scintilla destituatur: sed ea tamen illuminatione Deum non comprehendere. Cur id? quia eius acumen, quantum 2.2.17. ad Dei notitiam, mera est caligo. Quum enim Spiritus Le tout revient là, qu'on apperçoit en tout le homines appellat tenebras, eos semel spoliat omni genre humain, que la raison est propre à nostre spiritualis intelligentiae facultate. Quare fideles, qui nature, pour nous discerner d'avec les bestes brutes: Christum amplectuntur, non ex sanguinibus, neque ex comme icelles different en leur degré des choses voluntate carnis aut viri, sed ex Deo natos asserit . insensibles. Car quant à ce qu'aucuns naissent fols, Quasi diceret, non esse tam sublimis sapientiae et les autres stupides, tel defaut ne doit obscurcir la capacem grace carnem, ut Deum, et quod Dei est, generale de Dieu: plustost nous sommes suscipiat, nisi Dei Spiritu illuminetur. Quemadmodum advertis par tels spectacles qu'il nous faut attribuer testatus est Christus, hanc specialem esse Patris ce que nous avons de residu à une grande liberalité revelationem, quod a Petro agnosceretur. de Dieu: pource que s'il ne nous eust espargnez, la revolte d'Adam eust aboly tout ce qui nous estoit donné. Quant à ce quo les uns sont plus subtils que les autres, ou bien qu'ils ont iugement singulier, et qu'aucuns ont l'esprit plus agile à inventer ou apprendre quelque art, en telle varieté Dieu nous donne lustre à sa grace, afin que nul n'attire à soy 2.2.20. Si comme propre, ce qui est de la pure liberalité de persuasum extra celuy dont tçut bien procede. Car dont vient cela controversiam esse debet) naturae nostrae deesse que l'un est plus excellent que l'autre, sinon afin quicquid caelestis Pater electis suis per Spiritum que la grace speciale de Dieu ait sa preeminence en regenerationis confert, la nature commune, quand il appert qu'en laissant materia. enim Sic nobis hic nulla (quod esset une partie derriere, elle n'est obligée à aucun? Qui Prophetam, Quoniam apud te est fons vitae, et in plus est, Dieu inspire des mouvemens singuliers à lumine chacun selon sa vocation, de laquelle chose nous videbimus populus haesitandi apud tuo loquitur foret lumen . fidelis Idem testatur Apostolus, quum ait neminem posse dicere Dominum avons plusieurs exemples au livre des Iuges: où il Iesum, nisi in Spiritu sancto . Et Iohannes Baptista, est dit que l'Esprit de Dieu a revestu c'eux qu'il stuporem discipulorum videns, exclamat, neminem ordonnoit pour gouverneurs du peuple (Iuges 6, 34). posse fuerit Bref en tous actes d'importance il y a quelque desuper . Donum autem ab eo intelligi de speciali mouvement particulier pour laquelle raison il est dit, illuminatione, inde que les hommes vaillans desquels Dieu avoit touché Christum le coeur, ont suyvy Saul. Et quand le message luy commendaverat discipulis suis, nihil se profecisse est apporté que Dieu le veut faire regner, Samuel conqueritur. Video, inquit, verba nihil esse ad mentes luy prononce, L'Esprit de Dieu passera sur toy, et tu hominum de rebus divinis imbuendas, nisi Dominus deviendras autre homme (1 per Spiritum suum intelligentiam dederit. Quinimo s'estend à tout le cours de son gouvernement: Moses, dum populo exprobrat suam oblivionem, simul comme il est puis apres recité de David, que l'Esprit tamen notat, non aliter ipsum posse in mysteriis Dei de Dieu est passé sur luy dés le iour de son sapere, nisi ipsius beneficio. Viderunt, inquit, oculi oncjfcion, tui signa illa portentaque ingentia: et non dedit tibi Le semblable est encore exprimé puis apres des Dominus incitations accipere constat, quicquam, non communi quod cor nisi tot ad datum naturae verbis, illi dote, quibus intelligendum, nec aures ad Sam. 10, 6). Cela pour continuer en apres (1 Sam. 16, 13). ou conduites speciales: mesmes en audiendum, nec oculos ad videndum . Quid plus Homere il est dit que les hommes ont raison et exprimeret, si nos vocaret stipites in operibus Dei prudence, non seulement selon que Iupiter en a considerandis? distribué à un chacun, mais selon qu'il le conduit de singularis Unde gratiae Dominus Prophetam, daturum iour à iour. Et de fait, l'experience monstre, quand Israelitis cor, ut ab illis cognoscatur : nimirum ceux qui sont les plus habiles et rusez se trouvent innuens, tantum hominis mentem spiritualiter sapere, tous quantum abs se illustrata fuerit. Hoc quoque sua humains sont en la main de Dieu, pour les adresser voce diceret à chacune minute. A quoy respond ce que nous neminem venire ad se posse, nisi cui datum Patre avons desia allegué, qu'il oste le sens aux prudens, suo foret . Quid? annon ipse est viva Patris imago, pour les faire errer à l'esgarée (Ps. 107, 40). Au in qua totus gloriae eius splendor nobis exprimitur? reste, si ne laissons-nous pas de voir en ceste Ergo non potuit melius ostendere qualis sit nostra ad diversité quelques marques de residu de l'image de cognoscendum Deum facultas, dum ad cernendam Dieu, pour distinguer en general le genre humain eius imaginem, ubi ita palam exhibetur, oculos nobis d'avec toutes autres creatures. dilucide loco, per pollicetur confirmavit Christus, se quum les coups esbahis, que les entendemens esse negat. Quid? annon ideo in terras descendit ut Patris voluntatem hominibus patefaceret? Annon sua quoque legatione fideliter defunctus est? Ita est sane; sed nihil efficitur eius praedicatione, nisi interior magister Spiritus viam ad animos patefaciat. Ergo non veniunt ad eum, nisi qui a Patre audierunt et edocti sunt. Quae ista discendi et audiendi ratio? Nempe ubi ad Maintenant il reste d'exposer que c'est que peut virtute voir la raison humaine, en cherchant le royaume de Iesaiae Dieu, et quelle capacité elle a de comprendre la vaticinium citat, ubi dum Ecclesiae instaurationem sagesse spirituelle, laquelle gist en trois choses: intelligendum, format. Ac aures ad Spiritus ne illud audiendum, mira et novum et mentes 2.2.18. singulari videatur, promittit, eos Dei in assavoir, de cognoistre Dieu, sa volonté paternelle salutem colligentur . Si aliquid peculiare de electis envers nous, et sa faveur, en laquelle gist nostre suis illic praedicit Deus, constat non de eo doctrinae salut, et comment il nous faut reigler nostre vie genere ipsum loqui quod impiis etiam et profanis selon la reigle de la Loy. Quant aux deux premieres, commune est. Restat igitur ut intelligamus, nemini et principalement à la seconde, ceux qui ont le plus patere in regnum Dei ingressum nisi cui novam subtil entendement entre les hommes y sont plus mentem Spiritus sanctus sua illuminatione fecerit. aveuglez que les aveugles mesmes. Ie ne Omnium vero clarissime Paulus, qui disputationem que par cy par là on ne voye aux livres des hanc ex professo ingressus, postquam stultitiae ac Philosophes, vanitatis damnavit universam hominum sapientiam. couchées: mais en icelles il y apparoist tousiours adeoque prorsus exinanivit, ita concludit demum, telle inconstance, qu'on voit bien qu'ils en ont eu animalem hominem non posse percipere quae sunt seulement des imaginations confuses. Il est bien Spiritus posse vray que Dieu leur a donné quelque petite saveur de Quem sa divinité, à ce qu'ils ne pretendissent ignorance Dei: intelligere, discipulos stultitiam quia fore esse spiritualiter illi, docet qui nec diiudicantur . des sentences dites de nie pas Dieu, bien vocat animalem? nempe qui naturae lumine nititur. pour Ille, Dei aucunement à, dire des sentences, par lesquelles ils ignaviam puissent estre convaincus. Mais ils ont tellement veu negligit? Imo, etiamsi enitatur, nihil potest: quia ce qu'ils en voyoyent, que cela ne les a peu scilicet adresser à la verité: tant s'en faut qu'ils y soyent inquam, nihil comprehendit. in Quid ita? spiritualiter significat? quia spiritualibus an quia diiudicantur. humanae mysteriis per Quid perspicaciae istud penitus excuser parvenus. leur Nous impieté: pourrons et les expliquer a poussez cela par abscondita, per solam Spiritus revelationem patefiunt: similitudes. En temps de tonnerre, si un homme est adeo ut pro stultitia ducantur, ubi Spiritus Dei non au milieu d'un champ en la nuict, par le moyen de illucet. Ante autem supra oculorum, aurium, mentium Pesclair il verra bien loin à l'entour de soy, mais ce capacitatem Deus sera pour une minute de temps: ainsi cela ne luy quasi servira de rien pour le conduire au droit chemin: car diligentibus extulerat se, quin quae sapientiam praeparavit humanam, velum quoddam esse testatus fuerat, quo mens a ceste cernendo Deo impeditur. Quid volumus? pronuntiat qu'avoir peu ietter l'oeil sur la voye, il est derechef Apostolus, infatuatam a Deo sapientiam huius mundi: opprimé de tenebres, tant s'en faut qu'il soit conduit. et nos scilicet acumen illi tribuemus, quo ad Deum Davantage, ces petites gouttes de verité que nous et caelestis regni adyta penetrare possit? Facessat a voyons esparses aux livres des Philosophes, par nobis tanta vecordia. combien d'horribles mensonges sont elles obscurcies? Mais, clairté comme est i'ay si tost dit au evanouye, second que devant article, leur ignorance est qu'ils n'ont iamais le moins du monde gousté aucune certitude de la bonne volonté de Dieu, sans laquelle l'entendement humain est remply de merveilleuse confusion. Parquoy la raison humaine ne peut iamais n'approcher, ne tendre, ne dresser son but à ceste verité, d'entendre qui est le vray Dieu, et quel il veut estre envers nous. 2.2.19. Mais pource qu'estans enyvrez de fausse presomption, nous ne pouvons croire sinon avec grande difficulté, que nostre raison soit tant aveugle et stupide à entendre les choses de Dieu, il sera meilleur, comme il me semble, de le prouver tant par tesmoignage de l'Escriture, que par argumens. Ce que i'ay dit nous est bien monstré de sainct Iean, quand il dit que dés le commencernent la vie a esté en Dieu, et qu'icelle vie estoit la lumiere des hommes: que ceste lumiere luit en tenebres, et n'est point receue des tenebres (Iean 1, 4). Car par ces 2.2.21. mots il enseigne bien que l'ame de l'homme est Itaque quod hic detrahit hominibus, alibi soli Deo aucunement esclaircie de la lumiere de Dieu, tribuit in precatione. Deus, inquit, et Pater gloriae tellement qu'elle n'est iamais destituée de quelque det vobis Spiritum sapientiae et revelationis . Iam flambe, ou pour le moins de quelque estincelle: mais audis, omnem sapientiam et revelationem esse Dei semblablement il noté que par ceste illumination elle donum. oculos ne peut comprendre Dieu. Pourquoy cela? pource que mentis vestrae. Certe si nova revelatione indigent, a tout son engin, quant à la cognoissance de Dieu, est seipsis caecutiunt; sequitur deinde, Ut sciatis quae pure obscurité. Car quand le sainct Esprit appelle les sit tantae hommes Tenebres, il les despouille de toute faculté intelligentiae non esse capaces hominum mentes ut d'intelligence spirituelle. Pourtant il aíferme que les vocationem suam noverint, fatetur. Neque hic garriat fideles qui reçoyvent Christ ne sont point naiz de Pelagianus quispiam, huic vel stupiditati, vel ruditati sang, Deum succurrere, dum verbi sui doctrina eo dirigit d'homme, mais de Dieu seulement (Iean 1, J 3). hominis intellectum, quo, sine duce, pervenire non Comme s'il disoit, que la chair n'est point capable poterat. Habebat enim David Legem, in qua quicquid d'une si haute sagesse, que de comprendre Dieu et sapientiae erat: ce qui est de Dieu, sinon qu'elle soit illuminée par retegi le sainct Esprit. Comme Iesus Christ testifioit à postulat, ut Legis ipsius mysteria consideret . Qua sainct Pierre, que c'estoit une revelation speciale de certe ubi Dieu son Pere, qu'il l'avoit peu cognoistre (Matth. non 16, 17). Quid spes neque tum praeterea? vocationis desiderari tamen locutione hominibus, Dei eo Illuminatos vestrae, potest, contentus, innuit, verbum etc. Ergo comprehensum oculos solem sibi exoriri elucet: verum terris, eos ne de volonté de chair, ne de volonté multum inde consequi, donec oculos vel dederit vel aperuerit ille ipse qui ideo pater luminum vocatur , quia ubicunque Spiritu suo non resplendet, omnia tenebris occupantur. Sic et Apostoli ab 2.2.20. Si nous avions pour resolu ce qui nous doit estre optimo sans doute, c'est que tout ce que nostre Seigneur quidem magistro rite et abunde edocti fuerant: nisi confere à ses eleus par l'Esprit de regeneration, tamen indigerent Spiritu veritatis qui eorum mentes defaut à nostre nature, nous n'aurions nulle matiere hac ipsa doctrina, quam ante audierant, erudiret , d'hesiter et douter en cest endroit. Car le peuple non illum expectare iuberentur. Si quod petimus a fidele parle en ceste maniere par la bouche du Deo, deesse nobis confitemur, et ipse in eo quod Prophete, Devers toy, Seigneur, est la fontaine de promittit, nostram arguit inopiam: nemo iam fateri vie: et en ta lumiere nous verrons clair (Ps. 36, dubitet, se tantum ad intelligenda Dei mysteria 10). Et sainct Paul tesmoigne que nul ne peut bien valere, quantum eius gratia fuerit illuminatus. Qui parler de Christ, sinon par le sainct Esprit (1 Cor. sibi plus intelligentiae tribuit, eo caecior est, quod 12, 3). Item, Iean Baptiste voyant la rudesse de ses caecitatem suam non agnoscit. disciples, s'escrie que nul ne peut rien comprendre, sinon qu'il luy soit donné du ciel (Iean 3, 27). Or par ce mot de Don, qu'il entende une revelation speciale, et non point une intelligence commune de nature, il appert bien en ce qu'il se compleind qu'il n'a rien profité entre ses disciples par tant de predications qu'il leur avoit fait de Christ: Ie voy bien, dit-il, que mes parolles n'ont nulle vertu à 2.2.22. instruire les hommes des choses divines, sinon que Restat tertium illud membrum, de cognoscenda Dieu les instruise par son Esprit. Pareillement vitae probe instituendae regula, quam vere operum Moyse reprochant au peuple son oubliance, noté iustitiae notitiam nuncupamus: quam vere operum quant et quant qu'il ne peut rien iustitiae mens mystere de Dieu, sinon que la grace luy soit donnée. humana esse aliquanto quam in superioribus acutior. Tes yeux, dit-il, ont veu des signes et miracles Siquidem testatur Apostolus, Gentes quae Legem non tresgrans, habent, dum Legis opera faciunt, sibi pro Lege esse, entendement pour comprendre, n'oreilles pour ouyr, ac ostendere opus Legis scriptum in cordibus suis, n'yeux pour voir (Deut. 29, 2). Qu'est-ce qu'il testimonium et exprimeroit davantage, s'il les appelloit Busches à cogitationibus inter se accusantibus, aut excusantibus considerer les oeuvres de Dieu? Pour ceste raison le coram iudicio Dei . Si Gentes naturaliter Legis Seigneur par son Prophete promet aux Israelites iustitiam habent mentibus suis insculptam, certe non pour dicemus eas in vitae ratione prorsus caecutire. Et entendement par lequel ils le cognoistront (Ier. 24, nihil est vulgatius, quam lege naturali (de qua istic 7): signifiant que l'entendement de l'homme ne peut Apostolus loquitur) hominem sufficienter ad rectam avoir davantage de prudence spirituelle, sinon entant vitae expendamus, qu'il est illuminé de luy. Cela mesme nous est quorsum indita hominibus haec Legis notitia fuerit: clairement; confermé par la bouche de Iesus Christ, tum protinus apparebit quousque illos ad rationis quand il dit que nul ne peut venir à luy, sinon qu'il veritatisque scopum deducat. Id quoque ex Pauli luy soit donné du Pere (Iean 6, 44). N'est-il pas verbis liquet, siquis dispositionem observet. Dixerat Tim paulo ante, eos qui in Lege peccaverunt, per Legem representée la clairté de la gloire d'iceluy (Hebr. iudicari: qui sine Lege peccaverunt, sine Lege perire. 1,3)? Il ne pouvoit donc mieux demonstrer quelle Hoc quia poterat absurdum videri, ut sine ullo iudicio est nostre capacité à cognoistre Dieu, qu'en disant praecedente Gentes pereant, continuo subiicit, suam que nous n'avons point d'yeux à contempler son illis conscientiam esse vice Legis: ideoque ad iustam image, quand elle nous est monstrée si evidemment. earum legis N'est-il pas aussi luy mesme descendu en terre naturalis est, ut reddatur homo inexcusabilis. Nec pour manifester aux hommes la volonté de son Pere male hoc modo definietur, Quod sit conscientiae (Iean agnitio, charge? Nous ne pouvons pas dire du contraire. Mais notitiam normam nuncupamus: illis institui. damnationem inter reddent Nos et videtur conscientia, vero sufficere. iustum ubi Finis iniustum ergo sufficienter et une age 1, le grace vive 18)? Seigneur ne singuliere, du N'ail Pere, pas en t'a qu'il entendre au point leur laquelle fidelement donné donnera nous executé est sa discernentis: ad tollendum praetextum, dum redarguuntur. Ea hominibus ignorantiae sa predication ne pouvoit de rien profiter, sinon ipsorum testimonio entant suo Esprit luy donnoit indulgentia, ut in malis perpetrandis libenter mentem donc ne vient à luy, qu'il n'ait esté enseigné du a peccati sensu, quoad licet, semper avertat. Qua Pere. Or le moyen de ceste instruction est, quand le ratione videtur impulsus fuisse Plato, ut existimaret sainct non eo merveilleuse, donne oreilles pour ouyr et esprit pour hypocrisis entendre. Pour confermer cela, nostre Seigneur Iesus tantum in tegendis vitiis proficeret, ut mens non sibi allegue une sentence d'Isaie, là où Dieu apres avoir male quum promis de restaurer son Eglise, dit que les fideles subterfugiens peccator impressum sibi boni et mali qu'il assemblera en icelle seront disciples de Dieu iudicium, illuc identidem retrahatur, nec connivere ita (Is. 54, 13)? S'il est là parlé d'une grace speciale permittatur quin cogatur, velit nolit, aliquando aperire que Dieu feit à ses eleus, il est à conclurre que oculos: falso dicitur, ipsum ignorantia sola peccare. ceste instruction qu'il promet donner, est autre que convenienter ignorantis dictum conscia esset foret, . si coram Id erga sainct interieurement ouverture au coeur des hommes. Nul nisi hominis le seipsum peccari est que quidem humana Deo. Sed ab Esprit par une vertu singuliere et celle qu'il donne indifferemment aux bons et aux mauvais. Il faut donc entendre que nul n'a entrée au royaume de Dieu, sinon que son entendement soit renouvellé par l'illumination du sainct Esprit. Mais sainct Paul parle encore plus clairement que tous les autres: lequel deduisant ceste matiere, apres avoir prononcé que la sagesse de l'homme est pleine de folie et vanité, fait une telle conclusion, que l'homme sensuel ne peut comprendre les choses qui sont de l'Esprit: que ce luy est folie, et qu'il n'y peut rien mordrel) (1 Cor. 2, 14). Qui est-ce qu'il appelle 2.2.23. Homme sensuel? assavoir celuy qui se fonde sur la Verius Themistius, qui intellectum in definitione lumiere de nature. Voila donc comment l'homme universali, seu rei essentia, rarissime falli docet: naturellement ne peut rien cognoistre des choses hallucinationem esse, quum ultra progreditur: nempe spirituelles. Si on demande la raison, ce n'est pas quum ad hypothesin descendit . Homicidium esse seulement pource qu'il n'en tient conte, mais que malum, si in genere quaeratur, nemo erit qui non quand il s'efforcera le plus fort du monde, encore affirmet: qui autem conspirat in mortem inimici, n'y peut-il nullement atteindre: pource qu'il les faut tanquam de re bona deliberat. Adulterium in genere discerner spirituellement, dit sainct Paul. En quoy il damnabit adulter: in suo privatim sibi blandietur. signifie qu'estans cachées à l'intelligence humaine, Haec est ignorantia, dum homo, ubi ad hypothesin elles sont esclaircies par la revelation de l'Esprit: ventum est, eius regulae obliviscitur quam in thesi tellement que toute la sagesse de Dieu n'est que nuper constituerat. De qua re elegantissime disserit folie à l'homme, iusques à ce qu'il soit illuminé par Augustinus in expositione primi versus Psalmi 57. grace. Or sainct Paul au paravant avoit eslevé par Quanquam ne istud quidem est perpetuum; sic enim dessus la veue, l'ouye et la capacité de nostre interdum flagitii turpitudo conscientiam urget, ut non entendement, la cognoissance des choses que Dieu a sibi imponens sub falsa boni imagine, sed sciens et preparées à ses serviteurs: et mesme avoit testifie volens in malum ruat. Ex quo affectu prodeunt istae que la sapience humaine est comme un voile qui voces, video meliora, proboque: Deteriora sequor . nous Quare mihi scitissime Aristoteles inter incontinentiam voulons-nous et Ubi sagesse de ce monde doit estre faite folie (1 Cor. incontinentia regnat, dicit per affectum perturbatum 1, 20): comme à la verité Dieu l'a voulu faire: et seu nous intemperantiam pa,qoj videtur particularem distinxisse. notitiam menti eripi, ne empesche luy de plus? bien contempler L'Apostre attribuerons une Dieu. prononce grande que subtilité, Que la par malum observet in suo facinore, quod generaliter in laquelle elle puisse penetrer à Dieu et à tous les similibus secrets de son royaume! Que ceste rage soit loin de cernit: poenitentiam ubi extemplo deferbuit succedere. perturbatio, Intemperantiam nous. autem non extingui aut frangi peccati sensu, sed contra obstinate in suscepta mali electione persistere. 2.2.24. 2.2.21. Porro quum iudicium universale audis in boni et Pourtant ce qu'il denie icy à l'homme, il l'attribue mali discrimine, ne sanum ubique et integrum esse à Dieu en un autre passage, priant à Dieu qu'il putes. Nam si in hunc tantum finem, iusti et iniusti donne delectu imbuta sunt corda hominum ne ignorantiae revelation (Ephes. 1, 17). Desia par ces mots il excusationem praetexant, minime necessarium est signifie que toute sagesse et revelation est don de veritatem in singulis cernere: sed satis superque est, Dieu. Que s'ensuit-il puis apres? Qu'il donne des eatenus intelligere, ne tergiversari queant quin teste yeux illuminez à leurs entendemens. Certes s'ils ont conscientia convicti iam nunc ad Dei tribunal horrere mestier de nouvelle illumination, ils sont aveugles incipiant. Et si rationem nostram volumus ad Dei d'eux-mesmes. Il adiouste consequemment, qu'il prie Legem exigere, exemplar, quae comperiemus perfectae quam aux Ephesiens esprit de sagesse et de est iustitiae cela, afin qu'ils sachent quelle est l'esperance de multis partibus leur vocation. Par cela il demonstre que caecutiat. Certe quae in prima tabula praecipua sunt, l'entendement humain n'est point capable d'une telle minime assequitur: qualia sunt, de fiducia in Deum, intelligence. Et ne faut point qu'un Pelagien babille de de icy, en disant que Dieu subvient à une telle stupidité nominis eius invocatione, de vero sabbathismo. Quae ou rudesse, quand il guide l'entendement de l'homme unquam anima, naturali sensu freta, subodorata est in par sa parolle, là où il ne pouvoit parvenir sans his et similibus positum esse legitimum Dei cultum? adresse. Oar David avoit la Loy, en laquelle estoit Nam quum volunt profani homines Deum colere, comprins tout ee qu'on peut desirer de sagesse: virtutis et iustitiae laude illi tribuenda, etiam si centies revocentur ab inanibus suis nugis, toutesfois n'estant point content de cela, il prioit semper tamen placere Deo illuc Negant quidem Dieu qu'il luy ouvrist les yeux, afin qu'il considerast accedat mentis les secrets de sa Loy (Ps. 119, 18). En quoy il synceritas; quo testantur aliquid se concipere de signifie, que quand la parolle de Dieu luit sur les spirituali Dei cultu, quem tamen falsis commentis hommes, elle est comme le soleil esclairant la terre: statim Lex mais que tout cela ne nous profite de gueres, persuaderi iusques à ce que Dieu nous ait donné, ou bien poterit. Dicamne praestare ulla perspicacia mentem, ouvert les yeux pour voir. Et pour ceste cause il est quae nec per se sapere, nec monitionibus auscultare appellé Pere des lumieres (Iacq. 1, 17): d'autant que valet? In secundae tabulae praeceptis aliquanto plus par tout où il ne reluit point par son Esprit, il n'y a habet inter que tenebres. Qu'ainsi soit, voila les Apostres qui homines societatis conservationem propius accedunt. avoyent esté deuement et suffisamment instruits du Quanquam pati meilleur Maistre qui soit, toutesfois il leur promet deprehenditur; excellentissimo enim cuique ingenio de leur envoyer l'Esprit de verité, pour les instruire absurdissimum est, iniquam ac nimis imperiosam en la doctrine qu'ils avoyent au paravant ouye (Iean dominationem ferre, siqua modo ratione depellere 14, 26). Si en demandant quelque chose à Dieu, queat. Nec aliud est iudicium humanae rationis, quam nous confessons qu'elle nous defaut, et si luy, en servilis esse abiectique animi patienter eam ferre: nous promettant quelque bien, denote que nous en rursum honesti ingenuique pectoris, excutere. Nec sommes vuides et desnuez, il nous faut confesser vero apud sans difficulté que nous avons autant de faculté à Philosophos. Atqui Dominus nimia ista ingenuitate entendre les mysteres de Dieu, qu'il nous en donne damnata, illam apud homines infamem patientiam suis en nous illuminant par sa grace. Celuy qui presume praescribit. d'avoir plus d'intelligence, est d'autant plus aveugle, sacrificia, pervertunt. praescribit, Nam verum esse intelligentiae: et quo hic iniuriarum observatione relabuntur. quicquid nunquam scilicet pro autem perspicientiam de illis ad deliquium ultio Omnino nisi civilis interdum vitio in eo ducitur universa nostram Legis fugit qu'il ne recognoit pas son aveuglement. concupiscentiae animadversio. Non enim adduci se sustinet animalis homo ut cupiditatum suarum morbos recognoscat. Ante suffocatur naturae lumen quam ad primum huius abyssi ingressum accedat. Nam dum philosophi pro vitiis notant immoderatos 2.2.22. Or il reste à parler du troisieme membre, animi motus, illos extantes et se crassioribus signis assavoir de cognoistre la reigle de bien ordonner exerentes intelligunt: quae autem placide titillant nostre vie: c'est à dire, de cognoistre la vraye animum prava desideria, nihili reputant. iustice des oeuvres. En quoy il semble advis que l'entendement humain ait quelque subtilité davantage, qu'és choses dessus recitées. Car l'Apostre tesmoigne, que les gens lesquels n'ont point de loy, sont loy à eux mesmes, et monstrent les oeuvres de la Loy estre escrites en leur coeur, en ce que leur conscience leur rend tesmoignage, et que leurs cogitations les accusent ou defendent devant le iugement de Dieu en ce qu'ils font (Rom. 2, 14). Or si les Gentils naturellement ont la iustice de Dieu imprimée en leur esprit, nous ne les dirons pas du tout aveuglez, quant est de savoir comment il faut 2.2.25. vivre. Et de fait c'est une chose vulgaire, que Quare, ut supra merito reprehensus est Plato l'homme est suffisamment instruit à la droite reigle quod omnia peccata ignorantiae imputarit, ita et de bien vivre par ceste loy naturelle don't parle eorum est repudianda opinio qui consultam malitiam l'Apostre. Toutesfois il nous faut considerer à quelle et intercedere fin ceste cognoissance de loy a esté donnée aux tradunt. Nimium enim experimur quoties labamur hommes: et lors il apparoistra iusques où elle nous cum obruitur peut conduire pour tendre au but de raison et verité. hallucinationum formis nostra ratio, tot erroribus est Cela nous peut estre notoire des parolles de sainct obnoxia, in tot impedimenta impingit, tot angustiis Paul, si nous considerons la procedure du passage. Il irretitur, ut plurimum a certa directione absit. Quam avoit dit un peu devant, que ceux qui ont peché vero vitae sous la Loy, seront iugez par la Loy: et que ceux partibus, Paulus ostendit, dum negat nos idoneos qui qui ont peché sans la Loy, periront sans la Loy. cogitemus ex nobis quippiam, tanquam ex nobis . Pource Non de voluntate loquitur aut affectu: sed hoc desraisonnable, assavoir quoque adimit nobis, ne putemus in mentem venire ignorans, avoir nobis posse quomodo rite quippiam agendum sit. perissent: incontinent il adiouste que leur conscience Itane depravata est omnis industria, perspicientia, leur peut servir de loy, pourtant qu'elle suffit pour intelligentia, cura, ut rectum nihil coram Domino les iustement condamner. La fin donc de la loy excogitare aut meditari queat? Nobis nimirum qui naturelle rationis dotem pourtant nous la pourrons ainsi definir proprement, reputamus) aegre patimur spoliari, durum id nimis Que c'est un sentiment de la conscience, par lequel videtur: Spiritui autem sancto aequissimum, qui novit elle discerne entre le bien et le mal suffisamment, omnes cogitationes sapientum vanas esse, et qui pour oster à, l'homme couverture d'ignorance, entant clare cordis qu'il est redargué par son tesmoignage mesme. Il y tantummodo malum . Si quicquid ingenium nostrum a une telle inclination en l'homme de se flatter, qu'il concipit, agitat, instituit, molitur, semper malum est, appete qui in mentem nobis veniat instituere quod Deo possible, placeat, cui sola sanctitas et iustitia accepta est? Ita cognoissance de son peché. Ce qui a meu Platon videre se (comme il semble) à, dire que nous ne pechons Huius sinon par ignorance. Cela eust esté bien dit à, luy, imbecillitatis sibi conscius erat David, quum petebat si l'hypocrisie de l'homme pouvoit faire en couvrant sibi recte ses vices, que la conscience cependant ne fust point discenda . Innuit enim, suum ingenium nequaquam poursuyvie du iugement de Dieu: mais puis qu'ainsi sufficere, qui novum obtingere sibi cupit. Neque id est que le pecheur declinant de la discretion du bien semel facit: sed in uno Psalmo decies fere repetit et du mal qu'il a en son coeur, y est à chacune fois eandem subindicat retiré par force, et ne peut tellement fermer les quanta ad petendum necessitate urgeatur. Et quod yeux, qu'il ne soit contraint, vueille-il ou non, de ille les ouvrir aucunesfois, c'est une chose fausse de pravitatem bona nihili in omnibus nostra sit pronuntiat, est, vertat, dari sibi omne vanitati precationem. petit, Tot in figmentum humani rationem, misere ad cunctis pretiosissimam nostrae intellectum uni Domino (quam mentis esse intentione. coram acumine peccatis obnoxiam. mandata Qua Paulus quoquo Domini repetitione communiter Ecclesiis precari solet. Non cessamus, inquit, orare pro vobis que ce sans est dernier de tousiours de poinct que les aucune rendre povres lumiere l'homme volontiers, destourner sembloit son dire qu'on peche par ignorance. tant advis peuples de verité, inexcusable: qu'il luy entendement de est la et postulare ut impleamini agnitione Dei in omni prudentia et intelligentia spirituali, ut ambuletis digne Deo, etc. . Quoties autem eam rem Dei beneficium facit, meminerimus eum simul testari, non esse in hominis facultate positam. Adeo autem hunc rationis defectum ad Augustinus, intelligenda ut non quae minus Dei sunt necessariam agnovit mentibus 2.2.23. illuminationis gratiam putet, quam oculis solis lucem. Themistius donc, qui est un autre Philosophe, dit Nec eo contentus, correctionem subiicit, quod oculos plus vray, enseignant que l'entendement de l'homme ipsi aperimus ad cernendam lucem: mentis autem ne s'abuse gueres souvent en consideration generale, oculi, nisi a Domino aperiantur, clausi manent . mais qu'il se trompe en considerant particulierement Neque uno tantum die illuminari mentes nostras ce qui concerne sa personne. Exemples : Qu'on docet Scriptura, ut deinde per se videant: quia ad demande en general si homicide est mauvais, il n'y continuos progressus et incrementa pertinet quod aura nul qui ne dise qu'ouy: neantmoins celuy qui nuper adduxi ex Paulo. Et hoc diserte exprimit machine la mort à son ennemy, en delibere comme David, his verbis, In toto corde meo exquisivi te, ne d'une errare me facias a mandatis tuis . Nam quum condamnera paillardise en general: cependant il se regenitus esset, adeoque non vulgariter profecisset flattera en sa paillardise. Voila donc en quoy gist in vera pietate, fatetur tamen assidua directione se l'ignorance, c'est quand l'homme apres avoir assis un opus habere in singula momenta, ne a scientia qua bon praeditus est declinet. Itaque alibi rectum spiritum, personne avec la chose, oublie la reigle qu'il suyvoit quem sua culpa perdiderat, innovari petit : quia au eiusdem Dei est, quod initio dederat, ablatum nobis soy-mesme. De laquelle matiere sainct Augustin ad tempus restituere. traite fort bien en l'exposition du premier verset du bonne chose. iugement Pareillement universel, paravant, pendant un adultere enveloppant qu'il n'avoit puis esgard sa à Pseaume cinquanteseptieme. Combien que le dire de Themistius ne soit point universel: car aucunesfois la turpitude du malefice presse de si pres la conscience du pecheur, qu'il ne tombe point par ce qu'il se deçoyve sous fausse imagination de bien, mais sciemment et volontairement il s'adonne au mal. De ceste affection procedent les sentences que nous voyons és livres des Payens, Ie voy le meilleur, et Pappreuve: mais ie ne laisse pas de suyvre le pire: et autres semblables. Pour oster tout scrupule distinction de ceste en intemperance: question, Aristote Là où il entre y a une bonne incontinence incontinence regne, et dit-il, l'intelligence particuliere de bien et de mal est ostée à l'homme par sa concupiscence desordonnée, entant 2.2.26. Examinanda qu'il ne recognoit point en son peché le mal qu'il nunc voluntas, in qua praecipue condamne generalement en tous autres : mais apres arbitrii libertas vertitur; quandoquidem magis huius que sa cupidité ne l'aveugle plus, la penitence vient esse electionem, quam intellectus, ante visum est. au lieu, qui luy fait cognoistre. Principio, nequid ad humanae voluntatis rectitudinem une maladie plus dangereuse: c'est quand l'homme pertinere voyant qu'il fait mal, ne desisté pas pourtant, mais publico videatur quod consensu a Philosophis receptum est, traditum, omnia naturali Intemperance est poursuit tousiours obstinément son mauvais vouloir. instinctu bonum appetere: observemus, liberi arbitrii vim non considerandam in eiusmodi appetitu qui magis ab essentiae deliberatione inclinatione proficiscitur. 2.2.24. Or quand nous oyons qu'il y a un iugement fatentur nullam esse liberi arbitrii actionem nisi dum universel en l'homme à discerner le bien et le mal, se ratio vertit ad opposita; quo intelligunt, oportere il ne nous faut estimer qu'il soit du tout sain et appetitus entier. tale et mentis scholastici obiectum Nam quam esse quod electioni Car si l'entendement des hommes a la subiaceat: et deliberationem praeire, quae electioni discretion de bien et de mal, seulement à ce qu'ils viam sternat. Et sane si respicias quale sit istud ne puissent pretendre excuse d'ignorance, il n'est ia naturale boni in homine desiderium, invenies illi cum necessité que la verité leur soit notoire en chacun belluis esse commune. Siquidem et illae bene sibi poinct: mais il suffit qu'ils la cognoissent iusques là, esse cupiunt: et ubi species boni, quae sensum de ne pouvoir tergiverser sans estre conveincus du moveat, apparet, eo sequuntur. Homo vero, nec id tesmoignage de leur conscience, et que desia ils quod commencent à estre espouvantez du throne de Dieu. vere sibi bonum sit, pro naturae suae immortalis excellentia, ratione deligit, ut id studio Et persequatur: nec rationem adhibet in consilium, nec intelligence de iustice nous avons selon la loy de mentem intendit: sed sine ratione, sine consilio, Dieu, laquelle est un patron de parfaite iustice, nous naturae inclinationem, instar pecudis, sequitur. Nihil trouverons en combien de façons elle est aveugle. ergo hoc ad arbitrii libertatem, an homo sensu Certes elle ne cognoit nullement ce qui est le naturae hoc principal en la premiere Table, comme de mettre requiritur, ut bonum recta ratione diiudicet, cognitum nostre fiance en Dieu, et luy donner la louange de eligat, vertu et iustice: d'invoquer son Nom et observer son ad bonum electum appetendum persequatur. feratur: Ac necui sed scrupulus de faict, si nous voulons examiner quelle inhaereat, advertendus est duplex paralogismus. Nam repos. et appetitus hic non proprius voluntatis motus, sed naturel a iamais, ie ne dy pas cognu, mais imaginé naturalis ou flairé que le vray honneur et service dc Dieu gist inclinatio: et bonum, non virtutis aut Quel entendement humain par son sens iustitiae appellatur, sed conditionis: ut scilicet homo en bene honorer Dieu, combien qu'on les retire cent mille habeat. Denique ut maxime appetat homo ces choses? Car quand les iniques veulent assequi quod bonum est, non tamen sequitur; sicuti fois nemo est cui non grata sit aeterna beatitudo, ad retombent quam tamen nemo nisi Spiritus impulsu aspirat. sacrifices ne plaisent point à Dieu, sinon que la Quando igitur nihil ad probandam arbitrii libertatem pureté de coeur y soit coniointe: et en cela ils facit naturale hominibus bene habendi desiderium, tesmoignent qu'ils conçoyvent ie ne say quoy du non magis scilicet quam in metallis et lapidibus, ad service essentiae suae perfectionem inclinans affectio: in falsifìent aliis consideremus, sitne penitus ita omni ex parte Pourronsnous louer un entendement, lequel ne peut vitiata corruptaque voluntas, ut nihil nisi malum de de leurs folles tousiours. spirituel tantost soymesme de fantasies, Ils diront Dieu, apres comprendre lequel par toutesfois bien il que neantmoins leurs n'escouter y les ils illusions. bonnes generat: an particulam aliquam illaesam retineat, unde nascantur bona desideria. admonitions? Or l'entendement humain a esté tel en cest endroit. Nous appercevons donc qu'il est du tout stupide. Quant est des preceptes de la seconde Table, il y a quelque petit plus d'intelligence, d'autant qu'ils approchent plus à la vie humaine et civile: combien qu'il defaut mesmes aucunesfois en ceste partie. Il semble advis aux plus excellens esprits estre une chose absurde de tollererune superiorité trop dure, quand on la peut repousser en quelque maniere que ce soit. Et n'y peut avoir autre iugement 2.2.27. faire Qui primae Dei gratiae tribuunt ut efficaciter velimus, e converso innuere videntur, inesse à en la raison humaine, sinon que c'est à un patiemment repousser coeur failly et abbatu, de porter une telle superiorité: et que de c'est fait honnestement et la virilement: facultatem animae ultro ad bonum aspirandi, sed mesmes entre les Philosophes la vengeance n'est pas imbecilliorem tenue quam quae in solidum affectum pour vice. Au contraire, le Seigneur emergere aut conatum excitare possit. Nec dubium condamnant ceste trop grande magnanimité de coeur, quin commande aux siens la patience que les hommes hanc opinionem, ab Origene et veterum quibusdam sumptam, Scholastici communiter amplexi condamnent sint: quando solent hominem in puris, ut loquuntur, entendement est aussi si aveuglé en ce poinct de la naturalibus reputare qualem describit Apostolus his loy de Dieu, qu'il ne peut cognoistre le mal de sa verbis, Non quod volo bonum, hoc facio: sed quod concupiscence. Car l'homme sensuel ne peut estre nolo malum, hoc ago. Velle adiacet mihi, perficere mené à cela, de recognoistre sa maladie interieure: autem modo et la clairté de sa nature est sufíbquée devant qu'il Paulus, puisse approcher de l'entrée de son abysme. Car non invertitur invenio tota, . Sed quam perperam illic hoc exequitur et vituperent. Davantage, nostre disputatio. Tractat enim de lucta Christiana (quam quand brevius attingit ad Galatas quam fideles in conflictu immoderez de nostre coeur, ils entendent de ceux carnis et spiritus in se perpetuo sentiunt. Porro qui apparuissent par signes visibles. Quant est des Spiritus non a natura est, sed a regeneratione. Loqui mauvais autem Apostolum de regeneratis inde constat, quod secrettement, ils les reputent pour neant. les Philosophes desirs qui parlent incitent des le mouvemens coeur plus ubi dixerat in se bonum nullum habitare, subnectit expositionem, quod intelligat de carne sua. Ideoque negat se esse qui malum faciat, sed peccatum in se inhabitans. Quid sibi vult ista correctio, In me, hoc est in carne mea? Nempe acsi in hunc modum loqueretur, Non habitat in me bonum a me ipso: nam in carne mea nihil boni reperire est. Hinc sequitur 2.2.25. illa species excusationis, Non facio malum ipse, sed Pourtant, comme Platon a icy dessus esté à bon quod habitat in me peccatum; quae solis regeneratis droit repris en ce qu'il impute tous pechez à. competit, bonum ignorance, ainsi il nous faut reietter l'opinion de tendunt. Iam vero quae subiicitur conclusio totum ceux qui pensent qu'en tous pechez il y ait une qui praecipua animae parte ad hoc liquido declarat. Legi malice deliherée. Oar nous experimentons plus qu'il secundum interiorem hominem: video autem aliam ne seroit mestier combien nous faillons souvent avec legem in membris meis, repugnantem legi mentis nostre meae . Quis in se tale dissidium habeat, nisi qui intelligence est enveloppée en tant de manieres de Spiritu suae folles resveries pour nous abuser, et est suiette à sermonem tant d'erreurs, et s'achoppe à tant d'empeschemens, illum de hominis natura aliquando haberi putasset, et si souvent tombe en perplexité, qu'elle est bien interpretationem male loin de nous guider certainement. Certes sainct Paul congruentem, retractavit . Et vero si illud recipimus, monstre combien elle est infirme pour nous conduire homines en Dei circunfert? Condelector, regeneratus, Proinde sine reliquias Augustinus, suam, gratia inquit, quum tanquam habere carnis falsam quamlibet et pusillos, bonne toute intention. nostre Car nostre vie, quand ne sommes il raison dit et que de idoines de aliquos tamen ad bonum motus, quid respondebimus nous-mesmes Apostolo, neganti vel ad cogitandum aliquid nos esse penser quelque chose comme de nous (2 Cor. 3, 5). idoneos ? Quid Domino per Mosen pronuntianti, omne Il ne parle point de la volonté ou affection, mais il figmentum humani cordis tantummodo malum esse ? nous oste aussi toute bonne pensée, c'est qu'il ne Quum ergo falsa loci unius sententia impegerint, non nous peut pas venir en l'entendement que c'est qui est quod eorum sententiam moremur. Potius valeat est bon de faire. Comment donc, dira quelcun, toute hoc Christi, Qui facit peccatum, servum esse peccati. nostre industrie, sagesse, cognoissance et solicitude Peccatores sumus omnes natura: itaque sub peccati est-elle tellement depravée, que nous ne puissions iugo detinemur. Quod si totus homo peccati imperio rien penser ne mediter de bon devant Dieu? Ie subiacet, ipsam certe voluntatem, quae praecipua est confesse que cela nous semble bien dur, entant qu'il eius sedes, arctissimis vinculis constringi necesse nous fasche grandement qu'on nous despouille de est. Nec vero aliter constaret illud Pauli, Deum esse prudence et sagesse, laquelle nous pensons estre qui voluntas nostre principal ornement et le plus precieux : mais praecederet Spiritus gratiam. Facessat igitur quicquid il semble advis tres-equitable au sainct Esprit, de etsi lequel cognoist toutes les cogitations du monde estre interdum petunt fideles cor sibi formari ad Legis Dei vaines, et prononce clairement tout ce que peut obsequium (sicuti David pluribus locis) notandum forger le coeur humain estre du tout mauvais (Ps. tamen est hoc quoque precandi desiderium a Deo 94, 11; Gen. 6, 3; 8, 21). Si tout ce que conçoit, esse: quod ex eius verbis colligere licet; nam quum agite, delibere et machine nostre entendement est optet in se cor mundum creari , certe creationis tousiours mauvais, comment viendroit-il en pensée' initium sibi non arrogat. Ideo apud nos potius valeat de deliberer chose qui plaise à Dieu, auquel il n'y a illud omnibus: rien d'agreable que iustice et saincteté? Ainsi on Quomodo? peut voir que la raison de nostre entendement de Confitere ista omnia a Deo quicquid boni habes esse quelque costé qu'elle se tourne, est purement suiette ab ipso: a te, quicquid est mali. Et Paulo post, à vanité. Ce que recognoissoit David en soy-mesme, Nostrum nihil nisi peccatum . quand il demandoit qu'entendement luy fust donné de velle in nobis praeparatione Augustini, praeveni et tu operatur multi , nugati Praevenit aliquando te siqua sunt: Deus eius quia in iram. nous pas Dieu, pour apprendre droitement ses preceptes (Ps. 119, 34). Car celuy qui desire nouvel entendement, signifie que le sien n'est pas suffisant. Et n'est pas seulement une fois qu'il parle ainsi, mais il reiteré quasi dix fois ceste priere en un mesme Pseaume. Par laquelle repetition il denote combien il est pressé de grande necessité à requerir cela de Dieu. Et ce que David prie pour soy, sainct Paul le demande communement pour les Eglises: Nous ne cessons, dit-il, de requerir à Dieu qu'il vous remplisse de sa cognoissance en toute prudence et intelligence spirituelle, afin que vous cheminiez comme il appartient (Phil. 1, 4; Col. 1, 9). Or toutes fois et quantes qu'il monstre que cela est un benefice de Dieu, c'est autant que s'il protestoit qu'il ne gist pas en la faculté humaine. Sainct Augustin a tellement cognu ce defaut de nostre raison à, 2.3. Ex corrupta hominis natura nihil nisi damnabile entendre les choses qui sont de Dieu, qu'il confesse prodire. la grace du sainct Esprit pour nous illuminer n'estre pas moins necessaire à nostre entendement, qu'est la 2.3.1. clairté Sed melius homo utraque parte cognosci non du contentant soleil point à nos de cela, yeux. il Mesmes adiouste ne que se nous potest, quam si cum suis elogiis in medium prodeat, ouvrons bien nos yeux corporels pour recevoir la quibus a Scriptura insignitur. Si totus depingitur his lumiere, mais que les yeux de nostre entendement Christi verbis, Quod natum est ex carne, caro est demeurent fermez, sinon que nostre Seigneur les (ut evincere promptum est) valde miserum esse ouvre. animal teste seulement que nos esprits soyent illuminez pour un est iour, à ce que puis apres ils voyent d'eux-mesmes. adversus Deum, eoque Legi Dei nec subditur, nec Car ce que i'ay n'agueres allegué de sainct Paul, subdi potest . Itane est perversa caro, ut toto suo appartient affectu simultatem adversus Deum exerceat? ut cum l'accroissement de leur foy. Ce que David exprime Legis divinae iustitia consentire nequeat? ut nihil clairement par ces mots, Ie t'ay cherché de tout denique parere queat, nisi mortis materiam? Nunc mon coeur, ne me laisse point esgarer de tes fac in hominis natura nihil esse nisi carnem: et inde commandemens (Ps. 119, 10). Car comme ainsi soit quippiam, si potes, boni elice. At Carnis vocabulum qu'il fust regeneré, et qu'il eust profité par dessus ad sensualem pertinet tantum, non ad superiorem les autres en la crainte de Dieu, si confesse-il qu'il animae partem. Id vero ex verbis et Christi et a besoin d'adresse nouvelle à chacune minute, à ce Apostoli abunde refellitur. Argumentum est Domini, qu'il ne decliné point de la science qui luy a esté oportere hominem renasci: quia caro est . Non donnée. En un autre lieu il prie que le droit esprit secundum corpus renasci praecipit. Anima autem non qu'il avoit perdu par sa coulpe luy soit renouvellé renascitur, si corrigatur aliqua eius portio: sed ubi (Ps. 51, 12): pource que c'est le propre de Dieu de tota renovatur. Idque confirmat utroque loco posita nous rendre ce qu'il nous oste pour un temps, antithesis; sic enim carni comparatur Spiritus, ut comme de le nous donner au commencement. convincitur. Apostolo, mors est: Affectus enim quandoquidem carnis, inimicitia nihil relinquatur medium. Ergo quicquid non est spirituale in homine, secundum eam rationem dicitur carneum. Nihil autem habemus Spiritus, nisi per Outreplus, au train l'Escriture continuel n'enseigne des fideles, pas et à regenerationem. Est igitur caro quicquid habemus a natura. Verum de ea re siqua alias posset esse 2.2.26. dubitatio, ea nobis a Paulo tollitur: ubi descripto veteri homine, esse laquelle gist la liberté, si aucune y en a en l'homme concupiscentiis erroris, iubet nos renovari spiritu : car nous avons veu que l'election appartient à mentis nostrae . Vides eum non ponere illicitas ac icelle plus qu'à l'entendement. Pour le premier, afin pravas cupiditates in parte sensitiva modo, sed in qu'il ipsa etiam quem mente: renovationem. Et dixerat atque sane corruptum Il nous faut maintenant examiner la volonté, en ideo eam ne semble que ce qui a esté eius exigere Philosophes humanae naturae approuver quelque droiture estre en la et receu communement, dit serve des pour volonté imaginem Paulo ante depinxerat, quae nulla in parte humaine, nos non corruptos ac perversos esse ostenderet. naturellement le bien: il nous faut noter que la vertu Nam quod Gentes omnes scribit ambulare in vanitate du franc-arbitre ne doit pas estre considerée en un mentis suae, obtenebratas esse intelligentia, alienatas tel appetit, qui procede plustost d'inclination de a vita Dei, propter ignorantiam quae in ipsis est, et nature, caecitatem cordis sui : minime est dubium quin theologiens Scolastiques mesmes confessent qu'il n'y competat ad a nulle action du franc-arbitre, sinon là où la raison iustitiae regarde d'une part et d'autre. Par laquelle sentence in rectitudinem nondum eos suae reformavit. omnes tum quos Dominus sapientiae, deliberation. appetent Car les qu'il soit soumis à chois, et la deliberation devoir non ita didicerint Christum. Siquidem ex istis verbis preceder pour donner lieu à eslire. Et de fait, si colligimus, Christi gratiam unicum esse remedium nous reputons quel est ce desir naturel de bien en quo ab illa caecitate et malis inde consequentibus l'homme, nous trouverons qu'il luy est commun avec liberemur. Nam et ita de regno Christi vaticinatus les bestes brutes. Car elles desirent toutes leur erat Iesaias, quum Dominum Ecclesiae suae fore in profit, et quand il y a quelque apparence de bien qui lucem touche leur sens, elles le suyvent. Or l'homme en cest appetit naturel ne discerne point par raison, lucem selon l'excellence de sa nature immortelle, ce qu'il testetur: extra Ecclesiam certe nonnisi tenebras et doit chercher, et ne le considere pas en vraye caecitatem relinquit. Non recensebo sigillatim quae in prudence: mais sans raison et sans conseil il suit le hominis vanitatem passim, in Psalmis praesertim et mouvement de sa nature comme une beste. Cela Prophetis, habentur. Magnum est quod scribit David, n'appartient donc de rien au franc-arbitre, assavoir Si cum vanitate appendatur, ipsa fore vaniorem . si Gravi telo confoditur eius ingenium, quum omnes appeter le bien : mais il faudroit qu'il le discernast quae inde prodeunt cogitationes, ut stultae, frivolae, par droite raison: l'ayant cogneu, qu'il l'esleust: et insanae, perversae, irridentur. l'ayant esleu, qu'il le poursuyvist. Et afin d'oster in sola terram, Ecclesia et caligo interim . Quum obtegerent quum fit certaine choses comparatione mox adiuncta: ubi fideles admonet quod promitteret: clarius de toutes ils entendent l'obiecfc de l'appetit devoir estre tel, tenebrae etiam que que ex sempiternam Quod tum c'est exorituram populos Dei l'homme est incité d'un sentiment naturel à toute difficulté, il nous faut noter qu'il y a deux poincts où on s'abuse en cest endroit. Car en ce dire commun, le nom d'Appetit n'est pas prins pour le propre mouvement de la volonté, mais pour une inclination naturelle. Secondement, le nom de Bien n'est pas prins pour iustice et vertu, mais c'est que toutes creatures appetent d'estre à leur aise selon que leur nature porte. Et encores que l'homme appetast tant et plus d'obtenir ce qui luy est bon: il ne le suyt point, et ne s'applique point à le chercher. Car combien qu'il n'y ait nul qui ne desire la felicité eternelle, toutesfois nul n'y aspire, iusques à ce qu'il y soit poussé par le sainct Esprit. Puis donc qu'ainsi est que ce desir naturel n'a nulle 2.3.2. importance Nihilo ait liberté en creatures insensibles de tendre à la perfection de Sed quia brevitati studeo, contentus ero uno tantum leur nature, ne sert de rien pour monstrer qu'il y ait loco: qui tamen lucidissimi speculi instar futurus sit, quelque liberté : il nous faut maintenant considerer in quo totam naturae nostrae imaginem intueamur. aux autres choses si la volonté de l'homme est Apostolus enim, dum humani generis arrogantiam tellement du tout corrompue et viciée, qu'elle ne vult deiicere, his testimoniis agit, Quod non est puisse engendrer que mal: ou bien, s'il y en a iustus quisquam, non est intelligens, aut requirens quelque portion entiere, dont procedent quelques Deum. Omnes declinaverunt, simul inutiles facti sunt: bons desirs. faciat condemnatio, y fraudulentum dicitur prae omni re et perversum . qui cordis qu'il l'homme, non plus que l'inclination qu'ont toutes est est prouver quum non levior pour bonum, ne unus quidem. Sepulchrum patens est guttur eorum, linguis suis dolose agunt, venenum aspidum sub labiis eorum. Quorum os maledictione plenum, et amaritudine: 2.2.27. quorum veloces pedes in viis quorum contritio et Ceux qui attribuent à la premiere grace de Dieu, infoelicitas: quibus prae oculis non est timor Dei . que nous puissions vouloir avec efficace, semblent His in advis signifier par leurs parolles qu'il y a quelque universam filiorum Adam nationem invehitur. Neque faculté en l'ame pour aspirer volontairement au bien: in mores mais qu'elle est si imbecille qu'elle ne peut venir naturae iusques à une ferme affection, ou esmouvoir l'homme corruptionem. Siquidem propositum illi est eo loco à s'efforcer. Et n'y a point de doute que les non simpliciter homines obiurgare, quo resipiscant: Scolastiques sed opinion, comme elle leur estoit baillée d'Origene et fulminibus unius aut declamat: certos seculi accusat potius qua homines, depravatos perpetuam ineluctabili calamitate omnes n'ayent communement suyvi ceste possint nisi aucuns des anciens, veu que quand ils considerent quia probari non l'homme en sa pure nature, ils le descrivent selon poterat nisi de clade et exitio naturae constitisset: les parolles de sainct Paul : Ie ne fay pas le bien protulit haec testimonia, quibus plusquam perditam que ie veux, mais fay le mal que ie ne veux point: esse naturam nostram convincitur. Maneat ergo hoc, I'ay bien le vouloir, mais le parfaire me defaut non pravae duntaxat consuetudinis vitio tales esse (Rom. homines quales hic describuntur, sed naturae quoque pervertissent toute la dispute laquelle sainct Paul pravitate: quando non aliter stare potest Apostoli poursuit en ce passage-là. Car il traite de la luitte argumentatio, Nullam esse homini salutem nisi a Chrestienne, laquelle il touche plus brievement aux Domini misericordia: quia in se perditus est et Galatiens: Dei emergere sed non misericordia e in alterius sed docere oppressos, non eruantur. Id 7, 15. 19). c'est Or que en les ceste maniere fideles ils sentent deploratus. Non in approbanda perpetuellement en eux un combat de l'esprit et de necui videantur la chair (Gal. 5, 17). Or ils n'ont point l'esprit de intempestive usurpata. Perinde agam acsi a Paulo nature, mais par la regeneration. Qu'il parle de ceux primum haec dicta forent, non e Prophetis desumpta. qui sont regenerez, il appert de ce qu'ayant dit qu'il Initio adimit homini iustitiam, id est integritatem et n'habitoit puritatem: deinde intelligentiam. Intelligentiae autem exposition, qu'il entend cela de sa chair: et pourtant defectum arguit apostasia a Deo: quem requirere, il nie que ce soit luy qui face mal, mais que c'est le primus est sapientiae gradus; illud autem necesse peché habitant en luy. Qu'est-ce que signifie cela, est iis evenire qui a Deo defecerunt. Subnectit, En moy, c'est à dire en ma chair? Certes c'est omnes declinasse et quasi putridos esse redditos: autant comme s'il disoit, Il n'habite nul bien en moy nullum esse qui faciat bonum: tum flagitia, quibus de moy-mesme, veu qu'on ne sauroit rien trouver singula sua membra contaminant qui in nequitiam de bon en ma chair. De là s'ensuit ceste maniere semel soluti sunt, adiungit. Postremo timore Dei d'excuse, Ce ne suis-ie pas qui fay le mal, mais le vacuos testatur, ad cuius regulam gressus nostri peché habitant en moy: laquelle compete seulement dirigi debuerant. Si istae sunt haereditariae humani aux fideles, qui s'efforcent au bien quant à la generis dotes, frustra in natura nostra aliquid boni principale partie requiritur. conclusion qui testimoniorum hic laborabo applicatione, Equidem fateor non omnia haec in aucun bien de en soy, leur s'ensuit il ame. adiouste pour Davantage, demonstre cela la tout unoquoque homine flagitia emergere: inficiari tamen clairement. Ie me delecte, dit-il, en la loy de Dieu, non licet quin Hydra ista in singulorum pectoribus selon l'homme interieur, mais ie voy une autre loy lateat. Nam ut corpus, dum iam morbi causam et en mes membres repugnante à la loy de mon materiam entendement (Rom. 7, 20 s.). Qui est-ce qui auroit inclusam in se fovet, etiamsi nondum ferveat dolor, non dicetur sanum: ita nec anima, dum un talibus regeneré de l'esprit de Dieu, porte tousiours des vitiorum quanquam non morbis per scatet, omnia sana quadrat censebitur; similitudo. tel combat en soy, sinon celuy qui estant In reliques de sa chair? Pourtant sainct Augustin ayant corpore enim quamlibet morbido vigor vitae superest: pris quelque fois ce passage, de la nature de anima vero isto exitiali gurgite immersa, non ex l'homme, a depuis retracté son exposition comme vitiis modo laborat, sed omni bono prorsus vacua fausse et mal convenante. Et de fait, si nous est. concedons cela, que l'homme ait le moindre mouvement du monde à bien, sans la grace de Dieu, que respondrons-nous à l'Apostre, lequel nie que nous soyons idoines seulement à penser quelque chose de bien (2 Cor. 3, 5)? Que respondronsnous au Seigneur, lequel denonce par Moyse, que tout ce que forge le coeur humain est entierement pervers (Gen. 8, 21)? Puis donc qu'ils se sont abusez par mauvaise intelligence d'un passage, il ne nous faut ia arrester 2.3.3. à leur fantasie. Plustost il nous faut recevoir ce que dit Christ, c'est que quiconque fait Eadem fere quae prius soluta est quaestio, ex peché, est serf de peché (Iean 8, 34). Or nous integro nobis surgit. Omnibus enim seculis extiterunt sommes tous pecheurs de nature, il s'ensuit donc aliqui, qui natura duce ad virtutem tota vita intenti que nous sommes sous le ioug de peché. Or si tout essent. eorum l'homme est detenu en la servitude de peché, il est moribus notari possint: ipso tamen honestatis studio necessaire que la volonté, laquelle est la principale documentum ediderunt nonnihil fuisse in natura sua partie puritatis. Quid pretii habeant coram Deo huiusmodi trèsfermes liens. Aussi le dire de sainct Paul, c'est virtutes, tametsi plenius edisseremus ubi agetur de que Dieu fait en nous le vouloir (Phil. 2, 13), ne operum meritis, dicendum tamen est hoc quoque consisteroit pas, s'il y avoit quelque volonté qui loco, quatenus ad praesentis argumenti explicationem precedast la grace du sainct Esprit: et ainsi que tout necesse est. Exempla igitur ista monere nos videntur ce qu'aucuns ont babillé de nous preparer au bien, ne hominis naturam in totum vitiosam putemus: quod soit mis bas. Car combien que les fideles demandent eius instinctu quidam non modo eximiis facinoribus quelque fois à Dieu que leurs coeurs soyent disposez excelluerunt, sed perpetuo tenore vitae honestissime pour obeir à sa Loy (comme David ea plusieurs se gesserunt. Sed hic succurrere nobis debet, inter passages) toutesfois il est à noter que ce desir illam naturae corruptionem esse nonnullum gratiae mesme de prier est de Dieu (Ps. 119; Ps. 51, 12). Dei locum, non quae illam purget, sed intus cohibeat. Ce qu'on peut recueillir des mots de David: car en Nam si singulorum animos laxis habenis Dominus in desirant que Dieu luy crée un coeur nouveau, il ne libidines quaslibet exultare permitteret, nemo haud s'attribue pas le commencement de telle creation. dubie esset qui non reipsa fidem faceret verissime Parquoy in universam Augustin, Dieu t'a prevenu en toutes choses, previen naturam damnat Paulus. Quid enim? Tene eorum quelque fois son ire. Et comment? Confesse que tu numero sanguinem as toutes ces choses de luy, que de luy est venu effundendum veloces, manus rapinis et homicidiis tout ce que tu as de bien, et que ton mal est de foedatae, toy. Puis il conclud en un mot, Nous n'avons rien se Neque moror competere eximas si omnia quorum guttura multi lapsus mala quibus pedes sepulchris in ad patentibus similia, linguae fraudulentae, venenata labia , opera inutilia, d'iceluy, soit recevons estreánte plustost le et enserrée dire de de sainct nostre que le peché. iniqua, putrida, lethalia: quorum animus sine Deo, quorum intima pravitates, quorum oculi ad insidias, animi ad insultandum elati, omnes denique partes ad infinita flagitia concinnatae? Si omnibus eiusmodi portentis obnoxia (quemadmodum est audacter unaquaeque pronuntiat anima Apostolus) videmus certe quid futurum sit si Dominus humanam libidinem pro sua inclinatione vagari sinat; nulla est rabiosa bellua quae tam praecipitanter feratur: nullum est quamlibet rapidum ac violentum flumen, cuius 2.3. Que la nature de l'homme corrompue ne produit adeo impetuosa sit exundatio. In electis suis morbos rien qui ne merite condamnation. istos curat Dominus, eo quem mox exponemus modo: in aliis, iniecto fraeno duntaxat coercet, tantum ne ebulliant, quatenus ad Mais l'homme ne peut estre mieux cogneu selon conservandam rerum universitatem. Hinc alii pudore, l'une et l'autre partie de l'ame, que quand nous luy alii legum metu retinentur ne in multa foeditatis aurons genera prorumpant, utcunque suam magna ex parte l'Escriture. Si tout l'homme nous est descrit en ces impuritatem parolles du Seigneur, quand il dit que ce qui est nay non expedire dissimulent; alii, providet 2.3.1. quia honestam donné les tiltres dont il est orné en vivendi rationem conducere ducant, ad eam utcunque de chair est chair (Iean 3, 6), comme il est facile aspirant; alii supra vulgarem sortem emergunt, quo de le prouver: il appert que c'est une fort miserable sua maiestate alios contineant in officio. Ita sua creature. providentia Deus naturae perversitatem refraenat, ne l'Apostre, in actum erumpat: sed non purgat intus. l'encontre de Dieu, entant qu'elle n'est point suiette, Car est toute mort: affection veu que, de chair, c'est tesmoin inimitié à et ne se peut assuiettir à la Loy de Dieu (Rom. 8, 6. 7). Si la chair est tant perverse, que de toute son affection elle exerce inimitié à. l'encontre de Dieu, si elle ne peut avoir consentement avec la iustice divine: en somme, si elle ne peut produire que matiere de mort: maintenant presupposé qu'il n'y a en la nature de l'homme que chair, comment en pourrons-nous tirer quelque goutte de bien? Mais ce vocable, dira quelcun, se refere seulement à l'homme sensuel, et non pas à la partie superieure de l'ame. Ie respon, que cela se peut aisément refuter par les 2.3.4. parolles de Christ et de l'Apostre. L'argument du Nondum tamen solutus est scrupulus. Aut enim Seigneur est, qu'il faut que l'homme renaisse, pource Camillum parem Catilinae faciamus, convenit: aut in qu'il est chair (Iean 3, 6. 7). Il ne veut point qu'il Camillo habebimus exemplum, naturam, si studio renaisse selon le corps. Or l'ame ne sera pas dite excolatur, bonitate non prorsus vacare. Ego vero renaistre, estant corrigée en quelque portion, mais si fateor, quae in Camillo fuerunt speciosae dotes, et elle est du tout renouvellée. Ce qui est confermé Dei fuisse dona, et iure commendabiles videri, si in par la comparaison qui est faite, tant là comme en se aestimentur; sed quomodo naturalis probitatis sainct Paul. Car l'esprit est tellement comparé à la erunt chair, qu'il n'y a rien laissé de moyen: pourtant tout in ipso documenta? Annon ad animum redeundum erit, et haec ducenda ratiocinatio? Si ce qui n'est point spirituel en l'homme, selon ceste homo animalis tali morum integritate praestitit, non raison, est charnel. Or nous n'avons point une seule deesse utique naturae ad virtutis studium facultatem. goutte de cest esprit, sinon par regeneration. Tout Quid autem si animus pravus fuerit et contortus, qui ce donc que nous avons de nature, est chair. Mais aliud potius quidvis quam rectitudinem sectatus sit? encore quand cela seroit autrement en doute, sainct Et talem fuisse non dubium est, si animalem illum Paul nous en baille la resolution, quand apres avoir hominem parte descrit le vieil homme, lequel il avoit dit estre praedicabis humanae naturae ad bonum potentiam, si corrompu par concupiscences errantes, il commande in summa integritatis specie semper ad corruptionem que nous soyons renouvellez en l'esprit de nostrt ferri deprehenditur? Ergo ut hominem a virtute non ame (Ephes. 4, 23). Chacun voit bien qu'il ne met commendaveris, imagine pas les meschantes concupiscences en la partie expetendi sensitive seulement, mais en l'entendement mesme: imponunt: facultatem concedis. ita non Quam cuius vitia humanae tribuas, mihi sub voluntati in hac virtutis recti quantisper ipsa in sua et que pour ceste cause il commande qu'il soit perversitate defixa est. Quanquam haec certissima renouvellé. Et de fait, il avoit un petit au paravant est et facillima huius quaestionis solutio: non esse mis une telle description de la nature humaine, qu'il istas communes naturae dotes, sed speciales Dei falloit conclurre, selon icelle, que nous sommes gratias, quas varie et ad certum modum profanis corrompuz et pervers en toutes noz parties. Car ce alioqui non qu'il dit, que les gens cheminent en la vanité de leur formidamus in vulgari sermone hunc bene natum, sens, et sont aveuglées quant à leur intelligence, et illum pravae naturae dicere. Nec tamen utrunque alienées de la vie de Dieu pour leur ignorance et desinimus includere sub universali humanae pravitatis l'aveuglement de leur coeur, il n'y a nulle doute que conditione: sed indicamus quid specialis gratiae in cela ne compete à tous ceux que Dieu n'a point alterum Dominus contulerit, quo alterum non sit encores reformez à la droiture tant de sa sagesse dignatus. quasi que de sa iustice (Ephes. 4, 17. 18). Ce qui est novum hominem formavit ; atque haec ratio est cur encores demonstré par la comparaison qu'il adiouste Plato, ad Homericam fabulam alludens, Regum filios tantost apres, quand il admoneste les fideles, qu'ils creari dicat aliqua singulari nota insignes: quia Deus n'ont pas ainsi apprins Christ. Car de ces mots nous humano generi consulere volens, saepe quos ad pouvons conclurre, que la grace de Iesus Christ est imperium destinat, heroica natura instruit; atque ex le hac ducum aveuglement, et des maux qui s'en ensuyvent Et celebrant historiae. Idem et de privatis hominibus c'est ce qu'Isaie avoit prophetisé du regne de Christ, censendum est. Sed quia ut praestantissimus quisque disant que cependant que les tenebres couvriroyent fuit, eum semper impulit sua ambitio (qua labe la terre, et y auroit obscurité sur les peuples, le foedantur omnes virtutes, ut coram Deo gratiam Seigneur seroit en clairté perpetuelle à son Eglise omnem amittant) pro nihilo ducendum est quicquid (Is. 60, 2). Quand il tesmoigne que la clairté du laude dignum apparet in hominibus profanis. Adde Seigneur seulement luira en TEglise, hors d'icelle il quod praecipua pars rectitudinis deficit ubi nullum ne reste que tenebres et aveuglissement. Ie ne est illustrandae Dei gloriae studium, quo vacui sunt reciteray point particulierement tout ce qui est dit omnes quos Spiritu suo non regenuit. Nec vero de la vanité de l'homme, tant de David que de tous frustra Christum les Prophetes. Mais c'est un grand mot que nous requiescere spiritum timoris Dei : quo docemur avons au Pseaume, que si l'homme estoit contrepoisé quicunque carere avec la vanité, il seroit trouvé plus vain qu'icelle timore Dei; qui sapientiae initium est . Quantum ad mesme (Ps. 62, 10). C'est une grande condamnation virtutes quae inani specie nos decipiunt, in foro contre son entendement, que toutes les cogitations quidem qui hominibus Saulem officina praeficere prodiit dicitur a dispensat. politico et in volens, magnorum Iesaiam, alieni ratione, regno quicquid apud Christo Qua sunt, communi super eosdem hominum fama habebunt laudem: apud caeleste vero tribunal nullius remede en unique procedent, pour sont nous delivrer moquées comme de cest sottes, frivoles, enragées et perverses. erunt pretii ad iustitiam promerendam. 2.3.2. Ce n'est point une moindre condamnation sur le coeur, quand il est dit estre plein de fraude et de perversité, plus que toutes choses (Ier. 17, 9). Mais pource que ie m'estudié à estre bref, ie seray content d'un lieu, lequel sera comme un miroir 2.3.5. tresclair, pour nous faire contempler toute l'image de Qua igitur peccati servitute vincta detinetur nostre nature. Car quand l'Apostre veut abbatre voluntas, ad bonum commovere se non potest, nedum l'arrogance applicare: il use de ces tesmoignages: Qu'il n'y a nul iuste, nul bien entendu, gratiae tota in nul qui cherche Dieu: que tous ont decliné, tous sont precatur a inutiles: qu'il n'y en a point qui face bien, pas Domino Ieremias ut se convertat, si conversum velit iusques à un seul (Rom. 3, 10) : que leur gosier est . Unde Propheta eodem capite, spiritualem populi comme un sepulchre ouvert, que leurs langues sont fidelis redemptionem describens, dicit redemptum de cauteleuses, que venim d'aspic est sous leurs lèvres, manu que Scripturis est, tribuitur. fortioris; motus, humain, ad principium enim genre conversionis Deum eiusmodi du quae Dei Quemadmodum nempe significans quam arctis leur bouche est pleine de maledicence et compedibus alligatus est peccator, quandiu a Domino amertume, que leurs pieds sont legiers à espandre le desertus, sub iugo diaboli agit. Manet nihilominus sang, qu'en leurs voyes il n'y a que perdition et voluntas, ad dissipation, que la crainte de Dieu n'est point devant peccandum et propendeat et festinet: siquidem non leurs yeux (Ps. 14 et 53; Is. 59, 7). Il foudroyé de voluntate ces quae propensissima privatus necessitatem se est homo, in parolles rigoureuses non pas sur certains Neque vero inepte Bernardus, sed velle bonum, reprend point les moeurs corrompuz de quelque aage, profectus: velle malum, defectus. Ideo simpliciter mais il accuse la corruption perpetuelle de nostre velle, hominis: male velle, corruptae naturae: bene nature. Car c'est son intention en ce lieu-là, non velle, abdicatam pas de simplement reprendre les hommes à fin qu'ils voluntatem dico necessitate in malum vel trahi vel s'amendent de leur propre mouvement: mais plustost duci: mirum est sicui videatur aspera locutio, quae de les enseigner, qu'ils sont tous depuis le premier nec absonum habet quippiam, nec a sanctorum usu iusques au dernier enveloppez en telle calamité, de aliena est. Offendit autem eos qui inter necessitatem laquelle et coactionem distinguere nesciunt. At siquis eos misericorde de Dieu les en delivre. Pource que cela interroget, Annon Deus necessario bonus sit: annon ne se pouvoit prouver, qu'il n'apparust que nostre diabolus necessario malus: quid respondeant? Sic nature est tombée en ceste ruine, il allegue ces enim connexa est Dei bonitas cum divinitate, ut non tesmoignages, où il est monstré que nostre nature magis libertate ils ne peuvent sortir, sinon que la sit ipsum esse Deum, quam est plus que perdue. Que cela donc soit resolu, que autem per lapsum sic boni les hommes ne sont pas tels que sainct Paul les communione alienatus est, ut nihil quam male agere descrit, seulement par coustume perverse, mais aussi possit. Quod siquis sacrilegus obganniat, Deo parum d'une perversité naturelle: car autrement ne pourroit laudis ex sua bonitate deberi, ad quam servandam consister l'argument dont il use: c'est pour monstrer cogatur: cui non erit prompta responsio, Immensa que nous n'avons nul salut sinon de la misericorde eius bonitate fieri ne male agere possit, non violenta de Dieu, veu que tout homme est en soy perdu et impulsione? Ergo si liberam Dei voluntatem in bene desesperé. Ie ne me soucie point icy d'appliquer les agendo non impedit, quod necesse est illum bene tesmoignages au propos de sainct Paul: car ie pren agere: si Diabolus, qui nonnisi male agere potest, ces voluntate tamen peccat: quis hominem ideo minus premierement dites de luy, et non point alleguées voluntarie peccare des Prophetes. Premierement il despouille l'homme necessitati obnoxius? bonum. necessarium quod voluntatis hanc hommes, mais sur toute la lignée d'Adam: et ne Porro sed quum sanitate. gratiae. addixit, affectione Diabolus dicet, Hanc quod sit a peccandi necessitatem quum sentences comme si elles avoyent esté de iustice, c'est à dire d'integrité et pureté: puis ubique praedicet Augustinus, dum etiam invidiose apres d'intelligence, du defaut de laquelle s'ensuit Caelestii cavillo urgeretur, ne tum quidem asserere apres le signe, c'est que tous hommes se sont dubitavit, in haec verba, Per libertatem factum est ut destournez de Dieu: lequel chercher, est le premier esset homo cum peccato: sed iam poenalis vitiositas degré subsequuta ex libertate fecit necessitatem . Ac d'infidelité, que tous ont decliné, et ont esté faits quoties incidit eius rei mentio, non dubitat in hunc quasi comme pourriz, tellement qu'il n'y en a pas un modum loqui de necessaria peccati servitute . Haec qui igitur distinctionis summa observetur, hominem, ut meschancetez dont ceux qui se sont desbordez en vitiatus est ex lapsu, volentem quidem peccare, non iniustice souillent et infectent les parties de leurs invitum nec coactum: affectione animi propensissima, corps. Finalement il tesmoigne que tous hommes non violenta coactione: propriae libidinis motu, non sont sans crainte de Dieu, à la reigle de laquelle extraria coactione: qua tamen est naturae pravitate, nous devions compasser toutes noz voyes. Si ce non posse nisi ad malum moveri et agi. Quod si sont là les richesses hereditaires du genre humain, verum est, peccandi certe necessitati subiacere, non c'est ea vain qu'on requiert quelque bien en nostre obscure exprimitur. Augustino subscribens Bernardus nature. Ie confesse que toutes ces meschancetez ita scribit, Solus homo inter animalia liber: et tamen n'apparoissent point en chacun homme, mais nul ne interveniente peccato, patitur quandam vim et ipse: peut nier qu'un chacun n'en ait la semence enclose sed a voluntate, non a natura, ut ne sic quidem en soy. Or comme un corps, quand il a desia la ingenita libertate privetur. Quod enim voluntarium, cause et matiere de maladie conceue en soy, ne etiam liberum. Et paulo post, Ita nescio quo pravo et sera point nommé sain, combien que la maladie ne miro modo ipsa sibi voluntas peccato quidem in se deterius nec sentiment de douleur: aussi l'ame ne sera point necessitas (quum voluntaria sit) excusare valeat reputée saine, ayant telles ordures en soy: combien voluntatem, nec voluntas (quum sit illecta) excludere que la similitude ne soit point du tout propre. Car necessitatem. Est enim necessitas haec quodammodo quelque vice qu'il y ait au corps, si ne laisseil point voluntaria. Postea dicit nos premi iugo, non alio de retenir vigueur de vie: mais l'ame estant tamen quam voluntariae cuiusdam servitutis: ideo pro abysmée en ce gouffre d'iniquité, non seulement est servitute vicieuse, mais aussi vuide de tout bien. mutata, necessitatem esse inexcusabiles: miserabiles, quia voluntas, facit, pro quum ut voluntate libera de face soit sapience. bien. encore S'ensuivent Davantage, monstrée, il et apres met qu'il les fruits toutes n'y ait les nul esset, servam se peccati fecit. Tandem concludit, Ita anima miro quodam et malo modo sub hac voluntaria quadam ac male libera necessitate et ancilla tenetur ancilla, propter necessitatem: libera propter voluntatem: et, quod magis mirum magisque miserum 2.3.3. est, ideo rea, eoque ancilla, quo rea: ac per hoc, eo Il se presente quasi une semblable question à ancilla, quo libera . Hinc certe agnoscunt lectores celle qui a esté despeschée cy dessus. Car en tous nihil me novum afferre, quod olim ex piorum omnium siecles il y en a eu queleuns, qui par la conduite de consensu prodidit Augustinus, et mille fere annis nature ont aspire en toute leur vie à vertu : et postea fuit. mesme quand on trouvera beaucoup à redire en leurs Lombardus autem, quum necessitatem a coactione moeurs, si est-ce qu'en l'affection d'honesteté qu'ils distinguere ont eue, ils ont monstré qu'il y avoit quelque pureté in claustris nesciret, monachorum pernicioso retentum errori materiam dedit. en leur nature. Combien que nous expliquerons plus amplement en quelle estime sont telles vertus devant Dieu, quand nous traitterons du merite des oeuvres, toutesfois il en faut dire à present ce qui sera necessaire pour la matiere que nous avons en main. Ces exemples donc nous admonnestent que nous ne devons point reputer la nature de l'homme du tout vicieuse, veu que par l'inclination d'icelle aucuns non seulement ont fait plusieurs actes excellens, mais se sont portez honnestement en tout le cours de leur vie: mais nous avons à considerer, qu'en la corruption universelle dont nous avons parlé, la grace de Dieu a quelque lieu, non pas pour amender la perversité de la nature, mais pour la reprimer et restraindre au dedans. Car si Dieu permettoit à tous hommes de suyvre leurs cupiditez à brides avallées, il n'y en auroit nul qui ne 2.3.6. demonstrast par experience que tous les vices dont Ex opposito reputare operaepretium est quale sit divinae gratiae vitiositas luy. Car qui sera celuy qui se pourra separer du corrigitur ac sanatur. Nam quum Dominus in ope nombre des hommes? ce qu'il faut faire, si quelcun ferenda, quod nobis deest largiatur, ubi constiterit se veut exempter de ce que dit sainct Paul de tous, quale sit in nobis illius opus, quae sit e converso assavoir de leurs pieds sont legiers à espandre le nostra sang, leurs mains souillees de rapines et homicides, penuria, Apostolus remedium, statim Philippensibus, quo naturae sainct Paul condamne la nature humaine, seroyent en elucescet. se Quum confidere quod dicit qui leurs gosiers semblables à sepulchres ouvers, venimeuses, oeuvres coepit in ipsis opus bonum, perfecturus sit usque in langues diem Iesu Christi : non dubium quin per boni operis inutiles, iniques, pourries, mortelles: que leur coeur principium, ipsam conversionis originem, quae est in est sans Dieu, qu'ils n'ont au dedans que malice, que voluntate, designet. Bonum itaque opus inchoat in leurs yeux sont à faire embusches, leurs coeurs nobis Deus, iustitiae et amorem et desiderium et eslevez à outrage: en somme, toutes leurs parties studium in cordibus nostris excitando: vel (ut magis apprestées à mal faire (Rom. 3, 10-17). Si une proprie loquamur) corda nostra flectendo, formando, chacune ame est suiette à tous ces monstres de dirigendo ad vices, comme l'Apostre prononce hardiment, nous perseverantiam nos confirmando. Nequis a Domino voyons que c'est qui adviendroit, si le Seigneur bonum inchoari tergiversetur, quod voluntas, per se laissoit infirma, adiuvetur: alibi declarat Spiritus quid valeat inclination. voluntas sibi relicta. Dabo, inquit, vobis cor novum, transportée si desordonnément: il n'y a riviere si spiritum novum ponam in medio vestri: et auferam violente et si roide, de laquelle Pexondation soit tant cor lapideum de carne vestra, et dabo vobis cor impetueuse. Telles maladies sont purgées par le carneum: et Spiritum meum ponam in medio vestri, Seigneur en ses eleus, en la maniere que nous et faciam ut in praeceptis meis ambuletis . Quis exposerons: in iustitiam: perficit autem, cauteleuses, la cupidité Il aux n'y lèvres humaine a beste reprouvez vaguer enragee elles sont selon son qui soit seulement voluntatis humanae infirmitatem dicet subsidio reprimées comme par une bride, à ce qu'elles ne se roborari, quo ad boni electionem efficaciter aspiret, desbordent quum transformari renovarique totam oporteat? Siqua expedient pour la conservation du monde universel. est in lapide mollities, quae adminiculo tenerior facta De là vient qu'aucuns par honte, aucuns par crainte flexum quemlibet recipiat: neque ductile esse cor des loix sont retenus, à ce qu'ils ne s'abandonnent à hominis negabo in recti obedientiam, modo gratia Dei beaucoup de meschaneetez : combien qu'en partie ils quod in eo imperfectum est suppleatur. Verum si hac ne dissimulent pas leurs mauvaises concupiscences. similitudine boni Les autres, pource qu'ils pensent honneste maniere expressum iri a corde nostro, nisi penitus aliud fiat: de vivre leur estre profitable, tellement quellement ne inter ipsum et nos partiamur quod sibi uni aspirent à icelle. Les autres outrepassent encore, et vendicat. Si ergo lapis in carnem transformatur, monstrent une excellence speciale pour retenir le quando nos Deus ad recti studium convertit: aboletur vulgaire en leur obeissance, par une espece de quicquid est propriae nostrae voluntatis: quod in eius maiesté. En telle maniere le Seigneur restraind par locum succedit, totum a Deo est. Voluntatem dico sa providence la perversité de nostre nature, à ce aboleri, non quatenus est voluntas: quia in hominis quelle ne se iette point hors des gons, mais il ne la conversione integrum manet quod primae est naturae: purge pas au dedans. ostendere voluit nihil creari etiam novam dico, non unquam ut voluntas point selon que Dieu cognoist estre esse incipiat, sed ut vertatur ex mala in bonam. Hoc in solidum a Deo fieri affirmo, quia ne ad cogitandum quidem idonei sumus, eodem Apostolo teste . Itaque alibi tradit infirmae Quelcun pourra dire que cela ne suffit pas à voluntati, vel pravam corrigere, sed operari in nobis soudre la question. Car ou il faut que nous facions velle . Unde facile colligitur quod dixi, quicquid boni Catilina semblable à Camillus, ou nous aurons un est in voluntate, esse unius gratiae opus. Quo sensu exemple en Camillus, que la nature, quand elle est alibi dicit Deum esse qui omnia operatur in omnibus bien menée, n'est pas du tout depourveuë de bonté. . Neque enim illic de universali gubernatione disserit, Ie confesse que les vertus qui ont esté en Camillus, sed bonorum omnium quibus pollent fideles, laudem ont esté dons de Dieu, et qu'elles pourroyent estre asserit uni Deo. Omnia autem dicendo, certe ab initio veuës louables, si on les repute en elles-mesmes: ad finem usque Deum spiritualis vitae authorem mais comment seront elles enseignes qu'il a eu en facit: quod idem aliis verbis prius docuerat, fideles sa nature une preud'hommie? Pour monstrer cela, ne ex Deo esse dicens in Christo : ubi aperte novam faut-il creationem qua aboletur quod communis naturae est, argument? Que si un homme naturel a esté doué commendat. Subaudienda enim est inter Adam et d'une telle integrité de coeur, la facult d'aspirer à Christum antithesis, quam alibi clarius explicat, ubi bien ne defaut point à la nature humaine. Et que docet nos esse Dei facturam, creatos in Christo ad sera-ee si le coeur a esté pervers et oblique, et bona opera quae praeparavit ut in illis ambulemus . qu'il n'ait rien moins cherché que droiture? Or si Hac nous concedons qu'il ait esté homme naturel, il n'y a enim non ratione modo Deum probare vult opitulari 2.3.4. gratuitam esse pas revenir au coeur en faisant cest nostram salutem: quia initium omnis boni sit a nulle secunda consequimur. puissance maintenant establirons-nous en la nature Atqui siqua esset vel minima ex nobis facultas, humaine, de s'appliquer à bien, si en la plus grande aliqua etiam esset meriti portio. Verum ut nos apparence d'integrité qu'on y trouve, on voit qu'elle creatione quam in Christo doute que son coeur a esté tel. Quelle prorsus exinaniat, nihil promeritos esse ratiocinatur, tend tousiours à corruption? Pourtant comme on ne quia in Christo conditi sumus ad bona opera quae prisera point un homme pour vertueux, duquel les praeparavit Deus: quibus iterum significat omnes vices seront couvers sous ombre de vertu: ainsi bonorum operum partes a primo motu, Dei esse nous proprias. Hac ratione Propheta postquam in Psalmo faculté d'appeter le bien, du temps qu'elle sera dixit nos Dei esse figmentum, nequa fiat partitio, fichee en sa perversité. Combien que ceste est la mox adiungit, volonté humaine principium est vertus ne sont pas communes à la nature, mais sont spiritualis vitae, ex contextu patet, ubi continuo post graces speciales du Seigneur, lesquelles il distribue sequitur gregem mesme aux meschans, selon la maniere et mesure pascuorum eius. Videmus autem ut non contentus que bon luy semble. Pour laquelle cause en nostre simpliciter dedisse, langage vulgaire nous ne doutons point de dire, que diserte ab omni societate nos excludat: quasi diceret l'un est bien nay, et l'autre mal nay: l'un de bonne ne tantillum quidem restare homini in quo glorietur, nature, et l'autre de mauvaise : et neantmoins nous quia totum a Deo est. ne laissons point d'enclorre l'un et l'autre sous la nos esse salutis quae populum nostrae ipsi la plus certaine et facile solution, de dire que telles loqui, nos à de eum fecimus point ; regeneratione Non n'attribuerons eius, laudem et Deo condition universelle de la corruption humaine : mais nous signifians quelle grace Dieu a donné particulierement à l'un qu'il a deniée à l'autre. En voulant establir Saul roy, il l'a quasi formé nouvel homme (1 Sam. 10, 6). Et voila pourquoy Platon, suivant la fable d'Homere, dit que les enfans des Rois sont composez d'une masse precieuse, pour estre separez du vulgaire: pource que Dieu voulant pourvoir au genre humain, doué de vertus singulieres ceux qu'il esleve en dignité: comme certes de ceste boutique renommez tous aux les preux histoires et excellens qui sont sortis. Autant sont en faut-il dire de ceux qui demeurent en estat privé. Mais puis que selon que chacun estoit le plus excellent, aussi a-il esté poussé de son ambition, par laquelle macule toutes vertus sont souillees et perdent toute grace devant Dieu, tout ce qui apparoit digne de louange aux gens prophanes doit estre tenu comme rien. Davantage, quand il n'y a nulle affection 2.3.7. de glorifier Dieu, le principal de toute droiture Sed erunt forte qui concedent voluntatem a bono defaut. Or il est certain que tous ceux qui ne sont suopte ingenio aversam, sola Domini virtute converti: point regenerez sont vuides et desprouveus d'un tel sic tamen ut praeparata, suas deinde in agendo bien. Et ce n'est pas en vain qu'il est dit par Isaie, partes que l'esprit de crainte de Dieu reposera sur Iesus omne habeat: bonum comitante, non quemadmodum opus gratiam ducente: docet Augustinus, praecedere, pedissequa, non et id Christ (Is. 11, 3): en quoy il est signifié, que tous praevia ceux qui sont estranges de luy, sont aussi destituez voluntate ; quod non male a sancto viro dictum de ceste crainte, laquelle est le chef de sagesse praepostere huc detorquet Petrus Lombardus. Ego (Ps. 111, 10). Quant aux vertus qui trompent d'une autem tam in Prophetae verbis quae citavi, quam in vaine apparence, elles seront bien louées en l'estat aliis et politique, et du commun bruit des hommes: mais au pravam nostram voluntatem corrigat Dominus, vel siege iudicial de Dieu elles ne vaudront pas un festu potius pour acquerir iustice. locis clare aboleat, duo et signari a contendo: seipso bonam quod submittat. Quatenus a gratia praevenitur, in eo ut pedissequam appelles tibi permitto: sed quia reformata, opus est Domini, hoc perperam homini tribuitur, quod gratiae praevenienti, pedissequa voluntate obsequatur. Ideo non recte a Chrysostomo scriptum est, Nec gratiam sine voluntate, nec voluntatem sine gratia quicquam posse operari; quasi vero non ipsam quoque 2.3.5. La volonté donc, selon qu'elle est liée et tenue voluntatem operetur gratia, sicuti ex Paulo nuper captive vidimus. Neque vero Augustini consilium fuit, dum aucunement remuer à bien, tant s'en faut qu'elle s'y pedissequam applique. gratiae vocat humanam voluntatem, en servitude Car un de tel peché, ne mouvement se est peut le secundas quasdam a gratia partes illi assignare in commencement de nostre conversion à Dieu, laquelle bono opere: sed quia hoc illi tantum propositum erat est du tout attribuée à la grace du sainct Esprit par refellere primam l'Escriture: comme Ieremie prie le Seigneur qu'il le salutis causam in hominis merito ponebat: quod satis convertisse, s'il veut qu'il soit converti (Ier. 31, erat praesenti causae, contendit, gratiam omni merito 18). Pour laquelle raison le Prophete au mesme esse priorem: altera interim quaestione omissa, de chapitre, descrivant la redemption spirituelle des perpetuo gratiae effectu, quam tamen alibi egregie fideles, dit qu'ils ont esté rachetez de la main d'un tractat. Dominum plus fort: denotant par cela combien le pecheur est praevenire nolentem ut volentem subsequi ne frusta lié estroitement, pour le temps qu'estant delaissé de velit: ipsum boni operis in solidum facit authorem. Dieu il demeure sous le ioug du diable, neantmoins Quanquam clariores de hac re sunt eius sententiae la volonté demeure tousiours à l'homme, laquelle de quam desiderent. sa pure affection est encline à peché, voire pour s'y Laborant, inquit, homines invenire in nostra voluntate haster. Car quand l'homme est tombé en ceste quod nostrum sit, et non ex Deo: et quomodo necessité, il n'a point esté despouillé de sa volonté, inveniri possit ignoro . Libro autem contra Pelagium mais de saine volonté. Et pourtant ne parle point et mal sainct Bernard en disant que le vouloir est en pessimum Aliquoties ut longam Caelestium Pelagii enim dogma, dum dicit, argumentationem primo, ubi quod dictum illud Christi interpretatur, Omnis qui audierit a Patre meo, venit tous ad me : Arbitrium, inquit, sic adiuvatur ut non solum d'amendement: vouloir le mal, est de nostre defaut: quid faciendum sit sciat: sed quod sciverit, etiam ainsi faciat. Atque ita quum Deus docet, non per Legis vouloir le mal, est de la nature corrompue: vouloir literam, sed per Spiritus gratiam, ita docet ut quod le bien, est de grace. Or ce que ie dy, la volonté quisque didicerit, non tantum cognoscendo videat, estre despouillee de liberté, et necessairement estre sed etiam volendo appetat, agendoque perficiat. tirée au mal, c'est merveille si quelcun trouve ceste hommes: que maniere de mais que simplement parler vouloir vouloir, estrange, est le de laquelle bien est l'homme: n'a nulle absurdité, et a esté usitée des anciens Docteurs. Aucuns s'offensent de ce qu'ils ne peuvent distinguer entre necessité et contrainte: mais si quelcun les interrogué, assavoir si Dieu n'est pas necessairement bon, et si le diable n'est pas necessairement mauvais, que respondront-ils? Il est certain que la bonté de divinité, Dieu qu'il est ne tellement luy est pas coniointe moins avec sa necessaire d'estre bon, que d'estre Dieu. Et le diable par sa cheute s'est tellement aliené de toute communication de bien, qu'il ne peut autre chose que mal faire. Or 2.3.8. si quelque blasphemateur murmure que Dieu ne Et quoniam in praecipuo cardine iam versamur: merite pas graude louange pour sa bonté, veu qu'il agedum, summam rei paucis ac apertissimis tantum est Scripturae testimoniis probatam tradamus lectoribus: sera-elle pas facile? C'est que cela advient de sa tum deinde (nequis nos detortae perperam Scripturae bonté infinie qu'il ne peut mal faire, et non pas de insimulet) viri contrainte violente. Si cela donc n'empesche point la ex volonté de Dieu, d'estre libre en bien faisant, qu'il Nam est necessaire qu'il face bien: si le Diable ne laisse neque expedire censeo, ut quae in sententiae nostrae point de pecher volontairement, combien qu'il ne confirmationem adduci ex Scripturis possunt, ordine puisse sinon mal faire, qui est-ce qui arguera le singula recenseantur: modo ex selectissimis, quae peché n'estre point volontaire en l'homme, pource proferentur, via sternatur ad reliqua omnia, quae qu'il est subiet à necessité de peché? Comme ainsi sparsim rursum soit que sainct Augustin enseigne par tout ceste intempestive factum iri si palam fecero mihi cum eo necessité, il n'a pas laissé de l'acertener, mesme à viro non male convenire cui plurimum authoritatis l'heure que Caelestius calomnioit ceste doctrine pour merito defert piorum consensus. Certe boni exordium la rendre odieuse. Il use donc de ces parolles: qu'il non aliunde quam a solo Deo esse facili et certa est advenu par la liberté de l'homme, qu'il soit ratione liquet; neque enim voluntas reperietur ad tombé en peché: maintenant que la corruption qui bonum propensa nisi in electis. Atqui electionis s'en est ensuyvie a fait de liberté necessité. Et causa extra homines quaerenda est: unde conficitur, toutes fois et quantes qu'il entre en ce propos, sans rectam voluntatem non esse homini a seipso, sed ex difficulté il declaire qu'il y a en nous une servitude eodem beneplacito, quo ante mundi creationem electi necessaire à pecher. Il nous faut donc observer sumus, fluere. Accedit altera non absimilis ratio; ceste distinction: c'est que l'homme, apres avoir esté nam quum bene volendi et agendi principium sit ex corrompu par sa cheute, peche volontairement, et fide, videndum est unde sit ipsa fides. Quum vero non pas maugré son coeur, ne par contrainte : qu'il gratuitum esse Dei donum clamet tota Scriptura, peche, dy-ie, par une affection tresencline, et non sequitur bonum pas estant contraint de violence, qu'il peche du incipimus, qui ad malum toto animo sumus naturaliter mouvement de sa propre cupidité, et non pas estant propensi. sui contraint d'ailleurs: et neantmoins que sa nature est conversione duo haec ponit, ut cor illi lapideum si perverse, qu'il ne peut estre esmeu, poussé, ou auferat, det carneum, aperte testatur oportere aboleri mené sinon au mal. Si cela est vray, il est notoire ostendamus (Augustinum Scriptura dico) testimonio desumptam leguntur, ex mera Ergo neque huius destitui asserimus intelligenda; gratia Dominus, esse ubi sancti quam veritatem. neque ubi in velle populi contraint à icelle garder: la response ne quod ex nobis est, quo ad iustitiam convertamur: qu'il quicquid autem in eius locum subit, a seipso esse. Bernard, s'accordant à la doctrine de sainct Augustin, Neque parle id uno loco pronuntiat; dicit enim apud est subiet ainsi: à necessité L'homme seul de est pecher. libre Sainct entre les Ieremiam, Dabo eis cor unum, et viam unam, ut animaux, et toutesfois le peché estant survenu, il timeant me universis diebus . Paulo post, Timorem souffre assez quelque effort, mais de volonté, non nominis mei dabo in cor eorum, ut non recedant a point de nature: en sorte qu'il n'est point privé de la me. Rursum apud Ezechielem, Dabo eis cor unum, et liberté Spiritum Cor volontaire, est aussi libre. Et un petit apres, La lapideum auferam de carne eorum, et dabo eis cor volonté estant changée en mal par le peché, de ie carneum . Non posset evidentius sibi vendicare, ne say quelle façon estrange et perverse se fait une nobis adimere, quicquid est in voluntate nostra boni necessité: laquelle estant volontaire, ne peut excuser et nostram, la volonté: et la volonté aussi allechée ne peut creationem novi Spiritus et novi cordis esse testatur; exclurre la necessité: car ceste necessité est comme sequitur enim semper, et ex voluntate nostra nihil volontaire. prodire post opprimez d'un ioug: toutesfois non pas autre que de reformationem, quatenus bona est, a Deo esse, non a servitude volontaire: et pourtant qu'au regard de la nobis. servitude nous sommes miserables, au regard de la novum recti, dabo quam boni in dum donec visceribus eorum. conversionem reformata fuerit; et qu'il a En de naissance: apres il dit car que ce qui nous est sommes volonté nous sommes inexcusables, veu qu'estant franche, elle s'est fait serve de peché. Finalement il conclud: L'ame donques sous ceste necessité volontaire et d'une liberté pernicieuse est detenue serve, et demeure libre d'une façon estrange et bien mauvaise: serve pour la necessité, libre pour la volonté. Et ce qui est encores plus merveilleux et plus miserable, elle est coulpable pource qu'elle est 2.3.9. libre, et est serve pource que c'est par sa coulpe: et Sic et precationes sanctorum compositae leguntur. ainsi elle est serve d'autant qu'elle est libre. On voit Inclinet cor nostrum ad se Dominus, dicebat Solomo, par ces tesmoignages que ie ne mets rien de ut servemus mandata sua . Pervicaciam cordis nostri nouveau en avant: mais recite ce que iadis sainct ostendit quod in Legis divinae rebellionem naturaliter Augustin nous a laissé par escrit du consentement exultet, nisi flectatur. Idem et in Psalmo habetur, commun des saincts Docteurs, et ce qui est demeuré Inclina cor meum ad testimonia tua . Semper enim presque mille ans apres aux cloistres des moines. Or notanda est antithesis inter perversum cordis motum le maistre des Sentences, pour n'avoir seu distinguer quo fertur ad contumaciam, et correctionem hanc qua entre Contrainte et Necessité a ouvert la porte à in cest erreur, qui a esté une peste mortelle à l'Eglise, obsequium cogitur. David autem quum se directrice gratia ad tempus orbatum fuisse sentiens, d'estimer Deum rogat ut cor mundum in se creet, Spiritum pource qu'il peche franchement. rectum innovet in suis visceribus , annon omnes cordis sui partes impuritate refertas agnoscit, et spiritum obliqua pravitate contortum? munditiem autem quam flagitat, Dei creaturam vocando, an non 2.3.6. que l'homme pouvoit eviter le peché, totam illi acceptam excipiat, Il est expedient de regarder à l'opposite quel est sanctique le remede de grace, par lequel nostre perversité est affectus, prompta est solutio, quanvis iam aliqua ex corrigée et gairie. Car comme ainsi soit que le parte priorem Seigneur en nous aidant nous elargisse ce qui nous statum cum illa tristi ruina quam expertus erat. defaut: quand il apparoistra quelle est son oeuvre en Personam ergo hominis a Deo alienati suscipiens, nous, il sera aussi aisé d'entendre quelle est nostre merito sibi dari petit quaecunque electis suis in povreté. Quand l'Apostre dit aux Philippiens, qu'il a regeneratione confert Deus. Itaque mortuo similis, bonne confiance que celuy qui a commencé une optat se iterum creari, ut ex mancipio Satanae fiat bonne oeuvre en eux, Pachevera iusques au iour de Spiritus sancti organum. Mira sane et portentosa Iesus Christ (Phil. 1, 6): il n'y a nulle doute que superbiae Dominus par ce commencement de bonne oeuvre il signifie sabbathum l'origine de leur conversion, c'est quand leur volonté precationem ipsam resipuisset exigit signum David, nostrae quam refert? ut libido. Siquis esse pii conferre Nihil tamen severius religiosissime suum observemus, quiescendo scilicet ab operibus nostris: a a nobis vero nihil magis aegre impetratur, quam ut commence en nous son oeuvre, inspirant en noz operibus nostris valere iussis, Dei operibus iustum coeurs l'amour, le desir et estude de bien et de locum iustice: ou pour parler plus proprement, enclinant, cedamus. Nisi obstaret vecordia, satis esté tournée à Dieu. Parquoy le Seigneur luculentum testimonium reddidit gratiis suis Christus, formant, ne maligne supprimerentur. Ego sum, inquit, vitis, paracheve vos palmites: Pater meus agricola est. Sicut palmes perseverance. Et afin que personne ne caville que le non potest fructum ferre a seipso, nisi manserit in bien est commencé en nous de Dieu, d'autant que vite: sic nec vos, nisi in me manseritis: quia sine nostre volonté, laquelle seroit de soy trop infirme, me nihil potestis facere . Si non aliter per nos est aidee de luy: le sainct Esprit declaire en un fructificamus, autre lieu que vaut nostre volonté estant abandonnée humore quam revulsus privatus, quaerendum quae germinat: sit naturae a terra non palmes, et est nostrae amplius ad bonum et adressant son noz oeuvre coeurs nous à iustice. confermant Il à, à soymesme: Ie vous donneray, dit-il, un nouveau coeur, ie creeray un esprit nouveau en vous: aptitudo. Nec ambigua est ista conclusio, Sine me i'osteray le coeur de pierre qui est en vous, et vous nihil potestis facere. Non dicit nos esse infirmiores en donneray un de chair: ie mettray mon Esprit en quam qui nobis sufficiamus: sed nos ad nihilum vous, et vous feray cheminer en mes commandemens redigendo, omnem vel exiguae facultatulae opinionem (Ezech. 36, 26). Qui est-ce maintenant qui dira que excludit. Si in Christo insiti fructificamus instar vitis, seulement quae tum a terrae humore, tum a rore caelesti, tum confermee, afin d'aspirer vertueusement à élire le a solis fomento vegetationis ducit energiam: nihil in bien, quand nous voyons qu'il faut qu'elle soit du bono opere restare nobis video, si Deo illibatum tout reformée et renouvellée? Si la pierre est si servamus quod suum est. Nequicquam obtenditur molle qu'en la maniant on la puisse flechir en telle frivola argutia, succum iam inclusum esse in palmite, forme qu'on voudra, ie ne nie point que le coeur de et vim proferendi fructus: ideoque non omnia sumere l'homme n'ait quelque facilité et inclination pour a obeir à Dieu, moyennant que son infirmité soit terra vel a prima radice, quia aliquid suum l'infirmité de la volonté humaine est conferat. Neque enim aliud vult Christus, quam nos confermee. aridum et nihili esse lignum ubi sumus ab eo similitude a voulu monstrer qu'il est impossible de separati: quia seorsum nulla sit in nobis bene agendi rien tirer de bien de nostre coeur, s'il n'est fait tout facultas, sicut alibi quoque, inquit, Omnis arbor quam autre, ne partissons point entre luy et nous la Mais si nostre Seigneur par ceste non plantaverit Pater meus, eradicabitur . Quare louange laquelle il s'attribue à luy seul. Si donc Apostolus totam illi summam transcribit in loco iam quand citato, Deus est, inquit, qui in vobis operatur et comme si on transmuoit une pierre en chair, il est velle et perficere . Prior pars operis boni, est certain que tout ce qui est de nostre propre volonté voluntas: conatus: est aboly, et tout ce qui succede est de Dieu. Ie dy utriusque author est Deus. Ergo Domino surripimus que la volonté est abolie, non pas entant qu'elle est siquid nobis arrogamus aut in voluntate, aut in volonté: car en la conversion de l'homme, ce qui est effectu. de la premiere nature demeure. Ie dy aussi qu'elle altera, Si voluntati, validus diceretur nobis in Deus nonnihil exequendo opem ferre nous convertit à bien, c'est est creée nouvelle: non pas pour commencer d'estre dicitur efficere voluntatem, iam extra nos, quicquid volonté, mais pour estre convertie de mauvaise en in ea bonum est locatur. Porro quoniam carnis bonne. Ie dy que tout cela se fait entierement, de nostrae pondere bona etiamnum voluntas obruitur, ne Dieu, emergat: pource que, tesmoin l'Apostre, nous ne eius pugnae sommes pas idoines à concevoir une seule bonne ad effectum pensée (2 Cor. 3, 5). A quoy respond ce qu'il dit constare ailleurs, que non seulement Dieu ayde et subvient à posset quod alibi docet, unicum esse Deum qui nostre volonté debile, ou corrige la malice d'icelle, efficit omnia in omnibus , ubi totum spiritualis vitae mais qu'il crée et met en nous le vouloir (Phil. 2, cursum ratione 13). Dont il est aisé à recueillir ce que i'ay dit, que David postquam vias Dei sibi patefieri precatus est, tout ce qui est de bien au coeur humain, est oeuvre ut ambulet in eius veritate, mox adiungit, Unias cor de pure grace. En ce sens aussi il prononce ailleurs, meum ad timendum nomen tuum . Quibus verbis que c'est Dieu qui fait toutes choses en tous (1 significat, etiam qui probe affecti sunt, tot esse Cor. distractionibus vel gouvernement universel du monde, mais il maintient effluant nisi ad constantiam firmentur. Qua ratione que la louange de tous les biens qui se trouvent aux alibi, postquam gressus suos dirigi ad servandum Dei fideles doit estre reservée à Dieu seul. En disant, sermonem precatus est, robur quoque ad bellandum Toutes sibi dari postulat: Ne dominetur, inquit, mihi ulla spirituelle depuis un bout iusqu'à l'autre. Oe qu'il iniquitas . Hunc itaque in modum et inchoat et avoit au paravant exprimé sous autres mots, c'est perficit Dominus bonum opus in nobis: ut illius sit, que les fideles sont de Dieu en Iesus Christ (1 Cor. quod recti amorem concipit voluntas, quod in eius 8, studium inclinatur, quod ad eius sectandi conatum nouvelle, incitatur et movetur: deinde quod electio, studium, commune est aboly. Mesmes il fait une comparaison conatus usque de Iesus Christ à l'opposite d'Adam, laquelle en un procedunt: postremo, quod homo in illis constanter autre lieu il deduit plus clairement: assavoir que pergit, et in finem usque perseverat. nous sommes l'ouvrage de Dieu, estans créez en difficultatibus, usque conatus administrari. comprehendi non eluctandis sed Seigneur quum subiunxit, relinqueretur: infirmae le constantiam Siquidem ante obnoxios fatiscunt, nec aliter docuimus. ut sed facile ad Qua evanescant effectum 6; 12, 6). Oar choses, Eph. par 1, il il fait ne dispute Dieu 1): où il laquelle ce autheur propose qui point est de une de là la du vie creation la nature Iesus Christ à bonnes oeuvres, qu'il a apprestées afin que nous cheminions en icelles (Ephes. 2, 10). Car il veut prouver par céste raison que nostre salut est gratuit, d'autant que la resource de tous biens est en la seconde creation, laquelle nous obtenons en Iesus Christ. Or s'il. y avoit la moindre faculté du monde en nous, il y auroit aussi quelque portion de ID eri te: mais afin de nous espuiser du tout, il argue que nous n'avons peu rien meriter, d'autant que nous sommes créez en Iesus Christ pour faire bonnes oeuvres, lesquelles Dieu a preparées. En quoy il signifie derechef, que depuis le premier mouvement iusques à la derniere perseverance, le bien que nous faisons est de Dieu en toutes ses parties. Par mesme raison le Prophete, apres avoir dit au Pseaume, que nous sommes l'ouvrage de Dieu: afin que nul n'entreprinst de faire partage, adiouste quant et quant, Il nous a faits, ce ne sommes nous 2.3.10. pas qui nous ayons faits (Ps. 100, 3). Qu'il parle de Ac voluntatem movet, non qualiter multis seculis la regeneration, laquelle est le commencement de la traditum est et creditum, ut nostrae postea sit vie spirituelle, il appert par le fil du texte: car il electionis, motioni aut obtemperare aut refragari: sed s'ensuit tantost apres, que nous sommes son peuple illam a et le troupeau de sa pasture. Or nous voyons qu'il Chrysostomo repetitum repudiari necesse est, Quem ne s'est pas contenté d'avoir simplement attribué à trahit, Dominum Dieu la louange de nostre salut, mais qu'il nous porrecta tantum manu expectare an suo auxilio iuvari exclud de toute compagnie: comme s'il disoit, Pour nobis adlubescat. Talem fuisse hominis adhuc stantis estre troupeau de Dieu, les hommes n'ont dequoy se conditionem concedimus ut potuerit ad alterutram glorifier iusques à une seule goute: pource que le partem inclinare: sed quum suo exemplo docuerit tout est de Dieu. efficaciter afficiendo. volentem trahit: Illud quo ergo insinuat toties quam miserum sit liberum arbitrium nisi Deus in nobis et velit et possit: quid fiet nobis si ad eum modulum suam gratiam nobis impertitur? Imo nos ipsi eam obscuramus ingratitudine. Non et enim extenuamus docet Apostolus, nostra offerri nobis bonae voluntatis gratiam si sed ipsum velle in 2.3.7. nobis efficere: quod non aliud est nisi Dominum suo Mais il y en aura possible qui concederont bien, Spiritu cor nostrum dirigere, flectere, moderari: et in que la volonté de l'homme est convertie à iustice et eo, tanquam in possessione sua, regnare. Nec vero à droiture par la seule vertu de Dieu, et que de per Ezechielem promittit se daturum electis Spiritum soymesme novum qu'estant hoc tantum fine ut in praeceptis suis elle en preparée est elle destournee: besongne pour neantmoins sa part: ambulare possint, sed ut re ipsa ambulent . Neque comme sainct Augustin escrit, que la grace precede secus accipi sententia Christi potest, Omnis qui toute bonne oeuvre: et qu'en bien faisant la volonté audivit a Patre meo venit ad me , quam ut efficacem est conduite par la grace, et ne la conduit pas: suit, a et ne precede pas. seipsa Dei gratiam doceat: quemadmodum et Laquelle sentence ne contenant Augustinus contendit . Qua gratia non quoslibet rien en soy de mal a esté mal destournee à un sens promiscue dignatur Dominus, quemadmodum vulgo pervers par le maistre des Sentences. Or ie dy que iactatur illud (nisi fallor) Occamicum, eam nemini tant aux mots du Prophete, lesquels i'ay allegué, denegari facienti quod in se est. Docendi quidem qu'aux autres lieux semblables, il y a deux choses à sunt benignitatem noter: c'est que le Seigneur corrige, ou plustost omnibus, sine exceptione, qui eam quaerunt: sed abolit nostre volonté perverse, puis apres nous en quum ii demum quaerere incipiant quibus caelestis donne de soymesme une bonne. Entant donc que gratia aspiravit, nec haec saltem portiuncula de eius nostre volonté est prevenue de la grace, ie permets laude decerpenda erat. Haec est sane electorum qu'elle soit nommée comme chambriere: mais en ce praerogativa, ut per Spiritum Dei regenerati, ipsius qu'estant reformée elle est oeuvre de Dieu, cela ne ductu homines, agantur expositam esse Dei Quare merito doit point estre attribué à l'homme, que par sa aliquas volendi volonté il obtempere à la grace prevenante. Parquoy partes sibi arrogant, quam reprehendit alios qui ce n'a pas esté bien parlé à sainct Chrysostome, de putant promiscue dari omnibus quod speciale est, dire que la grace ne peut rien sans la volonté, gratuitae electionis testimonium: Communis (inquit) comme la volonté ne peut rien sans la grace: comme omnibus est natura, non gratia: vitreum acumen si la volonté mesme n'estoit point engendrée et appellans quod mera vanitate splendet ubi ad omnes formée de la grace, comme nous avons veu par generaliter extenditur, quod Deus quibus vult confert sainct Paul. Touchant de sainct Augustin, ce n'a pas . Alibi autem, Quomodo venisti? credendo. Time ne esté son intention de donner à la volonté de rhomme dum tibi arrogas quod inventa sit a te via iusta, une partie de la louange des bonnes oeuvres, quand pereas de via iusta. Veni, inquis, libero arbitrio: il l'a nommée chambriere de la grace : mais il voluntate propria veni. Quid turgescis? vis nosse pensoit seulement à refuter la meschante doctrine de quod Pelagius, lequel mettoit la premiere cause de salut Augustinus et tam hoc ac gubernentur. eos deridet praestitum est qui tibi? Ipsum audi vocantem, Nemo venit ad me, nisi Pater meus és traxerit eum . Et citra controversiam elicitur ex convenable à ce propos-là, il demonstre que la Iohannis verbis, sic efficaciter gubernari divinitus grace precede tous merites: laissant l'autre question piorum corda, ut inflexibili affectu sequantur. Qui ex derriere, quel est son effect perpetuel en nous, Deo genitus est (inquit) non potest peccare: quia laquelle il traite tresbien ailleurs. Car quand il dit semen Dei in ipso manet . Nam medium quem par plusieurs fois, que le Seigneur previent celuy sophistae imaginantur motum, cui obsequi vel quem lequel ne veut point, afin qu'il vueille: et assiste à repellere liberum sit, aperte excludi videmus ubi celuy qui veut, afin qu'il ne vueille en vain: il le fait asseritur efficax ad perseverandum constantia. entierement autheur de tous biens. Combien qu'il y merites de l'homme. Pourtant ce qui estoit ait plusieurs sentences en ses escrits si claires touchant cela, qu'elles n'ont point mestier d'autre expositeur. Les hommes, dit-il, mettent peine de trouver en nostre volonté quelque bien qui soit nostre, et non point de Dieu : mais ie ne say comment ils l'y pourront trouver. Item au premier livre contre Pelagius et Coelestius, exposant ceste sentence de nostre Seigneur Iesus, Quiconque a ouy du Pere, vient à moy (Iean 6, 45): La volonté de l'homme, dit-il, est tellement aidee, non seulement 2.3.11. De perseverantia nihilo magis dubium futurum à ce qu'elle sache ce qu'il faut faire, mais l'ayant seu, qu'elle le face. Et pourtant quand le Seigneur erat quin habenda esset pro gratuito Dei dono, nisi enseigne, non point par la lettre de la Loy, mais par invaluisset pessimus error, pro hominum merito hanc la grace de son Esprit, il enseigne en sorte que non dispensari, prout se unusquisque non ingratum primae seulement un chacun voye ce qu'il aura apprins en le gratiae praebuerit. Sed enim quoniam inde natus est cognoissant, mais que de vouloir il appete, et que quod putabant in manu nostra esse respuere vel d'oeuvre il le parface. accipere oblatam Dei gratiam, hac opinione explosa, ille quoque sponte sua corruit. Quanquam hic bifariam erratur; nam praeterquam quod nostram erga primam gratiam gratitudinem legitimumque usum posterioribus remunerari docent, addunt etiam, non iam solam gratiam in nobis operari, sed esse tantum nobis cooperatricem. De priore sic habendum est, 2.3.8. Dominum, dum in dies locupletat, et novis suae Et pource que nous sommes maintenant au gratiae dotibus cumulat servos suos, quia opus quod principal poinct de la matiere, redigeons la chose in illis coepit, gratum acceptumque habet, in illis sommairement, et approuvons nostre sentence par invenire quod maioribus gratiis prosequatur. Atque tesmoignages de l'Escriture: puis apres, afin que huc pertinent sententiae illae, Habenti dabitur. Item, personne Euge serve bone: quia in paucis fuisti fidelis, super l'Escriture, monstrons que la verité que nous tenons multa te constituam . Sed hic duo sunt cavenda, ne a esté aussi enseignée par ce sainct personnage, ie aut remunerari dicatur posterioribus gratiis legitimus dy sainct Augustin. Car ie ne pense pas qu'il soit usus primae gratiae, acsi homo sua ipsius industria expedient de produire tous les tesmoignages l'un redderet gratiam Dei efficacem: aut sic remuneratio apres l'autre, qui se peuvent amener de l'Escriture censeatur gratia. pour confermer nostre sentence, moyennant que nous Fateor ergo expectandam esse fidelibus hanc Dei choisissions ceux qui pourront faire ouverture pour benedictionem, quo melius usi fuerint superioribus entendre les autres. D'autre part ie pense qu'il ne gratiis, ut eo maioribus posthac adaugeantur: sed sera point mauvais de monstrer evidemment quelle illum quoque usum a Domino esse dico, et hanc convenance remunerationem benevolentia l'Eglise à bon droit porte reverence. Certes que provenire; ac sinistre non minus quam infeliciter l'origine du bien ne soit point d'ailleurs que de Dieu tritam illam distinctionem usurpant, operantis gratiae seul, il appert par raison certaine et facile: car la et cooperantis. Hac quidem usus est Augustinus, sed volonté ne se trouvera pas encline à bien sinon aux commoda cooperando esleus. Or la cause de l'election doit estre cherchée perficere quod operando incipit: ac eandem esse hors des hommes: dont il s'ensuit que nul n'a droite gratiam, modo volonté de soymesme, et qu'elle luy procede de la effectus. Unde sequitur, eum non partiri inter Deum mesme faveur gratuite dont nous sommes esleus et nos acsi ex proprio utriusque motu esset mutua devant la creation du monde. Il y a une autre raison concurrentia: notare. quasi semblable. Car puis que le commencement de dona bien vouloir et bien faire est de la foy, il faut savoir praecedere bonam hominis voluntatem, inter quae est dont vient la foy mesme. Or puis que l'Escriture et ipsa. Unde sequitur, nihil reliquum facere quod prononce par tout haut et clair que c'est un don ipsa gratuit, il s'ensuit assez que c'est par pure grace Quo ut a sed sortiri sed gratuita eius leniens, nomen gratiae quod arroget. haberi gratuita definitione pertinet sibi desinat alibi Quod Deum pro Dei diverso multiplicationem dicit, et multa Paulus Dei nominatim ne i'ay calomnie avec ce que nous sainct renversons homme, auquel expressit. Nam quum dixisset, Deum esse qui efficit que nous commençons à vouloir le bien: nous, diie, in nobis et velle et perficere , continuo subdidit, qui sommes de tout nostre coeur naturellement utrunque facere pro bona voluntate: hac dictione adonnez à mal. Le Seigneur donc, quand il met ces gratuitam esse benignitatem indicans. Ad id autem deux choses en la conversion de son peuple, qu'il quod dicere solent, postquam primae gratiae locum luy ostera son coeur de pierre, et luy en donnera un dedimus, iam conatus nostros subsequenti gratiae de chair: tesmoigne apertement qu'il faut que tout ce cooperari, quo qui est de nous soit aboly, pour nous amener à bien, semel Domini virtute in iustitiae obsequium edomiti et que tout ce qui est substitué au lieu, procede de sumus, ad sa grace. Et ne dit pas cela seulement en un lieu: sequendam gratiae actionem, nihil reclamo. Est enim car nous avons aussi en Ieremie, Ie leur donneray certissimum, esse un coeur et une voye, afin qu'ils me craignent toute obsequendi promptitudinem. Unde id tamen nisi quod leur vie. Et un peu apres, Ie mettray la crainte de Spiritus Dei ubique sibi consentiens, quam principio mon Nom en leurs coeurs, à ce qu'ils ne se generavit obedientiae affectionem, ad perseverandi destournent point de moy (Ier. 32, 39). Item en constantiam fovet et confirmat? At si hominem a Ezechiel, Ie donneray un mesme coeur à tous, et seipso sumere volunt unde gratiae Dei collaboret, creeray un nouvel esprit en leurs entrailles. Ie leur pestilentissime hallucinantur. osteray leur coeur de pierre, et leur donneray un respondeo: ultro Si pergere, ubi gratia intelligant et Dei nos, propensos regnat, ex esse talem coeur de chair (Ezech. 11, 19). Il ne nous pourroit mieux oster la louange de tout ce qui est bon et droit en nostre volonté pour le s'attribuer, que quand il appelle nostre conversion, une creation de nouvel esprit et de nouveau coeur. Car il s'ensuit tousiours, qu'il ne peut rien proceder de bon de nostre volonté, iusques à ce qu'elle soit reformée: et apres, que la reformation, entant qu'elle est bonne, est de Dieu, non pas de nous. 2.3.9. 2.3.12. Et ainsi nous voyons que les Saincts ont prié: Atque huc falso per inscitiam torquetur illud comme quand Apostoli, Plus omnibus iis laboravi: non ego, sed encline noz gratia Dei mecum . Sic enim accipiunt, quia Paulo craignions, et gardions ses commandemens (1 Rois arrogantius dictum videri poterat quod se praeferret 8, 58): il monstre la contumace de nostre coeur, en omnibus, id quidem corrigere, laudem ad Dei gratiam ce que naturellement il le confesse estre rebelle referendo: sed ita ut se gratiae cooperarium vocet. contre Dieu et sa Loy, sinon qu'il soit fleschi au Ad hanc festucam mirum est tot non malos alioqui contraire. Autant en est-il dit au Pseaume, O Dieu, Salomon coeurs à disoit, soy, Que afin le que Seigneur nous le homines impegisse. Non enim gratiam Domini secum encline mon coeur en tes statuts (Ps. 119, 36). Car laborasse scribit Apostolus, ut se consortem laboris il faut tousiours noter l'opposition qui ee fait entre faciat: quin potius totam laboris laudem uni gratiae la perversité qui nous pousse à mal et rebellion transcribit, ista correctione, Non ego, ait, sum is qui contre Dieu, et le changement par lequel nous laboravi, sed gratia Dei quae mihi aderat. Fefellit sommes reduits à son service. Or quand David, autem eos sed magis sentant que pour un temps il avoit esté privé et Graeci articuli destitué de la conduite de la grace de Dieu, requiert praetermissa fuit. Nam si ad verbum reddas, non au Seigneur qu'il crée en luy un nouveau coeur, et dicit gratiam sibi fuisse cooperatricem: sed gratiam qu'il renouvelle un droit esprit en ses entrailles (Ps. quae sibi aderat, omnium fuisse effectricem. Atque 51, 12): ne recognoit-il point que toutes les parties id non obscure, licet breviter, docet Augustinus, de son quum ita loquitur, Praecedit voluntas bona hominis souilleure, multa autem perversité? Davantage, en appellant la pureté qu'il praecedit ipsa, in eis et ipsa est. Sequitur deinde desire, Creature de Dieu, il luy attribue toute la ratio: quia scriptum sit, Misericordia eius praevenit vertu d'icelle. Si quelcun replique que ceste priere me : est un signe d'une affection bonne et saincte : la nolentem praevenit, ut velit: volentem subsequitur, solution est facile, assavoir combien que David fust ne frustra velit. Cui consentit Bernardus, Ecclesiam desia en partie ramené au bon chemin, toutesfois ita loquentem inducens, Trahe quodammodo invitam, qu'il compare l'horrible ruine en laquelle il estoit ut facias voluntariam: trahe torpentem ut reddas trebusché, et laquelle il avoit sentie, avec son estat currentem. premier. Ainsi prenant en soy la personne d'un praepostera . Dei Et, locutionis versio, dona, ambiguitas: in qua sed vis non Misericordia omnia. eius Quae subsequetur me coeur et sont pleines que son d'immondicité esprit est et de enveloppé en homme estant aliené de Dieu, il ne requiert point sans cause que tout ce que Dieu donne à ses esleus en les regenerant, soit accomply en luy. Et par consequent estant semblable à un mort, il desire d'estre creé de nouveau, afin d'estre fait d'esclave de Satan, organe du sainct Esprit. C'est une chose merveilleuse que de nostre orgueil. Dieu ne requiert rien plus estroitement, sinon que nous observions son Sabbat, assavoir en nous reposant de toutes noz oeuvres: et il n'y a rien qu'on tire de nous avec plus grande difficulté que cela, c'est qu'en quittant toutes noz oeuvres, nous donnions lieu aux siennes. Si ceste rage ne nous empeschoit, le Seigneur Iesus 2.3.13. a donné assez ample tesmoignage à ses graces, à ce Audiamus nunc Augustinum suis verbis loquentem, ne aetatis nostrae sorbonici vigne, vous estes les ceps, et mon Pere le vigneron sophistae totam vetustatem nobis adversam pro suo (Iean 15, 1). Comme le cep ne peut porter fruit de more suum soy, sinon qu'il demeure en la vigne: ainsi vous, si Pelagium imitantur, a quo in eandem olim arenam vous ne demeurez en moy: car sans moy vous ne ipse Augustinus protractus est. Libro de correptione pouvez rien faire. Si nous ne fructifìons de nous, criminentur; Pelagiani, in quo hoc scilicet est qu'elles ne soyent obscurcies. Ie suis, dit-il, la patrem et gratia ad quod non plus que fait un cep arraché de terre, et privé Gratiam de toute humeur: il ne faut plus maintenant enquerir persistendi in bono, Adae fuisse datam si vellet: combien nostre nature est propre à bien faire. Et nobis dari ut velimus, ac voluntate concupiscentiam aussi ceste conclusion n'est point douteuse, que sans superemus. Habuisse ergo illum posse si vellet: sed luy nous ne pouvons rien faire. Il ne dit pas que non velle ut posset: nobis et velle dari et posse. nous soyons tellement infirmes que nous ne pouvons Primam peccare: suffire: mais en nous reduisant du tout à neant, il nostram multo maiorem, non posse peccare . Ac ne exclud toute fantasie de la moindre puissance du de loqui monde. Si estans entez en Christ, nous fructifìons trahit) comme un cep de vigne, lequel prend sa vigueur tant scrupulum hunc paulo post eximit. Tantum quippe, de l'humeur de la terre, comme de la rosee du ciel, inquit, Spiritu sancto accenditur voluntas sanctorum: et de la chaleur du soleil, il me semble qu'il ne nous ut ideo possint quia sic volunt: ideo velint quia deus reste aucune portion en toutes bonnes oeuvres, si operatur ut sic velint. Nam si in tanta infirmitate, in nous qua tamen ad reprimendam elationem perfici virtutem entierement. decet , ipsis relinquantur voluntas sua, ut adiutorio subtilité, qu'il y a quelque humeur enclose au cep, Dei possint, si velint, nec Deus operetur in illis ut qui est pour le faire produire fruict: et pourtant qu'il velint: inter tot tentationes infirmitate voluntas ipsa ne prend pas tout de la terre, ou de la premiere succumberet, possent. racine, mais qu'il apporte quelque chose du sien. Car Subventum est ergo infirmitati voluntatis humanae, Iesus Christ n'entend autre chose, sinon que nous ut inseparabiliter sommes du bois sec et sterile, et de nulle valeur, si ageretur, ideoque quantumvis infirma non deficeret. tost que nous sommes separez de luy: pource qu'il Tractat deinde copiosius quomodo corda nostra Dei ne se trouvera à part en nous aucune faculté de afficientis dicit bien faire: comme il dit ailleurs, que tout arbre que quidem Dominum homines suis voluntatibus trahere, son Pere n'a plantée sera arrachée (Matth. 15, 13). sed nunc Pourtant l'Apostre luy en donne toute louange. C'est obtinere Dieu, dit-il, qui fait en nous et le vouloir et le volumus, non offerri tantum a Domino gratiam, quae parfaire (Phil. 2, 13). La premiere partie des bonnes libera cuiusque electione aut recipiatur aut respuatur: oeuvres est la volonté: l'autre est de s'efforcer à sed ipsam esse, quae in corde et electionem et l'executer, et le pouvoir faire. Dieu est autheur et voluntatem formet: ut quicquid deinde sequitur boni de l'un et de l'autre. Il s'ensuit donc que si l'homme operis, fructus sit ipsius ac effectus: nec aliam s'attribue aucune chose, ou en la volonté, ou en habeat sibi obsequentem voluntatem nisi quam fecit. l'execution, qu'il desrobe autant à Dieu. S'il estoit Sunt enim eius quoque verba ex alio loco, Omne dit que Dieu baille secours à, nostre volonté infirme, bonum in nobis opus nonnisi gratiam facere. il nous seroit laissé quelque chose: mais quand il est breviter, eius quas post exequitur, referam, posse immortalitatem perperam divina non perfectione Lombardus perseverare indeclinabiliter necessario ore verbis ideoque ipse fusius libertatem, (sicuti gratia Augustini tamen fuisse futura putetur Valentinum operatus testatum est quod non et sequantur eo motum, . in ac Habemus primis voulons conserver C'est en à Dieu vain qu'on son honneur pretend ceste dit qu'il fait la volonté, en cela il est monstré que tout ce qui est de bon est d'ailleurs que de nous. Et pource que la bonne volonté mesme par la pesanteur de nostre chair est retardee et opprimée, il dit consequamment que pour surmonter toute difficulté, nostre Seigneur nous donne la constance et vertu d'executer. Et de faict, ce qu'il enseigne ailleurs ne peut autrement estre vray: c'est qu'il n'y a qu'un seul Dieu, qui fait toutes choses en tous (1 Cor. 12, 6): où nous avons monstré cy dessus que tout le cours de la vie spirituelle est compris. Pour laquelle raison David, apres avoir prié Dieu qu'il luy manifeste ses voyes, afin qu'il chemine en sa verité, 2.3.14. adiouste incontinent, Uny mon coeur pour craindre Quod autem alibi dicit, non tolli gratia voluntatem, ton nom (Ps. 86, 11). Par lequel mot il signifie, que et quum bona fuerit, adiuvari: significat tantum, ceux mesmes qui sont bien affectionnez sont suiets hominem non ita trahi ut sine motu cordis, quasi à tant de desbauchemens pour estre distraits, qu'ils extraneo impulsu feratur: sed intus sic affici ut ex s'esvanouyroyent bien tost ou s'escouleroyent comme corde obsequatur. Specialiter gratuitoque electis dari, eau, s'ils n'estoyent fortifiez en constance. Suyvant in hunc modum ad Bonifacium scribit, Scimus non cela, en un autre passage ayant prié Dieu de vouloir omnibus hominibus dari Dei gratiam: et quibus datur, guider ses pas, il adiouste que la force aussi luy neque secundum dari, neque soit donnée pour guerroyer: Que l'iniquité (dit-il) gratuita gratia: ne domine point en moy (Ps. 119, 133). En ceste quibus non datur, scimus iusto Dei iudicio non dari . maniere donc Dieu commence et parfait la bonne Ac opinionem oeuvre en nous: c'est que par sa grace la volonté meritis subsequentem est incitée à aimer le bien, inclinée à le desirer, et primam gratiam non emeue à le chercher et s'y adonner: davantage, que Vult enim ceste amour, desir et effort ne defaillent point, mais Pelagium fateri, nobis gratiam necessariam esse ad durent iusques à leur effect: finalement que l'homme singulas actiones, neque operibus retribui, quo sit poursuit le bien, et y persevere iusques à la fin. secundum in merita eadem impugnat, gratiam merita respuendo, voluntatis, epistola quae reddi operum fortiter hominum putat: se quia dignos sed eam praestiterint. vere gratia. Sed breviore summa comprehendi res non potest quam ex octavo capite libri ad Valentinum, de correptione et gratia: ubi primum docet, Quod humana voluntas non libertate gratiam, sed gratia consequatur libertatem: Quod per eandem gratiam impresso perpetuitatem delectationis conformetur: affectu, Quod ad insuperabili fortitudine roboretur: Quod illa gubernante, nunquam excidat: deserente, protinus corruat. Quod gratuita Domini misericordia, et ad bonum convertatur: et conversa, in ipso perseveret. Quod voluntatis 2.3.10. Or il émeut nostre volonté, non pas comme on a long temps imaginé et enseigné, tellement qu'il soit humanae directio in bonum, et post directionem apres constantia, ex sola Dei voluntate pendeat, non ullo mouvement, ou resister: mais il la meut avec telle suo liberum efficace, qu'il faut qu'elle suyve. Pourtant ce qu'on arbitrium (si appellare ita libet) quale alibi scribit, lit souvent en Chrysostome ne doit point estre quod nec ad Deum converti, nec in Deo persistere, receu: C'est que Dieu n'attire sinon ceux qui veulent nisi per gratiam, possit: a gratia valeat quicquid estre attirez. En quoy il signifie que Dieu en nous merito. Ita homini tale relinquitur en nostre election d'obtemperer à son valet . tendant la main, attend s'il nous semblera bon de nous aider de son secours. Nous concedons bien que du temps que l'homme estoit encore entier, sa condition'estoit telle, qu'il se pouvoit incliner d'une part et d'autre: mais puis qu'Adam a declairó par son exemple combien est povre et miserable le Franc-arbitre, sinon que Dieu vueille en nous et puisse tout, quel profit aurons-nous quand il nous departira sa grace en telle maniere? Mais comme ainsi soit qu'il espande sur nous la plenitude de sa grace, nous luy en ostons la louange par nostre ingratitude. Car l'Apostre n'enseigne pas seulement 2.4. Quomodo operetur Deus in cordibus hominum. que la grace de bien vouloir nous est offerte, si nous l'acceptons, mais que Dieu fait et forme en 2.4.1. nous le vouloir: qui n'est autre chose à dire, sinon Hominem peccati iugo ita captivum teneri, ne ad bonum aut suapte voto natura aspirare, queat, aut studio coeur, et qu'il y regne comme en sa possession. Et par Ezechiel non seulement il promet probatum est. Praeterea distinctio inter coactionem de donner un coeur nouveau à ses eleus, afin qu'ils et necessitatem posita fuit, unde liqueret eum, dum puissent cheminer en ses preceptes, mais afin qu'ils necessario y cheminent de faict (Ezech. 11, 19; 36, 27). Et ne nihilo tamen nisi nostre fallor, peccat, sufficienter, contendere que Dieu par son Esprit dresse, flechit, modere minus voluntarie peccare. Sed quoniam, dum in servitutem diabolo se addicitur, illius arbitrio videtur magis agi quam suo, Christ, Quiconque a esté instruit de mon Pere, vient quale expediendum à moy (Iean 6, 45): sinon que par icelle on entende restat: tum solvenda quaestio, an aliquid in malis que la grace de Dieu est de soy-mesme vertueuse operibus Deo sit tribuendum, in quibus nonnullam pour accomplir et mettre en effect son oeuvre, eius actionem intercedere Scriptura insinuat. Alicubi comme sainct Augustin le maintient: laquelle grace Augustinus sit actionis utriusque entendre ceste sentence de comparat Dieu ne depart point à un chacun, comme porte le ac Diabolum, proverbe commun, qu'elle n'est deniée à personne sessoribus. Si Deus illi insidet, inquit, perinde ac qui fait ce qui est en soy. Bien faut-il enseigner moderatus et peritus sessor, composite illam regit: que la bonté de Dieu est exposée à tous ceux qui la tarditatem compescit: cherchent, sans aucune exception. Mais comme ainsi pervicaciam soit que nul ne commence à la chercher devant qu'il nutum expectanti: incitat, petulantiam voluntatem autrement equo sessoris humanam genus, peut nimiam luxuriamque retundit, in rectam Diabolus occupavit, Deum celeritatem coercet, eam ait esté inspiré du ciel, il ne falloit en cest endroit petulantis mesme aucunement diminuer de la grace de Dieu. sessoris per invia rapit, impellit in foveas, per Certes ce privilege appartient aux eleus seulement, praecipitia qu'estans regenerez par l'Esprit de Dieu, ils soyent devolvit, viam instar ad deducit; stolidi quod ac contumaciam si ferociamque instigat. Qua similitudine, quando melior non occurrit, de in praesentia contenti erimus. Imperio igitur Diaboli Augustin ne se mocque pas moins de ceux qui se quod animalis hominis voluntas dicitur subiacere ut vantent que c'est à eux en partie d'appeter le bien, inde agitetur, non significat ipsam reluctantem ac qu'il reprend les autres qui pensent que la grace est luy conduits et gouvernez. Parquoy sainct restitantem ad obsequia adigi (quemadmodum invita donnée mancipia obire iussa nostra dominii iure cogimus) tesmoignage sed Satanae praestigiis fascinatam, illi se ad omnem nature, dit-il, est commune à tous, non pas la ductum obsequentem necessario praebere. Nam quos grace. Spiritus sui regimine non dignatur Dominus, eos ad generalement à tous ce que Dieu ne donne que de Satanae Quare son bon plaisir, ont une subtilité luysante et fragile mentes comme un verre. Item, Comment es-tu venu à infidelibus exitio destinatis ait, ne cernant lumen Christ? c'est en croyant. Or crain que si tu te Evangelii . Et alio loco, ipsum operari in filiis vantés d'avoir toy-mesme trouvé la voye iuste, tu contumacibus . Excaecatio impiorum, et quaecunque ne perisses et soyés exterminé d'icelle. Si tu dis inde sequuntur flagitia, opera Satanae nuncupantur: que tu es venu de ton Franc-arbitre et propre quorum voluntatem volonté, de quoy seniles-tu? Veux-tu cognoistre quaerenda non est, ex qua radix mali surgit: in qua que cela aussi t'a esté donné? escoute celuy qui fundamentum nous appelle: Nul ne vient à moy si mon Pere ne l'y actionem Apostolus deum tamen iusto huius causa regni iudicio seculi extra Satanae ablegat. excaecasse humanam (hoc est, peccatum) residet. pesle-inesle Et de dit à tous, l'election que veu gratuite ceux qui qu'elle de Dieu. estendent est La ainsi attire (Iean 6, 44). Et de fait, il est facile de conclurre par les mots de sainct Iean, que les coeurs des fideles sont gouvernez d'enhaut, avec tel effect qu'ils suyvent d'une affection, laquelle n'est point pour flechir çà et là, mais est arrestée à obeir. Celuy, dit-il, qui est de Dieu ne peut pecher: pource que la semence de Dieu demeure en luy (1 Iean 3, 9). Nous voyons que ce mouvement sans vertu, lequel imaginent les Sophistes, est exclus. 2.4.2. I'enten ce qu'ils disent, que Dieu offre seulement sa Longe est alia ratio divinae in talibus actionis. grace, à telle condition que chacun la refuse ou Quae ut certius nobis pateat, exemplo sit calamitas a accepte selon que bon luy semble. Telle resverie, Chaldaeis sancto Iob illata. Chaldaei, interemptis eius dy-ie, qui n'est ne chair ne poisson, est exclue, pastoribus, quand gregem hostiliter depraedantur. Iam il est dit que Dieu nous fait tellement eorum improbum facinus palam extat; neque in eo perseverer, que nous sommes hors de danger de opere cessat Satan, a quo totum id provenire narrat decliner. historia. Ipse autem Iob Domini opus in eo recognoscit, quem dicit sibi abstulisse quae erepta 2.3.11. erant per Chaldaeos. Quomodo idem opus ad Deum, Il ne falloit non plus douter de la perseverance, ad Satanam, ad hominem authorem referamus, quin qu'elle ne deust estre estimée don gratuit de Dieu: vel Satanam excusemus Dei consortio, vel Deum mais il y a une fausse opinion au contraire enracinée mali authorem praedicemus? Facile, si finem agendi au coeur des hommes, qu'elle est dispensée à un primum inspiciamus, deinde modum. Domini consilium chacun selon son merite: c'est à dire, comme il se est servi sui patientiam calamitate exercere: Satan monstre n'estre point ingrat à la premiere grace. molitur eum ad desperationem adigere: Chaldaei ex Mais pource qu'une telle opinion est venue de ce re quaerere qu'on imaginoit, qu'il fust en nostre pouvoir de affectant. Tanta in consiliis diversitas opus iam valde refuser ou accepter la grace de Dieu quand elle nous aliena praeter ius et fas lucrum distinguit. In modo discriminis. est presentée, il est facile de la refuter, veu que Satanae affligendum servum suum Dominus permittit: ceste raison a esté monstrée fausse: combien qu'il y Chaldaeos, quos ad id exequendum ministros delegit, a icy double erreur. Oar outre ce qu'ils disent qu'en illi permittit ac tradit impellendos: Satan alioqui bien usant de la premiere grace de Dieu, nous pravos Chaldaeorum animos venenatis suis aculeis ad meritons perpetrandum id flagitium instigat: illi ad iniustitiam remunere nostre bon usage, ils adioustent aussi que furiose ruunt, omniaque membra scelere obstringunt ce n'est point la grace de Dieu seule qui besongne ac contaminant. Proprie ergo agere dicitur Satan in en nous, mais seulement qu'elle coopere. Quant au reprobis: in quibus regnum suum, hoc est nequitiae, premier, exercet. Dicitur et Deus suo modo agere, quod Satan Seigneur Dieu en multipliant ses graces en ses ipse (instrumentum quum sit irae eius) pro eius serviteurs, et leur en conferant tous les iours de nutu ac imperio huc atque illuc se inflectit ad nouvelles, exequenda eius iusta iudicia. Omitto hic universalem commencé en eux luy est agreable, il trouve en eux Dei motionem, unde creaturae omnes ut sustinentur, matiere et occasion de les enrichir et augmenter en ita efficaciam quidvis agendi ducunt. De illa speciali telle sorte. Et à cela se doyvent rapporter les actione tantum loquor quae in unoquoque facinore sentences suyvantes: A celuy qui aura, il luy sera apparet. Idem ergo facinus Deo, Satanae, homini donné. Item, Puis que tu fes monstré serviteur assignari, videmus non esse absurdum: sed varietas fidele en petites choses, ie te constituer ay en plus in fine et modo facit ut illic inculpata Dei iustitia grande charge (Matth. 25, 21. 23. 29; Luc 19, 17. reluceat, 26). Mais il nous faut icy donner garde de deux Satanae non minus hominisque est nequitia cum suo opprobrio se prodat. que il par faut autres avoir d'autant graces ceste que suyvantes resolution, l'oeuvre qu'il que a il le desia vices: c'est qu'on n'attribue point à l'homme en telle sorte le bon usage de la grace de Dieu, comme si par son industrie il la rendoit vallable. Puis apres, qu'on ne die point que les graces qui sont conferées à l'homme fidele, soyent tellement pour remunerer ce qu'il a bien usé de la premiere grace, comme si tout ne luy provenoit point de la bonté gratuite de Dieu. Ie confesse donc que les fideles doyvent 2.4.3. attendre ceste benediction, que d'autant qu'ils auront Veteres religiosius interdum simplicem quoque mieux usé des graces de Dieu, d'autres nouvelles et veritatis confessionem in hac parte reformidant, quod plus grandes leur seront iournellement adioustees. verentur ne impietati fenestram de operibus Dei Mais ie dy d'autre part, que ce bon usage est de irreverenter obloquendi aperiant. Quam sobrietatem Dieu, et que ceste remuneration procede de sa ut benevolence gratuite. Les Scolastiques ont en la exosculor, ita minime simpliciter teneamus Augustinus quidem periculosum quod bouche ceste distinction vulgaire de la grace solutus est: quemadmodum ubi dicit indurationem et tout pervertir. Sainct Augustin en a bien usé, mais excaecationem ad ç'a esté avec une bonne declaration, pour adoucir ce non qui pouvoit estre rude: c'est que Dieu parfait en recipiunt tot Scripturae locutiones, quae plus aliquid cooperant, ce qu'il a commencé en operant: c'est à Dei quam praescientiam intervenire clare ostendunt. dire, qu'il applique ce qu'il nous a desia donné, pour praescientiam spectare inter Ne operante et cooperante: mais ils en abusent pour ad superstitione tradit. si dum non illa Scriptura iudico operationem Dei . argutias At istas sed Et Augustinus ipse libro contra Iulianum 5, longa besongner avec ce qu'il y adiouste: et que c'est une oratione aut mesme grace, mais qu'elle prend son nom selon la patientiae divinae esse peccata, sed etiam potentiae, diverse maniere de son effect. Dont il s'ensuit qu'il ut sic priora peccata puniantur. Similiter quod de ne partit point entre Dieu et nous, comme s'il y permissione afferunt, dilutius est quam ut subsistat. avoit Saepissime mouvement de Dieu et un autre que nous eussions à. contendit, non excaecare permissionis dicitur Deus tantum et indurare quelque concurrence mutuelle entre le reprobos, eorum corda vertere, inclinare, impellere, part: ut comment la grace augmente. A quoy appartient ce alibi fusius explicatur, si docui. Id quale confugitur nequaquam c'est seulement pour monstrer que nous avons desia allegué, que la bonne volonté permissionem. Nos ergo duplici ratione respondemus precede beaucoup de dons de Dieu, mais qu'elle est id fieri. Siquidem quum sublato eius lumine, nihil du nombre. Dont il s'ensuit qu'on ne luy peut rien quam caligo et caecitas supersit: quum ablato eius attribuer de propre. Ce que sainct Paul nommément Spiritu, corda nostra in lapides obdurescant: quum a declairé. Car apres qu'il a dit que c'est Dieu qui cessante fait en nous le vouloir et le parfaire (Phil. 2, 13), directione, contorqueantur: rite dicitur facultatem quibus praescientiam que aut eius ad sit, mais in excaecare, obliquitatem indurare, sa bonne volonté: par ce mot signifiant sa benignité exequendi adimit. Secunda ratio, quae multo propius gratuite. Quant à ce qu'ils disent, qu'apres avoir accedit ad donné lieu à la premiere grace, nous cooperons avec suae Dieu: ie respon, S'ils entendent qu'apres avoir esté Satanam, et consilia eorum destinat quo visum est, reduits par la vertu de Dieu en obeissance de et voluntates excitat, et conatus firmat. Sic ubi iustice, nous suyvons Volontairement la conduite de recitat Moses Sehon regem transitum non dedisse sa grace, ie leur confesse. Car il est tres-certain populo, quia induraverat Deus spiritum eius, et cor que là où regne la grace de Dieu, il y a une telle obfirmaverat, finem consilii mox subiungit, Ut daret promptitude d'obtemperer. Mais don't est-ce que eum in manus nostras, inquit. Ergo quia perditum cela vient, sinon d'autant que l'Esprit de Dieu estant Deus volebat, obstinatio cordis, divina fuit ad ruinam conforme à soy-mesme, nourrit et conferme en praeparatio. nous l'affection d'obeissance, laquelle il a engendrée exequenda verborum sua iudicia parendi, incontinent il adiouste qu'il fait l'un et l'autre selon recte ad videndi, inclinare proprietatem, per ministrum quod irae dés le commencement? Au contraire, s'ils veulent dire que l'homme a cela de sa propre vertu, qu'il coopere avec la grace de Dieu: ie dy que c'est un erreur pestilent. 2.3.12. 2.4.4. Ils abusent faussement à ce propos du dire de Secundum priorem rationem istud videtur dictum, Aufert labium a l'Apostre, I'ay plus travaillé que tous les autres: non veracibus, et rationem tollit a pas moy, mais la grace de Dieu avec moy (1 Cor. senioribus . Aufert cor ab iis qui praesunt populo 15, 10). Pource, disent-ils, qu'il eust semblé que terrae, errare eos facit per invium . Item, Quare c'estoit trop arrogamment parlé, de se preferer à dementasti nos Domine, indurasti cor nostrum, ne tous les autres, il modere cela, rendant la louange à timeamus te ? Quandoquidem indicant potius quales la grace de Dieu: en telle sorte neantmoins qu'il se Deus homines faciat deserendo, quam qualiter opus dit compagnon de Dieu en ouvrant. C'est merveilles in ipsis suum peragat. At sunt alia testimonia quae quand ultra procedunt: qualia sunt de Pharaonis induratione, autrement mauvais, ont achoppé à ce festu. Car Indurabo cor Pharaonis, ne vos audiat, ac dimittat sainct Paul ne dit point que la grace de Dieu ait populum . Postea dicit se aggravasse cor illius, et besongné avec soy, pour se faire compagnon d'icelle: roborasse . An induravit non emolliendo? Id quidem mais plustost il luy attribue toute la louange de verum est: sed plus aliquid fecit, quod obstinatione l'oeuvre: Ce ne suis-ie point, dit-il, qui ay travaillé, pectus obfirmandum Satanae mandavit; unde prius mais la grace de Dieu, laquelle m'assistoit. Toute la dixerat, Tenebo cor illius. Egreditur populus ex faute est venue, qu'ils s'arrestent à la translation prodeunt unde commune, laquelle est douteuse: mais le texte Grec excitati? Moses certe populo asserebat Dominum de sainct Paul est si clair, qu'on n'en peut douter. fuisse qui corda eorum roborasset . Propheta vero Car si on veut translater à la verité ce qu'il dit, il eandem historiam recitans, dicit ipsum vertisse corda ne signifie pas que la grace de Dieu fust cooperante eorum ut odio haberent populum suum . Iam dicere avec luy: mais qu'en luy assistant, elle faisoit le non possis destitutos Domini consilio impegisse. Nam tout. Ce que sainct Augustin declaire pleinement et si roborantur et vertuntur, destinato inflectuntur ad en breves parolles, quand il dit que la bonne volonté idipsum. Adhaec, quoties in populi transgressiones qui est en l'homme precede beaucoup de graces de vindicare illi placuit, quomodo opus suum in reprobis Dieu, mais non pas toutes: car elle est du conte Il adimplevit? ut videas efficaciam agendi penes ipsum adiouste consequemment la raison: Pource qu'il est fuisse, illos ministerium duntaxat praebuisse. Quare escrit, dit-il, La misericorde de Dieu nous previent nunc sibilo suo evocaturum se illos minabatur : nunc et nous suit (Ps. 69, 11; 23, 6): assavoir d'autant instar sagenae sibi fore ad irretiendos : nunc mallei qu'il previent celuy qui ne veut point, à ce qu'il instar, ad feriendos Israelitas . Sed praecipue tum vueille: et suit celuy qui veut, à ce qu'il ne vueille declaravit dum point en vain. A quoy s'accorde sainct Bernard, Sennacherib securim vocat , quae ad secandum manu introduisant l'Eglise avec ces mots, O Dieu, tire moy sua et destinata fuit et impacta. Non male alicubi aucunement par force et maugré que i'en aye, pour Augustinus ita definit, quod ipsi peccant, eorum me faire volontaire: tire moy estant paresseuse, afin esse: quod peccando hoc vel illud agant, ex virtute de me rendre agfle à courir. obviam quam infesti non sit regionis otiosus incolae; in illis, tant de personnages qui n'estoyent point Dei esse, tenebras prout visum est dividentis. 2.3.13. Oyons maintenant sainct Augustin parler, à fin que les Pelagiens de nostre temps, c'est à dire les Sophistes de Sorbonne, ne nous reprochent comme ils ont de coustume, que tous les Docteurs anciens 2.4.5. nous sont contraires. En quoy ils ensuyvent leur Porro Satanae ad pere Pelagius: lequel a moleste sainct Augustin d'une illuc mesme calomnie. Or il poursuit ceste matiere au Dominus providentia sua eos destinat, vel ex uno long au livre qu'il a intitulé, De correction et grace: loco in dont ie reciteray en bref aucuns passages, usant de Samuele, quod Saulem aut raptaverit aut dimiserit ses propres mots. Il dit que la grace de persister en spiritus Domini malus, et spiritus malus a Domino . bien a esté donnée à Adam, s'il en eust voulu user: Ad Spiritum sanctum id referre nefas est. Spiritus qu'elle nous est donnée, à fin que nous vueillons, et ergo impurus, Dei spiritus vocatur, quia ad eius qu'en voulant, nous surmontions les concupiscences. nutum potentiamque respondet, instrumentum magis Ainsi, qu'Adam a eu le pouvoir, s'il eust voulu: mais ipsius Simul qu'il n'a point eu le vouloir, à fin quil peust: qu'à divinitus nous, tant le vouloir que le pouvoir nous est donné. efficaciam erroris ac seductionis immitti, ut credant Que la premiere liberté a esté de pouvoir s'abstenir mendacio qui veritati non paruerunt . Longo tamen de pecher: que celle que nous avons maintenant est discrimine semper distat in eodem opere id quod beaucoup plus grande, c'est de ne pouvoir pecher. agit Dominus, ab eo quod Satan et impii moliuntur. Les Sorbonistes exposent cela de la perfection qui Ille mala instrumenta, quae sub manu habet et sera en la vie future: mais c'est une moquerie, veu versare quolibet potest, servire iustitiae suae facit. que sainct Augustin se declaire puis apres, en disant Hi, que la volonté des fideles est tellement conduite par reprobos ministerium instigandos, satis in quoties constiterit. agendo, addendum est prout quod mali conceptam a sunt, effectu huc Dicitur quam a intercedere enim seipso Paulo saepius author. traditur, nequitiam ingenii le sainct Esprit, qu'ils peuvent bien faire, à cause tum qu'ils veulent: et qu'ils le veulent, à cause que Dieu praecidendam impiis tergiversationem pertinent, in crée en eux le vouloir (2 Cor. 12, 9). Car si en si capite De providentia iam exposita sunt. Hic enim grande infirmité, dit-il, (en laquelle toutesfois pour breviter propositum modo fuit, quomodo in reprobo obvier à, orgueil et le reprimer, il faut que la vertu homine de Dieu se parface) leur volonté leur estoit laissée, a calumnia regnet Satan, Reliqua pravitate ad vindicandam pariunt. atque Dei quae maiestatem, quomodo in utroque agat Dominus, indicare. qu'ils peussent bien faire par l'aide dc Dieu, si bon leur sembloit, et que Dieu ne leur donnast point la volonté, entre laquelle est pourroyent tant de infirme, perseverer. tentations, leur succomberoit, Dieu a donc volonté ainsi ne survenu à l'infirmité de la volonté humaine, la dirigeant sans 2.4.6. qu'elle peust fleschir çà ne là, et la gouvernant sans In actionibus autem quae nec iustae per se, nec vitiosae sunt, quam combien qu'elle soit infirme, elle ne peut faillir. spiritualem vitam spectant, quam libertatem obtineat Tantost apres il traite comme il est necessaire que homo, noz coeurs suyvent le mouvement de Dieu, quand il etsi explicatum et supra est. ad corpoream attigimus, Nonnulli in magis qu'elle tie peust destourner. Car en telle sorte, nondum talibus tamen liberam ei les tire: disant que Dieu tire bien les hommes selon electionem concesserunt: magis, ut arbitror, quod de leur volonté, et non par contrainte: mais que la re non magni momenti disceptare nolebant, quam volonté est celle qu'il a formée en eux. Nous avons quod asserere pro certo vellent illud ipsum quod maintenant concedunt. Ego, etsi eos qui nullas esse sibi ad principalement, approuvé par la bouche de sainct iustitiam vires tenent quod in primis ad salutem Augustin: c'est que la grace n'est point seulement cognitu necessarium est tenere fateor, non tamen presentée de Dieu, pour estre reiettee ou acceptée, puto hanc quoque partem negligendam, ut noverimus selon qu'il semble bon à un chacun: mais que c'est specialis esse gratiae Domini, quoties in mentem icelle grace seule, laquelle induit noz coeurs à venit eligere quod e re nostra quoties eo voluntas suyvre son mouvement, et y produit tant le chois inclinat: rursum quoties et mens et animus refugit que la volonté: tellement que quod alioqui erat nociturum. Atque huc se protendit toutes bonnes oeuvres qui s'ensuivent apres, sont divinae providentiae vis, non modo ut rerum eventus fruits d'icelle: et n'est point receue d'homme vivant, succedant quemadmodum expedire prospexerit: sed sinon ut tendant. obeissance. A ceste cause le mesme Docteur dit en rerum un autre lieu, qu'il n'y a que la grace de Dieu qui voluntates Equidem quoque si externarum sensu hominum nostro eodem reputamus administrationem, nihil dubitabimus le d'autant poinct qu'elle que a nous formé son debattons coeur en face toute bonne oeuvre en nous. eatenus sub humano arbitrio sitas esse: verum si aures tot testimoniis praebemus, quae Dominum in his quoque regere animos hominum clamant, arbitrium ipsum speciali Dei motioni subiicere nos cogent. conciliavit Quis Aegyptiorum voluntates ut pretiosissima quaeque Israelitis Touchant ce qu'il dit quelque part que la volonté n'est point destruite par la grace, mais de mauvaise illis changée en bonne: et apres avoir esté faite bonne, commodato darent ? Nunquam eo animum ipsi suapte qu'elle est aidee: en cela seulement il signifie que sponte induxissent. Ergo eorum animi Domino magis l'homme n'est point tiré de Dieu comme une pierre, suberant quam a seipsis regebantur. Nec sane Iacob sans aucun mouvement de son coeur, comme par une nisi force de dehors: mais qu'il persuasus esset Deum, prout vasa 2.3.14. visum est, hominibus induere diversos affectus, dixisset de filio est tellement touché qu'il obéit de son bon gré. Ioseph (quem profanum esse quempiam Aegyptium Davantage, que la grace soit specialement donnée putabat) misericordiam aux eleus, et de don gratuit, il le dit escrivant à coram hoc viro . Sicuti et tota Ecclesia in Psalmo Boniface, en ceste maniere, Nous savons que la fatetur, quum eius misereri voluit Deus, mansuefacta grace de Dieu n'est point donnée à tous hommes: et ad clementiam ab ipso fuisse crudelium Gentium que quand elle est donnée à aucun ce n'est point corda . Rursum quum exarsit in iram Saul ut se ad selon les merites, ne des oeuvres ne de la volonté, bellum eum mais selon la bonté gratuite de Dieu: quand elle est impulerit spiritus Dei. Quis animum Absolomi avertit deniée, que cela se fait par le iuste iugement de ab amplexando consilio Achitophel, quod esse vice Dieu. Et en ceste mesme Epistre il condamne fort et oraculi solebat? Quis flexit rehabeam, ut iuvenili ferme consilio persuaderetur? Quis Gentes magnae prius seconde estre retribuée aux merites des hommes, audaciae perterruit ad Israelis adventum? Id quidem d'autant qu'en ne reiettant point la premiere, ils se divinitus fieri confessa est meretrix Rahab. Quis sont rursus metu et formidine deiecit Israelis corda, nisi Pelagius confesse la grace nous estre necessaire à qui une chacune oeuvre, et qu'elle n'est point rendue à in Det vobis accingeret, Lege Deus causa minatus est invenire exprimitur, se quod daturum illis cor l'opinion monstrez de ceux dignes qui d'icelle. estiment Car il la veut grace que pavidum? noz merites, à fin qu'elle soit recognue pure grace. Mais on ne peut plus sommairement despescher ceste question, que par ce qu'il en dit en son livre De correction et grace, au huitieme chapitre: où premierement il enseigne, que la volonté humaine n'obtient point grace par sa liberté, mais obtient liberté par la grace de Dieu. Secondement que par icelle grace elle est conformée au bien, à fin de l'aimer et y perseverer. Tiercement, qu'elle est fortifiée d'une vertu invincible, pour resister au mal. Quartement, qu'estant gouvernée d'icelle, iamais elle ne defaut: estant delaissée, incontinent elle trebusche. Item que par la misericorde gratuite de 2.4.7. Dieu, Excipiet quispiam, esse haec singularia exempla, ad quorum regulam est convertie à bien: estant convertie, y persevere. Item, que quand la volonté de l'homme est conduite à bien, et apres y avoir debeant. Ego vero dico, sufficienter iis probari quod esté adressee, qu'elle y est confermee, que cela contendo, suae vient de la seule volonté de Dieú, et non d'aucun hominum merite. En ceste maniere il ne reste à l'homme voluntates flectere et versare, nec ita esse liberam autre liberal arbitre, que tel qu'il descrit en un autre ipsorum electionem quin eius libertati Dei arbitrium lieu: c'est qu'il ne se peut dominetur. Velis nolis, animum tuum a motione Dei convertir à Dieu, ne persister en Dieu, sinon de sa potius quam ab electionis tuae libertate pendere, grace: et que tout ce qu'il peut, c'est d'icelle. providentiae, quoties etiam in nequaquam volonté universa Deum, exigi la viam rebus facere externis vult haec quotidiana experientia reputare coget, quod te in rebus minime perplexis iudicium et mens in rebus factu non arduis, animus flaccescit: rursum in rebus obscurissimis, expeditum statim offertur consilium: in magnis et periculosis, animus omni difficultate superior suppetit. Atque ita interpretor quod ait 2.4. Comment c'est que Dieu besongne aux coeurs des hommes. Solomo, Ut auris audiat, ut oculus videat, Dominus facit utrunque . Non enim mihi de creatione loqui 2.4.1. videtur, sed peculiari functionis gratia. Quum vero Ie pense que nous avons suffisamment prouvé scribit, Dominum cor Regis, quasi rivos aquarum, in comment l'homme est tellement tenu captif sous le manu sua tenere, et inclinare quocunque voluerit : ioug de peché, qu'il ne peut de sa propre nature ne sub una profecto specie totum genus comprehendit. desirer le bien en sa volonté, ne s'y appliquer. Sicuius enim voluntas omni subiectione soluta est, id Davantage iuris regiae voluntati maxime competit, quae in alias Contrainte et Necess ité: dont il appert que quand quodammodo regnum exercet; quod si illa Dei manu l'homme peche necessairement, il ne laisse point de flectitur, neque nostra eximetur ea conditione. Hac pecher de sa volonté. Mais pource que quand on le de re insignis extat Augustini sententia, Scriptura, si met en servitude diligenter mené au plaisir d'iceluy plustost que du sien: il inspiciatur, ostendit non solum bonas nous avons mis la distinction entre du diable, il semble qu'il soit hominum voluntates, quas ipse facit ex malis, et a reste de despecher en quelle sorte cela se fait. se factas in actus bonos et vitam dirigit aeternam: Apres il faut soudre la question dont on doute verum illas quae conservant seculi creaturam, ita communement: C'est, si on doit attribuer quelque esse in Dei potestate, ut eas quo voluerit, quando chose voluerit faciat inclinari vel ad praestanda beneficia, l'Escriture vel aucunement. ad poenas infligendas, occultissimo quidem iudicio, sed iustissimo. à Dieu és oeuvres signifie que Quant au mauvaises, sa vertu premier, esquelles y besongne sainct Augustin accomparage en quelque lieu la volonté de l'homme à un cheval, qui se gouverne par le plaisir de celuy qui est monté dessus. Il accomparage d'autre part Dieu et le diable à des chevaucheurs, disant que si Dieu a occupé le lieu en la volonté de l'homme, comme un bon chevaucheur et bien entendu, il l'a conduit de bonne mesure, il l'incite quand elle est trop tardive, il la retient si elle est trop aspre, si 2.4.8. elle s'escarmouche trop fort, il la reprime, il corrige Hic meminerint lectores, ab eventu rerum non sa rebellion, et l'ameine en droite voye. Au esse aestimandam humani arbitrii facultatem, quod contraire, si le diable a gagné la place, comme un imperiti quidam praepostere facere solent. Ex eo mauvais chevaucheur et estourdy, il l'egare à travers enim pulchre et ingeniose sibi videntur humanam champs, il la fait tomber dans des fosses, il la fait voluntatem convincere servitutis, quod ne summis trebuscher et revirer par les vallées, il l'accoustumé quidem monarchis omnia ex sententia fluant. Atqui à rebellion et desobeissance. De ceste similitude facultas ista, intra hominem nous nous contenterons pour le present, puis que extraneo successu nous n'en avons pas de meilleure. Ce qui est donc metienda. Siquidem in liberi arbitrii disputatione non dit, que la volonté de l'homme naturel est suiette à hoc animo la seigneurie du diable, pour en estre menée: cela externa ne signifie point quelle soit contreinte par force et impedimenta liceat: sed an in re qualibet liberam maugré qu'elle en ait à obtemperer, comme on habeat voluntatis contraindroit un serf à faire son office combien qu'il affectionem, quae utraque si hominibus suppetat, non ne le vousist point: mais nous entendons qu'estant minus liberi arbitrii Attilius Regulus erit, angustiis abusée des tromperies du diable, il est necessaire dolii qu'elle se sumette à obtemperer à ce que bon luy consideranda de est, quaeritur, deliberarit, qua non an aculeati iudicii ab homini perficere et loquimur, et quaecunque exequi electionem, inclusus, quam per et Augustus Caesar, magnam orbis terrarum partem nutu suo gubernans. semble, combien qu'elle le face sans contrainte. Car ceux ausquels nostre Seigneur ne fait point la grace de les gouverner par son Esprit, sont abandonnez à 2.5. Obiectionum refutatio quae pro defensione liberi Satan pour estre menez de luy. Pour ceste cause, arbitrii afferri solent. dit sainct Paul, que le dieu de ce monde (qui est le diable) a aveuglé l'entendement des infideles, à ce 2.5.1. De humani arbitrii servitute satis dictum videri qu'ils n'apperçoivent point la lumiere de l'Evangile (2 Cor. 4, 4). Et en un autre lieu il dit qu'il regne en posset, nisi qui falsa libertatis opinione praecipitare tous ipsum conantur, suas ex adverso quasdam rationes L'aveuglement iniques et donc desobeissans des (Ephes. meschans, et 2, 2). tous les obtenderent ad sententiam nostram oppugnandam. malefices qui s'en ensuyvent, sont nommez oeuvres Congerunt primo absurda nonnulla, quibus eam in du diable: et toutesfois il n'en faut point chercher la odium trahant, tanquam a sensu quoque communi cause hors de leur volonté, de laquelle procede la abhorrentem: postea Scripturae testimoniis cum ea racine de mal, et en laquelle est le fondement du congrediuntur. Utrasque machinas ordine retundemus. regne du diable, c'est à dire le peché. Si peccatum, aiunt, necessitatis est, iam desinit esse peccatum: si voluntarium est, ergo vitari potest. Haec Pelagii quoque arma erant ad impetendum Augustinum: cuius en iceux. Mais pour la bien entendre, nous prendrons praegravari, donec de reipsa satisfactum a nobis l'iniure que firent les Chaldeens à Iob: c'est qu'ayans fuerit. debere tué ses bergers, ils luy ravirent tout son bestail rursum, (Iob 1, 17). Nous voyons desia à l'oeil les autheurs igitur imputari, quod consequi quod nomine peccatum necessarium inferunt, illos Quant est de l'action de Dieu, elle est bien autre nolumus Nego tamen 2.4.2. ideo minus est: nego evitabile esse, quia de ceste meschanceté. Car quand nous voyons des voluntarium sit. Siquis enim disceptare cum Deo volleurs, velit, larrecin, nous ne doutons point de leur imputer la et quoniam hoc praetextu potuerit: quelque meurtre ou responsionem quam alibi attulimus, non ex creatione l'histoire recite que cela provenoit du diable. Nous esse, sed naturae corruptela: quod homines peccato voyons donc qu'il y a besongné de son costé. mancipati nihil velle possunt nisi malum. Unde enim D'autre part Iob recognoit que c'est oeuvre de Dieu, ista quam improbi libenter praetexerent impotentia, disant que Dieu l'a despouillé du bien qui luy avoit nisi quod Adam ultro se diaboli tyrannidi addixit? esté Hinc tenemur pourrons-nous dire qu'une mesme oeuvre ait esté constricti, quod primus homo defecit a suo opifice. faite de Dieu, du diable et des hommes, que nous Huius defectionis si merito rei tenentur universi n'excusions le diable entant qu'il semble conioint homines, ne se necessitate excusatos putent, in qua avec Diéu: ou bien que nons ne disions Dieu estre ipsa suae autheur du mal? Facilement, si nous considerons causam. Atque hoc supra clare explicui: et in diabolo premierement la fin, puis apres la maniere d'operer. ipso exemplum proposui, unde pateret non minus Le conseil de Dieu estoit d'exercer son serviteur en voluntarie patience, vitiositas, luculentissimam peccare in cuius habent qui electis habet commis faute et de les condamner. Or est-il ainsi que ergo non subterfugere, ont paratam rursum aliter iudicium qui vinculis damnationis necessario par les adversité: Chaldeens. Satan Comment s'efforçoit de le mettre en desespoir: les Chaldeens taschoyent de indeclinabilis sit a bono, non desinit tamen voluntas s'enrichir du bien d'autruy par rapine. Une telle esse: quod idem Bernardus quoque scite docet, nos difference de conseil distingue bien entre l'oeuvre de ideo miseriores esse, quod voluntaria est necessitas: l'un et de l'autre. En la maniere de faire, il n'y a quae tamen nos sibi addictos ita constringit, ut servi pas moins de dissimilitude. Le Seigneur abandonne simus peccati, sicuti ante retulimus . Secundum son serviteur Iob à Satan pour Taffliger: d'autrepart ratiocinationis a il luy baille les Chaldeens, qu'il avoit ordonnez pour voluntario perperam transilit ad liberum: nos autem estre ministres de ce faire, et luy commet de les supra evicimus, voluntarie fieri quod liberae tamen pousser et mener. Satan stimule par ses aiguillons electioni non subiaceat. venimeux, à commettre ceste iniquité, les coeurs des vitiosum quum sicuti par voluntas membrum Angelis peccat: osté est: quia Chaldeens, qui autrement estoyent mauvais. Les Chaldeens, s'abandonnans à mal faire, contaminent leurs ames et leurs corps. C'est donc proprement parlé, de dire que Satan besongne és reprouvez, esquels il exerce son regne, c'est à dire le regne de perversité. On peut bien aussi dire que Dieu aucunement y besongne, d'autant que Satan, lequel est instrument de son ire, selon son vouloir et 2.5.2. ordonnance les pousse çà et là pour executer ses Subiiciunt, nisi ex libera arbitrii electione tum iugemens. Ie ne parle point icy du mouvement virtutes tum vitia procedunt, non esse consentaneum universel de Dieu, duquel comme toutes creatures ut praemium sont soustenuës, aussi elles en prennent leur vertu rependatur. Hoc argumentum, etsi Aristotelicum est, pour faire ce quelles font. Ie parle de son action fateor tamen a Chrysostomo et Hieronymo alicubi particuliere, laquelle se monstre en chacun oeuvre. usurpatum. Pelagianis tamen fuisse familiare nec ipse Parquoy nous voyons qu'il n'est pas inconvenient Hieronymus verba qu'une mesme oeuvre soit attribuée à Dieu, et au refert: Quod si gratia Dei in nobis agit, illa ergo, diable, et à l'homme. Mais la diversité qui est en non nos qui non laboramus, coronabitur . De poenis l'intention et au moyen, fait que la iustice de Dieu respondeo illas iure nobis irrogari, a quibus peccati par tout apparoit irreprehensible: la malice du diable culpa emanat. Quid enim refert, liberone iudicio an et de l'homme se monstre avec sa confusion. homini servili, vel poena dissimulat, modo infligatur, ac vel ipsorum voluntaria etiam cupiditate peccetur: praesertim quum inde peccator arguatur homo, quia est sub servitute iustitiae Les anciens Docteurs craignent aucunesfois de praemia, magna vero absurditas, si fateamur illa ex confesser la verité en cest endroit, pource qu'ils ont Dei meritis peur de donner occasion aux mauvais de mesdire, ou dependere. Quoties hoc apud Augustinum recurrit, parler irreveremment des oeuvres de Dieu. Laquelle Non merita nostra Deum coronare, sed sua dona: sobrieté i'approuve tellement, que ie ne praemia toutesfois benignitate autem peccati? potius vocari, Quantum quam non quae ad 2.4.3. propriis meritis nostris qu'il y ait aucun danger pense point de tenir debeantur, sed quae gratiis iam collatis retribuantur? simplement ce que nous en monstre l'Escriture. Acute sane hoc animadvertunt, nullum iam superesse Sainct Augustin mesme a aucunesfois ce scrupule: locum meritis si non ex liberi arbitrii fonte prodeunt: comme sed quod istud tantopere dissentaneum ducunt, longe endurcissement des mauvais ne se rapporte point à aberrant. Neque enim dubitat Augustinus passim pro l'operation de Dieu, mais à sa prescience. Or ceste necessario docere, quod ita nefas confiteri putant: subtilité ne peut convenir avec tant de façons de quemadmodum ubi dicit, Merita quorumlibet hominum parler quae sunt? Quando ille non cum mercede debita, sed evidemment qu'il y a autre chose que la prescience cum gratuita gratia venit, omnes peccatores solus a de Dieu. Et sainct Augustin mesme au cinquieme peccatis liber ac liberator invenit . Item, Si reddetur livre contre Iulien, se retractant de l'autre sentence, tibi quod debetur, puniendus es. Quid ergo fit? non maintient fort et ferme que les pechez ne se font tibi donat pas seulement par la permission ou souffrance de indebitam gratiam. Si vis esse alienus a gratia, iacta Dieu, mais aussi par sa puissance, à fin de punir les merita tua . Item, peccata sunt tua: merita autem, autres pechez. Semblablement ce qu'aucuns amenent, Dei. Supplicium tibi debetur: et quum praemium que Dieu permet le mal, mais ne l'envoyé point, ne reddidit Deus debitam poenam, sed quand de il dit, l'Escriture, que l'aveuglement lesquelles et monstrent venerit, sua dona coronabit, non merita tua. Eodem peut subsister, tant est foible. Souvent il est dit que sensu alibi non gratiam ex merito, sed meritum ex Dieu aveugle et endurcit les mauvais, qu'il tourne et gratia esse docet. Ac paulo post concludit Deum suis fleschit et pousse leurs coeurs, comme nous ayons donis merita omnia praecedere, ut inde eliciat sua cy dessus declairé plus à plein. Ce n'est point merita, et prorsus gratis dare, quia nihil invenit unde expliquer telles formes de parler, que de recourir à salvet la . Sed quid longiorem catalogum texere prescience ou permission. Pourtant nous necesse est, quum subinde tales sententiae in eius respondons que cela se fait doublement. Car comme scriptis recurrant? Atqui melius etiamnum hoc errore ainsi soit que la lumiere de Dieu ostée, il ne reste liberabit eos Apostolus, si audiant quo ex principio sinon obscureté et aveuglement en nous: son Esprit sanctorum gloriam deducat. Quos elegit, eos vocavit: osté, noz coeurs soyent endurcis comme pierre: sa quos vocavit, eos iustificavit: quos iustificavit, eos conduite cessant, nous ne puissions que nous esgarer glorificavit . Cur ergo, teste Apostolo, coronantur à travers champs: à bonne cause il est dit qu'il fideles ? Quia Domini misericordia, non sua industria aveugle, endurcit et pousse ceux ausquels il oste la et electi sunt et vocati et iustificati. Facessat ergo faculté de voir, obeir et faire bien. La seconde inanis hic timor, nulla fore amplius merita si liberum maniere, qui approche plus à la proprieté des mots, non stabit arbitrium. Stultissimum enim est ab eo c'est que Dieu, pour executer ses iugemens par le absterreri ac refugere quo nos Scriptura vocat. Si diable, qui est ministre de son ire, tourne où bon omnia non luy semble le conseil des mauvais, et meut leur acceperis ? Vides ob idipsum libero arbitrio adimere volonté et conferme leur effort. Voila pourquoy eum omnia, ne quem meritis locum relinquat. Sed Moyse, tamen, accepisti, ut beneficentia confert, quia ait, inexhausta ac quid et liberalitas, nostras facit, gloriaris, quasi multiplex quas gratias perinde ac apres avoir recité que Sehon roy des est Dei Amorrheens s'estoit mis en armes pour empescher in nos le nostras virtutes remuneratur. passage du peuple, d'autant que Dieu avoit endurcy son esprit et confermé son coeur à cela, adiouste incontinent la fin du conseil de Dieu, que c'estoit pour le livrer entre les mains des Iuifs (Deut. 2, 30). Parquoy telle obstination a esté pour le preparer à sa ruine, à laquelle Dieu l'avoit destiné. 2.4.4. Selon la premiere raison se doit entendre ce qui est dit en Iob, Il oste la langue à ceux qui parlent bien: et le conseil aux anciens et sages. Il oste le coeur à ceux qui president en la terre, et les fait errer hors de la voye. Item en Isaie, Pourquoy, Seigneur, nous as-tu osté le sens? pourquoy nous 2.5.3. Addunt quod ex Chrysostomo sumptum videri as-tu endurcy le coeur, à ce que nous ne te craignissions point (Iob 12, 20; Is. 63, 17)? Oar potest, Quod si haec non sit voluntatis nostrae toutes ces sentences sont plus pour signifier que facultas, c'est que Dieu fait des hommes, en les abandonnant bonum aut malum eligere, aut omnes eiusdem naturae participes malos esse oporteret, aut et omnes bonos . Nec longe abest ab eo quicunque est besongne en eux. Mais il y a d'autres tesmoignages scriptor ille operis De vocatione Gentium, qui sub qui passent outre: comme quand il est parlé de Ambrosii nomine l'endurcissement neminem unquam circunfertur, Pharaon: comment Fendurciray, dit il le escoute point et qu'il ne delivre le peuple. Puis , in quo mirum est tantos viros sibi excidisse. apres il dit qu'il luy a confermé et corroboré son Quomodo enim Chrysostomo in mentem non venit, coeur (Ex. 4, 21; 10, 1). Faut-il entendre qu'il luy electionem sic a endurcy, en ne luy amolissant point? Cela est bien minime vray. Mais il a fait davantage: c'est qu'il a livré son formidamus, quod Paulus magna contentione asserit, coeur à Satan pour le confermer en obstination. omnes simul pravos esse et malitiae deditos: sed Pourtant il avoit dit dessus, Ie tiendray son coeur. cum illo subiicimus, Dei misericordia fieri ne omnes Pareillement quand le peuple d'Israel sort d'Egypte in pravitate pari morbo les habitans du pays où ils entrent, viennent au laboremus naturaliter omnes, soli illi convalescunt devant de mauvais courage : d'où dirons- nous quibus medicam manum admovere Domino placuit. qu'ils sont incitez (Ex. 3, 19; Deut. 2, 30)? Certes Alii, quos iusto iudicio praetermittit, in sua putredine Moyse disoit que ç'avoit esté le Seigneur, qui avoit tabescunt, donec absumantur. Nec aliunde est quod confermé alii cursu mesme histoire, dit que le Seigneur avoit tourné leur prolabuntur. Siquidem et ipsa perseverantia donum coeur en la haine de son peuple (Ps. 10 3, 25). On Dei est, quod non omnibus promiscue largitur, sed ne quibus visum est impertit. Si causa differentiae seulement à cause qu'ils estoyent desnuez du conseil requiritur, alii de Dieu. Car s'ils sont confermez et conduits à cela, instabilitate deficiant, non alia nobis constat, nisi le Seigneur aucunement les y encline et meine. quod illos sua virtute roboratos sustinet Dominus, ne Davantage toutes les fois qu'il luy a pleu chastier pereant: his, quo sint inconstantiae documenta, non les transgressions de son peuple, comment a-il eandem virtutem administrat. executé son iugement ad Nos quae recessurum monstrer mutabilitatis conditionem Dei gratia nobis relinqueret esse fuisse de pour Seigneur, le coeur de Pharaon, à fin qu'il ne vous discernat? fide ratiocinatur, que nisi Dei a dum delaissant, inter quidem concedere permaneant. Ergo quum finem cur perseverant, alii homines alii constanter in coepto perseverent, leurs pourroit coeurs. Le maintenant Prophete dire qu'ils recitant ont la failly par les meschans? Certes en telle sorte qu'on voit bien que la vertu et efficace de l'oeuvre procedoit de luy, et qu'iceux estoyent seulement ses ministres. Pourtant menace qu'en infideles pour siblant il fera aucunesfois il venir destruire Israel : les peuples aucunesfois les aecomparageant à un rets, aucunesfois à un marteau. 2.5.4. Mais Instant praeterea, frustra exhortationes suscipi, principalement n'estoit point oisif il en a demonstré eux, en combien il accomparageant supervacuum esse admonitionem usum, ridiculas esse Sennacherib, homme meschant et pervers, à une obiurgationes, parere. coignée: disant qu'il le conduisoit et poussoit de sa Similia olim quum obiectarentur Augustino, libellum main, pour coupper selon son bon plaisir (Is. 5, 26; De correptione et gratia scribere coactus fuit. Ubi 7, 18; Ezech. 12, 13; 17, 20; Ier. 50, 23; Is. 10, nisi sit penes peccatorem etsi copiose illa diluit, ad hanc tamen summam 15). adversarios praeceptione distinction qui n'est point mauvaise: c'est que ce que cognosce quid debeas in correctione cognosce tuo te les iniques pechent, cela vient de leur propre: qu'en vitio non habere: in oratione cognosce unde accipias pechant ils font une chose ou e utre, cela est de la quod vis habere. Eiusdem fere argumenti est liber verta de Dieu, lequel divise les tenebres comme bon De Spiritu et litera, ubi Deum Legis suae praecepta luy semble? revocat, O homo, in Sainct Augustin en quelque lieu met une non humanis viribus metiri docet, verum ubi iussit quod rectum est, gratis dare implendi facultatem suis 2.4.5. electis. Nec vero haec res longae disceptationis est. Or que le ministere de Satan entrevienne à Primum non soli sumus in hac causa, sed Christus et inciter les mauvais, quand Dieu par sa providence omnes Apostoli. Viderint isti quomodo superiores les veut fleschir çà et là, il apparoistra assez par un evadent in certamine, quod cum talibus antagonistis passage. Car il est souventesfois dit que le mauvais suscipiunt. Christus, qui testatur nos sine se nihil esprit de Dieu a invadé ou laissé Saul (1 Sam. 16, posse , an ideo minus reprehendit et castigat eos 14; 18, 10; 19, 9). Il n'est pas licite de referer cela qui extra seipsum male agebant? an ideo minus au sainct Esprit. Pourtant nous voyons que l'esprit exhortatur immonde est nommé de Dieu, entant qu'il respond au Paulus ut quam quisque severe bonis in charitatis neglectum? charitatem a operibus Corinthios Iisdem incumbat? invehitur tamen que Dieu envoye efficace d'errreur et d'illusion, afin currentis, sed miserentis Dei : non desinit tamen que ceux qui n'ont point voulu obeir à la verité, postea et admonere et hortari et corripere. Cur non croyent ergo Dominum interpellant, ne ita ludat operam, ab Neantmoins, comme il a esté dit, il y a tousiours hominibus ea exigendo quae solus ipse dare potest: grande distance entre ce que Dieu fait ou ce que ea castigando quae gratiae eius defectu admittuntur? fait le diable ou les meschans en une mesme Paulum cur non admonent ut parcat iis quorum in oeuvre. Dieu fait servir à sa iustice les mauvais manu non est velle aut currere, nisi praeeunte Dei instrumens qu'il a en sa main, et qu'il peut fleschir misericordia, quae nunc ipsos destituit? Quasi vero partout où bon luy semble. Le diable et les iniques, non optima doctrinae suae ratio Domino constet, comme ils sont mauvais, produisent et enfantent par quae in promptu se offert religiosius quaerentibus. oeuvres la meschanceté qu'ils ont conceue en leur Doctrina certe et exhortatio et obiurgatio quantum esprit pervers. Le reste qui appartient à defendre la per se efficiant ad animum immutandum, indicat maiesté de Dieu contre toutes calomnies, et refuter Paulus dum scribit, neque qui plantat esse aliquid, les subterfuges dont usent les blasphemateurs en neque qui rigat: sed Dominum, qui incrementum dat, cest endroit, a esté exposé desia par cy devant, solum efficaciter agere . Sic Mosen, severe videmus quand nous avons traicté de la providence de Dieu. Legis praecepta sancire, et Prophetas acriter instare, Car icy i'ay voulu seulement monstrer en bref et minari transgressoribus: quum tamen fateantur comment le diable regne en un meschant homme, et tunc sapere demum homines, ubi cor illis datur ad comment Dieu besongne tant en l'un comme en intelligendum: l'autre. visceribus: Romanos, non esse volonté, plustost qu'autheur de soy-mesme. Il faut neque circuncidere, flagitat. demum aussi adiouster ce qui est dit par sainct Paul: c'est ad dari plaisir et pouvoir de Dieu: et est instrument de sa in Epistola Domino ob proprium et denique pro Dei animas volentis, opus Legem Testatur esse, suam innovando, corda inscribere facere ut à mensonge (2 Thess. 2, 10 s). efficax sit doctrina. 2.4.6. Quant est des actions lesquelles de soy ne sont ne bonnes ne mauvaises, et appartiennent plustost à la vie terrienne que spirituelle, il n'a pas esté encore declairé quelle est la liberté de l'homme en icelles. Aucuns ont dit que nous avons en icelles election libre. Ce qu'ils ont fait, comme ie pense, plus pource qu'ils ne vouloyent debatre une chose qu'ils ne pensoyent pas estre de grande importance, que pour asseurer cela comme certain. Quant à moy, 2.5.5. comme ie confesse que ceux qui recognoissent leurs Quorsum ergo exhortationes? nempe si ab impiis obstinato corde spernuntur, illis qui est necessaire à salut, toutesfois ie pense que futurae sunt, ubi ad Domini tribunal ventum fuerit: cela n'est pas à oublier, d'entendre que c'est une quinetiam iam nunc illorum conscientiam verberant ac grace speciale de Dieu, quando il nous vient en feriunt: protervissimus l'entendement d'elire ce qui nous est profitable, et quisque, improbare tamen non potest. Sed quid faciat de le desirer: et aussi d'autrepart, quand nostre miser homuncio, inquies, quando cordis mollities, esprit et nostre coeur fuyent ce qui nous est quae ad obedientiam necessaria erat, illi denegatur? nuisible. Et de fait, la providence de Dieu s'estend Imo quid tergiversatur, quum duritiem nulli nisi iusques là, non seulement,, de faire advenir ce qu'il sibiipsi imputare queat? Itaque impii, libenter eas cognoit estre expedient, mais aussi d'encliner ia eludere parati, si liceat, velint nolint, earum virtute volonté des hommes à un mesme but. Bien est vray prosternuntur. Praecipua autem utilitas erga fideles que consideranda est: in quibus ut omnia per Spiritum externes selon nostre sens, nous iugerons qu'elles suum agit Dominus, ita verbi sui instrumentum non sont en l'arbitre et puissance de l'homme: mais si praetermittit: efficacia nous escoutons tant de tesmoignages qui denoncent usurpat. Stet ergo quod verum est, totam piorum que nostre Seigneur mesme en cest endroit gouverne virtutem in Dei gratia sitam esse, secundum illud les Prophetae dictum, Dabo illis cor novum ut in illis puissance humaine au mouvement special de Dieu. ambulent admonentur Qui est-ce qui a esmeu les coeurs des Egyptiens à officii sui, ac non potius sinuntur Spiritus directioni? ce qu'ils prestassent au peuple d'Israel les plus cur hortationibus sollicitantur, quando festinare magis precieux nequeunt quam fert Spiritus incitatio? cur castigantur Iamais d'euxmesmes n'eussent esté induits à cela. Il siquando a via deflexerunt, quando necessaria carnis s'ensuit donc que leurs coeurs estoyent plus menez infirmitate lapsi sunt? O homo, quis es qui legem de imponas Deo? Si ad recipiendam hanc ipsam gratiam, inclination. Et aussi le Patriarche Iacob, s'il n'eust qua fit ut hortationi pareatur, per hortationem vult esté persuadé que Dieu met diverses affections aux nos praeparari, quid habes quod in ea oeconomia hommes, selon que bon luy semble, n'eust pas dit de mordeas exhortationes son fils Ioseph (lequel il estimoit estre quelque reprehensionesque apud pios aliud proficerent nisi ut Egyptien profane), que Dieu vous donne de trouver quia, . utcunque et Atqui vel illud testimonium irrideat ipsum excipies, sugilles? in forces estre nulles pour se iustifier, entendent ce Si non Cur sine iam nihil si nous coeurs Dieu, reputons des hommes, vaisseaux que la de qu'ils leur conduite nous eussent propre des choses sumettrons (Ex. 11, mouvement la 3)? ou peccati redarguerent, essent eo ipso reputandae non misericorde envers cest homme-là (Gen. 43, 14). prorsus inutiles. Nunc, quum agente intus Spiritu, ad Comme aussi toute l'Eglise confesse au Pseaume, inflammandum que boni desiderium, ad discutiendum Dieu luy a fait mercy, en adoucissant à torporem, ad eximendam iniquitatis voluptatem et humanité les coeurs des peuples autrement cruels venenatam (Ps. 106, 46). A l'opposite quand Saul a esté dulcedinem, taediumque contra generandum autem, plurimum ad odium valeant: quis enflambé pour esmouvoir guerre, la cause est audeat superfluas cavillari? Siquis clariorem desiderat exprimée, que l'Esprit de Dieu l'a poussé à cela. Qui responsionem, sic habeat, Bifariam Deus in electis est-ce qui destourna le coeur d'Absalon, pour faire suis operatur: intus, per Spiritum: extra, per verbum. qu'il ne receust point le conseil d'Achitophel, qui Spiritu, iustitiae avoit accoustumé d'estre receu comme Evangile? Qui amorem cultumque formando, novam eos creaturam est-ce qui induit Roboam pour le faire obeir au facit. Verbo, ad eandem renovationem expetendam, conseil des ieunes gens? Qui est-ce qui espovanta à quaerendam, asse quendam excitat. Utroque manus la venue des enfans d'Israel tant de peuples, qui suae efficaciam pro dispensationis suae modo exerit. estoyent hardis tant et plus, et bien aguerris? Ceste Verbum idem dum reprobis probis destinat, etsi non povre paillarde Rahab confessoit cela estre advenu in eorum correctionem, in alium tamen usum valere de Dieu. Derechef, qui est-ce qui a abbattu de facit: quo et in praesens conscientiae testimonio frayeur les coeurs des peuples d'Israel, sinon celuy urgeantur, reddantur qui pronuntiet espovantez (1 Sam. 11, 6; 2 Sam. 17, 14; 1 Rois mentes et inexcusabiles. illuminando, in Sic iudicii corda diem Christus, in magis quanvis neminem ad se venire nisi quem Pater traxerit, et electos venire postquam a Patre audierint, menace en la Loy de donner des coeurs 12, 10; Ios. 2, U; Lev. 26, 36; Deut. 28, 65)? et didicerint : non tamen ipse doctoris munus negligit, sed voce sua sedulo invitat quos intus a Spiritu sancto doceri necesse est ut aliquid proficiant. Apud reprobos admonet Paulus non otiosam esse doctrinam, quia illis odor est mortis in mortem, suavis tamen odor Deo. 2.4.7. Quelcun repliquera que ces exemples sont particuliers, dont on ne doit pas faire une reigle commune; mais ie dy qu'ils suffisent pour prouver ce que ie preten, c'est que Dieu toutes fois et quantes qu'il veut donner voye à sa providence, mesmes és choses externes, fleschit et tourne la volonté des hommes à son plaisir: et que leur election à choisir n'est pas tellement libre, que Dieu ne domine par dessus. Vueillons ou non, l'experience iournelle nous contraindra d'estimer que nostre coeur est plustost conduit par le mouvement de Dieu, que par son election et liberté: veu que souvent la 2.5.6. raison et entendement nous defaut en choses qui ne In congerendis Scripturae testimoniis valde sunt sont point trop difficiles à cognoistre, et perdons laboriosi: idque sedulo faciunt, ut quoniam pondere courage en choses qui sont aisées à faire: au nequeunt, Sed contraire, en choses tresobscures et douteuses nous quemadmodum in praeliis, ubi ad manus ventum est, deliberons sans difficulté, et savons comment nous imbellis et en devons sortir: en choses de grande consequence ostentationis habeat, paucis ictibus protinus funditur et de grand danger, le courage nous y demeure ac fugatur: ita nobis facillimum erit illos cum sua ferme et sans crainte. D'où procede cela, sinon que turba disiicere. Quia enim in paucissimos scopos Dieu besoigne tant d'une part que d'autre: Et de fait, coeunt loci omnes quibus adversum nos abutuntur, i'enten en ceste maniere ce que dit Salomon, Le ubi in suas classes distributi fuerint, compluribus una Seigneur fait que l'oreille oye, et que l'oeil voye. responsione dissolvendis Car il ne me semble point advis que là il parle de la incumbere necesse non erit. Praecipuum robur locant creation, mais de la grace speciale que Dieu fait aux in praeceptis: quae putant facultatibus nostris sic hommes de iour en iour. Davantage, quand il dit que attemperata esse, ut quicquid ab illis exigi probatum le Seigneur tient le coeur des Rois en sa main, sit, his praestari posse necessario consequatur. Ergo comme un ruisseau d'eau, et qu'il les fait couler singula nostrarum quelque part que bon luy semble (Prov. 20, 12; 21, modum metiuntur. Aut enim (inquiunt) illudit nobis 1): il n'y a point de doute qu'il ne comprenne tous Deus, hommes sous une espece. Car s'il y a homme duquel numero saltem multitudo, quum castitatem, adobruant. quantumlibet satis percurrunt, nos fiet: et singulis ex illis sanctitatem, dilectionem, pompae virium pietatem, obedientiam, imperat: la volonté Boit exemptée de toute suiettion, ce quum immunditiam, idololatriam, impudicitiam, iram, privilege là appartient au Roy par dessus tous, rapinam, ea duquel la volonté gouverne les autres. Si donc la tantum requirit quae sunt in nostra potestate. Porro volonté du Roy est conduite par la main de Dieu, la omnia tres nostre ne sera point exemptée de ceste condition. superbiam fere species quae distinguere conversionem et mansuetudinem similia accumulant licet. exigunt: aut praecepta, Alia alia interdicit: in primam ad Deum De quoy il y a une belle sentence en sainct simpliciter de Legis Augustin, L'Escriture, dit-il, si on la regarde observatione loquuntur: alia perseverare in recepta diligemment, monstre que non seulement les bonnes Dei gratia iubent. De omnibus in genere disseramus, volontez des hommes, lesquelles Dieu a creées en tum descendemus ipsas. Hominum leur coeur, et les ayant creées, les conduit à bonnes praecepta extendere, oeuvres et à la vie eternelle, sont en la puissance vulgare id quidem iamdiu esse coepit, et nonnullam de Dieu: mais aussi toutes celles qui appartiennent à speciem habet: sed a rudissima Legis ignorantia la vie presente: et tellement y sont, qu'il les incline prodiit. Nam qui pro ingenti piaculo ducunt si dicatur selon son plaisir çà ou là: ou pour profiter à leurs Legis observationem esse impossibilem, validissimo prochains, ou pour leur nuire, quand il veut faire scilicet argumento insistunt, frustra alias datam esse quelques chastimens : et tout cela fait-il par son Legem. Perinde enim loquuntur acsi nusquam Paulus iugement occulte, et neantmoins iuste. facultates ad ad divinae formas Legis de Lege loquutus esset. Quid enim, quaeso, ista sibi volunt, Legem propter transgressiones positam esse , Per Legem esse cognitionem peccati , 2.4.8. Legem Or il faut ici que les lecteurs se souviennent, peccatum efficere , Subingressam esse ut abundaret qu'il ne faut pas estimer la faculté du liberal arbitre delictum ; an ad nostras vires limitandam fuisse, ne de l'homme par l'evenement des choses, comme font frustra daretur? Quin potius longe supra nos positam, aucuns ignorans. Car il leur semble bien advis qu'ils quo impotentiam ex peuvent prouver la volonté des hommes estre en eiusdem definitione finis Legis ac complementum est servitude, d'autant que les choses ne viennent point charitas . Atqui dum ea Thessalonicensium animos au souhait des plus grans Princes du monde et que repleri optat , satis fatetur sine profectu in auribus le plus souvent ils ne peuvent venir à bout de leurs nostris entreprinses. Or la puissance et liberté dont il est sonare nostram Legem, convinceret. nisi totam Certe eius summam cordibus nostris Deus inspiret. question maintenant, doit estre considerée en l'homme, et non pas estimée par les choses de dehors. Car quand on dispute du liberal arbitre, on ne debat point s'il est loisible à l'homme d'accomplir et executer ce qu'il a deliberé, sans que rien le puisse empescher: mais on demande si en toutes choses il a libre election en son iugement, pour discerner le bien et le mal, et approuver l'un et reietter l'autre: ou pareillement s'il a libre affection en sa volonté pour appeter, chercher et suyvre le bien, hair et eviter le mal. Car si cela pouvoit estre 2.5.7. en l'homme, il ne seroit pas moins libre estant Equidem si Scriptura nihil aliud doceret quam Legem esse vitae regulam, ad quam studia nostra componere debeamus, ego quoque citra enfermé en une prison, que dominant par toute la terre. moram pedibus in eorum sententiam descenderem; sed quum 2.5. multiplicem Legis usum diligenter ac perspicue nobis defendre le franc-arbitre sont de nulle valeur. Combien les obiections qu'on ameine pour explicet, ex illa potius interpretatione, quid Lex in homine valeat considerare convenit. Quantum 2.5.1. praesentis causae refert, simulac quid agendum sit Nous aurions assez parlé de la servitude de l'ame nobis praescripsit, obediendi virtutem a Dei bonitate humaine, n'estoit que ceux qui taschent de la seduire esse docet: ideoque ad preces invitat quibus eam d'une fausse opinion de liberté, ont leurs raisons au nobis dari postulemus. Si solum extaret imperium, contraire nulla ad Premierement, ils amassent quelques absurditez pour respondendum imperio sufficerent: sed quum simul la rendre odieuse, comme si elle repugnoit au sens promissiones connectantur quae in divinae gratiae commun des hommes: puis ils usent de tesmoignages auxilio non modo subsidium, sed totam virtutem de l'Escriture, pour la conveincre. Selon cest ordre nobis promissio, esse tentandae sentence. nous leur respondrons. Ils arguent donc ainsi, que si nedum impares le peché est de necessité, ce n'est plus peché: s'il observandae Legi esse. Quare ne amplius ista virium est volontaire, qu'il se peut eviter. C'estoit le baston nostrarum cum Legis praeceptis proportio urgeatur, qu'avoit Pelagius pour combattre sainct Augustin, et acsi Dominus quam in Lege daturus erat iustitiae toutesfois nous ne voulons point pou cela que leur regulam, ad modulum nostrae imbecillitatis exegisset. raison n'ait point d'audience, iusques à ce que nous Magis ex promissionibus reputandum quam simus l'aurons refutée. Io nie donc que le peché laisse ipsi a nobis imparati, qui omni in parte tantopere d'estre eius gratia indigemus. Sed cui (aiunt) verisimile fiet, necessaire. Ie nie d'autrepart qu'il s'ensuyve qu'on prorsus illae an nostre superque nos clamant, vires impugner satis testantur sitam essent pour ineptos, imputé pour peché, d'autant qu'il est Dominum truncis ac lapidibus Legem destinasse? puisse eviter le peché, s'il est volontaire. Car si Neque id quispiam persuadere molitur. Non enim aut quelcun veut s'aider impii saxa sunt aut stipites, dum adversari Deo suas plaider contre Dieu, libidines per Legem edocti, suo ipsorum testimonio subterfuge, de dire qu'il n'a peu autrement faire, il rei fiunt: aut pii, dum suae impotentiae admoniti, ad aura incontinent sa réponse preste, assavoir celle gratiam solennes que nous avons desia amenée: que si les hommes Augustini sententiae, Iubet Deus quae non possumus, estans asservis à peché, ne peuvent vouloir que mal, ut noverimus quid ab ipso petere debeamus . Magna cela ne vient point de leur creation premiere, mais est praeceptorum utilitas, si libero arbitrio tantum de la corruption qui est survenue. Oar don't vient la detur, Fides debilité dont les malins se couvriroyent volontiers, impetrat quod Lex imperat : imo ideo Lex imperat, sinon qu'Adam de son bon gré s'est assuietti à la ut impetret fides quod imperatum erat per Legem: tyrannie du diable? Voila donques dont vient la imo fidem ipsam exigit a nobis Deus, et non invenit perversité laquelle nous tient tous serrez en ses quod exigat, nisi dederit quod inveniat . Item, Det liens: c'est que le premier homme s'est revolté de Deus quod iubet, et iubeat quod velit. son confugiunt. ut gratia Quo Dei pertinent amplius istae honoretur . createur. Si coulpables de telle de ceste comme tous sont si à, couverture, c'estoit bon un droit pour bon tenus rebellion, qu'ils ne pensent point s'excuser sous ombre de necessité, en laquelle on voit cause tresevidente de leur damnation. Ce'que i'ay exposé par cy devant: et ay amené l'exemple des diables, par lequel il appert que ceux qui pechent par necessité ne laissent pas de pecher volontairement: comme à l'opposite, combien que les 2.5.8. saincts Anges ayent une volonté indeclinable du Id, recensendis tribus praeceptorum formis quas bien, si ne laisseelle pas d'estre volonté. Ce que superius attigimus, clarius cernetur. Iubet saepius sainct Bernard a prudemment consideré, en disant Dominus tum in Lege, tum in Prophetis, ut ad se que nous sommes d'autant plus miserables, pource convertamur Propheta, que la necessité est volontaire: laquelle neantmoins Converte me Domine, et convertar: postquam enim nous tient estraints sous son ioug, en sorte que convertisti me, egi poenitentiam, etc. . Iubet ut nous sommes serfs de peché. L'autre partie de leur praeputia cordis nostri circuncidamus . At per Mosen argument n'est pas vallable, entant qu'ils pretendent denuntiat, istam circuncisionem manu sua fieri . que tout ce qui se fait volontairement, soit fait en Cordis novitatem passim requirit: sed alibi a se dari pleine liberté. Car cy dessus nous avons prouyé que testatur . Quod autem promittit Deus, ut Augustinus plusieurs choses se font volontairement, desquelles ait, non facimus ipsi per arbitrium vel naturam: sed l'election n'est pas libre. . At succinit ex adverso facit ipse per gratiam. Atque haec observatio est quam idem ipse inter regulas Ticonii quinto loco enumerat, ut bene distinguamus inter Legem et promissiones, vel inter mandata et gratiam . Eant nunc qui ex praeceptis colligunt ecquid homo valeat ad obedientiam, ut Dei gratiam perimant, per quam praecepta ipsa adimplentur. Secundi generis 2.5.2. Ils disent apres, que si les vices et vertus ne praecepta simplicia sunt, quibus Deum colere, eius procedent de libre election, il n'est point convenable voluntati servire et adhaerere, eius placita observare, que l'homme soit remunere ou puni. Combien que eius doctrinam sequi iubemur. Sed innumeri sunt loci cest argument soit prins d'Aristote, toutesfois ie qui testificentur illius esse donum, quicquid iustitiae, confesse que sainct Chrysostome et sainct Hierome sanctitatis, pietatis, puritatis haberi potest. Ex tertio en usent quelque part. Combien que Hierome ne genere erat illa quae a Luca refertur Pauli et dissimule pas qu'il a esté aussi bien familier aux Barnabae exhortatio ad fideles, ut in gratia Dei Pelagiens, permanerent virtus s'ensuivent : Que si la grace de Dieu besoigne en petenda sit, alio loco idem Paulus tradit. Quod nous, icelle sera remunerée, et non pas nous, qui ne superest (inquit) fratres, sitis fortes per Dominum . travaillons point. Quant est des punitions que Dieu Alibi quo fait des malefices, ie respon qu'elles nous sont obsignati sumus in diem redemptionis nostrae . Sed iustement deues, puis que la coulpe de peché reside quod illic exigit, quia praestari ab hominibus non en nous. Car il ne chaut si nous pechons d'un poterat, imprecatur, iugement libre ou servile, moyennant que ce soit de nempe ut dignos habeat eos vocatione sua sancta, et cupidité volontaire: principalement veu que l'homme impleat suae, est conveincu d'estre pecheur, entant qu'il est sous opusque fidei in illis . Eodem modo in secunda ad la servitude de peché. Quant est du loyer de bien Corinthios epistola, de eleemosynis tractans, bonam faire, quelle absurdité est-ce, si nous confessons et piam eorum voluntatem saepius commendat: paulo qu'il nous soit donné plus par la benignité de Dieu, post tamen gratias agit Deo, qui posuit in corde Titi que rendu pour nos merites? Combien de fois est ut exhortationem susciperet . Si ne oris quidem repetée ceste sentence en sainct Augustin, Que Dieu officium ad alios hortandos praestare Titus potuit ne couronne point nos merites en nous, mais ses nisi ad dons? et que le loyer qui nous vient n'est pas ainsi agendum voluntarii fuissent, nisi Deo ipso corda appellé, pource qu'il soit deu à nos merites, mais eorum dirigente? pource vetat . Sed ne unde illa contristemus Thessalonicensibus bonum quatenus omne a constantiae Spiritum Domino propositum suggessit Deus, Dei, bonitatis quomodo alii desquels qu'il avoyent esté est il recite retribué auparavant aux les parolles graces conferées? qui qui nous C'est bien regardé à eux, d'entendre que les merites n'ont plus de lieu, sinon que les bonnes oeuvresprocedent de la propre vertu de l'homme Mais de trouver cela tant estrange, c'est une moquerie. Car sainct Augustin ne doute point d'enseigner pour un article certain, ce qu'ils trouvent tant hors de raison: comme quand il dit, Quels sont les merites de tous hommes? Quand Iesus Christ vient, non point avec un loyer, qui fust deu, mais avec sa grace gratuite, il les trouve tous pecheurs, luy seul franc de pechez, et en aífranchissant les autres. Item, Si ce qui t'est deu 2.5.9. t'est rendu, tu dois estre puni: mais qu'est-ce qui Cavillantur haec omnia testimonia astutiores: quia nihil impediat quominus ipsi conferamus se fait? Dieu ne te rend point la peine qui séstoit nostras deue, mais il te donne la grace qui ne t'appartenoit vires, et infirmis conatibus Deus suppetias ferat. point. Si tu te veux exclurre de la grace de Dieu, Afferunt etiam locos ex Prophetis, ubi conversionis vante-toy de tes merites. Item, Tu n'es rien de nostrae effectus inter Deum et nos videtur dimidiari. toy: les pechez sont tiens, les merites sont à Dieu. Convertimini ad me, et ego convertar ad vos . Tu dois estre puni: et quand Dieu te rendra le loyer Quales supra de vie il couronnera ses dons, non pas tes merites. demonstratum est, neque hic opus est repetere. A ce mesme propos il enseigne ailleurs que la grace Unum frustra ne vient point de merite, mais le merite vient de la implendae Legis facultatem in nobis requiri, quia eius grace. Et tantost apres il conclud que Dieu precede obedientiam nobis Dominus imperet: quando constat tous merites par ses dons, afin que ses autres omnibus Dei praeceptis adimplendis et necessariam merites suivent: et que du tout il donne gratuitement esse gratiam Legislatoris, et nobis promissam; quia ce qu'il donne, pource qu'il ne trouve nulle cause de inde patet, saltem plus a nobis exigi quam simus sauver. Mais c'est chose superflue d'en faire plus solvendo. Nec vero ullis cavillis dilui potest illud long recit, veu que ses livres sont pleins de telles Ieremiae, irritum fuisse pactum Dei percussum cum sentences. Toutesfois encore l'Apostre les delivrera veteri populo, quia literale tantum erat: non aliter de ceste folle fantasie, s'ils veulent escouter de quel autem sanciri quam ubi accedit Spiritus, qui ad principe il deduit nostre beatitude, et la gloire obediendum errori eternelle que nous attendons. Ceux que Dieu a astipulatur sententia illa, Convertimini ad me et eleus, dit-il, il les a appelez: ceux qu'il a appelez, il convertar conversio les a iustifiez: ceux qu'il a iustifìez, il les a resipiscentiam glorifiez. Pourquoy donc sont couronnez les fideles renovat, sed qua se benevolum ac propitium, rerum (Rom. 8, 29; 2 Tim. 4, 8)? Certes selon l'Apostre, prosperitate testatur: quemadmodum rebus adversis d'autant que par la misericorde du Seigneur, et non offensionem interdum indicat. Quoniam igitur multis par leur industrie, ils ont esté eleus, appellez et miseriarum et calamitatum formis vexatus populus, iustifìez.- Pourtant, que ceste folle crainte soit aversum ostée, nobis hoc notatur, suppetias duntaxat corda ad non a defuturam qua mihi format vos. Dominus concedi . Neque Siquidem cor illic nostrum ad se Deum querebatur: illis suam benignitatem ferat, volo, eorum Dei respondet n'y aura plus nul merite si le franc-arbitre n'est soustenu. Car c'est une moquerie iustitiae de fuyr ce à quoy l'Escriture nous meine. Si tu as exemplar, redeant. Perperam ergo detorquetur locus, receu toutes choses, dit sainct Paul, pourquoy te dum eo trahitur ut opus conversionis videatur inter glorifies-tu comme si tu ne les avois point receues Deum (1 Cor. 4, 7)? Nous voyons qu'il oste toute vertu au et et ad homines seipsum, partiri. qui Haec est eo ad qu'il vitae rectitudinem, si non brevius perstrinximus, quod huic argumento proprius in Legis liberal tractatione locus erit. neantmoins selon que Dieu est riche et liberal à bien arbitre, afin de destruire tous merites: faire, et que sa liberalité ne s'espuise iamais, il remunere les graces qu'il nous a conferées, comme si c'estoyent vertus venantes de nous: pource qu'en nous les donnant, il les a faites nostres. 2.5.10. 2.5.3. Secundus argumentorum ordo superiori finitimus est. Allegant promissiones consequemment une obiection, laquelle semble estre prinse de sainct Chrysostome: voluntate nostra paciscitur: quales sunt, Quaerite Que s'il n'estoit en nostre faculté d'elire le bien et bonitatem et non malitiam, et vivetis . Si volueritis le mal, il faudroit que tous hommes fussent bons, ou et gladius tous meschans: veu qu'ils ont une mesme nature. A devorabit vos: quia os Domini loquutum est. Item, Si quoy s'accorde le dire de celuy qui a escrit le livre abstuleris non intitulé De la vocation des Gentils, qu'on attribue à expelleris : si audieris vocem Iehovae Dei tui, et sainct Ambroise: c'est que nul iamais ne declineroit facias et custodias omnia mandata eius, faciet te de la foy, sinon que la grace de Dieu laissast la Dominus excelsiorem cunctis Gentibus terrae . Et volonté de l'homme muable. En quoy ie mesmerveille reliquae similes . Importune et per ludibrium, quae comment si grans personnages se sont abusez. Car Dominus in promissionibus offert beneficia, voluntati comment nostrae delegari putant, nisi nostrum sit illa vel l'election de Dieu, laquelle discerne ainsi entre les stabilire, hommes? Certes nous ne devons avoir honte de bona quod abominationes vel irrita si tuas facere. Dominus alleguent cum audieritis, quibus Ils nolueritis, a Et facie sane mea, rem istam Chrysostome n'a-il reputé que c'est facundis querimoniis amplificare promptum est: nos confesser crudeliter a Domino illudi, quum benignitatem suam a certainement, que tous sont pervers et adonnez à voluntate nostra malice (Rom. 3, 10): mais nous adioustons quant et nostri iuris pendere denuntiat, si voluntas ipsa est. Egregiam Paul afferme tant liberalitatem Dei, si beneficia sua ita nobis exponat, à aucuns, afin que tous ne demeurent point en ne fruendi ulla sit facultas; miram promissionum perversité. Comme ainsi soit donc que naturellement certitudinem, quae ut nunquam re nous soyons atteints d'une mesme maladie, il n'y en impossibili dependeant. De promissionibus eiusmodi a de garentis sinon ceux ausquels il plait à Dieu de quae conditionem habent appositam, alibi dicemus: ut remedier. Les autres, que par son iuste iugement il palam futurum sit, in earum impossibili complemento abandonne, demeurent en leur pourriture iusques à nihil esse absurdi. Quantum ad hunc locum attinet, ce qu'ils soyent consumez: et ne procede d'ailleurs, nego Deum inhumaniter illudere nobis, dum nos ad que les uns poursuyvent iusques à la fin, les autres beneficia sua demerenda invitat, quos novit esse defaillent au milieu du chemin. Car de fait, la prorsus impotentes. Siquidem quum fidelibus iuxta et perseverance est un don de Dieu, lequel il n'eslargist impiis offerantur promissiones, suum apud utrosque pas à tous indifferemment, mais à qui bon luy usum impiorum semble: Si on demande la raison de ceste difference, conscientias pungit Deus, ne suaviter nimium in pourquoy les uns perseverent constamment, et les peccatis delicientur, autres sont ainsi muables: il ne s'en trouvera point memoria; ita in nulla fore sainct quant avec luy, que la misericorde de Dieu subvient Quemadmodum vero que hanc habent. non ce impleantur, a praeceptis iudiciorum promissionibus suorum quodammodo eos d'autre, sinon que les premiers sont maintenus par la attestatur quam indigni sint sua benignitate. Quis vertu de Dieu, à. ce qu'ils ne perissent point: les enim aequissimum et convenientissimum esse neget, seconds n'ont point une mesme force, d'autant qu'il Dominum iis benefacere a quibus colitur: maiestatis veut autem suae contemptores pro sua severitate ulcisci? humaine. Rite ergo et ordine agit Deus, dum impiis peccati compedibus devinctis, hanc legem in promissionibus dicit, tum demum sua beneficia percepturos si a 2.5.4. monstrer en eux exemple de l'inconstance pravitate discesserint: ut Ils arguent aussi, que toutes exhortations seront intelligant se ab iis merito excludi quae veris Dei frustratoires, qu'il n'y a nulle utilité en admonitions, cultoribus debentur. Rursum, quia modis omnibus ad que les reprehensions sont ridicules, s'il n'est en la implorandam exstimulare puissance du pecheur d'y obtemperer. Pource qu'on studet, nequaquam erit absonum, si quod illum multo obiectoit iadis ces choses à sainct Augustin, il fut cum fructu agere praeceptis erga eos ostendimus, id contrainct de publier le livre intitulé De correction quoque et grace; auquel combien qu'il responde amplement à suam vel ob gratiam promissionibus hoc fideles tentet. De solum, voluntate Dei praeceptis edocti, miseriae nostrae admonemur, qui tout, sic ab illa toto pectore dissidemus: simul instigamur somme: ad invocandum eius Spiritum, per quem in rectam commandé, que c'est que tu dois faire: en ce que tu viam dirigamur; sed quia praeceptis ignavia nostra es repris Je ne l'avoir fait, cognoy que la vertu te non quae defaut par ton vice : en priant Dieu, cognoy dont il dulcedine quadam ad eorum amorem nos alliciant. te faut recevoir ce qui t'est mestier. Le livre qu'il a Quo autem maiore tenemur iustitiae desiderio, eo intitulé De l'esprit et de la lettre, revient quasi à fimus ad quaerendam Dei gratiam ferventiores. En une mesme fin: c'est que Dieu n'a point mesuré ses quomodo commandemens satis audieritis, acuitur, illis subduntur promissiones, obtestationibus, neque volendi Si volueritis, audiendive Si neantmoins O il reduit homme, la question recognoy selon les en forces ce à ceste qui humaines: est mais liberam apres avoir commandé ce qui estoit iuste, il donne facultatem nobis Dominus tribuat, neque tamen ob gratuitement à ses eleus la faculté de le pouvoir impotentiam nos ludibrio habeat. accomplir: de quoy il n'est ia mestier de beaucoup debattre. Premierement nous ne sommes point seuls à soustenir ceste cause, mais Christ et tous ses Apostres. Pourtant, que nos adversaires regardent comment ils viendront au dessus, entreprenans ce combat contre telles parties. Combien que Christ ait declairé que sans luy nous ne pouvons rien (Iean 15, 5): neantmoins il ne laisse pour cela de reprendre ceux qui font mal hors luy, et ne laisse d'exhorter un chacun & bonnes oeuvres. Combien sainct Paul reprend-il asprement les Corinthiens, pource qu'ils ne vivoyent point charitablement (1 Cor. 3, 3): toutesfois apres il prie Dieu de les rendre charitables. Il testifie aux Romains que la iustice n'est point au vouloir ny en la course de l'homme, mais en la misericorde de Dieu (Rom. 9, 16): 2.5.11. Habet toutesfois admonnester, et tertia et pas apres corriger. de les Que affinitatem. Locos enim producunt quibus ingrato peine, en requerant des hommes sans propos ce que populo Deus exprobrat, per eum duntaxat stetisse luy seul leur peut donner, en les reprenant de ce quominus ab indulgentia sua omne genus bonorum qu'ils commettent par le seul defaut de sa grace? receperit. Que ne remonstrent-ils à, sainct Paul, qu'il doit sunt isti, cum exhorter laisse n'âdvertissent- ils donc le Seigneur de ne perdre sa generis multam ne illis Cuius classis il Amalec et Chananaeus ante vos sunt, quorum gladio corruetis: pardonner à ceux qui n'ont point en leurs mains de eo quod nolueritis acquiescere Domino . Quia vocavi vouloir vos, et non respondistis, faciam huic domui sicut misericorde de Dieu, laquelle leur defaut quand ils feci Silo . Item, Haec gens non audivit vocem faillent? Mais toutes ces folies n'ont point de lieu, Domini Dei sui, nec recepit disciplinam: ideo proiecta veu que la doctrine de Dieu est fondée en trop est a Domino . Item, Quia indurastis cor vestrum, et bonne raison, mais qu'elle soit bien considerée. Il noluistis obedire Domino, haec omnia mala evenerunt est bien vray que sainct Paul monstre que la vobis . Tales bien ou l'accomplir, sinon par la inquiunt, quomodo doctrine, et exhortation, et obiurgation ne profitent quibus extemplo gueres de soy à changer le coeur de l'homme, quand respondere liceat, Nobis vero prosperitas cordi erat, il dit que celuy qui plante n'est rien, et celuy qui adversa timebamus: quod autem illius adipiscendae, arrouse n'est rien: mais que toute l'efficace gist au horum vitandorum causa, Domino non paruimus, nec Seigneur, qui donne accroissement (I Cor. 3, 7). vocem Nous adversus exprobrationes, le eos eius congruerent auscultavimus, eo factum est quia voyons aussi comment Moyse ratifie peccati dominationi obnoxiis liberum non fuit. Frustra estroitement les preceptes de la Loy: comment les igitur mala nobis exprobrantur, quae effugere non Prophetes fuit necessitatis transgresseurs: toutesfois pour cela ils ne laissent obtentu, in quo infirmum est ac futile patrocinium, point de confesser que les hommes commencent rogo possintne culpam deprecari. Nam si culpae d'estre bien entendus, quand le coeur leur est donné alicuius Dominus pour entendre: que c'est le propre de Dieu de exprobrat, eorum perversitate factum esse quominus circoncir les coeurs, et les convertir de pierre en suae clementiae fructum sentirent. Respondeant ergo, chair: que c'est luy qui escrit sa Loy en nos possintne infitiari causam contumaciae, pravam suam entrailles: bref, que c'est luy qui en renouvellant nos voluntatem fuisse. Si mali fontem intra se reperiunt, ames, donne efficace à sa doctrine. nostrae potestatis. tenentur Sed convicti: omisso non abs re insistent ardemment, et menacent les quid vestigandis extraneis causis inhiant, ne sibiipsi fuisse exitii authores videantur? Quod si verum est 2.5.5. suo non alieno vitio et divinis beneficiis privari De quoy donc servent les exhortations, dira peccatores, et ultionibus castigari, magna ratio est quelcun? Ie respon que si elles sont mesprisees d'un cur istas exprobrationes ex ore Dei audiant: ut si coeur obstiné, elles luy seront en tesmoignage pour obstinate in vitiis pergant, discant in calamitatibus le convaincre, quand ce viendra au iugement de Dieu. suam potius nequitiam accusare et detestari, quam Et mesme la mauvaise conscience en est touchée et Deum iniquae saevitiae insimulare: si docilitatem non pressee en la vie presente. Car combien qu'elle s'en exuerunt, peccatorum taedio capti (quorum merito moque, elle ne les peut pas reprouver. Si on obiecte, miseros se ac perditos vident) in viam redeant, ac Que idipsum seria confessione agnoscant quod Dominus promptitude de coeur, laquelle estoit requise pour obiurgando commemorat. In quem usum illas, quae obeir, luy est deniée? Ie respon à cela, Comment citantur, pios pourra-il tergiverser, veu qu'il ne peut imputer la profecisse, ex solenni Danielis oratione constat, quae dureté de son coeur, sinon à soy-mesme? Parquoy habetur exemplum les meschans, combien qu'ils desireroyent d'avoir en miseriarum ieu et risee les preceptes et advertissemens de intuemur Prophetarum capite in 9. obiurgationes Prioris Iudaeis, autem quibus usus suarum apud fera donc le povre pecheur, veu que la causam enarrare Ieremias iubetur: quum tamen non Dieu, aliter veuillent-ils ou non, par la vertu d'iceux. Mais la casurum esset quam Dominus praedixerat. s'il leur estoit possible, sont confondus, Loqueris ad eos omnia verba haec, et non audient principale utilité doit estre considerée és fideles: te: vocabis eos, et non respondebunt tibi . Quorsum ausquels ia soit que le Seigneur face tout par son igitur Esprit, canebatur surdis? ut nolentes ac inviti toutesfois il use de l'instrument de sa intelligerent verum esse quod audiebant: nefarium parolle, pour accomplir son oeuvre en eux, et en use esse sacrilegium si malorum suorum culpam, quae in avec efficace. Quand donc cela sera resolu, comme il ipsis his doit estre, que toute la vertu des iustes est située solutionibus expedire te facillime possis ab immensa en la grace de Dieu, selon le dire du Prophete, Ie testimoniorum congerie, quam ad erigendum liberi leur donneray un coeur nouveau pour cheminer en arbitrii simulachrum hostes gratiae Dei struere solent mes commandemens (Ezech, 11, 19. 20): si quelcun tam ex praeceptis quam ex obtestationibus adversus demande pourquoy on les admonneste de leur devoir, Legis transgressores. Probrose de Iudaeis in Psalmo et pourquoy on ne les laisse à, la conduitte du refertur, Generatio prava quae non direxit cor suum sainct ; alio etiam Psalmo hortatur suae aetatis homines, exhortation, ne davantage que l'Esprit les incite: pourquoy on les residebat, obdurent Deo corda transcriberent. sua : nempe Paucis quia omnis Esprit: pourquoy veu qu'ils on ne les se pousse peuvent par haster contumaciae culpa in hominum pravitate haeret; sed corrige stulte inde colligitur, cor in utranque partem esse necessairement trebuschez par l'infirmité de leur flexibile, cuius praeparatio a Deo est. Dicit Propheta, chair: nous avons à respondre, Homme, qui es-tu Inclinavi cor meum ad observanda praecepta tua : qui veux imposer loy à Dieu? S'il nous veut preparer nempe quia libenter et hilari animi propensione Deo par exhortation à recevoir la grace d'obeir à son se addixerat: eque tamen se inclinationis authorem exhortation, qu'est-ce que tu as à reprendre ou esse iactat, quam in eodem Psalmo fatetur Dei esse mordre donum. Itaque tenenda Pauli admonitio, dum fideles exhortations ne profitoyont d'autre chose entre les iubet operari salutem suam cum timore et tremore, fideles, sinon pour les redarguer de peché, encore ne quia Deus est qui operatur et velle et perficere . devroyent-elles estre Agendi quidem partes illis assignat, ne indulgeant maintenant, qu'elles carnis sollicitudinem enflamber le coeur en amour de iustice: au contraire, praecipiens, sic eos humiliat, ut meminerint hoc à, haine et desplaisir de peché, entant que le sainct ipsum quod agere iubentur, proprium esse Dei opus; Esprit besoigne au dedans, quand il use de cest quo diserte exprimit, passive (ut ita loquar) agere instrument exterieur au salut de l'homme, qui osera fideles, quatenus e caelo suggeritur facultas, ut nihil les reietter comme superflues? Si quelcun desire une sibi prorsus arrogent. Proinde dum nos hortatur response plus claire, ie luy donneray la solution en Petrus ut subministremus in fide virtutem , non bref: c'est que Dieu besoigne doublement en nous, concedit torpori: metum secundas et en ils cest puis ont ordre failli, et veu qu'ils maniere? reputées profitent sont Si inutiles. grandement les Or à partes quasi separatim au dedans par son Esprit, au dehors par sa parolle. tantum carnis pigritiem Que par son Esprit en illuminant les entendemens, expergefacit, qua plerunque suffocatur ipsa fides. formant les coeurs en amour de iustice et innocence, Eodem spectat illud Pauli, Spiritum ne extinguatis , il regenere l'homme en nouvelle creature: par sa quia subinde obrepit fidelibus ignavia: nisi corrigatur. parolle il esmeut et incite l'homme à desirer et Siquis tamen inde inferat, in eorum esse arbitrio chercher ceste renovation. En l'un et en l'autre il fovere oblatam lucem, facile refutabitur eius inscitia, demonstre la vertu de sa main, selon l'ordre de sa quia haec ipsa sedulitas quam requirit Paulus , dispensation. Quand il adresse icelle mesme parolle nonnisi a Deo est. Nam et saepe iubemur ab omni aux iniques et reprouvez, combien qu'elle ne leur quicquam nobis sed quand agamus, sed inquinamento nos purgare, quum Spiritus sibi uni tourne à correction, neantmoins il la fait valoir à consecrandi munus vendicet. per autre usage: c'est à fin qu'ils soyent à present concessionem ad transferri Deum pressez en leurs consciences, et au iour du iugement competit, ex verbis Iohannis palam est, Quisquis ex soyent d'autant plus inexcusables. Suyvant ceste Deo est, servat seipsum . Vocem hanc arripiunt raison nostre Seigneur Iesus, combien qu'il prononce liberi arbitrii praecones, quasi partim Dei virtute, que nul ne peut venir à luy sinon que le Pere l'y partim ipsam attire (Iean 6, 44. 45): et que les eleus y viennent custodiam, cuius Apostolus meminit, non habeamus e apres avoir entendu et appris du Pere: ne laisse pas caelo. Unde et Patrem rogat Christus ut nos a malo toutesfois de faire l'office de docteur, mais invite servet ; et scimus pios, dum adversus Satanam par sa voix ceux qui ont besoin d'estre enseignez militant, victoriam par le sainct Esprit, pour profiter en ce qu'ils oyent. consequi. Itaque Petrus ubi animas purificare iussit Quant aux reprouvez, sainct Paul declaire que la in obedientia veritatis, mox correctionis vice addit, doctrine n'est pas inutile, entant qu'elle leur est per odeur de mort à mort: et cependant est odeur nostra humanae servemur; non Spiritum nos aliis . vires quam Denique in quasi Dei quam certamine Denique quod vero in hanc armis nihili sint spirituali, omnes breviter souefve devant Dieu (2 Cor. 2, 16). ostendit Iohannes, quum tradit non posse peccare qui ex Deo geniti sunt, quia semen Dei in illis manet ; ac rationem alibi reddit, quod fides nostra sit victoria quae vincit mundum . 2.5.6. Us mettent grand'peine à recueillir force tesmoignages de l'Escriture, afin que s'ils ne peuvent vaincre par en avoir de meilleurs et plus propres que nous, que pour le moins ils nous puissent accabler de la multitude. Mais c'est commo si un capitaine assembloit force gens qui ne fussent nullement duits à la guerre pour espovanter son ennemi. Devant que les mettre en oeuvre, ils feroyent grand'-monstre : mais s'il falloit venir en bataille, et ioindre contre son ennemy, on les feroit fuyr du premier coup. Ainsi il nous sera facile de renverser toutes leurs obiections, qui n'ont qu'apparence et ostentationi vaine. Et pource que tous les passages qu'ils alleguent se peuvent reduire en, certains ordres ou rengs : quand nous les aurons ainsi rengez sous une response nous satisferons à plusieurs: par ainsi il ne sera point necessaire de les soudre l'un apres l'autre. Ils font un grand bouclier des preceptes de Dieu, lesquels ils pensent estre tellement proportionnez à nostre force, que tout ce qui y est requis nous le puissions faire. Ils en assemblent donc un grand nombre, et par cela mesurent les forces humaines. Car ils arguent ainsi: Ou Dieu se moque de nous, quand il nous commande saincteté, pieté, obeissance, chasteté, dilection, et mansuetude: et quand il nous defend immondicité, idolatrie, impudicité, ire, rapine, orgueil et choses semblables: ou il ne requiert sinon ce qui est en nostre puissance. Or tous les preceptes qu'ils amassent ensemble, se peuvent distinguer en trois especes: les convertisse uns à commandent Dieu: les que autres l'homme se simplement recommandent l'observation de la Loy: les autres commandent de perseverer en la grace de Dieu desia 2.5.12. receue. Traitons premierement de tous en general, Citatur tamen de Lege Mosis testimonium, quod puis nous descendions aux especes. Ie confesse qu'il solutioni nostrae valde adversari videtur. Nam ille y a long temps que c'est une chose vulgaire de populum, post Legem promulgatam, hunc in modum mesurer les facultez de l'homme par ce que Dieu contestatur, Mandatum hoc quod praecipio tibi hodie, commande, non est occultum, neque procul positum, neque in rai-son: neantmoins ie dy qu'il procede d'une grande caelo situm, sed iuxta te est in ore tuo et in corde I ignorance. Car ceux qui veulent monstrer que ce tuo, seroit ut facias praeceptis illud Haec de chose fort absurde, quelque si couleur l'observation de des d'un argument trop infirme: c'est qu'autrement la eludere de Loy seroit donnée en vain. Voire, comme si sainct observationis sed cognitionis facilitate et proclivitate Paul n'avoit iamais parlé d'icelle. Car ie vous prie, agatur, nonnullum tamen scrupulum sic quoque forsan que veulent dire les sentences qu'il nous en baille? relinquerent. dubitationem Que la Loy a esté donnée pour augmenter les eximit Apostolus, non ambiguus interpres, qui de transgressions: que par la Loy vient la cognoissance Evangelii doctrina Mosen hic loquutum esse affirmat de peché: que la Loy engendre peché: qu'elle est . Quod siquis refractarius contendat, violenter a survenue pour multiplier le peché (Gal. 3, 19; Rom. Paulo detorta fuisse ut ad Evangelium trahi possent: 3, 20; 7, 7; 5, 20). Est-ce à dire qu'il fallust quanquam impietate non carebit eius audacia, est qu'elle eust une correspondance avec noz forces, tamen quo praeter Apostoli authoritatem redarguatur. pour n'estre point donnée en vain? Plustost sainct Nam Moses, Paul monstre en tous ces passages, que, Dieu nous vanissima confidentia populum inflabat. Quid enim a commandé ce qui estoit par dessus nostre vertu, aliud Legis pour nous conveincre de nostre impuissance. Certes observationem aggressi forent suis viribus tanquam selon la definition que luy mesme baille de la Loy, sibi non difficilem? Ubi ergo Legis observandae ista le but et l'accomplissement d'icelle est charité: de tam obvia facilitas, quando nullus nisi per exitiale laquelle de quam Verum solis se fuerit, omnem praeceptis quod nobis ad nudis a praesentem habere non parum momenti. Nam etsi operae fateor si cela commandemens estoit impossible à l'homme, usent levis intelligantur, certe que causam si dicta . et hic loquebatur praecipitassent, si non il prie Dieu remplir le coeur des praecipitium patet accessus? Proinde nihil certius est Thessaloniciens (1 Tim. 1, 5; 1 Thess. 3, 12). En quam foedus quoy il signifie que la Loy battroit noz oreilles en Legis exactione vain et sans fruict, sinon que Dieu inspirast en noz ante versibus Mosen his comprehendisse, promulgaverat. verbis quod misericordiae una Nam cum et paucis coeurs ce qu'elle enseigne. docuerat, circuncidi manu Dei oportere corda nostra, ut ipsum diligamus . Ergo hanc, de qua mox loquitur, 2.5.7. facilitatem non in hominis virtute, sed in ope ac praesidio Spiritus sancti posuit, qui opus suum Certes si l'Escriture n'enseignoit autre chose, sinon que la Loy est reigle de vie, à laquelle noz potenter in nostra infirmitate peragit. Quanquam nec oeuvres de praeceptis simpliciter intelligendus est locus, sed incontinent sans difficulté à leur opinion: mais puis magis qu'elle de promissionibus comparandae iustitiae stabiliunt eam Paulus, ut non conditione nobiscum dura salutem assequantur agit qui facultatem prorsus sub Lex Evangelicis, evertant. illa in in ardua Evangelio (nempe mandata ut i'accorderoye nobis non diverses utilitez d'icelle, nous devons plustost nous reputans arrester à ceste interpretation, qu'à nos fantasies. impossibili Entant qu'il appartient à, ceste question: si tost que ii nous explique diligemment plusieurs et qua la Loy nous a ordonné ce que nous avons à faire, demum elle enseigne quant et quant que la faculté d'obeir sed procede de la grace de Dieu. Pourtant elle nous facili, expedita, et expositi accessus hoc testimonio enseigne de la demander par prieres. Si nous n'y confirmat. voyons Nihil omnia compassóes: adeo proponi, ipsam estre quae Id et doivent ergo hoc impleverint) testimonium ad vendicandam humano arbitrio libertatem. que simples commandemens, et nulle promesse, il nous faudroit esprouver noz forces, voir si elles seroyent suffisantes pour cela faire: mais puis qu'avec les commandemens sont coniointes les promesses, lesquelles declairent non seulement que nous avons mestier d'avoir l'aide de Dieu pour nostre support, mais qu'en sa grace gist toute nostre vertu, elles demonstrent assez que non seulement nous ne sommes pas suffisans, mais du tout inhabilles à observer la Loy. Pourtant qu'on ne s'arreste plus à ceste proportion de noz forces avec les commandemens de Dieu, comme s'il eust compassé à nostre imbecillité et petitesse la reigle de iustice qu'il vouloit donner: mais plustost que par les promesses nous reputions combien nous sommes 2.5.13. Obiectari mal prests, veu qu'en tout et par tout nous avons si quibus grand besoin de sa grace. Mais à qui persuadera- suae on, disent-ils, que Dieu ait adressé sa Loy à des subsidio, explorare homines, et expectare quorsum troncs ou dès pierres? Ie dy que nul ne veut convertant sua studia: qualiter est apud Oseam, persuader cela: car les meschans ne sont point Vadam ad locum meum, donec ponant in corde suo, pierres ou troncs, quand estans enseignez par la et quaerant faciem meam . Ridiculum (aiunt) erat, si Loy, que leurs concupiscences contrarient à Dieu, ils consideraret se rendent coulpables en leurs consciences propres: ostenditur solent Deum et alii interdum, Dominus an quidam reducto Israel loci gratiae faciem suam quaesiturus esset, nisi flexibiles fuissent animi, qui ne pareillement les fideles, quand estans advertis de utrovis suopte ingenio inclinare possent. Quasi vero leur foiblesse, ont recours à la grace de Dieu. A istud Deo, quoy appartiennent ces sentences de sainct Augustin, speciem aspernantis ac proiicientis populum prae se Que Dieu commande ce que nous ne pouvons faire, ferre, donec vitam in melius emendarit. afin que nous sachions ce que nous devons demander tandem non sit ex in talibus Prophetis de luy. Item, L'utilité des preceptes est grande, si le volunt, populum a Deo derelictum conversionem a Liberal-arbitre est tellement estimé, que la grace de seipso posse meditari, tota Scriptura reclamante id Dieu en soit plus honorée. Item, La foy impetre ce facient: si necessariam Dei gratiam ad conversionem que la Loy impere. Et de fait, c'est pour cela que la fatentur, quid nobiscum litigant? At necessariam ita Loy commande, afin que la foy impetre ce que la concedunt servatam Loy a commandé. Mesme Dieu requiert la foy de facultatem. Unde id probant? certe non ex loco illo, nous, et ne trouve point ce qu'il requiert, sinon qu'il neque similibus; aliud est enim secedere ab homine, Py ait mis pour l'y trouver. Item, que Dieu donne ce et respicere quid sibi permissus relictusque agat: qu'il commande, et qu'il commande ce qu'ils voudra. suam adversarii Sed quid Si ut minis usitatissimum homini elicient? velint aliud, vires eius aliquantulas pro modo imbecillitatis adiuvare. Quid ergo, dicet quispiam, insinuant istae formulae? Respondeo, ita Cela apparoistra mieux en considerabit les trois loqueretur Deus, Quandoquidem monendo, hortando, especes de commandemens dont nous avons parlé. increpando populum Le Seigneur requiert souvent, tant en Ja Loy comme proficitur, subducam me paulisper, et eum afflictari aux Prophetes, qu'on se convertisse à luy: mais le tacitus sinam. Videbo an aliquando eum post longas Prophete respond d'un autre costé: Converty-moy calamitates capiat mei recordatio, ut quaerat faciem Seigneur, et ie seray converty. Depuis que tu m'as meam. Abscedere autem Dominum procul, signat converty, i'ay fait penitence (Ioel 2, 12; Ier. 31, prophetiam submovere. Speculari ecquid facturi sint 18), etc. Il nous commande aussi de circoncir noz homines, significat tacitum et quasi se dissimulantem coeurs: afflictionibus circoncision nihil perinde apud variis valere contumacem eos ad acsi 2.5.8. hunc tempus exercere. mais il est denonce faite par de Moyse sa main. que Il ceste requiert Utrunque facit quo nos magis humiliet; citius enim plusieurs fois des hommes nouveaa coeur: mais il contunderemur quam tesmoigne que c'est luy seul qui le renouvelle (Deut. corrigeremur, nisi Spiritu suo nos ad eam docilitatem 10, 16; 30, 6; Ezech. 36, 26). Or comme dit sainct componeret. nostra Augustin, ce que Dieu promet nous ne le faisons nos point par nature, ne par nostre Franc-arbitre, mais paulisper omittit (submoto scilicet verbo suo, in quo luy le fait par sa grace. Et c'est la cinquieme reigle praesentiam qu'il pervicacia rerum Porro adversarum ubi Dominus et tanquam offensus quandam sui flagellis infracta fatigatus, exhibere solet) et noté entre les reigles de la doctrine experimentum capit quid se absente facturi simus: Chrestienne, Qu'on doit observer en l'Escriture, de inde falso colligitur, aliquas esse liberi arbitrii vires bien distinguer entre la Loy et les promesses, entre quas contempletur et exploret: quando non in alium les id finem facit quam ut ad recognoscendam nostram maintenant ceux qui alleguent les preceptes de Dieu ouvdeni,an nos adigat. pour magnifier la puissance de l'homme, et esteindre commandemens et la grace. Que diront la grace de Dieu, par laquelle seule nous voyons que les preceptes sont accomplis? La seconde maniere des preceptes que nous avons dit, est simple: assavoir d'honnorer Dieu, servir et adherer à sa volonté, observer ses mandemens, suyvre sa doctrine. Mais il y a des tesmoignages infinis, que tout ce que nous pouvons avoir de iustice, saincteté, pieté, pureté, est don gratuit venant de luy. Quant 2.5.14. au troisieme genre, nous en avons exemple en Pugnant etiam ex perpetua loquendi ratione quae tum in Scripturis, hominum sainct Paul et Barnabas, qu'ils faisoyent aux fideles, de perseverer en la grace de observatur; siquidem bona opera nuncupantur nostra, Dieu (Act. 13, 43). Mais en un autre lieu sainct et quod sanctum placitumque Domino est, non minus Paul facere quam peccata perpetrare dicimur. Quod si dit-il, fermes, mes freres, par la vertu du Seigneur. peccata procede ceste vertu: Soyez, Il defend d'autre part de contrister l'Esprit de Dieu, aliquid nobis duquel nous sommes seellez en attendant nostre enim redemption (Ephes. 6, 10; 4, 30). Mais ce qu'il consentaneum esset rationi ut ea diceremur facere commande là, en un autre lieu il le demande par quibus agendis proprio motu inhabiles, instar lapidum priere au Seigneur, d'autant qu'il n'est pas en la a primas faculté des hommes : suppliant le Seigneur de secundarias rendre les Thessaloniciens dignes de sa vocation t tenere partes illae loquutiones indicant. Si unum illud accomplir en eux ce qu'il avoit determiné par sa urgeretur, bona opera nostra nuncupari, ego vicissim bonté, et mener à fin l'oeuvre de la foy (2 Thess. obiicerem, panem nuncupari nostrum quem nobis dari 1, a Corinthiens, assignandum Deo demus, Deo et in eadem moveremur. nostram iustitiis ratione Ut ergo tamen poscimus. veluti dont nobis certe imputantur, monstre a profecta: nobis in de sermonibus iure tum l'exhortation erit. Dei operam Quid ex Neque gratiae vel possessionis titulo 11). Semblablement traitant en des la aumosnes, seconde il loue des par percipient, quam Dei benignitate ac gratuito munere plusieurs fois leur bonne volonté: mais tantost apres nostrum fieri quod minime alias nobis debetur? Ergo il rend graces à Dieu de ce qu'il a mis au coeur de aut rideant Tite, de prendre la charge de les exhorter (2 Cor. absurditatem: aut ne pro ridiculo habeant quod nostra 8, 11. 16). Si Tite n'a peu mesmes ouvrir la bouche vocantur habemus pour inciter les autres, sinon d'autant que Dieu luy a proprium nisi ex Dei largitate. Atqui istud aliquanto uggeré: comment les auditeurs seront-ils induits à est validius, quod nos ipsos Deum colere, servare bien faire, sinon que Dieu touche leurs coeurs? eandem iustitiam, bona in oratione opera obedire in Legi, Dominica quibus bonis nihil operibus studere Scriptura saepe affirmat. Haec quum sint propria mentis et voluntatis officia, quomodo conveniret ad Spiritum haec referri, et simul nobis tribui, nisi quaedam esset studii nostri cum divina virtute communicatio? His tricis nullo labore nos exolvemus, si rite modum reputemus quo in sanctis agit Spiritus Domini. Extranea est illa similitudo qua nos invidiose gravant; quis enim ita desipit ut hominis motionem a iactu lapidis nihil differre autumet? Neque vero 2.5.9. Les plus fins et malicieux cavillent ces n'empesche pas, quicquam simile consequitur ex nostra doctrina. In tesmoignages, naturales hominis velle, nolle: eniti, nempe approbare comme ils disent, que nous ne conioignons noz pource que cela vanitatem, respuere solidum bonum: velle malum, forces avec la grace de Dieu: et qu'ainbi il aide nolle bonum: eniti ad nequitiam, resistere iustitiae. nostre Quid hic agit Dominus? Si eiusmodi pravitate uti vult Prophetes, où il semble que Dieu partìsse la vertu tanquam irae suae instrumento, dirigit ac destinat de nostre conversion entre luy et nous: comme quo libuerit, ut per vitiosam manum bonum suum cestuy-cy, Convertissez- vous à moy, et ie me opus exequatur. Scelestum igitur hominem, qui Dei convertiray à vous (Zach. 1, 3). Nous avons cy potentiae sic servit, dum libidini tantum suae obsequi dessus monstré quelle aide nous avons de Dieu, et studet, an cum saxo conferemus, quod alieno impetu n'est ia besoin de le reiterer en cest endroit, veu vibratum, nec motu, nec sensu, nec voluntate propria qu'il n'est icy question que de monstrer que c'est en fertur? Videmus quantum sit discriminis. Quid vero vain que noz adversaires mettent en l'homme la in bonis, de quibus praecipua est quaestio? Ubi faculté d'accomplir la Loy, à cause que Dieu nous regnum in illis suum erigit: voluntatem, ne vagis commande l'obeissance d'icelle: veu qu'il appert que libidinibus sursum deorsum raptetur, pro naturae la grace de Dieu est necessaire pour accomplir ce inclinatione, in qu'il commande, et qu'elle nous est promise à ceste sanctitatem ac iustitiam propendeat, ad iustitiae suae fin. Car de là il appert que pour le moins nous regulam flectit, componit, format, dirigit: ne titubet sommes redevables de. plus que nous ne pouvons aut ac faire. Et ils ne peuvent eschapper par quelque confirmat. Qua ratione Augustinus, Dices mihi, inquit, tergiversation que ce soit, de ceste sentence de ergo agimur, non agimus. Imo agis, et ageris: et Ieremie, que l'alliance de Dieu faite avec le peuple tunc bene agis, si a bono agaris. Spiritus Dei qui te ancien a esté de nulle vigueur, et est decheute, agit, adiutoris pource qu'elle gisoit seulement en la lettre : et praescribit, quod et tu aliquid agas. Priore membro qu'elle ne peut estre ferme, sinon quand l'Esprit est admonet actionem hominis non tolli Spiritus sancti adiousté à la doctrine pour nous y faire obeir (Ier. motu, quia a natura est voluntas, quae regitur ut ad 31, 32). Quant est de ceste sentence, Convertissez bonum aspiret. Quod autem mox adiungit, ex nomine vous à moy, et ie me convertiray à vous: elle ne auxilii posse colligi nos etiam aliquid agere, non profite de rien pour confermer leur erreur. Car par convenit ita accipere, quasi seorsum aliquid nobis la conversion de Dieu, il ne faut pas entendre la tribuat: sed ne foveat in nobis ignaviam, sic Dei grace dont il renouvelle noz coeurs à saincte vie, actionem cum nostra conciliat ut velle sit a natura, mais bene autem velle a gratia. Ideo Paulo ante dixerat, dilection envers nous, en nous faisant prosperer: Nisi Deus nos adiuvet, non modo vincere, sed neque comme il est dit qu'il s'eslongne de nous quand il pugnare poterimus. nous afflige. Pource donc que le peuple d'Israel, per concidat, Spiritum Spiritus agentibus adiutor suum sui est, cohibet: virtute quo stabilit nomen infirmité. celle don't Ils il amenent testifie aucuns son bon lieux vouloir des et ayant esté longuement en misere et calamité, se compleignoit que Dieu estoit destourné de luy : il respond que sa faveur et liberalité ne leur defaudra point, s'ils se retournent à droiture de vie, et à luy mesme, qui est la reigle de toute iustice. C'est donc depraver ce lieu que de le tirer à ceste sentence, comme si par cela l'efficace de nostre conversion estoit partie entre Dieu et nous. Nous avons passé legierement ceste question, à cause qu'il la faudra encore deduire au traité de la Loy. 2.5.10. Le second ordre de leurs argumens ne differe pas beaucoup du premier. Ils alleguent les promesses, esquelles il semble que Dieu face paction avec nostre volonté: comme sont celles qui s'ensuyvent: Cherchez droiture, et non point malice: et vous 2.5.15. vivrez. Item, Si vous voulez m'escouter, ie vous Hinc apparet, gratiam Dei (ut hoc nomen sumitur ubi de esse Spiritus voulez faire, ie vous feray perir par le glaive. Item, moderandam hominis Si tu ostes tes abominations de devant ma face, tu voluntatem. Moderari non potest quin corrigat, quin ne seras point dechassé: si tu escoutés la voix du reformet, principium Seigneur ton Dieu, pour faire et garder tous ses regenerationis esse, ut quod nostrum est aboleatur) preceptes, il te fera le plus excellent peuple de la simul quin moveat, agat, impellat, ferat, teneat. Unde terre, et autres semblables (Amos 5, 14; Is. 1, 19. vere dicimus illius in solidum esse omnes quae inde 20; Ier. 4, 1; Deut. 28, 1; Lev. 26, 3). Ils pensent emanant actiones. Interim non negamus verissimum donc que Dieu se moqueroit de nous, en remettant à esse nostre regulam regeneratione ad dirigendam quin quod est renovet Augustinus sermo) donneray affluence de bien-: mais si vous ne le ac (unde docet, dicimus non destrui gratia volonté ces choses, si elles n'estoyent voluntatem, sed magis reparari: quia utrunque optime pleinement en nostre pouvoir. Et de fait, ceste constat: ut instaurari dicatur hominis voluntas, dum raison a grande apparence humainement. Car on peut correcta vitiositate et perversitate ad veram iustitiae deduire que ce seroit une cruauté à Dieu, de faire regulam dirigitur: et simul nova in homine voluntas semblant qu'il ne tienne qu'à nous que nous ne dicatur creari, quia sic vitiata corruptaque est, ut soyons en sa grace, pour recevoir tous biens de luy: novum penitus ingenium induere necesse habeat. et cependant que nous n'ayons nul pouvoir en cela; Nihil iam obstat quominus rite agere dicamur quod que ce seroit une chose ridicule, de nous presenter agit Spiritus Dei in nobis, etiamsi nihil a seipsa tellement ses benefices, que nous n'en puissions conferat gratia avoir aucune iouyssance. Bref, on peut alleguer que separetur. Ideoque memoria tenendum quod alibi ex les promesses de Dieu n'ont nulle certitude, si elles Augustino citavimus, frustra quosdam satagere ut in dependent d'une impossibilité pour n'estre iamais hominis voluntate quicquam boni proprium reperiant; accomplies. Quant est de telles promesses lesquelles quicquid enim ont nostra voluntas quod mixturae ex ab eius liberi arbitrii virtute une condition impossible afferre student homines ad Dei gratiam, nihil aliud parlerons ailleurs: tellement quam eius corruptio est: perinde ac siquis lutosa et combien que l'accomplissement en soit impossible, amara aqua vinum dilueret. Etsi autem quicquid in que neantmoins il n'y a nulle absurdité. Quant est de voluntate la question presente, ie nie que le Seigneur soit boni est, ex mero Spiritus instinctu provenit, quia tamen nobis naturaliter ingenitum est cruel ou inhumain envers adiointe, qu'il nous, nous en apparoistra, quand il nous velle, non abs re ea agere dicimur quorum laudem exhorte à meriter ses graces et benefices, combien sibi iure Deus vendicat; primum, quia nostrum est qu'il nous cognoisse impuissans à ce faire. Car eius benignitate quicquid operatur in nobis, modo non comme ainsi soit que les promesses soyent offertes a nobis esse intelligamus: deinde quia nostra est aux fideles et aux meschans, elles ont leur utilité mens, nostra voluntas, nostrum studium, quae ab eo tant envers les uns que les autres. Car comme le in bonum diriguntur. Seigneur par ces preceptes poind et resveille les consciences des iniques, afin qu'ils ne se flatent point en leurs pechez par nonchalance de son iugement: ainsi aux promeáses il les fait tesmoins combien ils Sont indignes de sa benignité. Qui est-ce qui niera cela estre convenable, que Dieu face bien à ceux qui l'honnorent, et qu'il se venge 2.5.16. rigoureusement des contempteurs de sa maiesté? Quae praeterea hinc inde testimonia corradunt, Nostre Seigneur donc fait droitement en proposant mediocribus etiam ingeniis non multum facessent ceste condition aux iniques, qui sont detenuz captifs negotii, probe sous le ioug de peché, que quand ils se retireront de imbiberint. Citant ex Genesi sententiam illam, Sub te leur mauvaise vie, il leur' envoyera tous biens: et erit appetitus eius, et tu dominaberis illi : quam de n'y eust-il que ceste raison, afin qu'ils entendent peccato promitteret que c'est à bon droit qu'ils sont excluz des biens Dominus, non fore in animo eius vim superiorem deuz aux serviteurs de Dieu. D'autrepart, puis qu'il peccati, si in eo perdomando laborare vellet. Nos veut stimuler ses fideles en toutes sortes à implorer autem magis congruere dicimus ordini orationis, ut sa grace, ce ne doit pas estre chose fort estrange de Abele accipiatur hoc dictum; illic enim iniquitatem s'il en fait autant en ses promesses, comme nous invidiae, quam in fratrem Cain conceperat, arguere avons propositum est Deo; id facit duplici ratione: quod commandemens. Quand il nous enseigne par ses frustra meditabatur scelus quo fratrem praecelleret preceptes, de sa volonté, il nous admonneste de apud nisi nostre misere, nous donnant à cognoistre combien iustitiae: deinde quod nimium ingratus esset iam nous repugnons à tout bien: ensemble il nous pousse accepto Dei beneficio, qui ne subiectum quidem suo à invoquer son Esprit, pour estre dirigez en droite imperio hanc voye. Mais pource que nostre paresse n'est pas interpretationem ideo videamur amplexari quod altera assez esmeue par ces preceptes, il adiouste ses nobis contraria sit, demus sane de peccato loquutum promesses, par la douceur desquelles il nous induit à fuisse Deum. Si ita est, aut promittit hoc Dominus aimer ce qu'il nous commande. Or d'autant que nous quod denuntiat, aut iubet. Si iubet, nullam inde aimons plus la iustice, d'autant sommes-nous plus probationem iam fervens à chercher la grace de Dieu. Voila comment, promissionis par ces protestations que nous avons dit, Dieu ne complementum, quando peccato, cui dominari ipsum nous attribue point la faculté de faire ce qu'il dit, et oportebat, inclusam neantmoins ne se moque point de nostre foiblesse: dicent tacitam conditionem, acsi diceretur victoriam veu qu'en cela il fait le profit de ses serviteurs, et reportaturum fuisse si certaret: sed quis recipiat rend les iniques plus damnables. quae superiores modo interpretantur, Deum, apud fratrem quem ferre facultatis demonstravimus: Cain si acsi solutiones Cain nullus posset. est Verum humanae promittit, succubuit? honor ubi ne sequi Promissioni istas ambages? Nam si ad peccatum refertur ista n'agueres monstré qu'il en fait en ses dominatio, nemo ambigat imperativam esse orationem, in qua non definitur quid possimus, sed quid vel supra potestatem debeamus. Quanquam et res ipsa et comparationem ratio fieri Grammaticae Cain et postulant, Abelis: quia primogenitus frater minori posthabitus non fuisset nisi proprio scelere deterior. 2.5.11. Le troisieme ordre a quelque affinité avec les precedens. Car ils produisent les passages esquels Dieu reproche au peuple d'Israel qu'il n'a tenu qu'à luy qu'il ne se soit entretenu en bon estat. Comme quand il dit, Amalec et les Cananeens sont devant vous, par le glaive desquels vous perirez, entant que vous n'avez point voulu acquiescer au Seigneur. Item, Pource que ie vous ay appelez et n'avez point 2.5.17. respondu, ie vous destruiray comme i'ay fait Silo. Utuntur et testimonio Apostoli, quia dicit non Item, Ce peuple n'a point escouté la voix de son esse volentis, nec currentis, sed miserentis Dei ; ex Dieu, et n'a point receu sa doctrine, pourtant il a quo eliciunt, aliquid esse in voluntate et conatu, esté reietté. Item, A cause que vous avez endurcy quod vostre per se licet imbecillum, misericordia Dei coeur, et n'avez point voulu obeir au adiutum, prospero successu non careat. Atqui si Seigneur, tous ces maux vous sont advenus (Nomb. sobrie pensitarent quae illic causa tractetur a Paulo, 14, ista sententia non adeo inconsiderate abuterentur. disent-ils, toutes ces reproches conviendroyent- Scio eos posse Origenem citare eíles à ceux qui pourroyent incontinent respondre, illis Nous ne demandions que prosperer, nous craignions vicissim Augustinum opponere. Sed quid illi opinati la calamité: ce que nous n'avons point obtempere au sint nostra nihil refert, si constat quid voluerit Seigneur, et n'avons point escouté sa voix pour Paulus. Illic docet, iis demum paratam esse salutem eviter le mal, et avoir meilleur traictement, cela quos sua misericordia Dominus dignetur: ruinam et s'est fait d'autant qu'il ne nous estoit pas libre, à interitum suae expositionis et Hieronymum suffragatores: manere possem Ier. 7, 13. 28; 32, 23). Comment, non elegerit. nous qui sommes detenus en captivité de peché. Pharaonis exemplo C'est donc à tort que Dieu nous reproche le mal que electionis nous endurons : lequel il n'estoit pas en nostre certitudinem Mosis testimonio confirmarat, Miserebor pouvoir d'eviter. Pour respondre à cela, laissant cuius miserebor. Concludit, non esse volentis aut ceste couverture de necessité, laquelle est frivole et currentis, hunc de nulle importance, ie demande s'ils se peuvent voluntatem aut excuser qu'ils n'ayent fait faute. Car s'ils sont Reproborum sortem demonstraverat: modum sed miserentis quoque Dei. Quod non sufficere tantae convenienter a Paulo dictum foret. Proinde apage Dieu dit, qu'il a tenu à leur perversité qu'il ne les a istas argutiolas, Non est volentis neque currentis: entretenus en bonne fortune. Qu'ils me respondent ergo donc, voluntas, sint in conveincuz d'avoir failly, ce n'est pas sans cause que aliqua moli si parum est quia sub gratuitae intelligatur, conatum quoscunque et 43; est impares: aliquis cursus. Simplicior enim est mens Pauli, Non est voluntas, s'ils peuvent nier que la cause de leur obstination n'ait esté leur volonté perverse. S'ils non est cursus quae salutem trouvent la source de mal en eux, qu'est-ce qu'ils comparant: sola est hic Domini misericordia. Non taschent de chercher des causes d'iceluy ailleurs, enim aliter hic loquitur quam ad Titum, ubi scribit pour faire accroire qu'ils ne' sont point autheurs de apparuisse Dei bonitatem et humanitatem, non ex leur ruine? S'il est donc vray que les pecheurs par operibus pro leur propre vice sont privez des benefices de Dieu, immensa eius misericordia . Ne illi quidem ipsi qui et reçoyvent punition de sa main, c'est à bon droit argutantur Paulum innuisse aliquam esse voluntatem que ces reproches leur sont obiectées par sa bouche, et aliquem cursum, quia negaverit esse volentis aut afin que s'ils persistent en leur mal, ils apprennent currentis, ratiocinari d'accuser leur iniquité comme cause de leur misere, concederent, aliqua nos bona opera fecisse, quia plustost que vituperer Dieu comme trop rigoureux. negat Dei S'ils ne sont point du tout endurcis, et se peuvent bonitatem nos assequutos. Quod si vitium in hac rendre dociles, qu'ils conçoivent desplaisir et haine argumentatione perspiciunt, aperiant oculos, et suam de leurs pechez, à cause desquels ils se voyent non carere simili fallacia cernent. Firma est etiam miserables: ainsi se reduisent en bonne voye, et ratio illa qua nititur Augustinus, Si ideo dictum foret confessent estre veritable ce que Dieu remonstré en non esse volentis neque currentis quia non sufficiat les reprenant. Car il apparoit par l'oraison de Daniel voluntas nec cursus: posse in contrariam partem (Dan. 9), que telles remonstrances ont profité à retorqueri, non esse Dei misericordiae, quia neque ceste fin envers les fideles. Quant à la premiere sola illa ageret. Quum hoc secundum sit absurdum, utilité, nous en voyons l'exemple aux Iuifs, ausquels merito concludit Augustinus, ideo esse hoc dictum Ieremie par le commandement de Dieu remonstré la quia nulla sit hominis voluntas bona nisi praeparetur cause de leurs miseres: combien qu'il ne peust non advenir que ce qui avoit esté predit de Dieu, c'est iustitiae mihi Paulus, quin quae ad ex velle nobis fecimus eandem operibus debeamus viam ad nos, formam quae et sed fecerimus, currere: sed quia utrunque Deus efficit in nobis. Non minus inscite assavoir torquetur a quibusdam illud Pauli, Dei cooperarii Pescouteroyent point: qu'il les appelleroit, et ne luy sumus, quod ad solos ministros restringi minime respondroyent point (Ier. 7, 27). Mais quel propos, dubium est: cooperarios autem vocari non qui ex se dira quelcun, y a-il de parler aux sourds? c'est afin quicquam afferant, sed quoniam eorum opera utitur que maugré qu'ils en ayent ils entendent ce qu'on Deus leur postquam necessariis dotibus. idoneos reddidit instruxitque qu'il dit abominable estre leur diroit vray, d'imputer à que ces parolles, c'est et ne un sacrilege Dieu la cause de leurs calamitez, laquelle reside en eux. Par ces trois solutions un chacun se pourra facilement depescher de tesmoignages infinis qu'assemblent les ennemis de la grace de Dieu, tant des preceptes que des promesses legales, et des reproches que fait Dieu aux pecheurs, voulans establir un liberal arbitre en l'homme, lequel ne s'y peut trouver. Le Pseaume recite, pour faire honte aux Iuifs, qu'ils sont une nation perverse, laquelle ne renge point son coeur (Ps. 78, 8). En un autre passage le Prophete exhorte les hommes de son temps, de ne point endurcir leurs coeurs (Ps. 95, 8). Dont cela est bien dit, voire d'autant que toute la coulpe de rebellion gist en la perversité des hommes. Mais c'est sottement arguer, de dire que le coeur de l'homme, 2.5.18. lequel est preparé de Dieu, se plié de soy-mesme Ecclesiasticum dubiae çà et là. Le Prophete dit derechef, I'ay encliné ou authoritatis scriptorem esse non ignoratur. At enim adonné mon coeur à garder tes commandemens (Ps. ut a nobis non repudietur (quod facere tamen iure 119, 112): voire d'autant qu'il s'estoit adonné à Dieu nostro nobis) quid ille testatur pro libero arbitrio? d'un courage franc et alaigre: mais si ne se vante-il Dicit, hominem statim atque creatus fuit, relictum point d'estre autheur d'une telle affection, laquelle au esse in manu consilii sui: data illi esse praecepta, mesme Pseaume il confesse estre don de Dieu. Nous quae si servaret, ab illis vicissim servaretur: ante avons donc à retenir l'advertissement de sainct Paul: hominem positam esse vitam et mortem, bonum et c'est qu'il commande aux fideles de faire leur salut malum: quodcunque voluerit, ei datum iri . Esto avec crainte et tremblement, d'autant que c'est Dieu acceperit facultatem qui fait en eux et le vouloir et le parfaire (Phil. 2, adipiscendae vitae aut mortis: quid si ex adverso 12). Il leur assigne bien l'office de mettre la main à respondeamus est l'oeuvre, à ce qu'ils ne se plaisent point en leur contradicere Solomoni qui asserit hominem rectum ab nonchalance : mais en adioustant que ce soit avec initio creatum esse, ipsum sibi ascivisse multas crainte et solicitude, il les humilié, et leur reduit en adinventiones : verum quia homo degenerando, et sui memoire que ce qu'il leur commande de faire est et quicquid l'oeuvre propre de Dieu. Et par ce moyen il exprime primae creationi tribuitur, non protinus sequitur in que les fideles besongnent passivement, s'il est licite vitiatam ac degenerem naturam competere. Ergo non d'ainsi parler: c'est qu'ils s'esvertuent d'autant qu'ils illis modo, sed ipsi quoque ecclesiastico (quicunque sont poussez, et que la faculté leur est donnée du tandem sit) respondeo. Si hominem vis instituere ut ciel. apud seipsum acquirendae salutis facultatem quaerat, d'adiouster vertu en foy (2 Pierre 1, 5), ne nous tanti non est nobis tua authoritas ut vel minimi attribue point une portion de faire comme à part et praeiudicii adversus indubitatum Dei verbum vicem de nous-mesmes rien qui soit, mais seulement il obtineat: sin malignitatem carnis duntaxat coercere resveille la paresse de nostre chair, par laquelle studes, quae sua mala in Deum transferendo, vanam souvent la foy est estouffée. A quoy respond le dire defensionem respondes de sainct Paul, N'esteingnez point l'Esprit (1 Thess. rectitudinem homini inditam fuisse quo ipsum exitii 5, 19). Car la- paresse s'insinue continuellement sibi causam esse appareat, libenter assentio: modo pour nous desbaucher, si elle n'est cor-rigée. Si mihi rursum tecum hoc conveniat, iis ornamentis quelcun encore replique, qu'il est donc au pouvoir quibus eum Dominus initio induerat, nunc sua culpa des fideles de nourrir la clarté qui leur est donnée, esse spoliatum: atque ita pariter fateamur medico cela peut estre aisément rebouté: pource que ceste nunc opus esse, non patrono. diligence que sainct Paul requiert ne vient d'ailleurs homo bonorum producunt, a sua perdidisse? omnium captare quem creatione Certe naufragium solet: animus fecit, ideoque non que Parquoy de Dieu. sainct Car Pierre, aussi il en nous nons est exhortant souvent commandé de nous purger de toutes souillures (2 Cor. 7, 1): toutesfois le sainct Esprit se reserve ceste louange de nous consacrer en pureté. Bref, il appert assez par les mots de sainct Iean, que ce qui appartient à Dien seul nous est donné par forme d'ottroy: Quiconque, dit-il, est de Dieu, se garde (1 Iean 2.5.19. 5, 18). Les prescheurs du franc-arbitre prennent ce mot à la voilee, comme si nous estions Nihil tamen quam sauvez partie de la vertu de Dieu, partie de la semivivum nostre: comme si se garder et maintenir ne venoit latrones in via proiecerunt . Sub viatoris huius typo, point du ciel. Dont Iesus Christ prie le Pere qu'il calamitatem scio nous garde du mal, ou du malin (Iean 17, 15). Et vulgatissimum esse omnibus pene scriptoribus. Inde nous savons que les fideles en bataillant contre argumentum sumunt nostri adversarii, non ita peccati Satan ne sont victorieux par autres armes, que ac diaboli latrocinio mutilatum esse hominem quin celles dont Dieu les fournit. Parquoy sainct Pierre superstites ayant commandé de purifier les ames en l'obeissance parabolam frequentius Christi de in viatore, repraesentari retineat ore quem generis bonorum habent humani, priorum reliquias: quandoquidem dicitur relictus esse semivivus. Ubi de enim est illud vitae dimidium nisi rectae et rationis correction, En vertu de l'Esprit (1 Pierre 1, 22). et voluntatis portio aliqua maneret? Primum, si nolim Pour conclurre, sainct Iean monstre en bref comment locum dare ipsorum allegoriae, quid obsecro facturi toutes forces humaines ne sont que vent ou fumée sunt? Domini au combat spirituel, en disant que ceux qui sont sensum, a patribus excogitatum fuisse nihil dubium engendrez de Dieu ne peuvent pecher, d'autant que est. Allegoriae ultra procedere non debent quam la semence de Dieu demeure en eux (1 Iean 3, 9). praeeuntem habent Scripturae regulam: tantum abest Et adiouste en l'autre passage la raison: c'est que ut fundandis ullis dogmatis per se sufficiant. Neque nostre foy est la victoire pour vaincre le monde (1 desunt rationes quibus possim, si lubeat, totum hoc Iean 5, 4). nam praeter germanum orationis commentum convellere: neque enim dimidiam homini vitam relinquit Dei verbum, sed penitus interiisse docet quantum ad beatae vitae rationem. Non semivivos dicit sanatos Paulus, dum loquitur de nostra redemptione: sed quum mortui essemus, suscitatos ; non semivivos inclamat ad recipiendam Christi illuminationem, sed dormientes et sepultos : nec secus Dominus ipse, dum horam venisse ait qua mortui ad vocem suam resurgant . Qua fronte levem allusionem tot claris sententiis opponerent? Valeat tamen allegoria haec pro certo testimonio: quid tamen a nobis extorquebunt? Semivivus est homo: habet igitur aliquid salvum: nempe habet mentem intelligentiae capacem, spiritualemque nonnullum etiamsi sapientiam honestatis non iudicium: ad caelestem penetret: habet habet aliquem divinitatis sensum, utcunque veram Dei rationem non assequatur. Sed quo ista recidunt? certe non efficiunt ut nobis illud Augustini, communibus etiam verité, adiouste incontinent par maniere de scholarum suffragiis approbatum, adimatur, Adempta 2.5.12. esse homini post lapsum gratuita bona unde salus Ils alleguent toutesfois un tesmoignage de la Loy dependet: naturalia vero corrupta pollutaque esse. de Moyse, qui semble advis fort repugner à nostre Stet ergo nobis indubia ista veritas, quae nullis solution. Car apres avoir publié la Loy, il protesta machinamentis quatefieri potest, Mentem hominis sic devant le peuple ce qui s'ensuit, Le commandement alienatam prorsus a Dei iustitia, ut nihil non impium, que ie te baille auiourd'huy, n'est point caché, et contortum, foedum, impurum, flagitiosum concipiat, n'est pas loin de toy, n'eslevé par dessus le ciel: concupiscat, moliatur: cor peccati veneno ita penitus mais il est pres de toy, en ta bouche et en ton delibutum, ut nihil quam corruptum foetorem efflare coeur, à ce que tu le faces (Deut. 30, 11-14). Si queat. Quod si quippiam interdum boni in speciem cela ostentant, mentem tamen semper hypocrisi et fallaci confesse que nous aurions grande difficulté à y obliquitate involutam, animum interiori perversitate respondre. Car combien qu'on pourroit alleguer que illigatum manere. cela estoit dit est des dit de simples la commandemens, facilité d'entendre ie les commandemens, es non pas de les faire: neantmoins encore y auroit il quelque scrupule. Mais nous avons un bon expositeur, qui nous en oste toute doute: c'est sainct Paul, lequel afferme que Moyse a icy parlé de la doctrine de l'Evangile (Rom. 10, 8). S'il y avoit quelque opiniastre qui repliquast que sainct Paul a destourné ce passage de son sens naturel, pour le tirer à l'Evangile: combien qu'on ne devroit 2.6. Homini perdito quaerendam in Christo redemptionem esse. nous 2.6.1. Quum in Adae persona perierit totum humanum genus, nobis point souffrir une si meschante parole, toutesfois preceptes, il confiance. Car si Moyse decevoit de seulement des parloit le peuple qu'eussent-ils peu d'une faire vaine que se propre vertu, comme facile? Où estce que sera ceste magis cedat in maiorem ignominiam, donec in Filii facilité, veu que nostre nature succombe en cest sui unigeniti persona Redemptor appareat Deus, qui endroit, et n'y a celuy qui ne trebusche, voulant homines peccato foedatos et corruptos pro suo opere marcher? C'est donc chose trescertaine que Moyse non agnoscit. Ergo postquam excidimus a vita in par ces parolles a comprins l'alliance de misericorde, mortem, inutilis esset tota illa Dei creatoris, de qua qu'il avoit publiée avec la Loy. Car mesmes un peu disseruimus, cognitio nisi succederet etiam fides, au paravant il avoit tesmoigné qu'il faut que noz Deum Erat coeurs soyent circoncis de Dieu, à ce que nous quidem hic genuinus ordo ut mundi fabrica nobis l'aimions (Deut. 30, 8). Parquoy il ne met point schola ad ceste facilité dont il parle, en la vertu de l'homme: fieret mais en l'aide et secours du sainct Esprit, lequel fait esset aeternam ad vitam pietatem et nobis proponens. discendam: perfectam illa Car l'exposition memoravimus originis praestantia et nobilitas, ut Patrem prodesset l'Apostre. defendre ruiner, s'ils eussent voulu observer la Loy de leur Christo nihil dequoy quam in adeo avons unde foelicitatem transitus; sed post defectionem quocunque vertamus puissamment oculos, sursum et deorsum occurrit Dei maledictio, Combien qu'il ne faut pas encore entendre ce lieu quae dum innoxias creaturas culpa nostra occupat et simplement son des oeuvre preceptes, en nostre mais infirmité. plustost des involvit, desperatione animas nostras obruat necesse promesses Evangeliques, lesquelles tant s'en faut est. Etsi enim multis adhuc modis paternum erga nos qu'elles favorem extare vult Deus, ex mundi tamen conspectu iustice, que plustost elles monstrent que nous n'en patrem avons du tout point. Sainct Paul reputant cela, colligere conscientia, non licet, ostenditque ubi nos iustam intus in urget peccato assavoir mettent que le en nous salut le nous pouvoir est d'acquerir presenté en abdicationis causam esse, ne pro filiis nos censeat l'Evangile, non pas sous ceste condition tant dure et Deus vel reputet. Accedit et socordia et ingratitudo: difficile, et mesme du tout impossible, don't use la quia nec mentes nostrae, ut sunt excaecatae, quid Loy, c'est assavoir si nous accomplissons tous les verum sit cernunt: et, ut pravi sunt omnes sensus commandemens: mais sous condition facile et aisée: nostri, Deum maligne sua gloria fraudamus. Itaque applique veniendum ad illud Pauli, Quoniam in sapientia Dei combien non cognovit mundus per sapientiam Deum, placuit liberalement Deo tesmoignage ne sert de rien pour establir une liberté per stultitiam praedicationis salvos facere credentes. Sapientiam Dei appellat magnificum hoc theatrum caeli refertum, ex cognoscere et cuius decebat: terrae, innumeris intuitu sed quia la present tesmoignage misericorde mise entre de les pour Dieu mains. confermer nous est Pourtant ce en la volonté de l'homme. miraculis sapienter tam le male Deum illic profecimus, revocat nos ad fidem Christi, quae ob stultitiae speciem incredulis fastidio est. Quanquam ergo humano ingenio non respondet praedicatio crucis, humiliter tamen eam amplecti oportet, si ad Deum opificem nostrum et fictorem, a quo sumus alienati, redire cupimus, ut nobis iterum pater esse incipiat. Certe post lapsum primi hominis nulla ad salutem valuit Dei cognitio absque Mediatore: quia non de sua tantum aetate loquitur Christus, sed omnia secula comprehendit, quum dicit hanc esse vitam aeternam, cognoscere Patrem verum unum 2.5.13. Ils ont coustume d'obietter aucuns autres Deum, et quem ille misit Iesum Christum . Quo passages, ausquels il est monstré que Dieu retire foedior est eorum socordia, qui caelum profanis et quelque fois sa grace des hommes, pour considerer incredulis quibuslibet patefaciunt, absque eius gratia de quel costé ils se tourneront: comme quand il est quem Scriptura passim docet unicam esse ianuam dit en Osée, Ie me retireray à part, iusques à tant qua in salutem ingredimur. Quod siquis ad Evangelii qu'ils deliberent en leurs coeurs de me suyvre promulgationem illud Christi dictum restringere velit, (Osée 5, J 5). Ce seroit, disent-ils, une chose in promptu refutatio est, quia omnibus et seculis et ridicule, que le Seigneur considerast à savoir si Jes Gentibus communis fuit ratio illa, non posse absque hommes suyvront sa voye: n'estoit que leurs coeurs reconciliatione placere Deo, qui alienati sunt ab eo, fussent capables (l'encliner à l'un ou à l'autre, par et maledicti pronuntiantur ac filii irae. Huc adde leur propre vertu. Comme si cela n'estoit point quod respondit Christus mulieri Samaritanae, Vos accoustumé à Dieu, de dire par ses Prophetes qu'il adoratis quod nescitis: nos autem adoramus quod reiettera son peuple et l'abandonner, iusques à ce scimus: quia salus ex Iudaeis est . Quibus verbis et qu'il s'amende. Et de fait, regardons qu'ils veulent quaslibet Gentium religiones falsitatis damnat, et inferer de cela. Car s'ils disent que le peuple estant rationem assignat, quia soli electo populo fuerit delaissé de Dieu, peut de soy mesme se convertir, promissus redemptor sub Lege; unde sequitur, nullum toute l'Escriture leur contredit. S'ils confessent que unquam Deo cultum placuisse nisi qui in Christum la grace de Dieu soit necessaire à la conversion de respiceret. Unde etiam affirmat Paulus Gentes omnes l'homme, ces passages ne leur servent de rien pour absque Deo fuisse, et spe vitae orbatas . Iam quum batailler doceat Iohannes, vitam ab initio fuisse in Christo , confessent tellement necessaire, que cependant la et ab ea excidisse totum mundum, ad fontem illum vertu de l'homme y peut quelque chose. D'où est-ce redire necesse est; atque ideo Christus, quatenus est qu'ils le prennent? Certes ce n'est point de ce lieu, propitiator, se vitam esse asserit. Et sane non ad ne de semblables: car ce sont deux choses bien alios quam Dei filios pertinet caelorum haereditas. diverses, que Dïeu eslongné sa grace de l'homme Filiorum minime pour considerer ce qu'il fera estant delaissé: et qu'il consentaneum est qui non insiti sunt in corpus subvienne à son infirmité, pour confermer ses forces unigeniti Filii. Et clare testatur Iohannes, qui credunt debiles. Mais ils demanderont, Que signifient donc in eius nomen, filios Dei fieri . Sed quia de fide in telles formes de parler? Ie respon qu'elles vallent Christum autant comme si Dieu disoit, Puis que ie ne profite autem ex loco et professo ordine censeri disserere mihi nondum propositum est, in transcursu attigisse satis fuerit. contre nous. Mais ils diront qu'ils la de rien envers ce peuple rebelle, ne par admonitions, ne par exhortations, ne par reprehensions, ie me retireray pour un peu, et en me taisant souffriray qu'il soit affligé: ainsi ie verray si par longue calamité il se souviendra de moy, pour me cercher. Qr quand il est dit que Dieu se reculera, c'est à dire qu'il retirera considerera sa parolle. Quand il est dit qu'il ce que feront les hommes en son absence: c'est à dire, que sans se manifester il les affligera pour quelque temps. Il fait l'un et l'autre pour nous plus humilier. Car il nous romproit plustost cent mille fois par ses chastiemens et punitions, qu'il ne nous corrigeroit, sinon qu'il nous rendist dociles par son Esprit. Puis qu'ainsi est, c'est mal infere de dire que l'homme ait quelque vertu de se convertir à Dieu, entant qu'il est dit que 2.6.2. Ac Dieu estant offensé de nostre dureté et obstination, proinde veteri populo nunquam se Deus retire sa parolle de nous (en laquelle il nous ostendit propitium, nec spem gratiae unquam fecit communique sa presence) et considere ce que nous absque Mediatore. Omitto sacrificia Legis, quibus pourrons faire de nous. Car il ne fait tout cela, palam et aperte edocti fuerunt fideles, non alibi sinon pour nous donner à cognoistre que nous ne quam in expiatione quae a solo Christo peracta est, sommes et ne pouvons rien de nous-mesmes. quaerendam salutem esse. Hoc tantum dico, beatum et foelicem persona Ecclesiae fuisse statum fundatum. Nam semper in Christi etsi Deus totam Abrahae sobolem in foedere suo complexus est, prudenter tamen ratiocinatur Paulus, Christum proprie esse semen illud in quo benedicendae erant omnes Gentes : quando scimus non omnes qui secundum carnem ex eo geniti sunt, reputatos fuisse in 2.5.14. Ils prennent aussi argument de la maniere semine. Nam ut de Ismaele et aliis taceam, qui commune de parler dont non seulement usent les factum est ut ex duobus filiis Isaac, nempe Esau et hommes, mais aussi l'Escriture: c'est que les bonnes Iacob fratribus geminis, quum adhuc in utero matris oeuvres sont appelees nostres, et qu'il est dit que coniuncti essent, uno electo alter repudiaretur? Imo nous faisons le bien comme le mal. Or si les pechez qui factum est ut primogenito reiecto, minor natu nous sont imputez à bon droit, comme venans de solus gradum tenuerit? Unde etiam contigit ut maior nous, par mesme raison les bonnes oeuvres nous pars abdicaretur? Patet igitur in uno praecipue capite doivent estre attribuées. Car ce ne seroit point parlé censeri promissam par raison, de dire que nous faisons les choses constare donec ad Christum ventum fuerit, cuius ausquelles Dieu nous meut comme pierres, entant officium est quae dissipata erant colligere. Prima que nous ne les pouvons faire de nostre propre itaque mouvement. Pourtant ils concluent que combien que Abrahae electi pendebat. semen: populi Quod etsi nec adoptio a gratia la grace de Dieu ait la principale vertu, neantmoins exprimitur apud Mosen, vulgo tamen piis omnibus telles locutions signifient que nous avons quelque fuisse notum satis apparet. Nam antequam Rex in vertu naturelle à bien faire. S'il n'y avoit que la populo creatus esset, iam Hanna Samuelis mater de premiere obiection, assavoir que les bonnes oeuvres piorum sic sont appellées Nostres: ie respondroye d'autre costé, loquitur, Dabit robur Regi suo Deus, et exaltabit que nous appellons le pain quotidien Nostre, lequel cornu Messiae sui . Quibus verbis intelligit Deum nous Ecclesiae suae benedicturum. Cui etiam respondet Qu'est-ce donc qu'on pourra pretendre de ce mot, oraculum Ambulabit sinon que ce qui ne nous estoit nullement deu est Sacerdos quem constituam coram Christo meo. Nec fait nostre par la liberalité infinie de Dieu? Il vero dubium est quin caelestis Pater in Davide faudroit donc qu'il reprinssent nostre Seigneur en eiusque Christi ceste forme de parler, ou qu'ils n'estimassent point imaginem. Ideo pios ad Dei timorem hortari volens, chose fort estrange que les bonnes oeuvres soyent iubet osculari Filium : cui scilicet haec Evangelii appellées Nostres, esquelles nous n'avons rien, sinon sententia respondet, qui non honorat Filium, non par la largesse de Dieu. Mais la seconde obiection honorat est un peu plus forte: c'est assavoir, que l'Escriture quod posteris Patrem. adeo Mediatoris verbis foelicitate non salutem disserens, Paulo post conspici Itaque in claris suo cantico subiicitur, voluerit licet vivam decem tribuum demandons nous estre donné de Dieu. defectione collapsum fuerit regnum, foedus tamen afferme quod pepigerat Deus in Davide et eius successoribus, gardent sa iustice, obeissent à sa Loy, et appliquent stare oportuit, sicut et per Prophetas loquutus est, leur estude à bien faire. Comme ainsi soit que cela Non scindam prorsus regnum propter David servum soit le propre office de l'entendement et volonté meum et propter Ierusalem sed filio tuo restabit humaine, tribus una; ubi secundo et tertio idem repetitur . ubi attribué semblablement à l'Esprit de Dieu et à nous, secundo et tertio idem repetitur . Diserte etiam s'il n'y avoit quelque conionction de nostre puissance adscribitur, Affligam semen Davidis: sed non cunctis avec la grace de Dieu? Il nous sera facile de nous diebus. Aliquo postea temporis intervallo dictum est, depestrer de tous ces argumens, si nous reputons souvent comment que les fideles conviendroit-il servent que cela Dieu, fust Propter David servum suum dedit lucernam Deus in droitement Ierusalem, ut suscitaret ei filium, et salvam tueretur besongne Ierusalem . Iam quum res ad interitum vergerent, similitude dont ils nous veulent grever, ne vient rursus dictum fuit, Noluit Deus dispergere Iehudah point icy à propos. Car qui est celuy si insensé, qui propter David servum suum, quia loquutus erat ut estime l'homme estre poussé de Dieu, comme nous daret ei lucernam et filiis eius in perpetuum . Huc iettons une pierre? Certes cela ne s'ensuit point de redit summa, nostre doctrine. Nous disons que c'est une faculté unum fuisse praeteritis electum, omnibus in quo aliis, Davidem beneplacitum Dei en en quelle ses maniere c'est serviteurs. que Dieu Premierement, la naturelle de l'homme, d'approuver, reietter, vouloir, resideret: sicuti dicitur alibi, Repulit tabernaculum ne Silo, et tabernaculum Ioseph, et tribum Ephraim non d'approuver vanité, reietter le vray bien, vouloir le elegit : sed elegit tribum Iehudah, montem Sion mal, ne vouloir point le bien, s'efforcer à peché, quem dilexit: Elegit servum suum David, ut pasceret resister à droiture. Qu'estce que fait le Seigneur en Iacob Israel. cela? S'il veut user de la perversité de l'homme, Denique sic Ecclesiam suam servare voluit Deus, ut comme d'un instrument de son ire, il la tourne et eius incolumitas et salus a capite illo penderet. dresse où bon Ideoque exclamat David, Iehovah fortitudo populi sui, oeuvres iustes et bonnes, par mauvaise main. Quand robur salutum Christi sui . Et mox precationem nous verrons donc un meschant homme ainsi servir à addit, Serva populum tuum, et benedic haereditati Dieu, quand il veut complaire à sa meschanceté, le tuae: significans Ecclesiae statum individuo nexu ferons-nous semblable à une pierre, laquelle est cum Christi imperio coniunctum esse. Eodem sensu agitée par une impetuosité de dehors, sans aucun alibi, Serva Iehovah, Rex exaudiat nos quo die sien mouvement, ne sentiment, ne volonté? Nous invocabimus . Quibus verbis aperte docet, fideles non voyons combien il y a de distance. Que dirons-nous alia populum fiducia suum, haereditatem semble, afin assavoir d'executer ses ex alio question? Quand le Seigneur veut dresser en eux Psalmo colligitur, Serva Iehovah, benedictus qui venit son regne, il refrené et modere leur volonté à ce in nomine Iehovae : ubi satis constat revocari ad qu'elle Christum fore desordonnée, tota autrement porte. D'autrepart, il la fleschit, forme, Ecclesia Dei misericordiam implorat, Sit manus tua dirige, et conduit à la reigle de sa iustice, afin de super virum dexterae tuae, super filium hominis luy faire appeter saincteté et innocence. Finalement quem conservasti (vel aptasti) tibi . Nam etsi populi il la conferme et fortifie par la vertu de son Esprit, totius dissipationem deplorat author Psalmi, tamen à ce qu'elle ne vacille ou dechée. Suyvant laquelle instaurationem flagitat in solo capite. Ubi autem raison sainct Augustin respond à telles gens, Tu me populo in exilium abducto, vastata terra, et rebus in diras, Nous sommes donc menez d'ailleurs, et ne speciem perditis, Ecclesiae cladem luget Ieremias, faisons rien par nostre conduite. Tous les deux sont praecipue regni interitu spem fidelibus praecisam vrays, que tu es mené, et que tu te meines: et lors esse queritur. Christus, inquit, spiritus oris nostri tu te conduis bien, si tu te conduis par celuy qui est captus est in peccatis nostris, cui diximus, In umbra bon. L'esprit de Dieu qui besongne en toy, est celuy tua vivemus inter Gentes . Hinc iam satis liquet, qui aide ceux qui besongnent. Ce nom d'Adiuteur quia non potest Deus propitius humano generi esse monstre que toy aussi fais quelque chose. Voila ses absque mots. sperent. fideles, Eodem ut opem, luy resister: des Regis Dei s'efforcer, quia sub ad vouloir, nisi delitescebant confugisse suam point praesidio, quod se Dei manu respicit alia precatio, Mediatore, sanctis Patribus salvos ubi sub Lege bons, desquels ne Or soit au il point selon que premier est ravie son principalement par concupiscence inclination membre il icy naturelle signifie que Christum semper fuisse obiectum, ad quem fidem l'operation de l'homme n'est point ostée par la suam dirigerent. conduite et mouvement du sainct Esprit, pource que la volonté qui est duite pour aspirer au bien, est de nature. Quant à ce qu'il adiouste, que par le mot d'Aide on peut recueillir que nous faisons aussi quelque chose: il ne le faut point tellement prendre, comme s'il nous attribuoit ie ne say quoy separément et sans la grace de Dieu: mais afin de ne point flatter nostre nonchalance, il accorde tellement l'operation de Dieu avec la nostre, que le vouloir soit de nature: vouloir bien, soit de grace. Pourtant il avoit dit un peu auparavant, Sans que Dieu nous aide non seulement nous ne pourrons vaincre, mais non pas mesmes combatre. 2.5.15. Par cela il apparoit que la grace de Dieu, selon que ce nom est prins quand on traitte de la regeneration, est comme une conduite et bride de son Esprit pour dresser et moderer la volonté de 2.6.3. l'homme. Or il ne la peut moderer, sans la corriger, Porro ubi rebus promittitur, reformer et renouveller. Pour laquelle cause nous maxime ubi describitur Ecclesiae liberatio, fiduciae disons que le commencement de nostre regeneration et spei vexillum in Christo ipso praefigitur, Egressus est, que ce qui est de nous soit aboly. Pareillement est Deus in salutem populi sui cum Messiah suo, il ne la peut corriger sans la mouvoir, pousser, inquit conduire et entretenir. Pourtant nous disons, que Habacuc Ecclesiae afflictis . mentio Et fit solatium quoties instauratione populum toutes les bonnes actions qui en procedent, sont revocant ad promissionem Davidi factam de regni entierement de luy. Cependant nous ne nions pas perpetuitate. Nec mirum, quia nulla fuisset alioqui estre tresveritable ce que dit sainct Augustin, que foederis nostre volonté n'est pas destruite par la grace de stabilitas. apud de Quo Prophetas, pertinet insigne illud responsum Iesaiae. Quum enim videret ab incredulo Dieu, rege Achaz repudiari quod de solvenda obsidione tresbien avec l'autre, de dire que la volonté de Hierosolymae et praesenti salute testatus fuerat, l'homme est reparée, quand apres avoir corrigé la quasi ex abrupto transit ad Messiam, Ecce virgo perversité d'icelle, elle est dirigée à la reigle de concipiet iustice: et de dire qu'en ce faisant il y a une ac pariet filium , oblique significans mais plustost reparée. Car l'un convient quanvis oblatam Rex et sibi populus sua pravitate promissionem, volonté naturelle est si corrompue et pervertie, qu'il incumberent ad labefactandam Dei fidem, non fore faut qu'elle soit du tout renouvellée. Maintenant il tamen veniret n'y a rien qui empesche qu'on ne puisse dire, que Redemptor. Denique Prophetis omnibus curae fuit, ut nous faisons les oeuvres lesquelles l'Esprit de Dieu Deum placabilem ostenderent, semper in medium fait en nous, encores que nostre volonté n'apporte proferre et rien du sien, et qui puisse estre separé de la grace. redemptio et aeterna salus. Sic Iesaias, Statuam Pourtant qu'il nous souvienne de ce que nous avons vobiscum foedus, misericordias Davidis fideles; ecce cy dessus allegué de sainct Augustin: c'est que testem dedi eum populis . Nempe quia in rebus plusieurs travaillent en vain pour trouver en la perditis non aliter sperare poterant fideles, nisi teste volonté de l'homme quelque bien qui luy soit propre: illo interposito, Deum sibi fore exorabilem. Eodem pource que tout meslinge que les hommes pensent modo Ieremias ut desperatos erigat, Ecce (inquit) adiouster dies veniunt quibus suscitabo Davidi germen iustum, franc-arbitre, n'est qu'autant de corruption: comme et tunc servabitur Iuda, et Israel tuto habitabit . si quelcun destrempoit du bon vin d'eau boueuse et Ezechiel autem, Suscitabo super oves meas pastorem amere. Or combien que toutes bonnes affections unum, nempe Davidem servum meum. Ego Iehova procedent illis in Deum ero, et servus meus David in pastorem: toutesfois pource que le vouloir est naturellement et percutiam cum iis foedus pacis . Item alibi, planté en l'homme, ce n'est pas sans cause qu'il est postquam de incredibili renovatione disseruit, servus dit que nous faisons les choses desquelles Dieu à (inquit) meus David erit Rex eorum, et erit pastor bon unus aeternum d'autant que tout ce que Dieu fait en nous, il veut percutiam cum ipsis . Pauca ex multis delibo, quia qu'il soit nostre, moyennant que nous entendions tantum omnium qu'il n'est point de nous: puis aussi, d'autant que piorum non alibi unquam fuisse repositam quam in nous avons de nostre nature l'entendement, volonté Christo. Succinunt etiam alii omnes Prophetae, sicuti et poursuite, lesquelles il dirige en bien, pour en apud Oseam dicitur, Congregabuntur filii Iuda et filii faire sortir quelque chose de bon. foedus illud super quin Davidis omnes, lectores suo regnum et volo data nouvelle volonté creée en l'homme, veu que la opera irritum acsi reiicerent tempore unde foedus pendebat pacis admonitos, spem droit à la du se grace pur de Dieu mouvement reserve la pour du louange. eslever sainct le Esprit, Premierement, Israel pariter, et ponent sibi caput unum ; uod postea clarius explicat, Revertentur filii Israel, et inquirent Iehovam Deum suum et Davidem Regem suum. Michaeas ne pourront pas beaucoup troubler les gens de faciens, diserte exprimit, Transibit Rex ante ipsos, moyen entendement, moyennant qu'ils ayent bien et populi recordé les solutions cy dessus mises. Ils alleguent renovationem promittere volens, Suscitabo (inquit) in ce qui est escrit en Grenese, Ton appetit sera par die illa tabernaculum David quod collapsum est, et dessous toy, et tu domineras sur iceluy (Gen. 4, 7): sepiam ; ce qu?ils interpretent estre dit du peché, comme si nempe quia unicum illud erat salutis vexillum, iterum Dieu promettoit à Cain, que le peché ne pourroit in capite interruptiones, sublime Davidis, in emergere quod in de populi eorum. et Amos subversiones regiam Christo Sic reditu Les autres argumens qu'ils empruntent çà et là, verba Iehova etiam, 2.5.16. gloriam impletum erigam in familia point dominer en son coeur, s'il vouloit travailler à est. Itaque le veincre. Au contraire, nous disons que cela doit Zacharias, sicuti eius seculum Christi manifestationi estre plustost dit d'Abel. Car en ce passage propius erat, apertius exclamat, Laetare filia Sion, l'intention de Dieu est de redarguer l'envie que Cain iubila filia Ierusalem, ecce Rex tuus venit tibi iustus avoit conceue contre son frere: ce qu'il fait par et servatus . Quod loco Psalmi ante citato respondet, double raison. La premiere est, qu'il se trompoit, en Iehova robur salutum Christi sui, serva Iehova ; ubi pensant acquerir excellence par dessus son frere salus a capite ad totum corpus extenditur. devant Dieu, lequel n'a rien en honneur que iustice et integrité. La seconde, qu'il estoit trop ingrat envers le benefice qu'il avoit receu de Dieu, entant qu'il ne pouvoit porter son frere, qui estoit son inferieur, et dont il avoit le gouvernement. Mais encore, afin qu'il ne semble advis que nous choisissions ceste interpretation, pource que l'autre nous soit contraire, concedons leur que Dieu parle du peché. Si ainsi est, ou Dieu luy promet qu'il sera superieur, ou il luy commande de l'estre. S'il luy commande, nous avons desia monstré que de cela ils ne peuvent franc-arbitre. rien Si prouver c'est pour promesse, fonder où en le est l'accomplissement, veu que Cain a esté veincu du peché, auquel il devoit dominer? Ils diront possible qu'il y a une condition tacite enclose sous la promesse, comme si Dieu eust dit, Si tu combas, tu remporteras la victoire. Mais qui pourra tolerer telles tergiversations? Car si on expose cela du peché, il n'y a nulle doute que c'est une exhortation que Dieu luy fait, en laquelle il n'est pas monstré quelle est la faculté de l'homme, mais quel est son devoir, encore qu'il ne le puisse faire. Combien que la sentence et la Grammaire requierent que Cain soit 2.6.4. comparé avec son frere Abel, en ce qu'estant His vaticiniis ita imbui voluit Deus Iudaeos, ut premier nay, il n'eust point esté abaissé ou amoindri liberationis petendae causa, recta oculos ad Christum sous son inferieur, sinon que luy-mesme eust fait converterent. Nec sa condition pire par sa propre coulpe. degenerassent, potuit vero quanvis turpiter aboleri memoria tamen generalis illius principii, Deum per manum Christi, sicuti Davidi pollicitus fuerat, fore Ecclesiae liberatorem: atque demum hoc modo firmum fore gratuitum foedus quo Deus electos suos adoptaverat. Hinc factum est ut in ore puerorum personaret 2.5.17. canticum illud quum Christus Hierosolymam Paulo Ils s'aident aussi du tesmoignage de l'Apostre, ante mortem ingressus est, Hosianna filio David . quand il dit que le salut n'est point en la main de Vulgo enim notum ac celebre fuisse apparet atque celuy qui veut, ne de celuy qui court, mais en la ex communi usu petitum quod canebant unicum sibi misericorde de Dieu (Rom. 9, 16). Car de cela ils restare adventu inferent, qu'il y a quelque partie debile de soy en la redemptoris. Hac ratione Christus ipse discipulos, ut volonté et en la cours de l'homme, et que la distincte se misericorde de Dieu supplée le reste pour donner credere, Creditis in Deum, et in me credite, inquit . plein effect. Mais s'ils consideroyent avec raison ce Etsi enim proprie loquendo, a Christo fides ad que Patrem conscendit, significat tamen eam, etiamsi Deo n'abuseroyent innititur, paulatim evanescere nisi intercedat ipse propos. Ie say bien qu'ils peuvent alleguer Origene medius qui eam in solida firmitate retineat: alioqui et altior quoque est Dei maiestas quam ut ad eam exposition. penetrent rembarrer de l'autorité de sainct Augustin : mais il terram misericordiae et Dei perfecte mortales reptant. pignus credant qui Deo, tanquam vermiculi super sainct l'Apostre point Hierome, Ie en tant passagela, inconsiderément pour pourroye ce défenseurs aussi au de de contraire ils son leur les pensé, moyennant que nous entendions ce qu'a voulu correctione opus habeat: quia non frustra vocatur dire sainct Paul: assavoir que celuy seul obtiendra Christus elogio salut auquel Dieu aura fait misericorde: que ruine et monemur, nisi occurrat nobis Deus in Christo, non confusion sont apprestées à tous ceux qu'il n'aura posse in salutem nobis innotescere. Etsi autem apud eleuz. Il avoit monstré la condition des reprouvez, Iudaeos falsis commentis obtenebraverant Scribae sous l'exemple de Pharaon. Il avoit prouvé l'election quod de Redemptore Prophetae tradiderant, sumpsit gratuite des fideles par le tesmoignage de Moyse, tamen pro confesso Christus, quasi publico consensu où il est dit, I'auray pitié de celuy lequel i'auray receptum, non aliud rebus perditis esse remedium, receu en misericorde. Il conclud donc, que cela ne nec quam gist point au vueillant ny au courant, mais en Dieu Mediatore exhibito. Non fuit quidem vulgo cognitum qui fait misericorde. Si on argue de ces parolles, ut decebat, quod docet Paulus, Christum esse finem qu'il y a quelque volonté en l'homme, et quelque Legis : quam tamen verum sit ac certum, ex Lege vertu, comme si sainct Paul disoit, que la seule ipsa et Prophetis liquido patet. De fide nondum volonté et industrie humaine ne suffit point de soy: dissero, quia alibi opportunior erit locus: Hoc modo c'est mal et sottement argué. Il faut donc reietter fixum lectoribus maneat, Primus ad pietatem gradus ceste subtilité laquelle n'a nulle raison. Car quel sit agnoscere Deum esse nobis patrem, ut nos propos y a-il de dire, Le salut n'est pas en la main tueatur, in du vueillant ne du courant, il y a donc quelque aeternam haereditatem regni sui: hinc palam fieri volonté et quelque course? La sentence de sainct quod cognitionem Paul est plus simple: c'est qu'il n'y a ne volonté ne absque Christo non constare; ideoque ab exordio course qui nous meine a salut, mais que la seule mundi ipsum fuisse propositum omnibus electis in misericorde regne en cest endroit. Car il ne parle quem respicerent, et in quo acquiesceret eorum pas icy autrement qu'en un autre passage, où il dit fiducia. qui que la bonté de Dieu et dilection envers los hommes immensus est, in Filio esse finitum, quia se ad est apparue, non pas selon les oeuvres de iustice modulum nostrum accommodavit, ne mentes nostras que nous ayons faites, mais selon sa misericorde immensitate suae gloriae absorbeat. Quod fanatici infinie (Tite 3, 4). Si ie vouloye arguer de cela, que non impium nous ayons fait quelques bonnes oeuvres, entant que phantasma detorquent, acsi portio tantum divinitatis a sainct Paul nie que nous ayons obtenu la grace de tota perfectione defluens in Christo esset: quum nihil Dieu par les oeuvres de iustice que nous ayons fait, invisibilis modum Dei alium gubernet nuper Hoc fidei sensu reputantes, imago : liberandae ac diximus, obiectum, foveat, salvificam scribit utilem sed dictum traite tamen esse vulgare in ne nous faut soucier que c'est qu'iceux en ont Deum illud iubet sic admitto, Quare in ut hoc Ecclesiae, donec Dei Irenaeus sententiam colligat Patrem, ad aliud velit quam Deum in Christo solo comprehendi. eux-mesme se moqueroyent de moy. Neantmoins Omnino verum semper fuit illud Iohannis, Qui non leur argument est semblable. Parquoy qu'ils pensent habet Filium, neque Patrem habet. Nam etsi olim bien à ce qu'ils disent, et ils ne se fonderont point gloriati et en raison tant frivole. Et de fait, la raison sur terrae opificem se colere: quia tamen nullus illis erat laquelle se fonde sainct Augustin est tresferme : Mediator, fieri non potuit ut Dei misericordiam vere assavoir que s'il estoit dit que ce n'est ne du gustarent, atque ita persuasi essent sibi patrem vueillant ne du courant, pource que la volonté et la esse. est course seule ne suffit pas: qu'on pourroit renverser Christum, evanida fuit apud eos Dei cognitio: unde l'argument au rebours, que ce n'est pas de la etiam misericorde, sunt Quia multi ergo factum superstitiones summum caput est ut demum numen, non caelique tenebant, in crassas prolapsi, hoc foedasque ignorantiam veu que par ce moyen elle ne suam besongneroit pas seule. Or chacun voit combien proderent; sicuti hodie Turcae, quanvis plenis buccis ceste sentence seroit desraisonnable. Parquoy sainct praedicent caeli et terrae creatorem suum esse Augustin conclud que cela a esté dit de sainct Paul, Deum, substituunt tamen in locum veri Dei idolum, d'autant qu'il n'y a nulle bonne volonté en l'homme, dum a Christo abhorrent. si elle n'est preparée de Dieu: non pas que nous ne dirions vouloir et courir, mais pource que Dieu fait l'un et l'autre en nous. L'allegation qu'ameinent aucuns n'est pas moins sotte : c'est que sainct Paul appelle les hommes cooperateurs de Dieu (1 Cor. 3, 9). Oar il est tout notoire que cela n'appartient qu'aux docteurs de l'Eglise, desquels Dieu se sert, et applique en oeuvre pour l'edifice spirituel, qui est l'ouvrage de luy seul. Et ainsi les ministres ne sont point appelez ses compagnons, comme s'ils avoyent quelque vertu d'euxmesmes: mais pource que Dieu besongne par leur moyen, apres les avoir rendus idoines à cela. 2.7. Legem fuisse datam, non quae populum veterem in se retineret, sed quae foveret spem salutis in Christo usque ad eius adventum. 2.5.18. 2.7.1. Ils Ex continua illa, quam retulimus, serie colligere licet non tesmoignage de l'Ecclesiastique: lequel autheur on cognoist n'avoir refusions pas (ce que nous pourrions faire à bon electum ut droit) de quoy leur peut-il aider à leur cause? Il dit suspensos teneret animos usque ad eius adventum, que l'homme apres avoir esté creé, a esté laissé à accenderet etiam eius desiderium, et in expectatione sa confirmaret Legis commandemens, lesquels s'il gardoit, il seroit gardé pie par eux: que la vie et la mort, le bien et le mal, a non ne Christo longiore solum abduceret: mora decem mortem le quadringentis circiter annis fuisse superadditam, ut a post apres pas certaine authorité. Mais encore que nous ne le populum ideo en Abrahae nomine Legem produisent imo deficerent. praecepta, quae volonté, et que Dieu luy a donné des iusteque vivendi regulam praescribunt, intelligo, sed esté mis devant l'homme, afin qu'il choisist lequel formam religionis per manum Mosis a Deo traditam. bon luy sembleroit (Ecclesiastique 5, 14). Ainsi soit Neque qui que l'homme en sa creation ait eu la faculté d'eslire benedictionem generi Abrahae promissam aboleret: la vie ou la mort: mais que sera-ce, si nous imo videmus ut passim revocet in memoriam Iudaeis respondons qu'il l'a perdue? Certes ie ne veux point gratuitum eorum contredire à Salomon, lequel afferme que l'homme a illud esté creé du commencement bon, et qu'il a forgé enim datus illud percussum, foedus cuius renovandum est Moses cum haeredes missus legislator patribus erant: foret. Id acsi ad clarissime ex des mauvaises inventions de soy-mesme ceremoniis patefactum fuit. Quid enim magis inane (Ecclesiaste aut frivolum quam homines, ut se Deo reconcilient, degenerant et se devoyant de Dieu, s'est perdu foetidum nidorem ex adipe pecudum offerre? ut soymesme avec tous ses biens: tout ce qui est dit sordes sanguinis de sa premiere creation, ne se doit pas tirer à sa aspersionem confugere? Denique totus legalis cultus nature vitieuse et corrompue. Parquoy ie respon, non (si per se reputetur, nec contineat umbras et figuras seulement quibus respondeat veritas) res erit prorsus lusoria. quiconque il soit, en ceste maniere: Si tu veux Quare non abs re et in concione Stephani , et in enseigner epistola ad Hebraeos tam diligenter expenditur d'aquerir salut, ton authorité ne m'est pas en telle locus ille ubi Deus Mosen iubet quaecunque ad estime, qu'elle puisse preiudicier à la parolle de tabernaculum pertinent formare secundum exemplar Dieu, laquelle contrarie evidemment. Si tu veux quod reprimer suas ostensum eluant, illi ad fuerat aquae in vel monte. Nisi enim 7, à 29). eux, l'homme Or puis mais de seulement les que aussi à chercher l'homme, en l'Ecclesiastique, en blasphemes soy faculté de la chair, spirituale aliquid fuisset propositum quo tenderent, laquelle en transferant ses vices à Dieu, tasche de non secus in illis operam lusissent Iudaei atque s'excuser, et à ceste cause tu monstres comment Gentes in suis nugis. Profani homines, qui nunquam l'homme a eu une bonne nature de Dieu, et qu'il a serio in pietatis studium incubuerant, non absque esté cause de sa ruine, ie t'accorde volontiers cela, fastidio audire sustinent tam multiplices ritus: neque moyennant que nous convenions ensemble en ce solum mirantur cur Deus veterem populum fatigaverit poinct, tanta ceremoniarum congerie, sed despiciunt illas ac ornemens et graces qu'il avoit receues de Dieu rident tanquam pueriles lusus. Nempe quia ad finem premierement: non attendunt, a quo si legales figurae separentur, qu'il vanitatis damnari necesse est. Atqui ostendit typus d'advocat. a que maintenant et maintenant ainsi il est confessions besoin de despouillé des ensemblement medecin, non pas ille, Deum non ideo mandasse sacrificia ut cultores suos occuparet in terrenis exercitiis, sed potius ut altius erigeret eorum mentes. Quod etiam ex eius natura liquido constare potest: quia, ut spiritualis est, non alio quam spirituali cultu oblectatur. Testantur hoc tot Prophetarum sententiae, quibus Iudaeos socordiae arguunt, quod putent ullius esse apud Deum momenti quaevis sacrificia. An quia Legi 2.5.19. quicquam derogare consilium sit? Minime: sed (ut Mais noz adversaires n'ont rien plus souvent en erant veri illius interpretes) hoc modo ad scopum la bouche que la parabole de Christ, où il est parlé oculos dirigi voluerunt, a quo vulgus errabat. Iam ex de l'homme, lequel fut laissé au chemin demy mort gratia Iudaeis oblata certo colligitur legem Christo par les brigans (Luc 10, 30). Ie say bien que c'est non fuisse vacuam; hunc enim adoptionis finem illis une doctrine commune, de dire que sous la personne proposuit de cest homme, est representée la calamité du genre Moses, ut essent Deo in regnum sacerdotale : quod assequi non poterant nisi maior et humain. praestantior quam ex sanguine pecudum reconciliatio L'homme n'a pas esté tellement occis par le peché intercederet. Quid enim minus consentaneum, quam et le diable, qu'il ne luy reste encore quelque Adae filios, qui haereditaria labe nascuntur omnes portion de vie, d'autant qu'il n'est dit qu'à demy peccati mancipia, in regiam dignitatem attolli, et hoc mort. Car où seroit, disent-ils, ceste demi vie, modo fieri gloriae Dei consortes, nisi aliunde illis sinon qu'il luy restast quelque portion de droite proveniret intelligence et volonté? Premierement, si ie ne veux sacerdotii tam praeclarum eos un argument tel: n'y a nulle doute qu'elle n'ait esté excogitée par les consecrati essent in sancto capite? Quare eleganter peres anciens, outre le sens literal et naturel du Petrus illud Mosis dictum convertit, plenitudinem passage. Les allegories ne doivent estre receues, gratiae, cuius gustum sub Lege perceperant Iudaei, sinon d'autant qu'elles sont fondées en l'Escriture: in Christo exhibitam esse docens, Vos estis genus tant s'en faut qu'elles puissent approuver aucune electum, inquit, regale sacerdotium . Huc enim tendit doctrine. Davantage, les raisons ne nous defaillent vocum inversio, plus adeptos esse quibus apparuit point, par lesquelles nous pouvons refuter ce qu'ils Christus per Evangelium, quam illorum patres: quia disent. Car la parolle de Dieu ne laisse point une omnes praediti sint sacerdotali honore et regio, ut demi vie à» l'homme: mais dit qu'il est du tout mort, Mediatore suo freti, libere in Dei conspectum prodire quant à la vie bienheureuse. Quand sainct Paul parle audeant. de nostre redemption, il ne dit point que nous ayons Deo potuit prennent nisi abominabiles vigere quoque ils point admettre leur allegorie, que feront-ils? Car il sordibus apud Ius cela qui vitiorum quomodo bonum? De erant, esté gueriz d'une demi mort: mais que nous avons esté resuscitez de la mort. Il n'appelle point à recevoir la grace de Christ, ceux qui sont à demi vivans: mais ceux qui sont morts et enseveliz. A quoy est conforme ce que dit le Seigneur, que l'heure est venue, que les morts doivent resusciter à sa voix (Ephes. 2, 5; Iean 5, 25). N'auroyent-ils point de honte de mettre en avant ie ne say quelle allegorie legere, contre tant de tesmoignages si clairs? Mais encore que leur allegorie soit vallable, qu'en peuvent-ils conclurre à l'encontre de nous ? L'homme, diront-ils, est à demy vivant: il s'ensuit donc qu'il luy reste quelque portion de vie. Ie confesse 2.7.2. certes qu'il a son ame capable d'intelligence, combien qu'elle ne puisse penetrer Atque hic obiter notandum est, regnum quod iusques à la sapience celeste de Dieu: il a quelque tandem erectum fuit in familia Davidis, esse Legis iugement de bien et de mal: il a« quelque sentiment partem, et contineri sub Mosis ministerio, unde pour cognoistre qu'il y a un Dieu, combien qu'il n'en sequitur, ait point droite cognoissance: mais où est-ce que tam in toto genere Levitico quam in posteris Davidis Christum oculis veteris populi quasi toutes in duplici speculo fuisse obiectum. Quia, ut nuper peuvent faire que ce que dit sainct Augustin ne soit dixi, non aliter coram Deo esse poterant vel reges veritable, vel sacerdotes, qui et servi erant peccati ac mortis, appartiennent à salut, ont esté ostez à l'homme et sua corruptione polluti. Hinc verissimum esse apres sa cheute; que les dons naturels, qui no le patet paedagogi peuvent conduire à salut, ont esté corrompuz et custodia fuisse retentos, donec veniret semen in polluz. Pourtant, que ceste sentence, laquelle ne peut cuius gratiam data erat promissio. Nam quia nondum estre aucunement esbranlée, nous demeure ferme et familiariter fuerunt certaine: assavoir que l'entendement de l'homme est pueris, quorum imbecillitas nondum plenam rerum tellement du tout aliené de la iustice de Dieu, qu'il caelestium scientiam ferre poterat. Quomodo autem ne peut rien imaginer, concevoir ne comprendre, ceremoniis sinon illud Pauli, Iudaeos innotuerat ad quasi Christus, Christum sub similes fuerint manuducti, ante ces choses c'est toute reviennent? que les meschanceté, Certes dons iniquité elles gratuits, et ne qui corruption. dictum est, et ex pluribus Prophetarum testimoniis Semblablement que son coeur est tant enveminé de melius intelligere licet. Nam etsi novis quotidie peché, qu'il ne peut produire que toute perversité. sacrificiis ad oportuit, unico Deum accedere ipsos Et s'il advient qu'il en sorte quelque chose qui ait scelera omnia apparence de bien, neantmoins que l'entendement expiatum iri promittit Iesaias ; cui concinit Daniel . demeure tousiours enveloppé en hypocrisie et vanité, Sacerdotes le coeur adonné à toute malice. ex placandum tamen tribu sacrificio Levi designati sanctuarium ingrediebantur: at de unico sacerdote semel dictum fuit, iureiurando divinitus electum esse qui sacerdos esset in perpetuum secundum ordinem Melchisedech . Erat tunc visibilis olei unctio, aliam fore Daniel ex visione pronuntiat. Ac ne pluribus insistam, satis 2.6. Qu'il faut que l'homme estant perdu en soy, prolixe et dilucide author epistolae ad Hebraeos a cherche sa redemption en Iesus Christ. quarto cap. ad undecimum usque demonstrat nihili et inanes esse ceremonias donec ad Christum ventum fuerit. Quod vero spectat, Puis que tout le genre humain est peri en Adam, tenenda similiter est Pauli admonitio, Christum esse toute nostre dignité et noblesse dont nous avons finem Legis in salutem omni credenti : et altera, parlé, tellement ne nous profìteroit rien, que plustost Christum se elle nous tourneroit en une ignominie, sinon que mortiferam vivificat . Nam priore quidem significat Dieu nous apparust redempteur, comme il fait en la frustra eam personne de son Fils unique: veu qu'il ne recognoit spiritu n'advoue pour son oeuvre les hommes vitieux et esse doceri Christus et ad decem spiritum qui iustitiam gratuita praecepta 2.6.1. literam praeceptis, imputatione per donec et regenerationis conferat. Quare merito Christum vocat abastardis. complementum Legis, vel finem: quia nihil prodesset decheus de vie à mort, tout ce que nous pouvons quid exigat Deus a nobis scire, nisi sub iugo et cognoistre de Dieu, entant qu'il est nostre createur, onere intolerabili laborantibus et oppressis Christus nous seroit inutile, si la foy n'estoit coniointe, nous succurreret. transgressiones proposant Dieu pour Pere et Sauveur en Iesus positam esse docet : nempe ut homines damnationis Christ. C'estoit bien l'ordre naturel, que le bastiment suae ad du monde nous fust une escole pour estre enseignez Christum quaerendum vera et unica est praeparatio, à pieté, et par ce moyen nous conduire à la vie Alibi convictos Legem humiliaret. propter Porro quia haec Parquoy depuis que nous sommes quaecunque diversis verbis tradit, probe inter se eternelle, et à la felicité parfaite à laquelle nous consentiunt. cum sommes créez: mais depuis la cheute et revolte perversis doctoribus, qui Legis operibus iustitiam nos d'Adam, quelque part que nous tournions les yeux, il mereri refutaret, ne nous apparoist haut ne bas que malediction: praecise laquelle estant espandue sur toutes creatures, et accipere: quae tamen gratuitae adoptionis foedere tenant le ciel et la terre comme enveloppez, doit alioqui vestita est. bien accabler nos ames d'horrible desespoir. Car coactus Sed quia fingebant, est ut disceptatio eorum interdum illi fuit errorem nudam Legem combien que Dieu desploye encores en plusieurs sortes sa faveur paternelle, toutesfois par le regard du monde nous ne pouvons pas nous asseurer qu'il nous soit pere: pource que la conscience nous tient convaincus au dedans, et nous fait sentir qu'à cause du peché nous meritons d'estre reiettez de luy, et n'estre point tenus pour ses enfans. Il y a aussi la brutalité et ingratitude: pource que nos esprits, selon qu'ils sont aveuglez, ne regardent point à ce qui est vray: et selon que nous avons tous les sens pervertis, nous fraudons iniustement Dieu de sa gloire. Parquoy il faut venir à ce que dit sainct Paul: 2.7.3. d'autant que le monde n'a point sagement cogneu Quomodo autem inexcusabiles expetendam lege reddamur, reatus operaepretium iustitiae a in est. Lege morali ut sollicitet, Si verum nos edocti magis Dieu en la sagesse d'iceluy, qu'il a fallu que les ad veniam croyans fussent sauvez par la folie de la predication cognoscere (1 Cor. 1, 21). Il appelle la sagesse de Dieu, ce perfectionem theatre du ciel et de la terre tant riche et excellent, istud et nos breviter est edoceri: etiam garni de miracles infinis, pour nous faire consequitur, absolutam eius observationem perfectam cognoistre Dieu par son regard avec iugement et esse coram Deo iustitiam: qua scilicet homo iustus prudence: mais pource que nous y profìtons si mal, apud caeleste tribunal censeatur ac reputetur. Quare il nous rappelle à la foy de Iesus Christ, laquelle Moses, ayant Lege promulgata, non dubitat contestari apparence de follie, est en desdain aux caelum et terram quod proposuisset Israeli vitam et incredules. Combien donques que la predication de la mortem, bonum et malum . Nec refragari licet quin croix ne plaise point à l'esprit humain, tant y a que iustam Legis obedientiam maneat aeternae salutis si nous desirons de retourner à nostre createur, remuneratio, quemadmodum a Domino promissa est. duquel nous sommes alienez, afin que derechef il Rursum recommence tamen operaepretium est recognoscere de nous estre pere, il nous faut ecquid eam obedientiam praestemus, cuius merito embrasser ceste follie avec toute humilité. Et de concipienda fiducia. fait, depuis la ruine d'Adam, nulle cognoissance de Quantulum enim est, videre in Legis observantia Dieu n'a peu profiter à salut sans mediateur : car positum praeterea IesuS Christ en disant que c'est la vie eternelle de constet an ea via pervenire ad vitam aeternam nobis cognoistre son Pere pour seul vray Dieu, et luy qui liceat? Hac vero in parte, Legis imbecillitas se est envoyé, pour Christ (Iean 17, 3): il n'applique profert; pas le propos à son temps seulement, mais l'estend vitae nam sit illius aeternae quia in remunerationis praemium, nullo nisi nostrum illa Legis observantia deprehenditur, promissionibus à tous aages. Dont la bestise d'aucuns est tant plus exclusi, in solam maledictionem recidimus. Dico non vilaine, lesquels ouvrent la porte de paradis à tous quid fiat modo, sed quid necessarium sit; quum enim incredules et gens profanes, sans la grace de Iesus longe supra humanam facultatem sit Legis doctrina, Christ: lequel toutesfois l'Escriture enseigne estre la potest appositas seule porte pour nous faire entrer à salut. Si promissiones, non tamen fructum ex iis aliquem quelcun vouloit restreindre la sentence de Iesus colligere. Hoc ergo unum restat ut ab earum bono Christ, suam miseriam melius aestimet, dum cogitat praecisa l'Evangile a esté publié, la refutation est toute spe salutis, mortem sibi certo imminere. Ex adverso preste: pource que ceste raison a esté commune à instant tous siecles et nations, que ceux qui sont alienez de quidem homo horrificae a vitae eminus spectare sanctiones, quae non paucos que ie vien d'amener, au temps que nostrum, sed omnes ad unum irretitos constringunt; Dieu instant nos reconciliez, et sont prononcez maudits et enfans persequuntur, ut praesentissimam in Lege mortem d'ire. Il y a aussi la response de nostre Seigneur cernamus. Iesus à la Samaritaine, Vous ne savez ce que vous inquam, ac inexorabili asperitate ne luy peuvent plaire devant qu'estre adorez: nous savons ce que nous adorons, d'autant que le salut est des Iuifs (Iean 4, 22). Par lesquelles parolles il condamne toutes especes de religions que tenoyent les Payens, d'erreur et de fausseté: et assigne la raison, Pource que le Redempteur avoit esté promis sous la Loy au seul 2.7.4. peuple éleu. Dont il s'ensuyt que nul service n'a Itaque si Legem duntaxat intuemur, nihil aliud iamais esté agreable à Dieu, sinon qu'il regardast en possumus quam animum despondere, confundi, ac Iesus Christ. Et voila dont sainct Paul afferme que desperare, ac tous les Payens ont esté sans Dieu, et exclus de cultoribus l'esperance de vie (Ephes. 2, 12). Outreplus, veu proponit, procul arceamur. Ergone, inquies, ita nos que sainct Iean (Iean 1, 4) enseigne que la vie a ludificatur ludibrio esté dés le commencement en Christ, et que tout le abest, spem foelicitatis ostentare, ad eam invitare et monde a esté retrenché d'icelle, il est necessaire de hortari, illam testari nobis expositam, quum interim retourner à ceste source. Parquoy Iesus Christ se praeclusus sit et inaccessus ingressus? Respondeo, nomme Etiamsi promissiones Legis, quatenus conditionales appaiser son Pere envers nous. D'autrepart l'heritage sunt, a perfecta Legis obedientia dependeant, quam des cieux n'appartient qu'aux enfans de Dieu. Or ce nullibi reperire est: non tamen frustra datas esse. n'est Ubi enim didicimus irritas nobis fore et inefficaces incorporez au Fils unique soyent tenus d'un tel reng: nisi gratuita sua bonitate, citra intuitum operum, nos comme sainct Iean testifie que ceux qui croyent en Deus amplexetur, atque adeo illam bonitatem, nobis Iesus Christ ont ce titre et privilege, d'estre faits per Evangelium exhibitam, fide simus amplexati: ne enfans de Dieu (Iean 1, 12). Mais pource que mon ipsis quidem deest sua efficacia, etiam cum annexa intention n'est pas de traiter maintenant entierement conditione. de la foy, c'est assez d'en avoir touché ce mot quum maledicamur: confert a ex ut beneficentiae damnemur beatitudine Dominus? Sic ea Quantulum enim hoc quam tum quoque adiungat quod omnes, suis enim a omnia nobis ad cumulum semiplenam gratuito suae nostram vie, pas entant raison comme en passant. qu'il que est ceux propiciateur qui ne sont pour point obedientiam non respuens, complemento, remittens, et perinde quod atque deest a nobis impleta conditione, legalium promissionum fructum percipere nos facit. Sed hanc quaestionem, quia in tractanda fidei iustificatione plenius disputanda erit, non ultra in praesens prosequemur. 2.6.2. Quoy qu'il en soit, Dieu ne s'est iamais monstré propice aux Peres anciens, et ne leur a donné nulle esperance de grace, sans leur proposer un mediateur. Ie laisse à parler des sacrifices de la Loy, par 2.7.5. lesquels les fideles ont esté ouvertement enseignez, Quod autem impossibilem Legis observationem qu'ils ne devoyent chercher salut, sinon en la diximus, id est paucis verbis explicandum simul et satisfaction qui a esté accomplie en Iesus Christ: confirmandum; seulement ie di en somme, que la felicité que Dieu sententia solet videri: enim ut vulgo Hieronymus absurdissima dubitarit a promise de tout temps à son Eglise a esté fondée anathema illi denuntiare. Quid visum sit Hieronymo, en la personne de Iesus Christ. Car combien que nihil moror: nos quid verum sit inquiramus. Non Dieu ait comprins toute la race d'Abraham en son texam hic longas ambages de variis possibilitatis alliance, toutesfois sainct Paul a bonne raison de generibus. Impossibile appello quod nec fuit unquam, conclurre, que ceste semence en laquelle toutes gens et ne in posterum sit, Dei ordinatione ac decreto devoyent estre benites, à parler proprement, est impeditur. Si ab ultima memoria repetamus, neminem Christ (Galat. 3, 16): veu que nous savons que sanctorum mortis plusieurs ont esté engendrez d'Abraham selon la circundatus, ad eum dilectionis scopum pertigerit ut chair, lesquels ne sont point reputez de sa lignée. ex toto corde, ex tota mente, ex tota anima, ex tota Car encores que nous laissions Ismael et beaucoup potentia Deum amaret: neminem rursum qui non d'autres, dont est-il advenu que des deux fils concupiscentia extitisse dico corpore Quis reclamet? Video iumeaux d'Isaac, assavoir Esau et Iacob, du temps sanctos imaginetur stulta qu'ils estoyent encores unis au ventre de la mere, superstitio, quorum scilicet puritati vix caelestes l'un a esté reietté, et l'autre éleu? Mesmes dont Angeli respondeant: sed repugnante tum Scriptura, est-il advenu que l'aisné ait esté rebouté, et que le tum neminem second ait tenu son lieu? Finalement, dont est-il posthac futurum, qui ad verae perfectionis metam advenu que la plus grand' part du peuple ait esté perventurus sit nisi corporis mole solutus. In hanc retrenchée comme bastarde? Il est donc notoire que rem primum suppetunt aperta Scripturae testimonia, la race d'Abraham prend son tiltre du chef, et que le Non est homo iustus super terram qui non peccet, salut promis n'a point d'arrest iusques à ce qu'on dicebat Solomo . David autem, Non iustificabitur in vienne à Christ, duquel l'office est de recueillir ce conspectu tuo omnis vivens . Iob plurimis locis idem qui estoit dissipé: dont il s'ensuyt que la premiere affirmat. caro adoption du peuple éleu dependoit de la grace du concupiscit adversus spiritum, et spiritus adversus mediateur. Or combien que ceci ne soit pas du tout carnem . Nec alia ratione probat, omnes qui sub si clairement exprimé en Moyse: toutesfois il est Lege sunt, maledictioni subiectos, nisi quia scriptum certain qu'il a esté cogneu en general de tous sit, in fideles. Car devant qu'il y eust Roy creé au peuple, omnibus eius mandatis : innuens scilicet, imo pro desia Anne la mere de Samuel parlant de la felicité quidem quales laborarit. qui non nobis experientiae Clarissime maledictos ratione. Dico omnium omnes qui item, Paulus, non quod permanserint confesso assumens, posse. de l'Eglise, dit en son cantique: Le Seigneur donnera Quicquid autem Scripturis praedictum est, id pro force à son Roy, et exaltera la corne de son Christ perpetuo, adeoque decet. (1 Sam. 2, 10). Par lesquelles parolles elle entend Eiusmodi argutia Pelagiani, que Dieu benira son Eglise. A quoy aussi s'accorde iniuriam fieri Deo si plus iubeat quam per eius la prophetie donnée à Ely,1 qui est mise un peu gratiam praestare queant fideles. Ille, ut effugeret apres- as-savoir, Le Sacrificateur que i'establiray calumniam, si cheminera devant mon Christ (1 Sam. 2, 35). Et n'y vellet, hominem mortalem in Angelicam puritatem a doute que le Pere celeste n'ait voulu pourtraire evehere: sed neque fecisse unquam, nec facturum, une image vive de Iesus Christ en la personne de quod aliter in Scripturis asseruisset. Id neque ego David et de ses successeurs. Parquoy, luy voulant inficior: sed addo tamen, importune de potentia Dei exhorter les fideles à la crainte de Dieu, commande disputari contra eius veritatem; ideo cavillis non qu'on baise le Fils pour luy faire hommage. A quoy esse obnoxiam sententiam, siquis dicat fieri non respond ceste sentence de l'Evangile, Qui n'honnoré posse pronuntiant. point le Fils, n'honnoré point le Pere (Ps. 2, 12; Verum si de verbo disputatur, Dominus rogantibus Iean 5, 23) Parquoy combien que par la revolte des discipulis quis possit salvus esse, respondet, apud dix lignées le regne de David ait esté fort abattu, homines id quidem impossibile, apud Deum vero toutesfois l'alliance que Dieu avoit faite avec luy et omnia id ses successeurs est tousiours demourée: comme il contendit Augustinus, nunquam in hac carne reddere en a parlé par ses Prophetes: Ie ne raseray point du nos quem debemus legitimum Deo amorem. Amor, tout ce royaume à cause de David mon serviteur, et inquit, notitiam ita sequitur, ut Deum amare nemo de Ierusalem que i'ay eleue: mais il demourera une perfecte possit qui non cognitam prius ad plenum lignée à ton fils (1 Rois 11, 12. 34. 39). Ce propos habuerit mundo est reiteré et deux et trois fois: et notamment ce et in mot- est adiousté, l'affligeray la semence de David, aenigmate: sequitur ergo imperfectum esse nostrum mais non pas à tousiours. Quelque temps apres il amorem . Sit ergo extra controversiam, impossibile est dit que Dieu avoit laissé une lampe en Ierusalem esse in hac carne Legis implementum, si naturae pour l'amour de David son serviteur, afin de luy nostrae impotentiam intuemur, quemadmodum et ex susciter semence, et de garder Ierusalem (1 Rois Paulo alibi adhuc ostendetur. 15, 4). Mesníes comme les choses tendoyent à pro non possibilia eius peregrinamur, posse futurum . haberi Augustinum quidem Dominum, Scripturae Validissima bonitatem. cernimus permanere necessario vexabant fatebatur quod neminem Nos per etiam dum ratione in speculum ruyne et extreme confusion, derechef il fut dit (2 Rois 8, 19), que Dieu n'avoit point voulu espardre la lignée de Iuda à cause de David son serviteur, auquel il avoit promis de donner une lampe, et à ses enfans à perpetuité. La somme de ce propos revient là, que Dieu a éleu David seul pour faire reposer en luy sa faveur et amour: comme il est dit en l'autre passage, Il a rebouté le tabernacle de Silo et de Ioseph, et n'a pas éleu la lignée d'Ephraim, mais celle de Iuda, et la montagne de Sion qu'il a aymée. Il a éleu son serviteur David, pour paistre son 2.7.6. peuple et son heritage d'Israel (Ps. 78, 60. 67. 70. Sed quo melius patefiat, officium moralem vocant, succincto Eglise, partibus, dependoit de ce chef. Et pourtant David s'escrie, quantum intelligo, continetur: Prima est, ut dum L'Eternel est la force de son peuple, et la vertu du iustitiam Dei ostendit, id est, quae sola Deo accepta salut de son Christ (Ps. 28, 8). Puis il adiouste une est, admoneat, priere: Sauve ton peuple, et beni ton heritage: certiorem faciat, convincat denique ac condemnet. signifiant par ces mots, que tout le bien de l'Eglise Sic enim opus est, caecum et ebrium amore sui est uni d'un lien inseparable avec la superiorité et hominem, ad notitiam simul et confessionem suae empire de Iesus Christ. Suyvant ceste raison il dit tum imbecillitatis tum impuritatis adigi: quando nisi aussi ailleurs, O Dieu, sauve! que le Roy nous vanitas eius evidenter redarguatur, insana virium exaucé au iour que nous prierons (Ps. 20, 10). Car suarum confidentia inflatus est, nec adduci unquam il enseigne clairement que les fideles n'ont iamais eu potest ut de earum tenuitate sentiat, quantisper eas leur recours à l'aide de Dieu en autre fiance, que arbitrii eas pource qu'ils estoyent cachez sous la protection du comparare ad Legis difficultatem coepit, habet illic Roy. Ce que nous pouvons recueillir par l'autre quod ferociam minuat. Utcunque enim ingentem de Pseaume: O Dieu, sauve! benit soit celuy qui vient iis opinionem praesumpserit, mox tamen eas sub au nom de l'Eternel (Ps. 118, 25. 26); où on voit tanto pondere anhelare sentit: deinde titubare ac que les fideles se sont adressez à Iesus Christ, pour labascere, tandem concidere etiam ac deficere. Sic esperer d'estre garantis sous la main de Dieu. Legis magisterio eruditus, exuit illam, qua prius Auquel but regarde aussi l'autre priere, où toute caecutiebat, arrogantiam. Similiter altero, quo ipsum l'Eglise implore la misericorde de Dieu: O Dieu, que laborare dictum est, superbiae morbo sanandus est. ta main soit sur l'homme de ta dextre, sur le Fils Quandiu hypocrisin de l'homme que tu as approprié à ton service (Ps. comminiscitur pro iustitia: qua contentus, factitiis 80, 18). Car combien que l'autheur du Pseaume se nescio quibus iustitiis adversus Dei gratiam erigitur. lamente de la dissipation de tout le peuple, il en Postquam vero ad Legis trutinam examinare vitam demande toutesfois la restauration par le moyen du suam cogitur, omissa commentitiae illius iustitiae seul chef. Et quand Ieremie, apres que le peuple a praesumptione, esté transporté en pays estrange, la terre gastee et usumque ordine tota Legis res quam recolligamus. suae sui Porro tribus unumquenque modo iudicio suo iniustitiae metitur. stare immenso istis Atqui simulac permittitur, spatio se abesse a 71). Bref, Dieu a tellement voulu maintenir son que l'estat, bon heur, et salut d'icelle sanctitate cernit: rursus infinitis vitiis se abundare, saccagée, quibus purus antea videbatur. Tam profundis enim ac l'Eglise: sur tout il fait mention de la desolation du sinuosis concupiscentiae regne, pource qu'en icelle l'esperance des fideles mala, ut hominis aspectum facile fallant. Nec sine estoit comme coupee: Le Christ, dit-il, qui estoit causa dicit Apostolus, se concupiscentiam ignorasse l'esprit de nostre bouche, a esté prins à cause de nisi Lex diceret, Non concupisces : quia nisi per nos pechez, voire celuy auquel nous disions, Nous illam retegatur ex latebris suis, occultius miserum vivrons sous ton ombre entre les peuples (Lament. hominem 4, 20). Par ceci il est assez liquide, pource que sentiatur. recessibus perdit absconduntur quam id exitiale eius telum pleure et gemist sur la calamité de Dieu ne peut estre propice au genre humain sans quelque mediateur, qu'il a tousiours mis au devant sous la Loy Iesus Christ, afin que les Peres y adressassent leur foy. 2.7.7. Ita Lex nostram instar est impotentiam, speculi tum cuiusdam, ex hac in quo iniquitatem, postremo ex utraque maledictionem contemplamur: quemadmodum oris nostri maculas speculum nobis repraesentat. Quem enim ad sequendam iustitiam destituit facultas, hic in luto peccatorum haereat defixus necesse necesse est. est. Ideo Peccatum quo haereat maioris defixus transgressionis deprehensos convictosque Lex tenet, eo gravioris simul iudicii reos agit. Huc pertinet Apostoli dictum, quod per Legem est cognitio peccati . Primum enim 2.6.3. Or quand il promet quelque soulagement aux eius officium illic tantum notat, cuius experimentum afflictions, est Huic delivrance de l'Eglise, il fait dresser la baniere de coniuncta sunt ista, Legem esse subingressam ut fiance et d'espoir en Iesus Christ. Dieu est sorti, dit abundaret esse Abacuc, pour le salut de son peuple, voire en salut administrationem mortis , quae iram operetur , et avec son Christ (Hab. 3, 13). Bref, quand il est fait occidat. Eo enim magis haud dubie crescit iniquitas, mention aux Prophetes de la restauration de l'Eglise, quo liquidiore peccati intelligentia conscientia feritur: le peuple est rappelé à la promesse faite à David, quod ad praevaricationem tunc adversus Legislatorem quant à la perpetuité du siege royal. Et ce n'est contumacia accedit. Restat igitur ut iram Dei in point merveille, veu qu'autrement il n'y eust eu nulle peccatoris exitium armet: quia nihil per se potest fermeté quam Et appuyez. A quoy se rapporte ceste sentence notable quemadmodum scribit Augustinus, si desit Spiritus d'Isaie: Car en voyant que ce qu'il annonçoit du gratiae, in hoc tantum adest ut reos faciat et secours que Dieu vouloit donner presentement à la occidat. ville in peccatoribus nondum peccatum, accusare, Id autem ac damnare, quum regeneratis. proinde et dicitur, perdere. nec ignominia de sur en tout l'alliance Ierusalem, quand sur estoit il est laquelle reietté parlé ils par de la estoyent le Roy afficitur Lex, nec eius quidem excellentiae quicquam incredule Achab, sautant par maniere de dire, d'un derogatur. Sane si voluntas nostra tota in eius propos à l'autre, il vient au Messias: Voicy, la obedientiam formata compositaque foret, plane iam vierge concevra et enfantera un Fils (Is. 7, 14): ad salutem sufficeret sola ipsius cognitio: at quum signifiant par mots couverts, combien que le Roy et natura nostra carnalis et corrupta cum spirituali Dei le peuple reiettoyent par leur malice 1a promesse Lege hostiliter pugnet, nec eius disciplina quicquam qui leur estoit offerte, et quasi de propos deliberé emendetur, superest ut Lex quae in salutem (si s'eis orroyent à renverser la verité de Dieu, que auditores idoneos nacta fuisset) data erat, in peccati toutesfois l'alliance ne seroit point aneantie, que le et mortis occasionem cedat . Quandoquidem enim Redempteur ne vint en son temps. Parquoy les omnes eius transgressores esse convincimur, quo Prophetes voulans asseurer le peuple qu'il trouveroit iustitiam Dei clarius reserat, eo nostram ex adverso Dieu appaisé et favorable, ont tousiours observé ce iniquitatem salutisque stile, de mettre en avant le regne de David, duquel praemium iustitiae repositum certius confirmat, eo devoit provenir la redemption et le salut eternel: magis detegit: quo vitae certiorem iniquorum interitum reddit. Tantum ergo comme quand Isaie dit, I'establiray mon alliance avec abest quin Legi contumeliosa sint ista elogia, ut ad vous, les misericordes infallibles de David (Is. 55, illustriorem 3): Voicy ie Tay donné tesmoin aux peuples. Voire, divinae beneficentiae commendationem plurimum valeant. Nam inde profecto patet, nostra d'autant nequitia et pravitate nos impediri quominus vitae confuses et desesperées, ne pouvoyent esperer que beatitudine per Legem in propatulo posita fruamur. Dieu leur fust propice ou enclin à merci, sans qu'un Unde suavior redditur, quae sine Legis subsidio tel tesmoin leur fust produit. Semblablement Ieremie nobis succurrit Dei gratia: et amabilior, quae illam pour remettre sus ceux qui estoyent desesperez, nobis confert, misericordia, qua discimus, identidem Voici, dit-il, les iours viennent, ie susciteray à benefaciendo, David un germe iuste, et lors Iuda et Israel habit er et nova dona cumulando nunquam ipsum fatigari. que les fideles voyans les choses si ont seurement (Ier. 23, 5. 6). Et Ezechiel de son costé, Ie susciteray sur mes brebis un pasteur, assavoir mon serviteur David. Moy l'Eternel ie leur seray pour pasteur. Dieu, et I'establiray mon serviteur avec eux David alliance pour de paix (Ezech. 34, 23. 25). Item en un autre passage, apres avoir traité du renouvellement qui estoit incroyable, Mon serviteur David, dit-il, sera leur 2.7.8. Quod Roy, et sera luy seul pasteur sur tous: et ratifìeray autem omnium nostrum iniquitas et alliance permanente de paix avec eux (Ezech. 37, damnatio, Legis testimonio consignatur, non ideo fit 25. (si tamen rite in ea proficimus) ut concidamus tesmoignages desperatione, ac desponsis animis in praecipitium seulement ie veux advertir les lecteurs, que l'espoir corruamus. In hunc certe modum illinc exanimantur des fideles n'a iamais reposé ailleurs qu'en Iesus reprobi: sed ob animi obstinationem. Apud filios Dei Christ. Tous les autres Prophetes parlent aussi un alium esse eruditionis finem convenit. Nos quidem mesme langage: comme il est dit en Osée, Les fils iudicio Legis damnatos esse testatur Apostolus, quo de Iuda et les fils d'Israel seront rassemblez en un, omne os obstruatur, et obnoxius reddatur omnis et ordonneront un chef sus eux. Ce qui est encore mundus Deo . Idem tamen alibi docet, Deum omnes mieux exprimé apres, Les fils d'Israel retourneront sub incredulitate conclusisse, non ut perdat, aut et chercheront l'Eternel leur Dieu, et David leur Roy omnes perire sinat, sed ut omnium misereatur . (Osée 1, 11; 3, 5). Pareillement Michée, traitant du Nempe ut omissa suae virtutis stolida opinione, sola retour du peuple, declaire notamment que le Roy Dei manu stare se et consistere intelligant, ut nudi passera devant eux, et l'Eternel sera leur chef et vacui ad eius misericordiam confugiant, in hanc se (Mich. 2, 13). Parquoy Amos voulant promettre le toti reclinent, in hanc penitus se abdant, hanc unam restablissement de l'Eglise: Ie susciteray, dit-il, le pro iustitia et meritis arripiant, quae omnibus in pavillon de David, lequel est decheu: ie muniray Christo exposita est quicunque eam vera fide et toutes ses bréches, et repareray ses ruines (Amos expetunt Legis 9, 11). En quoy il monstre qu'il n'y avoit autre praeceptis nonnisi perfectae iustitiae, qua nos omnes signe de salut, sinon que gloire et maiesté royale destituti sumus, remunerator: contra autem severus fust derechef redressee en la mai-son de David: ce scelerum iudex apparet. In Christo autem facies eius qui et expectant. Deus enim in 26). a Ie esté choisi d'une grande quantité de quelque petit nombre, pource que accompli en Christ. C'est pourquoy gratiae ac lenitatis plena, erga miseros etiam ac Zacharie, d'autant que son temps estoit plus prochain indignos peccatores relucet. de la manifestation de Christ, s'escrie plus ouvertement, Esiouy toy, fille de Sion, esgaye-toy, fille de Ierusalem, voicy ton Roy vient à toy iuste et sauveur (Zach. 9, 9). Comme desia nous avons allegué un lieu semblable du Pseaume, l'Eternel est la force du salut de son Christ: O Dieu, sauve (Ps. 28, 8)! Car par ces mots il est monstré que le salut s'estend du chef à tout le corps. 2.7.9. De profectu ad implorandam auxilii gratiam saepe Augustinus: ut quum scribit Hilario, Iubet Lex ut facere iussa conati, et in nostra infirmitate sub Lege fatigati, adiutorium gratiae poscere noverimus . Item Asellio, Utilitas Legis est ut hominem de sua infirmitate convincat, et gratiae medicinam, quae in Christo est, implorare compellat . Item ad Innocentium Romanum, Iubet Lex: gratia vires agendi subministrat . Item Valentino, Iubet Deus quae non possumus, ut noverimus quid ab illo petere debeamus . Item, Data est Lex ut vos reos faceret: timentes, indulgentiam peteretis: de viribus vestris non praesumeretis . Item, Ad hoc data est Lex, ut de magno parvulum faceret: ut te ad iustitiam vires de 2.6.4. tuo non habere monstraret, ac sic inops, indignus, ac Or Dieu a voulu que les Iuifs fussent embuz de egenus ad gratiam confugeres. Postea sermonem ad telles propheties, afin de les accoustumer à dresser Deum dirigit, Ita fac impera quod non possit impleri: les yeux à Iesus Christ, toutes fois et quantes qu'ils imo impera quod nonnisi per gratiam tuam possit avoyent à demander d'estre delivrez. Et de fait, impleri: ut quum homines id implere per suas vires combien nequiverint, sibi iamais la memoire de ce principe general n'a peti magnus videatur. Sint omnes parvuli, et reus fiat estre abolie: c'est que Dieu, selon qu'il avoit promis omnis mundus coram Deo . Sed ego ineptus sum qui à David, seroit redempteur de son Eglise par la main tot opus de Iesus Christ: et que par ce moyen l'alliance scripserit sanctus ille vir, cui titulum fecit De spiritu gratuite, par laquelle Dieu avoit adopté ses eleus, et litera. Secundum profectum non tam significanter seroit ferme. De là est advenu qu'à l'entrée de Iesus describit, vel quod dependere ex illo priore noverat, Christ en Ierusalem un peu devant sa mort, ce vel quod non ita probe tenebat, vel quod verba non cantique resonnoit comme chose commune en la habebat quibus rectum alioqui sensum ita distincte et bouche des petits enfans : Osianna au fils de David perspicue reprobis (Matth. 21, 9). Car il n'y a nulle doute que cela quoque ipsis primum hoc Legis officium cessat. n'ait esté tiré de ce qui estoit receu entre tout le Quanquam enim cum filiis Dei non hucusque pergunt peuple, et qu'ils ne le chantassent iournellement: omne testimonia os obstruatur, congero, explicaret. quum Neque et nemo proprium tamen in qu'ils se soyent abastardis vilainement, ut post carnis deiectionem interiore homine assavoir qu'il ne leur restoit autre gage de la renoventur ac reflorescant, sed primo terrore attoniti misericorde in ad Redempteur. Pour ceste raison Christ commande à aequitatem, eiusmodi ses disciples de croire en luy, pour distinctement et exagitari. Siquidem parfaictement croire en Dieu (Iean 14, 1). Car iudicium combien qu'à parler proprement, la foy monte là haut desperatione manifestandam iacent: divini fluctibus eorum libenter semper pertinet iudicii conscientias cupiunt adversus tamen Dei de Dieu, qu'en l'advenement du tergiversari: nunc illo nondum patefacto, Legis tamen au et conscientiae testimonio sic consternati, in seipsis qu'estant mesme appuyée en Dieu, elle s'esvanouit produnt quid meriti sint. petit à petit, sinon qu'il intervint au milieu pour la Pere par Iesus Christ, toutesfois il signifie retenir en pleine fermeté. Au reste, la maiesté de Dieu est trop haute, pour dire que les hommes mortels y puissent parvenir, veu qu'ils ne font que ramper sur la terre comme petits vers. Parquoy ie reçoy ce dire commun, que Dieu est Pobiect de la foy, par tel si qu'on y adiouste correction: pource que ce n'est pas en vain que Iesus Christ est nommé l'image de Dieu invisible (Coloss. 1, 15): mais par ce titre nous sommes advertis que si le Pere ne se presente à nous par le moyen du Fils, il ne peut estre cogneu à salut. Or combien que les 2.7.10. Scribes eussent brouillé et obscurci par leurs Secundum Legis officium est ut qui nulla iusti fausses glo-ses tout ce que 1es Prophetes avoyent rectique cura, nisi coacti, tanguntur, dum audiunt enseigné du Redempteur, toutesfois Iesus Christ a diras in ea sanctiones, coerceantur saltem poenarum prins cest article pour resolu et receu du commun formidine. interior consentement: c'est qu'il n'y avoit autre remede en eorum animus permoveatur aut afficiatur: sed quia, la confusion où estoyent tombez les Iuifs, ny autre tanquam iniecto fraeno, manus ab exteriori opere moyen de delivrer l'Eglise, sinon que le Redempteur continent, et suam pravitatem intus cohibent, quam promis vint en avant. On n'a pas entendu entre le alioqui petulanter effusuri erant. Ex eo nec meliores peuple si bien qu'il eust esté requis, ce que sainct quidem sunt, nec apud Deum iustiores. Nam tametsi Paul enseigne: assavoir que Iesus Christ est la fin vel terrore vel pudore impediti exercere non audent de la Loy (Rom. 10, 4): mais il appert clairement quod animo conceperunt, nec suae libidinis furias par la Loy et les Prophetes combien ceste sentence palam efflare, cor tamen non habent compositum ad est vraye et certaine. Ie ne dispute pas encores de timorem et obedientiam Dei: imo quo magis sese la foy par le menu, pource que le lieu sera plus retinent, fervent, opportun ailleurs: seulement que cela soit conclu bulliunt, parati quidvis facere, et quovis prorumpere entre nous, comme ainsi soit que le premier degré à nisi hic terror Legis obstaret. Nec id solum, sed pieté soit de cognoistre que Dieu nous est Pere, Legem quoque ipsam pessime oderunt, et Deum pour nous maintenir, gouverner et nourrir, iusques a Legislatorem execrantur, ut eum, si possent, maxime ce qu'il nous recueille en son heritage eternel: que velint tollere, quem nec recta iubentem, nec suae de là s'ensuit sans doute ce que nous avons cy maiestatis contemptores ulciscentem ferre possunt. dessus declairé: assavoir que la vraye cognoissance Coercentur eo fortius autem, intus non quod accenduntur, Aliis quidem obscurius, aliis clarius, omnibus tamen de Dieu ne peut subsister sans Iesus Christ. Et par nondum non ainsi que dés le commencement du monde il a osté restitantes, mis en avant aux eleus, afin qu'ils eussent les yeux tantum timoris violentia ad Legis studium trahantur. arrestez en luy, et que leur fiance s'y reposast. Sed iustitia, C'est en ce sens qu'escrit Irenée, que le Pere estant necessaria est publicae hominum communitati, cuius infini en soy, s'est rendu fini en son Fils, d'autant hic tranquillitati consulitur, dum cavetur ne omnia qu'il s'est conforme à nostre petitesse, afin de ne permisceantur tumultu: quod fieret si omnia omnibus point engloutir nos sens par l'infinité de sa gloire. licerent. Quinetiam filiis Dei non est inutile hac Ce qu'aucuns fantastiques ne reputans point, ont tiré paedagogia ceste sentence fort utile, pour colorer leur resverie regeneratis voluntaria submissione, tamen Spiritu hic haec sensus sed inviti coacta exerceri, ac ut expressaque quantisper sanctificationis inest, vocationem, carnis infernale, comme si une portion tant seulement de lasciviunt. Dum enim divinae ultionis terrore vel ab deité estoit coulée de la perfection du Pere sur le externa nondum Fils. Or ce bon Docteur n'entend autre chose, sinon animo domiti parum in praesentia promoveant, aliqua que Dieu est comprins en Iesus Christ, et non autre tamen ex parte ferendo iustitiae iugo assuefiunt: ne part. Ceste sentence a tousiours esté vraye, Celuy quum vocati fuerint, sint ad disciplinam ceu ad rem qui n'a point le Fils n'a point le Pere (1 Iean 2, incognitam, rudes prorsus ac novitii. Hoc officium 23). Car combien que plusieurs se soyent glorifiez videtur Apostolus proprie d'adorer le souverain createur du ciel et de la terre, Legem non iusto petulantia esse destituti, ante retrahuntur, insipientia utcunque attigisse, toutesfois pource qu'ils n'avoyent nul mediateur, il a immorigeris, impiis et peccatoribus, sceleratis et esté impossible qu'ils goustassent à bon escient la profanis, parricidis, homicidis, fornicariis, paederastis, misericorde plagiariis, mendacibus ac periuris: et siquid aliud persuadez qu'il leur fust Pere. Pourtant donques sanae esse qu'ils ne tenoyent point le chef, c'est à dire Christ, exultantibus, et sine modo alioquin vagaturis carnis il n'y a eu en eux qu'une cognoissance ombrageuse libidinibus, retinaculum. de Dieu, et qui n'a eu nul arrest. Dont aussi il est adversatur. sed tradit et doctrinae positam, quum Indicat iniustis enim de Dieu, pour estre droictement advenu, qu'estans trebuschez en superstitions lourdes et enormes, ils ont descouvert leur ignorance: comme auiourd'huy les Turcs, combien qu'ils se vantent à pleine bouche que le souverain createur est leur Dieu, neantmoins ils supposent une idole en son lieu, d'autant qu'ils reprouvent Iesus Christ. 2.7. Que la Loy a esté donnée, non pas pour arrester le peuple ancien à soy, mais pour nourrir 2.7.11. l'esperance de salut qu'il devoit avoir en Iesus Ad utrunque vero accommodari potest quod alibi Christ, iusques à ce qu'il Vint. dicit, Legem fuisse Iudaeis paedagogum ad Christum ; siquidem duo sunt hominum genera quos ad 2.7.1. Christum sua paedagogia manuducit. Alii (de quibus De tout le discours que nous avons fait, il est primo loco diximus) quia propriae aut virtutis, aut facile à recueillir que la Loy n'a pas esté donnée iustitiae fiducia nimis pleni sunt, recipiendae Christi environ quatre cens ans apres la mort d'Abraham, gratiae non sunt idonei, nisi prius sint exinaniti. pour esloigner de Iesus Christ le peuple éleu: mais Ergo eos miseriae suae agnitione Lex ad humilitatem plustost pour tenir les esprits en suspens iusques à subigit, quo ita praeparentur ad expetendum quod l'advenement d'iceluy et les inciter à un desir ardent sibi antea deesse non putabant. Alii opus habent de telle venue: les confermer aussi en attente, afin fraeno quo retineantur, ne ita laxent fraena carnis qu'ils ne defaillissent pour la longueur du terme. Or suae lasciviae ut ab omni iustitiae studio prorsus par ce mot de Loy ie n'enten pas seulement les dix excidant. Ubi enim nondum regit Spiritus Dei, illic preceptes, lesquels nous monstrent la reigle de vivre sic ebulliunt interdum libidines, ut periculum sit ne iustement et sainctement, mais la forme de religion animam sibi obnoxiam in oblivionem contemptumque telle que Dieu a publiée par la main de Moyse. Car Dei demergant: et fieret nisi Dominus hoc remedio Moyse n'a pas este donné pour Legislateur, afin obviam iret. Itaque quos ad regni sui haereditatem d'abolir la benediction promise à la race d'Abraham: destinavit, si non statim regenerat, ad tempus suae plustost nous voyons que çà et là il rappelle les visitationis conservat per Legis opera sub timore, Iuifs à ceste alliance gratuite que Dieu avoit establie non illo quidem casto et puro qualis in eius filiis avec esse debet, utili tamen ad hoc ut ad veram pietatem heritiers: comme s'il eust esté envoyé pour la pro suo captu erudiantur. Huius rei tot habemus renouveller. Ce qui a esté amplement manifesté par documenta, ut minime opus sit exemplo. Quicunque les ceremonies. Car il n'y auroit rien plus sot ou enim aliquandiu in ignoratione Dei versati sunt, hoc frivole, que d'offrir de la gresse et fumée puante sibi accidisse fatebuntur ut Legis fraeno retinerentur des entrailles des bestes pour se reconcilier avec in qualicunque Dei metu et observantia, donec Spiritu Dieu, ou avoir son refuge à quelque aspersion de regenerati, ex animo ipsum amare inciperent. sang ou d'eau, pour nettoyer les souillures de l'ame. leurs Peres, et de laquelle ils estoyent Bref si tout le service qui a esté sous la Loy est consideré en soy, comme s'il ne contenoit nulles ombres ne figures qui eussent leur verité correspondante, il semblera que ce soit un ieu de petits enfans. Parquoy ce n'est pas sans cause que tant au sermon dernier de sainct Estienne qu'en l'Epistre aux Hebrieux, ce passage où Dieu commanda à Moyse de faire le tabernacle avec ses 2.7.12. dependances, selon le patron qui luy avoit esté Tertius in monstré en la montagne, est si diligemment noté proprium Legis finem propius spectat, erga fideles (Act. 7, 44; Hebr. 8,5; Exode 25, 40). Car si le locum habet, quorum in cordibus iam viget ac regnat tout n'eust eu son but spirituel, les Iuifs y eussent Dei Spiritus. Nam tametsi digito Dei Legem scriptam aussi bien perdu leur peine, comme les Payens en et insculptam habent in cordibus, hoc est, sic affecti leurs badinages. Les gaudisseurs et gens profanes, sunt ut qui n'ont iamais appliqué leur estude à droite pieté, obtemperare Deo cupiant: bifariam tamen adhuc in se faschent d'un tel amas de ceremonies qu'o voit Lege proficiunt. Est enim illis optimum organum quo en la Loy: et non seulement s'esmerveillent comme melius in dies ac certius discant qualis sit Domini Dieu a voulu donner tant de peine au peuple ancien, voluntas, ad quam aspirant: atque in eius intelligentia le chargeant de tant de fardeaux: mais se moquent et usus, animati qui per et praecipuus Spiritus est, et directionem confirmentur. Ut siquis servus iam ita sit toto animi de tant de façons de faire, comme des menus fatras studio comparatus se approbet, et ieux de petits enfans: voire pource qu'ils ne domini explorare regardent pas à la fin, de laquelle quand les figures accuratius et observare, ad quos se componat et de la Loy sont separées, on les peut bien iuger accommodet. hac vaines et inutiles. Mais ce patron duquel il est parlé, necessitate eximat; nemo enim eo sapientiae adhuc monstre bien que Dieu n'a pas ordonné les sacrifices penetravit ut Legis pour occuper en choses terrestres ceux qui le eruditione novos puriorem voudroyent servir, mais plustost pour eslever leurs divinae voluntatis notitiam. Deinde quia non sola esprits plus haut. Ce qu'on peut verifier par sa doctrina, sed exhortatione quoque indigemus, hanc nature: car comme il est esprit, aussi ne prend-il quoque utilitatem ex Lege capiet servus Dei, ut plaisir frequenti eius meditatione excitetur ad obsequium, in sentences eo roboretur, a delinquendi lubrico retrahatur. In redarguent les Iuifs de leur bestise, en ce qu'ils hunc enim modum sanctos sibi instare oportet, qui pensoyent secundum Dei aucunement prisez de Dieu. Leur intention n'estoit iustitiam contendant, carnis tamen ignavia semper point de rien deroguer à la Loy: mais estans droits onerantur quominus legitima promptitudine pergant. et vrais expositeurs d'icelle, ils ont ramené le Huic vulgaire necesse tamen domino habet Nec se non Lex asini, quispiam possit ex nostrum quantalibet in alacritate est, opus ab quotidiana progressus flagrum ad suo mores facere Spiritum carni tardique ut quo instar des Prophetes que des spirituel. les Iuifs but que tesmoignent, sacrifices au Ce tels duquel plusieurs quand quels ils ils fussent s'estoyent destournez. Desia nous avons à recueillir, puis que la homini, quia nondum carnis mole expeditus est, grace de Dieu a esté offerte aux Iuifs, que la Loy assiduus non n'a pas esté vuide de Christ. Car Moyse leur a permittat. Nimirum in hunc usum respiciebat David, proposé ceste fin de leur adoption: c'est qu'ils quum insignibus illis encomiis Legem celebraret, Lex fussent pour royaume sacerdotal à Dieu (Exode 19, Domini immaculata, iustitiae 6), ce qu'ils ne pouvoyent obtenir, s'il n'y eust eu Domini rectae, praeceptum une reconcilation plus digne et pretieuse que par le Domini lucidum, Lucerna pedibus erit qui desidere convertens laetificantes illuminans meis imo inertis service spirituali aculeus urgeatur; ad qu'à illum animas: corda: oculos, verbum etc. tuum, . et Item, lumen sang des bestes brutes. Car quelle raison ne propos y auroit-il, que les fils d'Adam, lesquels par esclaves de semitis meis ; ac innumera quae toto illo Psalmo contagion prosequitur. Paulinis peché, fussent soudain eslevez en dignité royale, et sententiis quibus ostenditur, non quem regeneratis par ce moyen faits participans de la gloire de Dieu, usum Lex praestet, sed quid homini per se conferre sinon qu'un si haut bien et si excellent leur parvint queat. Hic autem canit Propheta quanta cum utilitate d'ailleurs? Comment aussi le droit de sacrificature Legis suae lectione erudiat Dominus eos quibus intus leur pouvoit-il appartenir, ou avoir lieu entre eux, obsequendi sola veu qu'ils estoyent abominables à. Dieu par les gratiae macules de leurs vices, sinon qu'ils eussent esté promissionem, quae sola facit ut quod amarum est consacrez en cest office par la saincteté du chef? dulcescat. si Parquoy sainct Pierre en tournant les mots de flagitando tantum et minando metu sollicitet animas, Moyse, a usé d'une grace et dexterité qui est bien à et terrore angat? Praesertim vero ostendit David, se noter: c'est qu'en signifiant que la plenitude de grace in Lege Mediatorem apprehendisse, sine quo nulla que les Iuifs ont gousté sous la Loy, a esté est oblectatio vel suavitas. desployee en Iesus Christ: il dit, Vous estes le praecepta Neque vero repugnant promptitudinem arripit, Quid sed enim aspirat: rebus Lege ista nec annexam minus amabile, hereditaire naissent tous lignage éleu, et la sacrificature royale (1 Pierre 2, 9)? Car ce changement des mots tend à ce qu'on cognoisse que ceux ausquels Iesus Christ est apparu par l'Evangile, ont receu plus de biens que leurs Peres: d'autant qu'ils sont "tous ornez et revestus d'honneur sacerdotal et royal, afin d'avoir liberté de se presenter devant Dieu franchement par le moyen de leur mediateur. 2.7.13. Quod discernere dum imperiti quidam nesciunt, totum Mosen tabulas animose valere explodunt, iubent: 2.7.2. Il est ici noter en passant, que le royaume qui a alienum esse arbitrantur adhaerere doctrinae quae esW dressé en la maison de David, estoit une partie mortis administrationem continet. Facessat longe ex de la charge et commission qui avoit esté donnée à animis nostris profana istaec opinio; pulchre enim Moyse, et de la doctrine de laquelle il avoit esté docuit Moses, Legem, quae apud peccatores nihil ministre. Dont il s'ensuit que tant en la lignée de quam mortem generare potest, in sanctis meliorem Levi qu'aux successeurs de David, Iesus Christ a praestantioremque habere debere usum. Sic enim esté proposé devant les yeux des Iuifs, comme en moriturus populo edixit, Ponite corda vestra in omnia un double miroir: pource que (comme i'ay n'agueres verba quae ego testificor vobis hodie, ut mandetis ea dit) ils ne pouvoyent estre autrement sacrificateurs filiis vestris, doceatisque custodire, facere et implere devant Dieu, veu qu'ils estoyent serfs de peché et universa quae scripta sunt in volumine Legis huius, de mort, et pollus en leur corruption. On peut aussi quia non incassum praecepta sunt vobis, sed ut maintenant voir combien est vray ce que dit sainct singuli in eis viverent . Quod si absolutum in ea Paul, que les Iuifs ont esté retenus sous la Loi (Gal. iustitiae aut 3, 24), comme sous la garde d'un maistre d'escole, nullam esse nobis recte iusteque vivendi regulam iusqu'à ce que la semence, en faveur de laquelle la oportet, aut ab ea nefas est discedere. Siquidem non grace avoit esté donnée, vinst. Car d'autant que plures, sed una est perpetua et inflexibilis vivendi Iesus regula. Quamobrem quod iusti hominis vitam in Legis familierement monstré, ils ont esté semblables pour meditatione continuam facit David , id ne ad seculum ce temps-là à des enfans, et leur rudesse et unum mundi infirmité ne pouvoit porter pleine science des choses aetatibus convenientissimum est: nec absterreamur celestes. Or comment ils ont esté conduits à Iesus ideo, quod Christ par les ceremonies, il a esté desia exposé, et quam on le peut encores mieux comprendre par beaucoup carcerem de tesmoignages des Prophetes. Car combien qu'ils referamus, aut eminere quia refugiamus scilicet Legis Christianis exemplar quia duasque nemo singulis ab eius exactiorem multo sanctitatem praestaturi sumus dum ad inficietur, finem institutione praescribat circunferemus Christ ne leur estoit point encores corporis nostri. Non enim iam rigidi exactoris vicem fussent erga nos fungitur, cui non satisfiat nisi soluto penso: sacrifices pour appaiser Dieu, toutesfois Isaie leur sed in hac ad quam nos adhortatur perfectione, monstre que tous pechez seroyent effacez pour un obligez à offrir iournellement nouveaux metam demonstrat ad quam nobis tota vita coup par un sacrifice unique et perpetuel. Ce contendere non minus utile est quam officio nostro qu'aussi Daniel conferme (Is. 53, 5; Daniel 9, 26. consentaneum. In qua contentione si non deficimus, 27). Les Sacrificateurs estans choisis de la lignée bene est. Stadium nanque est tota haec vita, cuius de Levi, entroyent au sanctuaire: mais cependant il decurso spatio, dabit Dominus ut metam illam, ad estoit dit au Pseaume, que Dieu en avoit éleu un quam nunc eminus nituntur nostra studia, teneamus. seul, voire establi avec serment solennel et immuable, pour estre Sacrificateur selon l'estat de Melchisedec (Ps. 110, 4). L'onction de l'huile visible avoit lors son cours: mais Daniel, selon qu'il avoit 2.7.14. eu par vision, prononce qu'il y en aura bien une Nunc ergo quoniam vim exhortationis erga fideles autre. Ie n'insisteray pas plus longuement sur ceci, habet Lex, non quae eorum conscientias maledictione d'autant que l'autheur de l'Epistre aux Hebrieux, liget, sed quae pigritiam, subinde instando excutiat, depuis le quatrieme chapitre, iusques à l'onzième et volunt deduit au long et au large et monstre clairement que significare hanc ab illius maledictione liberationem, toutes les ceremonies de la Loy sont de nulle valeur dicunt abrogatam esse Legem fidelibus (de morali et nul profit, iusques à ce qu'on vienne à Iesus adhuc loquor) non quod amplius illis non iubeat quod Christ. rectum est, sed duntaxat ne sit illis quod antea erat, sentence de sainct Paul leur compete aussi bien: hoc et assavoir que Iesus Christ est la fin de la Loy, et en confundendo, damnet ac perdat. Et sane talem Legis salut à tous croyans. Item, Que Iesus Christ est abrogationem non obscure docet Paulus. A Domino l'ame ou l'esprit qui vivifie la lettre, laquelle en soy quoque imperfectionem est, ne vellicet: eorum fuisse multi conscientias dix commandemens, ceste autrement seroit mortelle (Rom. 10, 4; 2 Cor. 3, 6). dissipanda non Car au premier passage il signifie que c'est en vain refutasset nisi invaluisset inter Iudaeos. Quum autem que nous sommes enseignez quelle est la vraye non potuerit temere, sine ullo praetextu, emergere: iustice, iusques à ce que Iesus Christ la nous donne credibile est, ab eius doctrinae falsa interpretatione tant par imputation gratuite, qu'en nous regenerant fuisse natam: qualiter cuncti fere errores occasionem par son Esprit. Pourtant à bon droit il nomme Iesus a veritate sumere consueverunt. Nos vero, ne ad Christ l'accomplissement ou la fin de la Loy: pource eundem impingamus lapidem, accurate distinguamus qu'il ne profìteroit rien de savoir ce que Dieu quid in Lege sit abrogatum, quid firmum adhuc requiert maneat. Quum testatur Dominus se non venisse ad secourust, en nous allegeant du ioug et fardeau Legem insupportable, Lege abolendam, praeteriturum, apicem de ex sed donec ad caelum ac terra transeant, lequel Iesus nous Christ travaillons nous et sommes accablez. En un autre lieu il dit que la Loy leur damnation (Gal. 3, 19). Or pource que telle est potius venit ut eius transgressionibus mederetur. la vraye preparation et unique pour venir à Christ, Manet igitur per Christum inviolabilis Legis doctrina, tout ce qu'il dit en divers mots, s'accorde tresbien quae obiurgando, ensemble. Mais pource qu'il a eu à debattre contre formet des seducteurs, qui enseignoyent qu'on se pouvoit comparet. omne opus bonum nihil que satis confirmat. Et merito: quando in hunc finem admonendo, : sous sinon d'humilier les hommes en les ayant conveincus de ad fiant nec nous, observantia Legis per suum adventum detractum iri docendo, omnia implendam: de a esté mise pour les transgressions, voire afin corrigendo, quin se de nos Lege a eo aux quod illam ex perterrendo Quant apparet opinionem praedicatam dum ac iustifier, et meriter salut par les oeuvres de la Loy, pour abattre leur erreur il a esté quelque fois contraint de prendre la Loy plus estroitement, comme si elle commandoit simplement de bien vivre, ia soit que l'alliance d'adoption ne s'en doyve point separer, quand on parle de tout ce qu'elle contient. 2.7.15. 2.7.3. Quae vero de maledictione dicuntur a Paulo, non ad institutionem solum sommes rendus tant plus inexcusables, apres avoir constringendae conscientiae vigorem, constat. Non esté enseignez par la loy morale, pour nous soliciter enim solum docet Lex, sed imperiose exigit quod à mandat. Si non exhibeatur, imo siqua in parte ab perfection de iustice soit monstrée en la Loy, il officio cessetur, maledictionis fulmen stringit. Hac s'ensuyt pareillement que l'observation entiere de la ratione dicit Apostolus, omnes qui sunt ex operibus Loy est entiere iustice devant Dieu, par laquelle Legis, esse execrationi obnoxios, quia scriptum sit, l'homme puisse estre reputé iuste devant son Throne Execrabilis omnis qui non complet omnia . Eos celeste. Pourtant Moyse ayant publié la Loy, ne fait autem sub operibus Legis dicit qui in remissione point de doute d'appeler en tesmoin le ciel et la peccatorum iustitiam non statuunt, per quam a Legis terre, qu'il a proposé au peuple d'Israel la vie et la rigore solvimur. Solvi ergo nos a Legis vinculis mort, le bien et le mal (Deut. 30, 19). Et ne oportere docet, nisi volumus sub illis misere perire. pouvons contredire, que l'obeissance entiere de la Sed Loy ne soit remunerée de la vie eternelle, comme le quibus ipsam vinculis? pertinere, illius austerae sed Or il est expedient de voir en bref comment nous et infestae demander exactionis quae ex summo iure nihil remittit, nec Seigneur transgressionem d'autrepart inquam, ullam maledictione impunitam ut nos sinit. Ab redimeret hac, Christus, l'a accomplissons pardon. Or promis. considerer, telle s'il est Toutesfois assavoir obeissance, de vray il que nous la faut si nous laquelle nous factus est pro nobis maledictio. Scriptum est enim, puissions concevoir quelque confiance de salut. Car Maledictus omnis qui pendet in ligno. Capite quidem dequoy sert-il d'entendre qu'en obeissant à la Loy sequenti tradit, Christum Legi fuisse subiectum ut on peut attendre le loyer de la vie eternelle, si eos qui sub Lege erant redimeret: sed eodem sensu; quant et quant nous ne cognoissons que par ce subdit enim continuo, Quo ius filiorum, adoptione moyen nous pouvons parvenir à salut? Or en cest reciperemus . Quid istuc est? ne perpetua servitute endroit se demonstre l'imbecillité de la Loy: car premeremur, d'autant que ceste obeissance n'est trouvée en nul mortis semper quae compressas conscientias teneret. inconcussum, decessisse quin ex eadem nostras manet illud de nous, par cela es-. tans exclus des promesses authoritate nihil de vie, nous tombons enx) malediction eternelle. Ie veneratione ne dy pas seulement ce qui se fait, mais ce qui est Interim Legis anxietate semper obedientiaque ipsam suscipi a nobis conveniat. necessaire qu'il advienne. Car comme ainsi soit que la doctrine de la Loy surmonte de beaucoup la faculté des hommes, nous pouvons bien de loin regarder les promesses qui y sont données: mais nous n'en pouvons recevoir aucun fruit. Pourtant il ne nous en revient rien, sinon que par cela nous voyons d'autant mieux nostre misere: entant que toute esperance de salut nous est ostée, et la mort 2.7.16. revelée. D'autre costé se presentent les horribles Alia ceremoniarum ratio, quae non effectu, sed menaces qui y sont mises: lesquels ne pressent pas usu solo fuerunt abrogatae. Quod autem illis finem aucuns de nous, mais tous generalement. Elles nous adventu suo Christus imposuit, adeo nihil earum pressent, di-ie, et nous poursuyvent d'une rigueur sanctitati inexorable, tellement que nous voyons une certaine derogat ut eam magis commendet ac illustret. Nam sicuti veteri populo inane praebuissent spectaculum nisi mortis et resurrectionis virtus illic monstrata esset: ita discernere hodie non liceret malediction en la Loy. Christi nisi cessassent, quorsum fuissent institutae. Ideo Paulus, ut earum observationem non supervacuam modo, sed noxiam quoque esse probet, umbras fuisse docet, quarum nobis extat in Christo 2.7.4. corpus . Videmus ergo ut in earum abolitione melius Pourtant, si nous ne regardons que la Loy, nous refulgeat veritas, quam si adhuc procul et quasi ne pouvons autre chose que perdre du tout courage, obtento velo Christum qui palam apparuit figurarent. estre confus, et nous desesperer: veu qu'en icelle Ideo et Christi morte velum templi in duas partes nous sommes tous maudits et condamnez, et n'y a scissum expressa celuy de nous qui ne soit forclos de la beatitude caelestium bonorum imago in lucem prodierat, quae promise à ceux qui l'observent. Quelcun demandera obscuris tantum lineamentis inchoata fuerat, sicuti si Dieu se delecte à nous tromper. Car il semble loquitur author epistolae ad Hebraeos . Huc pertinet bien advis que c'est une moquerie, de monstrer dictum Christi, Legem et Prophetas fuisse usque ad quelque esperance de felicité à l'homme, l'appeller et ex eo regnum Dei coepisse evangelizari ; non quod exhorter praedicatione quae spem salutis et vitae aeternae appareillée, et cependant que l'accez soit fermé. Ie continet, quia respon, que combien que les promesses de la Loy, procul et sub umbraculis intuiti sunt duntaxat quod d'autant quelles sont conditionelles, ne doyvent point hodie estre accomplies sinon à ceux qui auront accomply cecidit in privati plena : quia fuerint luce iam viva sancti et Patres: conspicimus. sed Cur autem à icelle, promettre qu'elle luy est Ecclesiam Dei ab illis rudimentis altius transcendere toute oportuerit, explicat Iohannes Baptista, Quod Lex per hommes), Mosen data sit, gratia autem et veritas per Iesum données en vain. Car apres que nous avons entendu facta . Quia etsi vere expiatio in veteribus sacrificiis qu'elles n'ont point de lieu ny efficace envers nous, promissa fuit, et arca foederis certum fuit paterni sinon que Dieu par sa bonté gratuite nous reçoyve Dei favoris pignus: hoc totum umbratile fuisset, nisi sans aucun esgard de nos oeuvres: apres aussi que in nous avons receu par foy icelle bonté, laquelle il Christi gratia fundatum, aeternaque stabilitas. Hoc ubi reperitur solida quidem fixum maneat, nous iustice (ce qui toutesfois presente par ne se qu'elles son trouve n'ont Evangile, entre point ces les esté mesmes quanvis servari desierint ritus legales, ipso tamen promesses avec leur condition ne sont point vaines. fine melius cognosci quanta fuerit eorum utilitas ante Oar lors le Seigneur nous donne gratuitement toutes Christi adventum, qui usum tollendo, vim et effectum choses, en telle sorte que sa liberalité vient iusques sua morte obsignavit. à ce comble, de ne reietter pas nostre obeissance imparfaite: mais en nous remettant et pardonnant ce qui y defaut, l'accepter pour bonne et entiere, et par consequent nous faire recevoir le fruit des pro-messes legales, comme si leur condition estoit accomplie. Mais d'autant que ceste question sera plus pleinement traitée, quand nous parlerons de la iustification de la foy, ie ne la veux point maintenant poursuyvre plus outre. 2.7.5. Ce que nous avons dit, l'observation de la Loy 2.7.17. estre impossible, il nous le faut brevement expliquer Paulo plus difficultatis habet quae notatur a Paulo et confermer. Car il semble advis que ce soit une ratio, Et vos quum essetis mortui per delicta et sentence fort absurde, tellement que sainct Hierome praeputium carnis vestrae, convivificavit cum illo, n'a point fait doute de la condamner pour meschante. donans vobis omnia delicta, delens quod adversus Touchant de la raison qui Pa meu à ce faire, ie ne nos erat chirographum in decretis, quod erat nobis m'en soucie: il nous doit suffire d'entendre la verité. contrarium: et ipsum tulit e medio, affigens cruci, Ie etc. . Videtur enim Legis abolitionem aliquantum manieres de possibilité. I'appelle Impossible, ce qui ultra dilatare, ut nihil iam nobis sit cum illius n'a iamais esté veu, et est ordonné par la sentence decretis. Errant enim qui simpliciter de Lege morali de Dieu que iamais ne sera. Quand nous regarderons accipiunt, magis depuis le commencement du monde, ie dy qu'il n'y a severitatem, quam doctrinam abolitam interpretantur. eu nul de tous les saincts, lequel estant en ceste Alii acutius pensiculantes Pauli verba, perspiciunt in prison de corps mortel ait eu une dilection si Legem parfaite, iusques à aimer Dieu de tout son coeur, de cuius tamen ceremonialem ostendunt, id non inexorabilem proprie semel apud competere: Paulum et sonare ne toute feray son point ame et ici de grandes toute distinctions sa vertu. Ie des dy vocabulum Decreti: nam ad Ephesios quoque ita davantage, qu'il n'y en a eu nul qui n'ait esté loquitur, Ipse est pax nostra, qui fecit utraque unum, entaché de quelque concupiscence. Qui contredira à Legem mandatorum in decretis sitam evacuans, ut cela? duos conderet in seipso, in unum novum hominem . superstition: c'est assavoir d'une telle pureté qu'à De grand'peine les Anges du ciel soyent semblables: ceremoniis illic agi, minime ambiguum: quia Ie voy bien quels saincts imagine la interstitium vocat, quo Iudaei a Gentibus dissidebant. mais Quare priores illos ab his iure reprehendi fateor: sed l'experience. Ie dy encore plus, qu'il n'y en aura ab his quoque nondum bene explicari mens Apostoli iamais qui vienne iusques à un tel but de perfection, mihi videtur. Nam illos duos locos simul per omnia iusques à ce qu'il soit delivré de son corps. Ce qui comparari, nullo modo placet. Ephesios quum de sua est prouvé de plusieurs evidens tesmoignages de in facere l'Escriture. Salomon disoit en dediant le Temple, vellet, impedimentum quo arcebantur olim, sublatum qu'il n'y a homme sur la terre qui ne peche. David docet: enim dit que nul des vivans ne sera iustifié devant Dieu ablutionum et sacrificiorum quibus Iudaei Domino (1 Rois 8, 46; Ps. 143, 2). Ceste sentence est consecrabantur, eos a Gentibus segregabant. At in souvent epistola ad Colossenses sublimius mysterium attingi l'afferme plus clairement que tous les autres: La quis chair, dit-il, convoite contre l'Esprit, et l'Esprit societatem illud non Israelis erat videat? in cooptione certiores ceremoniis. Certamen est Ritus quidem illic de cela repugne repetée au tant livre à de l'Escriture Iob. Sainct qu'à Paul Mosaicis observationibus, Christianum populum ad quas prouver que tous ceux qui sont sous la Loy sont quemadmodum in Epistola ad Galatas controversiam maudits, sinon pource qu'il est escrit que tous ceux illam altius ducit, et quodammodo ad fontem suum qui revocat: ita et hoc loco. Nam si in ritibus nihil aliud commandemens, seront maudits (Gal. 5, 17; 3, 10; consideras quam defungendi necessitatem, quorsum Deut. 27, 26). En quoy il signifie, ou plustost met attinebat comme chirographum studebant: contre la chair. Et ne prend autre raison pour sed vocari adigere pseudoapostoli contrarium nobis? ne demeureront une chose point en resolue l'obeissance que nul des n'y peut praeterea in eo totam prope redemptionis nostrae demeurer. Or tout ce qui est predit en l'Escriture, il summam ponere, ut induceretur? Quare res ipsa le clamat, hic aliquid interius reputandum esse. Ego necessaire. autem intelligentiam Augustin de ceste subtilité: c'est qu'on fait iniure à assequutum, si tamen mihi verum esse conceditur Dieu, s'il com-mande plus outre que ce que les quod alicubi verissime ab Augustino scriptum est, fideles ne peuvent faire par sa grace. Luy, pour imo in eviter leur calomnie, confessoit que le Seigneur ceremoniis Iudaicis confessionem magis delictorum pourroit bien s'il vouloit exalter un homme mortel en extitisse quam expiationem . Quid enim sacrificiis perfection angelique: mais que iamais ne l'avoit fait, aliud agebant quam se mortis conscios fatebantur, et ne le feroit point à l'advenir, pource qu'il a dit du qui in suum locum catharmata substituebant? Quid contraire. Ie ne contredy point à ceste sentence: purificationibus, nisi quod se immundos testabantur? mais i'adiouste qu'il n'y a nul propos de disputer de Ita et la puissance de Dieu contre sa verité. Et pourtant ie illa dy que ceste sentence ne se peut caviller, si confido quod ex me claris renovabatur impuritatis germanam Apostoli subinde suae ab verbis illis chirographum: et hausit, piaculi solutio in faut avoir pour Les eternel, Pelagiens et mol mesme pour estoyent sainct testificatione non erat. Qua ratione scribit Apostolus, quelcun morte adviennent, desquelles nostre Seigneur a denoncé demum Christi intercedente, redemptionem dit estre impossible que les choses praevaricationum esse peractam, quae manebant sub qu'elles veteri Testamento . Merito ergo chirographa vocat dispute du mot, Iesus Christ estant interrogué de Apostolus, suis cultoribus adversa: quando per illa ses disciples qui pourroit estre sauvé: respond que suam palam cela est impossible aux hommes, mais à Dieu que consignabant. Nec obest, quod illi quoque eiusdem toutes choses sont possibles (Matth. 19, 25). Sainct nobiscum gratiae participes fuerunt. Id enim sunt Augustin monstre par bonnes raisons, que iamais assequuti in Christo, non in ceremoniis quas illic a nous ne rendons en la vie presente l'amour à Dieu Christo discernit Apostolus: quoniam Christi gloriam, que tum usurpatae, obscurabant. Habemus ceremonias, si tellement per se considerentur, eleganter et apposite vocari parfaitement aymer chirographa, hominum saluti contraria: quia velut premierement sa solennia sommes en ce pelerinage terrien, nous ne la voyons damnationem instrumenta ac immunditiem erant, quae ipsorum n'adviendront nous luy de point. devons: la Mais L'amour, cognoissance Dieu, bonté. Or encore dit-il, que qu'il nul on procede ne n'ait cependant si peut cogneu que nous obligationem testarentur. Illis quum vellent rursum sinon Christianam Ecclesiam astringere pseudoapostoli, non s'ensuit donc que l'amour que nous luy portons est sine causa Paulus altius repetita earum significatione, imparfait. Ainsi, que nous ayons Colossenses admonuit, quo relaberentur, si subiugari que se in eum modum ab ipsis passi essent. Simul enim impossible, cependant que nous conversons en ce illis monde: comme il sera demonstré ailleurs par sainct excutiebatur Christi beneficium: quatenus, obscurement, et l'accomplissement comme de la en un miroir: il cela pour certain, Loy nous est peracta semel aeterna expiatione, quotidianas illas Paul (Hom. 8, 3). observationes abolevit: quae ad peccata consignanda tantum validae, ad eadem delenda nihil poterant. 2.7.6. Mais afin que le tout s'entende plus clairement, recueillons en un sommaire l'office et l'usage de la Loy qu'on appelle morale: duquel selon que ie puis iuger, il y a trois parties. La premiere est qu'en demonstrant la iustice de Dieu, c'est à dire celle qui luy est agreable, elle admonneste un chacun de son iniustice, et l'en rend certain, iusques à l'en conveincre et condamner. Car il est besoin que l'homme, lequel est autrement aveuglé et enyvré en l'amour de soy-mesme, soit contraint à cognoistre et confesser tant son imbecillité que son impureté: veu que si sa vanité n'est redarguée à l'oeil, il est enflé d'une folle outrecuidance de ses forces, et ne peut estre induit à recognoistre la foiblesse et petitesse d'icelles, quand il les mesure à sa fantasie. 2.8. Legis moralis explicatio. Mais quand il les esprouve à executer la loy de Dieu, par la difficulté qu'il y trouve il a occasion 2.8.1. d'abattre son orgueil. Car quelque grande opinion Hic decem Legis praecepta, cum brevi eorum qu'il en ait conceu auparavant, il sent lors combien explicatione, inserere non alienum fore arbitror: quia elles sont grevées d'un si pesant fardeau, iusques à et inde melius patebit quod attigi, quem semel Deus chanceller, vaciller, dechoir, et finalement du tout praescripsit cultum adhuc vigere: deinde accedet defaillir. Ainsi l'homme estant instruit de la doctrine secundi capitis confirmatio, non solum didicisse ex de la Loy, est retiré de son outrecuidance dont il ea Iudaeos quaenam esset vera pietatis ratio, sed est plein de sa nature. Il a aussi besoin d'estre horrore viderent purge de l'autre vice d'arrogance, dont nous avons impares, fuisse subactos ut vel inviti ad Mediatorem parlé. Car cependant qu'il s'arreste à son iugement, traherentur. Porro inter explicandam eorum summam il forge au lieu de vraye iustice, une hypocrisie, en quae in vera Dei notitia requiruntur, docuimus non laquelle se complaisant il s'enorgueillit contre la posse ipsum pro sua magnitudine a nobis concipi grace de Dieu, sous ombre de ie ne say quelles quin statim occurrat eius maiestas quae nos ad eius observations inventées de sa teste : mais quand il cultum hoc est contraint d'examiner sa vie selon la balance de praecipuum posuimus, ut propriae virtutis opinione la loy de Dieu, laissant sa fantasie qu'il avoit vacui, et propriae iustitiae fiducia exuti: contra, conceue de ceste fausse iustice, il voit qu'il est iudicii, quum adstringat. In se observationi cognitione nostri egestatis conscientia humilitatem Utrunque fracti discamus, deiectionem. contraire, qu'il est plein de vices, desquels il se sont si cachées et entortillées, que facilement elles ad numinis sui reverentiam nos vocat, atque in quo trompent la veue de Fhomme. Et n'est point sans sita deinde, cause que l'Apostre dit qu'il n'a seu que c'estoit de promulgata iustitiae suae regula (cuius rectitudini concupiscence, sinon que la Loy luy dist, Tu ne ingenium nostrum, convoiteras point (Rom. 7, 7). Car si elle n'est perpetuo adversatur: et nostra, Dominus éloigné à merveille de la vraye saincteté, et au primum vindicata sibi legitima imperandi potestate, sit sua nostri solidam pensoit estre pur auparavant. Car les concupiscences facultas Lege ac contusi, ubi ea in et constituta ut ut praescribit: pravum et exequitur, est infra et cuius imbecilla est contortum, perfectionem et ad bonum enervata, procul iacet) tum impotentiae nos, tum descouverte par la Loy, et tirée hors de ses cachettes, elle meurtrit le malheureux homme, sans ce qu'il en sente rien. iniustitiae arguit. Porro haec ipsa quae ex duabus tabulis discenda sunt, quodammodo nobis dictat lex illa interior, quam omnium cordibus inscriptam et quasi impressam superius dictum est. Non enim sinit nos perpetuum somnum sine sensu dormire nostra 2.7.7. conscientia, quin intus testis sit ac monitrix eorum Pourtant la Loy est comme un miroir, auquel quae Deo debemus, quin boni et mali discrimen nobis nous contemplons premierement nostre foiblesse, en obiiciat, officio apres l'iniquité qui procede d'icelle, finalement la discedimus. Verum, qua errorum caligine obvolutus malediction qui est faite des deux, comme nous est homo, per legem illam naturalem vix tenuiter appercevons en un miroir les taches de nostre degustat quis Deo acceptus sit cultus: certe a recta visage. Car celuy auquel defaut toute faculté à eius ratione longissimo intervallo distat. Ad hoc iustement vivre, ne peut autre chose faire, que arrogantia et ambitione sic turgidus, suique amore demeurer en la boue de peché. Apres le peché excaecatus est, ut se prospicere nondum queat, et s'ensuit malediction. Parquoy d'autant que la Loy velut ac nous conveinc de plus grande transgression, d'autant deiicere discat, suamque miseriam fateri. Proinde elle nous monstre plus damnables, et dignes de plus (quod nostrae grand'peine. C'est ce qu'entend l'Apostre, quand il necessarium erat) Dominus Legem scriptam nobis dit, que par la Loy vient la cognoissance du peché posuit: quae et certius testificaretur quod in lege (Rom. 3, 20). Car il noté là le premier office naturali mentem d'icelle, lequel se monstre aux pecheurs qui ne sont vividius point regenerez. A un mesme sens reviennent aussi atque in se tum nos accuset descendere, hebetudini nimis memoriamque feriret. ita tum obscurum nostram, quo dum ab submittere contumaciae erat, excusso et torpore, se ces sentences: d'augmenter le que la peché: Loy et est survenue pourtant afin qu'elle est administration de mort, laquelle produit l'ire de Dieu, et nous occit (Rom. 5, 20; 2 Cor. 3, 7). Car il n'y a nulle doute que d'autant plus que la conscience est touchée de pres de l'apprehension de son peché, l'iniquité croist transgression quant lors est et quant: coniointe veu qu'avec la la rebellion à l'encontre du Legislateur (Rom. 4, 15). Il reste donc qu'elle arme la vengeance de Dieu en la ruine du pecheur: d'autant qu'elle ne peut sinon accuser, condamner et perdre. Et comme dit sainct Augustin, 2.8.2. Si l'Esprit de grace est osté, la Loy ne profite Nunc promptum est intelligere quid ex Lege discendum sit, est cela, on ne fait nulle iniure à la Loy, et ne noster, ita iure locum patris et domini erga nos derogue-on rien à son excellence. Certes si nostre obtinere: hac ratione gloriam, reverentiam, amorem, volonté timorem illi a nobis deberi. Quinetiam nos non esse l'obeissance d'icelle, il nous suffiroit de cognoistre nostri incitarit, sa doctrine pour nostre salut. Mais comme ainsi soit sequamur, sed ab eius nutu suspensos, in eo solo que nostre nature, comme elle est corrompue et debere consistere, quod ei placuerit. Deinde iustitiam charnelle, soit directement ac iniquitatem vero spirituelle de Dieu, et ne se puisse corriger par la velimus impia discipline d'icelle: il s'ensuit que la Loy, qui avoit ingratitudine a conditore nostro deficere, iustitiam esté donnée à salut, si elle eust esté bien receue, tota vita nobis esse necessario colendam. Nam si nous tourne en occasion de peché et de mort. Car tum illi demum exhibemus quam decet reverentiam puis dum voluntatem eius nostrae praeferimus: sequitur transgresseurs d'icelle, d'autant plus qu'elle nous non revele iuris, nempe ut Deum, quocunque sicut animi rectitudinem illi cordi esse, abominationi: alium ideoque, esse eius nisi cultum, Creator d'autre chose que d'accuser et occir. Or en disant libido quam iustitiae, estoit que la nous du tout sommes iustice de fondée et reiglee repugnante à tous Dieu, conveincus d'autre en la Loy d'estre costé elle sanctitatis, puritatis observationem. Nec praetendere descouvre nostre iniquité: d'autant plus qu'elle nous excusationem licet, quod facultas desit, et, velut certifie du loyer preparé à la iustice, elle nous exhausti debitores, solvendo non simus. Non enim asseure pareillement de la confusion preparée aux convenit nostra iniques. Parquoy tant s'en faut qu'en ces propos facultate; qualescunque enim simus, manet ille sui nous facions quelque iniure à la Loy, que nous ne similis semper, amicus iustitiae, iniquitati infensus. saurions mieux recommander la bonté de Dieu. Car Quicquid a nobis exigat, (quia non potest nisi rectum par cela il appert que nostre seule perversité nous exigere) obsequendi empesche d'obtenir la beatitude eternelle, laquelle necessitas nos manet: quod autem non possumus, id nous estoit presentée en la Loy. Par cela nous vitii nostri est. A propria enim cupiditate, in qua avons matiere de prendre plus grande saveur à la peccatum regnat, si vincti tenemur, ne soluti simus grace de Dieu, laquelle nous subvient au defaut de la in nostri Patris obsequium, non est cur necessitatem Loy: et à aimer davantage sa misericorde, par pro defensione causemur, cuius malum et intra nos laquelle ceste grace nous est conferée, entant que et nobis imputandum. nous voyons qu'il ne se lasse iamais en nous bien ut ex Dei gloriam naturae metiamur obligatione ex faisant, et adioustant tousiours benefice sur benefice. 2.8.3. Ubi hucusque per Legis doctrinam profecerimus, tum ad nos, eadem docente, descendere oportet, 2.7.8. unde tandem duo referamus: Primum, iustitiam Legis Or ce que nostre iniquité et condamnation est cum vita nostra comparando, longe abesse quin Dei conveincue et signée par le tesmoignage de la Loy: voluntati respondeamus: ideoque indignos esse qui cela ne se fait point afin que nous tombions en locum nostrum retineamus inter eius creaturas, desespoir, et qu'ayans du tout perdu courage, nous nedum inter filios censeamur. Deinde vires nostras abandonnions en ruine: car cela n'adviendra point, si reputando, adimplendae Legi non impares modo eas nous en faisons bien nostre profit. Bien est vray que esse, sed prorsus nullas. Hinc necessario sequitur les meschans se desconfortent en ceste façon: mais tum propriae virtutis diffidentia, tum animi anxietas cela advient de l'obstination de leur coeur. Mais il et trepidatio. Neque enim iniquitatis pondus sustinere faut que les enfans de Dieu viennent à autre fin, potest conscientia, quin mox Dei iudicium obversetur. e'est Sentiri vero Dei iudicium non potest quin mortis confesse bien que nous sommes tous condamnez par horrorem incutiat. Similiter impotentiae documentis la Loy, afin que toute bouche soit fermee, et que coacta, facere nequit quin protinus in virium suarum tout le monde soit rendu redevable à Dieu (Rom. 3, desperationem concidat. Utraque affectio humilitatem 19): mais cependant en un autre lieu il enseigne que ac deiectionem generat; ita fit demum ut homo Dieu a tout enclos sous incredulité: non pas pour aeternae mortis (quam iniustitiae suae merito sibi perdre, ou mesme pour laisser perir, mais afin de imminere videt) sensu perterrefactus, ad unam Dei faire misericorde à tous (Rom. 11, 32): assavoir afin misericordiam, tanquam ad unicum salutis portum, que se demettans de toute vaine estime de leur sese convertat: ut suae non esse facultatis sentiens vertu, ils recognoissent qu'ils ne sont soustenus exolvere quod Legi debet, in seipso desperabundus, sinon de sa main. Davantage, qu'estans du tout ad opem aliunde poscendam et expectandam respiret. vuides et, desnuez, ils recourent à sa misericorde, d'entendre ce que dit sainct Paul, lequel se reposans entierement en icelle, se cachans sous l'ombre d'icelle, la prenans seule pour iustice et merite, comme elle est exposée en Iesus Christ à tous ceux qui la cherchent, desirent et attendent par vraye foy. Car le Seigneur n'apparoit point aux preceptes de la Loy remunerateur sinon de parfaite 2.8.4. iustice, de laquelle nous sommes tous desprouveuz: Sedenim non contentus Dominus iustitiae suae au contraire se monstre severe executeur des peines reverentiam conciliasse: quo etiam eius amore, simul deues à nos fautes: mais en Christ sa face nous et reluit pleine de grace et de douceur, combien que iniquitatis odio, corda nostra imbueret, promissiones ac minas subiunxit. Quia enim magis nous soyons povres pecheurs et indignes. caligat mentis nostrae oculus quam ut sola boni pulchritudine afficiatur, clementissimus Pater pro sua indulgentia nos ad ipsum amandum et expetendum 2.7.9. Quant est de l'instruction que nous devons illectare praemiorum dulcedine voluit. Denuntiat ergo, prendre en la Loy, pour nous faire implorer l'aide de reposita virtutibus apud se praemia: nec operam Dieu, frustra fuerit quand il dit, La Loy commande, à fin que nous obsequutus. Edicit ex adverso, non tantum esse estans efforcez de faire ses commandemens, et execrabilem impune succombans par nostre infirmité, nous apprenions evasuram: quod ipse contemptae suae maiestatis d'implorer l'aide de Dieu. Item, L'utilité de la Loy ultor sit futurus. Ac quo modis omnibus cohortetur, est de conveincre l'homme de son infirmité, et le tam vitae praesentis benedictiones, quam aeternam contreindre beatitudinem laquelle est en Christ. Item, La Loy commande: la sumpturum sibi qui praeceptis iniustitiam, pollicetur eorum sed suis nec obedientiae qui sainct Augustin de en requerir parle la souvent: medecine de comme grace, mandata sua servaverint: transgressoribus non minus grace praesentes mortis commande ce que nous ne pouvons faire, afin que supplicium minatur. Illa enim promissio, Qui fecerit nous sachions ce que nous luy devons demander. haec, vivet in illis : item comminatio illi respondens, Item, La Loy a esté donnée pour nous rendre Anima quae peccaverit, ipsa morietur : ad futuram coulpables: afin qu'estans coulpables nous craignions, proculdubio et nunquam finiendam vel immortalitatem et qu'en craignant nous demandions pardon, et ne vel presumions point de nos forces. calamitates, mortem quam spectant. aeternae Quanquam ubicunque donne force de bien faire. Item, Dieu Item, La Loy a commemoratur benevolentia aut ira Dei, sub illa esté donnée afin de nous faire petits, au lieu que aeternitas vitae, nous estions grans: afin de nous monstrer que nous continetur. Praesentium sub hac aeternum ac n'avons point la force de nous-mesmes d'acquerir maledictionum longus in Lege catalogus recensetur . iustice, afin qu'estans ainsi povres et indigens, nous Atque in sanctionibus quidem summa Dei puritas, recourions à la grace de Dieu. Consequemment il quae iniquitatem ferre non potest: in promissionibus adiouste une priere, Fay ainsi Seigneur, commande vero, praeter summum erga iustitiam amorem (quem nous ce que nous pouvons accomplir, ou plustost, praemio fraudare non sustinet) mira quoque eius commande nous ce que nous ne pouvons accomplir benignitas approbatur. Nam quum eius maiestati cum sans ta grace: afin que quand les hommes ne nostris omnibus simus obaerati, iure optimo quicquid pourront accomplir par leurs forces ce que tu dis, requirit a nobis, tanquam debitum reposcit; debiti toute bouche soit fermee, et que nul ne s'estime autem solutio remuneratione digna non est. Iure grand: que tous soyent petits, et que tout le monde igitur suo decedit quum praemium proponit nostris soit rendu coulpable devant Dieu. Mais c'est chose obsequiis, quae non ultro ceu indebita exhibentur. superflue à moy, d'assembler tesmoignages de sainct Quid autem ipsae nobis per partim Augustin sur ceste matiere, veu qu'il en a escrit un dictum est, partim clarius iterum suo loco apparebit; livre propre, lequel il a intitulé, De l'esprit et de la satis in praesentia est si tenemus ac reputamus esse lettre. Touchant du second profit, il ne le declaire in iustitiae pas si expressement: possible à cause qu'il pensoit commendationem: quo certius constet, quantopere que l'un se pourroit entendre par l'autre, ou bien Deo placeat eius observatio: sanctiones in maiorem qu'il n'en estoit pas si resolu, ou bien qu'il ne s'en iniustitiae execrationem esse positas, ne vitiorum pouvoit pas depescher comme il eust voulu. Or blanditiis combien que l'utilité dont nous avons parlé, convient Legis promissionibus delibutus autem exitium non peccator, benedictionum se afferant vulgarem iudicium Legislatoris sibi paratum obliviscatur. proprement aux enfans de Dieu, toutesfois elle est commune aux reprouvez. Car combien qu'ils ne viennent point iusques à ce poinct, comme font les fideles, d'estre confus selon la chair, pour recevoir vigueur spirituelle en l'esprit, mais defaillent du tout en estonnement et desespoir, neantmoins cela est bon pour manifester l'equité du iugement de Dieu, que leurs consciences soyent agitées de tel tourment. Car tant qu'il leur est possible ils taschent tousiours de tergiverser contre le iugement de Dieu. 2.8.5. Porro quod Dominus, perfectae iustitiae regulam Maintenant combien que le iugement de Dieu ne soit point manifesté, neantmoins par le tesmoignage de la traditurus, omnes eius partes ad voluntatem suam Loy et de leur conscience ils sont tellement abattus, revocavit, in eo indicatur nihil esse illi acceptius qu'ils demonstrent ce qu'ils ont merité. obedientia. Quod eo diligentius observandum est quo proclivior est humanae mentis identidem excogitandos lascivia ad varios cultus quibus illum demereatur. Omnibus enim seculis haec irreligiosa 2.7.10. religionis affectatio (quia humano ingenio naturaliter Le second office de la Loy est, à ce que ceux insita est) se prodidit, ac etiamnum prodit: quod qui ne se soucient de bien faire que par contrainte, homines comparandae iustitiae rationem praeter Dei en oyant les terribles menaces qui y sont contenues, verbum semper comminisci gestiunt. Unde in bonis pour le moins par crainte de punition, soyent retirez quae communiter de leur meschanceté. Or ils en sont retirez, non pas locum tenent censentur Legis operibus illa que leur coeur soit interieurement smeu ou touché, humanorum turba totum fere spatium occupante. At mais seulement ils sont estreints omme d'une bride, vero quam eiusmodi libidinem pour ne point executer leurs mauvaises cupiditez, cohibere studuit, quum post Legis promulgationem lesquelles autrement ils accompliroyent en licence sic populum compellaret? Observa et audi omnia desbordée. Par cela ils ne sont de rien plus iustes quae praecipio tibi, ut bene sit tibi et filiis tuis post ne meilleurs devant Dieu. Car combien qu'ils soyent te in sempiternum, quum feceris quod bonum est et retenus par crainte ou par honte, tellement qu'ils placitum coram Deo tuo . Quod praecipio tibi, hoc n'osent pas executer ce qu'ils ont conceu en leur tantum facito: non addas, nec minuas. Atque antea, coeur, quum testatus esset, hanc esse eius sapientiam et intemperance, neantmoins ils n'ont point le coeur intelligentiam coram reliquis nationibus, quod iudicia, rengé à la crainte et obeissance de Dieu: mais iustitias plustost d'autant plus qu'ils se retiennent, ils sont quid aliud et praecepta, angustiorem Moses ceremonias innumera accepisset a Domino, et ne iettent hors la rage de leur subiecerat, Custodi igitur teipsum et animam tuam d'autant sollicite, ne obliviscaris verborum quae viderunt oculi concupiscence, estans prests de commettre toute tui, et ne aliquando excidant e corde tuo . Quia vilenie et turpitude, sinon que l'horreur de la Loy scilicet providebat Deus, non quieturos Israelitas les restreint. Et non seulement le coeur demeure quin tousiours recepta Lege, novas praeterea iustitias plus enflambez mauvais, mais et eschauffez aussi ils en leur hayssent parturirent, nisi severe retinerentur: hic iustitiae mortellement la loy de Dieu: et d'autant que Dieu en perfectionem esse comprehensam pronuntiat: quod est autheur, ils l'ont en execration: tellement que s'il validissimum retinaculum esse debebat; nec tamen ab leur estoit possible ils Paboliroyent volontiers: veu illa tantopere vetita audacia destiterunt. Quid nos? qu'ils ne le peuvent endurer commandant ce qui est eodem certe dicto constringimur; non enim dubium bon quin perpetuo valeat illud quo absolutam iustitiae contempteurs de sa maiesté. Ceste affection se doctrinam Legi suae Dominus vendicavit: illa tamen monstre plus apertement en d'aucuns, aux autres elle non alia est plus cachée, neantmoins elle est en tous ceux confingendis et cudendis prodigiose laboramus. Huic qui ne sont point regenerez: c'est qu'ils sont induits sanando vitio remedium optimum erit si constanter à se submettre tellement quellement à la Loy, non insederit haec cogitatio, Legem nobis esse divinitus pas d'un franc vouloir, mais par contrainte, et avec traditam, quae nos perfectam iustitiam edoceret: illic grande resistence: et n'y a autre chose qui les y non aliam iustitiam doceri nisi quae ad praescriptum astreigne, sinon qu'ils craignent la rigueur de Dieu. contenti, bonis operibus aliis super et sainct et droit, et se vengeant des divinae voluntatis novas Neantmoins ceste iustice contrainte et forcée est operum formas ad demerendum Deum tentari, cuius necessaire à la communauté des hommes, à la legitimus cultus sola constat obedientia. Quin potius tranquillité quod extra Dei Legem evagetur bonorum operum quand il empesche que toutes choses ne soyent studium, non renversées en confusion: ce qui seroit, si tout estoit quoque permis à un chacun. Davantage, il n'est point inutile Augustinus, qui nunc matrem custodemque virtutum aux enfans de Dieu, d'estre regis par ceste doctrine omnium, nunc originem appellat, obedientiam quae puerile, du temps qu'ils n'ont point encore l'esprit de Deo praestatur. Dieu, mais s'esgayent en Pintemperance de leur esse tolerandam exigatur: divinae frustra veraeque profanationem. igitur iustitiae Verissime de laquelle nostre Seigneur prouvoit, chair, comme aucune fois il advient que nostre Seigneur ne se revele point du premier coup à ses fideles, mais les laisse cheminer quelque temps en ignorance, devant que les appeller. Car lors estans restreints de toute dissolution par ceste terreur servile, combien qu'ils ne profitent pas beaucoup presentement, veu que leur coeur n'est encore domté ne subiugué: neantmoins ils s'accoustument ainsi petit à petit à, porter le ioug de nostre Seigneur, afin que quand il les aura appellez, ils ne soyent du tout rudes à se submettre à, ses comman-demens, 2.8.6. comme à une chose nouvelle et incognue. Il est Verum ubi Lex Domini explicata nobis fuerit, tum vray-semblable que l'Apostre a voulu toucher cest aptius demum et maiore cum fructu quod de ipsius office de la Loy, en disant qu'elle n'est point donnée officio usuque ante disserui confirmabitur. Ante vero pour les iustes, mais pour les iniustes et rebelles, quam ad excutienda singula capita ingredimur, quae infideles et pecheurs, meschans et pollus, meurtriers ad de universalem eius notitiam faciunt, modo leurs parens, homicides, paillars, larrons, praecipere operaepretium est. Initio constitutum sit, menteurs et pariures, et entachez de tels vices qui non ad contreviennent à saine doctrine (1 Tim. 1, 9. 10). interiorem spiritualemque iustitiam, hominis vitam in Car il monstre en cela, que la Loy est comme une Lege informari. Quod quum inficiari nemo queat, bride pour refrener les concupiscences de la chair, paucissimi tamen rite animadvertunt. Id fit quia in lesquelles autrement se desborderoyent sans mesure. ad externam honestatem modo, sed Legislatorem non respiciunt: a cuius ingenio natura quoque Legis aestimanda est. Siquis rex edicto 2.7.11. scortari, occidere, furari prohibeat: sanctione, fateor, On peut appliquer à tous les deux ce qu'il dit en non tenebitur; siquis scortandi, occidendi, furandi un autre passage: c'est que la Loy a esté pedagogue cupiditatem animo conceperit tantum, nihil eorum aux Iuifs, pour les mener à Christ (Galat. 3, 24). perpetrarit. Nempe, quia mortalis Legislatoris Car il y a deux genres d'hommes, lesquels elle providentia nonnisi ad externam civilitatem meine à, Christ par son instruction puerile. Les protenditur, non violantur eius interdicta nisi patratis premiers flagitiis. Deus autem (cuius oculum nihil fugit, et qui auparavant, qui estans trop pleins de la fiance de externam speciem non tam moratur quam cordis leur propre vertu ou iustice, ne sont point capables sont ceux desquels nous avons parlé puritatem) sub scortationis, homicidii, furti interdicto, de libidinem, iram, odium, alieni appetentiam, dolum, et premierement quicquid tale est, vetat. Nam quum sit spiritualis monstrant leur misere, les renge à humilité: et par Legislator, animae non minus quam corpori loquitur. ce moyen les prepare à desirer ce dont ils ne Homicidium autem animae, ira est ac odium: furtum, pensoyent point avoir faute. Les seconds sont ceux mala cupiditas et avaritia: scortatio, libido. Leges qui ont mestier de bride pour estre restreints, afin etiam et de ne vaguer point selon les concupiscences de leur voluntates spectant, non fortuitos eventus. Fateor: chair. Car là où l'esprit de Dieu ne gouverne point sed quae extra emerserunt. Quo animo unumquodque encore, facinus arcanas enormes et exorbitantes, que l'ame est en danger cogitationes non scrutantur. Proinde illis satisfactum d'estre comme ensevelie par icelles en un mespris fuerit et humanae editum ubi (dicet fuerit, quis quispiam) consilia expendunt: manum sed duntaxat continuerit a recevoir les la grace rendus de vuides. concupiscences contemnement Christ, de s'ils La Loy ne sont donc leur quelque fois Dieu. Et de sont si fait, il en transgressione: contra autem, quia animis nostris lata adviendroit ainsi, n'estoit que Dieu y prouvoit par ce est Lex caelestis, eorum coercitio ad iustam eius moyen, observationem in primis necessaria est. At vulgus ausquels la chair domine encore. Pourtant, quand il hominum, fortiter ne regenere point du premier coup un homme lequel dissimulat, oculos, pedes, manus, et omnes corporis il a éleu pour l'appeller à salut, il l'entretient partes in aliquam Legis observationem componit: cor iusques au temps de sa visitation, par le moyen de ab omni obedientia alienissimum interim retinet, ac sa Loy, sous une crainte, non point pure et droite, se defunctum putat si probe homines celaverit quod comme gerit in conspectu Dei. Audiunt, non occides, non toutesfois est utile pour ce temps-là à celuy qui moechaberis, caedem doit estre amené de longue main à plus parfaite corpora sua meretricibus non commiscent: manus doctrine. Nous avons tant d'experiences de cela, qu'il alienis n'est ia mestier d'en alleguer quelque exemple. Car etiam bonis dum non non Legis furaberis: iniiciunt. contemptum gladium Haec ad omnia bene retenant elle par doit la estre bride en de ses sa Loy enfans: ceux laquelle hactenus: sed caedes totis animis spirant, fervent in tous libidinem, omnium bona oculis retortis aspiciunt, et l'ignorance de Dieu, confesseront qu'ils ont esté ainsi cupiditate. Iam vero deest quod praecipuum erat entretenus en une crainte de Dieu telle quelle, Legis. Unde quaeso tam crassus stupor, nisi quod iusques à ce qu'ils fussent regenerez par son Esprit, omisso pour Legislatore, iustitiam suo magis ingenio accommodant? His fortiter reclamat Paulus, affirmans ceux qui commencer ont à demeuré l'aimer quelque de bon temps en courage et qui le affection. Legem esse spiritualem : quo significat, non modo animae, mentis, voluntatis obsequium exigere, sed requirere Angelicam puritatem, quae omnibus carnis sordibus abstersa, nihil quam spiritum sapiat. 2.7.12. Le troisieme usage de la Loy, est principal, et proprement appartient à la fin pour laquelle elle a esté donnée, a lieu entre les fideles, au coeur desquels l'esprit de Dieu a desia son regne et sa vigueur. Car combien qu'ils ayent la Loy escrite en leurs coeurs du doigt de Dieu: c'est à dire, combien qu'ils ayent ceste affection par la conduite du sainct Esprit, qu'ils desirent d'obtemperer à, Dieu, toutesfois ils profitent encore doublement en la Loy: car ce leur est un tresbon instrument, pour leur faire mieux et plus certainement de iour en iour entendre quelle est la volonté de Dieu, à laquelle ils aspirent, et les 2.8.7. Hunc confermer en la cognoissance d'icelle. Comme un dicimus, non serviteur, combien qu'il soit deliberé en son coeur ingerimus, sed de servir bien à son maistre, et luy complaire bien Christum sequimur optimum Legis interpretem. Quum du tou fe, toutesfois il a besoin de cognoistre enim Pharisaei perversa opinione populum imbuissent, familierement et bien considerer ses moeurs et Legem perficere qui externo opere nihil adversus conditions, afin de s'y accommoder. Et ne se doit hunc periculosissimum errorem arguit: et impudicum personne de nous exempter de ceste necessité. Car mulieris nul n'est encore parvenu à telle sagesse, qu'il ne novam quum ex esse nobis aspectum Legis sensum interpretationem scortationem esse pronuntiat: homicidas testatur quicunque fratrem oderint; facit puisse enim reos iudicio, qui vel iram animo conceperint: s'avancer de iour en iour, et profiter en plus claire reos consilio, qui murmurando aut fremendo aliquam intelligence de la volonté de Dieu. Davantage, pource offensi animi significationem dederint: reos Gehennae que nous n'avons pas seulement mestier de doctrine, ignis, qui conviciis et maledicentia in apertam iram mais prosilierint. finxerunt prendra ceste utilité de la Loy, que par frequente Christum alterum Mosen, Legis Evangelicae latorem, meditation d'icelle il sera incité en l'obeissance de quae defectum Mosaicae illius suppleverit. Unde illud Dieu, et en icelle confermé, et retiré de ses fautes. vulgatum axioma de perfectione Legis Evangelicae, Car il faut qu'en ceste maniere les saincts se quae Legem veterem longo intervallo superet; quod solicitent multis modis est perniciosissimum. Nam ex ipso promptitude qu'ils ayent de s'appliquer à bien faire, Mose, ubi postea praeceptorum summam colligemus, neantmoins ils sont tousiours retar dez de la paresse patebit Legi et pesanteur de leur chair, tellement qu'ils ne font inurat. Patrum certe sanctimoniam non procul ab iamais pleinement leur devoir. A ceste chair la Loy hypocrisi abfuisse insinuat, nosque ab una illa et est comme un fouet, pour la chasser à l'oeuvre: perpetua iustitiae regula deducit. Facillima autem est comme un asne lequel ne veut tirer avant, si on ne erroris Legi frappe assiduellement dessus. Ou pour parler plus adiicere, ubi suae tantum integritati restituit, dum clairement, puis que Phomme spirituel n'est point Pharisaeorum encore delivré du fardeau de sa chair, la Loy luy quam Haec qui indignam confutatio: quod mendaciis non viderunt, contumeliam putarunt obscuratam inquinatam asserit et repurgat. divinae Christum et fermento par la aussi doctrine quotidienne d'exhortation, eux-mesmes, le à de serviteur cause que la de Loy Dieu quelque sera un aiguillon perpetuel, pour ne le laisser point endormir ny appesantir. En cest usage regardoit David, quand il celebroit la loy de Dieu de si grandes louanges: comme quand il dit, La loy de Dieu est immaculée, convertissant les ames: les commandemens de Dieu sont droits, resiouyssans les coeurs (Ps. 19, 8), etc. Item, Ta parolle est une lampe à mes pieds, et clairté pour dresser mes voyes: et tout ce qui s'ensuit au mesme Pseaume 2.8.8. (Ps. 119, 105). Et ne repugne rien cela aux Haec nobis secunda sit observatio, plus inesse sentences de sainct Paul cy dessus alleguées: où il semper in praeceptis ac interdictis quam verbis est monstré, non pas queue utilité apporte la Loy à exprimatur; quod tamen sic temperandum est, ne sit l'homme fidele et desia regeneré: mais ce qu'elle nobis instar Lesbiae regulae, qua freti, Scripturam peut licentiose contraire, contorquentes, faciamus. Faciunt enim quodlibet apporter à le monstre avec Prophete l'homme. quel Au profit nostre Seigneur instruit ses serviteurs en la doctrine excurrendi libertate, ut apud alios vilescat Legis de sa Loy, quand il leur inspire interieurement le authoritas, aliis spes intelligentiae concidat. Igitur si courage de la suyvre. Et ne prend pas seulement les fieri potest, ineunda est via aliqua quae nos ad Dei preceptes, mais il adiouste la promesse de grace, voluntatem laquelle ac solido hac quolibet soy-mesme immoderata recto quidam e de gressu deducat. ne doit point estre separée quant aux Quaerendum, inquam, quatenus excedere verborum fideles, et laquelle fait que ce qui seroit amer fines debeat interpretatio: ut appareat, non attextam s'adoucît^ pour avoir bonne saveur. Car si la Loy esse legi divinae ex humanis Glossis appendicem, seulement en exigeant nostre devoir et menaçant, sed solicitoit nos ames de crainte et frayeur, il n'y purum fideliter germanumque redditum. auroit rien moins aymable: sur tout David demonstre praeceptis manifestae sunt synecdochae, ut deridiculo qu'en icelle il a cogneu et apprehendé le Mediateur, iure sit futurus qui Legis sensum ad verborum sans lequel il n'y auroit nulle douceur ne plaisir. restringere adeo velit. in sensum fere angustias Sane Legislatoris omnibus Ultra verba itaque progredi sobriam Legis interpretationem palam est: sed quousque, obscurum manet, nisi modus aliquis finiatur. Hunc ergo modum optimum fore censeo, si ad praecepto rationem ne pouvans discerner ceste unoquoque praecepto expendatur cur datum nobis et sans exception, et veulent que les deux tables de fuerit. aut la Loy soyent là laissées, pource qu'ils ne pensent imperativum est, aut prohibitorium. Utriusque generis point que ce soit chose convenable aux Chrestiens, veritas finem, de s'arrester à une doctrine laquelle contient en soy intuemur; ut praecepti quinti finis est, honorem esse administration de mort. Ceste opinion doit estre loin iis reddendum quibus eum attribuit Deus. Haec igitur de nous, veu que Moyse a tresbien declairé que la praecepti summa, rectum esse, Deoque placere ut Loy, combien qu'en l'homme pecheur elle ne puisse eos honoremus quibus aliquid excellentiae largitus qu'engendrer mort, toutesfois elle apporte bien une est: autre statim occurrit contemptum et Omne si ut ignorans difference, reiettent temerairement Moyse en general gratia, nempe Aucuns in Exempli dirigatur: 2.7.13. praeceptum rationem, contumaciam ceu adversus eos, utilité et profit aux fideles. Car estant abominationi esse. Primi praecepti ratio est, ut Deus prochain de la mort, il fit ceste protestation devant solus colatur. Summa igitur praecepti erit, veram le peuple, Retenez bien en vostre memoire et vostre pietatem, hoc est numinis sui cultum Deo cordi esse: coeur les parolles que ie vous testifie auiourdhuy: impietatem praeceptis afin de les enseigner à vos enfans, et les instruire à inspiciendum qua de re agatur: deinde quaerendus garder et faire toutes les choses qui sont escrites finis, donec reperiamus quid proprie illic testetur sibi en ce livre. Car ce n'est point en vain qu'elles vous placere Legislator, vel displicere. Demum ab eo ipso sont commandées: mais afin que vous viviez en ad contrarium ducenda ratiocinatio, in hunc modum, icelles (Deut. 32, 40. 47). Et de fait, si nul ne peut Si placet hoc Deo, contrarium displicet: si hoc nier qu'en la Loy il n'y ait comme une image entiere displicet, de parfaite iustice, ou il faudra dire que nous ne abominari. contrarium Sic si hoc in singulis praecipit, contrarium vetat: si hoc vetat, contrarium praecipit. devons avoir nulle reigle de bien vivre, ou qu'il nous faut tenir à icelle. Car il n'y a point plusieurs reigles de bien vivre: mais une seule, qui est perpetuelle et immuable. Pourtant ce que dit David, que l'homme iuste medité iour et nuit en la Loy (Ps. 1, 2), ne doit estre rapporté à un siecle: mais convient à tous aages, iusques en la fin du monde. Et ne faut point que cela nous estonné, qu'elle requiert une plus parfaite saincteté que nous ne pouvons avoir cependant que nous sommes en la prison de nostre corps, tellement que pour cela nous quittions sa doctrine. Car quand nous sommes sous 2.8.9. la grace de Dieu, elle n'exerce point sa rigueur pour Quod nunc subobscure attingitur, inter exponenda nous presser iusques au bout, tellement que ce ne praecepta clarissimum ipsa exercitatione fiet. Quare soit point satisfait sinon que nous accomplissions sufficit attigisse, nisi postremum membrum (quod vel tout ce qu'elle dit: mais en nous exhortant à la alioqui forsan perfection où elle nous appelle, elle nous monstre le absonum initio videri posset) sua probatione breviter but auquel il nous est utile et convenable toute confirmandum erit. Probatione illud non eget, dum nostre vie de tendre, pour faire nostre devoir: et si bonum iubetur, vetari quod cum eo pugnat malum; nous ne laissons point d'y tendre, c'est assez. Car nemo quoque toute ceste vie est comme une course, de laquelle contraria officia, dum mala vetantur, non aegerrime quand nous viendrons à la fin, le Seigneur nous fera recipiet ce bien, que nous parviendrons à ce but lequel nous non est intelligeretur, enim qui commune vel concedat. iudicium. intellectum, Imperari Virtutes quidem commendari, dum adversa vitia damnatur, vulgare poursuyvons est. Sed nos plus aliquid postulamus quam vulgo soyons encore loin. significent istae formulae. Contrariam enim maintenant: combien que nous en vitio virtutem, fere interpretantur vitii ipsius abstinentiam: 2.7.14. nos eam ultra procedere dicimus, ad officia scilicet Maintenant donc à cause que la Loy sert factaque contraria. Itaque in hoc praecepto, Non d'exhortation aux fideles non pas pour lier leurs occides, consciences en malediction, mais pour les resveiller sensus hominum communis nihil aliud considerabit quam ab omni maleficio ac malefaciendi de libidine abstinendum esse. Ego praeterea contineri imperfection, dico, ut proximi vitam quibus possimus subsidiis delivrance de la malediction d'icelle, disent que la adiuvemus. Ac ne sine ratione loquar, ita confirmo, Loy est abroguée et cassée aux fideles (ie parle Deus vetat iniuria fratrem laedi aut violari, quia tousiours de la loy morale) non pas qu'elle leur vitam eius charam nobis esse vult ac pretiosam: doyve tousiours commander ce qui est bon et sainct: simul ergo postulat quae ad illius conservationem mais d'autant qu'elie ne leur est plus ce qu'elle conferri possunt officia charitatis. Atque ita videre estoit auparavant: c'est à dire qu'elle ne confond est ut semper nobis finis praecepti reseret quicquid point leurs consciences d'un estonnement de mort. illic facere aut iubemur aut vetamur. Et de fait, sainct Paul demonstre bien clairement paresse en les aucuns solicitant, voulans et chastier signifier leur ceste une telle abrogation de la Loy. Davantage, il appert qu'elle a esté preschée de Iesus Christ, veu qu'il se defend de ne vouloir point destruire ne dissiper la Loy (Matth. 5, 17): ce qu'il n'eust fait sinon qu'on l'en eust accusé. Or ceste opinion ne fust point venue en avant sans aucune couleur: pourtant il est 2.8.10. vray-semblable qu'elle estoit procedée d'une fausse Cur autem Deus ita, velut dimidiis praeceptis, per synecdochas significarit expresserit, quum vellet quam prennent leur occasion de verité. Or afin que nous rationes reddi ne tombions en cest inconvenient, il nous faut soleant, haec mihi in primis placet; quia peccatorum diligemment distinguer ce qui est abrogué en la Loy, foeditatem et et ce qui y demeure encores ferme. Quand le speciosis praetextibus inducere semper caro molitur, Seigneur Iesus dit qu'il n'est point venu pour abolir quod genere la Loy, mais pour l'accomplir: et qu'il n'en passera loco une seule lettre iusques à tant que ciel et terre quoque faudront, que tout ce qui y est escrit ne se face, en (nisi erat deterrimum proposuit, aliae ubi in quid quoque palpabilis unoquoque et est) ad quo diluere, transgressionis scelestissimum, cuius exhorresceret, magis exposition de sa doctrine: comme tous erreurs quasi exemplaris auditum maiorem sensus peccati cuiuslibet cela il demonstre que par son advenement la detestationem animis nostris imprimeret. Hoc nobis reverence et obeissance de la Loy n'est en rien imponit saepius in aestimandis vitiis: quod si tectiora dimi-nuée. Et ce à bonne cause: veu qu'il est venu sunt, elevamus. Has praestigias Dominus discutit pour donner remede aux transgressions d'icelle. La quum nos assuefacit universam vitiorum multitudinem doctrine donc de la Loy n'est en rien violée par ad haec capita referre quae optime quantum sit in Iesus Christ, qu'elle ne nous dresse à toute bonne unoquoque oeuvre, en nous enseignant, admonnestant, reprenant Exempli genere gratia, execranda Ira putantur appellantur: nomine, abominationis at melius quum repraesentant. et odium non usqueadeo mala quum suis nominibus interdicuntur intelligimus sub quanta et chastiant. homicidii sint in abominatione apud Deum, cuius voce in tam horrendi flagitii ordinem reiiciuntur: atque ipsi, iudicio eius permoti, delictorum, quae prius levia videbantur, gravitatem assuescimus melius reputare. 2.7.15. Touchant ce que sainct Paul dit de la malediction, cela n'appartient point à l'office d'instruire: mais d'estreindre et captiver les consciences. Car la Loy, quant à sa nature, non seulement enseigne, mais requiert estroitement ce qu'elle commande. Si on ne le fait, et mesme si on n'en vient à bout iusqu'au 2.8.11. dernier poinct, elle iette incontinent la sentence Tertio loco considerandum quid sibi velit divinae horrible de malediction. Par ceste raison l'Apostre Legis in duas tabulas partitio: quarum non abs re dit que tous ceux qui sont sous la Loy sont maudits, nec temere solennem mentionem aliquoties factam d'autant qu'il est escrit, Maudits seront tous ceux esse omnes sani iudicabunt. Et in promptu causa est qui n'accompliront tout ce qui est commandé (Gal. 3, quae ambiguos nos de hac re manere non sinit. In 10; Deut. 27, 26). Consequemment il dit que tous duas enim partes, quibus tota continetur iustitia, ceux là sont sous la Loy, qui n'establissent point Legem suam sic divisit Deus, ut priorem religionis leur iustice en la remission des pechez: laquelle officiis, quae peculiariter ad numinis sui cultum nous delivre de la rigueur de la Loy. Il nous faut pertinent, alteram officiis charitatis quae in homines donc respiciunt, iustitiae miserablement perir en captivité. Mais de quels fundamentum, est Dei cultus: quo everso, reliqua liens? De ceste rigoureuse exaction, de laquelle elle omnia collapsique nous poursuit sans rien remettre, et sans laisser une aedificii partes, lacera et dissipata sunt. Qualis enim seule faute impunie. Pour nous racheter de ceste iustitiae esse dices quod homines non vexas furtis malheureuse condition, Christ a esté fait maudit pour ac rapinis, si per sceleratum sacrilegium interim Dei nous: comme il est escrit, Maudit sera celuy qui maiestatem fornicatione pendra au bois. Au chapitre suyvant sainct Paul dit corpus tuum non conspurcas, si blasphemiis tuis que Christ a esté assuietti à la Loy, pour racheter profanas nomen Dei sacrosanctum? quod hominem ceux qui estoyent en la servitude d'icelle: mais il non et adiouste quant et quant, Afin que nous iouissions du extinguere contendis? Frustra igitur sine religione privilege d'adoption pour estre enfans de Dieu (Gal. venditatur iustitia: ac nihilo maiore specie quam si 3, 13; 4, 4; Deut. 21, 23). Qu'estce à dire cela? truncum decorem c'est que nous ne fussions point tousiours enserrez obtendatur. Neque modo est praecipua ipsius pars, en captivité, laquelle tint nos consciences liées en sed anima quoque, qua tota ipsa spirat et vegetatur; angoisse neque enim citra Dei timorem inter se homines tousiours, cependant que l'authorité de la Loy n'est aequitatem ac dilectionem servant. Principium ergo en rien enfrainte, quo nous ne la devions tousiours et fundamentum iustitiae vocamus Dei cultum: quod recevoir en mesme honneur et reverence. assignaverit. iustitiae membra, sua trucidas, Primum gloria si abscisso velut divulsi spolias? memoriam capite sane quod Dei corpus interimere ad sortir de de ses mort. liens si nous Neantmoins ne cela voulons demeure eo sublato, quicquid inter se aequitatis, continentiae, temperantiae homines exercent, inane est ac frivolum coram Deo. Dicimus fontem et spiritum: quia ex eo discunt homines temperanter ac sine maleficio inter se vivere, si Deum venerantur, tanquam recti et iniqui iudicem. Proinde priore tabula ad pietatem et 2.7.16. propria religionis officia, quibus maiestas sua colenda La raison est diverse quant aux ceremonies, est, nos instituit: altera praescribit quomodo propter lesquelles n'ont point esté abolies quant à leur nominis societate effect, mais quant à leur usage. Or ce que Iesus gerere debeamus. Qua ratione Dominus noster (ut Christ les a fait cesser à sa venue, ne dero-gue Evangelistae referunt) Legem totam summatim in rien à leur saincteté, mais plustost la magnifié et duo capita collegit, ut Deum ex toto corde, ex tota rend plus precieuse. Car comme ce n'eust esté anima, qu'une battelerie anciennement, ou un amusé fol sui ex timorem totis nos viribus in hominum diligamus: ut proximum amemus sicut nosmetipsos . Vides ut e duabus (comme partibus quibus totam Legem concludit, alteram in resurrection de Iesus Christ n'y eust esté monstrée: Deum dirigat, alteram hominibus destinet. aussi d'autre costé si elles n'eussent pris fin, on ne l'on dit) si la vertu de la mort et sauroit auiourdhuy discerner pourquoy elles ont esté instituées. Suyvant ceste raison sainct Paul voulant monstrer que l'observation d'icelles non seulement est superflue, mais aussi nuisible, dit que ç'ont esté ombres, desquelles le corps nous apparoit en Iesus Christ (Coloss. 2, 17). Nous voyons donques qu'en l'abolition d'icelles la verité nous reluit mieux que s'il y avoit encores un voile tendu, et que Iesus Christ, lequel s'est monstré de pres, y fust figuré 2.8.12. comme de loin. Et voila pourquoy à la mort de Iesus Verum, quanquam universa Lex duobus capitibus contenta est: Deus omnem parties et est tombé bas (Matth. 27, 51), pource excusationis praetextum textum tolleret, voluit fusius que l'image vive et expresse des biens celestes et tum estoit manifestée, ayant en soy la perfection de ce sui que les ceremonies anciennes n'avoyent que les explicatius quaecunque tamen decem ad noster, praeceptis honorem, quo Christ le voile du temple s'est rompu en deux enarrare timorem, amorem spectant, tum quae ad charitatem pertinent, quam premieres propter seipsum nobis erga homines mandat. Nec in l'autheur de l'Epistre aux Hebrieux (Chap. 10, 1). A divisionem praeceptorum noscendam male studium quoy appartient le dire de Christ, que la Loy et les intenditur: modo eius generis rem esse memineris in Prophetes ont esté iusqu'à Iean, et que de là le qua liberum cuique iudicium esse debeat, ob quam royaume de Dieu a commencé d'estre annoncé (Luc non sit contentiose cum dissentiente pugnandum. 16, 16): non pas que les saincts Peres ayent esté Nobis quidem hic locus necessario attingendus est, privez et desnuez de la predication qui contient ne quam posituri sumus divisionem, ceu novam et ensoy l'esperance de salut: mais pource qu'ils ont nuper excogitatam lectores aut rideant aut mirentur. apperceu seulement de loin et en ombrage ce que Legem esse decem verbis distinctam, quia Dei ipsius nous voyons auiourdhuy en pleine clarté. Sainct Iean authoritate saepius comprobatur, extra controversiam Baptiste rend la raison pourquoy il a fallu que est. ratione l'eglise de Dieu commençast par tels rudimens pour ambigitur. Qui sic partiuntur ut tria praecepta dent monter plus haut: c'est que la Loy a esté donnée primae tabulae, reliqua septem in secundam reiiciant, par Moyse, la grace et verité a esté faite par Iesus praeceptum de imaginibus numero expungunt, vel Christ certe sub primo occultant: quum mandati loco haud l'aneantissement et pardon des pechez fust promis dubie a Domino distincte positum sit; decimum vero, aux sacrifices anciens, et que le coffre de l'alliance de non concupiscendis proximi rebus, inepte in duo leur fust un certain gage de la faveur paternelle de concerpunt. Accedit quod talem partiendi rationem Dieu, cela n'estoit qu'un ombre s'il n'eust esté fondé puriore seculo incognitam fuisse, mox intelligetur. en Alii tabula stabilité et permanente. Quoy qu'il en soit, cela nous numerant: sed primi vice, promissionem statuunt, doit demeurer arresté, combien que les ceremonies sine praecepto. Ego autem, quia nisi evidenti ratione de la Loy ayent pris fin pour n'estre plus en usage, convincar, decem decem que cela est pour mieux faire cognoistre quelle a praeceptis accipio, et totidem pulcherrimo ordine esté leur utilité iusques à l'advenement de Iesus disposita Christ: lequel en abattant l'observation, a ratifié par Quare quatuor non de capita videre numero sed nobiscum verba mihi in secandi prima apud Mosen videor: pro permissa illis sua opinione, sequar quod magis mihi probatur, nempe ut quod illi praeceptum primum faciunt, (Iean Iesus Christ, et 1, obscures, 17). auquel sa mort leur vertu et effect. locum praefationis in totam Legem teneat, sequantur deinde traces 2.7.17. comme Car seul en combien on trouve parle que ferme praecepta primae quatuor, secundae tabulae sex, eo La raison que noté sainct Paul a un peu plus de quo recensebuntur ordine. Hanc divisionem Origenes difficulté: Du temps, dit-il, que vous estiez morts sine controversia, perinde atque passim suo seculo en vos pechez, et au prepuce de vostre chair, Dieu receptam, tradidit . Suffragatur et Augustinus ad vous a vivifìez avec Christ: vous pardonnant toutes Bonifacium, qui in enumeratione hunc ordinem servat, vos fautes, effaçant l'oblige des decrets, qui estoit à Ut uni Deo religionis obsequio serviatur, ut idolum l'encontre de vous, et vous estoit contraire, en le non fìchant à la croix (Coloss. 2, 13. 14), etc. Car il colatur, ut nomen Domini non in vanum accipiatur: quum ante seorsum de umbratili Sabbathi semble praecepto loquutus foret . Alibi quidem prima illa l'abrogation de la Loy, tellement que ses decrets ne divisio illi arridet, sed ob nimium levem causam, nous quod praeceptis prennent cela simplement de la loy morale, errent: conficiatur prima tabula) magis eluceat mysterium de laquelle neantmoins ils exposent que la severité Trinitatis. Quanquam nec illic dissimulat in caeteris trop rigoureuse a esté abolie, non pas la doctrine. nostram sibi magis placere . Nobiscum praeter illos Les autres considerans de plus pres les parolles de est author operis imperfecti in Matthaeum. Iosephus, sainct non dubium quin ex communi aetatis suae consensu, compete à la loy ceremoniale: et monstrent que quina praecepta singulis tabulis assignat. Quod cum sainct Paul a accoustumé d'user de ce mot de rationi adversatur in eo quod religionis et charitatis Decrets, quand il en parle. Car aux Ephesiens il dit distinctionem ainsi: Iesus Christ est nostre paix, lequel nous a in numero ternario confundit: (si tum tribus refutatur Domini advis qu'il veuille appartiennent Paul, plus voyent estendre de bien rien: que plus car cela outre ceux qui proprement authoritate, qui apud Matthaeum in catalogo secundae conioints tabulae, mandatum de parentibus honorandis reponit . ordonnances, laquelle gist en decrets (Ephes. 2, 14), Nunc Deum ipsum audiamus loquentem suis verbis. etc. Il n'y a nulle doute que ce propos ne se doyve ensemble, abolissant la Loy des entendre des ceremonies: car il dit que ceste Loy estoit comme une muraille pour separer les Iuifs d'avec les Gentils. Ie confesse donc que la premiere exposition à bon droit est reprise des seconds: toutesfois il me semble qu'eux-mesmes n'expliquent pas encore du tout bien la sentence de l'Apostre: car ie n'approuve point qu'on confonde ces deux passages, comme si l'un estoit tout semblable à l'autre. Quant est de celuy qui est en l'Epistre aux Ephesiens, le sens est tel: Sainct Paul les voulant acertener comme communion du l'empeschement ils estoyent peuple qui d'Israel, estoit receus leur auparavant en la dit que pour les diviser, a esté osté. C'estoyent les ceremonies : car les lavemens et sacrifices par lesquels les Iuifs se sanctifìoyent à Dieu, les separoyent d'avec les Gentils. Mais en l'Epistre aux Colossiens, il n'y a celuy qui ne voye qu'il touche un plus haut mystere. Il est là question des observations Mosaiques, ausquelles les seducteurs vouloyent contraindre le peuple Chrestien. Comme donc en l'Epistre aux Galatiens, ayant ceste mesme dispute à demener, il 2.8.13. la tire plus loin et la reduit à sa source: ainsi PRAECEPTUM PRIMUM. sum IEHOVAH, fait-il en cest endroit. Car si on ne considere autre Deus tuus, qui eduxi te de terra Aegypti, de domo chose aux ceremonies, sinon la necessité de s'en servitutis: Non habebis deos alienos coram facie acquiter: pourquoy les appelle-il un obligé? et un mea. priorem obligé contraire à nous? Et à quel propos eust-il sententiam, an separatim legas, mihi in medio est, quasi con-stitué toute la somme de nostre salut en modo ne vice prooemii cuiusdam esse in totam ee qu'il fust cassé et mis à neant? Parquoy on voit Legem ferendis clairement qu'il nous faut ici regarder autre chose curandum est ne contemptu mox abrogentur. Providet que l'exteriorité des ceremonies. Or ie me confie ergo in primis Deus ne Legis quam laturus est, d'avoir maiestas aliquando in contemptum veniat: ad quam confesse estre vray ce qu'escrit en quelque lieu sanciendam triplici argumento utitur. Potestatem ac tres-veritablement sainct Augustin, ou plustost ce ius qu'il Partemne mihi imperii mandati neges. sibi Ego primi Primum vendicat, in quo facias legibus electum populum trouvé a tiré la des vraye intelligence, parolles toutes si on me evidentes de constringat parendi necessitate. Promissionem gratiae l'Apostre, c'est qu'aux ceremonies Iudaiques il y proponit, cuius sanctitatis studium. suavitate eundem Beneficium alliciat ad avoit plustost confession des pechez, que purgation commemorat, quo (Hebr. 7, 9. 10). Car qu'est-ce qu'ils faisoyent en Iudaeos redarguat ingratitudinis, nisi benignitati suae sacrifiant, respondeant. et coulpables de mort, veu qu'ils substituoyent en leur legitima dominatio designatur; quod si ab ipso sunt lieu la beste pour estre tuée? Par leurs lavemens omnia, et in ipso consistunt, aequum est ut in ipsum qu'est-ce referantur: quemadmodum ait Paulus . Abunde itaque immondes et contaminez. Parquoy ils confessoyent la hoc iugum dette de leur impureté et de leurs offenses. Mais en redigimur, quia portentosum fuerit ab eius ditione ceste protestation le payement n'en estoit point fait. velle nos submovere extra quem esse non possumus. Pour laquelle cause l'Apostre dit que la redemption solo Sub verbo nomine sub Iehovah divinae imperium maiestatis sinon qu'ils qu'ils se faisoyent, confessoyent sinon se estre confesser des offenses a esté faite par la mort de Christ, 2.8.14. lesquelles demouroyent sous l'ancien Testament, et Postquam se eum esse ostendit qui ius habeat praecipiendi, sola bon droit que sainct Paul appelle les ceremonies, quoque Des cedules contraires à ceux qui en usoyent, veu Ecclesiae pronuntiando. Subest que par icelles ils testifìoyent et signoyent leur enim locutioni relatio mutua, quae in promissione condamnation. A cela ne contrevient rien que les continetur, Ero illis in Deum, ipsi erunt mihi in anciens Peres ont esté participans d'une mesme populum Iacob grace avec nous: car ils ont obtenu cela par Christ, quod non point par les ceremonies, lesquelles sainct Paul Dominus se eorum Deum testatus sit . Quare perinde en ce passage separe de Christ, d'autant qu'elles est acsi ita loqueretur, Ego vos mihi delegi in obscurcissoyent lors sa gloire, apres que l'Evangile populum, vita avoit esté revelé. Nous avons que les ceremonies, si benefacerem, sed vitae quoque futurae beatitudinem elles sont considerées en elles-mesmes, sont à necessitate cui obedientia videatur illectat, Deum se . immortalitatem cui Unde ex non debeatur: trahere, dulcedine Abrahae, eo Isaac Christus modo ne n'estoyent point abolies (Hebr. 9, 15). C'est donc à in et confirmat praesenti largirer. Quorsum autem istud spectet, variis locis in bonne raison nommées cedules contraires au salut Lege annotatur; nam quum hac misericordia nos des hommes, veu que ce sont comme instrumens dignatur authentiques Dominus ut populo suo in consortio pour obliger les consciences à accenseat, eligit nos, inquit Moses, ut simus sibi in confesser populum ac seducteurs vouloyent astreindre l'eglise Chrestienne custodiamus praecepta sua . Unde illa cohortatio, à les observer, sainct Paul à bon droit regardant Sancti estote, quia sanctus sum . Porro ex his l'origine premiere, admonneste les Colossiens en duobus obtestatio quel dangier ils trebuscheroyent, s'ils se laissoyent ducitur, Filius honorat patrem, et servus dominum. Si subiuguer en telle sorte. Car par un mesme moyen ego Dominus, ubi timor? si ego Pater, ubi amor? la grace de Christ leur estoit ravie: d'autant que par peculiarem, illa quae in est populum apud sanctum, Prophetam leur dettes. Pourtant veu que les la purgation qu'il a faite en sa mort, pour une fois il a aboli toutes ces observations externes, par lesquelles les hommes se confessoyent redevables à Dieu, et n'estoyent point acquitez de leurs dettes. 2.8.15. Sequitur commemoratio beneficii, quae eo validior esse debet detestabile, ad nos etiam commovendos, inter quo homines, magis ingratitudinis flagitium. Recentis quidem beneficii tum Israelem admonebat, sed quod ob mirificam magnitudinem in aeternum memorabile, ad posteritatem 2.8. L'exposition de la Loy morale. quoque valeret. Ad haec convenientissimum est praesenti 2.8.1. causae; innuit enim Dominus, eos e misera servitute Ie pense qu'il ne viendra point mal à propos ideo liberatos ut se libertatis authorem obedientia et d'entrelasser ici les dix commandemens de la Loy, obsequendi promptitudine colant. Solet etiam (quo avec une brieve exposition d'iceux, dont ce que i'ay nos in vero sui unius cultu retineat) certis epithetis touché sera mieux liquide: assavoir que le service sese ab que Dieu a une fois estably, demeure tousiours en omnibus idolis ac diis commentitiis discernit. Nam sa vigueur. Et puis le second article, don't il a esté (ut aussi fait mention, sera confermé: assavoir que les insignire, antea propensio quibus sacrum dixi) quae nostra cum temeritate suum est numen ad vanitatem coniuncta, simulac Iuifs n'ont pas esté seulement enseignez quelle nominatur Deus, mens nostra sibi cavere nequit quin estoit la vraye façon de servir à Dieu: mais aussi en ad inane aliquod commentum delabatur. Huic igitur se voyant defaillir en l'observation de ce qui leur malo remedium dum afferre vult Deus, ipse suam estoit divinitatem nos pensans à quel Iuge ils avoient affaire: et ainsi ont quibusdam veluti cancellis circunscribit, ne huc aut esté comme trainez par force au Mediateur. Or cy illuc evagemur, et temere nobis fingamus novum dessus en exposant la somme de ce qui est requis aliquem idolum pour vrayement cognoistre Dieu, nous avons monstré eum que nous ne le pouvons concevoir en sa grandeur, erigamus. certis Deum, Hac si titulis ornat, derelicto ratione atque Deo Prophetae, ita vivo, quoties commandé, ont esté abattus de frayeur, proprie designare volunt, illum vestiunt et quasi que sa maiesté ne nous saisisse pour nous rendre includunt iis notis sub quibus se populo Israelitico obligez manifestaverat. Neque enim, quum Deus Abrahae, vel nous-mesmes, nous avons dit que le principal poinct Deus templo estoit, qu'estans vuides de toute fantasie de nostre Hierosolymitano collocatur inter Cherubim , istae et propre vertu, estans despouillez de toute fiance de similes loquendi formulae ipsum uni loco alligant, aut nostre populo: ut consideration de nostre povreté, nous apprenions cogitationes piorum in illo Deo sistant, qui suo parfaite humilité, pour nous abaisser et demettre de foedere, toute gloire. L'un et l'autre nous est monstré en la Israelis sed vocatur in quod hoc , quum duntaxat cum Israele in sunt positae pepigit, sese ita à le servir. iustice : En au la cognoissance contraire abbatus de de la repraesentavit ut ab eiusmodi idea deflectere nullo Loy modo liceat. Fixum tamen illud maneat, redemptionis premierement la puissance fieri mentionem, quo alacrius Iudaei se Deo addicant enseigne qui sibi iure eos vendicat. Nos autem (ne ad nos demonstrant pertinere reverence. Puis apres, ayant ordonné la reigle de nihil Aegyptiacam id putemus) Israelis reputare servitutem convenit, typum esse de iustice, Dieu: de où le porter en nous Seigneur s'estant de commander, nous reverence quoy gist redargue attribué et tant à est de sa divinité, située nostre icelle foiblesse spiritualis captivitatis in qua omnes vincti detinemur, comme d'iniustice: d'autant qu'à la reigle d'icelle donec nostre brachii libertatis sui nos virtute liberatos nature, selon qu'elle est corrompue et perverse, est entierement contraire et repugnante: et Quemadmodum ergo, quum dissipatos olim Israelitas qu'à la perfection d'icelle nostre faculté, selon qu'elle ad cultum nominis sui recolligere vellet, eos ab est debile et inutile à bien faire, ne peut respondre. intolerabili, qua premebantur, Pharaonis dominatione Or tout ce qu'il nous faut apprendre des deux tables, eripuit: ita quibus hodie se in Deum esse profitetur, nous est aucunement enseigné par la loy interieure, eos omnes iam ab exitiali Diaboli potestate asserit, laquelle nous avons cy dessus dit estre escrite et quae illa corporali adumbrata fuit. Quamobrem nemo quasi imprimée au coeur d'un chacun. Oar nostre est ad conscience ne nous laisse point dormir un somme auscultandam Legem, quam a summo Rege profectam perpetuel sans aucun sentiment, qu'elle ne nous audit: a quo ut suam originem ducunt omnia, ita rende tesmoignage au dedans, et admoneste de ce aequum ipsum que nous devons à Dieu: qu'elle ne nous monstre la destinent ac dirigant. Nemo, inquam, est qui non rapi difference du bien et du mal: ainsi, qu'elle ne nous debeat accuse est ad animus ut inflammari finem amplexandum suum vindex regnum traducit. cuius caelestis in non vicissim Legislatorem, debeat in ad cuius quand nous ne faisons nostre devoir observanda mandata peculiariter se delectum esse Toutesfois docetur: a cuius benignitate, cum bonorum omnium obscureté d'ignorance, qu'à grand' peine peut-il par affluentiam, tum immortalis vitae gloriam expectat: ceste loy naturelle un bien petit gouster quel service cuius mirabili virtute ac misericordia e faucibus est plaisant à Dieu: pour le moins al est bien loin mortis se liberatum novit. de la droite cognoissance d'iceluy. Davantage, il est l'homme est tellement embrouillé en tant enflé de fierté et ambition, tant aveuglé de l'amour de soy-mesme, qu'il ne peut encore se regarder, et quasi descendre en soy, pour apprendre de s'abaisser et confesser sa misere. Pourtant selon qu'il estoit necessaire à la grosseur de nostre esprit et à nostre arrogance, le Seigneur nous a baillé sa Loy escrite, pour nous rendre plus certain tesmoignage de ce qui estoit trop obscur en la loy naturelle: et en chassant la nonchalance, toucher plus 2.8.16. vivement nostre esprit et memoire. Fundata et stabilita Legis suae authoritate, praeceptum primum edit, Ne habeamus deos alienos coram facie sua. Finis praecepti est quod Dominus in populo suo solus vult eminere, et iure suo potiri in solidum. Id ut fiat, impietatem ac superstitionem quamlibet, qua divinitatis suae gloria vel minuitur vel obscuratur, a eadem Maintenant il est aisé d'entendre que c'est qu'il ratione, vero pietatis studio coli se a nobis atque faut apprendre de la Loy: c'est assavoir que Dieu, adorari praecipit. Et verborum simplicitas id fere comme il "est nostre createur, ainsi à bon droit tient sonat; siquidem habere Deum non possumus quin envers nous le lieu de Seigneur et Pere : et qu'à simul complectamur quae sunt ei propria. Quod ergo ceste vetat habere alienos deos, eo significat ne quod sibi reverence, amour et crainte. Par ainsi, que nous ne proprium est, alio transferamus. Etsi autem quae sommes pas libres pour suyvre la cupidité de nostre Deo debemus innumera sunt, ad quatuor tamen capita esprit, par tout où elle nous incitera: mais que du non tout dependons de nostre Dieu, et devons nous inepte nobis abesse referentur. iubet; atque 2.8.2. Adorationem, cui accedit cause tanquam appendix, spirituale conscientiae obsequium: arrester Fiduciam, Davantage, Invocationem, Gratiarum actionem. nous seulement que luy en iustice devons cela rendre qu'il et gloire, luy droiture plaira. luy sont Adorationem voco venerationem ac cultum quem illi plaisantes: au contraire, iniquité abominable. Parquoy reddit magnitudini si nous ne voulons d'une perverse ingratitude nous submisit. Quare non immerito eius partem facio, destourner de nostre Createur, il nous faut toute quod subiicimus. nostre vie aimer iustice, et appliquer nostre estude à recognitione, icelle. Car si lors tant seulement nous luy rendons acquiescendi in eo securitas: quum in eo sapientiam, la reverence qu'il faut, quand nous preferons sa iustitiam, volonté à la nostre: il s'ensuit qu'on ne luy peut quilibet nostras Fiducia nostrum, ubi conscientias est, ex se eius virtutum potentiam, veritatem, eius legi eius bonitatem omnem reponentes, sola eius communicatione nos beatos porter existimamus. Invocatio, sit mentis nostrae, quoties iustice, urget ulla necessitas, in eius fidem atque opem l'homme receptus, tanquam ad unicum praesidium. Gratiarum puissance, et comme un povre detteur, n'est pas actionum, est gratitudo, qua laus bonorum omnium suffisant de payer. Car il n'est pas convenable de illi tribuitur. Horum ut nihil patitur Dominus alio mesurer la gloire de Dieu selon nostre faculté, veu derivari, ita omnia sibi in solidum exhiberi mandat. que Neque enim satis fuerit ab alieno abstinere deo, nisi semblable à soymesme: amy de iustice, ennemy in hoc ipso te contineas; quod nefarii quidam d'iniquité : et quelque chose qu'il nous demande, veu contemptores solent, quibus summum compendium qu'il ne peut rien demander que iustement, nous est religiones omnes ludibrio habere. Atqui praecedat sommes paç naturelle obligation tenuz d'obeir. Ce oportet vera religio, qua in Deum viventem animi que nous ne le pouvons faire, c'est de nostre vice. referantur: cuius cognitione imbuti, ad suspiciendam, Car si nous sommes detenus comme liez de nostre autre honneur saincteté de quels et legitime, pureté. s'excuser, que nous qu'en Et entant soyons, n'est qu'il il n'a est observant loisible à point la tousiours timendam, colendam amplexandam opem bonorum ubique laudisque ipsius eius ad cupidité, en laquelle regne peché, pour n'estre libres ad à obeir à nostre Pere, il ne nous faut pour nostre recognoscendam defense alleguer ceste necessité, de laquelle le mal communicationem, requirendam, confessione maiestatem, ad celebrandam operum est au dedans de nous, et nous est à imputer. magnificentiam, in omnibus vitae actionibus, tanquam ad unicum scopum, aspirent; um caveatur prava superstitio, qua animi a vero Deo deflexi, huc atque 2.8.3. illuc, ceu in varios diducuntur deos. Proinde si uno Quand nous aurons profité par la doctrine de la Deo simus contenti, memoria repetamus quod ante Loy iusques là, alors icelle mesme nous conduisant dictum est, procul abigendos esse fictitios omnes il faut descendre en nous: dont nous rapporterons deos, nec lacerandum esse cultum quem unus ille deux sibi vendicat. Quia ne tantillum quidem ex eius gloria iustice de la Loy avec nostre vie, qu'il y a beaucoup delibare fas est, quin apud ipsum quaecunque ei à dire que ne satisfacions à la volonté de Dieu: et propria sequitur, pourtant que nous sommes indignes de retenir nostre Coram facie mea, indignitatem auget: quod Deus ad lieu et ordre entre ses creatures, tant s'en faut que zelotypiam meritions sunt resideant. Particula provocatur substituimus in eius quoties figmenta nostra d'estre reputez en ses comparageant enfans. Puis la en considerant noz forces, que non seulement ne les impudica mulier, producto palam ante oculos mariti reputions suffisantes à l'accomplissement de la Loy, adultero, eius animum magis ureret. Quum ergo mais du tout nulles. De là necessairement s'ensuit praesenti sua virtute et gratia testatum faceret Deus une deffiance de nostre propre vertu: puis une se populum quem elegerat respicere, quo magis a angoisse et tremblement d'esprit. Car la conscience scelere defectionis deterreat, non posse novos deos ne peut soustenir le faix de peché, qu'incontinent le ascisci spectator iugement de Dieu ne vienne en avant: et le iugement sacrilegii. Huic enim audaciae plurimum impietatis de Dieu ne se peut sentir, qu'il n'apporte une accrescit, horreur quod quin in quemadmodum Premierement, si admonet, locum: quae choses. testis suis sit transfugiis ac Dei oculos de mort. Semblablement, la conscience ludificari se posse iudicat. Ex adverso reclamat estant conveincue par experience de sa foiblesse ne Dominus, peut qu'elle ne tombe en desespoir de ses forces. quicquid struimus, quicquid molimur, quicquid fabricamus, in conspectum suum venire. L'une Pura humilité. sit ergo conscientia vel ab apostasiae cogitationibus, si approbare Domino Siquidem religionem nostram Ainsi affection advient en engendre la fin, deiection que et l'homme estonné du sentiment de la mort eternelle, laquelle il se voit prochaine pour les merites de son iniustice, externa se convertit à la seule misericorde de Dieu, comme modo confessione requirit, sed in oculis suis, qui à un port unique de salut: et que sentant qu'il n'est abditissimas cordium latebras intuentur. pas en sa puissance de payer ce qu'il doit à la Loy, divinitatis suae gloriam integram l'autre et incorruptam libet. occultissimis et non desesperant de soy, il respire pour attendre et demander aide ailleurs. 2.8.4. Mais le Seigneur non content d'avoir monstré en quelle reverence nous devons avoir sa iustice, afin aussi d'adonner noz coeurs à l'amour d'icelle, et à une haine d'iniquité, il adioint des promesses et menaces. Oar entendement pource voit si que l'oeil trouble, de qu'il ne nostre se peut esmouvoir de la seule beauté et honnesteté de vertu, ce pere plein de clemence, selon sa benignité, nous a voulu attirer à l'aimer et desirer par la douceur du loyer qu'il nous propose. Il nous denonce donc qu'il veut remunerer la vertu, et que celuy qui obeira à ses 2.8.17. commandemens, ne travaillera en vain. Au contraire, il fait assavoir qu'iniustice non seulement PRAECEPTUM SECUNDUM. Non facies tibi luy est execrable, mais aussi qu'elle ne pourra sculptile, neque similitudinem ullam eorum quae in eschapper caelo sunt sursum, vel in terra deorsum, vel in aquis determiné de venger le contemnement de sa maiesté. quae sub terra sunt. Non adorabis, neque coles. Et pour en toutes sortes nous inciter, il promet tant Quemadmodum proximo mandato Deum se unum esse les benedictions de la vie presente, que l'eternelle pronuntiavit, praeter quem nulli alii dii cogitandi aut beatitude à ceux qui garderont ses commandemens: habendi sint: ita qualis sit, et quo cultus genere et honorandus, apertius etiamnum edicit: nequid sibi transgresseurs carnale affingere audeamus. Finis ergo praecepti est, tourment de la mort eternelle. Car ceste promesse, quod superstitiosis ritibus legitimum sui cultum non assavoir, Qui fera ces choses, vivra en icelles : et vult profanari. Quare in summa, nos a carnalibus aussi la menace correspondante: L'ame qui aura observatiunculis, quas stolida mens nostra, ubi Deum peché mourra de mort (Levit. 18, 5: Ezech. 18, 4. pro sua crassitie concepit, comminisci solet, in totum 20): sans aucune doute appartient à la mort ou revocat et abstrahit: ac proinde ad legitimum sui immortalité future, qui iamais ne finir a. Combien cultum, hoc est spiritualem et a se institutum, que par tout où il est fait mention de la benevolence format. transgressione ou ire du Seigneur: sous la premiere est contenue crassissimum vitium notat: idololatriam externam. Ac eternité de vie: sous la seconde, perdition eternelle. duae quidem sunt mandati partes; prior licentiam Or nostram coercet, ne Deum, qui incomprehensibilis benedictions et maledictions presentes (Lev. 26, 4; est, sub sensus nostros subiicere, aut ulla specie Deut. 28, 1). Es peines qu'il denonce, il apparoit repraesentare audeamus. Secunda vetat ne imagines combien il est d'une grande pureté, veu qu'il ne peut ullas adoremus, religionis causa. Porro formas omnes souffrir iniquité. D'autrepart, aux promesses il est breviter et demonstré combien il aime iustice, veu qu'il ne la superstitiosis gentibus figurari. Per ea quae in caelo veut point laisser sans remuneration. Pareillement y sunt, solem, lunam, aliasque stellas et fortasse aves est demonstré une merveilleuse benignité. Car veu intelligit; quemadmodum quarto que nous et tout ce qui est nostre sommes obligez à exprimens suam astra sa maiesté, à bon droit tout ce qu'il requiert de quosdam nous, il le demande comme ce qui luy est deu. Or le nominat Quod autem enumerat, . Quod est quibus mentem, non in hac solebat a profanis Deuteronomii tam aves annotassem, quam nisi d'autre en la qu'elle ne costé de Loy ne soit menace calamitez est punie, recité pource pas moins corporelles, un grand qu'il que rolle a les du de viderem ad Angelos imperite referre. Itaque reliqua payement membra, quia per se nota sunt, praetermitto; ac iam remuneration aucune. Parquoy il quitte de son droit, d'une telle dette n'est pas digne de lib. 1. Satis aperte docuimus, quascunque excogitat quand il nous propose quelque loyer pour nostre homo visibiles Dei formas, pugnare ex diametro cum obeissance, laquelle nous ne luy rendons pas de eius natura, ideoque, simulac in medium prodeunt nostre bon gré, comme une chose qui ne luy seroit idola, corrumpi veram religionem et adulterari. point deue. Or que c'est que nous peuvent profiter les promesses d'elles-mesmes il a esté desia dit en partie et en partie il apparoistra encore mieux en son lieu. Il suffit pour le present que nous entendions et reputions, qu'aux promesses de la Loy 2.8.18. il y a une singuliere recommandation de iustice: afin Quae additur sanctio non parum ad excutiendam qu'on voye plus certainement combien l'observation socordiam valere debet. Minatur Se Iehovam esse, d'icelle plaist à Dieu. D'autrepart, que les peines Deum nostrum, Deum , aemulatorem, qui visitet sont mises en plus grande execration d'iniustice: afin iniquitatem patrum in filios, in tertiam et quartam que le pecheur ne s'enyvre en la douceur de son generationem, in iis qui oderunt nomen suum: faciat peché, iusqu'à oublier que le iugement du legislateur autem misericordiam in millia iis qui diligunt se, ac luy est appareillé. praecepta sua servant. Hoc vero perinde est acsi diceret se solum esse in quo haerere debeamus. Eo ut nos inducat, potentiam suam praedicat, quae se 2.8.5. impune contemni vel elevari non patiatur. Ponitur hic Or ce que le Seigneur, voulant donner la reigle quidem nomen EL, quod Deum significat: sed quia a de parfaite iustice, a reduit toutes les parties d'icelle fortitudine ducitur, quo sensum melius exprimerem, à sa volonté, en cela il est demonstré qu'il n'a rien hoc plus agreable qu'obeissance. Ce qu'il faut d'autant quoque inserere. reddere Deinde consortem ferre non dubitavi, aemulatorem nequeat. se Tertio, vel contextui vocat, qui vindicem se plus diligemment noter, pource que la hardiesse et intemperence de l'entendement humain est trop futurum asserit suae maiestatis ac gloriae, siqui eam enclinée à inventer nouveaux honneurs et services ad creaturas aut sculptilia transferant: neque id brevi pour luy rendre, afin d'acquerir sa grace. Car ceste aut simplici vindicta, sed quae in filios, nepotes et affectation folle de religion desreiglée, pource qu'elle pronepotes paternae est naturellement enracinée en nostre esprit, s'est impietatis imitatores erunt. Quemadmodum perpetuam tousiours monstrée, et se monstre encore de present quoque in longam posteritatem iis misericordiam ac en tout le genre humain: c'est que les hommes benignitatem suam exhibet qui se diligunt, ac Legem appetent suam custodiunt. Personam mariti erga nos induere, d'acquerir iustice sans la parolle de Diéu. Dont il usitatissimum est Deo; siquidem coniunctio qua nos advient sibi devincit dum in Ecclesiae sinum recipit, sacri communement on estime, les commandemens de la cuiusdam coniugii instar habet, quod mutua fide stare Loy oportet. Ipse ut omnibus fidelis ac veracis mariti multitude infinie de preceptes humains occupent le officiis defungitur, ita vicissim a nobis stipulatur premier rang et la plus grande place. Mais qu'est-ce amorem ne que Moyse a plus voulu refrener que ceste cupidité, animas nostras Satanae, libidini, foedisque carnis quand apres la publication de la Loy il parle ainsi au cupiditatibus stuprandas prostituamus. Unde quum peuple? Noté et escoute ce que ie te commande, à Iudaeorum apostasiam corripit, eos proiecta pudicitia ce que tu prosperes toy et tes enfans apres toy, ac se protendat, castitatem qui scilicet coniugalem: hoc est, tousiours qu'entre tiennent le de les plus forger quelque bonnes bas lieu: maniere oeuvres, cependant que une adulteriis inquinatos conqueritur. Ergo ut maritus, quand tu auras fait ce qui est bon et plaisant devant quo sanctior est ac castior, eo gravius accenditur si ton Dieu. Fay seulement ce que ie te commande, uxoris ita sans y adiouster ne diminuer (Deut. 12, 28). Et desponsavit, auparavant, apres avoir protesté que ceste estoit la animum Dominus, qui ardentissimam quoties, ad nos sibi veritate suam sancti libidinibus inclinare in zelotypiam neglecta scelestis rivalem sui videt: esse testatur, sagesse et intelligence du peuple d'Israel, devant coniugii puritate, toutes les nations de la terre, d'avoir receu du conspurcamur, tum vero Seigneur les iugemens, iustices et ceremonies: il praesertim, dum numinis sui cultum, quem maxime leur dit quant et quant, Garde toy et ton ame illibatum esse decuerat, alio derivamus, vel inficimus songneusement: n'oublie point les parolles que tes aliqua superstitione. Quandoquidem hoc modo non yeux ont veu, et que iamais elles ne tombent de ton tantum violamus datam in coniugio fidem, sed ipsum coeur nuptialem thorum inductis adulteris, polluimus. prevoyoit que les Israelites ne se tiendroyent point (Deut. 4, 9). Certes pource que Dieu apres avoir receu la Loy, qu'ils ne desirassent d'inventer nouvelles manieres de le servir, sinon qu'il leur tint la bride roide, il prononce qu'en sa parolle est contenue toute perfection de iustice: ce qui les devoit tresbien retenu. Et neantmoins ils n'ont point desisté de ceste audace qui leur avoit esté tant defendue. Et nous, quoy? certes nous 2.8.19. sommes bridez de ceste mesme parolle. Car il n'y a In comminatione videndum est quid sibi velit, doute que cela n'ait tousiours lieu, que le Seigneur a quum se visitaturum edicit iniquitatem patrum in voulu attribuer à sa Loy une parfaite doctrine de filios, ad tertiam et quartam generationem. Nam iustice. Et toutesfois praeterquam aequitate travaillons à merveilles à controuver et forger des insonte bonnes oeuvres les unes sur les autres. Le meilleur alienum quod est expetere, a divinae poenam Deus alieni ipse iustitiae delicti qui soit pour corriger ce vice, est d'avoir ceste commissurum affirmat, ut filius portet iniquitatem cogitation plantée en nostre coeur, que la Loy nous patris . Atqui sententia tamen haec non semel a esté baillée du Seigneur, pour nous enseigner repetitur, de poenis avitorum scelerum in futuras parfaite iustice: et qu'en icelle n'est point enseignée generationes prorogandis; sic enim saepius alloquitur autre iustice, sinon de nous reigler et conformer à la eum Moses, Iehovah, Iehovah, qui reddis iniquitatem volonté divine: et ainsi que c'est pour neant que patrum filiis in tertiam et quartam generationem . nous Ieremias in acquerir la grace de Dieu, duquel le droit service millibus, qui reddis iniquitatem patrum in sinum consiste seulement en obeissance: et que plustost au filiorum post eos . Nonnulli, dum in solvendo hoc contraire, l'estude des bonnes oeuvres qui sort hors nodo aegre desudant, de poenis duntaxat temporariis la Loy de Dieu, est une pollution intollerable de la putant pro divine et vraye iustice. Et sainct Augustin dit bien parentum delictis, non est absurdum: quando saepe vray, quand il appelle l'obeissance qu'on rend à Dieu, in salutem infliguntur. Quod verum quidem est; nam Mere et gardienne de toutes vertus: quelque fois Ezechiae aussi, La source et racine de tout bien. intelligendum: denuntiabat Qui quas facis si Iesaias, hoc se d'icelle, nous non similiter, quoque ab non contens misericordiam filii filios sustinent eius regno spoliandos, et in exilium deportandos, ob peccatum imaginons nouvelles formes d'oeuvres pour ab eo perpetratum . Domus Pharaonis et Abimelech ob laesum Abrahamum afflictantur , etc.; sed quum id ad quaestionis huius solutionem affertur, effugium est magis quam vera interpretatio. Graviorem enim ultionem edicit hic et similibus locis quam ut intra vitae praesentis terminos limitetur. Sic igitur 2.8.6. accipiendum est quod iusta Domini maledictio non Mais quand la Loy du Seigneur nous aura esté modo in caput impii, sed in totam quoque familiam expliquée, alors ce que i'ay cy dessus enseigné de incumbat. Ubi incubuit, quid expectari potest, nisi ut l'office d'icelle, sera confermé. Or avant qu'entrer à pater, Spiritu Dei destitutus, flagitiosissime vivat? traiter particulierement un chacun article, il est bon filius Domino de premierement cognoistre ce qui appartient à la Nepos cognoissance universelle d'icelle. Pour le premier, detestabilium que cela soit arresté, que la vie de l'homme doit ob patris derelictus, demum nequitiam eandem et exitii pronepos, similiter sequatur hominum a viam? execrabile semen, praecipites post eos ruant? estre reiglee par la Loy, non seulement à une honnesteté interieure exterieure, et mais spirituelle. aussi Laquelle à la chose iustice combien qu'elle ne se puisse nier, neantmoins est considerée de bien peu. Cela se fait, pource qu'on ne regarde point le Legislateur, de la nature duquel celle de la Loy doit estre estimée. Si quelque Roy defendoit par edict, de paillarder, de meurtrir et de desrober: ie confesse que celuy qui auroit seulement conceu en son 2.8.20. coeur quelque cupidité de paillarder, ou desrober, ou meurtrir, sans venir iusques à l'oeuvre, Primum inspiciamus divinam et sans s'efforcer d'y venir, ne sera point tenu de la iustitiam dedeceat. Si universa hominum natura est peine laquelle sera constituée. Car pource que la damnabilis: suae providence du legislateur mortel ne s'estend que communicatione non dignatur, iis paratum scimus iusques à l'honnesteté externe, ses ordonnances ne esse interitum; nihilominus propria iniquitate, non sont point violées, sinon que le mal vienne en iniquo relinquitur effect. Mais Dieu, devant l'oeil duquel rien n'est expostulatio, cur non aliorum exemplo Dei gratia in caché, et lequel ne s'arreste point tant à l'apparence salutem et exterieure de bien, qu'à la pureté de coeur, en flagitiosis irrogatur ob scelera punitio, ut Dei gratia defendant paillardise, homicide et larrecin, defend in multas generationes domus eorum priventur: quis toute concupiscence charnelle, haine, convoitise du ob iustissimam hanc vindictam Deo criminationem bien intendat? poenam semblable. Oar entant qu'il est Legislateur spirituel, peccati paterni in filium non transituram . Observa il ne parle pas moins à l'ame qu'au corps. Or ire et quid illic agatur. Israelitae, quum diu et assidue haine est meurtre, quant à l'ame: convoitise, est multis calamitatibus vexarentur, proverbium iactare larrecin: amour desordonné, est paillardise. Mais coeperant, patres suos comedisse uvam acerbam, quelcun pourra dire qu'aussi bien les unde regardent le conseil et la volonté des hommes, et quos Dei odio dentes talis Dominus intereunt; adiuventur. At an Quum Dominus filiorum gratiae nec ergo contra vindicta ulla haec impiis pronuntiat, obstupescerent: quo d'autruy, tromperie, et tout ce qui est loix humaines significabant, admissa fuisse a parentibus peccata, non pas les evenemens fortuits. Ie le confesse. Mais quorum poenas ipsi, iusti alioqui et immerentes, cela s'entend des volontez lesquelles viennent en penderent: quam avant. Car elles considerent à quelle intention une moderata severitate. Iis denuntiat Propheta, quia ob chacune oeuvre a esté faite: mais elles ne sondent propria iustitiae point les cogitations secretes. Pourtant celuy qui se convenire ut filius iustus ob scelesti patris nequitiam sera abstenu de transgresser exterieurement, aura supplicium luat; quod neque in praesenti sanctione satisfait aux loix politiques: au contraire, pource que habetur. Nam si visitatio, de qua nunc sermo est, la Loy de Dieu est donnée à noz ames, si nous la adimpletur quum ab impiorum familia gratiam, lumen voulons bien observer, il faut que noz ames soyent suae principalement implacabili flagitia veritatis, magis plectantur: reliqua Dei iracundia neque salutis Dei adiumenta aufert reprimées. Or la pluspart des Dominus, eo ipso quod excaecati et derelicti ab ipso hommes, mesme quand ils veulent dissimuler d'estre filii parentum vestigiis insistunt, maledictiones ob contempteurs d'icelle, conforment aucunement leurs paterna scelera sustinent. Quod vero et temporariis yeux, leurs pieds et leurs mains, et les autres miseriis subiiciuntur, et aeterno demum exitio, ita parties iusto Dei iudicio, non ob aliena peccata, sed ob commande: cependant leur coeur demeure tout aliené iniquitatem propriam puniuntur. de l'obeissance d'icelle. Ainsi, ils se pensent bien de leurs corps, à observer ce qu'elle acquiter, s'ils ont caché devant les hommes ce qui apparoit devant Dieu. Ils oyent, Tu ne meurtriras point, Tu ne paillarderas point, Tu ne desroberas point. Pourtant ils ne desgainent point leur espée pour meurtrir, ils ne se meslent point avec les paillardes, ils ne iettent point la main sur les biens d'autruy. Tout cela est bon. Mais leur coeur est plein de meurtre, et bruslé de concupiscence charnelle: ils ne peuvent regarder le bien de leur 2.8.21. prochain que de travers, le devorant par convoitise. Altera ex parte offertur promissio de propaganda En cela ce qui estoit le principal de la Loy leur in mille generationes Dei misericordia: quae etiam defaut. Dont vient, ie vous prie, une telle stupidité, frequenter sinon que laissans derriere le legislateur, ils plient Ecclesiae in Scripturis foedere occurrit, inseritur, Ero et Deus in solenni tuus, et et conforment la iustice à, leur entendement? A seminis tui post te . Quod respiciens Solomon scribit l'encontre de ceste opinion sainct Paul crie fort et filios iustorum post mortem eorum beatos fore : non ferme, disant que la Loy est spirituelle (Rom. 7, tantum sanctae educationis ratione (quae et ipsa 14). En quoy il signifie que non seulement elle certe momentum non minimum habet) sed ob istam requiert obeissance de l'ame, de l'entendement et in foedere promissam benedictionem, quod Dei gratia volonté, mais une pureté Angelique, laquelle estant in familiis piorum aeterna resideat. Eximia hinc purgée de toute macule charnelle, ne sente autre fidelibus consolatio, ingens impiis terror; nam si post chose qu'esprit. mortem quoque memoria tum iustitiae tum iniquitatis tantum apud Deum valet, ut maledictio huius et illius benedictio in posteritatem redundet, multo magis in ipsis authorum capitibus residebit. Caeterum nihil 2.8.7. En disant que le sens de la Loy est tel, nous Rapportons point une nouvelle exposition de obstat quod impiorum soboles interdum ad bonam nous-mesmes: mais nous suyvons Christ, qui en est frugem se recipit, fidelium soboles degenerat: quia tresbon expositeur. Car pource que les Pharisiens non perpetuam hic regulam figere voluit legislator, avoyent semé entre le peuple une opinion perverse, quae suae electioni derogaret. Nam ad consolationem assavoir que celuy qui ne commettroit rien par iusti ac terrorem peccatoris sufficit non esse vanam oeuvre externe contre la Loy, estoit bon observateur ipsam d'icelle: aut inefficacem semper locum habeat. paucis sceleratis sanctionem, tametsi non Quemadmodum enim quae infliguntur temporales poenae, il redargue cest erreur, assavoir qu'un regard impudique d'une femme, est paillardise: et que tous ceux qui haissent leur frere, sont testimonia sunt divinae adversus peccata irae, et homicides (Matth. 5, 21. 22. 28. 44). Car il fait futuri olim in omnes peccatores iudicii, tametsi multi coulpables de iugement tous ceux qui auront conceu impune usque ad vitae finem evadant: ita quum seulement quelque ire en leur coeur: coulpables exemplum unum edit Dominus istius benedictionis, ut devant le Consistoire, tous ceux qui en murmurant filium in patris gratiam misericordia et benignitate monstrent quelque offense de courage: et coulpables sua prosequatur, documentum praebet constantis et de gehenne de feu, tous ceux qui par iniure auront perpetuae apertement in suos cultores gratiae: quum patris declairé leur malveillance. Ceux qui iniquitatem semel in filio persequitur, docet quale n'entendoyent point cela, ont imaginé que Christ reprobos omnes iudicium ob scelera propria maneat; estoit un second Moyse, qui avoit apporté la Loy quam certitudinem potissimum hic spectavit. Obiter Evangelique, pour suppleer le defaut de la Loy etiam nobis Mosaique. Dont est procedée ceste sentence comme extendit vulgaire, Que la perfection de la Loy Evangelique est assignarit beaucoup plus grande qu'elle n'estoit en l'ancienne misericordiae commendat, quum quam quatuor in suae mille duntaxat amplitudinem generationes generationes vindictae. Loy: qui est un erreur trespervers. Car quand nous reduirons cy apres en somme les preceptes de Moyse, il apparoistra par ses parolles mesmes combien on fait grande iniure à la Loy de Dieu, en disant cela. Davantage, de ceste opinion ils s'ensuivroit que la saincteté des Peres anciens ne differoit gueres d'une hypocrisie. Finalement, ce seroit pour nous destourner de la reigle unique et perpetuelle de iustice, que Dieu a lors baillée. Or l'erreur est facile à refuter, pource que telle maniere de gens ont pensé que Christ adioustast à. la Loy, ou tant seulement qu'il la restituoit en son entier, assavoir en la purgeant de mensonges, et du levain des Pharisiens, dont elle avoit esté obscurcie et 2.8.22. souillée. PRAECEPTUM TERTIUM. Non usurpabis nomen Iehovae Dei tui in vanum. Finis praecepti est, Quod nominis sui sacrosanctam. maiestatem Summa igitur vult erit, nobis esse ne ipsam contemptim et irreverenter habendo profanemus. Cui 2.8.8. Il nous faut secondement observer, que les preceptes de Dieu contiennent quelque chose plus interdicto cohaeret ex ordine praeceptum, ut eam que nous n'y voyons exprimé par parolles. Ce qu'il religiosa veneratione prosequi nobis studio et curae faut neantmoins tellement moderer, que nous ne leur sit. Itaque sic animis et linguis comparatos esse nos donnions point tel sens que bon nous semblera, les decet, ut nihil de ipso Deo eiusque mysteriis aut tournant çà et là, à nostre plaisir. Car il y en a cogitemus aut loquamur nisi reverenter et multa cum d'aucuns, qui par telle licence font que l'authorité de sobrietate: ut in aestimandis eius operibus nihil nisi la erga ipsum honorificum sapiamus. Haec, inquam, tria incertaine, ou bien qu'on desespere d'en avoir saine observare non oscitanter convenit, Ut quicquid mens intelligence. Il faut donc, s'il est possible, trouver de ipso concipit, quicquid lingua profatur, ipsius quelque voye laquelle nous conduise seurement et excellentiam eius sans doute à la volonté de Dieu: c'est à dire, il faut sublimitati respondeat: denique ad extollendam eius regarder combien l'exposition se doit estendre outre magnificentiam et les parolles: tellement qu'il apparoisse que ce ne praepostereque soit point une addition adioustee à la Loy de Dieu, abutamur vel ad ambitionem, vel ad avaritiam, vel ad des gloses humaines, mais que ce soit le pur sens ludicra nostra: sed prout impressam gerunt nominis naturel du Legislateur, fidelement declairé. Certes en eius dignitatem, suum inter nos honorem ac pretium tous les preceptes il est si notoire qu'une partie est semper adorandis resipiat, aptum mysteriis habeant. obloquamur aut et sacrae sit. Sancto ne temere Postremo, nominis eius eius detrectemus, verbo Loy est vilipendée, comme si elle estoit operibus ne mise quemadmodum illi restreindre l'intelligence selon les parolles, seroit pour le tout, que celuy qui en voudroit contumeliose solent obstrepere miseri homines: sed digne quicquid ab ipso memoramus factum, cum sapientiae, l'exposition de la Loy, la plus sobre qu'on la puisse iustitiae, bonitatis elogiis praedicemus. Id est nomen faire, passe outre les parolles, mais il est obscur Dei sanctificare; ubi secus fit, vano pravoque abusu iusques où, sinon qu'on definisse quelque mesure. Or polluitur: quia rapitur extra legitimum usum, cui soli ie pense que ceste-cy sera tresbonne, si on adresse consecratum erat: atque ut nihil aliud, sua tamen sa pensée à la raison pour laquelle le precepte a dignitate redditur. esté donné: assavoir qu'en un chacun precepte on Quod si in hac temeraria usurpandi importune divini considere à quelle fin il nous a esté donné de Dieu. nominis facilitate tantum est mali: multo plus in eo, Exemple: Tout precepte est pour commander, ou si ipsum pour defendre. Nous aurons la vraye intelligence de devotionibus, l'un et de l'autre, en regardant la raison ou la fin où incantationibus il tend. Comme la fin du cinquieme precepte est, in exutum, nefarios necromantiae contemptibile usus conferatur, superstitionibus, illicitis exorcismis, servire faciunt. potissimum paulatim aliisque autem in mandato est donc notoire que qu'il faut rendre honneur à ceux ausquels Dieu l'a nominis abusus maxime est detestabilis: quo inde plaist à Dieu que nous honnorions ceux ausquels il a melius absterreamur ab omni, in universum eius donné quelque preeminence: et que contemnement et profanatione. Hic autem de cultu Dei praecipi et contumace reverentia nominis eius, non autem de aequitate quae abomination. La raison du premier precepte est que inter homines colenda est, inde patet quod deinde in Dieu seul soit honnoré: la somme donc sera, que la secunda vraye et perversus Il voulu attribuer: ceste sera donc la somme, qu'il periurium quo qui moqué. divini tabula in diris impiis Iuramentum assumitur, ut d'estre falsum testimonium à pieté l'encontre est agreable d'iceux, à Dieu, luy est c'est en à dire damnabit, quo laeditur humana societas; supervacua l'honneur autem esset repetitio si hoc praeceptum tractaret de contraire, officio charitatis. Iam ipsa quoque distinctio hoc faut-il regarder en tous preceptes de quoy il est que nous qu'impieté rendons luy est à sa maiesté: abominable. au Ainsi postulat, quia non frustra Deus, ut dictum est, duas traité. Apres, il faut chercher la fin, iusques à ce Legi suae tabulas attribuit. Unde colligitur hoc ius que nous trouvions que c'est que le Legislateur veut suum sui testifier luy estre plaisant ou desplaisant: puis de ce homines qui est dit au precepte, il nous faut former un sibi sanctitatem, vendicare, non ac autem tueri docere nominis quid hominibus debeant. argument au contraire, en ceste maniere: Si cela plaist à Dieu, le contraire luy desplaist. Si cela luy desplaist, le contraire luy plaist. S'il commande cela, il defend le contraire. S'il defend cela, il commande le contraire. 2.8.23. Primo loco habendum est quid sit iuramentum. Est autem Dei attestatio ad veritatem sermonis nostri confirmandam. Quae enim manifesta in Deum probra continent execrationes, indignae sunt quae inter iuramenta censeantur. Eiusmodi attestationem, ubi rite divini Ce qui est maintenant obscur en le touchant ostenditur multis locis Scripturae; ut quum Iesaias brievement, sera plus familierement esclaircy par de Assyriis et Aegyptiis in foederis societatem cum l'experience, quand nous exposerons les preceptes. Israele vocandis vaticinatur, Loquentur, inquit, lingua Pourtant il suffira de l'avoir touché, sinon qu'il nous Chanaan, et in nomine Domini iurabunt ; hoc est, faut confermer le dernier que nous avons dit, qui iurando per nomen Domini, confessionem religionis autrement ne seroit point entendu, ou sembleroit edent. Item quum de propagando eius regno loquitur, advis desraisonnable. Ce que nous avons dit, que là, Quicunque benedicet sibi, in Deo fidelium benedicet: où le bien est commandé, le mal qui est contraire et est defendu, n'a ia mestier de probation: car il n'y a qui peragitur, iurabit in speciem terra, esse iurabit in cultus 2.8.9. Deo vero . Ieremias, Si eruditi, inquit, docuerint iurare populum personne in nomine meo, sicut docuerunt iurare per Baal, iugement commun recevra volontiers, que quand on aedificabuntur in medio domus meae . Et merito defend le mal on commande le bien qui est au nomen Domini in testimonium invocando, nostram in contraire. Car c'est une chose vulgaire, que quand on ipsum religionem dicimur testari. Sic enim ipsum, condamne les vices, on recommande les vertuz. Mais aeternam esse et immutabilem veritatem confitemur: nous demandons quelque chose davantage, que les quem appellamus idoneum veritatis non modo testem, tanquam sed etiam prae aliis hommes ceu eius cela. qui ne n'entendent Car par la le concede. Pareillement, communement vertu contraire en au le confessant vice, ils assertorem unicum, qui abscondita in lucem proferre entendent seulement s'abstenir de vice: mais nous queat: enim passons outre, assavoir en exposant que c'est faire testem le contraire du mal. Ce qui s'entendra mieux par refugimus: ac praesertim ubi asserendum est quod in exemple. Car en ce precepte, Tu ne tueras point: le conscientia latet. Qua ratione amare succenset iis sens commun des hommes ne considere autre chose, Dominus qui per alienos deos deierant: atque id sinon qu'il se faut abstenir de tout outrage et de iurisiurandi toute cupidité de nuire: mais ie dy qu'il y faut desunt deinde ut hominum cordium cognitorem. testimonia, genus, ad argumentum Ubi Deum manifestae defectionis interpretatur. Filii tui dereliquerunt me, entendre plus, assavoir que nous aidions à conserver et iurant in iis qui non sunt dii . Et sceleris huius la vie de nostre prochain, par tous moyens qu'il gravitatem, declarat, nous sera possible. Et afin qu'il ne semble que ie Disperdam eos iurant per nomen Domini, et iurant parle sans raison, ie veux approuver mon dire. Le per Melchon. Seigneur nous defend de blesser et outrager nostre poenarum comminatione prochain, pource qu'il veut que sa vie nous soit chere et precieuse: il requiert donc semblablement les offices de charité, par lesquels elle peut estre conservée. Ainsi, on peut appercevoir comment la fin du precepte nous enseigne ce qui nous y est commandé ou defendu de faire. 2.8.24. 2.8.10. Iam ubi intelligimus, sacramentis nostris Dominum Si on demande la raison pourquoy le Seigneur a inesse velle nominis sui cultum, eo maior adhibenda voulu seulement à demy signifier son vouloir, plus diligentia, vel que l'exprimer clairement, pour response à cela on contemptum et vilitatem contineant. Contumelia est peut alleguer plusieurs raisons: mais il y en a une non levis si per ipsum peieratur: unde et profanatio qui me contente par dessus toutes: c'est, pource que appellatur in Lege . Quid enim restat Domino, ubi la chair s'efforce tousiours de colorer, ou de cacher sua veritate fuerit spoliatus? iam Deus esse desinet. par vaines couvertures la turpitude de son pechó, Sed enim spoliatur certe, dum falsi suffragator et sinon qu'on la puisse toucher au doigt, il a voulu approbator constituitur. Quare Iosuah, dum Achan ad proposer pour exemple ce qui estoit le plus vilain et confessionem veri adigere vult, Fili mi, ait, da desordonné en chacun genre de peché: afin que gloriam Domino Israel : innuens scilicet, Dominum l'ouye mesme en eust horreur, pour nous faire gravissime inhonorari si per eum peieratur. Neque detester le peché de plus grand courage. Cela nous mirum: non enim stat per nos quin mendacium sacro trompe souvent en estimant les vices, que nous les eius nomini quodammodo inuratur. Quam loquutionem extenuons usitatam ad Seigneur donc nous retire de ceste tromperie, nous sacramentum dicendum quispiam vocaretur, constat accoustumant à reduire une chacune faute à un ex Evangelio genre, dont nous puissions mieux cognoistre en Iohannis Pharisaei. Ad hanc cautionem nos instituunt quelle abomination elle nous doit estre. Exemple: Il formulae Vivit ne nous semble point advis que ce soit un mal fort Dominus : Haec faciat mihi Dominus et haec addat : execrable que haine ou ire, quand on les nomme de Testis sit Deus in animam meam : quae insinuant leurs noms: mais quand le Seigneur les defend sous Deum advocare nos non posse orationis nostrae le nom d'homicide, nous voyons mieux en quelle testem quin periurii ultorem nobis imprecemur si abomination il les a, veu qu'il leur donne le nom fallimus. d'un si horrible crime. Par ainsi estans advertis par simili ne inter pro cultu Iudaeos obtestatione quae in qua vel contumeliam fuisse, utuntur Scripturis quoties in usurpantur, s'ils sont quelque peu couvers. Le le iugement de Dieu, nous apprenons de mieux reputer la grandeur des fautes, lesquelles auparavant nous sembloyent legeres. 2.8.25. Vile et vulgare redditur Dei nomen, quum veris quidem, sed supervacuis iuramentis adhibetur: siquidem accipitur hic quoque in vanum. Quare non satis fuerit a meminerimus, periurio abstinere, necessitatis causa et que veut dire la division de la Loy en deux Tables, institutum: ideoque extra licitum illius usum egredi desquelles il n'est point fait si souvent mention en qui rebus non necessariis accomodat. Porro non alia l'Escriture sans propos: comme tout homme de bon praetendi necessitas potest quam ubi vel religioni vel esprit peut iuger. Or la raison est si facile à charitati est serviendum. Qua in re nimis licentiose entendre, qu'il n'est ia mestier d'en faire nulle doute. hodie quod Car le Seigneur voulant enseigner toute iustice en sa assuetudine ipsa pro delicto imputari desiit: quod Loy, l'a tellement distinguée, qu'il a assigné la certe apud Dei tribunal non parvo aestimatur. Passim premiere enim promiscue temeratur Dei nomen in nugacibus redevables, pour honnorer &a maiesté: la seconde, à colloquiis: nec male fieri putatur, quia in tantae ce que nous devons à nostre prochain, selon charité. improbitatis possessionem longa et impunita audacia Certes le premier fondement de iustice est l'honneur ventum est. Manet tamen ratum Domini mandatum: de Dieu: lequel renversé, toutes les autres parties manet suum sont dissipées, comme les pieces d'un edifice ruiné. obtinebit, qua peculiaris quaedam vindicta in eos Car quelle iustice serace, de ne nuire point à nostre edicitur qui frustra nomen ipsius usurparint. Peccatur prochain par larrecins et rapines, si cependant par et alia in parte, quod in Dei locum sanctos eius sacrilege nous ravissons à la maiesté de Dieu sa servos gloire? Item, de ne point maculer nostre corps par delinquitur, firma impietate: in eoque sanctio: et iuramentis sic permissum intolerabilius effectum olim substituimus, nous luy sommes blasphemes? Item, de ne point meurtrir les hommes, mandato praecepit Dominus iurare per nomen suum: si nous taschons d'esteindre la memoire de Dieu? Ce speciali interdicto prohibuit ne per alienos deos seroit donc en vain que nous pretendrions iustice iurantes sans religion: tout ainsi comme si quelcun vouloit quum Et scribit Apostolus homines ad dont traducimus . Neque enim abs re est, quod speciali . gloriam offices paillardise, si nous polluons le nom de Dieu par audiamur divinitatis manifesta aux eos testatur, quia libidinis 2.8.11. Tiercement, nous avons à considerer que c'est sed non simul aut voluptatis, iusiurandum ni idem in liquide iuramentis faire une belle monstre d'un corps sans teste. superiorem seipsis appellare: Deum, quia sua gloria Combien qu'à dire vray, religion non seulement est maiorem non habebat, per seipsum iurasse. le chef de iustice et vertu, mais est quasi l'ame, pour luy donner vigueur. Car iamais les hommes ne garderont entre eux equité et dilection, sans la crainte de Dieu. Nous appellons donc le service de Dieu, Principe et fondement de iustice: veu que celuy osté, tout ce que peuvent mediter les hommes pour vivre en droiture, continence et temperance, est vain 2.8.26. et frivole devant Dieu. Pareillement, nous l'appellons La source et esprit de iustice: pource que Hac non les hommes en craignant Dieu, comme Iuge du bien contenti, omnia sine exceptione execrantur: quoniam et du mal, apprennent de cela à vivre purement et Christi generale sit interdictum, Ego dico vobis, ne droitement. Pourtant le Seigneur en la premiere iuretis omnino: sit non, non: quod ultra est, a malo Table nous instruit à pieté et religion, pour honnorer est Christum sa maiesté: en la seconde, il ordonne comment à impingunt: dum illum faciunt Patri adversarium, et cause de la crainte que nous luy portons, il nous qui ad decreta eius abroganda in terram descenderit. faut gouverner ensemble. Pour laquelle raison nostre Siquidem modo Seigneur Iesus, comme recitent les Evangelistes, a iuramentum, ceu rem legitimam, permittit: (quod reduit toute la Loy sommairement en deux articles: ipsum abunde foret) sed in necessitate imperat . assavoir, que nous aymions Dieu de tout nostre Christus autem se asserit unum esse cum Patre , se coeur, de toute nostre ame, et de toutes noz forces, non aliud afferre quam quod Pater mandaverit , que doctrinam suam non esse a seipso , etc. Quid ergo? nous-inesmes (Matth. 22, 37; Luc 10, 27). Nous Deumne sibi contrarium facient, qui quod semel in voyons moribus praecipiendo approbarit, postea prohibeat ac comprend toute la Loy, il en adresse Tune à, Dieu, damnet? Sed quia in verbis Christi nonnihil est et l'autre aux hommes. . iurisiurandi Sed hoc Deus moderatione modo Anabaptistae inconsiderate aeternus in in Lege non nous aymions comment nostre des deux prochain parties comme esquelles il difficultatis, ea paulisper expendamus. Hic autem nunquam verum assequemur nisi oculos intendamus in Christi scopum, et ad id quod illic agit animum advertamus. Illi non est institutum, Legem aut laxare, aut restringere, sed ad veram ac germanam intelligentiam reducere, quae falsis Scribarum et Pharisaeorum commentis valde depravata fuerat. Id si tenemus, non putabimus Christum damnasse in totum iuramenta: sed ea tantum quae Legis regulam 2.8.12. transgrediuntur. Ex ipsis constat, populum nihil tunc Toutesfois combien que la Loy soit entierement cavere solitum praeter periuria, quum non iis solis, contenue en deux poincts, si est-ce que nostre sed inanibus quoque ac supervacuis iuramentis Lex Seigneur, pour oster toute matiere d'excuse, a voulu interdicat. Dominus ergo, certissimus Legis interpres, plus non modo peierare, sed etiam iurare, malum esse preceptes, tant ce qui appartient à la crainte, amour admonet. Quomodo iurare? nempe in vanum. Quae et honneur de sa divinité, comme à, la charité, autem in Lege commendantur iuramenta, salva et laquelle il nous commande d'avoir à nostre prochain libera relinquit. Videntur sibi validius pugnare quum pour l'amour de soy. Pourtant, ce n'est pas estude mordicus arripiunt particulam Omnino: quae tamen inutile, que de chercher quelle est la division des non preceptes, moyennant qu'il nous souvienne que c'est ad iurandi verbum refertur, sed subiectas amplement et facilement declairer en dix sacramentorum formulas. Nam et ista erat erroris une portio, quod dum per caelum et terram deierabant, iugement libre: et pourtant que nous n'esmouvions Dei nomen se non putabant attingere. Ergo post point contention contre celuy qui n'accordera point à praecipuum nostre sentence. Cecy dy-ie, afin que personne ne praevaricationis caput, omnia etiam chose en laquelle chacun peut avoir son subterfugia Dominus illis praecidit: ne se opinentur s'esmerveille evasisse si suppresso Dei nomine caelum et terram comme si elle estoit nouvellement forgée. Quant au de la distinction que ie suyvray, appellarint. Nam hic quoque obiter notandum, quanvis nombre des preceptes, il n'y a nulle doute, d'autant non exprimatur nomen Dei, homines tamen obliquis que le Seigneur en a osté toute controversie par sa formis per ipsum iurare: quemadmodum si per lumen parolle. La dispute est seulement à la maniere de vitale, per panem quo vescuntur, per baptismum les diviser. Ceux qui les divisent tellement, qu'il y suum, aut alia divinae erga se liberalitatis pignora ait en la premiere Table trois preceptes, et sept en quaelibet iurent. Neque vero Christus eo loco per la seconde, effacent le precepte des images du caelum et terram et Ierosolymam iurare vetans, nombre des autres, ou bien le mettent sous le superstitionem corrigit, ut falso quidam putant: sed premier: comme ainsi soit que le Seigneur l'ait mis eorum potius sophisticam argutiam refellit qui pro comme un commandement special. Davantage, ils nihilo ducebant indirecta iuramenta futiliter iactare, divisent inconsiderément en deux parties le dixieme quasi tamen precepte: qui est de ne point convoiter les biens de insculptum est singulis eius beneficiis. Alia est ratio nostre prochain. Il y a une autre raison pour les ubi vel mortalis quispiam, vel mortuus, vel Angelus refuter: que leur division a esté incognue en l'Eglise in locum Dei substituitur: sicuti apud profanas gentes primitive, comme nous verrons tantost apres. Les excogitavit adulatio putidam illam formam, per vitam autres mettent bien comme nous, quatre articles en aut genium Regis: quia tunc falsa apotheosis unius la premiere Table: mais ils pensent que le premier Dei gloriam obscurat et minuit. Verum ubi nihil aliud soit une simple promesse sans commandement. Or est propositum quam ex sacro Dei nomine petere de ma part, pource que ie ne puis prendre les dix dictorum confirmationem, quanvis id oblique fiat, in parolles dont Moyse fait mention autrement que pour frivolis omnibus iuramentis laeditur eius maiestas. dix preceptes, sinon que ie soye conveincu du Licentiam Christus, contraire par raison evidente: davantage, pource qu'il omnino iurare prohibens. Eodem et Iacobus tendit, me semble que nous les pouvons distinctement par illa Christi verba quae citavi usurpans : uia semper ordre marquer au doigt, leur laissant la liberté d'en in mundo grassata est illa temeritas, quae tamen penser comme ils voudront, ie suyvray ce qui me profanatio est nominis Dei. Nam si ad substantiam semble le plus probable, c'est que la sentence dont referas particulam Omnino, acsi nulla exceptione ils font le premier precepte, tienne comme un lieu quorsum de Proeme sur toute la Loy: puis apres que les dix explicatio quae mox additur, Neque per caelum, preceptes s'ensuyvent: quatre en la premiere Table, neque per terram, etc. Quibus satis patet, cavillis et six en la seconde, selon l'ordre que nous les occurri unde levari suum vitium Iudaei putabant. coucherons. Ceste division est mise d'Origene sans sacro illicitum Dei hanc esset nomini vano parcerent, praetextu quodvis quod spoliat iusiurandum, difficulté, comme receue communement de son temps. Sainct Augustin aussi l'approuve escrivant à, Boniface. Il est bien vray qu'en un autre lieu la premiere division luy plaist mieux: mais c'est pour une raison trop legere: assavoir, pource que si on mettoit seulement trois preceptes en la premiere Table, cela representeroit la Trinité: combien qu'en ce lieu-là mesme il ne dissimule pas que la nostre luy plaist plus quant au reste. Nous avons aussi un autre ancien Pere, qui accorde à nostre opinion, celuy qui a escrit les Commentaires imparfaits sur sainct Matthieu. Iosephe attribue à chacune Table cinq preceptes: laquelle distinction estoit commune en son temps, comme on peut coniecturer. Mais outre ce que la raison contredit à cela, veu que la difference entre l'honneur de Dieu et la charité du prochain y est confonduë, l'authorité de Iesus Christ 2.8.27. bataille au contraire (Matth. 19, 19): lequel met le Itaque sanis iudiciis ambiguum iam esse nequit, precepte d'honnorer pere et mere, au catalogue de la Dominum illic iuramenta modo ea improbasse quae seconde Table. Maintenant escoutons Dieu mesme per parler. Legem vetita essent. Nam et ipse, qui perfectionis, quam docebat, exemplar in vita exhibuit, non abhorruit a iuramentis quoties res requirebat: et discipuli, quos magistro suo per omnia paruisse non LE PREMIER COMMANDEMENT. Ie suis l'Eternel ton Dieu, qui t'ay retiré de la dubitamus, idem exemplum secuti sunt. Quis audeat terre dicere n'auras point de dieux estranges devant ma face. iuraturum fuisse Paulum, si iusiurandum d'Egypte, de la maison de servitude. Tu prorsus interdictum fuisset? Atqui ubi res ita tulit, sine ullo scrupulo imprecatione. quando Nondum nonnulli iuramenta iurat, tamen sola eximi etiam ab finita hoc arbitrantur: addita est interdum quaestio: interdicto qualia publica sunt quae deferente exigenteque magistratu praestamus: qualia etiam in sanciendis foederibus usurpare principes solent: vel populus, quum in nomen principis iurat: vel miles, quum sacramento militiae adigitur: et quae sunt huiusmodi. In hunc quoque ordinem (et iure) referunt quae extant apud Paulum, ad asserendam Evangelii dignitatem: quando Apostoli in sua functione privati homines non sunt, sed publici Dei ministri. Et sane non inficior illa esse tutissima, 2.8.13. quod solidioribus Scripturae testimoniis defenduntur. Il ne peut ehaloir, si nous prenons la premiere Iubetur magistratus in re dubia adigere testem ad sentence comme partie du premier precepte, ou si iuramentum, ille vicissim iuramento respondere; et nous la mettons separément, moyennant que nous Apostolus ait humanas controversias hoc remedio entendions que c'est comme un Proëme sur toute la expediri . In hoc praecepto habet uterque solidam Loy. Premierement, quand on fait quelques loix il officii sui approbationem. Quin etiam apud veteres faut ethnicos mespris observare iusiurandum in licet, magna publicum religione et habitum solenne fuisse: donner ou ordre qu'elles contemnement. ne Pour s'abolissent ceste cause par le Seigneur au commencement remedie à ce danger, en vulgaria, quae promiscue faciebant, aut pro nihilo, pourvoyant aut non ita magno fuisse reputata, perinde ac Dei contemnée: ce qu'il fait, la fondant sur trois raisons. numen Verum Car il s'attribue le droit et puissance de commander: privata iuramenta, quae sobrie, sancte, reverenter en quoy il astreint son peuple esleu à, la necessité in his non intercedere putarent. que la maiesté de sa Loy ne soit necessariis rebus adhibentur, damnare nimis d'obeir. Puis apres il promet sa grace, pour attirer periculosum fuerit: quae ipsa et ratione et exemplis ses fulciuntur. Nam si privatis in re gravi et seria Deum Finalement il reduit en memoire le bien qu'il a fait inter se iudicem appellare licet, multo magis testem. aux Iuifs, pour les redarguer d'ingratitude, s'ils ne Insimulabit respondent à sa liberalité qu'il leur a monstrée. Sous studebis, te ex frater tuus charitatis perfidiae: officio: ille purgare nulla te ratione ce fideles nom par douceur d'Eternel, à est suyvre signifié son sa volonté. Empire et satisfieri sibi patietur. Si in discrimen fama tua ob Seigneurie legitime qu'il a sur nous. Car si toutes illius obstinatam malignitatem veniat, sine offensa ad choses viennent de luy, et consistent en luy, c'est Dei innocentiam raison qu'elles soyent referées à luy, comme dit tempore manifestet. Minus est testem advocare, si sainct Paul (Rom. 11, 36). Par ce mot donc il nous verba expenduntur. Non video igitur cur hic illicitam est monstré qu'il nous faut sumettre au ioug du asseramus plurima Seigneur: veu que ce seroit un monstre, de nous exempla. Si Abraham et Isaac sacramentum cum retirer du gouvernement de celuy hors lequel nous Abimelech publico nomine praetexitur : at certe ne pouvons estre. iudicium provocabis, attestationem. ut tuam Neque desunt Iacob et Laban privati erant, qui mutuo iuramento foedus inter se sanciunt . Privatus erat Booz, qui promissum coniugium Ruth eodem modo confirmavit . Privatus erat Abdias, vir iustus et timens Dei, qui 2.8.14. Apres qu'il a enseigné le droit qu'il a de iuramento asseverat quod Eliae vult persuadere . commander, et que toute obeissance luy est deue, Nullam itaque iuramenta promiscua, meliorem regulam habeo, sic moderemur ne temeraria ne libidinosa, ne frivola: nisi ut afin qu'il ne semble sint, ne seulement par necessité, sed qu'il il vueille contreindre ameine aussi par iustae douceur, se declairant estre le Dieu de son Eglise. necessitati serviant, ubi scilicet vel Domini gloria Car en ceste locution il y a une correspondance vindicanda, vel promovenda fratris aedificatio; quo mutuelle, laquelle est exprimée en ceste promesse Legis mandatum spectat. où il dit, Ie seray leur Dieu, et ils me seront pour peuple. De laquelle Iesuá Christ prouve qu'Abraham, Isaac et Iacob ont obtenu salut et vie eternelle, pource que Dieu leur avoit promis qu'il seroit leur Dieu (Ier. 31, 33; Matth. 22, 32). Pourtant ce mot vaut autant comme s'il disoit, Ie vous ay eleuz pour mon peuple: non seulement pour vous bien faire en la vie presente, mais pour vous conduire à l'eternelle beatitude de mon Royaume. Or à quelle fin tend ceste grace, il est dit en plusieurs passages. Car quand nostre Seigneur nous appelle en la compagnie de son peuple, il nous élit, ainsi que dit Moyse, pour nous sanctifier à sa gloire, et afin que nous gardions ses commandemens (Deut. 7, 6; 14, 2; 26, 18). Dont vient ceste exhortation que fait le Seigneur à son peuple, Soyez saincts, car ie suis sainct. Or de ces deux est deduite la remonstrance 2.8.28. que fait Dieu par son Prophete, Le fils honnoré le PRAECEPTUM QUARTUM. Recordare ut diem pere, et le serviteur son maistre. Si ie suis vostre sabbathi sanctifices. Sex diebus operaberis, et facies maistre, où est la crainte (Levit. 19, 2; Malach. 1, omnia 6)? Si ie suis vostre pere, où est l'amour? opera tua: septimo autem die sabbathum Iehovae Dei tui est. Non facies ullum opus in eo, etc. Finis praecepti est ut propriis affectibus et operibus emortui, regnum Dei meditemur, atque ad eam meditationem institutis ab ipso rationibus exerceamur. Verum, quoniam habet peculiarem et 2.8.15. divisam a reliquis considerationem, paulo diversam Consequemment il recite le bien qu'il a fait à ses interpretationis seriem requirit. Umbratile veteres serviteurs: ce qui les doit d'autant plus esmouvoir, nuncupare solent, quod externam diei observationem qu'ingratitude est un crime plus detestable que tous contineat quae in Christi adventu cum reliquis figuris autres. Or il remonstroit lors au peuple d'Israel le abolita fuerit, quod vere quidem ab illis dicitur: sed benefice qu'il leur avoit fait, lequel estoit si grand et dimidia tantum ex parte rem attingunt. Quare altius admirable, que c'estoit bien raison qu'il fust en repetenda est expositio: et dispiciendae tres causae, eternelle memoire. Davantage, la mention en estoit quibus constare mihi convenable, videor. Voluit diei publiée. Car le Seigneur signifie que pour ceste septimi quiete requiem cause il les a delivrez, afin qu'ils le recognoissent figurare, qua debent autheur de leur liberté, luy rendans honneur et hoc enim mandatum caelestis populo a Israel propriis observasse legislator sub spiritualem operibus feriari du temps que la Loy devoit estre fideles, ut Deum in se operari sinant. Deinde statum obeissance. diem et entretenir en son service, il a accoustumé de s'orner ceremonias peragendas convenirent, vel saltem quem de certains tiltres, par lesquels il se discerne d'avec operum suorum meditationi peculiariter darent: ut les idoles des Payens. Car comme i'ay dit au hac recordatione ad pietatem exercerentur. Tertio, paravant, nous sommes si enclins à vanité, et avec servis, et iis qui sub aliorum degerent imperio, cela si audacieux, qu'incontinent qu'on nous parle de quietis Dieu, nostre entendement ne se peut tenir qu'il ne esse voluit, diem quo ad indulgendum Legem audiendam censuit, quo aliquam haberent a labore remissionem. Semblablement quand il nous veut decliné à quelque folle fantasie. Le Seigneur donc pour remedier à ce mal, orne sa divinité de certains 2.8.29. Illam tiltres, et par ce moyen nous enclost comme dedans adumbrationem des bornes: afin que nous n'extravaguions ne çà ne primarium in sabbatho locum tenuisse, multifariam là, et que nous ne forgions temerairement quelque docemur. Nullius fere siquidem praecepti obedientiam dieu nouveau en le delaissant, luy qui est le Dieu severius Dominus exegit . Quum subversam omnem vivant. religionem vult apud Prophetas significare, polluta, proprement violata, non custodita, non sanctificata sua sabbatha tousiours en avant les marques et enseignes, par conqueritur: nihil lesquels il s'estoit manifesté au peuple d'Israel. Car Eius quand il est nommé le Dieu d'Abraham, ou d'Israel: observantiam eximiis encomiis prosequitur: unde et et quand il est assis en son temple de Ierusalem au fideles, inter milieu des Cherubins (Exode 3, 6; Amos 1, 2; Hab. mirifice aestimabant. amplius tamen spiritualis quasi, restaret omisso in alia quietis quo posset oracula, Sic hoc obsequio, honorari sabbathi enim . revelationem loquuntur Levitae Pourtant les descrire Prophetes, et en le demonstrer, voulant mettent 2, 28; Ps. 80, 2; 99, 1; Is. 37, 16): telles formes apud Nehemiah, in solenni congregatione, Ostendisti de parler ne sont pas mises pour l'attacher à un patribus nostris sabbathum tuum sanctum, mandata lieu, ou à un peuple: mais pour arrester la pensée et ceremonias et Legem dedisti eis per manum des fideles à ce Dieu seul, lequel s'estoit tellement Mosis . Vides ut singulari dignatione habeatur inter representé par son alliance qu'il avoit faite avec son praecepta omnia Legis. Quae omnia pertinent ad peuple commendandam mysterii dignitatem, quod a Mose et destourner son esprit autrepart pour le chercher. Ezechiele in Toutesfois que cela nous demeure conclu, qu'il est Exodo, Videte ut sabbathum meum custodiatis, quia notamment parlé de la redemption, afin que les Iuifs signum est inter generationibus s'adonnassent plus alaigrement à servir Dieu, puis vestris: ut sciatis Dominus qui que les ayant acquis il les tenoit à iuste tiltre en sa sanctifico vos. Custodite sabbathum; sanctum est suiection. Mais afin qu'il ne nous semble qué cela ne enim vobis. . Custodiant filii Israel sabbathum, et nous appartient de rien, il nous faut reputer que la celebrent illud in generationibus suis; pactum est servitude d'Egypte, où a esté le peuple d'Israel, sempiternum inter me et filios Israel, signumque estoit perpetuum. Fusius etiamnum Ezechiel: cuius tamen laquelle nous sommes tous detenus, iusques à ce summa Israel que le Seigneur nous delivrant par sa main forte, cognosceret, Deum esse suum sanctificatorem . Si nous transfere au regne de liberté. Tout ainsi donc sanctificatio nostra propriae voluntatis mortificatione qu'anciennement voulant remettre son Eglise sus en constat, iam se profert aptissima signi externi cum Israel, il a delivré ce peuple-là de la cruelle re ipsa interiori analogia. Quiescendum omnino est, seigneurie de Pharaon, dont il estoit opprimé: en ut voluntate telle maniere il retire auiourdhuy tous ceux desquels nostra, resignandum cor, abdicandae cunctae carnis il se demonstre estre Dieu, de la malheureuse cupiditates. omnibus servitude du diable, laquelle a esté fîgurée par la proprii ingenii muniis, ut Deum habentes in nobis captivité corporelle d'Israel. Pourtant, il n'y a nulle operantem, creature dont le coeur ne doive estre enflambó à pulcherrime huc Deus me redit, in nobis Denique in exprimitur. ipso et quod esse vos, ego in sum in operetur: Sic signum habes quo cedendum feriandum est acquiescamus, ab quemadmodum Apostolus quoque docet. d'Israel, une escouter qu'il figure ceste de Loy, n'estoit la point captivité entant qu'elle licite spirituelle procede de en du souverain Seigneur: duquel comme toutes choses ont leur origine, aussi c'est raison que leur fin s'y rapporte. Davantage, il n'y a nul qui ne doive estre singulierement incité à recevoir ce Legislateur, pour les commandemens duquel observer il se cognoit estre éleu: et de la grace duquel il attend non seulement tous biens temporels, mais aussi la gloire de la vie immortelle. Finalement cecy nous doit bien aussi esmouvoir à obtemperer à nostre Dieu, quand nous entendons que par sa misericorde et vertu nous avons esté delivrez du gouffre d'enfer. 2.8.30. Perpetuam istam cessationem Iudaeis repraesentabat unius diei ex septenis observatio: quae ut maiori religione coleretur, eam exemplo suo Dominus commendavit. excitandum Apres avoir fondé et estably l'authorité de sa hominis studium mediocriter valet ut se ad Creatoris Loy, il donne le premier precepte, Que nous n'ayons imitationem tendere noverit. Siquis arcanam aliquam point de dieux estranges devant sa face: La fin in septenario numero significationem requirat, quando duquel est, que Dieu veut avoir seul preeminence, et hic in Scriptura perfectionis est numerus, non sine veut entierement iouir de son droit entre son peuple. causa delectus est ad notandam perpetuitatem. Cui Pour et illud suffragatur, quod Moses in die quo narrat superstition, par laquelle la gloire de sa divinité est requievisse finem amoindrie ou obscurcie, soit loin de nous: et par describendae dierum ac noctium successionis facit. mesme raison il veut estre honnoré de nous par une Potest et altera probabilis afferri numeri notatio: vraye affection de pieté, ce qu'emporte quasi la quod scilicet designarit Dominus nunquam absolutum simplicité des parolles. Oar nous ne le pouvons pas fore diem avoir pour nostre Dieu, sans luy attribuer les choses fuerit. Nostram enim in illo beatam quietem hic qui luy sont propres. Pourtant, en ce qu'il nous inchoamus, in ea novos quotidie progressus facimus: defend sed quia assidua est adhuc cum carne militia, non signifie que nous ne transferions ailleurs ce qui luy prius consummabitur quam implebitur illud Iesaiae de appartient. Or combien que les choses que nous continuanda neomenia cum neomenia, sabbatho cum devons à Dieu soyent innumerables, toutesfois elles sabbatho , nempe quum erit Deus omnia in omnibus. se peuvent bien rapporter à quatre poincts, assavoir Videri septimum adoration, qui tire avec soy le service spirituel de la populo suo delineasse futuram sui sabbathi in ultimo conscience comme un accessoire: fiance, invocation, die perfectionem: quo continenti sabbathi meditatione et action de graces. I'appelle Adoration, la reverence ad hanc perfectionem tota vita aspiraret. que Dominum sabbathum ergo Non ab donec possit enim ad 2.8.16. operibus ventum Dominus ad per suis, ultimum diem ce luy faire d'avoir fait il veut des la que dieux toute estranges: creature, se impieté en et cela submettant à il sa grandeur. Pourtant ce n'est pas sans cause que ie mets comme une partie d'icelle, l'honneur que nous luy portons, nous assuiettissans à sa Loy: car c'est un hommage spirituel qui se rend à luy comme souverain Roy, et ayant toute superiorité sur noz ames. Fiance, l'asseurance de coeur que nous avons 2.8.31. Siquis en luy par le bien cognoistre : quand luy attribuant hanc nimis toute sagesse, iustice, bonté, vertu, verité, nous argutam fastidiat, nihil impedio quominus simplicius estimons que nostre beatitude est de communiquer accipiat: Dominum certum diem ordinasse, quo ad avec luy. Invocation, est le recours que nostre ame meditandam spiritualis quietis assiduitatem populus a à luy, comme à son espoir unique, quand elle est sub Septimum pressee de quelque necessité. Action de graces, est assignasse, vel quia sufficere providebat, vel ut la recognoissance par laquelle la louange de tous proposita exempli sui similitudine, melius populum biens luy est rendue. Comme Dieu ne peut souffrir extimularet: vel certe admoneret non alio spectare qu'on transfere rien de cela ailleurs, aussi il veut sabbathum nisi ut suo Creatori conformis redderetur. que le tout luy soit rendu entierement. Car il ne Parum suffiroit Legis enim numeri paedagogia interest: observationem exerceretur. modo ceu mysterium, quod praecipue delineatur, maneat, de perpetua nostrorum point de nous abstenir de tout dieu estrange, sinon que nous nous reposions en luy: operum quiete. Ad quod contemplandum identidem comme il y en a aucuns meschans, lesquels pensent revocabant Iudaeos Prophetae: ne carnali cessatione estre leur plus court d'avoir en moquerie toutes defunctos se putarent. Praeter allegatos iam locos religions. sic habes apud Iesaiam, Si averteris a sabbatho observer ce commandement, il faut que la vraye pedem tuum ut non facias voluntatem tuam in die religion precede en nous, par laquelle noz ames sancto meo, et vocaveris sabbathum delicatum et soyent attirées pour s'appliquer du tout à Dieu: et sanctum Domini gloriosi: et glorificaveris eum dum l'ayant cognu, soyent induites à honnorer sa maiesté, non facis vias tuas, et non invenitur voluntas tua ut à mettre leur fiance en luy, à requerir son aide, à loquaris sermonem: tunc delectaberis super Domino, recognoistre toutes ses graces, et magnifier toutes etc. . Caeterum non dubium quin Domini Christi ses oeuvres: finalement, tendre à luy comme à. leur adventu, quod ceremoniale hic erat, abolitum fuerit. but unique. Apres, que nous nous donnions garde de Ipse figurae toute mauvaise superstition, à ce que noz ames ne omnes evanescunt: corpus cuius aspectu, umbrae soyent transportées çà et là à divers dieux. Or si en relinquuntur. nous tenant à un seul Dieu, nous prenons nostre enim veritas est, Ipse, complementum. praesentia inquam, verum nous voulons bien contentement en luy, reduisons aussi en memoire ce summus, ut qui a esté dit,qu'il nous faut chasser tous dieux vitae controuvez, et qu'il n'est licite de couper par piece rei le service que le vray Dieu se reserve: pource qu'il futurae alibi scribit Apostolus: corpus extare in faut que sa gloire luy demeure, et que tout ce qui Christo , hoc est, solidam veritatis substantiam, luy est propre reside en luy. Ce qu'il adiouste, Qu'on quam illo loco bene explicavit. Ea non uno die n'ait point d'autres dieux devant sa face, est pour contenta est, sed toto vitae nostrae cursu, donec aggraver tant plus le crime. Car ce n'est point peu penitus nobismetipsis mortui, Dei vita impleamur. A de chose, que nous mettions en son lieu les idoles Christianis ergo abesse debet superstitiosa dierum que nous aurons forgées, comme pour le despiter, et observatio. le provoquer à ialousie: tout ainsi que si une femme ambulemus. mortis eius participes, Ideo illi si in resurrectionis baptismum sabbathi contraire, consepulti, consortium Per cuius Au insiti in sabbathum novitate umbram fuisse impudique, pour navrer davantage le coeur de son mary, devant ses yeux faisoit chere à son paillard. Or comme ainsi soit que Dieu par la presence de sa grace et vertu qu'il monstroit, ait donné ample certitude qu'il regardoit son peuple esleu, pour le mieux divertir et retirer de tous erreurs, il prononce qu'il n'y peut avoir idolatrie ne superstition de laquelle il ne soit tesmoin, puis qu'il habite au milieu de ceux qu'il a prins en sa garde. Car l'impieté se desborde en plus grande hardiesse, pource qu'elle pense tromper Dieu en se cachant sous ses subterfuges: mais le Seigneur au contraire denonce 2.8.32. que tout ce que nous machinons et meditons luy est Enimvero quoniam causae notoire. Pourtant si nous voulons approuver nostre veteribus umbris annumerari non debent, sed seculis religion à Dieu, que nostre conscience soit pure de omnibus toutes mauvaises cogitations, et qu'elle ne reçoive peraeque duae conveniunt: posteriores abrogato sabbatho, inter nos tamen etiamnum locum istud habet, ut nulle pensée de decliner à superstition et idolatrie. statis diebus ad audiendum verbum, ad mystici panis Car le Seigneur ne requiert point seulement que sa fractionem, conveniamus: gloire soit conservée par confession externe, mais deinde ut servis et operariis sua detur a labore devant sa face, à laquelie il n'y a rien qui ne soit remissio. Utranque in sabbathi praeceptione curae visible et manifeste. fuisse ad publicas Domino, testimonii, proculdubio vel Secundam orationes in signavit solo est. Prior Iudaeorum Moses in abunde usu, habet. Deuteronomio, LE SECOND COMMANDEMENT. his Tu ne te feras point image taillée, ne semblance verbis, Ut requiescat servus tuus et ancilla tua, sicut aucune des choses qui sont en haut au ciel, ne çà et tu: memento quod et ipse servieris in Aegypto . bas en la terre, n'es eaux dessous la terre. Tu ne Item in Exodo, Ut requiescat bos et asinus tuus: et les adoreras, ny honnoreras. respiret filius ancillae tuae . Utrunque quis neget nobis perinde ac Iudaeis convenire? Conventus Ecclesiastici nobis Dei verbo praecipiuntur: et eorum necessitas, ipsa vitae experientia, nota satis est. Nisi stati sint, et suos habeant constitutos dies, quomodo haberi possunt? Omnia decenter et ordine gerenda inter nos sunt ex Apostoli sententia . Tantum vero 2.8.17. abest quin decorum et ordo, nisi ista politia et moderatione declairé au prochain et si n'en faut point avoir n'imaginer d'autre: ainsi il necessitas demonstre plus clairement quel il est, et comment il Dominus doit estre honnoré, afin que nous ne forgions nulle sabbathum constituerat: nemo causetur nihil illud ad pensée charnelle de luy. La fin du precepte est, que nos Dieu ne veut point le droit honneur que nous lay dissolvatur. incumbit, Quod cuius pertinere. si in Voluit ut s'est commandement estre le seul Dieu outre lequel il Ecclesiae possit, il praesentissima impendeat conservari Comme perturbatio eadem nobis subsidium enim Iudaeis ruina providentissimus et indulgentissimus Pater noster, nostrae, non minus devons quam non superstitieuses. Pourtant en somme, il nous veut quotidie, inquies, potius convenimus, ut ita tollatur revoquer et retirer de toutes façons charnelles de dierum discretio? Utinam illud quidem daretur: et faire, lesquelles nostre entendement controuvé apres sane digna erat spiritualis sapientia, cui quotidie qu'il decideretur consequemment il nous reduit au droit service qui Iudaeorum necessitati particula aliqua prospicere. temporis. Cur Sed si a estre a conceu profané Dieu par selon observations sa rudesse: et multorum infirmitate obtineri non potest ut quotidiani luy conventus agantur: et charitatis ratio plus ab illis institué. Or il marque le vice qui estoit le plus exigere non permittit: cur non pareamus rationi quam notable en cest endroit, c'est l'idolatrie externe. nobis videmus Dei voluntate impositam? Toutesfois le commandement a deux parties. La est deu, assavoir spirituel, et tel qu'il l'a premiere reprime nostre temerité, à ce que ne presumions d'assuiettir à nostre sens Dieu, qui est incomprehensible, ou de le representer par ìmcune image. La seconde partie defend d'adorer aucunes images par maniere de religion. Or il touche en bref les especes d'idolatries que les Payens avoyent. En disant, Les choses qui sont au ciel: il signifie le soleil, la lune et toutes les estoilles : possible aussi les oiseaux. Comme de fait au quatrieme chap. du 2.8.33. Deuteronome (4, 15) exprimant son intention, il Paulo hic cogor esse longior, quod hodie ob diem Dominicum tumultuantur nonnulli inquieti spiritus: nomme tout cela. A quoy ie ne me fusse point arresté, n'estoit pour corriger l'abus d'aucuns Plebem Christianam quiritantur in Iudaismo foveri, ignorans, qui interpretent ce passage des Anges. quia Ego Pourtant ie ne touche point à l'exposition des mots autem respondeo, citra Iudaismum dies istos a nobis qui s'ensuyvent apres, veu qu'ils sont assez patens. observari: quia longo intervallo differimus in hac Et parte a Iudaeis. Non enim ut ceremoniam arctissima evidemment enseigné, que toutes les formes visibles religione celebramus, mysterium de Dieu que l'homme controuvé, repugnent du tout à spirituale figurari: remedium la nature d'iceluy: par ainsi, si tost qu'on met en retinendo in Ecclesia docet, non retinet Paulus aliquam dierum observationem. qua sed putemus suscipimus ordini esse ut necessarium. in eius Atqui observatione desia avant au quelque premier idole, livre que la nous avons vraye assez religion est corrompue et abastardie. iudicandos Christianos: quia sit umbra rei futurae . Ideo timet ne inter Galatas frustra laborarit, quod adhuc dies observarent . Et ad Romanos asserit superstitiosum esse siquis iudicat inter diem et diem. At quis praeter istos duntaxat furiosos, non 2.8.18. videat de qua observatione intelligat Apostolus? Non La menace qu'il adiouste doit valoir à corriger enim in finem istum politicum et Ecclesiasticum nostre stupidité: c'est quand il dit, Qu'il est l'Eternel ordinem rerum nostre Dieu, Dieu ialoux, visitant l'iniquité des peres tantundem sur les enfans en la tierce et quatrieme generation à obscurabant Christi gloriam et Evangelii lucem. A ceux qui hayssent son nom: et faisant misericorde manuariis operibus non ideo feriabantur quod essent en mille generations à ceux qui l'aiment et gardent a sacris studiis et meditationibus avocamenta: sed ses commandemens. Ce qui est autant comme s'il religione olim disoit, qu'il est luy seul auquel il nous faut arrester. commendata recolere se somniabant. In hanc inquam Et pour nous induire à cela, il nous monstre sa praeposteram puissance, respiciebant: spiritualium sed quum, umbras quadam, tanquam retinerent, quod feriando, dierum mysteria discretionem invehitur laquelle il ne peut souffrir estre Apostolus: non in legitimum delectum, qui societatis mesprisee ou amoindrie. Il est vray que le nom Christianae paci serviat. Siquidem in Ecclesiis ab eo d'EL, est icy mis, qui signifie Dieu : mais pource institutis sabbathum in hunc usum retinebatur. Illum qu'il est ainsi appellé à cause de sa force, pour enim ad mieux exprimer le sens i'ay usé du mot de Fort, ou sublevandos Hierosolymitanos fratres colligantur . Si bien l'ay entrelacé en second lieu. Puis il se nomme timetur superstitio: plus erat periculi in Iudaicis Ialoux, feriis, habent compagnon. Tiercement il denonce qu'il vengera sa evertendam maiesté et sa gloire, si quelcun la transfere aux praescribit quam Christiani) Corinthiis, in Dominicis diebus. Nam superstitionem quo symbola (quos quod expediebat, nunc ad qu'il ne peut endurer creatures ou aux idoles: et que ce ne sera point une religiosus dies: quod decoro, ordini, paci, in Ecclesia simple vengeance qui passe de leger, mais qu'elle retinendis s'estendra sur les enfans, neveux etarriere- neveux, erat, alter est signifier Iudaeis necessarium sublatus pour in eum usum destinatus est. lesquels ensuyvrent l'impieté de leurs predecesseurs: comme d'autrepart il promet sa misericorde et liberalité en mille generations à ceux qui l'aimeront et garderont sa Loy. Ce n'est pas chose nouvelle au Seigneur, de prendre la personne d'un mary envers nous: car la conionction par laquelle il nous conioint à soy en nous recevant au sein de l'Eglise, est comme un mariage spirituel, lequel requiert mutuelle loyauté. Pourtant comme en tout et par tout il fait l'office d'un fidele mary, aussi de nostre part il 2.8.34. demande que nous luy gardions amour et chasteté de Quanquam quem mariage: c'est à dire, que noz ames ne soyent point vocamus diem veteres in locum sabbathi subrogarunt. abandonnées au diable et aux concupiscences de la Nam chair: quum non sine verae delectu illius Dominicum quietis, quam vetus qui est une espece de paillardise. Pour sabbathum adumbrabat, in resurrectione Domini finis laquelle cause quand il reprend les Iuifs de leur sit ac complementum, ipso die, qui umbris finem infidelité, attulit, admonentur Christiani ne umbratili ceremoniae adulteres violé la loy du mariage (Ier. 3; Osée 2). inhaereant. Neque sic tamen septenarium numerum Parquoy comme un bon mary, d'autant qu'il est plus moror, ut eius servituti Ecclesiam astringam; neque fidele et loyal, est d'autant plus courroucé s'il voit enim Ecclesias damnavero, quae alios conventibus sa femme decliner à, quelque paillard: en telle sorte suis solennes dies habeant, modo a superstitione le absint. observationem tesmoigne qu'il a une ialousie merveilleuse toutes compositi referantur. fois et quantes qu'en mesprisant la chasteté de son Quod erit si ad solam disciplinae et ordinis bene il se Seigneur, lequel Summa sit: ut sub figura Iudaeis tradebatur veritas, mariage, ita concupiscences: nobis sine perpetuum tota umbris nous nous qu'ils a ont espousez nous contaminons et principalement de par en leurs verité, mauvaises primum, ut meditemur a transferons ailleurs sa gloire, laquelle sur toutes nostris operibus, quo Dominus in nobis per suum choses luy doit estre conservée en son entier: ou Spiritum Dei bien que nous la polluons de quelque superstition. vacat, Car en ce faisant, non seulement nous rompons la simul foy que nous luy avons donnée en mariage, mais vita operetur: recognitione diligenter sabbathismum deinde privatim exerceat: commendatur: complaind se tum ut pia quisque, etiam, operum quoties ut omnes legitimum Ecclesiae ordinem, ad verbum audiendum, ad sacramentorum administrationem, ad quand nous aussi nous polluons nostre ame par paillardise. publicas orationes constitutum, observemus; tertio ne nobis subditos in humaniter premamus . Ita evanescunt nugae pseudoprophetarum qui Iudaica opinione populum superioribus seculis imbuerunt, nihil aliud 2.8.19. afferentes nisi abrogatum esse quod ceremoniale erat Il faut voir que c'est qu'il entend en la menace, in hoc mandato (id vocant sua lingua diei septimae quand il dit qu'il visitera l'iniquité des peres sur les taxationem), est, enfans en la tierce et quatrieme generation. Car nempe unius diei observationem in hebdomade. Atqui outre ce que cela ne conviendroit point à l'equité de id nihil aliud est quam in Iudaeorum contumeliam la iustice divine, de punir l'innocent pour la faute remanere autem quod morale diem mutare, retinere: diei siquidem sanctitatem manet animo nobis eandem etiamnum par d'autruy: le Seigneur mesme denonce, qu'il ne souffrira que le fils porte J'iniquité du pere (Ez. 18, mysterii in diebus significatio quae apud Iudaeos 20). locum habebat. Et sane videmus quid tali doctrina repetée, que les pechez des peres seront punis en profecerint; qui enim eorum constitutionibus haerent, leurs enfans. Car Moyse parle souvent en ceste crassa carnalique sabbathismi superstitione Iudaeos sorte : Seigneur, Seigneur, qui retribues le loyer à ter superant: ut nihilo minus hodie ipsis conveniant l'iniquité des peres sur les enfans (Nomb. 14, 18). obiurgationes quae apud Iesaiam leguntur , quam iis Pareillement Ieremie, Seigneur, qui fais misericorde quos Caeterum en mille generations, et reiettes l'iniquité des peres generalis doctrina praecipue tenenda est: ne religio au sein des enfans (Ier. 32, 18). Aucuns ne.se inter concidat vel languescat, diligenter pouvans despescher de ceste difficulté, entendent colendos esse sacros coetus, et externis subsidiis cela des peines temporelles, lesquelles il n'est pas quae inconvenient que les enfans souffrent pour leurs sua aetate nos ad vel Propheta fovendum Dei increpabat. cultum valeant operam dandam esse. Et neantmoins ceste sentence est souvent peres, veu que souvent elles sont salutaires. Ce qui est bien vray: car Isaie denonçoit au Roy Ezechias, qu'à. cause du peché par luy commis, le royaume seroit osté à ses enfans: et seroyent transportez en pais estrange (Is. 39, 7). Pareillement, les familles de Pharaon et Abimelech ont esté affligées à cause de l'iniure qu'avoyent fait les maistres à Abraham: et plusieurs autres exemples semblables (Gen. 12, 17; 20, 3). Mais si par cela on veut soudre ceste question, c'est un subterfuge plustost qu'une vraye exposition de ce lieu. Car le Seigneur denonce icy une vengeance si grieve, qu'elle ne se peut restreindre à la vie presente. Il faut donc ainsi 2.8.35. prendre ceste sentence, que la malediction de Dieu PRAECEPTUM QUINTUM. Honora patrem tuum non seulement tombe sur la teste de l'inique, mais et matrem ut sis longaevus super terram quam est espandue sur tout son. lignage. Quand cela est, Iehova est, que peut-on attendre, sinon que le pere estant Quoniam Domino Deo suae dispositionis conservatio delaissé de l'Esprit de Dieu, vive meschamment? Le cordi gradus fils estant aussi abandonné de Dieu pour le peché de oportere nobis esse inviolabiles. Summa igitur erit ut son pere, suyve un mesme trsiin de perdition? Le quos suspiciamus, neveu et les autres successeurs, estans execrable gratitudine lignée de meschans gens, aillent apres en mesme eosque Deus est, tuus daturus ordinatos nobis ab praefecit et honore prosequamur. Unde est ipso tibi. eminentiae Dominus, et eos obedientia sequitur Finis et interdictum, nequid eorum dignitati, vel contemptu, vel contumacia, vel ingratitudine vocabulum derogemus. honoris in Sic enim Scriptura; ut late patet quum dicit Apostolus, Presbyteros qui bene praesunt, duplici honore dignos esse , non modo reverentiam iis ruine? deberi intelligit, sed quam ministerium eorum remunerationem meretur. Quoniam autem hoc de subiectione praeceptum, cum humani ingenii pravitate valde pugnat (quod, ut est celsitudinis appetentia turgidum, aegre se subiici sustinet) quae natura maxime amabilis si telles vengeances superioritas, in exemplar proposita est: quia facilius nature des hommes est damnable, il est certain que animos nostros emollire et inflectere ad submissionis la ruine est appareillée à, tous ceux ausquels le consuetudinem poterat. Ad omnem ergo legitimam Seigneur subiectionem ab ea quae facillima est toleratu, nos neantmoins ils perissent par leur propre iniquité, et paulatim assuefacit Dominus: quando est omnium non point par quelque haine inique de Dieu: et ne se eadem ratio. Siquidem quibus attribuit eminentiam, peuvent plaindre de ce que Dieu ne les aide point de quatenus ad eam tuendam necesse est, suum cum sa grace en salut comme les autres. Quand donc illis ita ceste punition advient aux meschans pour leurs conveniunt Patris, Dei ac Domini tituli, ut quoties pechez, que leurs maisons par longues années sont unum aliquem ex iis audimus, maiestatis illius sensu privées de la grace de Dieu: qui pourra vituperer animum nostrum feriri oporteat. Quos ergo istorum Dieu pour cela? Mais le Seigneur, dira quelcun, facit participes, eos quadam fulgoris sui scintilla prononce au. contraire, que l'enfant ne souffrira point illustrat, ut sint pro suo quisque loco spectabiles. Ita la peine pour le peché de son pere (Ezech. 18, 20). qui nobis est pater, in eo divinum aliquid reputare Il nous faut noter ce qui est là. traité. Les Israelites par est: quia divinum titulum non sine causa gerit. ayans esté longuement affligez de diverses calamitez, Qui avoyent communicat. est, qui minime voyons repugnent à la iustice de Dieu. Or puis que toute la princeps ac Premierement invidiosa nomen est 2.8.20. In unum dominus, habet ipsum nonnullam honoris cum Deo communionem. ne un communique proverbe point commun, sa que grace: leurs et peres avoyent mangé du ver-ius, et que les dens des enfans en estoyent agacées. En quoy ils signifioyent que leurs parens avoyent commis les fautes pour lesquelles ils enduroyent tant de maux sans les 2.8.36. avoir meritez: et ce par une ire de Dieu trop Quapropter ambiguum esse non debet quin hic rigoureuse, plustost que par une iuste severité. Le universalem regulam Dominus statuat: nempe prout Prophete leur denonce qu'il n'est pas ainsi, mais quenque novimus eius ordinatione qu'ils endurent pour leurs propres fautes: et qu'il ne reverentia, obedientia, convient pas à la iustice de Dieu, que l'enfant iuste gratitudine, et quibus possumus officiis prosequamur. et innocent soit puny pour les fautes de son pere, Nec interest dignine an indigni sint quibus honor iste ce qui n'est pas aussi dit en ce passage. Car si la deferatur; nam qualescunque sint tandem, non tamen visitation dont il est icy parlé, est lors accomplie sine Dei providentia hunc locum assecuti sunt, cuius quand le Seigneur retire de la maison des iniques sa ratione voluit. grace, la lumiere de sa verité et tous autres aides Nominatim tamen de parentum reverentia praecepit, de salut: en ce que les enfans estans abandonnez de qui nos in hanc vitam sustulerunt: ad quam natura Dieu en aveuglement, suyvent le train de leurs ipsa quodammodo instituere nos debet. Monstra enim predecesseurs, en cela ils soustiennent la malediction sunt, potestatem de Dieu pour les forfaits de leurs peres: ce qu'apres contumelia vel pervicacia infringunt. Ideo cunctos il les punit tant par calamitez temporelles, que par praefectum, ipse non ut esse nobis ipsum Legislator homines, qui eos honorari patriam parentibus immorigeros trucidari iubet Dominus, ut la mort eternelle, cela n'est point pour les pechez beneficio d'autruy, mais pour les leurs. lucis indignos, qui non recognoscunt quorum opera in eam pervenerint. Atque ex variis quidem Legis appendicibus apparet verum esse quod annotavimus, tres esse honoris de quo hic loquitur partes, reverentiam, obedientiam, gratitudinem. Primam Dominus sancit dum interfici praecipit qui maledixerit patri aut matri ; quandoquidem illic contemptum ac contumeliam vindicat. Secundam, dum adversus immorigeros et rebelles poenam mortis edicit. Ad tertiam pertinet quod dicit Christus matth. 15, ex praecepto parentibus. Et Dei quoties esse ut mandati benefaciamus mentionem facit Paulus, obedientiam in eo requiri interpretatur. 2.8.21. D'autre costé est donnée une promesse, que Dieu estendra sa misericorde en mille generations sur ceux qui Taimeront: laquelle est souventesfois mise en l'Escriture: et est inserée en l'alliance solennelle que Dieu fait avec son Eglise, Ie seray ton Dieu, et le Dieu de ta lignée apres toy (Gen. 17, 7). Ce qu'a regardé Salomon, disant qu'apres la mort des iustes leurs enfans seront bien-heureux (Prov. 20, 7): non seulement 2.8.37. à cause de la bonne nourriture, et instruction, laquelle de sa part aide beaucoup à la Subnectitur promissio, commendationis vice, quae felicité d'un homme, mais aussi pour ceste magis admoneat quam grata Deo sit quae hic nobis benediction que Dieu a promise à ses serviteurs, que imperatur submissio. Istum enim aculeum excitando sa grace residera eternellement en leurs familles. Ce torpori nostro admovet Paulus, quum dicit mandatum qui apporte une singuliere consolation aux fideles, et hoc esse primum cum promissione. Siquidem quae in doit bien estonner les iniques. Car si la memoire prima tabula praecessit, non specialis et propria tant de iustice comme d'iniquité a telle vigueur unius envers Dieu apres la mort de l'homme, que la mandati extendebatur. fuit, sed ad Legem Porro sic accipienda universam est, benediction de la premiere, et la malediction de la Peculiariter Israelitis loquebatur Dominus de terra seconde s'estende iusques à la posterité: par plus quam ergo forte raison celuy qui aura bien vescu, sera benit de divinae benignitatis arrhabo erat terrae possessio, Dieu sans fin, et celuy qui aura mal vescu, maudit. non suam Or à cela ne contrevient point, que de la race des quam meschans aucunesfois il en sort de bons: et au fiebat ut diuturnus caperetur sui beneficii fructus. contraire, de la race des fideles, qu'il en sort de Sensus ergo est, Honora patrem et matrem, quo per meschans: car le Legislateur celeste n'a pas voulu longum vitae spatium frui tibi diu liceat ea terrae icy establir une reigle perpetuelle, laquelle deroguast possessione quae tibi futura est in gratiae meae à son election. Et de fait il suffit, tant pour consoler testimonium. le iuste que pour espovantër le pecheur, que ceste illis promiserat miremur gratiam, benedicta si vitae in haereditatem. Dominus longitudinem Caeterum, est, haec quia voluerit largiendo: tota per terra denonciation n'est pas vaine ne frivole, combien nos qu'elle n'ait pas tousiours lieu. Car comme les similiter spectat isthaec promissio, quatenus scilicet peines temporelles que Dieu envoye à d'aucuns, sont merito vitam fidelibus Dei benedictiones praesentem testari Si reponimus. inter Quare ad divinae benevolentiae est tesmoignages de son ire contre les pechez, et signes praesentis vitae duratio. Non enim ea aut nobis du iugement futur qui viendra sur tous pecheurs, promittitur, quasi combien qu'il en demeure beaucoup impunis en la vie beatitudinem in se contineret: sed quia symbolum presente: ainsi le Seigneur en donnant un exemple piis si de ceste benediction, c'est de poursuyvre sa grace obsequentem et bonté sur les enfans des fideles à cause de leurs aut esse documentum promissa solet divinae contingat ante parentibus filium e cernitur) nihilo minus fuit Iudaeis, indulgentiae. maturam aetatem peres, il donne tesmoignage, comment sa misericorde promissionis demeure ferme eternellement sur ses serviteurs. Au complemento constanter Dominus perseverat, quam si contraire, quand il poursuit une fois l'iniquité du eum centum terrae iugeribus muneretur cui unum pere iusques au fils, il monstre quelle rigueur de modo pollicitus erat. Totum in hoc situm est ut iugement expendamus longam vitam eatenus promitti quatenus propres pecbez: ce qu'il a principalement regardé en Dei benedictio est: benedictionem vero esse quatenus ceste sentence. Davantage, il nous a voulu comme divinae per en passant signifier la grandeur de sa misericorde, suis l'estendant en mille generations: comme ainsi soit mortem est infinito abripi Quare raro gratiae vita nobis in (quod suae documentum: uberius et non quam solidius ipse servis testificatur et re ipsa demonstrat. est apprestee aux iniques pour leurs qu'il n'eust assigné que quatre generations à sa vengeance. LE TROISIEME COMMANDEMENT. Tu ne prendras point le nom de l'Eternel ton 2.8.38. Dieu en vain. Adhaec, Dominus dum praesentis pollicetur observatione filiis qui coluerint: vitae benedictionem parentes simul qua innuit, decet omnibus immorigeris ac inobsequentibus certissimam imminere maledictionem, cui ne desit executio, eos per Legem suam mortis iudicio obnoxios pronuntiat, ac 2.8.22. La fin du precepte est que le Seigneur veut la maiesté de son nom nous estre saincte et sacrée. La supplicium de ipsis sumi mandat. somme donc sera, qu'icelle ne soit point profanée de Si iudicium effugiunt, ipse ultionem expetit quovis nous par mespris ou irreverence: a laquelle defense modo. hoc respond le precepte affirmatif; d'autre part qu'elle hominum genere vel in praeliis vel in rixis cadat: alii nous soit en recommandation, et honneur singulier. insolitis prope Et pourtant il faut que tant de coeur comme de argumento bouche nous soyons instruits à ne penser et ne sunt. Quod siqui evadunt ad ultimam senectutem: parler rien de Dieu ou de ses mysteres, sinon quia in hac vita, Dei benedictione privati, nihil aliud reveremment quam misere languent, et maioribus in posterum estimant ses oeuvres, nous ne concevions rien qui poenis reservantur, multum abest quin benedictionis ne soit à son honneur. Il faut diligemment observer piis filiis promissae fiant participes. Sed istud etiam ces trois poincts: c'est que tout ce que nostre esprit obiter in conçoit de Dieu, ou qu'en parle nostre langue, soit Domino iubemur : neque id obscurum est ex iacto convenable à son excellence et à la saincteté de son prius fundamento; praesident enim eo loco in quem nom, et tende à exalter sa grandeur. Secondement, Videmus enim modis comminationem hanc annotandum, quantus affliguntur; non esse quod illis numerus ex omnes vanam obedire nonnisi et avec grande sobrieté: et qu'en evexit eos Dominus, communicata cum ipsis honoris que nous n'abusions point de sa saincte parolle sui portione. Quae ergo submissio illis exhibetur, ad temerairement et que nous ne renversions point ses suspiciendum summum illum Patrem gradus esse mysteres debet. ambition, ou à noz folies: mais comme la dignité de Quare si in Legis transgressionem nos pour servir à nostre avarice, ou à instigant, merito tum non parentes nobis habendi son sunt, sed extranei, qui nos a veri Patris obedientia mysteres, que nous les ayons tousiours en honneur subducere conantur. Sic de principibus, dominis, et et en estime. Finalement, que nous ne mesdisions ne universo superiorum detractions de ses oeuvres, comme aucuns meschans enim absonum et genere est habendum. ut ad Indignum deprimendam nom est imprimée en sa parolle et ses Dei ont coustume d'en parler par contumelie: mais à tout celsitudinem eorum eminentia polleat, quae ut ab illa ce que nous recognoissons fait de luy, que nous pendet, ita in illam deducere nos debet. donnions la louange de sagesse, iustice et vertu. Voyla que c'est Sanctifier le nom de Dieu. Quand il en est autrement fait, il est meschamment pollué, pource qu'on le tire hors de son usage legitime, auquel il estoit consacré: et quand il n'y auroit autre mal, il est amoindry de sa dignité, et est rendu contemptible. Or si c'est si mal fait d'usurper trop legerement le nom de Dieu par temerité, ce sera beaucoup plus grand peché, de le tirer en usage du 2.8.39. tout PRAECEPTUM praecepti sorcellerie, necromancie, faire coniurations servir à illicites, et en special du iurement, duquel l'abus du nom de unicuique debere esse commendatam. In summa ergo, Dieu est sur toutes choses detestable, ce qui est violentia omnis et iniuria, ac omnino quaevis noxa, fait pour nous engendrer un plus grand horreur de qua proximi corpus laedatur, nobis interdicitur. Ac toutes autres especes d'en abuser. Or qu'icy Dieu ait proinde iubemur, siquid in opera nostra ad tuendam regardé à l'honneur et service que nous luy devons, proximorum vitam subsidii est, fideliter impendere, et à la reverence que son nom merite, plustost que quae ad eorum tranquillitatem faciunt, procurare: de nous exhorter à. iurer loyalement les uns aux depellendis noxis excubare: siquo in discrimine sunt, autres pour ne frauder personne: il appert par ce praebere manum auxiliarem. Si Deum Legislatorem que tantost apres à la seconde Table, il condamnera sic loqui recordaris, simul cogita velle per hanc les pariures et faux tesmoignages, par lesquels les regulam animae tuae moderari. Ridiculum enim foret hommes font tort l'un à l'autre. Et ainsi ce seroit ut iisque une repetition superflue, s'il estoit icy traitté du praecipue immoratur, ad veram iustitiam nihil quam devoir de charité. La distinction pareillement requiert corpus erudiret. Ergo et homicidium cordis hac Lege cela : car selon qu'il a esté dit, ce n'est pas en vain prohibetur, affectus que Dieu a distribué sa Loy en deux Tables, dont il conservandae fratris vitae. Manus quidem homicidium s'ensuit qu'en ce passage il maintient son droit, et parit, sed animus concipit, dum ira et odio inficitur. veut que la saincteté de son nom luy soit gardée, Vide an irasci adversus fratrem possis quin noxae comme elle en est digne, et ne monstre pas encores libidine ardeas. Si non irasci, ergo nec odisse: ce que les hommes doyvent les uns aux autres en qui cordis et devinxit, genus Finis le omnium Dominus hominum occides. de telles manieres de faire. Toutesfois il est icy parlé is Quoniam Non comme unitate quadam est: SEXTUM. meschant, incolumitatem cogitationes praecipitur speculatur, interior quando odium nihil aliud est quam ira inveterata. matiere de serment. Dissimules licet, et vanis ambagibus extricare te coneris: bi vel ira vel odium est, illic est maleficus affectus. Si tergiversari pergis, iam ore Spiritus pronuntiatum est, homicidam esse qui fratrem in corde suo oderit : ore Domini Christi pronuntiatum est reum esse iudicio qui fratri suo irascitur: reum esse concilio qui dixerit racha: reum esse gehennae ignis qui dixerit fatue. 2.8.23. Premierement il faut entendre que c'est que Iurement. Iurement est une attestation de Dieu, pour confermer la verité de nostre parolle. Car les blasphemes manifestes, qui se font comme pour despiter Dieu, ne sont pas dignes qu'on les appelle Iuremens. Or il est monstré en plusieurs passages de l'Escriture, que telle attestation, quand elle est deuement faite, est une espece de glorifier Dieu. Comme quand Isaie dit que les Assyriens et Egyptiens seront receuz en l'Eglise de Dieu, Ils 2.8.40. parleront, dit-il, la langue de Canaan, et iureront au Duplicem autem aequitatem Scriptura notat, qua nom du Seigneur (Is. 19, 18): c'est à dire, qu'en nititur hoc praeceptum: quia et imago Dei est homo, iurant par le nom du Seigneur ils declaireront qu'ils et caro nostra. Quare, nisi imaginem Dei violare le tiennent pour leur Dieu. Item, quand il parle libeat, sacrosanctum habere comment exuere humanitatem, ut debemus. Quae a illum: carnem propriam fovere royaume dit-il, de Dieu demandera sera multiplié, prosperité, il la ducenda est exhortatio, alibi tractabitur. Duo illa le vray Dieu (Is. 65, 16). Item Ieremie, Si les naturaliter in homine considerari Dominus voluit, Docteurs enseignent mon peuple de iurer en mon quae nos ad conservationem eius inducerent: ut et nom, comme ils l'ont enseigné de iurer par Baal, ie suam imaginem in ipso impressam revereamur, et les feray prosperer en ma maison (Ier. 12, 16). Et carnem est à bon droit qu'en invoquant le nom de Dieu en homicidii a evasit conatu religion envers luy. Car en telle sorte nous le machinaris, si voto et consilio concipis quod alterius confessons estre la verité eternelle et immuable, veu saluti sit adversum, homicidii reus teneris. Nisi que nous l'appellons non seulement comme tesmoing rursum illam pro facultate et opportunitate tueri idoine de verité, mais comme celuy auquel seul studes, ea quoque immanitate Legem praevaricaris. appartient de la maintenir, et faire venir en lumiere Quod si tantopere de corporis incolumitate laboratur: les choses cachées: davantage, comme celuy qui hinc colligamus, quantum studii et operae saluti cognoit seul les coeurs. Car quand les tesmoignages animae debeatur quae in immensum coram Domino humains ngus defaillent, nous prenons Dieu pour praecellit. tesmoing: et mesme quand il est question d'affermer opere sanguinis ergo tesmoignage, il" est dit que nous testifìons nostre Siquid qui Non sibi temperarit. crimen Christi Quieonque, le demandera en Dieu: et quiconque iurera, iurera par amplexemur. et omnem gratia nostram redemptione nisi effusione perpetras, si ce qui est caché dedans la conscience. Pourtant le Seigneur se courrouce amerement contre ceux qui iurent par les dieux estranges: et prend une telle maniere de iurement comme un signe de renoncement de son nom: comme quand il dit, Tes enfans m'ont abandonné, et iurent par ceux qui ne sont point dieux (Ier. 5, 7). Davantage, il denote par 2.8.41. la grandeur de la peine, combien ce peché est Praeceptum eius, Quia facessere septimum. pudicitiam a nobis Non et omnem moechaberis. puritatem Deus immunditiem Finis execrable: quand il dit qu'il destruira tous ceux qui amat, iurent au nom de Dieu, et au nom de leur Idole oportere. (Soph. 1, 5). Summa igitur erit, ut nequa spurcitia, aut libidinosa intemperie carnis inquinemur. Cui respondet affirmativum praeceptum, ut caste et continenter omnes vitae nostrae partes moderemur. Scortationem autem nominatim vetat, ad quam tendit omnis libido: ut illius foeditate (quae crassior est et palpabilior, quatenus scilicet corpori etiam maculam inurit) in libidinis cuiusvis l'honneur de son nom estre exalté en noz sermens, Quoniam hac lege conditus est homo ut solitariam nous avons d'autant plus à nous garder, qu'au lieu de vitam non agat, sed adiuncto sibi subsidio utatur: l'honnorer il n'y soit mesprisé ou amoindry. C'est deinde ex peccati maledictione in hanc necessitatem une contumelie trop grande, quand on se pariure par magis addictus est: quantum satis erat, Dominus son nom: et pourtant cela est appellé en la Loy, opitulatus est nobis in hac parte dum coniugium Profanation (Levit. 19, 12). Car que restera-il à instituit, cuius societatem sua authoritate initam, sua Dieu, s'il est despouillé de sa verité? il ne sera plus quoque benedictione sanctificavit. Unde constat et Dieu. Or on l'en despouille, en le faisant tesmoing et aliam quamlibet, extra coniugium, societatem, coram approbateur de fausseté. Pourtant Iehosua voulant ipso maledictam esse: et illam ipsam coniugalem in contreindre Acham de confesser verité, luy dit, Mon necessitatis enfant, donne gloire au Dieu d'Israel (Ios. 7, 19). libidinem blandiamur, muliere, remedium dum sine esse Dei ordinatam, proruamus. audimus nos Or puis que nous entendons que le Seigneur veut adducat. effraenem abominationem 2.8.24. non maledictione, Ne posse ne ergo nobis virum extra in Enquoy il denote que Dieu est grievement cum deshonnoré, si on se pariure en son nom; ce qui coniugium n'est point de merveille, car en ce faisant il ne tient copulari. point à nous qu'il ne soit diffamé de mensonge. Et de fait, par une semblable adiuration que font les Pharisiens en l'Evangile sainct Iean, il appert qu'on usoit de ceste forme de parler communement entre 2.8.42. les Iuifs, quand on vouloit ouyr quelcun par serment Iam quum per naturae conditionem et accensa (Iean 9, 24). Aussi les formules de l'Escriture nous post lapsum libidine, mulieris consortio bis obnoxii enseignent quelle crainte nous devons avoir de mal simus, nisi quos singulari gratia Deus inde exemit: iurer: comme quand il est dit, Le Seigneur est videant singuli quid sibi datum sit. Virginitas, fateor, vivant, Le Seigneur m'envoye tel mal et tel. Item, virtus est non contemnenda: sed quoniam aliis negata Que Dieu en soit tesmoing sur mon ame (1 Sam. est, 14, 39; 2 Sam. 3, 9; 2 Rois 6, 31; 2 Cor. 1, 23). aliis nonnisi ad tempus concessa, qui ab incontinentia vexantur, et superiores in certamine Lesquelles denotent que nous ne pouvons appeller esse nequeunt, ad matrimonii subsidium se conferant, Dieu pour tesmoing de noz parolles, qu'il ne venge ut ita in suae vocationis gradu castitatem colant. le pariure si nous iurons faussement. Nam qui non capiunt hoc verbum, si non proposito concessoque remedio intemperantiae suae succurrant, cum Deo pugnant, ac resistunt eius ordinationi. Neque mihi quispiam obstrepat (quod multi hodie 2.8.25. faciunt) Dei se auxilio adiutum, omnia posse. Dei Quand nous prenons le nom de Dieu en serment enim auxilium non nisi iis adest qui in viis suis veritable, mais superflu: combien qu'il ne soit pas ambulant: hoc est, in sua vocatione , a qua se profané du tout, toutesfois il est rendu contemptible omnes et abaissé de son honneur. C'est donc la seconde subducunt, necessitates qui subsidiis, espece de serment, par laquelle il est prins en vain. temeritate contendunt. Continentiam singulare esse Pourtant il ne suffit pas de nous abstenir de pariure, Dei mais il faut aussi qu'il nous souvienne que le atque superare Dei inani donum, suas praeteritis ex eluctarique eorum genere quae non promiscue, nec in universum corpori Ecclesiae, sed serment paucis affirmat. desordonné des hommes, mais pour la necessité, et Primum enim certum hominum genus facit, quod se qu'autrement il n'est permis. Dont s'ensuit que ceux castraverit propter regnum caelorum , hoc est, ut qui solutius ac liberius vacare regni caelestis negotiis outrepassent le bon usage et licite. Or on ne peut liceat. At ne talem castrationem esse in hominis pretendre autre 'necessité, sinon qu'en servant à la sitam potestate quis putet, paulo ante ostenderat non religion, ou à charité. En quoy on peche auiourdhuy omnes esse capaces, sed quibus peculiariter e caelo trop desordonnément: et ce d'autant plus que par datum sit; unde concludit, Qui potest capere capiat. trop grande accoustumance cela est estimé pour Asserit scribit neant, combien qu'il ne soit point de petit poids au unumquemque habere proprium donum a Deo: unum iugement de Dieu. Car indifferemment on abuse du sic, alterum autem sic. nom de Dieu en propos de folie et vanité: et membris etiamnum conferantur, apertius Dominus Paulus, dum le n'a pas tirent à esté institué chose de pour nulle le plaisir importance, pense-on que ce n'est point mal fait, pource que les hommes par leur licence sont venuz quasi en possession de ce faire. Neantmoins le mandement de Dieu demeure tousiours: la menace qui y est adioustee demeure inviolable, et aura une fois son effect: par laquelle une vengeance particuliere est denoncée sur tous ceux qui auront prins le nom de Dieu en vain. Il y a une mauvaise faute d'autre 2.8.43. costé, que les hommes en leur iurement prennent le Quando aperta denuntiatione admonemur, non esse nom des saincts pour le nom de Dieu, iurans par cuiuslibet servare castitatem in caelibatu, etiamsi sainct laques, ou sainct Antoine; ce qui est une studio et conatu ad id maxime aspiret: peculiarem impieté evidente, veu que la gloire de Dieu leur est esse gratiam quam Dominus nonnisi certis hominibus ainsi transferée. Car ce n'est point sans cause que confert, quo ipsos habeat ad opus suum expeditiores: Dieu nommément a commandé qu'on iurast par son nonne Deo et naturae ab eo institutae repugnamus, nom, et par mandement special nous a defendu de si non vitae nostrae genus ad facultatis nostrae iurer par dieux estranges (Deut. 6, 13; 10, 20; Ex. modum accommodamus? Hic scortationem Dominus 23, 13). Et c'est ce que l'Apostre dit en escrivant prohibet: que les hommes en leurs sermens appellent Dieu puritatem ergo et pudicitiam a nobis requirit. Eius servandae una est ratio, ut suo quisque comme modulo soy-mesme, à cause qu'il n'a nul plus grand que luy se metiatur. contemnat, veluti Nemo rem temere sibi aut matrimonium inutilem aut leur superieur: mais que Dieu iure par (Hebr. 6, 13. 16). supervacuam: nemo caelibatum aliter expetat quam si uxore carere possit. Neque in eo etiam carnis tranquillitati vel commoditati consulat, sed tantum ut vinculo hoc solutus ad omnia pietatis 2.8.26. officia Les Anabaptistes non contens de ceste promptior sit ac paratior. Et quoniam multis hoc moderation, beneficium iuremens, d'autant que la defense de Christ est quisque nonnisi a ad tempus caelibatum idoneus. tout: mais que T ostre paroîle soit, ouy ouy, non libidinem vires deficiant, intelligat iam sibi coniugii non: ce qui est outre est du mauvais (Matth. 5, necessitatem a Domino impositam. Hoc demonstrat 34-37; Iaq. 5, 12). Mais en ce faisant, ils font Apostolus fugiendam iniure à Christ, le faisant adversaire de son Pere, scortationem unusquisque uxorem suam habeat, et comme s'il estoit venu en terre pour aneantir ses unaquaeque mulier virum. Item, Ut qui non potest se commandemens. Car le Dieu eternel, en sa Loy non continere, . seulement permet le iurement comme chose licite partem (ce qui devroit bien suffire) mais commande d'en incontinentiae vitio esse obnoxiam: deinde ex iis qui user en necessité (Ex. 22, 11). Or Christ tesmoigne obnoxii sunt neminem excipit quem non iubeat ad qu'il est un avec son Pere: qu'il n'apporte rien que unicum illud remedium confugere quo impudicitiae son Pere n'ait commandé: que sa doctrine n'est point obviam itur. Ergo qui sunt incontinentes, si hac de luy mesme (Iean 7, 16; 10, 30. 18), etc. ratione mederi negligunt suae infirmitati, eo ipso Qu'est-ce peccant repugnant à soy, pour defendre et condamner ce praecipit matrimonium significat quod in Si ut ad Domino maiorem huic ad erit tous domandam quum quandiu exception generale, où il dit, Ie vous defen de ne iurer du Primum abstineat tandiu sans ad servandum coniugio confertur, condamnent contrahat hominum Apostoli mandato non donc qu'ils diront? Feront-ils Dieu obtemperant. Neque sibi blandiatur qui mulierem non qu'il attingit, acsi impudicitiae argui non posset: quum Pourtant leur sentence ne peut estre receue. Mais interim animus libidine intus ardeat; pudicitiam enim pource qu'il y a quelque difficulté aux parolles de definit Paulus, coniunctam cum castitate corporis, Christ, il nous les faut regarder de plus pres, animi puritatem. Caelebs mulier, inquit, cogitat quae desquelles certes nous n'aurons point l'intelligence, Domini sunt: quomodo sancta sit corpore et spiritu . sinon que nous considerions son but, et adressions Itaque nostre dum superius illud praeceptum ratione a une fois approuvé en le commandant? pensée à ce qu'il pretend en ce passage-là. confirmat: non tantum dicit melius esse uxorem Or ducere quam scorti societate se polluere, sed dicit restreindre la Loy, mais seulement la reduire en son melius esse nubere quam uri. sens naturel, lequel avoit esté grandement corrompu estil ainsi qu'il ne veut point amplifier ne par les fausses gloses des Scribes et Pharisiens. Si nous tenons cela, nous ne penserons point que Christ ait voulu universellement, condamner mais tous seulement sermens ceux qui transgressent la reigle de la Loy. Il appert de ses 2.8.44. parolles, que le peuple ne se gardoit pour lors sinon Porro, si coniuges recognoscunt suam societatem de se pariurer: comme ainsi soit que la Loy ne esse a Domino benedictam, eo admonentur non esse defende intemperata et dissoluta libidine conspurcandam. Non iuremens superflus. Parquoy le Seigneur Iesus, vray enim si incontinentiae turpitudinem velat matrimonii expositeur de la Loy, admoneste que non seulement honestas, ideo eius irritamentum protinus esse debet. c'est mal fait de se pariurer, mais aussi de iurer Quare non omnia sibi licere coniuges existiment: sed (Matth. 5, 34). Comment iurer? assavoir en vain; suam quisque uxorem sobrie habeat, et vicissim uxor mais les sermens que la Loy approuve, il les laisse virum: sic agentes nequid omnino indignum honestate libres et en leur entier. Mais ils s'arrestent à ceste ac temperantia matrimonii admittant. Sic enim ad diction, Dutout: laquelle toutesfois ne se rapporte modum et modestiam revocari decet coniugium in point au verbe qui est là mis, assavoir Iurer: mais Domino quanque aux formes de iuremens qui s'ensuyvent apres. Car Ambrosius c'estoit-là une partie de Terreur, qu'en iurant par le gravi quidem, sed non indigna sententia notavit, ciel et par la terre, ils ne pensoyent pas attoucher quum uxoris adulterum vocavit qui in usu coniugali le nom de Dieu. Le Seigneur donc ayant corrigé la nullam verecundiae vel honestatis curam habet . principale Postremo reputemus quis hic legislator scortationem subterfuges: damnet; nempe is, qui quum nos totos possidere eschappez, si en supprimant le nom de Dieu ils debeat, corporis iurent par le ciel et par la terre. Car il est besoin integritatem requirit. Ergo dum scortari prohibet, de noter encores icy en passant, combien que le simul vetat et lascivo corporis ornatu, et obscoenis nom de Dieu ne soit point exprimé, toutesfois qu'on gesticulationibus, alienae iure bien par iceluy en formes obliques: comme si pudicitiae insidiari. Non enim ratione caret Archelai on iure par le soleil qui nous esclaire, par le pain sententia ad adulescentem molliter et delicate ultra qu'on menge, par le baptesme, ou autres benefices modum vestitum, non referre qua parte cinaedus de Dieu qui nous sont comme gages de sa bonté. Et esset: omnem de fait Christ en ce passage ne defend pas de iurer contaminationem abominatur, quacunque in parte vel par le ciel et la terre et Ierusalem, pour corriger la animae vel corporis nostri appareat. Ac ne dubium superstition, sit, memineris hic pudicitiam a Deo commendari. Si plustost rabat l'excuse et vaine sophisterie de ceux pudicitiam requirit a nobis Dominus, quicquid illi qui estimoyent pour neant d'avoir tousiours en la adversum est damnat. Proinde si ad obedientiam bouche des sermens desguisez et tortus: comme s'ils adspiras, nec animus prava cupidine intus ardeat, nec espargnoyent le nom de Dieu, lequel neantmoins est oculi in corruptos affectus lasciviant, nec corpus ad imprimé en tous les biens dont il nous fait iouir. Il lenocinium excolatur, nec lingua spurcis sermonibus y a une autre raison quand quelque homme mortel mentem ad similes cogitationes illiciat, nec gula sua ou desia trespassé ou mesme un Ange est substitué intemperie inflammet. Sunt enim omnia eiusmodi au lieu de Dieu; comme les Payens par leurs vitia veluti maculae quaedam quibus castitatis puritas flatteries se sont accoustumez à iurer par la vie ou conspurcatur. bonne fortune de leur Roy: car alors en deifiant les lasciviam contractum, non exundare. Hanc iure suo, siquidem in petulantiam animae, et impuris Deum extremam spiritus, et sermonibus respicimus, qui point seulement transgression, afin qu'ils comme les leur ne aucuns pariures, mais les oste apres tous pensent pas estre s'y abusent: mais hommes, on obscurcit d'autant la gloire d'un seul Dieu, ou mesme on la diminue. Mais quand on n'a autre but n'intention, que de confermer son dire par le nom sacré de Dieu, combien que cela se face obliquément, sa maiesté est blessée en tous sermens legers et volages. Iesus Christ en defendant de iurer dutout, oste ceste masque ou vaine couverture dont les nommes se cuident iustifier. Sainct Iaques en recitant les parolles de son maistre, tend à une mesme fin, pource qu'en tout temps ceste licence 2.8.45. d'abuser temerairement du nom de Dieu, a esté trop PRAECEPTUM OCTAVUM. Non furtum facies. vulgaire: combien qu'elle emporte une meschante Finis, Quoniam abominationi est Deo iniustitia, ut profanation (Iacq. 5, 12). Car si ce mot, Dutout, se reddatur unicuique quod suum est. Summa igitur erit, rapportoit nos vetari rebus alienis inhiare, ac proinde iuberi nullement permis de iurer, et que sans exception il suis unicuique conservandis bonis fidelem operam fust defendu, de quoy serviroit ce qui est tantost impendere. unicuique apres adiousté par forme de declaration, c'est qu'on evenisse quod possidet, non fortuita sorte, sed ex ne prenne point les noms du ciel ne de la terre? distributione non etc. Car il appert que c'est pour fermer toutes facultates eschappatoires par lesquelles les Iuifs se pensoyent posse Sic summi igitur cuiuspiam enim rerum praeverti quin cogitandum fraus est, omnium malis divinae Domini: artibus dispensationi fiat. à la substance, comme s'il n'estoit sauver. Plurima autem sunt furtorum genera. Unum est in violentia: quum vi quacunque et praedatoria licentia aliena diripiuntur. Alterum in malitiosa impostura: ubi fraudulenter intercipiuntur. Aliud in tectiori calliditate: ubi per speciem iuris excutiuntur. Aliud in blanditiis: ubi sub donationis praetextu emunguntur. Sed ne in generibus recensendis nimium insistamus, artes omnes, quibus proximorum possessiones et pecuniae ad dilectionis, cupiditatem nos ad derivantur, fallendi obliquant, aut pro ubi quovis furtis a synceritate modo 2.8.27. nocendi noverimus esse Pourtant ce ne peut estre chose douteuse à gens de sain entendement, que le Seigneur ne reprouve habendas. In forensi certamine obtineant licet, a Deo en tamen non secus aestimantur. Nempe videt longas estoyent defendus par la Loy. Car luymesme, qui a captiones, quibus simpliciorem homo vafer animum representé en toute sa vie la perfection qu'il a incipit irretire, donec in suas tandem nassas attrahat: commandée, n'a point eu horreur de iurer quand la videt duras inhumanasque leges, quibus potentior chose le requeroit: et ses disciples, que nous ne tenuem urget ac praecipitat: videt illecebras quibus doutons point avoir gardé sa reigle, ont suyvi un tanquam hamis imprudentem astutior inescat; quae mesme exemple. Qui oseroit dire que sainct Paul omnia latent humanum iudicium, nec in cognitionem eust voulu iurer, si le iurement eust esté du tout veniunt. Neque haec iniuria in pecunia modo, aut in defendu? Or quand la matiere le requiert, il iure mercibus, aut agris sed in iure cuiusque; suo enim sans aucun scrupule, adioustant mesme aucune fois bono imprecation. Toutesfois la question n'est pas encore proximos fraudamus, si denegamus officia ce passage autres sermens sinon ceux qui quibus erga procurator aut solue, pource qu'aucuns pensent qu'il n'y a que les villicus otiosus vorat domini substantiam, nec ad rei sermens publiques qui soyent exceptez: comme sont familiaris curam intentus est: si commissas sibi ceux que le Magistrat requiert de nous, ou que le facultates vel iniuria dissipat, vel luxuriose profundit: peuple fait à ses superieurs, ou bien les superieurs si arcana au peuple, les gendarmes à leurs Capitaines, et les divulgat, si ullo modo tum vitam, tum bona eius Princes entre eux en faisant quelque alliance. Auquel prodit: si dominus rursum familiam immaniter vexat: nombre ils comprennent (et à bon droit) tous les furti apud Deum tenetur. Alienum et retinet et sermens qui sont en sainct Paul: veu. que les praevertit qui non exequitur quod ex suae vocationis Apostres en leur office n'ont point esté hommes munere aliis debet. particuliers, mais officiers publiques de Dieu. Et de servus eos obstringimur. Si herum ludibrio habet, si eius fait, ie ne nie pas que les sermens publiques ne soyent les plus seurs, d'autant qu'ils sont approuvez de plus fermes tesmoignages de l'Escriture. Il est commandé au Magistrat de contreindre un tesmoin à iurer en chose douteuse: et le tesmoin est tenu d'en respondre. Pareillement l'Apostre dit que les controversies humaines sont decidées par ce xemede (Hebr. 6, 16). Pourtant l'un et l'autre a bonne approbation de ce qu'il fait. Et de fait on peut 2.8.46. observer que les Payens anciennement avoyent en Rite ergo sic parebimus mandato, si nostra sorte grande religion les sermens publiques et solennels: contenti, nullum nisi honestum et legitimum lucrum au contraire, qu'ils n'estimoyent pas beaucoup ceux facere studeamus: si non appetamus cum iniuria qu'ils faisoyent en leur privé, comme si Dieu n'en ditescere, nec fortunis diruere proximum moliamur, eust quo res nobis accrescat: si non crudeles opes, et ex sermens aliorum sanguine expressas cumulare contendamus: si choses necessaires avec reverence, c'est une chose non nefas trop perilleuse, veu qu'ils sont fondez sur bonne corradamus, quo vel expleatur nostra avaritia, vel raison et exemples de l'Escriture. Car s'il est licite prodigentiae satisfiat. Verum e converso sit nobis à personnes privées d'invoquer Dieu pour Iuge sur perpetuus hic scopus, omnes quoad licet consilio leurs propos: par plus forte raison il leur sera atque ope fideliter in retinendis suis iuvare; quod si permis de l'invoquer pour tesmoin. Exemple: Ton cum perfidis ac fallacibus negotium fuerit, ex nostro prochain potius ut tascheras par charité de te purger: il n'acceptera contendamus cum illis. Neque id modo: sed quos aucune raison en payement. Si ta renommée vient en rerum danger pour l'obstination qu'il a eu sa mauvaise intemperanter aliquid undecunque cedere difficultate necessitatibus sublevemus parati et quam premi, ac eorum nostra fantasie: Neantmoins particuliers, t'accusera sans qui de offense se de les sobrement és font quelque tu condamner desloyauté: pourras appeller tu au iugement de Dieu, afin qu'il declaire ton innocence. unusquisque quatenus ex officio aliis sit obligatus, ac Si nous regardons les parolles, ce n'est pas si grand' quod debet, bona fide persolvat. Hac ratione populus chose d'appeller Dieu en tesmoin, que pour iuge. Ie omnes eorum ne voy point donc pourquoy nous devions reprouver dominationem aequo animo ferat, legibus et iussis une forme de serment, où Dieu soit appellé en praefectos in Postremo copia conte. respiciat sibi inopiam. fas simus, viderimus communicemus, eorum per tenu honore habeat, pareat, nihil detrectet quod propitio Deo ferre possit. tesmoignage. Rursum illi plebis suae curam sustineant, publicam plusieurs exemples. Si quand Abraham et Isaac ont pacem malos fait serment à Abimelec, on allegue que ce soyent coerceant: sic omnia administrent quasi supremo sermens publiques: pour le moins Iacob et Laban iudici estoyent conservent, Deo Ecclesiarum incumbant, bonis sint praesidio, functionis suae rationem reddituri. ministri fideliter verbi ministerio nec privées, cela et nous avons neantmoins ont confermé leur alliance par iurement. Booz estoit puram et synceram populo Dei tradant. Nec doctrina promis à Ruth. Pareillement Abdias, homme iuste et solum, praesint craignant Dieu (comme dit l'Escriture) lequel testifie denique, ut boni pastores ovibus. Populus vicissim par iurement ce qu'il veut persuader à Helie (Gen. eos pro nuntiis et Apostolis Dei suscipiat, eum iis 21, 24; 26, 31; 31, 53; Ruth 3, 13; 1 Rois 18, 10). honorem reddat quo summus Magister eos dignatus Ie ne voy point donc meilleure reigle, sinon que est: quae eorum vitae necessaria sunt praebeat. nous moderions nos sermens en telle sorte qu'ils ne Parentes liberos, ut sibi a Deo commissos, alendos, soyent point temeraires, legerement faits, ny en regendos, docendos suscipiant: nec saevitia eorum matiere frivole, ny en affection desordonnée: mais animos exasperent, et a se avertant: sed lenitate ac qu'ils servent à la necessité, assavoir quand il est indulgentia quae suam personam deceat, eos foveant, question de maintenir la gloire de Dieu, ou conserver et amplectanur. Quo modo et suam illis observantiam charité a liberis deberi ante dictum est. Iuniores senilem commandement. exemplo adulterent: personnes verifier homme privé, qui a ratifìé par serment le mariage vitae doctrinam pour sed sed salutis Et instituant: envers les hommes; à quoy tend le aetatem revereantur, ut eam aetatem honorabilem esse Dominus voluit. Senes quoque iuventutis LE QUATRIEME COMMANDEMENT. imbecillitatem sua prudentia, et (quo magis quam illi pollent) rerum clamosisque usu moderentur, besoigneras six iours, et feras toutes tes temperantes comitate ac facilitate severitatem. Servi Dieu. Tu ne feras aucune tienne oeuvre, ne toy, ne se ton praestent: tanquam neque Deo sedulos id ipsi ad et incessentes; Tu oeuvres. Le septieme est le repos du Seigneur ton obsequium eos asperis sed ad insectationibus non Qu'il te souvienne de sanctifier le iour du repos. morigeros oculum, servientes. sed Heri dominis ex animo, quoque non fils, ne ta fille, ne ton serviteur, ne ta chambriere, ne ton bestail, ne l'estrangier qui est entre tes portes. Car en six iours, etc. morosos se et intractabiles erga servos gerant, non asperitate nimia divexent, non contumeliose accipiant: sed potius agnoscant sibi fratres esse, suosque sub caelesti Domino conservos, quos mutuo amare et humaniter tractare debeant. Ad hunc, 2.8.28. inquam, modum quisque reputet quid in suo ordine La fin du precepte est, qu'estans morts à nos ac loco proximis debeat, et quod debet solvat. Ad propres affections et oeuvres, nous meditions le haec, referenda semper mens ad Legislatorem: ut royaume de Dieu: et qu'à ceste meditation nous nous animis, perinde ac manibus, regulam hanc noverimus exercions constitui: quo aliorum commodis atque utilitatibus et neantmoins tuendis et promovendis studeant. particuliere et distincte des autres, il requiert une par les pource moyens qu'il a qu'il une a ordonnez; consideration exposition un peu diverse. Les anciens Docteurs ont coustume de le nommer Umbratile, pource qu'il contient observation externe du iour, laquelle a esté abolie à l'advenement de Christ, comme les autres figures, ce qui est bien veritable: mais ils ne touchent la chose qu'à demi. Pourtant il faut prendre l'exposition de plus haut, et considerer trois causes, lesquelles sont contenues sous ce commandement. Oar le Legislateur celeste, sous le repos du septieme iour a voulu figurer au peuple d'Israel le repos spirituel: c'est que les fideles se doyvent reposer de leurs propres oeuvres, afin de laisser besoigner Dieu en eux. Secondement, il a voulu qu'il y eust un iour arresté, auquel ils convinssent pour ouir la Loy, et user de ses ceremonies: au moins 2.8.47. lequel ils dediassent specialement à considerer ses PRAECEPTUM adversus oeuvres: afin d'estre incitez par cela à le mieux proximum tuum testis mendax. Finis eius: Quoniam honnorer. Tiercement, il a voulu donner un iour de mendacium repos aux serviteurs et gens de travail, qui sont Deus NONUM. (qui Non veritas eris est) execratur, veritatem sine fuco esse inter nos colendam. Summa sous igitur erit, ne vel calumniis falsisque criminationibus relasche de leur labeur. violemus alicuius fortunis gravemus: procacitatis nomen, vel denique libidine mendacio ne quempiam in la puissance d'autruy: afin d'avoir quelque suis maledicentiae et laedamus. Cui interdicto cohaeret imperium, ut unicuique fidelem operam, quoad commodemus, ad licet, in tuendam asserenda et nominis veritate et rerum suarum integritatem. Sensum mandati sui videtur 2.8.29. Toutesfois il nous est monstré en plusieurs exponere voluisse Dominus Exodi. 23, his verbis, passages, que ceste figure du repos spirituel a eu le Non suscipies vocem mendacii: nec iunges manum principal lieu en ce precepte. Car Dieu n'a iamais tuam, ut pro impio dicas falsum testimonium . Item, requis Mendacium fugies. Alio etiam loco, non ea modo precepte, que de cestuy cy. Quand il veut denoter parte a mendacio nos revocat, ne simus criminatores en ses Prophetes toute la religion estre destruite, il ac susurrones in populo : sed nequis decipiat fratrem se compleind que son Sabbath a esté pollué et violé, suum; utrunque enim distinctis mandatis cavet. Sane ou qu'il n'a pas esté bien gardé ne sanctifié: comme dubium non est quin, ut praecedentibus mandatis si en delaissant ce poinct, il ne restoit plus rien en cohibuit saevitiam, impudicitiam, avaritiam, ita hic quoy il peust estre honnoré. D'autre part, il magnifié falsitatem coerceat: cuius duo sunt membra, quae grandement l'observation d'iceluy: pour laquelle cause prius notavimus. Aut enim malignitate et obtrectandi les fideles estimoyent par dessus tout, le bien qu'il pravitate aut leur avoit fait en leur revelant le Sabbath (Nomb. mentiendo, interdum etiam obloquendo, detrahimus 15, 35; Ezech. 20, 12; 22, 8; 23, 38; Ier. 17, 21. eorum commodis. Nihil autem interest, solenne et 22. 27; Is. 56, 2). Car ainsi parlent les Levites en iudiciarium Nehemiah : Tu as monstré à nos Peres ton sainct delinquimus in testimonium famam hic proximorum: nominari putes, an plus estroitement l'obeissance d'aucun vulgare, quod in privatis sermonibus fertur. Semper Sabbath, tes commandemens et ceremonies, et leur enim vitiorum as donné la Loy par la main de Moyse (Neh. 9, 14). generibus speciem unam paradigmatis loco proponi, Nous voyons comment ils l'ont en singuliere estime ad quam caeterae referantur: eam autem potissimum par dessus tous les autres preceptes: ce qui nous diligi, peut monstrer la dignité et excellence du Sabbath, eo recurrendum in qua Quanquam vitii est, ex singulis turpitudo generalius maxime ad laquelle est aussi clairement exposée par Moyse et calumnias et sinistras obtrectationes, quibus inique Ezechiel. Car nous lisons ainsi en Exode, Observez gravantur proximi: quia forensis testimonii falsitas mon Sabbath: pource que c'est un signe entre moy nunquam periurio caret. Periuriis autem, quatenus et vous en toutes voz generations, pour vous donner Dei nomen profanant ac violant, in mandato tertio à cognoistre que ie suis le Dieu qui vous sanctifie; satis est obviatum. extendere emineat. legitima praecepti gardez donc mon Sabbath: car il vous doit estre asserenda veritate, sainct. Que les enfans d'Israel le gardent et le utilitatibus celebrent en leurs aages: car c'est une alliance serviat. Aequitas plusquam manifesta est. Nam si perpetuelle, et un signe à toute eternité (Ex. 31, quibuslibet thesauris pretiosius est nomen bonum, 13; 35, 2). Cela est encore plus amplement dit nihilo minore noxa, nominis integritate quam fortunis d'Ezechiel: toutesfois la somme de ses parolles spoliatur homo. In diripienda autem eius substantia, revient là, que c'estoit un signe dont Israel devoit non minus interdum falso testimonio, quam manuum cognoistre que Dieu est sanctificateur (Ezech. 20, rapacitate proficitur. 12). observatio est, proximorum ut Proinde convenit lingua tum bonae in famae, tum Or si nostre sanctification consiste au renoncement de nostre propre volonté, de là desia apparoit la similitude entre le signe externe et la chose interieure. Il nous faut du tout reposer, afin que Dieu besoigne en nous: il nous faut ceder de nostre volonté, resigner nostre coeur, renoncer et quitter toutes les cupiditez de nostre chair: bref, il nous faut cesser de tout ce qui procede de nostre entendement, afin qu'ayans Dieu besoignant en nous, nous acquiescions en luy: comme aussi l'Apostre 2.8.48. Et nous enseigne (Hebr. 3, 13; 4, 4 s.). tamen mirum est quam supina securitate passim in hac re peccetur, ut rarissimi reperiantur qui non venenata hoc morbo quadam notabiliter dulcedine laborent: oblectamur in adeo alienis malis tum inquirendis, tum detegendis. Nec putemus idoneam esse excusationem si saepenumero non mentimur. Nam qui prohibet mendacio fratris nomen deturpari, vult etiam illibatum conservari, quantum per veritatem licet. Siquidem utcunque illi adversus mendacium tantum caveat: eo ipso tamen innuit, sibi 2.8.30. esse commendatum. Atqui id nobis sufficere debet Cela estoit representé en Israel par le repos du ad famam proximo salvam custodiendam, Deo eam septieme iour. Et à fin qu'il y eust plus grande curae esse. Quare damnatur proculdubio in universum religion à ce faire, nostre Seigneur a confermé cest maledicentia. Porro maledicentiam intelligimus, non ordre par son exemple: car c'est une chose qui ne obiurgationem, quae accusationem aut remedium fit castigandi iudiciariam malo studio: non doit point esmouvoir petitement l'homme, quand on denuntiationem, qua l'enseigne son Createur. Si quelcun requiert une signification secrette au nombre de caeteris Sept: il est vray semblable, puis que ce nom en peccatoribus terrorem tendit: non manifestationem l'Escriture signifie perfection, qu'il a esté éleu en apud eos quorum salutis interest praemonitos fuisse, cest endroit pour denoter perpetuité. A quoy se ne odiosam rapporte ce que nous voyons en Moyse. Car apres criminationem quae ex malignitate et obtrectandi avoir dit que le Seigneur s'est reposé au septieme petulantia nascitur. Quin iour, mandatum istud, ne affectemus, et quae ignorantia ad non suyvre publicam reprehensionem, quaeritur: de incutiendum periclitentur: quoque scurrilem urbanitatem d'autres apres pour luy determiner sa fin. On pourroit aussi amener quant à mordaciter Seigneur par ce nombre a voulu signifier que le perstringantur, qualiter solent nonnulli qui facetiarum Sabbath des fideles ne sera iamais parfaitement laudem, cum aliorum rubore ac etiam gemitu captant: accompli quando ex eiusmodi procacitate non leviter interdum commençons icy, et le poursuyvons iournellement: fratres mais sub sugillantur. convertamus lusus, Nunc si ad quem convenit Legislatorem pource que au dernier nous iour. avons Car encore nous le bataille assiduelle contre nostre chair, il ne sera point auribus atque animo, quam linguae, pro suo iure achevé iusques à ce que la sentence d'Isaie soit dominari: audiendarum verifiee, quand il dit qu'au royaume de Dieu il y a obtrectationum aviditatem, et importunam ad sinistra un Sabbath continué eternellement: assavoir quand iudicia propensionem, nihilominus interdici. Ridiculum Dieu sera tout en tous (Is. 66, 23; 1 Cor. 15, 28). enim est siquis putet Deum odisse maledicentiae in Il pourroit donc sembler advis, que par le septieme lingua morbum: malignitatis in animo, non improbare. iour le Seigneur ait voulu figurer à son peuple la Quare si verus est timor atque amor Dei in nobis, perfection du Sabbath qui sera au dernier iour, afin demus operam quoad licet et expedit, et quantum de le faire aspirer à icelle perfection, d'une estude fert charitas, ne maledictis et amaris salibus vel continuelle durand ceste vie. succurret vel aures certe et praebeamus: non iusques minus linguam oculos, imagine intinctam, il n'en met plus cela une autre coniecture probable: c'est que le vitia, loedoriis extenditur quibus aliorum amaris huc sed ne obliquis suspicionibus temere mentem permittamus: sed aequi erga omnium dicta et facta interpretes, tum iudicio, tum auribus, tum lingua salvum illis suum honorem candide servemus. 2.8.31. Si ceste pourtant que exposition semble quelcun ne la trop veuille subtile, et recevoir, ie n'empesche pas qu'on ne se contente d'une plus simple: c'est que le Seigneur a ordonné un iour par lequel le peuple fust exercité par la pedagogie de la Loy à mediter le repos spirituel, qui est sans fin;, qu'il a assigné le septieme iour, ou bien iugeant qu'il suffisoit, ou bien pour mieux inciter le peuple à observer ceste ceremonie, luy proposant son exemple: ou plustost pour luy monstrer que le Sabbath ne tendoit à autre fin, sinon pour le rendre conforme à son Createur. Car il n'en peut gueres 2.8.49. challoir, moyennant que la signification du mystere PRAECEPTUM DECIMUM. concupisces demeure: c'est que le peuple fust instruit de se domum proximi tui, etc. Finis est, Quoniam totam demettre de ses oeuvres. A laquelle contemplation animam Deus, les Prophetes reduisoyent assiduellement les Iuifs, omnem adversam charitati cupiditatem ex animis afin qu'ils ne pensassent s'acquitter en s'abstenant excutiendam. cogitatio d'oeuvres manuelles. Outre les passages que nous nobis irrepat, quae noxia et in alterius detrimentum avons alleguez, il est dit en Isaie, Si tu te retirés au vergente concupiscentia, animos nostros commoveat. Sabbath pour ne point faire ta volonté en mon sainct Cui respondet ex adverso praeceptum, ut quicquid iour, et celebres un Sabbath sainct et delicat au concipimus, deliberamus, volumus, meditamur, id cum Seigneur de gloire, et le glorifies en ne faisant point proximorum bono et commoditate sit coniunctum. tes Sed hic magna et perplexa, ut videtur, difficultas trouvée: lors tu prospereras en Dieu (Is. 58, 13). nobis occurrit. Si enim vere superius a nobis dictum Or il n'y a doute que ce qui estoit ceremonial en ce est, sub scortationis et furti vocabulis, scortandi precepte, libidinem, et nocendi, fallendique consilium cohiberi: Christ. Car il est la verité, qui fait par sa presence supervacuum fuisse videri queat, ut nobis postea esvanouir toutes les figures: il est le corps, au seorsum concupiscentia regard duquel les ombres sont laissées. Il est, interdiceretur. Sed nobis facile nodum istum expediet dy-ie, le vray accomplissement du Sabbath. Car distinctio inter concupiscentiam. estans ensevelis avec luy par le Baptesme, nous Consilium enim, in superioribus sommes entez en la compagnie de sa mort: afin praeceptis loquuti sumus, est deliberata voluntatis qu'estans faits participans de sa resurrection, nous consensio, ubi animum libido subiugavit. Cupiditas cheminions citra talem et deliberationem et assensionem esse Pourtant dit l'Apostre que le Sabbath a esté ombre potest, de ce qui devoit advenir, et que le corps en est en dilectionis affectu Summa quum possideri igitur alienorum Non erit, nequa bonorum consilium qualiter animus et de vanis eo vult perversisque obiectis oeuvres, et n'ait ta esté en propre aboly nouveauté volonté par de n'est point l'advenement vie (Rom. 6, de 4). ergo Christ (Coloss. 2, 16. 17): c'est à dire, la vraye regulam substance et solide de la verité, laquelle il explique praeesse hactenus Dominus iussit: ita ad eandem bien en ce lieu-là. Or icelle n'est point contente nunc dirigi animi conceptiones iubet, ne sint ullae d'un iour, mais requiert tout le cours de nostre vie, pravae iusques pungitur modo, voluntatibus, et et titillatur. studiis, operibus, contortae, quae Quemadmodum charitatis animum extimulent. Quemadmodum animum induci iram, scortationem, in odium, aliorsum inflecti atque rapinam, mendacium, vetuit, ita nunc prohibet instigari. à qu'estans du tout morts à nous-mesmes, nous soyons remplis de la verité de Dieu. Dont superstitieuse Chrestiens. 2.8.50. ce il s'ensuit des iours que doit toute estre observation loin des Neque vero sine causa tantam rectitudinem exigit. Nam quis aequum esse neget, omnes animae potentias charitate occupari? Siqua autem a charitatis scopo aberret, quis morbosam esse inficietur? Iam vero unde fit ut animum tuum subeant cupiditates fratri tuo damnosae, nisi quod neglecto illo, tibi uni studes? Si enim charitate totus esset imbutus 2.8.32. Neantmoins d'autant que les deux dernieres animus, nulla eius particula talibus imaginationibus causes ne se doyvent point mettre entre les ombres pateret. Vacuum ergo eatenus charitate esse oportet, anciennes, quatenus concupiscentiam recipit. Obiiciet quispiam siecles : combien que le Sabbath soit abrogé, cela non tamen consentaneum esse ut phantasiae, quae ne laisse point d'avoir lieu entre nous, que nous temere volutantur in mente, et tandem evanescunt, ayons certains iours pour nous assembler à ouyr les pro concupiscentiis, quarum sedes in corde est, predications, damnentur. Respondeo, hic quaestionem esse de eius celebrer leo Sacremens: secondement pour donner generis phantasiis quae dum mentibus obversantur, quelque relasche aux serviteurs et gens mecaniques, simul animum à conviennent faire les egalement oraisons à tous. publiques, et mordent ac feriunt; fi n'y a nulle doute que le Seigneur n'ait regardé mentem venit optare l'un et l'autre en commandant le Sabbath. Quant au aliquid quin cor excitatum saliat. Mirabilem ergo premier, il est assez approuvé par l'usage mesme dilectionis ardorem Deus mandat, quem ne minimis des Iuifs. Le second a esté noté par Moyse au quidem concupiscentiae tricis vult impediri. Animum Deuteronome, en ces parolles: Afin que ton serviteur mirifice levibus et ta chambriere se reposert comme toy, qu'il te quidem aculeis commoveri contra dilectionis legem souvienne que tu as esté serviteur en Egypte. Item patitur. Ad hanc intelligentiam mihi primum viam en Exode: Afin que ton boeuf et ton asne, et ta aperuit Augustinus, ne gravi suffragio destitui eam mesgnie se repose (Deut. 5, 15; Ex. 23, 12). Qui putes. pourra quandoquidem cupiditate mais nunquam compositum Etsi in requirit, autem quem qualibet ne prava cupiditate nier que ces deux choses ne nous interdicere consilium Domini fuit, ea tamen obiecta conviennent aussi bien qu'aux Iuifs? Les assemblées in delectationis Ecclesiastiques nous sont commandées par la parolle imagine nos ut plurimum capiunt: nequid cupiditati de Dieu: et l'experience mesme nous monstre quelle prorsus relinqueret, ubi ab iis rebus retrahit in quas necessité potissimum insanit et exultat. En secunda Legis ordonnez, quand se pourra-on assembler? L'Apostre tabula, enseigne exemplum in debeamus pendet qua proposuit satis propter tota inculcaveris quae falsa admonemur Deum, a charitatis quaecunque cuius ratio. in quid hac hominibus consideratione Quare tabula nous que en avons. toutes Or choses s'il se n'y a doyvent iours faire decentement et par ordre entre nous" (1 Cor. 14, frustra 40). Or tant s'en faut que l'honnesteté et l'ordre se docentur puisse garder sans ceste police de iours, que si elle officia, nisi doctrina tua Dei timore et reverentia, n'estoit, tanquam fundamento, subnitatur. Qui duo praecepta troubles et confusions en l'Eglise. Or s'il y a une quaerunt in concupiscentiae prohibitione, perversa mesme necessité entre nous, que celle à laquelle le sectione quod unum erat lacerare, prudens lector me Seigneur a voulu remedier en ordonnant le Sabbath tacente iudicabit. Nec obstat quod secundo repetitur aux Iuifs, que nul n'allegue ceste loy ne nous verbum Non concupisces: quia ubi domum posuit, appartenir de rien: car il est certain que nostre bon partes eius enumerat, ab uxore incipiens. Unde clare Pere n'a nous pas verrions moins incontinent voulu pourvoir merveilleux à nostre patet, uno contextu, quod recte Hebraei faciunt, necessité, qu'à celle des Iuifs. Mais que ne nous legendum esse, ac Deum in summa praecipere, ut assemblons-nous tous les iours, dira quelcun, pour quod possidet quisque, maneat salvum et intactum oster ceste difference. Ie le desireroye bien: et de non modo ab iniuria aut libidine fraudandi, sed a fait, la sagesse spirituelle de Dieu seroit bien digne minima etiam cupiditate quae animos sollicitet. d'avoir quelque heure au iour, qui luy fust destinée. Mais si cela ne se peut obtenir de l'infirmité de plusieurs, qu'on s'assemble iournellement, et la charité ne permet point de les contreindre plus outre: pourquoy ne suyvons nous la raison laquelle nous a esté monstrée de Dieu? 2.8.51. Quorsum vero spectet Lex universa, non erit nunc difficile iudicium, nempe in iustitiae complementum: ut hominis endroit, pource qu'aucuns entendemens legiers se formet. Ita enim suum ingenium Deus illic delineavit, tempestent auiourdhuy à cause du Dimanche. Car ils ut siquis factis quicquid illic praecipitur repraesentet, se pleignent que le peuple Chrestien est entretenu imaginem Dei quodammodo sit in vita expressurus. en un Iudaisme, veu qu'il retient encore quelque Quamobrem Moses, quum summam illius reducere observation des iours. A cela ie respon que sans Israelitis in memoriam vellet, Et nunc Israel (aiebat) Iudaisme nous observons le Dimanche, veu qu'il y a quid petit abs te Dominus Deus tuus, nisi ut timeas grande difference entre nous et les Iuifs: car nous Dominum, et ambules in viis eius: diligas eum, ac ne l'observons point d'une religion estroite, comme servias anima, d'une ceremonie en laquelle nous pensions estre custodiasque mandata eius ? Nec cessabat eadem comprins un mystere spirituel: mais nous en usons occinere illis quoties indicandus erat Legis scopus. comme d'un remede necessaire pour garder bon Huc ita respicit Legis doctrina, ut hominem vitae ordre en l'Eglise. Mais sainct Paul, disent-ils, nie sanctitate cum Deo suo coniungat, et (quemadmodum que alibi Moses loquitur) cohaerere faciat. Porro eius l'observation des iours, veu que c'est un ombre des sanctitatis perfectio in duobus iam recitatis capitibus choses futures : et pour ceste cause craind d'avoir sita est, Ut diligamus Dominum Deum ex toto corde, travaillé en vain entre les Galatiens, d'autant qu'ils tota sicut observoyent encore les iours. Et aux Romains il nosipsos. Ac primum quidem est ut Dei dilectione afferme que c'est superstition, si quelcun discerne anima ea entre iour et iour (Col. 2, 16; G-al. 4, 10. 11; protinus ultro fluet proximi dilectio. Quod ostendit Rom. 14, 5)? Mais qui est l'homme d'entendement Apostolus, rassis qui ne voye bien de quelle observation parle in anima, ad toto totis nostra puritatis corde, viribus omni dum divinae Il nous faut estre un peu plus longs en cest exemplar ei vitam 2.8.33. ex scribit , et et parte finem in tota Proximum, impleatur. praecepti Ex esse les Chrestiens doyvent estre iugez en charitatem ex conscientia pura, et fide non simulata l'Apostre? Car ils ne regardoyent point à ceste fin . Vides, tanquam in capite collocari conscientiam, et que nous disons, d'observer la police et ordre en fidem non simulatam: hoc est, uno verbo, veram l'Eglise: mais entretenant les festes comme ombres pietatem: inde charitatem deduci. Fallitur ergo siquis des choses spirituelles, ils obscurcissoyent d'autant autumat rudimenta quaedam et primordia iustitiae la gloire de Christ et la clairté de l'Evangile: ils no duntaxat in Lege tradi, quibus homines ad tyrocinium s'abstenoyent inchoentur, non etiam dirigantur ad rectam bonorum qu'elles les empeschassent de vaquer à mediter la operum metam; quando ultra illam Mosis et hanc parolle de Dieu: mais par une folle devotion, d'autant Pauli sententiam, ad supremam perfectionem nihil qu'ils imaginoyent en se reposant faire service à desiderare queas. Quo enim quaeso, procedere volet, Dieu. C'est donc contre ceste perverse discretion de qui ista institutione contentus non erit, qua homo ad iours timorem Dei, ad spiritualem cultum, ad mandatorum l'ordonnance legitime qui est mise pour entretenir la obedientiam, ad sequendam viae Domini rectitudinem, paix en la compagnie des Chrestiens. Car les Eglises denique ad puritatem conscientiae, synceram fidem qu'il avoit edifiées, gardoyent le Sabbath en cest et dilectionem eruditur? Unde confirmatur illa Legis usage: ce qu'il monstre en assignant ce 'iour-là aux interpretatio, quae omnia pietatis et dilectionis officia Corinthiens pour apporter leurs aumosnes en l'Eglise in eius praeceptis vestigat et reperit. Qui enim arida (1 Cor. 16, 2). Si nous craignons la superstition, ieiunaque tantum elementa sectantur, acsi dimidia ex elle estoit plus à craindre aux festes Iudaiques parte voluntatem Dei edoceret, finem illius, teste qu'elle n'est maintenant au Dimanche. Car comme il Apostolo, nequaquam tenent. estoit expedient pour abattre la superstition, on a que point crie d'oeuvres sainct Paul delaissé le iour observé manuelles, et non pas pource contre des Iuifs: et comme il estoit necessaire pour garder ordre, police et paix en l'Eglise, on en a mis un autre au lieu. 2.8.34. 2.8.52. Combien que les Anciens n'ont point choisi le Enimvero quia in commemoranda Legis summa interdum Christus tabulam sans quelque consideration. Car puis que la fin et praetermittunt, ea in re plurimi hallucinantur, dum accomplissement de ce vray repos, qui estoit figuré eorum verba ad utranque tabulam trahere volunt. par l'ancien Sabbath, est accompli en la resurrection Vocat Legis de nostre Seigneur, les Chrestiens sont admomiestez misericordiam, iudicium et fidem . Sub fidei vocabulo par ce mesme iour qui a apporté fin aux ombres, de mihi non est ambiguum quin veritatem erga homines ne designet. Christus Atqui, protendatur, et apud ut quidam Apostoli priorem iour du Dimanche pour le substituer au Sabbath, Matthaeum sententia pro praecipua in religione s'arrester point à la ceremonie qui n'estoit totam Legem qu'ombre. Ie ne m'arreste point au nombre Septieme, erga Deum pour assuiettir l'Eglise enquelque servitude: car ie accipiunt: frustra certe; nam Christus de his operibus ne condamneroye point les Eglises qui auroyent disserit quibus homo se iustum approbare debet. d'autres iours solennels pour s'assembler, moyennant Hanc etiam qu'il n'y ait nulle superstition: comme il n'y en a mirari cur alibi roganti adulescenti quae sint mandata nulle quand on regarde seulement à entretenir la quorum observatione ad vitam ingredimur, haec sola discipline et bon ordre. Que la somme donc du respondeat. precepte rationem Non si observemus, occides, Non desinemus moechaberis, Non soit telle : comme la verité estoit furaberis, Non falsum testimonium dices. Honora demonstree aux Iuifs sous figure, ainsi sans figure patrem sicut elle nous est declairée: c'est que nous meditions en teipsum . Siquidem prioris tabulae obedientia aut in toute nostre vie un perpetuel repos de nos oeuvres, cordis affectu, aut in ceremoniis fere erat. Cordis à ce que Dieu besoigne en nous par son Esprit. affectus hypocritae Secondement que nous appliquions chacun son esprit, assidue incumbebant: at opera charitatis talia sunt ut tant qu'il sera possible, à penser aux oeuvres de solidam iustitiam per ea testemur. Hoc vero ita Dieu pour le magnifier, et que nous observions passim occurrit in Prophetis, ut lectori mediocriter l'ordre exercitato familiare esse debeat. Nam fere quoties celebrer hortantur tabula, solennelles. Tiercement, que nous ne grevions point fidem, iudicium, misericordiam et aequitatem urgent. par trop ceux qui sont en nostre suiettion. Ainsi Neque hoc modo praetereunt Dei timorem, sed eius seront renversez les mensonges des faux docteurs, seriam probationem a signis exigunt. Hoc quidem qui ont abreuvé au temps passé le povre populaire notum est, ubi de Legis observatione disserunt, d'opinion Iudaique, ne discernans entre le Dimanche plaerunque insistere in secunda tabula: quia illic et le Sabbath autrement, sinon que le septieme iour maxime perspicitur iustitiae et integritatis studium. estoit abrogué qu'on gardoit pour lors, mais qu'il en Neque opus est recensere locos: quia per se quisque falloit neantmoins garder un. Or cela n'est autre facile animadvertet quod dico. chose à dire, qu'avoir changé le iour en despit des et matrem, non ad Dilige apparebat, proximum tuum ceremoniis poenitentiam, omissa priore legitime les de l'Eglise Sacremens, à et ouyr faire la Parolle, les prieres Iuifs, et neantmoins demeurer en la superstition que sainct Paul condamne: c'est, d'avoir quelque signification secrette, ainsi qu'elle estoit sous le vieil Testament. Et de fait nous voyons ce qu'a profité leur doctrine: car ceux qui la suyvent, surmontent les Iuifs en opinion charnelle du Sabbath, tellement que les reprehensions que nous avons en Isaie leur conviendroyent mieux qu'à ceux que le Prophete 2.8.53. reprenoit de son temps (Is. 1, 13; 58, 13). Au Ergone, inquies, pluris est ad iustitiae summam, reste, nous avons à retenir principalement la cum hominibus innocenter vivere, quam pietate Deum doctrine generale: c'est qu'à fin que la religion ne honorare? Minime; charitatem per sed omnia quia custodit, non nisi temere quis dechée ou se refroidisse entre nous, nous soyons Deum serio diligens de frequenter les sainctes assemblées, et timeat, inde quoque pietatis approbatio sumitur. Huc appliquions accedit, quod Dominus quum probe noverit nihil profitables à nourrir le service de Dieu. en usage toutes les aides qui beneficentiae a nobis pervenire ad seipsum posse (quod et per Prophetam testatur) non sibi officia LE CINQUIEME COMMANDEMENT. sont nostra deposcit, sed erga proximum bonis operibus Honnoré ton pere et ta mere, afin que tes iours nos exercet . Itaque non sine causa Apostolus totam soyent prolongez sur la terre, laquelle le Seigneur sanctorum perfectionem in charitate reponit . Nec ton Dieu te donnera. ipsam alibi absurde vocat Legis complementum: addens, Legem perfecisse qui diligit proximum . Item Totam Legem uno verbo comprehendi, Dilige proximum sicut teipsum . Non enim aliud docet quam Christus ipse, dum ait, Quaecunque vultis ut faciant vobis homines, eadem facite illis; hoc est enim Lex et Prophetae . Certum est, in Lege et Prophetis primum locum tenere fidem et quicquid ad legitimum Dei cultum pertinet, inferiore loco 2.8.35. subsidere dilectionem: sed intelligit Dominus, in Lege nobis tantum praescribi iuris et aequitatis La fin est, pource que Dieu veut que Tordre qu'il inter a constitué soit entretenu, qu'il nous faut observer homines observantiam, qua ad testandum pium eius les degrez de preeminence comme il les a mis. timorem, siquis in nobis est, exerceamur. Pourtant la somme sera, que nous portions reverence à ceux que le Seigneur nous a ordonnez pour superieurs : et que nous leur rendions honneur et obeissance, avec recognoissance du bien qu'ils nous ont fait. De cela s'ensuit la defense, que nous ne deroguions à leur dignité, ne par contemnement, ne par contumace, ne par ingratitude. Car le nom d'Honneur s'estend ainsi amplement en l'Escriture: 2.8.54. Hic comme quand l'Apostre dit que les Prestres qui ergo haereamus, Dei president bien, sont dignes de double honneur (1 voluntatem Legisque praescriptum compositam fore Tim. 5, 17): non seulement il parle de la reverence vitam parte qui leur est deue, mais aussi de la remuneration que fructuosissima fuerit. In tota vero Lege syllaba una merite leur labeur. Or pource que ce commandement non legitur, quae regulam homini de iis statuat quae lequel nous assuiettit à nos superieurs, est fort carnis suae commodo facturus aut omissurus sit. Et contraire à la perversité de nostre nature, laquelle sane, quando ita nati sunt homines ut in amorem sui comme plus a soumet pas volontiers: à ceste cause la superiorité veritate excidant, eum semper retineant: nulla fuit laquelle estoit la moins odieuse et plus amiable de opus sua toutes, nous a esté proposée pour exemple: pource plane qu'elle pouvoit mieux fleschir et amolir nos coeurs à perspicuum est, non nostri ipsorum amorem, sed Dei se soumettre en obeissance. Parquoy le Seigneur, et esse: petit à petit par la suiettion qui est la plus douce et quam la plus facile à porter, nous accoustumé à toutes minimum fieri potest, sibi vivit ac studet: neminem suiettions, pource qu'il y a une mesme raison en vero eo peius nec iniquius vivere, qui sibi duntaxat toutes. Car quand il donne preeminence à quelcun, vivit ac studet, suaque duntaxat cogitat ac quaerit. entant que mestier est pour la conserver il luy nostram, iusto toti Lege immodicum, roni quae magis proximi, optimeque quum ac tum optime fratribus ferantur, amorem et, observationem eum ex quantumvis illum inflammaret sanctissime omni ad sponte . Quo mandatorum vivere qui elle crevé d'ambition et orgueil, ne se Quinetiam quo magis exprimeret Dominus quanta communique son nom. Les tiltres de Pere, de Dieu propensione agi et de Seigneur luy sont tellement propres, que quand oporteret, ad nostri amorem (quia nullum habebat il en est fait mention, il faut que nostre coeur soit vehementiorem aut validiorem affectum) tanquam ad touché de la recognoissance de sa maiesté. Pourtant regulam exegit. Ac diligenter quidem pensitanda est quand il en fait les hommes participans, il leur vis locutionis; non enim (quod stolide somniarunt donne comme quelque estincelle de sa clarté, afin de sophistae quidam) priores partes th/| filauti,a| concedit, les annoblir et les rendre honnorables selon leur et secundas quem degré. Parquoy en celuy qui est nommé Pere, il faut naturaliter amoris affectum trahimus ad nos ipsos, recognoistre quelque honneur divin, veu qu'il ne eum ad alios transfert. Unde Apostolus porte point le tiltre de Dieu sans cause. Pareillement nos in proximorum dilectionem charitati assignat: sed potius asserit, charitatem non quaerere quae sua sunt . Nec pili celuy aestimanda est eorum ratio, Regulatum semper esse aucunement â l'honneur de Dieu. qui est prince ou Seigneur, communique inferius sua regula. Siquidem non regulam statuit in amore nostri Dominus, cui charitas erga alios subesset: sed ubi naturali pravitate solebat amoris affectus in nobis residere, ostendit alio iam oportere diffundi: ut non minori alacritate, ardore, sollicitudine parati simus ad benefaciendum proximo quam nobisipsis. 2.8.36. Parquoy il ne faut douter que le Seigneur ne constitue ici une reigle universelle: c'est que selon que nous recognoissons un chacun nous estre ordonné de luy pour superieur, que nous luy portions honneur, reverence et amour: et que nous luy facions les services qu'il nous sera possible. Et ne faut point regarder si nos superieurs sont dignes de 2.8.55. cest honneur ou non: car quels qu'ils soyent, ils ne Iam sub parabola quenque proximi vocabulo Samaritani contineri demonstrarit alienissimum degré, à cause duquel nostre Seigneur nous nous commande de reverer noz parens qui nous ont nego, ita engendrez en ceste vie, ce que nature mesme nous officiis nostris esse familiarius adiuvandum. Ita enim doit enseigner. Car tous ceux qui violent l'authorité fert humanitatis ratio, ut eo plura homines inter se paternelle, ou par mespris, ou par rebellion, sont officia communicent, quo arctioribus inter se aut monstres cognationis, aut familiaritatis, aut viciniae vinculis Seigneur commande de mettre à mort tous ceux qui connectuntur. Atque id nulla Dei offensione, cuius sont desobeissans à pere et à mere: et ce à bonne providentia dico, cause. Car puis qu'ils ne recognoissent point ceux universum hominum genus, nulla exceptione, uno par le moyen desquels ils sont venus en ceste vie, charitatis affectu esse amplexandum: nullum hic esse ils sont certes indignes de vivre. Or il appert par discrimen barbari aut Graeci, digni vel indigni, amici plusieurs passages de la Loy, ce que nous avons dit vel quoniam in Deo, non in seipsis considerandi sunt: estre vray: assavoir que l'honneur dont il est ici a quo intuitu dum deflectimus, non mirum est si parlé multis erroribus implicamur. Quare si veram diligendi Amour huc nobis quodammodo quod sont point venus sans la volonté de Dieu en ce praeceptum ad nostras necessitudines limitemus. Non est est in commande les honnorer. Toutesfois nommément il quisque non Christus dilectionis ut , quum coniunctissimus, adigimur. Sed a et trois non pas parties: procedant de hommes. Reverence, la Pourtant nostre Obeissance recognoissance et des lineam tenere primum bien-faits. La premiere est commandée de Dieu, convertendi sunt oculi, cuius aspectus odium saepius quand il commande de mettre à mort celuy qui aura quam amorem exprimeret: sed in Deum, qui amorem, detracte de pere et de mere: car en cela il punit quem sibi deferimus, ad universos homines diffundi tout contemnement et mespris. La seconde, en ce iubet; fundamentum, qu'il a ordonné que l'enfant rebelle et desobeissant Qualiscunque sit homo, diligendum tamen esse, quia fust aussi mis à mort. La troisieme est approuvée diligitur Deus. en ut sit libet, hoc non in hominem perpetuum ce que dit Iesus Christ au 15. de sainct Matthieu, que c'est du commandement de Dieu, de servir et bien faire à nos parens (Ex. 21, 17; Lev. 20, 9; Prov. 20, 20; Deut. 21, 18; Matth. 15, 4). 2.8.56. Toutes fois et quantes que sainct Paul fait mention Quapropter pestilentissimae vel ignorantiae vel malitiae fuit, quod Scholastici ex praeceptis de non de ce precepte, il nous exhorte à obeissance: ce qui appartient à la seconde partie. appetenda vindicta, de diligendis inimicis, quae et omnibus olim Iudaeis tradita fuerunt, et tum omnibus 2.8.37. in commune Christianis tradebantur, consilia fecerunt, La promesse est quant et quant adioustee pour quibus parere vel non parere liberum esset. Eorum plus autem monachos admonnester combien ceste suiettion est agreable à relegarunt: qui vel hoc uno simplicibus Christianis Dieu: car sainct Paul nous incite par cest aiguillon, essent iustiores, quod ultro se servandis consiliis quand il dit que ce precepte est le premier avec obstringerent. Et rationem assignant cur ea non promesse (Col. 3, 20; Ephes. 6, 1. 2): car la recipiant pro legibus: quod onerosa nimium et gravia promesse que nous avons eu cy dessus en la videantur, Christianis praesertim, qui sunt sub Lege premiere Table, n'estoit pas speciale à un precepte gratiae. Itane Legem Dei aeternam de diligendo seulement, mais s'estendoit à toute la Loy. Quant proximo refigere audent? An tale in aliqua Legis est de l'intelligence de ceste-cy, elle est telle: c'est pagina discrimen extat: ac non magis passim illic que le Seigneur parloit proprement aux Israelites, de occurrunt mandata quae inimicorum dilectionem a la terre qu'il leur avoit promise en heritage. Si donc nobis severissime exigant? Quale enim est istud, la possession de ceste terre estoit une arre de la quod esurientem iubemur inimicum pascere ? eius bonté de Dieu et sa largesse, il ne nous faut boves et asinos errantes in viam dirigere, aut oneri esmerveiller s'il leur a voulu testifier sa grace en succumbentes sublevare ? Belluisne in eius gratiam leur promettant longue vie par laquelle ils pouvoyent benefaciemus, nulla in ipsum benevolentia? Quid? plus longuement iouyr de son benefice. C'est donc annon aeternum est verbum Domini, Mihi vindictam, comme s'il disoit, Honnoré pere et mere, afin qu'en et ego rependam? Quod alibi quoque explicatius vivant longuement tu puisses iouyr plus long habetur, Non quaeras ultionem, nec memor eris de la terre laquelle te sera pour tesmoignage de ma iniuriae civium tuorum. Aut haec obliterent ex Lege, grace. Au reste, pource que toute la terre est benite aut Dominum Legislatorem fuisse agnoscant, non aux fideles, à bon droit nous mettons la vie presente consiliarium fuisse mentiantur. entre les benedictions de Dieu. Parquoy, entant que necessariam obedientiam ad grande recommandation, afin de nous temps la longue vie nous est argument de la benevolence de Dieu sur nous, ceste promesse aussi nous appartient: car la longue vie ne nous est point promise, comme elle n'a point esté promise aux Iuifs, pource qu'elle contient en soy beatitude: mais pource que c'est aux iustes une enseigne de la bonté de Dieu. S'il advient donc que quelque enfant bien 2.8.57. obeissant à ses parens trespasse en sa ieunesse (comme souvent il advient) Dieu ne laisse Et quid haec, quaeso, sibi volunt quae ausi sunt pas de demeurer constant en sa promesse: mesmes insulso glossemate illudere? Diligite inimicos vestros: ne l'accomplit pas moins que s'il donnoit cent arpens benefacite vos: de terre à quelcun auquel il en auroit promis deux benedicite iis quis vos execrantur: ut sitis filii Patris arpens. Le tout gist en cela, que la longue vie nous vestri est iis qui orate est in pro persequentibus caelis . Quis non hic cum icy promise entant qu'elle est benediction: Chrysostomo ratiocinetur, ex tam necessaria causa davantage qu'elle est benediction de Dieu, entant probe sed qu'elle nous testifie sa grace, laquelle il declaire à ubi ses serviteurs cent mille fois plus en la mort. constare praeceptiones ? non esse Quid nobis exhortationes, amplius restat, expungimur e numero filiorum Dei? At secundum eos filii Patris caelestis erunt soli monachi, soli Deum Patrem audebunt invocare. Quid interim Ecclesia? Eodem iure relegabitur ad Gentiles et publicanos. Dicit enim Christus, Si amicis vestris estis benevoli, quam inde gratiam expectatis? annon Gentes et publicani idem faciunt ? Bene vero nobiscum agetur 2.8.38. si Christianorum titulus nobis relinquatur, caelestis Au contraire, quand le Seigneur promet sa regni adimatur haereditas. Nec minus firmum est benediction en la vie presente à ceux qui se seront Augustini argumentum, Quum scortari, inquit ille, rendus obeissans à peres et à meres, semblablement Dominus vetat, non inimici minus quam amici uxorem il signifie que sa malediction adviendra à tous ceux attingere qui prohibet: quum furtum interdicit, nihil auront esté desobeissans: et afin que son omnino furari permittit, sive ab amico, sive ab iugement soit executé, il ordonne en sa Loy qu'on inimico . Haec autem duo, Non furari, et Non en face iustice: et s'ils eschappent de la main des scortari, ad dilectionis regulam revocat Paulus: imo hommes en quelque maniere que ce soit, il en fera docet sub hoc mandato contineri, Diliges proximum la vengeance. Car nous voyons de ceste maniere de tuum Legis gens, combien il en meurt ou en guerres, ou en interpretem fuisse Paulum oportet, aut necessario noises, ou en autre façon: tellement qu'on apperçoit hinc conficitur, diligendos quoque esse inimicos ex que praecepto, quemadmodum amicos. Vere itaque se malheureusement. filios Satanae esse produnt qui commune iugum eschappent iusques à la vieillesse, veu qu'estans filiorum Dei excutiunt adeo licentiose. Dubites autem privez en ceste vie de la benediction de Dieu, ils ne maiorine dogma font que languir, et pour l'advenir sont reservez à evulgarint. Nemo enim veterum est qui non tanquam plus grand' peine, il s'en faut beaucoup qu'ils soyent de re certa pronuntiet haec esse mera praecepta. Ne participans de ceste promesse. Pour faire fin, il faut Gregorii quidem aetate dubitatum de eo fuisse, ex brievement noter qu'il ne nous est point commandé secura d'obeir à nos parens sinon en Dieu (Ephes. 6, 1): ce sicut teipsum stupiditate eius . an Ergo aut impudentia asseveratione liquet; falsum istud nam citra Dieu y besoigne, Et si les aucuns faisant y en mourir a qui controversiam pro praeceptis habet. Et quam stolide qui n'est point obscur par le fondement que nous ratiocinantur? grave avons mis: car ils president sur nous entant que Christianis. Quasi vero gravius quicquam excogitari Dieu les a eleus, leur communiquant quelque portion possit quam diligere Deum ex toto corde, ex tota de son honneur. Pourtant la suiettion qui leur est anima, ex totis viribus. Prae ista Lege nihil non rendue, facile haberi debeat, sive diligendus inimicus, sive conduire à la reverence de luy, qui est le souverain omnis vindictae Pere: parquoy s'ils nous veulent faire transgresser Omnia certe difficilia, Onus, inquiunt, cupiditas nostrae vel ad esset ex animis imbecillitati minimum nimis deponenda. ardua usque sunt Legis doit estre comme un degré pour nous et sa Loy, ce n'est pas raison que nous les ayons pour apicem. peres, mais nous doyvent estre lors pour estrangiers Dominus est in quo virtutem facimus; det ille quod qui iubet, et iubeat quod velit. Sub Lege gratiae esse nostre vray Pere. Il faut avoir un mesme iugement Christianos, non est effraenate sine Lege vagari, sed de nos Princes, seigneurs et superieurs: car ce Christo seroit insitos de l'obeissance de spiritu Legem preeminence vausist quelque chose pour abbaisser la habeant in cordibus inscriptam. Hanc gratiam, Legem hautesse de Dieu, veu qu'elle en depend: et la doit improprie vocavit Paulus, alludens ad Legem Dei, cui plustost per contentionem eam opponebat: isti in nomine violer. sint, et gratia destourner Legis liberi cuius veulent a maledictione esse, nous cuius une chose trop augmenter, desraisonnable, qu'amoindrir: que confermer, leur que Legis de nihilo philosophantur. LE SIXIEME COMMANDEMENT. Tu n'occiras point. 2.8.39. La fin est, d'autant que Dieu a conioint en unité tout le genre humain, que le salut et la conservation de tous doit estre en recommandation à un chacun. Parquoy en somme, toute violence et iniure et nuisance, par laquelle le corps de nostre prochain est blessé, nous est interdite. De là nous faut venir au commandement: c'est que si nous pouvons quelque chose pour conserver la vie de nostre 2.8.58. prochain, il nous y faut fidelement employer tant en Eiusdem est rationis quod peccatum veniale procurant les choses qui y appartiennent, qu'en nuncuparunt, cum occultam impietatem, quae primae obviant à tout ce qui y est contraire: pareillement tabulae mandati s'ils sont en quelque danger ou perplexité, de leur esse aider et subvenir. Or s'il nous souvient que Dieu est cupiditatem sine deliberato assensu, quae non diu le Legislateur qui parle en cest endroit, il faut cordi insideat. Ego autem ne subire quidem posse penser qu'il donne ceste reigle à nostre ame: car ce dico, seroit chose ridicule que celuy qui contemple les adversatur, praevaricationem. nisi ob tum Sic defectum directam enim eorum ultimi definiunt, quae in Lege requiruntur. deos. Quum perculsa, alio icelles, cupidine alio corps: parquoy l'homicide du coeur est ici defendu, transferendae suae beatitudinis incessitur: unde isti et nous est commandée l'affection interieure de quamlibet evanidi motus, nisi quia est aliquid in conserver la vie de nostre prochain. Car combien anima vacuum ad recipiendas eiusmodi tentationes? que la main enfanté l'homicide, toutesfois le coeur le Ac ne longius argumentum protrahatur, praeceptum conçoit, quand il est entaché d'ire et de haine. est de diligendo Deo ex toto corde, ex tota mente, Regarde si tu te peux courroucer à ton frere, que tu ex tota anima; nisi ergo omnes animae potentiae in n'appetes de luy nuire: si tu ne te peux courroucer, Dei amorem intenduntur, iam discessum est a Legis aussi ne le peux-tu hair que tu n'ayes ce mesme obedientia; desir, veu que haine n'est qu'ire enracinée, combien mens Vetamur alienos diffidentiae circumspectat, machinis quum quia habere Deo subita non bene stabilitum in pensées du coeur, et s'arreste principalement à n'instruysist à vraye iustice que nostre conscientia nostra thronum arguunt qui illic insurgunt que adversus edicta obliques d'eschapper, il est certain que haine et ire interpellant. Mandatum vero ultimum proprie huc ne peuvent estre sans cupidité de mal faire. Si tu pertinere animi veux encore tergiverser, desia il a esté prononcé par aliquod desiderium? iam concupiscentiae rei tenemur, le sainct Esprit, que tout homme qui hait son frere ac quia en son coeur, est homicide. Il est prononcé par la Dominus non tantum deliberare et machinari quod sit bouche de Christ, que celuy qui hait son frere, est in iacturam alterius vetat, sed concupiscentia etiam coulpable stimulari transgressioni courroux, est coulpable d'estre condamné par tout le maledictio Dei semper incumbit. Non est igitur quod Consistoire: quiconques luy dit iniure, est coulpable vel levissimas cupiditates iudicio mortis eximamus. de la gehenne du feu (1 Iean 3, 15; Matth. 5, 22). In simul regnum eius hostes, demonstratum constituimur et aestuare. aestimandis est. Pupugit Legis nos transgressores: Legis peccatis, eiusque vero inquit Augustinus, tu dissimules de et iugement: taschés qui par monstre couvertures signe de non afferamus stateras dolosas, ubi appendamus quod volumus, et quomodo volumus, pro arbitrio nostro, dicentes, hoc grave, hoc leve est: sed afferamus stateram divinam de Scripturis sanctis, tanquam de thesauris Dominicis: et gravius L'Escriture noté deux raisons, sur lesquelles est appendamus: imo non appendamus, sed a Domino fondé ce precepte: c'est que l'homme est image de appensa Scriptura? Dieu: puis aussi est nostre chair. Pourtant si nous certe dum Paulus stipendium peccati mortem vocat, ne voulons violer l'image de Dieu, nous ne devons sibi putidam hanc distinctionem incognitam fuisse faire aucune offense à nostre prochain: et si nous ne ostendit. Quum plus iusto proclives ad hypocrisin voulons renoncer toute humanité, nous le devons simus, fomentum hoc addi minime oportuit quod entretenir comme nostre propre chair. L'exhortation torpidas conscientias mulceret. qui se peut tirer pour cela du benefice de la recognoscamus in . illa Quid quid autem sit 2.8.40. redemption de Christ, sera traitée ailleurs : mais le Seigneur a voulu que nous considerions naturellement ces deux choses ia dites en l'homme, lesquelles nous induisent à luy bien faire: c'est qu'en un chacun nous revenons son image, laquelle y est imprimée: et aimions nostre propre chair. Parquoy celuy qui s'est abstenu d'efíusion de sang, n'est pas 2.8.59. pourtant innocent du crime d'homicide. Car quiconque Utinam reputarent quid sibi velit illud Christi ou commet par oeuvre, ou s'efforce et estudié, ou dictum, Qui transgressus fuerit unum ex mandatis conçoit en son coeur aucune chose contraire au bien istis nullus de son prochain, est tenu de Dieu pour homicide. habebitur in regno caelorum . An ex eo numero non D'autrepart, sinon que nous nous employons selon sunt, extenuare nostre faculté et l'occasion qui nous sera donnée, à audent acsi digna morte non esset? Atqui oportuerat bien faire à nostre prochain, par telle cruauté nous considerare, non simpliciter quid praecipiatur, sed transgressons ce precepte. Or si le Seigneur se quisnam sit ille qui praecipit, quia in qualicunque soucie tant du salut corporel d'un chacun, de cela mandatae ab eius nous pouvons entendre combien il nous oblige à authoritati derogatur. Dei procurer le salut des ames, lesquelles sont sans minimis, dum et docuerit Legis sic homines, transgressionem eo Legis An ita transgressiuncula illis parum est maiestatem ulla in re violari? Deinde si suam in Lege voluntatem contrarium est, exposuit illi Deus, displicet. An quicquid iram comparaison plus precieuses devant luy. Legi Dei sic exarmatam fingent ut non mortis vindicta protinus LE SEPTIEME COMMANDEMENT. Tu ne paillarderas point. consequatur? Neque ipse obscure pronuntiavit (si vocem eius exaudire in animum potius inducerent, quam claram veritatem insipidis suis argutationibus obturbare). Anima morietur Item chasteté, que toute immondicité doit estre loin de Stipendium nous. La somme donc sera, que nous ne soyons peccati, mors . Isti autem quod peccatum esse entachez d'aucune souillure, ou intemperance de la fatentur, quia negare nequeunt, mortale tamen non chair. Á quoy respond le precepte affirmatif: c'est esse contendunt. Sedenim quia plus satis hactenus que nostre vie en toutes ses parties soit reiglee à insaniae aliquando chasteté et continence. Or il defend nommément resipiscere. Quod si delirare perseverant, illis valere paillardise, à laquelle tend toute incontinence: afin iussis, habeant filii Dei, omne peccatum mortale que par la turpitude et deshonnesteté qui est en esse: quia est adversus Dei voluntatem rebellio, quae paillardise plus apparente et plus enorme, entant eius Legis qu'elle deshonnoré nostre corps, il nous rende toute praevaricatio, in quam edictum est sine exceptione incontinence abominable: pource que l'homme a esté Dei iudicium: Sanctorum delicta venialia esse, non ex creé à ceste condition, de ne vivre point solitaire, suapte natura, sed quia ex Dei misericordia veniam mais avoir une aide semblable à soy: davantage, que consequuntur. par la malediction du peché il a esté encores plus iram quod indulserunt, necessario quae nuper discant provocat: peccaverit, La fin est, pource que Dieu aime pureté et ipsa . (inquit) 2.8.41. citavi, saltem quia est assuietty à ceste necessité: d'autant qu'il estoit expedient, le Seigneur nous a donné remede en cest endroit, en instituant le mariage: lequel apres l'avoir ordonné de son authorité, l'a sanctifié de sa benediction. Dont il appert que toute compagnie d'homme et de femme hors mariage est maudite 2.9. Christum, quanvis sub Lege Iudaeis cognitus devant luy: et que la compagnie de mariage nous est fuerit, tamen Evangelio demum exhibitum fuisse. donnée pour remede de nostre necessité, afin que nous ne laschions la bride à nostre concupiscence. 2.9.1. Ne nous flattons point donc, quand nous oyons que Quia non frustra Deus iam olim per expiationes et sacrificia voluit se Patrem testari, nec frustra l'homme ne peut cohabiter avec la fenune hors mariage, sans la malediction de Dieu. populum electum sibi consecravit: iam tunc haud dubie in eadem imagine cognitus est in qua nunc pleno fulgore nobis apparet. Ideo Malachias, postquam Iudaeos ad Legem Mosis iussit attendere, et in eius studio perseverare (quia post eius mortem futura erat aliqua muneris Prophetici interruptio) 2.8.42. mox denuntiat exoriturum esse solem iustitiae . Or comme ainsi soit que nous ayons doublement Quibus verbis admonet, Legem in hoc valere ut pios mestier in expectatione venturi Christi contineat: eius tamen condition de nostre premiere nature, que pour le adventu Hac vice qui y est survenu, et que de cela nul ne soit ratione Petrus Prophetas dicit fuisse sciscitatos et excepté, sinon celuy à qui Dieu a fait parculierement sedulo per grace qu'un chacun regarde bien ce qui luy est Evangelium patefacta est: et fuisse illis revelatum donné. Ie confesse bien que virginité est une vertu quod non sibi vel suo seculo, sed nobis ministrarent qui n'est pas à mespriser: mais d'autant qu'elle n'est ea quae per Evangelium annuntiantur . Non quod pas donnée a chacun, et aux autres elle n'est donnée inutilis fuerit veteri populo eorum doctrina, vel ipsis que etiam nihil profuerit: sed quia thesauro potiti non d'incontinence, et ne la peuvent surmonter, doyvent sunt, quem nobis transmisit Deus per eorum manum. recourir au remede de mariage, afin de garder Nam hodie nobis ante oculos familiariter proponitur chasteté selon le degré de leur vocation. Car si ceux gratia de qua testificati sunt: et quum eam modice qui delibaverint, uberior nobis offertur eius fruitio. Ideo continence) ne subviennent à leur fragilité par le Christus, qui se testimonium a Mose habere asserit , remede qui leur est offert et permis de Dieu, ils gratiae tamen resistent à Dieu et à son ordonnance. Et ne faut que extollit. Nam longe plus inquisivisse lucis de salute mensuram qua quae Iudaeos nunc superamus n'ont un temps, point receu assavoir ceux un qui tel tant sont don pour la tormentez (i'enten de oculi qui vident quae videtis: et beatae aures quae de faire, que par l'aide de Dieu il pourra toutes audiunt et choses: car ceste aide n'est point donnée sinon à Prophetae hoc optarunt, nec adepti sunt . Haec non ceux qui cheminent en leurs voyes, c'est à dire en parva est revelationis Evangelicae commendatio, quod leur vocation: de laquelle se destournent tous ceux sanctis Patribus, qui rara pietate excelluerunt, nos qui en delaissans les moyens que Dieu leur baille, Deus praetulit. Cui sententiae minime repugnat alter veulent par folle temerité surmonter leur necessité locus, ubi dicitur Abraham vidisse diem Christi, et (Ps. gaudio exultasse . Quia etsi obscurior fuit intuitus continence est un don singulier, lequel n'est point rei procul remotae: nihil tamen ad bene sperandi donné indifferemment à tout le corps de son Eglise, certitudinem defuit: unde laetitia illa quae sanctum mais à bien peu de ses membres. Car il nous Patriarcham ad mortem usque comitata est. Neque propose un certain genre d'hommes, lequel s'est vox vidit chastré pour le royaume des cieux: c'est à dire pour unquam, unigenitus qui est in sinu Patris, enarravit vaquer plus librement à servir à la gloire de Dieu illa Iohannis auditis. Multi Baptistae, Beati pour remede: quelcun obiecte ici ce qu'ont accoustumé plusieurs vos alloquens, esse. ce (inquit) quae discipulos sperandum de enim Deum Reges nemo 91, 1. 14). Le Seigneur prononce que nobis , pios qui ante mortui fuerant excludit a (Matth. 19, 12). Et afin que nul ne pensast que cela societate in fust en nostre vertu, il avoit auparavant dit que tous nostra n'en sont point capables, mais tant seulement ceux comparans, mysteria quae sub umbris obscure tantum ausquels il est donné du ciel. Dont il conclud que speculati esse: celuy qui en pourra user, en use. Sainct Paul quemadmodum probe explicat author epistolae ad enseigne le mesme plus clairement, quand il dit Hebraeos, qu'un chacun a receu sa propre grace de Dieu, l'un Christi intelligentiae persona: sed sunt, et illorum docet multifariam lucis sortem nobis et quae refulget cum manifesta multis modis loquutum fuisse olim per Prophetas, nunc vero per dilectum en une sorte, l'autre en l'autre (1 Cor. 7, 7). Filium . Quanvis ergo unigenitus ille, qui nobis hodie est splendor gloriae et character substantiae Dei Patris, olim Iudaeis innotuerit, sicuti alibi citavimus ex Paulo, fuisse antiquae liberationis ducem, verum tamen est quod alibi tradit idem Paulus, Deum qui iussit e tenebris lumen splendescere, nunc illuxisse cordibus nostris, ad illustrandum notitiam gloriae Dei in facie Iesu Christi ; quia ubi apparuit in hac sua imagine, quodammodo advertis qu'il n'est pas en la puissance d'un chacun obscura et umbratilis ante fuerat eius species. Quo de garder chasteté hors mariage, mesme qu'on y turpior et magis detestabilis est eorum ingratitudo ac eust devotion, et qu'on s'efforçast de le faire: puis pravitas, qui hic in meridie caecutiunt. Et ideo aussi qu'il nous est denoncé, que c'est une grace mentes eorum Paulus, ne Satana cernant fecit visibilem, Puis donc que nous sommes si expressement praeut a se 2.8.43. obtenebratas gloriam Christi, interposito, in Evangelio refulgentem. esse dicit speciale de Dieu, laquelle il ne donne qu'à certaines nullo velo personnes, à fin de les avoir plus promptes et plus à delivre à son service: ne combatons nous point contre Dieu et contre la nature qu'il a instituée, si nous n'accommodons nostre façon de vivre à la mesure de nostre faculté? Dieu defend paillardise en ce commandement: il requiert donc de nous pureté et chasteté. Or le seul moyen de la garder est, qu'un chacun regarde sa povreté: que nul ne mesprise le mariage comme inutile ou superflu: que nul ne desire de s'en passer, sinon qu'il se puisse abstenir de femme: que nul ne regarde en cest endroit, ou son repos, ou sa tranquillité charnelle, mais qu'il cherche seulement d'estre mieux disposé à servir à Dieu, estant depesché de tout lien qui l'en puisse distraire. Davantage, pource que plusieurs n'ont le don de continence: sinon pour un temps, comme nous avons dit, que celuy qui l'a, s'abstienne de se marier cependant qu'il s'en peut passer, et non plus. Si la force luy defaut pour domter et veincre la concupiscence de sa chair, qu'il entende 2.9.2. par cela que Dieu luy impose necessité de se Porro mysterii marier: quatenus commande qu'un chacun pour eviter paillardise ait sa Evangelium vocatur a Paulo doctrina fidei , eius femme, et qu'une chacune femme ait son mari. Item, partes censeri quaecunque passim in Lege occurrunt que celuy qui ne se peut contenir, se marie en Dieu promissiones remissione, (1 Cor. 7, 2. 9). Premierement il signifie par cela, quibus sibi Deus reconciliat homines. Fidem enim que la pluspart des hommes est suiette au vice terroribus illic opponit, quibus angitur et vexatur d'incontinence: secondement, il n'en excepté nul de conscientia, si ex operibus petenda sit salus. Unde ceux qui y sont suiets, qu'il ne commande à tous de sequitur, vocem Evangelii large sumendo, sub ea recourir à ce remede unique qu'il propose pour comprehendi quae olim testimonia Deus misericordiae obvier suae paternique favoris Patribus dedit; verum per contient, s'il mesprise de remedier à son infirmité excellentiam aptari dico ad promulgationem exhibitae par in Christo gratiae; idque non modo communi usu n'obtempere point à ce commandement de l'Apostre. receptum Et Christi Evangelium accipio manifestatione. de est, Fateor gratuita sed pro a clara certe, peccatorum Christi et Apostolorum ce à ce que demonstre impudicité. moyen, ne faut pas il l'Apostre, Parquoy, peche: que quiconque mesme celuy quand qui en se ne ce il se qu'il contient de authoritate pendet . Unde proprium hoc illi tribuitur, paillarder actuellement, se flatte comme s'il n'estoit ipsum Marcus point coulpable d'impudicité, si son coeur bruslé de praefatur hoc modo, Initium Evangelii Iesu Christi . mauvaise concupiscence. Car sainct Paul definit que Nec vero opus est locos colligere quibus probetur la vraye chasteté contient pureté de l'ame, avec res satis superque nota. Suo igitur adventu Christus l'honnesteté du corps: Celle, dit-il, qui est hors vitam et immortalitatem illustravit per Evangelium . mariage, pense à Dieu comment elle sera saincte de Quibus verbis non intelligit Paulus demersos fuisse corps et d'esprit (1 Cor. 7, 34). Et pourtant, quand Patres in tenebris mortis, donec carnem indueret il adiouste la raison pour confermer ceste sentence, Filius Dei: sed hanc praerogativam honoris Evangelio que celuy qui ne se peut contenir se doit marier: il vendicans, novum et insolitum legationis genus fuisse ne dit pas seulement qu'il est meilleur de prendre docet, qua Deus quae pollicitus fuerat praestitit: ut une femme, que de souiller son corps avec une in Filii persona extaret promissionum veritas. Nam paillarde: mais qu'il est meilleur de se marier, que etsi semper experti sunt fideles verum esse illud de brusler. praedicasse Evangelium regni. Et Pauli, In Christo omnes promissiones esse etiam et amen : quia eorum cordibus fuerunt obsignatae: quia 2.8.44. tamen omnes nostrae salutis numeros in carne sua Maintenant si les gens mariez recognoissent que implevit, viva ipsa rerum exhibitio iure novum et leur compagnie est benite de Dieu, cela les doit singulare praeconium obtinuit. Ex quo illud Christi, admonnester Posthac videbitis caelos apertos, et Angelos Dei intemperance dissolue. Car combien que l'honnesteté ascendentes ac descendentes super Filium hominis . du mariage couvre la honte d'incontinence, ce n'est Etsi enim alludere videtur ad scalam in visione pas à dire que c'en doyve estre une incitation. ostensam tamen Pourtant ils ne doyvent pas penser que toutes quod ianuam choses leur soyent licites, mais un chacun se doit adventus caelorum ingressus. Patriarchae Iacob, sui commendat nobis aperuerit praestantiam hac ut nota, familiaris pateat tenir de sobrement mutuellement tellement ne avec avec qu'ils ne la sa son facent point femme, mari: rien contaminer et se la par femme gouvernans contraire à la saincteté du mariage. Car ainsi doit estre reiglee, et à telle modestie se doit reduire l'ordonnance de Dieu: et non pas se desborder en dissolution. Sainct Ambroise reprenant ceux qui abusent du mariage en intemperance lascive, use d'un mot assez dur, mais non pas sans propos: c'est, qu'il appelle ceux qui ne 2.9.3. gardent nulle modestie ne honte, Paillards de leurs Cavendum Serveti, tamen qui a diabolica femmes. Finalement, il nous faut regarder quel paillardise: c'est Christi velle fingit, assavoir celuy qui nous possede entierement. Et promissiones in totum abolet, quasi finem simul cum pourtant à bon droit requiert de nous integrité, tant Lege acceperint. Obtendit, fide Evangelii nobis afferri au corps qu'en l'ame et en l'esprit. Quand donc il promissionum defend vult, magnitudinem imaginatione gratiae extollere dum est vel saltem omnium se complementum. Quasi vero Legislateur de c'est qui condamne paillardes il defend aussi, ou par gestes et nulla sit inter nos et Christum distinctio. Admonui habillemens quidem nuper, Christum nihil reliquum fecisse ex contenances tota perperam tendre à induire les autres à mal. Car un Philosophe infertur, beneficiis ab ipso partis nos iam potiri: acsi nommé Archelaus ne dit point sans raison à un falsum illud Pauli esset, salutem nostram in spe esse ieune homme trop delicatement vestu, que c'estoit absconditam. Christum tout un en quelle partie du corps il monstrast son credendo, simul transire a morte in vitam; sed impudicité: cela, di-ie, a raison devant Dieu, lequel tenendum interea est illud Iohannis, quanvis sciamus a en abomination toute ordure, en quelque partie nos esse filios Dei, sed nondum apparuisse, donec qu'elle soit, ou de l'ame, ou du corps. Et à fin que similes ei erimus: dum scilicet eum videbimus qualis nul ne doute de cela, considerons que Dieu nous est. Quanvis ergo praesentem spiritualium bonorum commande plenitudinem nobis in Evangelio Christus offerat, condamne tout ce qui y contrarie. Parquoy si nous fruitio tamen sub custodia spei semper latet, donec voulons obeir à ce commandement, il ne faut point corruptibili carne exuti, transfiguremur in eius qui que le coeur bruslé interieurement de mauvaise nos concupiscence, ou qùe le regard soit impudique, ou salutis nostrae Fateor praecedit recumbere summa: quidem sed nos, gloriam. Interea iubet Spiritus nos ex in in promissiones sanctus, immodestes, ou impudiques, ou ici chasteté: s'il par par l'a vileines parolles commandée, il cuius que la face soit orné o comme pour maquerelages, authoritas compescere apud nos debet latratus omnes ou que la langue par vileines parolles attire à impuri illius canis. Nam teste Paulo, pietas tam paillardise, ou que la bouche par intemperance en futurae quam praesentis vitae promissionem habet : donne matiere : car tous ces vices sont comme qua ratione iactat se Apostolum Christi secundum macules par lesquelles chasteté et continence est promissionem vitae quae in ipso est . Et alibi nos entachee, et sa pureté est souillée. easdem habere promissiones admonet , quibus olim donati fuerunt summam sancti. statuit, quod Denique obsignati hanc foelicitatis simus Spiritu promissionis sancto. Nec vero aliter Christo fruimur, nisi quatenus eum amplectimur promissionibus suis vestitum. Quo fit ut habitet ipse quidem in cordibus nostris, et tamen ab ipso peregrinemur: quia per LE HUITIEME COMMANDEMENT. Tu ne desrobberas point. fidem ambulamus, et non per aspectum. Nec male inter se conveniunt haec duo, nos possidere in Christo quicquid ad caelestis vitae 2.8.45. La fin est, pource que toute iniustice est perfectionem desplaisante à Dieu, que nous rendions à un chacun spectat, et tamen fidem esse visionem bonorum quae ce qui luy appartient. La somme donc sera, qu'il non videntur. Tantum in natura promissionum vel nous defend de tascher à attirer à nous les biens qualitate notandum est discrimen: quia Evangelium d'autruy: et digito monstrat quod Lex sub typis adumbravit. employer fidelement pourtant nous à commande conserver le de nous sien à un chacun. Car il nous faut estimer que ce qu'un chacun possede, ne luy est point advenu par cas fortuit, mais par la distribution de celuy qui est le souverain maistre et Seigneur de tout: et à ceste raison qu'on ne peut frauder personne de ses richesses, que la dispensation de Dieu ne soit violée. Or il y a plusieurs especes de larrecin: l'une gist en violence, quand par force et quasi par une maniere de briganderie, on voile et pille le bien d'autruy: l'autre gist en fraude et malice, quand çauteleusement on apovrit son prochain, en le trompant et decevant: l'autre en une astuce encore plus couverte, quand 2.9.4. sous couleur de droit on prive quelcun de ses biens: Hinc etiam convincitur eorum error, qui Legem l'autre en flatterie, quand par belles parolles on nunquam aliter Evangelio conferunt, quam operum attire merita gratuitae imputationi iustitiae. Est quidem autrement, ce qui devoit appartenir à un autre. Mais haec antithesis minime repudianda: quia saepe Paulus pour ne point trop nous arrester à raconter les sub Legis nomine regulam iuste vivendi intelligit, qua genres divers, il nous faut brievement noter que Deus a nobis exigit quod suum est, nullam vitae tous moyens dont nous usons pour nous enrichir au spem faciens nisi omni ex parte obsequimur, ac dommagé vicissim syncerité Chrestienne, laquelle doit estre gardée en maledictione addita si vel minimum à soy, ou sous d'autruy: tiltre quand ils de donation declinent de ou la deflectimus: nempe ubi disputat gratis nos placere dilection, Deo et per veniam iustos censeri, quia nusquam d'astuce ou de toute autre nuisance, doyvent estre invenitur Legis observatio, cui merces promissa est. tenus pour larrecins. Car combien que ceux qui y Apte igitur Paulus iustitiam Legis et Evangelii facit procedent en telle façon, souventefois gagnent leur inter se contrarias. Sed non ita successit Evangelium cause devant le Iuge, neantmoins Dieu ne les a pour toti Legi, ut diversam rationem salutis afferret: quin autres que larrons, car il voit les embusches que potius ut sanciret ratumque esse probaret quicquid font de loin les fines gens pour attrapper les illa promiserat, et corpus umbris adiungeret. Neque simples enim Christus, ubi dicit Legem et Prophetas fuisse exactions que font les plus grans aux plus petits, usque ad Iohannem, Patres maledictioni addicit, quam pour les fouler: il voit combien sont venimeuses les effugere non possunt servi Legis: sed rudimentis flatteries don't usent ceux qui veulent emmieller tantum quelcun imbutos subsisterent fuisse significat, ut longe infra Evangelicae doctrinae altitudinem. viennent et en se leurs pour point le à desvoyent rets, il tromper: la à voit quelque la rigueur lesquelles cognoissance obliquité choses des des ne hommes. Proinde Paulus, Evangelium appellans Dei potentiam Davantage, la transgression de ce precepte ne gist in pas seulement en cela, quand on fait tort à quelcun salutem omni testimonium a credenti Lege et , mox addit Prophetis. In habere fine vero en son argent, en marchandise ou possession: mais eiusdem epistolae quanquam praeconium Iesu Christi aussi revelationem esse tradit mysterii temporibus aeternis fraudons nostre prochain de son bien, si nous luy taciti, sententiam hanc addita explicatione mitigat, denions les offices ausquels nous luy sommes tenus. manifestatum Parquoy si un receveur, ou metayer, ou fermier, au Propheticas. esse Unde docens tota que ce soit; car nous agitur, Evangelium respectu dilucidae manifestationis oisiveté, sans se soucier de procurer le bien de tantummodo propter celuy qui le nourrit: s'il dissipe mal ce qui luy est inaestimabilem gratiae affluentiam, quae nobis fuit in commis, ou en abuse en superfluité: si un serviteur Christo exposita, non abs re eius adventu dicitur se moque de son maistre, s'il divulgue ses secrets, erectum fuisse in terris caeleste Dei regnum. s'il machine rien contre son bien ou sa renommée, differre: de droit lieu de veiller sur le bien de son maistre, rit en ea ubi Scripturas quelque Lege ab colligimus, per en caeterum ou sa vie: si d'autrepart le maistre traite inhumainement sa famille, c'est larrecin devant Dieu. Car celuy qui ne s'aquitte point envers les autres du devoir que porte sa vocation, retient ce qui appartient à autruy. 2.8.46. Nous obeirons donc au commandement, si estans contens de nostre condition nous ne taschons à faire 2.9.5. gain, sinpn qu'honneste et legitime: si nous Iam inter Legem et Evangelium interpositus fuit n'appetons point de nous enrichir, en faisant tort à Iohannes, qui medium obtinuit munus, et utrique nostre prochain: si nous ne machinons point de le affine. Etsi enim Christum vocans agnum Dei et destruire pour attirer à nous son bien: si nous ne victimam Evangelii mettons point nostre estude à assembler richesses protulit: quia tamen incomparabilem illam virtutem et du sang ou de la sueur d'autruy: si nous n'attirons gloriam quae demum enituit in resurrectione, non point de çà et de là, à tort et à travers tout ce qu'il explicuit: Christus Apostolis parem esse negat . Hoc est enim filios despendre en superfluité; mais au contraire si nous mulierum excellat Iohannes, qui tamen minimus est avons tousiours ce but d'aider à un chacun tant que in regno caelorum, maiorem illo esse. Quia non nous hominum personas illic commendat: sed postquam substance à conserver le sien, et s'il advient que Iohannem nous expiandis significant peccatis, eius praetulit verba, omnibus summam quanvis inter Prophetis, Evangelii possible pour pouvons ayons de à remplir nostre faire nostre conseil avec avarice, et de meschans ou nostre gens et plustost de praedicationem in summum gradum attollit, quam trompeurs, alibi vidimus notari per regnum caelorum. Quod quitter du nostre, que de combatre avec eux par autem ipse mesme malice: et non seulement cela, mais quand respondet , quasi Prophetis esset inferior, non facit nous verrons aucuns en proveté, nous communiquions hoc simulatae humilitatis causa, sed docere vult sibi à leur indigence, et soulagions leur necessité par se vocem tantum esse Iohannes que nous soyons prests non mandatam esse propriam legationem, sed officio nostre abondance. Finalement qu'un chacun regarde apparitoris se defungi: sicuti a Malachia praedictum en quoy il est obligé du devoir de son office envers erat, Ecce mitto Eliam Prophetam antequam veniat les autres, afin de s'acquiter loyaument. Par ceste dies Iehovae magnus et terribilis . Nec vero aliud raison, que le peuple porte honneur à ses superieurs, toto ministerii sui cursu egit quam ut Christo pararet se soumettant à eux de bon coeur, obeissant à leurs discipulos. Sicuti etiam hoc sibi divinitus iniunctum loix et commandemens, ne refusant rien qu'il puisse esse ex Iesaia probat. Hoc sensu dictus est a faire Christo lucerna ardens et lucens : quia nondum superieurs ayent soin et solicitude de gouverner leur illuxerat plenus dies. Nec tamen hoc obstat quominus peuple, de conserver la paix par tout, defendre les numeretur inter Evangelii praecones, sicuti eodem bons, chastier les mauvais, et gouverner comme usus est Baptismo, qui postea traditus fuit Apostolis. ayans à rendre conte de leur office à Dieu souverain Sed quod exorsus est, nonnisi Christo in caelestem Iuge. Que les Ministres ecclesiastiques administrent gloriam recepto liberiore progressu per Apostolos fidelement la parolle de Dieu, ne corrompans point la completum est. doctrine de salut, mais conservans la pureté d'icelle. sans offenser Dieu: d'autrepart, que les Et que non seulement ils instruisent le peuple en bonne doctrine, mais aussi en exemple de vie. Bref, qu'ils president comme bons pasteurs sur les brebis: d'autrepart, messagiers que et le peuple Apostres de les Dieu, reçoyve leur pour rendant l'honneur que nostre Seigneur leur attribue, et leur donnant à vivre. Que les parens s'employent à nourrir, instruire et gouverner leurs enfans, comme leur estans commis de Dieu, ne les traitans point 2.10. De similitudine Veteris et Novi testamenti. trop rigoureusement pour leur faire perdre courage, mais les entretiennent en douceur et benignité convenable à leur personne: comme il a esté dit, que 2.10.1. mutuellement les enfans leur doyvent reverence et Ex superioribus liquere iam potest, quoscunque ab suiettion. Item, Que les ieunes portent honneur aux initio mundi homines Deus in populi sui sortem vieilles gens, comme nostre Seigneur a voulu cest cooptavit, eadem lege atque doctrinae eiusdem quae aage-là estre honnorable: et aussi que les anciens inter nos viget vinculo fuisse ei foederatos; sed quia taschent de dresser les ieunes par leur prudence, ne non vice les traitans point par trop grande rigueur, mais appendicis annectam, quum Patres eiusdem nobiscum usans 'd'une gravité temperée avec douceur e fc haereditatis fuerint consortes, et eiusdem Mediatoris facilité. Que les serviteurs se rendent serviables à gratia communem salutem speraverint, quatenus in leurs maistres, et diligens à leur complaire et non societate conditio. point seulement à l'oeil, mais aussi de coeur, comme Quanquam autem quae ex Lege ac Prophetis ad eius servans à Dieu. Que les maistres aussi ne se probationem collegimus testimonia, palam faciunt non rendent point trop difficiles et intraitables à leurs aliam parum hac unquam pietatisque multa interest diversa fuisse regulam: saepe caput de hoc fuerit in quia stabiliri, eorum Dei populo religionis serviteurs, les opprimans de trop grande rigueur, ou tamen apud scriptores les traitans contumelieusement: mais plustost qu'ils ac les recognoissent pour freres et leurs compaignons discrimine Veteris Novi testamenti disputantur, quae scrupulum parum acuto au lectori iniicere Dieu, afin de les entretenir melius atque humainement. Qu'en ceste maniere donc un chacun peculiarem locum iure repute ce qu'il doit à ses prochains, en son ordre et alioqui degré, et leur rende ce qu'il leur doit. Davantage il futurum erat, necessarium nobis fecerunt prodigiosus faut que tousiours nostre memoire soit dressée au nebulo Servitus et furiosi nonnulli ex Anabaptistarum Legislateur, afin qu'il nous souvienne que ceste secta, qui non aliter de Israelitico populo sentiunt reigle n'est pas moins ordonnée à l'ame qu'au corps: quam à ce qu'un chacun applique sa volonté à conserver et discutiendae destinabimus. de Quinetiam aliquo huic de rei exactius possint, service quod porcorum utilissimum grege, utpote quem nugantur a Domino in hac terra saginatum, citra spem ullam caelestis immortalitatis. Hunc avancer le bien et utilité de tous hommes. ergo pestiferum errorem ut arceamus a piis animis, simul etiam ut difficultates omnes eximamus, quae, audita diversitatis mentione testamentum, inter suboriri Vetus protinus ac Novum solent, LE NEUFIEME COMMANDEMENT. Tu ne seras point faux tesmoin contre ton prochain. obiter inspiciamus quid simile, quidve diversum habeant, quod olim adventum cum Israelitis Dominus foedus pepigit, et ante quod Christi nunc eo manifestato, percussit nobiscum. 2.8.47. La fin est, pource que Dieu, qui est verité, a mensonge en execration, qu'il nous faut garder verité sans feintise. La somme donc sera, que nous ne 2.10.2. blessions la renommée de personne par calomnies ou Ac uno quidem verbo expediri utrunque potest. faux rapports, ou que nous ne le grevions en sa Patrum omnium foedus adeo substantia et re ipsa substance par mensonges et faussetez. Bref que nihil a nostro differt, ut unum prorsus atque idem nous ne facions tort à personne, ny en mesdisant, sit: administratio tamen variat. Sed quia ex tanta ny en nous moquant. A ceste defense respond le brevitate nemo certam intelligentiam assequeretur, precepte affirmatif, que nous aidions à un chacun longiorem explicationem, siquid prodesse volumus, fidellement à maintenir la verité, soit pour conserver persequi necesse est. Caeterum in similitudine vel son bien ou sa renommée. Il appert que nostre potius unitate ostendenda, singulas particulas, quae Seigneur a voulu exposer le sens de ce precepte au iam vingttroisieme expeditae sunt, ex integro retractare supervacuum fuerit: miscere vero quae adhuc alibi maintiendras dicenda conioindras erunt, intempestivum. In tribus autem chapitre parolle à porter d'Exode, de faux disant, mensonge: et tesmoignage Tu ne ne te pour le maxime capitibus hic insistendum est, Primum ut mensonge. Item, Tu fuiras tous mensonges (Ex. 23, teneamus, non carnalem opulentiam ac foelicitatem, 1. 7). Et en un autre lieu non seulement il nous metam fuisse Iudaeis propositam ad quam demum defend d'estre rapporteurs, detracteurs et mesdisans, aspirarent, mais aussi de decevoir nostre frere: car il parle de sed in spem immortalitatis fuisse cooptatos: atque huius adoptionis fidem illis fuisse l'un et de l'autre nommément (Lev. 19, 16). Certes tum oraculis, tum Lege, tum Prophetiis certo factam. il n'y a doute que comme cy dessus il a voulu Deinde, foedus quo conciliati Domino fuerunt, nullis corriger cruauté, impudicité et avarice: aussi qu'il eorum meritis, sed sola Dei vocantis misericordia veut ici reprimer fausseté, laquelle est comprise en fuisse et ces deux parties que nous avons dites. Car ou en cognovisse mediatorem Christum, per quem et Deo mesdisant nous blessons la renommée de nostre coniungerentur, compotes prochain, ou par mensonges et parolles obliques nous forent. Ex quibus secundum, quia nondum forte satis empeschons son profit. Or il ne peut challoir si on innotuit, suo loco fuse demonstrabitur. Plurimis enim entend ici tesmoignage solennel qui se rend en ac luculentis Prophetarum testimoniis confirmabimus, iugement, ou qui gist en parolles privées. Car il faut a tousiours là revenir, que d'un chacun genre de vices suffultum. mera Tertium, et fuisse et habuisse promissionum bonitate ac ipsos eius indulgentia quicquid unquam Dominus populo suo benefecit ac promisit. nostre Tertium quoque suas habuit sparsim non obscuras exemple, à laquelle il faut rapporter toutes les demonstrationes. Ac ne primum quidem intactum autres: davantage, qu'il choisit celle en laquelle il reliquimus. apparoit Seigneur plus nous de propose turpitude. une espece Combien qu'il pour faut estendre ce commandement plus au large, assavoir à toutes calomnies et detractions qui nuisent à nos prochains, pource que iamais les faux tesmoignages en iustice ne sont sans pariure. Or la defense a esté faite des pariures au troisieme commandement de la premiere Table, entant que le nom de Dieu y est 2.10.3. In profané. Maintenant nous voyons que pour bien hoc praesentem ergo explicando luy conserver son estime que son profit. L'equité est operam; sic tamen ut siquid aliorum explicationi bien evidente: car si bonne renommée est plus adhuc deest, obiter sufficiatur, vel opportuno deinde precieuse que thresor quelconque, on ne fait point loco addatur. Sane de omnibus dubitationem eximit moindre tort à l'homme en luy ostant sa bonne Apostolus, quum ait, Deum Patrem Evangelium, quod estime, de d'autrepart, on fait aucune fois plus de dommage au Filio suo secundum de ipso observer ce precepte, il faut que nous facions servir ponemus faciunt) et causam nostre bouche à nostre prochain en verité, tant pour nobis pertinet, ad plus controversiae maxime (quia intentiorem tempus destinatum promulgavit, longe ante per Prophetas in Scripturis sanctis promisisse . Item, fidei iustitiam quae per Evangelium ipsum docetur, testimonium habere a Lege et Prophetis . Evangelium siquidem hominum corda non in praesentis vitae laetitia detinet, sed ad spem immortalitatis evehit: non terrenis deliciis affigit, sed spem in caelo repositam annuntians, illuc quodammodo Posteaquam Spiritu transportat. Evangelio promissionis haereditatis nostrae, Sic enim credidistis, sancto, in qui alibi definit, obsignati est redemptionem estis arrhabo acquisitae qu'en le despouillant de sa prochain par mensonge que par larrecin. substance; possessionis . Item, Audivimus fidem vestram in 2.8.48. Christo Iesu et charitatem erga sanctos: propter Neantmoins c'est merveilles comment on ne se spem vobis repositam in caelis, de qua audistis per soucie point d'offenser en cest endroit: car il y en a sermonem veracem Evangelii . Item, Vocavit nos per bien peu qui ne soyent entachez bien fort de ce Evangelium, in participationem gloriae Domini nostri vice, comme tout le monde est enclin à esplucher et Iesu Christi . Unde et verbum salutis et potentia Dei descouvrir les vices d'autruy. Et ne faut penser que ad salvandos fideles, et regnum caelorum nuncupatur. ce soit excuse vallable, si nous ne mentons point; Quod si spiritualis Evangelii doctrina, et ad vitae car celuy qui defend de diffamer le prochain en incorruptibilis ne mentant, veut que son estime soit conservée entant putemus eos quibus promissum ac denuntiatum fuit, qu'il se peut faire avec verité. Car combien qu'il ne praeterita captandis defende sinon de la blesser par mensonge, toutesfois obstupuisse. en cela il signifie qu'il l'a en recommandation. Or il Nec cavilletur hic quispiam, promissiones quae in nous doit bien suffire, quand nous voyons que nostre Lege et Prophetis de Evangelio sunt consignatae, Seigneur prend, ceste solicitude, que nostre prochain novo populo esse destinatas. Nam Paulo post quam ne soit point diffamé. Parquoy toute detraction est illud posuit de Evangelio in Lege promisso, subiicit, icy condamnée sans doute. Par quaecunque Lex continet, ad eos sine dubio proprie entendons, non point reprehension qui se fait pour dirigi qui sub Lege sunt . In alio quidem argumento corriger l'homme: non point accusation iudiciaire, qui fateor; sed non adeo erat obliviosus, ut quum diceret se fait pour remedier aux vices: non point correction ad Iudaeos vere pertinere quaecunque Lex docet, non publique, qui se fait de quelcun pour donner crainte cogitaret quid paucis ante versibus affirmasset de aux autres: non point advertissement qu'on fait de la Evangelio ergo meschanceté d'un homme, à ceux ausquels il est demonstrat Apostolus ad futuram vitam praecipue expedient de la cognoistre, afin de n'en estre point spectasse testamentum Vetus, quum sub eo dicit abusez: mais iniure odieuse, laquelle se fait de Evangelii promissiones contineri. mauvais corporis possessionem neglectaque voluptatibus in Lege aditum animae instar aperit, cura, in pecudum promisso. Clarissime vouloir ou de Detraction nous cupidité de mesdire. Davantage, ce precepte s'estend iusques là, que nous n'affections point une plaisanterie d'honnesteté, et une grace de brocarder et mordre en riant les uns et les autres, comme font aucuns, qui se bagnent quand ils peuvent faire vergongne à quelcun: car par telle intemperance souventesfois quelque marque demeure sur l'homme qu'on a ainsi noté. Maintenant si nous considerons le Legislateur, lequel ne doit pas moins dominer sur les oreilles et sur les coeurs, que sur les langues: nous cognoistrons qu'icy la cupidité d'ouir les detracteurs, et la promptitude de leur 2.10.4. Eadem prester l'oreille et de croire legierement à leur Dei mauvais rapports, n'est pas moins defendue que de intercessione detracter, car ce seroit une moquerie, de dire que fuisse confirmatum. Nam et Evangelica praedicatio Dieu hait le vice de maledicence en la langue, et nihil aliud quam paterna Dei indulgentia iustificari qu'il ne reprouvast point la malignité du coeur. misericordia ratione sequitur constitisse, et et Christi gratuita praeter suum meritum peccatores pronuntiat: et tota Pourtant si nous portons vraye crainte et amour de eius Dieu, summa in Christo terminatur. Quis igitur mettons peine tant qu'il est possible et expertes Christi Iudaeos facere ausit, quibuscum expedient, et entant que la charité requiert, de ne audimus fuisse percussum Evangelii foedus, cuius point adonner ne les oreilles, ne la langue à blasme, unicum fundamentum reddere a Christus gratuitae administratam fuisse est? salutis Quis alienos detraction ou beneficio, quibus facilement lieu nostre ne donner coeur à point mauvaises suspitions: mais prenans en bonne part les faits et doctrinam? Ac ne diu de re liquida disceptemus, dits de tout le monde, conservons en toute maniere habemus l'honneur à un chacun. Domini iustitiae en de fidei insignem audimus brocardise, sententiam: Abraham exultavit ut videret diem meum: vidit, et gavisus est . Et quod de Abraham testatur illic Christus, ostendit Apostolus in fideli populo fuisse universale, quum LE DIXIEME COMMANDEMENT. Tu ne convoiteras point la maison de ton dicit Christum manere heri, hodie, et in secula . prochain: et ne desireras point sa femme, ne son Neque enim de Christi aeterna divinitate simpliciter serviteur, ne sa chambriere, ne son boeuf, ne son illic loquitur: sed de eius virtute, quae perpetuo asne, ne nulle des choses qui sont à luy. fidelibus fuit patefacta. Quare et beata Virgo et Zacharias in suis canticis revelatam in Christo salutem exhibitionem esse dicunt promissionum, quas Abraham et Patriarchis olim fecerat Dominus . Si Christum suum exhibendo, iurisiurandi sui veteris fidem solvit Dominus, dici non potest quin eius finis in Christo et vita aeterna semper fuerit. 2.8.49. La fin est, pource que Dieu veut que toute nostre ame soit remplie et possedée d'affection de charité, qu'il faut ietter hors de nostre coeur toute cupidité contraire. La somme donc sera, qu'il ne nous vienne 2.10.5. Quin Apostolus non foederis tantum gratia pares nobis facit Israelitas, significatione. Nam sed etiam nostre coeur en à l'entendement concupiscence, pour laquelle esmouvoir emporte nuisance ou detriment à nostre prochain. A quoy respond d'autrepart le precepte affirmatif: c'est que castigatos olim fuisse Scriptura recitat, deterrere quelque chose que nous concevions, deliberions, ou Corinthios volens, ne in similia flagitia incurrerent, a appetions, ou poursuyvions, que cela soit conioint praefatione ullam avec le bien et utilité de nostre prochain. Mais il y praerogativam nobis vendicemus, quae nos a Dei a ici une grande difficulté. Car si ce que nous avons vindicta non dit par cy devant est vray, que nostre Seigneur en iisdem modo beneficiis prosequutus sit illos Dominus, defendant la paillardise et larrecin, par cela defendoit sed eos impudicité, et tout vouloir de nuire, tromper et gratiam suam reddiderit ; acsi diceret, Si confiditis desrobber, il sembleroit advis estre superflu de vos extra periculum esse, quia et Baptismus quo maintenant interdire separément la concupiscence des eripiat iisdem orditur, quam quoque illi exemplis pensée quibus ista poenarum sacramentorum aucune Non esse subierunt; symbolis cur quando illustrem inter insigniti estis, et coena quam quotidie suscipitis, biens eximias habent promissiones: interim contempta Dei ceste question, en considerant quelle difference il y bonitate, licentiose lascivitis: scitote nec Iudaeos a entre Conseil et Concupiscence: car nous appellons talibus tamen Conseil, un propos deliberé de la volonté quand le iudicia sua Dominus severissime exercuit. Baptizati coeur de l'homme est veincu et subiugué par la sunt in transitu maris et nube, qua protegebantur ab tentation: ardore solis. Transitum illum Baptismum carnalem deliberation ou consentement, quand le coeur est fuisse aiunt, qui spirituali nostro secundum quandam seulement chatouillé et piqué de commettre quelque proportionem respondeat. Verum si id recipitur, non meschanceté. Parquoy comme cy dessus le Seigneur procederet Apostoli vult a voulu que les volontez, entreprises et oeuvres de ademptum Christianis praerogativa l'homme fussent moderées selon la reigle de charité: symbolis caruisse, adversus argumentum, ne quos qui Baptismi hic d'autruy. Toutesfois Concupiscence nous peut pourrons estre soudre sans telle Iudaeos praecellere se putent. Nec obnoxium est ainsi huic cavillo quod protinus sequitur, Illos eandem l'entendement y soyent aussi rapportées, à ce qu'il nobiscum spiritualem escam manducasse, ac eundem n'y en ait nulle qui incite au contraire. Comme bibisse auparavant il a defendu que le coeur ne fust induit à spiritualem potum, quem Christum interpretatur. maintenant il veut que les pensées de ire, hayne, paillardise, rapine, mensonge: ainsi à, present il defend qu'il n'y soit provoque ou esmeu. 2.8.50. Et n'est pas sans cause qu'il requiert une si 2.10.6. grande droiture. Car qui est-ce qui niera que ce ne Obiiciunt sententiam, quidem quod ad ait frangendam Christus, hanc Pauli Patres vestri soit raison que toutes les vertus de l'ame soyent appliquées à charité? Et si aucune en est manducaverunt manna in deserto, et mortui sunt: Qui destournee, qui est-ce qui niera qu'elle ne soit manducat carnem meam, non morietur in aeternum : vicieuse? Or don't vient cela que quelque cupidité quae dommageuse duo inter se nullo negotio conciliantur. à ton prochain entre en ton Dominus, quia sermonem habebat ad auditores quo entendement, sinon d'autant qu'en ne tenant conte tantum ventris alimento quaerebant saturari, verum des autres tu cherches seulement ton profit? Car si animae captum tout ton coeur estoit occupé de charité, nulle telle orationem aliquantum attemperat, praesertim vero imagination n'y auroit entrée. Il faut donc dire qu'il comparationem mannae et corporis sui pro eorum est sensu sibi concupiscences. Quelcun obiectera, qu'il n'est pas miraculo aliquo toutesfois convenable que les fantasies qui voltigent cibum statuit. authoritatis non curabant, Postulabant gratia suam ad ut virtutem eorum acquirendae vuide de charité, entant qu'il reçoit telles approbaret quale ediderat Moses in deserto quum au manna e caelo impetraverat. In manna autem nihil condamnées pour concupiscences lesquelles ont leur apprehendebant nisi carnalis inediae, qua populus siege tunc question afflictabatur, remedium: ad mysterium illud sublimius, quod Paulus respicit, non penetrabant. cerveau, dedans des et le apres coeur. fantasies s'esvanouissent, Ie respon lesquelles qu'il non soyent est ici seulement passent au travers du cerveau, mais aussi poignent Christus ergo, ut demonstret quanto praestantius a le coeur de concupiscence: veu que iamais nous ne se beneficium expectare debeant quam quod a Mose concevons en la pensée quelque desir ou souhait, collatum hanc que le coeur n'en soit touché ou enflambé. Nostre opinione Seigneur donc commande une merveilleuse ardeur de vestra, et memorabile miraculum, quod Dominus per charité, laquelle il ne veut estre empeschée de la Mosen populo suo, ne in deserto fame periret, moindre concupiscence du monde. Il requiert un caelestem cibum subministravit, quo sustentaretur ad coeur merveilleusement bien reiglé, lequel il ne veut modicum tempus: hinc colligite quanto excellentior estre aucunement piqué d'un seul aiguillon contre la sit cibus qui immortalitatem largitur. Videmus cur Loy de charité. Sainct Augustin m'a fait ouverture à quod entendre ce precepte, afin qu'il ne semble à quelcun patribus comparationem in Dominus, suis format, manna praedicarent, Si magnum praecipuum infimam tantum erat, eius fuit praetermiserit utilitatem notarit. que ie soye seul en mon opinion. Or combien que Nempe quoniam Iudaei, velut exprobrandi studio, l'intention Mosen illi obiecerant, qui populi necessitati mannae mauvaise cupidité, neantmoins il a mis pour exempie remedio longe les obiects qui ont accoustumé le plus souvent de qua nous attirer et decevoir: en quoy faisant il ne educatio, permet rien à, la cupidité de l'homme quand il la quam solam tanti aestimabant. Paulus quia noverat retire des choses esquelles'elle est principalement Dominum, quum manna e caelo deplueret, non in enclinée. Nous avons maintenant la seconde table de ventris duntaxat pastum effudisse, sed spiritualis la Loy, laquelle nous admonneste amplement de ce quoque mysterii loco dispensasse ad figurandam quae que nous devons aux hommes pour l'amour de Dieu, in Christo habetur spiritualem vivificationem, partem sur lequel est fondée la charité. Parquoy on auroit istam, non beau inculquer les choses qui sont enseignées en negligit. Quare certo clareque conficitur, non easdem ceste seconde Table, sinon que telle doctrine fust modo vitae premierement appuyée sur la crainte et reverence de communicatas Dieu, comme sur son fondement. Ceux qui partissent fuisse Iudaeis, sed etiam sacramentis vere spiritualis ce commandement en deux, deschirent ce que Dieu absignatas. Qua de re copiose Augustinus adversus avoit uni, comme tous Lecteurs de sain iugement le Faustum Manichaeum disputat. pourront voir, encore que ie m'en taise. Et ne doit opitulatus superioris vilescere gratiae merito quae ac esse debeat respondet, nos carnalis prae populi dignissima dignatur caelestis se administrum, consideratione quibus aeternae esset: nunc erat, Dominus, promissiones de Dieu ait esté de defendre toute challoir que ce verbe, Tu ne convoiteras point, est reiteré pour la seconde fois: car Dieu apres avoir nommé la maison, raconte les parties d'icelle, commençant à la femme: dont il appert qu'il y a une liaison comme de choses coniointes, et pourtant qu'il faut lire tout d'une traitte, comme les Hebrieux n'ont 2.10.7. point mal advisé. Dieu donc commande en somme, Quod si testimonia ex Lege et Prophetis sibi recitari perspiciant faire, et qu'on laisse à chacun ce qu'il possede sauf commune et entier, mais aussi qu'on ne soit touché de nulle sicuti ex Christo et Apostolis audimus: huic quoque convoitise qui solicite les coeurs à porter nuisance voto à, autruy. spirituale malint foedus obsequar, lectores, fuisse eoque ex quibus que non seulement on s'abstienne de frauder et mal Patribus libentius etiam quod ita certius convincentur adversarii, nequid postea tergiversari queant. Atque ab ea quidem demonstratione incipiam, quam tametsi Anabaptistarum supercilio futilem et pene ridiculam fore scio, apud dociles tamen et sanos plurimum valebit: ac pro confesso sumo, eam verbo Dei inesse vitae efficaciam, ut quoscunque Deus participatione eius dignatur, eorum animas 2.8.51. vivificet. Valuit enim semper illud Petri, semen esse Il ne sera pas maintenant difficile à iuger quel incorruptibile quod in aeternum manet , sicuti etiam est le but de la Loy, assavoir une iustice parfaite, à. ex verbis Iesaiae colligit . Iam quum hoc sacro ce que la vie de l'homme soit conformée à la pureté vinculo non de Dieu, comme à un patron. Car nostre Seigneur a dubium est quin eos segregaverit in spem aeternae tellement depeint sa nature en la Loy, que si vitae. Nam quum verbum fuisse amplexos dico, quod quelcun accomplissoit ce qui y est commandé, il illos Deo propius adiungeret, communicandi rationem representeroit en sa vie l'image de Dieu. Pourtant intelligo, non illam generalem quae per caelum et Moyse voulant sommairement reduire en memoire au terram omnesque mundi creaturas diffunditur (quae peuple d'Israel ses commandemens: Et qu'est-ce licet unumquodque Israel, disoit-il, que te commande ton Dieu, sinon naturae modo, non tamen a corruptionis necessitate que tu le craignes et chemines en ses voyes? que tu eruit) sed istam specialem qua piorum animae et l'aimes, et que tu le serves de tout ton coeur, en illuminantur in Dei notitiam, et illi quodammodo toute ton ame, et gardes ses commandemens (Deut. copulantur. quum 10, 12)? Et ne cessoit de leur repeter cela, toutes adhaeserint Deo Adam, Abel, Noe, Abraham, et fois et quantes qu'il vouloit remonstrer la fin de la reliqui patres, dico minime dubium esse quin illis in Loy. Voila donc à quoy regarde la doctrine de la regnum Dei immortale fuerit ingressus. Erat enim Loy: c'est de conioindre l'homme par saincteté de solida Dei participatio, quae extra vitae aeternae vie à son Dieu, et comme Moyse dit en un autre bonum esse non potest. lieu, le faire adherer avec luy. Or l'accomplissement Deus universa olim sibi vivificet Huiusmodi devinxerit pro verbi Iudaeos, suae illuminatione, de ceste saincteté gist en ces deux articles: que nous aimions le Seigneur Dieu de tout nostre coeur, de toute nostre ame, et de toutes nos forces: en apres, nostre prochain comme nous-mesmes (Deut. 6, 5; 11, 13; Matth. 22, 37). Le premier donc est, que nostre ame soit entierement remplie de la charité de Dieu: de là apres s'ensuyvra la dilection 2.10.8. de nostre prochain. C'est ce qu'entend l'Apostre Si tamen illud nonnihil implicitum videtur: age, ad ipsam placidis foederis modo formulam ingeniis transeamus: satisfaciet, quae sed non eorum quand il dit que la fin des commandemens est charité, de conscience pure et foy non feinte (1 Tim. 1, 5). Nous voyons comment la bonne inscitiam abunde coarguet qui contradicere nituntur. conscience et la foy, c'est à dire en un mot, la pieté Sic enim semper pepigit cum servis suis Dominus, et crainte de Dieu, est mise au dessus comme au Ero vobis in Deum, et vos eritis mihi in populum : chef: et de là apres est deduite la charité. Ce seroit quibus omnem donc folie de penser que la Loy n'enseignast sinon summam beatitudinis comprehendi Prophetae quoque quelques petits rudimens de iustice, pour introduire verbis et vitam, et salutem, et exponere soliti sunt. Non enim David sine causa seulement les hommes à un commencement, et non saepius pronuntiat, beatum populum cuius Dominus pas pour les conduire en parfaite voye, veu que nous est Deus : beatam gentem quam in haereditatem sibi ne saurions desirer une plus grande perfection, que elegit : nec terrenae quidem foelicitatis gratia, sed celle qui est comprinse en la sentence de Moyse, et quoniam conservat, celle de sainct Paul. Car où voudra tendre celuy qui aeternaque misericordia prosequitur quos in populum ne sera point content de l'instruction, par laquelle assumpsit. Quemadmodum est apud alios Prophetas, l'homme est dressé et formé à la crainte de Dieu, Tu Deus noster, non moriemur . Dominus, Rex au service spirituel de sa maiesté, à l'obeissance des noster, Legislator noster: ipse salvabit nos . Beatus commandemens, à la droiture de Dieu et de sa es Israel, quia in Domino Deo salvaris . Sed ne re voye? finalement à pureté de conscience, syncerité supervacua multum laboremus, passim in Prophetis de recurrit haec admonitio, nihil ad bonorum omnium confermee l'exposition que nous avons mise, en affluentiam, reduisant aux commandemens de la Loy tout ce qui a morte adeoque eripit, salutis perpetuo certitudinem deesse, foy et dilection? Par laquelle raison est modo nobis Dominus sit in Deum: et merito. Si enim est facies eius, simul atque illuxit, praesentissimum est s'arrestent à ie ne say quels elemens, comme si elle salutis pignus, cuinam se homini in Deum manifestet, n'enseignoit cui non salutis quoque thesauros aperiat? Hac enim tiennent conditione l'Apostre. habitet: Deus noster quemadmodum est per ut in Mosen medio nostri testabatur requis à pieté qu'à point et demy bien la charité, la fin car volonté ceux de d'icelle, qui Dieu, ne comme dit . Obtineri autem talis eius praesentia non potest, ut non simul vita possideatur. Atque ut nihil ultra exprimeretur, satis claram habebant vitae spiritualis promissionem in his verbis, Sum Deus vester . Non enim solis utique corporibus Deum se fore denuntiabat, sed animis praecipue; animae autem, nisi per iustitiam Deo coniunctae, ab ipso alienae in morte manent. Adsit rursum illa coniunctio: perpetuam salutem secum ducet. 2.8.52. Toutesfois pource que Christ et ses Apostres aucune fois en recitant la somme de la Loy, ne font nulle mention de la premiere Table, il faut que nous touchions un mot de cela, à cause que plusieurs s'y abusent, referans les parolles à toute la Loy, lesquelles sont dites de la moitié. Christ en sainct Matthieu dit que le principal de la Loy, gist en misericorde, iugement et foy (Matth. 23, 23). Par ce mot de Foy, il n'y a doute qu'il ne signifie Verité, contraire à feintise et tromperie; neantmoins pour estendre ceste sentence à la Loy universelle, aucuns prennent le mot de Foy pour religion, ce qui est frivole: car Christ parle là des oeuvres par 2.10.9. lesquelles l'homme doit faire apparoistre sa iustice. Accedit eo, quod non modo se illis Deum esse Si nous observons ceste raison, il ne nous sera point testabatur, sed se quoque semper fore promittebat: de merveille pourquoy en un autre lieu, estant quo spes eorum praesentibus bonis non contenta, in interrogué quels sont les commandemens qu'il faut aeternitatem protenderetur. Id porro valuisse apud observer pour entrer en la vie eternelle, il respond eos temporis futuri notationem ostendunt multae que ce sont ceux qui s'ensuyvent, Tu ne tueras voces, ubi se non in praesentibus tantum malis, sed point, Tu ne paillarderas point, Tu ne desrobberas in posterum consolantur fideles: quod sibi Deus point, Tu ne diras point faux tesmoignage, Tu nunquam defuturus esset. Iam vero (quae pars erat honnoreras pere et mere, Tu aimeras ton prochain secunda promissionis) ipso de Dei benedictione extra comme terrenae vitae limites erga se proroganda, clarius l'observation de la premiere Table estoit située ou etiamnum confirmabat, Ero Deus seminis vestri post en l'affection interieure du coeur, ou en ceremonies. vos . Nam si suam erga mortuos benevolentiam L'affection du declaraturus erat, benefaciendo posteris: erga ipso hypocrites observoyent multo minus defuturus erat eius favor. Neque enim diligemment que tous autres. Ce sont donc les instar hominum est Deus, qui suum ideo amorem ad oeuvres amicorum filios transferunt, quia morte interrumpitur tesmoignage de la iustice. Or cela est si frequent en eorum facultas, quo minus iis quibus bene volebant tous les Prophetes, que celuy qui est moyennement impendant sua officia; at Deus, cuius beneficentia exercé en leur doctrine le doit tenir pour familier; morte non impeditur, suae profecto misericordiae car quand ils exhortent les pecheurs à repentance, fructum causa en laissant à part la premiere Table, et n'en faisant transfundit in mille generationes . Praeclaro igitur nulle mention, ils insistent sur la droiture, loyauté, documento suae compassion et equité. Or en ce faisant ils n'oublient bonitatis, quam post mortem sensuri essent, volebat pas la crainte de Dieu: mais plustost par les signes illis Dominus commendare, quum talem describebat qu'ils mettent, ils requierent une vive approbation quae vero d'icelle. C'est bien une chose notoire qu'en traitant promissionis veritatem tum obsignavit Dominus, et de l'observation de la Loy, ils s'arrestent à la quasi seconde mortuis in non tollit, magnitudinem totam atque familiam complementum quam eorum affluentiam exuberaret. protulit, quum Huius Deum se toy-mesme de (Matth. coeur charité Table, n'apparoissoit les qui pource 19, point: ceremonies rendent qu'en 18): icelle plus on car les plus certain cognoist Abraham, Isaac et Iacob longe post eorum mortem beaucoup mieux quelle affection chacun a de suyvre appellaret . Quid enim? annon ridicula erat appellatio, integrité. si perierant? Perinde enim fuisset acsi ita foret passages lesquels se presentent assez d'euxmesmes loquutus, Ego sum Deus eorum qui non sunt. Proinde par tout. Et n'est ia besoin d'amasser ici les uno isto argumento Sadducaeos a Christo constrictos fuisse Evangelistae referunt , ut ne inficiari quidem possent resurrectionem mortuorum esse Mais quelcun demandera s'il y a plus grande testatam; nempe qui ex ipso Mose didicerant, omnes importance pour obtenir iustice, de vivre bien et sanctos esse in manu illius . Unde inferre promptum loyaunient entre les hommes, que de craindre Dieu erat, ne morte quidem extingui quos in tutelam, et l'honnorer par pieté. A cela ie respon que non: custodiam, mais pource que nul ne peut facilement garder protectionemque mortis et vitae est arbiter. suam a Mose 2.8.53. recepisset qui charité du tout, que premierement il ne craigne Dieu, les oeuvres de charité font approbation mesme de la pieté de l'homme. Davantage, comme ainsi soit que Dieu ne puisse recevoir aucun bien-fait de nous (comme il dit par son Prophete) (Ps. 16, 2) il ne requiert point que nous nous employons à luy faire du bien: mais il nous exerce en bonnes oeuvres 2.10.10. envers nostre prochain. Parquoy ce n'est point sans Iam (qui praecipuus est cardo in hac controversi) cause que sainct Paul constitue toute la perfection dispiciamus annon ipsi quoque fideles sic instituti du fidele en charité (Ephes. 3, 19; Col. 3, 14). Et fuerint a Domino, ut meliorem alibi vitam sibi esse en un autre passage il l'appelle l'accomplissement de sentirent, ac neglecta terrena, illam meditatentur. la Loy, disant que celuy qui aime son prochain a Primum, quae divinitus iniuncta illis fuit vivendi accomply conditio, assiduum erat exercitium, quo admonerentur entierement comprinse sous ce mot, Tu aimeras ton se omnium esse miserrimos si in modo vita foelices prochain comme toy mesme : car il n'enseigne rien essent. perditae davantage que ce que dit le Seigneur en ceste foelicitatis infoelicissimus, anxiis laboribus egestatem sentence, Tout ce que vous voulez que vous facent suam manuum les hommes, faites leur: car en cela gist la Loy et laboribus Dei maledictione prematur , unde solatium les Prophetes (Rom. 13, 8; Gal. 5, 14; Matth. 7, illi restabat, extremum luctum percipit. Ex duobus 12). Il est certain que tant la Loy que îes Prophetes filiis alter illi nefando fratris parricidio eripitur : eum donnent le premier lieu à Ta foy et à la reverence habet superstitem cuius aspectum merito detestetur du ac horreat. Abel in ipso aetatis flore crudeliter dilection envers le prochain: mais le Seigneur entend trucidatus, exemplum est humanae calamitatis. Noe que là il nous est seulement commandé d'observer bonam droiture et equité envers les hommes pour testifier Adam, aegre vel sustentat; aetatis partem sola ac recordatione ne (dum in totus solis orbis secure deliciatur) cum magna fatigatione in arca extruenda nom la de Loy: Dieu, puis apres puis apres dit qu'elle est recommandent la la crainte qu'on luy doit, si elle est en nous. deterit . Quod mortem effugit, id fit maioribus eius molestiis quam si centum mortes obeundae essent. Nam praeterquam quod arca illi est quasi sepulchrum decem mensium, insuavius nihil esse potest quam in animalium stercoribus pene immersum 2.8.54. tandiu Arrestons nous donc à ce poinct, que lors nostre detineri. Postquam tantas difficultates eluctatus est, vie sera bien ordonnée à la volonté de Dieu et au in novam moeroris materiam incidit: ludibrio se commandement de la Loy, si elle est profitable en haberi a proprio filio videt: et ei quem magno Dei toute maniere à nos freres: au contraire, en toute la beneficio salvum ex diluvio receperat, suo ipsius ore Loy on ne lit point une seule syllabe qui donne maledicere cogitur . reigle à l'homme de ce qu'il doyve faire ou laisser pour son profit. Et certes puis que les hommes de leur naturel sont trop plus enclins à s'aimer qu'il ne seroit de mestier, il ne falloit ia leur donner commandement pour les enflamber à cest amour, qui de soy-mesme excedoit mesure. Dont il est evident 2.10.11. Abraham quidem unus instar decem myriadum que non point l'amour de nous-mesmes, mais de Dieu et de nostre prochain, est l'observation des nobis esse debet, si spectatur eius fides, quae nobis commandemens, in optimam credendi regulam proponitur: in cuius tresbien, qui le moins qu'il luy est possible vit à etiam genere, ut filii Dei simus, censeri nos oportet soymesme: et pourtant d'autrepart, que que nul cestuy-là ne vit vit plus . Quid vero absurdius quam patrem omnium fidelium desordonnément, que celuy qui vit à soy, et ne esse Abraham, et ne postremum quidem angulum pense qu'à son profit. Mesme le Seigneur, afin de inter illos tenere? Atqui ex numero, imo ex gradu mieux exprimer quelle affection d'amour nous devons apprime honorifico deiici non potest, quin aboleatur à tota Ecclesia. Iam quod ad vitae experimenta attinet: nousmesmes, et nous le propose pour reigle et ubi primum vocatur Dei imperio, a patria, parentibus, patron: ce qui est diligemment à considerer. Oar il amicis vitae ne faut point prendre ceste similitude comme aucuns dulcedinem esse putant: acsi illum destinato consilio Sophistes, qui ont pensé qu'il commandoit à chacun omnibus vitae oblectamentis spoliare Dominus vellet. de s'aimer en premier lieu, puis apres son prochain: Simul mais avellitur: ac in terram quibus ingressus praecipuam est in qua iubetur nostre prochain, plustost il a nous renvoye voulu à transferer l'amour aux de autres habitare, fame inde exigitur. Eo ad opem quaerendam l'amour que nous attirons à nous. Parquoy l'Apostre refugit, ubi, quo se incolumem servet, necesse habet dit que charité ne cherche point son profit particulier uxorem multis (1 Cor. 13, 5); et ne vaut pas un festu la raison mortibus fuerit acerbius. Ubi in terram habitaculi sui qu'ils alleguent: c'est que la reigle precede la chose reversus est, inde rursum fame expellitur. Qualis est qui foelicitas, eam terram incolere ubi toties esuriendum, disent-ils, que nostre Seigneur compasse la charité imo vero inedia pereundum, nisi aufugias? Simul de nostre prochain à l'amour de nousmesmes. Ie eodem respon que nostre Seigneur ne constitue point cest prostituere necessitatis ; quod incertum redigitur apud an Abimelech, ut est compassée à icelle. Or il est ainsi, caput redimere iactura uxoris opus habeat. Dum huc amour atque illuc multos annos incertus vagatur, assiduis laquelle soit reduite la dilection de nostre prochain, servorum rixis compellitur nepotem, quem filii loco comme habebat, a se dimittere. Quae discessio sine dubio perversité naturelle nostre amour reposoit en nous, non aliter ab eo accepta fuit, quam si membri unius il monstre qu'il faut qu'elle s'espande ailleurs, afin sectionem passus foret. Paulo post captivum ab que nous ne soyons point moins prests à bien faire hostibus aux autres qu'à nous-mesmes. abripi audit. Quocunque pergat, vicinos de nous-mesmes, inferieure: mais comme au lieu une que reigle de à nostre reperit immanis barbariae, qui ne ex effossis quidem magno labore puteis aquam bibere sinant. Neque enim usum redimeret a rege Gerar, nisi ante fuisset prohibitus. Iam ubi ad effoetam senectutem ventum est, quod habet ea aetas insuavissimum et acerbissimum, orbitate mulctatum se videt, donec praeter spem Outreplus, puis que sous le nom de Prochain, gignit: cuius tamen Iesus Christ en la parabole du Samaritain a monstré dum Sarae probris que le plus estrange du monde y est contenu (Luc fatigatur, perinde acsi ancillae contumaciam fovendo, 10, 29 s.): il ne nous faut restreindre le precepte domesticae perturbationis ipse causa esset. Nascitur de dilection à ceux qui ont quelque alliance ou demum exturbetur affinité avec nous. Ie ne nie point que d'autant qu'un primogenitus Ismael, ac pro derelicto pene hostiliter chacun nous est plus conioint, nous ne luy devions proiiciatur. Ubi solus relictus est Isaac, in quo aider plus familierement: car la reigle d'humanité acquiescat defessa boni viri senectus, paulo post porte cela, que d'autant que nous sommes conioints mactare ipsum iubetur. Quid calamitosius excogitet de plus prochains liens, ou de parentage, ou d'amitié, humana mens quam patrem fieri filii carnificem? Si ou de voisinage, que nous ayons d'autant plus affaire nativitatem Ismaelem 2.8.55. magno Isaac, sed redimit, ea mercede ut morbo absumptus putasset les uns aux autres: et cela sans offenser Dieil, miserrimum esse senem, cui in ludibrium datus esset duquel la providence nous meine à ainsi faire: mais filius, ob quem orbitatis dolor ei geminaretur? Si ab ie extraneo aliquo interfectus, indignitate multum esset affection de charité tous hommes generalement, sans aucta calamitatis en excepter un, sans faire difference entre le Grec exempla superat, patris manu trucidari. Sic denique et le Barbare, sans regarder s'ils en sont dignes ou toto vitae curriculo iactatus ac vexatus fuit, ut siquis indignes, s'ils sont amis ou ennemis: car il les faut velut in tabula exemplar calamitosae vitae depingere considerer en Dieu, non pas en eux-mesmes, duquel velit, nihil reperiat magis appositum. Neque obiiciat regard quand nous nous destournons, ce n'est point quispiam eum non fuisse prorsus infoelicem, quod a merveille si nous tombons en plusieurs erreurs. tot tandem Pourtant si nous voulons tenir la droite voye de emerserit. Non enim beatam vitam ducere illum dilection, il ne nous faut point ietter l'oeil sur les dicemus, qui per infinitas difficultates ad longum hommes, desquels la consideration nous contreindroit spatium laboriose eluctetur: sed qui, sine malorum souvent à les hair plus qu'à les aimer: mais il nous sensu, praesentibus bonis placide fruatur. faut regarder Dieu lequel nous commande d'cstendre calamitas. tantisque foret, Istud quis vero tempestatibus non omnia prospere dy cependant qu'il nous faut embrasser en l'amour que nous luy portons envers tous hommes, tellement que nous ayons tousiours ce fondement: Quel que soit l'homme, il nous le faut toutesfois aimer, si nous aimons Dieu. 2.8.56. Parquoy ç'a pernicieuse, esté que les une ignorance docteurs ou in alice Scolastiques, des commandemens que nostro Seigneur a baillez tant aux Iuifs qu'aux Chrestiens, touchant de ne point appcter vengeance et d'aimer noz ennemis, en ont fait des simples conseils, ausquels ils disent qu'il est libre d'obtemperer, ou ne point obtemperer: et ont dit qu'il n'y avoit que les Moynes qui fussent suiets 2.10.12. à les tenir necessairement: ausquels ils ont attribué Isaac, qui minoribus malis afflictatur, vix tamen une iustice plus parfaite qu'aux Chrestiens, à cause minimum suavitatis gustum percipit. Eas ipse quoque qu'ils vexationes experitur quae beatum esse hominem in Evangeliques, comme ils les appellent. Ils alleguent terra non sinant. Illum fames fugat e terra Chanaan: la raison pourquoy ils ne les reçoyvent point pour uxor subinde preceptes, c'est à cause qu'ils sont trop griefs et exagitant, ac modis omnibus premunt, ut de aqua difficiles, mesme aux Chrestiens qui sont sous la etiam cogatur decertare: domi suae a nuribus multum Loy de grace. Mais est-ce ainsi qu'ils osent abolir filiorum dissidio angitur: nec mederi tanto malo la potest, nisi per exilium eius cui benedixerat . At prochain? Pourra-on trouver une telle difference en vero Iacob nihil quam extremae infoelicitatis insigne toute est exemplar. Pueritiam domi inquietissime transigit assavoir e sinu illi eripitur: vicini illum s'obligeoyent Loy de Dieu l'Escriture, plusieurs de eternelle, et non garder les touchant plustost commandemens le conseils d'aimer le contraire: qui nous inter fratris primogeniti minas ac terrores, quibus enioignent estroitement d'aimer noz ennemis? Car demum cedere cogitur. Profugo a parentibus ac natali qu'est-ce que veut dire cela, que nous devons solo praeterquam quod acerbum est exulare, apud repaistre nostre ennemy quand il aura faim? que Laban avunculum nihilo mitius ac humanius accipitur. nous devons redresser en la voye son boeuf et son Parum est durissimam atque austerissimam septem asne quand ils seront esgarez? et que nous les annis servire servitutem , nisi dolo malo in uxore devons eludatur. Alterius uxoris gratia in novam servitutem fardeaux (Prov. 25, 21; Ex. 23, 4)? Ferons-nous ingrediendum aestu bien aux bestes de noz ennemis en leur faveur,4) en torreatur, noctu pervigil urgeatur gelu ac frigore, ne portant nulle amour à iceux? Quoy? n'est-ce pas quemadmodum une asperitatem est, ubi ipse dum totum diem conqueritur. annos viginti solis Tantam sustinet, vitae quotidie relever parolle s'ils sont eternelle tombez de Dieu, sous qu'à quelques luy seul appartient la vengeance, et qu'il rendra à un chacun novis soceri iniuriis affligitur. Nec domi suae quietus ce est, quam videt uxorum odiis, iurgiis, aemulationibus expressement en un autre lieu, Tu ne chercheras distractam ac pene dissipatam. Ubi in patriam iubetur point vengeance, et ne te souviendra point des se est iniures que t'auront fait tes prochains (Deut. 32, 35; soceri Lev. 19, 18). Ou qu'ils effacent ces articles de la recipere, ignominiosae abitum fugae captare similem: illi nec necesse tamen qui luy appartient? Ce qui est dit plus iniquitatem ita potest effugere quin eius probris ac Loy, contumeliis in medio itinere vexetur . Excipit mox Legislateur en commandant cela, et non point un eum multo saevior difficultas. Nam dum ad fratrem conseillier, comme ils songent. ou qu'ils confessent qu'il a voulu estre accedit, tot mortes habet in conspectu, quot ab homine crudeli et inimico parari queant. Diris ergo terroribus supramodum discerpitur Davantage, que veulent dire ces parolles, qu'ils quandiu adventum eius expectat : ubi in conspectum ont depravées par une sotte glose? Aimez voz eius pedes ennemis, dit nostre Seigneur: faites bien à ceux qui procumbit, donec placatiorem sentit quam sperare vous haissent: priez pour ceux qui vous persecutent: ausus fuerat. Adhaec Rachele, unice dilecta coniuge, dites bien de ceux qui vous detractent, afin que primo terrae ingressu privatur . Postea quem ab ea vous soyez enfans de vostre Pere qui est au ciel filium sustulerat, eoque prae aliis amabat, a fera (Matth. 5, 44). Qui est-cc qui ne pourra conclurre laceratum audit : cuius ex morte quantum moerorem avec Chrysostome, que d'une cause si necessaire il ceperit, declarat ipse, quod post diuturnas lachrymas appert que ce ne sont point exhortations, mais solatiis omnibus viam obstinate claudit, nihil sibi preceptes. Qu'est-ce qu'il nous reste plus, si nostre reliquum faciens nisi ut descendat ad filium lugens Seigneur nous efface du nombre de ses enfans? in sepulchrum. Interim raptus et defloratio filiae , in Selon l'opinion de ces Rabbins, il n'y aura que les iis Moynes prodit, discruciatur tanquam vindicandis ac 2.8.57. semimortuus filiorum audacia, ad quae illum non foetere modo fecerat apud omnes regionis incolas, invoquer sed cependant praesentissimum internecionis periculum illi qui soyent Dieu pour l'Eglise? enfans de leur Pere Par ceste Dieu, Que raison qui osent deviendra elle sera creaverat, quantae anxietatis, luctus, taedii causae renvoyée avec les Payens et Publicaius. Car nostre erant? Seigneur Sequitur horrendum illud flagitium Ruben dit consequemment, Si vous aimez primogeniti, quo nihil gravius accidere poterat . Nam seulement voz amis, quelle grace en attendezvous? quum uxoris les Payens et Publicains en font bien autant (Matth. filio 5, 46. 47). Nous serons donc bien arrivez, d'avoir le pollutio, inter quid summa infortunia dicendum sit ubi reponatur a proprio perpetratum est id scelus? Aliquanto post altero tiltre de Chrestiens, et que l'heritage celeste nous incestu contaminatur familia , ut constantissimum soit osté. Sainct Augustin aussi use d'un argument alioqui qui n'est pas moins ferme: Quand le Seigneur, dit-il, et infractum calamitatibus animum tot dedecora labefactare debeant. Sub extremum vitae, defend dum suae ac suorum inediae succurrere quaerit, novi d'attoucher la femme de nostre ennemy que de infortunii filium nostre amy. Quand il condamne le larrecin, il ne recipiat, permet non plus de desrobber le bien de nostre alterum nuntio in percellitur, vinculis qui detineri, intelligit quem ut de paillarder, il ne defend pas moins Beniamin unicum suum desiderium, permittere aliis ennemy cogitur . Quis putet in tanta malorum congerie commandemens, de ne point desrobber ne paillarder, momentum illi datum quo saltem secure respiraret? sont reduits par sainct Paul à la reigle de dilection: Itaque ipse optimus de se testis asseverat Pharaoni, mesme dies suos breves ac malos fuisse super terram . Qui sentence, per mesme (Rom. 13, 9). Pourtant il faut dire que continuas pronuntiat, negat miserias profecto vitam eam se transegisse prosperitatem que il de dit Tu nostre qu'ils aimeras amy. Or ces sont contenus sous ton prochain comme deux ceste toy se sainct Paul soit mauvais expositeur de la Loy: ou de sensisse quae illi a Domino promissa fuerat. Ergo ces mots nous pouvons conclurre necessairement, aut malignus ingratusque Dei gratiae aestimator erat que Dieu nous commande d'aimer noz ennemis aussi Iacob, aut vere se miserum fuisse super terram bien que noz amis. Voila que dit sainct Augustin. profitebatur. Si vera fuit affirmatio, sequitur non Pourtant telle maniere de gens se monstrent bien habuisse ipsum spem in rebus terrenis defixam. estre enfans de Satan, quand ils reiettent ainsi hardiment le ioug qui est commun à tous enfans de Dieu. Et de fait, ie ne say si ie me doy plus esmerveiller de leur bestise ou impudence, en ce qu'ils ont publié ceste doctrine: car il n'y a nul des Anciens qui ne prononce sans doute, comme d'une chose resolue, que ce sont tous preceptes. Mesme on voit bien que du temps de sainct Gregoire on n'en doutoit point: veu que sans en faire difficulté, il les conte pour preceptes. Mais voyons combien ils arguent follement: Ce seroit, disent-ils, un fardeau trop grief aux Chrestiens, comme s'il se pouvoit rien imaginer plus grief, que d'aimer Dieu de tout nostre coeur, de toute nostre ame, et de toutes noz forces. Au prix de ce commandement il n'y a rien qui ne soit facile, soit qu'il faille aimer nostre ennemy, soit qu'il faille nous demettre de toute cupidité de vengeance. Certes tout ce qui est en la Loy, iusques au moindre poinct, est haut, et difficile à nostre 2.10.13. imbecillité: il n'y a que Dieu seul par lequel nous Si sancti isti Patres (quod utique indubitatum cheminions vertueusement: qu'il donne de faire ce est) beatam vitam expectarunt e manu Dei, aliam qu'il commande, et qu'il commande ce qu'il voudra. quam terrestris vitae beatitudinem et cogitarunt et Ce qu'ils alleguent, que les Chrestiens sont sous la viderunt. Quod etiam pulcherrime ostendit Apostolus, Loy de grace, cela n'est point à dire qu'ils doivent Fide terra cheminer desordonnément comme à bride avallée: promissionis, tanquam aliena, in casulis habitando, mais c'est qu'ils sont inserez en Christ, par la grace cum Isaac et Iacob consortibus eiusdem haereditatis. duquel ils sont libres de la malediction de la Loy, et Expectabant enim bene fundatum civitatem, cuius par l'Esprit duquel ils ont la Loy escrite en leurs opifex ac conditor Deus. In fide defuncti sunt omnes coeurs. isti, non acceptis promissionibus: sed procul eas improprement, voulant retenir la similitude qu'il avoit inspicientes, quod prinse, accomparant Fune avec l'autre: ces follastres, hospites et inquilini super terram. Quo significant se sans propos prennent un grand mystere en ce mot patriam de Loy. (inquit) demoratus ac est credentes, inquirere; et si Abraham in confitentesque desiderio eius quam Sainct Paul appelle ceste grace, Loy, reliquerant tacti fuissent, erat facultas revertendi: sed meliorem appetebant, nempe caelestem. Unde Deus non erubescit vocari eorum Deus: quando paravit illis civitatem . Stipitibus enim obtusiores fuissent, tam pertinaciter promissiones consectando, quarum nulla spes in terris apparebat, nisi complementum earum alibi expectassent. Id vero in 2.8.58. primis non sine ratione urget, quod peregrinationem, Il y a autant de propos à ce qu'ils ont dit du hanc vitam nuncuparunt: qualiter et Moses refert . peché veniel: appellans Peché veniel, tant l'impieté Si enim peregrini et inquilini sunt in terra Chanaan, cachée ubi erant premiere table de la Loy, comme la transgression haeredes? Manifeste ergo indicat longius spectare evidente du dernier commandement. Car ceste est quod de possessione illis Dominus promiserat. Quare leur pedem in terra Chanaan non acquisierunt nisi in mauvaise sans consentement deliberé, laquelle ne sepulchrum; fructum repose point long temps dedans le coeur. Or ie dy promissionis nonnisi post mortem percepturos. Atque au contraire, que nulle mauvaise cupidité ne peut haec causa est cur tanti aestimaverit Iacob illic entrer dedans le coeur, sinon en defaut de ce qui sepeliri, ut iureiurando adegerit filium Ioseph ad eam est requis en la Loy. Il nous est defendu d'avoir des pollicitationem secula dieux estranges. Quand l'ame tentée de defiance transferri ossa sua, iam pridem in cinerem collapsa regarde çà et là et vacille, quand elle est esmeue de voluerit. chercher sa viennent ces promissio Domini quo : qua testabantur cur Ioseph illius se constituti sperare post aliquot contre definition, Dieu, que beatitude laquelle peché veniel ailleurs mouvemens, contrevient est qu'en quelque à la cupidité Dieu, legiers d'où qu'ils soyent, sinon qu'il y a quelque chose vuide en l'ame pour recevoir telles tentations? Et afin qu'il ne faille point longuement argumenter, il nous est commandé d'aimer Dieu de tout nostre coeur et de toute nostre ame et de toute nostre pensée. Parquoy si toutes les forces et parties de l'ame ne sont appliquées à l'amour de Dieu, nous declinons de l'obeissance de la Loy. Car quand les tentations qui sont ennemies et 2.10.14. contraires au regne de Dieu, ont quelque vigueur à Denique aperte constat, in omnibus vitae studiis propositam futurae habuisse. du monde en nostre pensée, à ce que Dieu ne soit Quorsum enim primogenituram tantopere affectasset, entierement obey, et sa volonté observée sans aucun tantoque periculo ambiisset Iacob, quae exilium et contredit, c'est signe que son regne n'est pas bien tantum non abdicationem illi conflatura erat, boni confermé vero altiorem monstré que le dernier commandement se refere benedictionem respexisset? Atque eum sibi sensum proprement à cela. Y a-il donc quelque mauvais fuisse declaravit ea voce quam inter ultimos spiritus desir qui nous ait pieque le coeur? Desia nous edidit, Salutare tuum expectabo Domine . Quam sommes tenus coulpables de concupiscence, et par salutem expectasset, quum intelligeret se animam consequent transgresseurs de la Loy: car le Seigneur expirare: nisi in morte initium novae vitae cerneret? non seulement a defendu de deliberer et machiner ce Et quid de sanctis ac filiis Dei disceptamus, quum qui est au detriment du prochain, mais aussi d'estre eiusmodi intelligentiae gustu ne is quidem caruerit stimulé ou enflambé d'aucune concupiscence. Or où il qui veritatem oppugnare alioqui nitebatur? Quid enim y a transgression de la Loy, là est apprestee sibi volebat Balaam, quum diceret, Moriatur anima malediction de Dieu. Il ne faut point donc que nous mea morte iustorum, et fiant novissima mea similia exemptions de condamnation de mort les moindres eorum : nisi quod sentiebat id quod postea David concupiscences prodidit, in question d'estimer les pechez, dit sainct Augustin, conspectu Domini : mortem vero impiorum pessimam n'apportons point de fausses balances pour poiser ce ? Si ultima linea et meta in morte forent, nullum in que nous voulons, et selon que bon nous semble à ea notari posset discrimen iusti et impii; sorte, quae nostre fantasie, en disant, Cela est pesant, Cela est post legier: mais apportons la balance des Escritures, nihil prorsus Pretiosam mortem vitae beatitudinem nous esbranler, ou mettre le moindre empeschement allatura: esse utrosque nisi mortem diversa ad sanctorum manet, inter se distinguuntur. en nostre qui conscience. Or nous avons puissent estre. Quand il est comme des thresors du Seigneur: et poisons en icelle pour savoir ce qui est le plus pesant ou le plus legier: ou plustost ne poisons point, mais 2.10.15. tenonsnous au poids que Dieu en aura fait. Et Nondum ultra Mosen progressi sumus, quem isti qu'est-ce qu'en dit l'Escriture? Certes sainct Paul nihil aliud officii habuisse dicunt, quam ut carnalem en nommant le peché Gage de mort (Rom. 6, 23), populum agri ubertate rerumque omnium copia ad monstre bien que ceste sotte distinction luy a esté colendum quis incognue. Et de fait, puis que desia nous ne sommes sponte semet offerentem lucem refugiat) perspicua que trop enclins à hypocrisie, il n'estoit ia mestier iam extat spiritualis foederis declaratio. Quod si ad d'attiser le feu, ou bien nous faire crouppir en noz Prophetas descendamus, illic plenissimo fulgore et ordures en amadouant nostre paresse. Deum induceret: et tamen (nisi vita aeterna et regnum Christi se profert. Ac primum David, qui ut tempore aliis fuit superior, ita pro ordine divinae mysteria Ie voudroye que telles gens reputassent que c'est tamen que veut dire ceste parolle de Christ, que celuy qui perspicuitate ac certitudine ad eum scopum omnia aura transgressé l'un des plus petis commandemens, sua qualiter et aura ainsi enseigné les hommes ne sera en nulle aestimarit testatur haec sententia, Advena hic sum estime au Royaume des cieux (Matth. 5, 19). Ne et peregrinus, quemadmodum omnes Patres mei . sont-ils pas de ce nombre là, quand ils osent obscurius dispensationis quam dirigit? illi caelestia 2.8.59. adumbravit, Terrestrem quanta habitationem Vanitas omnis homo vivens: velut umbra quisque tellement obambulat. Et nunc expectatio mea, Domine? spes comme si elle n'estoit pas digne de mort? Mais ils mea ad te ipsa. Sane qui nihil esse terra solidum aut devoyent considerer non pas seulement ce qui est stabile confessus, spei tamen in Deum firmitatem commandé, mais qui est celuy qui commande: car il retinet, alibi repositam sibi foelicitatem contemplatur. n'y a si petite transgression, en laquelle on ne Ad solet, derogue à son authorité. Est-ce peu de chose, à quoties vult eos vere consolari. Nam alibi, postquam leur opinion, que la maiesté de Dieu soit violéç en de brevitate fluxaque et evanida imagine humanae quelque endroit? Davantage, si le Seigneur a declairé vitae autem en la Loy sa volonté, tout ce qui contrevient à la Domini usque in aeternum, super timentes eum . Cui Loy luy desplait. Et pensent-ils que l'ire de Dieu simile est quod habetur etiam Psalmo centesimo soit si foible et desarmée, que la vengeance ne s'en secundo, Initio Domine tu fundasti terram, et opera ensuyve incontinent? Et de fait il Ta assez declairé, manuum tuarum sunt caeli. Ipsi peribunt, tu autem s'ils permanes: eam contemplationem loquutus est, velut fideles subiicit, Misericordia pouvoyent transgression renger à de escouter la sa Loy, voix, sicut plustost que par leurs subtilitez frivoles obscurcir sa idem ipse verité: L'ame, dit-il, laquelle aura peché, mourra de perstas, et anni tui non deficient. Filii servorum mort (Ezech. 18, 20). Item ce que fay nagueres tuorum te allegué de sainct Paul, Le loyer de peché c'est mort stabilientur . Si ob caeli ac terrae interitum non (Rom. 6, 23). Ceux-ey confessans concupiscence desinunt pii stabiliri coram Domino: sequitur eorum estre salutem cum Dei aeternitate esse coniunctam. Atqui maintiennent toutesfois que ce n'est point peché omnino mortel. Puis qu'ils ont si longuement tenu bon en mutabis habitabunt, non potest eos. et veterascent, se la et indumentum vestis revocare extenuer Tu posteri stare autem eorum spes ista, coram nisi in peché, pource qu'ils ne le peuvent nier, promissionem recumbat quae apud Iesaiam exponitur, leur Caeli (inquit Dominus) sicut fumus liquescent: terra maintenant: que s'ils veulent tousiours perseverer en sicut vestimentum atteretur, et habitatores eius sicut leurs resveries, que les enfans de Dieu les laissent haec interibunt: salus autem mea in aeternum erit, là, et recognoissent que tout peché est mortel: veu et iustitia mea non deficiet . Ubi iustitiae ac saluti que tribuitur laquelle necessairement provoque son ire: veu que perpetuitas, non quatenus penes Deum resident, sed quatenus ab hominibus sentiuntur. c'est folie, c'est pour rebellion transgression le moins contre de la la Loy, qu'ils s'amendent volonté sur de Dieu, laquelle est denoncée la mort eternelle sans exception aucune. Touchant des pechez que commettent les saincts et fideles, ils sont bien veniels: mais c'est de la misericorde de Dieu, et non point de leur nature. 2.9. Que combien que Christ ait esté cognu des Iuifs sous la Loy, toutesfois il n'a point esté pleinement revelé que par l'Evangile. 2.10.16. 2.9.1. Neque vero aliter accipere liceat quae de fidelium Puis que Dieu anciennement n'a pas institué les prospero successu passim canit, nisi ut in caelestis sacrifices et purgations, pour donner un tesmoignage gloriae manifestationem Custodit Dominus conferantur. manu peccatoris liberabit eos . Lux orta est iusto, et esleu: il n'y a doute qu'il ne se soit donné à rectis corde laetitia. Item, Iustitia pii manet in cognoistre à eux en la mesme image en laquelle il seculum seculi, cornu eius exaltabitur in gloria: nous apparoit auiourdhuy avec pleine clairté. Parquoy desyderium peccatorum peribit . Item, Verumtamen Malachie iusti confitebuntur nomini tuo: habitabunt recti cum attentifs vultu tuo . Item, In memoria aeterna erit iustus . constamment (pource que tantost apres sa mort il y Item, Redimet Dominus animas servorum suorum . devoit Siquidem servos suos Dominus impiorum libidini non Propheties), il dit que s'ils ne defaillent point, le vexandos modo, sed lacerandos perdendosque saepe soleil de iustice leur sera envoyé et se levera bien permittit; in tenebris et squallore languere patitur tost (Mal. 4, 2 [3, 20]). En quoy il signifie que bonos, dum impii pene inter stellas refulgent: nec l'usage de la Loy estoit de les entretenir en l'attente illos ita vultus sui serenitate exhilarat ut diuturna de laetitia quidem cependant qu'il falloit esperer plus de clarté de luy. dissimulat, si in praesentem rerum statum oculos Pour ceste raison sainct Pierre dit que les Prophetes defigant fideles, gravissima tentatione perculsum iri, ont cherché soigneusement, et se sont enquis du acsi nulla esset innocentiae apud Deum gratia nec salut merces. Adeo impietas ut plurimum prosperatur ac l'Evangile: et qu'il leur a esté revelé que ce n'estoit floret, paupertate, pas tant pour eux et pour leur siecle, que pour nous contemptu, omnique crucis genere premitur. Parum, qu'ils travailloyent, en administrant les secrets qui inquit, abfuit quin lapsus pes meus, quin effusi nous sont auiourdhuy annoncez par l'Evangile (1 fuerint gressus mei, dum urit me fortuna stultorum, Pierre 1, 10-12). Non pas que leur doctrine ait dum improborum prosperitatem video. Tandem post esté inutile au peuple ancien, ou bien qu'elle ne leur narrationem concludit, Instituebam cogitationem si ait rien profité à eux-mesmes: mais pource qu'ils possem haec cognoscere: sed tormentum est spiritui n'ont pas iouy du thresor lequel Dieu nous a envoyé meo, par leur main. Car auiourdhuy la grace de laquelle donec Quamobrem piorum ingrediar natio in ne suorum: frustratoire aux Iuifs qu'il leur estoit Pere, mesmes qu'il ne les a pas en vain dediez à soy pour peuple dum sanctorum sunt, de fruantur. animas Qualia ipse ignominia, sanctuarium Domini, et intelligam novissimum eorum. apres à la avenir Christ, qui avoir Loy de une duquel nous exhorté Moyse, les et interruption la est venue Iuifs d'estre à suyvre au cours estoit auiourdhuy la des prochaine: manifesté en ils ont esté tesmoins nous est mise tout privement devant les yeux: et au lieu qu'ils en ont eu un petit goust, nous l'avons en beaucoup plus grande abondance. Pourtant combien que Christ dise qu'il a tesmoignage de Moyse, il ne laisse pas de magnifier la mesure de grace en laquelle nous surmontons les Iuifs (Iean 5, 46), car en parlant à ses disciples, 2.10.17. Bien-heureux, dit-il, sont les yeux qui voyent ce Ergo vel ista Davidis confessione discamus, non ignorasse Testamento oyent ce que vous oyez, Plusieurs Rois et Prophetes quam raro vel nunquam in hoc mundo repraesentet l'ont desiré et ne l'ont point obtenu (Matth. 13, 16; Deus quae servis suis pollicetur, atque ideo animos Luc 10, 23). Ce n'est pas une petite louange de la ad reconditum revelation qui nous est donnée en l'Evangile, en ce habebant quod in praesentis vitae umbra non apparet. que Dieu nous a preferez aux saincts Peres, lesquels Dei sanctos sacrarium Patres sub sustulisse, veteri que vous voyez, et les aureilles bien-heureuses qui in quo Hoc erat ultimum Dei iudicium, quod quum oculis ont esté si excellens en saincteté et toutes vertus. minime cernerent, fide contenti erant intelligere. Qua Et à ceste sentence ne repugne pas l'autre passage, fiducia freti, quicquid eveniret in mundo, venturum où il est dit qu'Abraham a veu le iour de Christ, et tamen aliquando tempus non dubitabant quo Dei s'en est esiouy (Iean 8, 56). Car combien que le promissiones voces regard de ce qui estoit encores lointain ait esté testantur, Ego in iustitia contemplabor faciem tuam, d'autant plus obscur, toutesfois rien ne luy a defailly satiabor specie tua . Item, Ego sicut oliva viridis in pour domo Domini . Item, Iustus ut palma florebit, sicut procedée ceste ioye laquelle a tousiours accompagné cedrus Libani frondescet. Plantati in domo Domini, in ce atriis Dei nostri florebunt. Adhuc fructificabunt: in sentence aussi de Iean Baptiste, assavoir que nul n'a senecta pingues ac virides erunt . Quum Paulo ante iamais veu Dieu, mais que le Fils qui est au sein du dixisset, ÌPere nous l'a raconte (Iean 1, 18), n'exclud point implerentur. Quam profundae Qualiter sunt istae cogitationes tuae avoir sainct certitude Patriarche à bien iusques esperer, à la dont mort. est Ceste Iehova, dum florent impii, germinant quasi herba, ut ceux pereant in perpetuum. Ubi species ista et decor l'intelligence et clairté laquelle nous reluit en la fidelium, Dei personne de Iesus Christ: mais en accomparant leur manifestatione inversa fuerit? In illam aeternitatem condition à la nostre, nous monstre que les mysteres quum oculos converterent, contempta praesentium lesquels ils ont speculé de loin en ombres obscures, calamitatum momentanea asperitate, secure in has nous sont manifestez à veue d'oeil: comme l'autheur voces ut de l'Epistre aux Hebrieux l'explique tresbien, c'est moriatur iustus. Tu vero praecipitabis scelestos in assavoir disant que Dieu a parlé iadis en plusieurs putem interitus . Ubi in hoc mundo puteus aeterni sortes et diverses manieres par ses Prophetes: mais exitii qui sceleratos absorbeat, in quorum foelicitate finalement hoc quoque alibi numeratur quod diem extremum in (Hebr. 1, 1). Combien donques que ce Fils unique, puncto sine multo languore claudunt ? Ubi tanta lequel nous est auiourdhuy la splendeur dela gloire sanctorum stabilitas, quos ipse David non modo et vive pourtraicture de l'hypostase du Pere, ait esté concuti, cognu nisi ubi erumpebant, sed mundi Non opprimi et huius facies dabis in conteri regni aeternum prorsus ubique qui estoyent en ces anciennement trespassez derniers des temps Iuifs qui auparavant par son estoyent de Fils son conqueritur? Nempe ob oculos sibi statuebat, non peuple, comme nous avons ailleurs allegué de sainct quid ferat instabilis et plusquam aestuaria mundi Paul, qu'il a esté le conducteur du peuple en la vicissitudo: sed quid facturus sit Dominus, quum ad redemption d'Egypte: toutesfois ce que dit le mesme aeternam caeli ac terrae constitutionem olim sedebit. Apostre est aussi bien vray, c'est que Dieu, qui a Quemadmodum alio loco eleganter describit, Nituntur commandé que la clarté sortit des tenebres, nous stulti opulentia sua, ob divitias multas superbiunt : esclaire par l'Evangile en noz coeurs, afin de nous et polleat, faire contempler sa gloire en la face de Iesus Christ redimere fratrem suum a morte possit, nemo pretium (2 Cor. 4, 6). Car quand il est apparu en ceste redemptionis Deo solvere. Quum autem videant et sienne image, il s'est fait aucunement visible, au pris sapientes mori, perversos pariter et stultos interire, de ce qu'il s'estoit monstré comme de loin et en et alienis relinquere divitias suas, cogitant domos obscureté. Et d'autant plus est vilaine et detestable sibi permansuras in sempiternum, habitationes in l'ingratitude de ceux qui demeurent comme aveugles secula: et nomina sua in terra celebrant. At homo in en plein midy. Et pourtant sainct Paul dit que leurs honore non permanebit: similis erit pecudibus quae entendemens sont obtenebrez de Satan, pour ne intereunt. Haec meditatio eorum, summa stultitia est: point appercevoir la gloire de Christ laquelle luit en tamen nemo, quantalibet excellentia quam tamen posteri cupide aemulantur. Instar gregis l'Evangile, sans qu'il y ait voile interposé pour apud inferos collocabuntur, mors praesidebit illis. empescher qu'elle ne soit toute patente. Exorta luce recti dominabuntur illis: forma ipsorum peribit: infernus, ipsorum domicilium. Primum illa stultorum mundi irrisio, bonis quod in acquiescant, lubricis ostendit et volubilibus longe aliam sapientibus quaerendam esse foelicitatem. Sed illic 2.9.2. resurrectionis mysterium evidentius reserat, ubi illis Or ie pren l'Evangile pour ceste claire perditis et extinctis piorum regnum erigit. Quem manifestation de Iesus Christ, qui a esté delayée enim, quaeso, dicemus esse illum lucis extortum, nisi iusques à sa venue. Ie confesse bien, entant que novae l'Evangile est nommé par sainct Paul Doctrine de foy vitae revelationem, quae finem praesentis sequitur? (1 Tim. 4, 6), que toutes les promesses contenues en la Loy, de la remission des pechez, par laquelle les hommes sont reconciliez à Dieu, en sont estimées parties. Car sainct Paul oppose le mot de Foy à tous les tourmens, frayeurs et angoisses dont une povre ame est oppressée, cependant qu'elle cherche salut en ses oeuvres: dont il s'ensuit qu'en prenant generalement le nom d'Evangile, tous les tesmoignages misericorde que et de Dieu sa a iamais faveur donné paternelle de y sa sont compris: mais ie dy qu'il est appliqué par dignité speciale à la publication de grace, telle que nous l'avons en Iesus Christ. Ce qui non seulement est receu par usage commun, mais est fondé en l'authorité de Iesus Christ et de ses Apostres. Pour laquelle raison cecy luy est attribue comme propre, d'avoir presché l'Evangile du royaume de Dieu (Matth. 4, 17; 9, 35). Et sainct Marc use de ceste preface, S'ensuit l'Evangile de Iesus Christ (Marc 1, 1): combien qu'il n'est ia besoin d'amasser passages pour prouver une chose si notoire. Iesus Christ 2.10.18. donques à son advenement a produit et clairement Inde illa nascebatur cogitatio, quam in miseriarum mis en avant la vie et immortalité par l'Evangile. Ce solatium ac tolerantiae remedium fideles usurpabant, sont les mots de sainct Paul (2 Tim. 1, 10): Momentum eius ausquels il n'entend pas que les Peres ayent esté momento plongez en tenebres de mort, iusques à ce que le terminabant qui per totam fere vitam affligebantur? Fils de Dieu eust vestu nostre chair: mais il reserve ubi tantam videbant divinae benignitatis durationem, ce privilege d'honneur à l'Evangile, que c'est une cuius vix minimum gustum delibabant? Si in terra ambassade nouvelle et non accoustumée, par laquelle haesissent, nihil tale reperire poterant: sed quia Dieu misericordia in indignatione . Quomodo Domini, vita afflictiones in accomplit ce qu'il avoit promis, et nous caelum intuebantur, temporis quo agnoscebant exercentur per punctum crucem esse sancti a represente evidemment la verité de ses promesses. Car combien que les fideles ayent tousiours Domino: miserationes seculi esse, quibus colliguntur; experimenté rursum impiorum, qui per somnium beati ad diem veritable, c'est que toutes les promesses de Dieu unum finiendum sont Ouy et Amen en Iesus Christ (2 Cor. 1, 20), exitium praevidebant. Unde illae voces, Memoria d'autant qu'elles ont esté seellees en leurs coeurs: iusti in benedictione erit: nomen autem impiorum toutesfois pource qu'il a accompli toutes les parties putrescet . Pretiosa mors sanctorum in conspectu de nostre salut en sa chair, c'est à bon droit qu'une Domini: apud telle monstre de la chose presente a son tiltre Samuelem, Dominus pedes sanctorum servabit, et nouveau et singulier selon sa dignité. A quoy tend la impii in tenebris conticescent , quae significant, illos sentence de Iesus Christ, quand il dit, Vous verrez probe doresnavant les cieux ouvers, et les Anges de Dieu essent, aeternum mors peccatorum cognovisse, sancti, ac ultimum pessima utcunque varie Item circunferrentur exitum, sainct Paul estre salutem: impiorum foelicitatem amoenam esse viam 1, 51). Car combien qu'il regarde à la vision qui fut qua in mortis voraginem paulatim labuntur. Ideo donnée au sainct Patriarche Iacob, de l'eschelle sur istorum mortem vocabant exitium incircuncisorum , laquelle Dieu estoit assis, si est-ce qu'il veut ut quibus resurrectionis spes praecisa esset. Quare magnifier par ceste marque combien sa venue est nullam precieuse et desirable, c'est qu'elle nous a ouvert le potuit David vitam de montans et descendans sur le Fils de l'homme (Iean excogitare eorum . dire ac hac tamen nunquam l'autre graviorem imprecationem, Deleantur de libro vitae, et cum royaume iustis non scribantur. privement. des cieux pour nous y faire entrer 2.9.3. Toutesfois qu'on se garde bien de la resverie diabolique de Servet, lequel voulant exalter la grandeur de la grace de Christ, ou bien faisant semblant d'y tendre, abolit du tout les promesses, comme si elles avoyent pris fin avec les figures. Il 2.10.19. pretend ceste couverture, que par l'Evangile Prae aliis vero insignis illa sententia Iob, Scio l'accomplissement des promesses nous est apporté, quia redemptor meus vivit, et in novissimo die de comme s'il n'y avoit nulle distinction entre Iesus terra resurrecturus sum: et in carne mea videbo Christ et nous. I'ay nagueres adverty que Christ n'a Deum salvatorem meum. Reposita est haec spes mea rien obmis ne laissé derriere de tout ce qui estoit in sinu meo . Qui volunt venditare suum acumen, requis à la somme de nostre salut: mais c'est trop cavillantur non de ultima sottement argué, de dire que nous iouyssons desia resurrectione, sed de primo quoque die quo sibi des biens qu'il nous a acquis: comme si ce que dit mitiorem fore Deum Iob expectabat: quod ut illis ex sainct Paul estoit faux, que nostre salut est caché parte demus, extorquebimus tamen, velint nolint, ad sous esperance (Rom. 8, 24). Ie confesse bien qu'en eam spei amplitudinem non potuisse pervenire Iob si croyant en Iesus Christ nous passons de mort à vie: cogitatione in terra resedisset. Necesse ergo est mais il nous faut aussi de nostre costé retenir la fateamur, oculos sentence de sainct Iean (1 Iean 3, 2): combien que sustulisse, qui esse sibi haec in intelligenda futuram vel in immortalitatem sepulchro iacenti nous sachions que nous sommes enfans de Dieu, redemptorem affore de toutesfois qu'il n'est pas encore apparu, iusques à ce praesenti tantum vita cogitantibus mors extrema est que nous soyons faits semblables à luy, assavoir, desperatio, quae nec ipsa spem eius abscindere quand nous le verrons face à face tel qu'il est. poterat. Etiam si me occiderit, dicebat, in ipso Combien donc que Iesus Christ nous presente en nihilominus sperabo . Nec mihi obstrepat hic nugator l'Evangile une vraye et droite plenitude de tous quispiam paucorum fuisse istas voces, unde minime biens spirituels, toutesfois la iouyssance en est probetur doctrinam. encore cachée sous la garde et comme sous le Responsum enim a me statim accipiet, paucos istos cachet d'espoir, iusques à ce qu'estans devestus de non prodidisse talibus sententiis arcanam aliquam nostre chair corruptible, nous soyons transfìgurez en sapientiam, ad quam seorsum ac privatim excellentia la gloire de celuy qui nous precede en ordre. tantum ingenia admitterentur: sed, ut erant constituti Cependant le sainct Esprit nous commande de nous a Spiritu sancto plebis doctores, quae communiter reposer sur les promesses: l'authorité duquel doit ediscenda essent Dei mysteria, et popularis religionis bien rabattre tous les abbays de ce chien mastin. principia esse deberent, palam promulgasse. Quum Car comme dit sainct Paul, la crainte de Dieu a les ergo audiamus publica Spiritus sancti oracula, quibus promesses tant de la vie presente que de la vie a de spirituali vita tam clare ac dilucide in Iudaeorum venir: pour laquelle raison il se glorifie d'estre Ecclesia disseruit, intolerabilis pertinaciae fuerit eos Apostre de Christ selon la promesse de vie qui est ad carnale tantummodo foedus ablegare, ubi solius en luy (1 Tim. 4, 8; 2 Tim. 1, 1). Et ailleurs il terrae ac terrestris opulentiae fiat mentio. remonstré que nous avons les mesmes promesses talem fuisse conspexerit. inter Siquidem Iudaeos qui anciennement ont esté données aux saincts Peres (2 Cor. 7, 1). Bref, il constitue la somme de nostre salut en cecy, c'est que nous sommes seellez de l'Esprit de promesse: comme de fait nous ne possedons point Iesus Christ, sinon entant que nous le recevons et embrassons, estans revestus des promesses de l'Evangile. De la se fait qu'il habite en noz coeurs, et neantmoins nous sommes eslongnez de luy comme pelerins, d'autant que nous cheminons 2.10.20. en foy et non pas par veue (2 Cor. 5, 7). Et ces Si ad posteriores Prophetas descendam, illic vero deux articles s'accordent bien: c'est que nous liceat, quasi in campo nostro, libere spatiari. Nam si possedons en Iesus Christ tout ce qui appartient à la in Davide, Iob, Samuele fuit non difficilis victoria: perfection de la vie celeste, et neantmoins que la illic multo est facilior. Hanc enim oeconomiam et foy est une vision des choses qui ne se voyent hunc suae point (Hebr. 11, 1). Seulement il est à notter que la foedere tenuit Dominus, ut quo propius temporis diversité de la Loy et de l'Evangile gist en la nature progressu ad plenam exhibitionem accedebatur, ita ou qualité des promesses, pource que l'Evangile nous maioribus in dies revelationis incrementis illustraret. monstre au doigt ce qui a esté anciennement figuré Proinde initio, quum prima salutis promissio Adae sous ombres obscures. ordinem in dispensando misericordiae fuit, quasi tenues scintillae emicarunt: postea facta accessione, maior lucis amplitudo coepit exeri, quae magis ac magis deinde emersit, latiusque fulgorem suum protulit: donec tandem nubibus ominibus 2.9.4. discussis, sol iustitiae Christus universum terrarum orbem ad plenum illuminavit. ergo ceux qui en opposant la Loy à l'Evangile, n'ont autre metuendum ne si ad causam nostram comprobandam regard qu'à la diversité qui est entre les merites des Prophetarum petamus suffragia, illa nos deficiant: oeuvres et la bonté gratuite de Dieu par laquelle sed quia ingentem materiae sylvam fore video, in nous sommes iustifìez. Ie confesse bien que telle qua diutius multo immorari necesse sit quam ferat comparaison ne doit point estre reiettee, pource que instituti ratio (esset enim opus longi voluminis) sainct Paul souvent par le nom de la Loy entend la simulque vel parum me reigle de bien vivre que Dieu nous a baillée, et par stravisse ex superioribus perspicaci Non est Par mesme moyen est aussi conveincu l'erreur de lectori viam arbitror, qua inoffenso laquelle il requiert et exige ce que nous luy devons, prolixitate non adeo in ne nous donnant nul espoir de salut, si nous ne luy tamen obeyssons en tout et par tout: et au contraire, nous lectoribus, ut viam sibi ea expedire meminerint, menassant de malediction, si nous defaillons tant peu quam prius in manum illis dedimus: Nempe quoties que ce soit. Il suit ce stile voulant enseigner que fidelis populi beatitudinem Prophetae commemorant nous ne plaisons à Dieu que de sa pure bonté, (cuius vita entant qu'il nous repute iustes nous pardonnant noz cernuntur) ad hanc distinctionem confugiant: Dei fautes, pource qu'autrement l'observation de la Loy, bonitatem commendarent, à laquelle le loyer est promis, ne se trouveroit en temporariis beneficiis, velut lineamentis quibusdam, homme vivant. Parquoy sainct Paul use d'une façon populo adumbrasse: sed talem eius pinxisse effigiem de parler bien propre, faisant la iustice de la Loy et quae mentes extra terram, elementa mundi huius, et de periturum cogitandam l'Evangile n'est point tellement succedé à toute la futurae ac spiritualis vitae foelicitatem necessario Loy, qu'il ait apporté une façon pleinement diverse excitaret. de nous sauver: mais plustost pour asseurer et cursu pergere praesens queat, necessaria vix abstinebo: minima quo a vestigia melius seculum praemonitis in Prophetae raperet, atque praesenti ad l'Evangile contraires |l'une à l'autre. Mais ratifier ce qui estoit là promis, et conioindre le corps avec les ombres. Car Iesus Christ en disant que la Loy et les Prophetes ont esté iusques à Iean (Matth, 11, 12; Luc 16, 16), n'entend pas que les Peres soyent demourez plongez en la malediction, laquelle tous ceux qui sont serfs de la Loy ne peuvent eschapper: mais qu'ils ont esté entretenus 2.10.21. sous les rudimens, et ne Exemplo uno contenti erimus. Quum Israelitae Babylonem deportati, morti comme elle est comprise en l'Evangile. Parquoy simillimam esse cernerent: dimoveri ab ea opinione sainct Paul appellant l'Evangile, La puissance de Dieu vix poterant quin fabulosum putarent esse quod de en salut à tous croyans, adiouste qu'il a tesmoignage sua restitutione vaticinabatur Ezechiel: quod perinde de la Loy et des Prophetes (Rom. 1, 16). Et en la id aestimabant acsi denuntiasset suscitatum in vitam fin de la mesme Epistre, combien qu'il dise que iri putrida cadavera. Dominus ut ostenderet nec ea c'est la publication du secret qui avoit esté caché de ipsa difficultate se impediri quominus beneficio suo tout temps: pour mieux liquider son sens, il adiouste locum que ce mystere a esté manifesté par les Escritures faceret, suam Prophetae dissipationem sont point montez iusques à une instruction si haute campum aridis ossibus plenum per visionem ostendit: quibus, sola verbi sui des Prophetes. Dont nous avons à recueillir, quand il virtute, spiritum vigoremque uno momento reddidit . est fait mention de toute la Loy, que l'Evangile ne Serviebat differe d'icelle sinon au regard de la manifestation quidem corrigendam ad praesentem visio: Iudaeos plus grande. Au reste, d'autant que Iesus Christ commonefaciebat quantum ultra populi reductionem nous a desployé une affluence inestimable de grace, virtus Domini protenderetur, quae arida et dispersa non sans cause il est dit qu'à sa venue le royaume ossa celeste de Dieu a esté dressé en terre. solo nutu, sed incredulitatem adeo interim facile vegetaret. Quare sententiam illam cum altera Iesaiae rite comparabis: Vivent mortui, cadaver meum, resurgent. Expergiscimini et exultate qui habitatis in pulvere, quia ros viridis campi, ros tuus: et terram gigantum detrahes in ruinam. in Or Iean Baptiste a esté interposé entre la Loy et te, l'Evangile, ayant comme une charge moyenne et abscondere pauxillum, donec pertranseat indignatio. prochaine de l'une et de l'autre. Car combien qu'en Ecce enim Dominus egredietur de loco suo, ut visitet nommant Iesus Christ l'Agneau de Dieu et sacrifice iniquitatem et pour effacer les pechez et nettoyer toutes macules, revelabit terra sanguinem suum, nec operiet diutius il ait compris la somme de l'Evangile, toutesfois interfectos suos. pource qu'il n'a point expliqué ceste gloire et vertu tabernacula tua: Vade claude habitatoris popule Ostia terrae mi, tua intra 2.9.5. super contra eum: incomparable qui s'est monstrée en la resurrection de Christ, voila pourquoy il est fait inferieur aux Apostres. Car c'est ce qu'emportent les mots de Iesus Christ, combien qu'entre tous ceux qui sont nais de femme Iean Baptiste soit le plus grand, que 2.10.22. toutesfois celuy qui est moindre au royaume des Quanquam siquis ad eiusmodi canonem ominia cieux, est plus excellent que luy (Mattb. 11, 11). redigere tentet, absurde fecerit: sunt enim aliquot Car loci qui nullo integumento, futuram, quae in regno personnes: mais apres avoir preferé Iean à tous les Dei demonstrant; Prophetes, il exalte l'Evangile en degré souverain, et quales nonnullos recitavimus, et quales sunt cum alii le nomme à sa façon commune, Royaume des cieux. plerique, tum praecipue duo isti; alter apud Iesaiam, Quant à ce que Iean respondit aux messagiers des Sicut caeli novi et terra nova, quae facio stare Scribes, qu'il n'estoit seulement qu'une voix (Iean 1, coram me: sic stabit semen vestrum. Et erit mensis 23), comme se mettant au dessous des Prophetes: ex mense, sabbathum ex sabbatho: veniet omnis caro ce ut entendoit fideles adoret manet, immortalitatem coram facie et videbunt n'estoit point point là par question humilité de priser feinte, mais les il Et virorum qui quelque message particulier, mais seulement qu'il praevaricati sunt in me, quod vermis eorum non faisoit office de héraut, pour faire place au grand morietur, vero Roy, et preparer le peuple à le recevoir: selon qu'il Danielis, In tempore illo consurget Michael princeps avoit esté predit par Malachie, Voicy, i'envoye Elie magnus, qui stat pro filiis populi sui: et veniet mon Prophete devant que le grand iour du Seigneur tempus angustiae quale non fuit ex quo gentes esse et terrible vienne (Mal. 4, 5; 3, 23). Et de fait, en coeperunt. Et tunc salvabitur populus tuus omnis qui tout le cours de sa predication il n'a fait autre chose et ignis non dicit n'est Dominus. egredientur, mea, il cadavera extinguetur ; alter que Dieu ne luy avoit point commis inventus fuerit scriptus in libro. Et ex iis qui que d'apprester des disciples à Christ, comme il dormiunt in terrae pulvere, evigilabunt, alii in vitam prouve par Isaie que ceste charge luy a aeternam, alii in opprobrium sempiternum. commise d'enhaut. C'est aussi en ce sens qu'il a esté esté nommé par Iesus Christ, Une lampe ardante et luisante (Iean 5, 35): pource que la pleine clarté du iour n'estoit point encores venue. Toutesfois cela n'empesche qu'il ne soit nombre et tenu entre les prescheurs de l'Evangile: comme de fait il a usé du mesme Baptesme lequel depuis a esté commis aux Apostres. Mais ce qu'il a commencé n'a pas esté accomply iusqu'à ce que le Fils de Dieu estant levé en la maiesté de son empire, a donné un cours plus 2.10.23. libre, et plus grand avancement à ses Apostres. Iam in duobus reliquis probandis, Patres scilicet Christum in foederis sui pignus habuisse, atque in 2.10. ipso omnem benedictionis fiduciam reposuisse: quia Testament. De la similitude du vieil et nouveau minus controversiae et plus claritatis habent, non laborabo. Constituamus ergo secure quod nec ullis diaboli machinis revelli queat: vetus Testamentum 2.10.1. seu foedus, quod cum Israelitico populo percussit Il peut desia estre notoire par ce que nous avons Dominus, non rebus terrenis fuisse limitatum, sed deduit, que tous ceux que Dieu a voulu adopter dés spiritualis aeternaeque le commencement du monde en la compagnie de son continuisse: cuius vitae promissionem expectationem omnium animis peuple, ont esté par mesme raison alliez avec luy, impressam oportuit qui in foedus vere consentiebant. estans conioints d'un mesme lien de doctrine Hanc vero insanam ac perniciosam opinionem procul celle que nous avons: mais pource qu'il est bien summoveamus, aut Dominum nihil aliud proposuisse requis que cest article soit confermé, i'adiousteray Iudaeis, aut illos nihil quaesivisse praeter ventris comme par forme d'accessoire, comment c'est que saturitatem, carnis delicias, florentes opes, externam les Peres ont esté participans d'un mesme heritage potentiam, avec nous, et ont esperé un salut commun' par la animalis liberorum homo caelorum in regnum foecunditatem, pretio habet. hodie promittit et Non quicquid enim suis aliud Christus que grace d'un mesme Mediateur: et toutesfois qu'en telle societé leur condition a les, tesmoignages esté diverse. Or Dominus, quam ubi recumbant cum Abraham, Isaac, combien et Iacob ; ac Iudaeos seculi sui Petrus haeredes cueillis de la Loy et des Prophetes suffisent à esse Evangelicae gratiae asserebat, quod filii essent prouver qu'il n'y a iamais eu au peuple de Dieu Prophetarum, comprehensi in foedere quod Dominus autre reigle de pieté et de religion que celle que olim cum sua gente pepigisset . Ac ne id solis nous tenons, toutesfois pource que souvent il est verbis quoque parlé aux Docteurs anciens de la diversité du vieil approbavit. Eo enim quo resurrexit momento multos et du nouveau Testament d'une façon rude et aspre, sanctorum resurrectionis suae consortio dignatus est, et qui pourroit engendrer scrupule à ceux qui ne ac visendos in civitate praebuit : certo arrhabone sic sont pas trop aigus, il m'a semblé advis bon de faire dato, quicquid fecit ac passus est in aeternae salutis un testatum esset, Dominus facto que traitté particulier pour que mieux nous discuter avons ceste acquisitionem, ad veteris Testamenti fideles non matiere. Davantage, ce qui autrement estoit tresutile, secus quam ad nos pertinere. Nempe et eodem fidei nous est necessaire à cause de l'importunité tant de Spiritu, ce quo in vitam regeneramur, teste Petro, monstre Servet, que d'aucuns Anabaptistes, praediti fuerunt . Quum Spiritum illum, qui est veluti lesquels n'ont autre estime du peuple d'Israel que quaedam immortalitatis in nobis scintilla (unde et comme d'un troupeau de porceaux: veu qu'ils pensent arrhabo haereditatis nostrae alibi vocatur) in illis que nostre Seigneur l'ait voulu seulement engraisser similiter vitae en terre comme en une auge, sans esperance aucune haereditatem adimere audeamus? Quo magis mirum de l'immortalité celeste. Pourtant afin de retirer tous est eo stuporis olim recidisse Sadducaeos, ut tum fideles de cest erreur pestilent, pareillement de resurrectionem, tum animarum substantiam negarent: delivrer les simples personnes de toutes difficultez quorum lesquelles viennent en l'entendement, quand il est audimus habitasse, utrunque testimoniis tam consignatum quomodo illis illustribus minus fait mention de quelque diversité entre le vieil et prodigiosa hodie foret totius nationis stoliditas in nouveau Testament, regardons brievement que c'est expectando terrestri Christi regno, nisi hanc repudiati qu'ont de semblable ou divers, l'alliance que le Evangelii ante Seigneur a faite devant l'advenement de Christ avec praedixissent; sic enim iusto Dei iudicio conveniebat le peuple d'Israel, et celle qu'il a faite avec nous mentes caecitate percutere, quae oblatum caeli lumen apres l'avoir manifesté en chair. poenam daturos habebant. Scripturae Nec Scripturae multo respuendo, tenebras ultro sibi accersivissent. Mosen ergo legunt, et assidue revolvunt: sed opposito velamine impediuntur ne cernant lucem in eius vultu refulgentem ; atque ita manebit illis obtectus ac involutus, donec ad Christum convertatur, a quo illum nunc quantum possunt, abducere ac distrahere student. 2.10.2. Or l'un et l'autre se peuvent despescher en un mot: c'est que l'alliance faite avec les Peres anciens, en sa substance et verité est si semblable à la nostre, qu'on la peut dire une mesme avec icelle. Seulement elle differe en l'ordre d'estre dispensée. Mais pource que d'une telle brieveté nul ne pourroit concevoir certaine intelligence, il faut poursuyvre cela plus amplement si nous voulons profiter quelque chose. En expliquant la similitude, ou plustost l'unité d'icelles, il seroit superflu de traiter derechef au long toutes les parties que nous avons desia depeschées : et de mesler ce qu'il faudra deduire ailleurs, il ne viendroit pas à propos. Il nous faudra donc icy arrester en trois articles. Premierement, 2.11. De differentia unius Testamenti ab altero. que le Seigneur n'a point proposé aux Iuifs une felicité ou opulence terrienne, comme un but auquel ils deussent aspirer: mais qu'il les a adoptez en 2.11.1. Quid ergo? (inquies) nullumne discrimen veteris esperance d'immortalité, et leur a revelé et testifie ceste adoption, tant par visions qu'en sa Loy et en et novi Testamenti relinquetur? et quid fiet tot ses Scripturae locis, ubi tanquam res diversissimae inter laquelle ils ont esté conioints avec Dieu n'a pas esté se conferuntur? Ego vero libenter recipio quae in fondée Scriptura commemorantur differentias: sed ita ut misericorde d'iceluy. Tiercement, qu'ils ont eu et nihil constitutae iam unitati derogent: quemadmodum cognu Christ pour Mediateur, par lequel ils estoyent videre erit ubi eas ordine tractaverimus. Sunt autem conioints à Dieu, et estoyent faits participans de ses illae et promesses. Le second, pource qu'il n'a pas encores praecipuae. esté assez esclairci, sera plus amplement demonstré Quibus si quintam adiungere libeat, minime reclamo. en son lieu. Car nous prouverons par beaucoup de Eas me certains tesmoignages des Prophetes, que tout ce profiteor, ut ad modum administrationis potius quam que le Seigneur a fait ou promis iamais de bien à ad son (quantum meminisse animadvertere possum) omnes sic substantiam numero esse dico, pertineant. mihi licuit, quatuor et ostensurum Hac ratione nihil Prophetes. sur peuple, Secondement, leurs et merites, provenu que mais de sa l'alliance sur pure la par seule bonté et impedient quominus eaedem maneant veteris ac novi clemence. Testamenti demonstré çà et là assez facilement: mesmes nous promissiones, atque idem ipsarum promissionum fundamentum, Christus. Porro prima Le troisieme, nous l'avons aussi avons aucunement touché le premier en passant. est. Quod tametsi olim quoque Dominus populi sui mentes in caelestem haereditatem volebat collimare, arrectosque esse animos: quo tamen in spe illius melius terrenis alerentur, ac contemplandam quodammodo sub beneficiis degustandam exhibebat: nunc clarius liquidiusque revelata per Evangelium futurae vitae gratia, recta ad eius meditationem, omisso inferiori, exercitationis quem modo, apud consilium Dei qui non animadvertunt, non putant grande diligence à l'expliquer: neantmoins il nous y veterem populum altius conscendisse quam ad illa faut arrester en telle sorte, que s'il y a quelque quae corpori promittebantur bona. Audiunt toties chose qui defaille encores à la droite exposition des terram adeoque autres, nous le depeschions brievement selon que unicum Legis divinae cultoribus praemium. Audiunt l'opportunité le portera. L'Apostre certes nous oste nihil Legis toute doute des trois, quand il dit que le Seigneur transgressoribus interminari, quam ab eius terrae avoit long temps auparavant promis l'Evangile de possessione expellendos, ac dispergendos in alienas Iesus Christ par les Prophetes en ses sainctes regiones. Vident in hanc fere summam recidere Escritures, lequel il a publié maintenant au temps quaecunque vel benedictiones vel maledictiones a qu'il avoit determiné. Item, que la iustice de Foy, Mose dubitanter laquelle est enseignée en l'Evangile, a esté testifiee constituunt Iudaeos non sua causa, sed aliena fuisse en la Loy et par les Prophetes (Rom. 1, 2; 3, 21). a caeteris populis segregatos: nempe ut imaginem Certes, l'Evangile, ne retient point les coeurs des haberet Christiana Ecclesia, in cuius externa specie hommes en une ioye de la vie presente, mais les spiritualium rerum documenta cerneret. Sed quum esleve à l'esperance d'immortalité: et ne les attache aliquoties Scriptura demonstret, huc terrena quibus point eos prosequebatur beneficia Deum ipsum destinasse, l'esperance laquelle leur est preparée au ciel, les severius denuntiantur. velut Dominum Ex iis dirigit. pres à la cause presente et qu'il y en a plus de debat et de controversies, il nous faut mettre plus nominari, nostras adhibebat, Mais pource que cejtuy-ey appartient de plus Hoc Chanaan mentes Israelitas 2.10.3. insigne eiusdem minime aux delices terriennes, mais demonstrant ut ad spem caelestium ita ipsos manu duceret: transporte eiusmodi definition qu'il en met en un autre lieu: Depuis, dispensationem imperitiae, ne dicam non considerare, à cela nous mene la hominum genere status controversiae nobis est, quod esté marquez du sainct Esprit, lequel est arre de illi pro nostre heritage, etc. Item, Nous avons entendu de summa atque ultima beatitudine habitam, nobis post vostre foy en Christ, et de vostre charité envers les revelatum Christum caelestem haereditatem figurare fideles, à cause de l'esperance que vous avez au docent. Nos qua ciel, laquelle vous a esté annoncée par la doctrine fruebantur possessione, velut in speculo, futuram, de l'Evangile. Item, Le Seigneur nous a appellez par quam son Evangile en participation de la gloire de nostre contra sibi in Chanaan contendimus, caelis Cum Car dit-il. que vous avez creu à l'Evangile, vous avez terrae fuit. haut. hoc possessionem hebetudinis, nimiae en Israelitis in terrena praeparatam crederent, haereditatem esse intuitos. Seigneur Iesus Christ (Ephes. 1, 13; Col. 1, 4; 2 Thess. 2, 14). De là vient aussi qu'il est appellé Doctrine de salut, Puissance de Dieu pour sauver tous croyans, et Royaume des cieux (Ephes. 1, 13; Rom. 1, 16). Or, si la doctrine de l'Evangile est spirituelle, et nous donne entrée en la vie incorruptible, ne pensons pas que ceux ausquels 2.11.2. l'Evangile a esté promis et presché, se soyent Id melius elucebit ex similitudine quam posuit Paulus ad Galatas. bestes brutes à prendre leurs voluptez corporelles, ne se soucians de leurs ames haeredi parvulo, qui ad se regendum nondum idoneus, (Luc 9, 62). Et aie faut point que quelcun caville tutoris aut paedagogi, cuius custodiae commissus est, icy ductum sequitur . Quod autem eam ad ceremonias anciennement similitudinem obstat Prophetes, ont esté destinées au peuple du nouveau quominus huc quoque aptissime applicetur. Eadem Testament. Car l'Apostre, un peu apres avoir mis ergo illis haereditas quae nobis destinata fuit: sed ceste sentence, que l'Evangile a esté promis en la cuius adeundae et tractandae nondum per aetatem Loy, adiouste pareillement, que tout ce que la Loy capaces forent. Eadem inter illos Ecclesia: sed cuius contient s'adresse proprement à ceux qui sont sous aetas adhuc puerilis erat. Sub hac ergo paedagogia la Loy (Rom. 3, 19). Ie confesse bien que c'est à illos continuit Dominus, ut spirituales promissiones autre propos: mais il n'estoit pas tant oublieux, non ita nudas et apertas illis daret, sed terrenis qu'en disant que tout ce que la Loy enseigne quodammodo adumbratas. Abraham ergo, Isaac et appartient aux Iuifs, il ne pensast à ce qu'il avoit dit Iacob, spem auparavant, touchant de l'Evangile promis en la Loy. in Il demonstre donc clairement en ce passage, que le haereditatem illis promisit: non in qua spes suas vieil Testament regardoit principalement à la vie terminarent, sed cuius aspectu in spem verae illius, future : veu qu'il dit que les promesses de l'Evangile quae nondum apparebat, haereditatis se exercerent y sont comprinses. potissimum eorumque confirmarent. Ac refert, posteritatem cooptaret, ne Iudaeorum comme gentem immortalitatis Comparat amusez quum terram hallucinari nihil in Chanaan possent, dabatur superior promissio quae terram illam non supremum esse Dei beneficium testaretur. Sic Abraham in accepta terrae promissione torpere non sinitur: sed que les promesses données de lesquelles l'Evangile Dieu par avoit ses maiori promissione erigitur illius mens in Dominum. Audit enim, Abraham, ego protector tuus, et merces 2.10.4. tua magna valde . Hic videmus Abrahamo proponi Par une mesme raison il s'ensuit qu'il consistoit finem suae mercedis in Domino, ne illam quaerat en la misericorde gratuite de Dieu, et avoit sa fluxam ac lubricam in elementis huius mundi: sed fermeté en Christ. Car la predication Evangelique ne immarcescibilem deinde chante autre chose, sinon que les povres pecheurs terrae promissionem, non alia conditione quam ut sit sont iustifìez par la clemence paternelle de Dieu, divinae esse reputet. benevolentiae Subiungit ac caelestis sans l'avoir merité. Et toute la somme d'icelle est fuisse sensum, comprinse en Iesus Christ. Qui osera donc priver les eorum voces declarant. Sic David a benedictionibus Iuifs de Christ, ausquels nous oyons l'alliance de temporariis ad summam illam atque ultimam assurgit. l'Evangile avoir esté faite, de laquelle le fondement Languet (inquit) tui desiderio cor meum et caro unique mea. Item, estranger de l'esperance de salut gratuit, veu que Dominus pars haereditatis meae et calicis mei: tu es nous oyons que la doctrine de foy leur a esté qui Item, administrée, laquelle nous apporte iustice gratuite? Clamavi ad te Domine, dixi, Tu es spes mea, portio Et afin de ne faire long debat d'une chose trop mea in terra vivorum . Qui sic loqui audent, se claire, nous avons pour cela une sentence notable du profecto bonorum Seigneur Iesus: Abraham, dit-il, a esté esmeu d'un praesentium spe sua transcendere profitentur. Hanc grand desir de voir mon iour: il l'a veu, et s'en est tamen futuri seculi beatitudinem Prophetae saepius resiouy (Iean 8, 56). Ce qui est là dit d'Abraham, sub typo quem a Domino acceperant, describunt: l'Apostre monstre avoir esté universel en tout le qualiter intelligendae sunt istae sententiae, Quod pii peuple fidele, quand il dit que Christ a esté hier et haereditate possidebunt terram: scelerati autem ex auiourdhuy, et sera eternellement (Hebr. 13, 8). Car ea disperdentur . Quod Ierusalem omne genus divitiis il ne parle pas -seulement de la divinité eternelle abundabit, et Sion rerum omnium copia diffluet . de Christ, mais de la cognoissance de sa vertu : Quae omnia videmus non in terram peregrinationis laquelle a nostrae, Pourtant haereditatis typus, Deus portio conservas quem mea sanctis in sempiternum haereditatem mundum aut symbolum, in competere, sed caelestem illam et mihi quicquid terrestrem in meam veram civitatem, est Ierusalem patriam in . . proprie fidelium qua ac Dominus benedictionem et vitam mandavit in perpetuum. est Cantiques, Christ, lesquelles Christ? Qui est-ce esté touiours la vierge un le et Zacharie salut qui accomplissement Dieu avoit les osera manifestée aux fideles. Marie appellent qui faites est des à en leurs revelé en promesses, Abraham et aux Patriarches (Luc 1, 54. 55. 72. 73). Si Dieu en manifestant son Christ s'est acquité de son serment ancien, on ne peut dire que la fin du vieil Testament n'ait esté en Christ, et en la vie eternelle. 2.10.5. Davantage, l'Apostre non seulement fait le peuple 2.11.3. Haec ratio est cur maioris quam nunc deceat, d'Israel pareil et egal à nous en la grace de l'alliance, mais aussi en la signification des aestimasse benedictiones Sacremens. Car voulant espovanter les Corinthiens sancti legantur sub Veteri testamento. Tametsi enim par leur exemple, à ce qu'ils ne tombassent en probe noverant non esse in ea tanquam in cursus sui mesmes crimes que Dieu avoit grievement puniz en meta consistendum: quia tamen recognoscebant, quae iceux, il use de ceste preface: que nous n'avons illic modulo point aucune prerogative ou dignité, laquelle nous Dominus puisse delivrer de la vengeance de Dieu, qui est impresserat, maiori eius suavitate afficiebantur quam venue sur eux (1 Cor. 10, 1. 6. 11). Qu'ainsi soit, si non ad mortalem eos exercendos, ipsam pro vitam teneritudinis gratiae per eiusque se suae ipsorum lineamenta considerassent. Quemadmodum seulement nostre Seigneur leur a fait les autem Dominus, benevolentiam suam erga fideles mesmes benefices qu'il nous fait, mais aussi a praesentibus bonis testando, spiritualem foelicitatem illustré sa grace entre eux par mesmes signes et eiusmodi typis ac symbolis tunc adumbrabat, ita e Sacremens : comme s'il disoit, Il vous semble que converso dabat in poenis corporeis, in reprobos vous estes hors de danger, pource que le Baptesme iudicii sui documenta. Itaque ut Dei beneficia in dont vous avez esté marquez et la Cene du Seigneur rebus terrenis magis conspicua erant, ita poenae. ont Hanc mesprisant inter convenientiam poenas (ut et sic praemia loquar) dum analogiam ac imperiti non des promesses singulieres: cependant, en la bonté de Dieu, vous vivez dissolument: mais ii expendunt, mirantur tantam in Deo varietatem, ut qui vous faut penser ad horrendisque despourveus des mesmes Sacremens, contre lesquels suppliciis vindicanda olim subitus, nunc velut posito le Seigneur n'a pas laissé pour cela d'exercer la pristinae iracundiae affectu, et mitius et rarius multo rigueur de son iugement. Ils ont esté baptisez au puniat: et parum abest quin ob id diversos Veteris passage de la mer rouge, et en la nuée qui les et Novi testamenti deos imaginentur, quod etiam defendoit de l'ardeur du soleil. Ceux qui repugnent à Manichaeis accidit. Verum talibus scrupulis facile ceste doctrine, disent que ç'a esté Baptesme charnel, expediemur si animum referemus ad istam quam correspondant notavi Dei dispensationem, quod tum futurae ac similitude: mais si cela leur est concedé, l'argument aeternae foelicitatis gratiam terrestribus beneficiis, de l'Apostre ne procedera point, lequel a voulu oster tum spiritualis mortis gravitatem corporeis poenis aux Chrestiens ceste vaine fiance, de penser qu'ils significare et figurare pro eo tempore voluit, quo fussent plus excellens que les Iuifs, à cause du testamentum Baptesme. Et mesmes ce qui s'ensuit incontinent quaelibet hominis suum delicta saevis quodammodo adhuc involutum Israelitico populo tradebat. au que les Iuifs nostre spirituel n'ont selon pas esté quelque apres, ne se peut nullement caviller: c'est qu'ils ont nïangé la mesme viande spirituelle, et beu le mesme breuvage spirituel qui nous est donné: exposant que c'est Iesus Christ. 2.11.4. Alterum Veteris et Novi testamenti discrimen statuitur in figuris, quod illud absente veritate. 2.10.6. Imaginem tantum et pro corpore umbram ostentabat: Mais ils obiectent encore pour abbatre l'authorité hoc praesentem veritatem et corpus solidum exhibet. de sainct Paul, le dict de Christ, Voz peres ont Atque Veteri mangé la manne au desert, et sont morts: quiconque testamento novum opponitur: fusior tamen est eius mangera ma chair, ne mourra point eternellement huius fere fit mentio ubicunque tractatio in epistola ad Hebraeos quam alibi usquam. (Iean 6, 49-51). Mais l'un s'accorde facilement avec Illic Legis l'autre. Le Seigneur Iesus, pource qu'il addressoit sa Mosaicae observationes aboleri posse non putabant parolle à des auditeurs qui cherchoyent seulement de nisi ut secum traherent religionis totius ruinam. Quo repaistre leurs ventres, ne se soucians gueres de la hunc Christi vraye nourriture des ames, accommode aucunement sacerdotio praedictum apud Prophetam fuerat; nam son oraison à leur capacité: et principalement il fait quum aeternum illi deferatur sacerdotium, certum est ceste comparaison de la manne avec son corps selon aboleri sacerdotium illud ubi alii aliis successores leur sens. Ils requeroyent que pour avoir authorité, quotidie substituebantur. Praevalere autem novi istius il approuvast sa vertu par quelque miracle tel que sacerdotis institutionem stabilitur. Subiungit disputat Apostolus errorem translatione Atque id quoniam refutet, verti adversus assumit ea etiam de quod iuramento Moyse avoit fait au desert, quand il ayoit fait ea sacerdotii plouvoir du ciel la manne. Or en la manne ils in Testamenti fuisse mutationem. ratione imbecillitas confirmat, rien, sinon un remede pour subvenir à leur indigence corporelle, de laquelle le deinde point si haut, que de considerer le mystere que prosequitur quae illa fuerit imbecillitas, nempe quod touche sainct Paul. Christ donc, pour demonstrer externas carnis iustitias habuerit quae cultores suos combien ils devoyent attendre un plus grand et non excellent benefice de soy, que celuy qu'ils pensoyent perfectionem possent secundum posset. quae n'apprehendoyent peuple estoit pressé au desert. Ils ne montoyent ad Legis qui nihil adducere erat quod probat, postea, necessarium eos Tum conscientiam perfectos reddere, quod pecudum victimis, nec peccata delere, leurs nec veram sanctitatem conciliare poterat. Concludit comparaison: Si ç'a esté un si digne miracle, à ergo, umbram fuisse in ipsa futurorum bonorum, non vostre opinion, que le Seigneur a envoyé à son vivam rerum effigiem: ideoque non aliud habuisse peuple de la viande celeste par la main de Moyse, à officii nisi ut introductio esset in spem meliorem ce qu'il ne perist point de faim, mais fast sustente quae in Evangelio exhibetur . Hic videndum est qua pour quelque temps: de cela cognoissez combien plus parte foedus Legale cum foedere Evangelico, Christi pretieuse est la viande laquelle apporte immortalité. ministerium cum Mosaico conferatur. Nam si ad Nous voyons pourquoy c'est que le Seigneur a laissé promissionum comparatio, derriere ce qui estoit ie principal en la manne, en magnum extaret inter duo Testamenta dissidium: sed prenant seulement la moindre, utilité d'icelle: c'est quum que les Iuifs, comme par reproche luy avoyent substantiam status pertineret quaestionis alio nos ducat, eo peres avoir tendendum est ut verum reperiamus. Foedus ergo obiecté Moyse, quod d'Israel en aeternum et nunquam interiturum semel receu lequel sa de Moyse, avoit secouru necessité, le fait le ceste peuple repaissant sancivit, in medio statuamus. Illius complementum, miraculeusement unde tandem habet ut statum ratumque sit, Christus dispensateur d'une grace bien plus pretieuse: au prix est. Talis confirmatio dum expectatur, ceremonias de laquelle ce que Moyse avoit fait au peuple Dominus per Mosen praescribit, quae sunt velut d'Israel solennia confirmationis symbola. Id in contentionem l'estimassent tant. Sainct Paul considerant que le veniebat, cederene oporteret Christo quae in Lege Seigneur, quand il avoit fait plouvoir la manne du ordinatae tametsi ciel, n'avoit pas seulement voulu envoyer viande certe corporelle à son peuple, mais luy avoit aussi voulu loquitur) donner un mystere spirituel, pour figurer la vie foederis erant ceremoniae. duntaxat accessiones ac accessoria: quia accidentia annexa, tamen et Hae vero erant, (ut vel vulgus instrumenta erant illius n'estoit de manne. quasi Il rien, respond qu'il combien est qu'ils eternelle qu'il devoit attendre de Christ, traite cest administrandi, foederis nomen habent; qualiter et argument comme il aliis Sacramentis dari solet. Proinde, in summa, expliqué. Pourtant nous Vetus solennis doute, que les mesmes promesses de vie eternelle, confirmandi foederis ratio, ceremoniis et sacrificiis qui nous sont auiourdhuy presentées, non seulement comprehensa. In ea quoniam nihil solidum subest, ont esté communiquées aux Iuifs, mais aussi leur nisi ont testamentum ulterius abrogari hoc loco transeatur, contendit appellatur oportuisse Apostolus, ut antiquari Christo et potioris esté seellees estoit et digne pouvons confermées d'estre bien conclurre sans par sacremens vrayement spirituels. Laquelle matiere est amplement Testamenti sponsori ac mediatori locus daretur, per deduite quem aeterna sanctificatio electis semel acquisita Manichéen. par sainct Augustin contre Fauste est: et transgressiones obliteratae, quae sub Lege manebant. Quod si malis, ita accipe: vetus fuisse Domini Testamentum, quod umbratili et inefficaci ceremoniarum observatione involutum tradebatur; ideoque temporarium fuisse, quia veluti in suspenso erat, donec firma et substantiali confirmatione subniteretur. Tum vero demum novum aeternumque factum fuisse, postquam Christi 2.10.7. Toutesfois si les lecteurs aiment mieux d'ouyr un sanguine recit des tesmoignages de la Loy et des Prophetes, consecratum stabilitumque fuit. Unde calicem, quem ausquels ils voyent que l'alliance spirituelle dont discipulis in Coena porrigit Christus, Novi testamenti nous sommes auiourdhuy possesseurs, a esté aussi calicem vocat in suo sanguine : ut significet, tum bien vere Dei Testamento suam constare veritatem, per declairé par Christ et ses Apostres, ie tascheray de quam novum fit et aeternum dum sanguine suo satisfaire à cecy: voire d'autant plus volontiers, afin obsignatur. que les contredisans soyent tant plus conveincus, et commune aux Peres, selon qu'il nous est ne puissent tergiverser cy apres. Ie commenceray par un argument qui sera estimé debile, et quasi ridicule entre les Anabaptistes, mais sera d'assez grande importance envers toutes gens de raison et de iugement. Ie pren donc cecy pour resolu, qu'il y a une telle vigueur en la parolle de Dieu, qu'elle suffit à vivifier les ames de tous ceux qui y participent. Car ce dire de sainct Pierre a tousiours 2.11.5. esté vray, que c'est une semence incorruptible,- Hinc liquet quo sensu dixerit Apostolus, Legis paedagogia deductos iamais: comme aussi il le antequam ipse in carne exhiberetur . Illos quoque 40, 6). Or puisque Dieu a iadis conioint avec soy filios et haeredes Dei fuisse fatetur: sed propter les Iuifs par ce lien sacré et indissoluble, il n'y a pueritiam sub paedagogi custodia habendi essent. doute qu'il ne les ait separez et mis à part, pour les Conveniebat enim, sole iustitiae nondum exorto, nec faire esperer en la vie eternelle. Car en disant qu'ils tantum tantum ont receu et embrassé la Parolle pour estre unis de intelligendi perspicaciam. Sic ergo verbi sui lucem plus pres avec Dieu: ie n'enten pas ceste espece illis Dominus dispensavit, ut eam eminus adhuc et generale de communiquer avec luy, laquelle s'espand fulgorem, ad à conferme par les mots d'Isaie (1 Pierre 1, 23; Is. revelationis Iudaeos demeure Christum esse fuisse laquelle nec obscure cernerent. Ideo hanc intelligentiae tenuitatem au ciel et en la terre, et en toutes creatures. Car pueritiae combien vocabulo Paulus notat, quam elementis qu'il vivifie toutes choses par son huius mundi et externis observatiunculis, tanquam inspiration, assavoir chacune selon la proprieté de sa regulis puerilis disciplinae, voluit Dominus exerceri, nature, toutesfois il ne les delivre de la necessité de donec effulgeret Christus: per quem fidelis populi corruption; mais celle dont ie parle est speciale, par cognitionem adolescere oportebat. Hanc distinctionem laquelle les ames des fideles sont illuminées en la signavit Christus Legem et cognoissance de Dieu, et aucunement coniointes à : eo luy. Comme ainsi soit donc qu'Abraham, Isaac, Noé, evangelizari regnum Dei. Quid Lex et Prophetae sui Abel, Adam, et les autres Peres, ayent adhere à temporis gustum Dieu par une telle illumination de sa parolle, ie dy praebebant eius sapientiae quae olim ad liquidum qu'il n'y a nulle doute qu'elle ne leur ait esté une manifestanda emicantem entrée au royaume eternel de Dieu; car c'estoit une praemonstrabant. Ubi autem digito potest ostendi vraye participation de Dieu, laquelle ne peut estre Christus, reseratum est regnum Dei. In ipso enim sans la grace de la vie eternelle. Prophetas expositi fuisse ipse, quum diceret, usque ad Iohannem hominibus prodiderunt? erat, sunt et thesauri nempe procul omnes ex sapientiae et intelligentiae , quibus prope ad ipsa caeli adyta penetratur. 2.10.8. Si cela semble advis aucunement obscur, venons au 2.11.6. formulaire mesme de l'alliance, lequel non seulement contentera tous esprits paisibles, mais Nec obstat quod nemo fere in Christiana Ecclesia aussi redarguera suffisamment l'ignorance de ceux reperiri queat qui fidei praestantia sit cum Abraham qui s'efforcent de contredire. Le Seigneur a fait componendus: excelluerint tousiours ceste paction avec ses serviteurs: Ie vous Prophetae, qua hodieque orbem universum illuminant. seray pour Dieu, et vous me serez pour peuple Non enim quid in paucos gratiae contulerit Dominus, (Lev. 26, 12). Sous ces parolles les Prophetes hic quaeritur: sed quam in populo docendo ordinariam mesme exposoyent, vie et salut et la somme de dispensationem sequutus sit: qualis apud illos ipsos toute beatitude estre comprise. Car ce n'est point Prophetas, cognitione sans cause que David souvent prononce le peuple praediti fuerunt, habetur. Nam et obscura, ceu de estre bien-heureux, lequel a le Seigneur pour son rebus eorum Dieu: et la gent bien-heureuse, laquelle il a esleuë praedicatio. Ad haec, utcunque mirifica in illis notitia pour son heritage (Ps. 144, 15; 33, 12); ce qui ne emineret, s'entend point d'une felicité terrienne: mais pource quod qui vi peculiari longinquis, quum ea et Spiritus supra typis tamen alios inclusa ad est communem populi paedagogiam submittere se necesse habuerint, in qu'il puerorum grege ipsi quoque censentur. Postremo entretient en sa misericorde tous ceux qu'il a receus nunquam tanta ullis tunc contigit perspicientia, quae en la compagnie de son peuple. Comme aussi il est non seculi obscuritatem aliqua ex parte resiperet. dit par les autres Prophetes, Tu es nostre Dieu, Unde nous ne mourrons point. Item, Le Seigneur est illud Christi, Multi desiderarunt videre quae Reges vos et videtis, Prophetae et racheté de mort, conserve à iamais et non nostre Roy et Legislateur, il nous sauvera. Item, Tu viderunt: et audire quae vos auditis, nec audierunt. es bien-heureux, Israel, d'autant que tu as salut en Itaque vestri oculi beati, quia vident: et aures quia Dieu (Hab. 1, 12; Is. 33, 22; Deut. 33, 29). Mais audiunt . Et sane hac praerogativa Christi afin de ne nous travailler beaucoup en choses praesentiam pollere aequum fuit, ut ab ea dilucidior superflues, emergeret Quo l'Escriture çà et là nous doit seule contenter : c'est etiam pertinet quod ante citavimus ex priore Petri que rien ne nous defaut pour avoir afnuence de tout epistola, bien caelestium fuisse mysteriorum illis revelatio. patefactum, nostro maxime seculo utilem esse eorum operam. et ceste certitude remonstrance de salut, que nous moyennant fait que le Seigneur nous soit pour Dieu. Et cela à bon droit: car si sa face incontinent qu'elle reluist, est une trescertaine asseurance cie salut, comment se pourroit-il declairer à l'homme pour son Dieu, qu'il ne luy ouvrist quant et quant les thresors de salut? Car il est nostre Dieu à telle condition qu'il habite au milieu de nous, comme il testifioit par Moyse (Lev. 26, 11 s.). Or on ne peut obtenir une telle presence, 2.11.7. sans posseder pareillement la vie. Et quand il ne leur eust esté exprimé davantage, ils Venio ad tertium discrimen, quod ex Ieremia avoyent assez claires promesses de la vie spirituelle sumitur, cuius sunt verba, Ecce dies venient, dicit en ces parolles, Ie suis vostre Dieu (Ex. 6, 7): car Dominus, et feriam domui Israel et domui Iuda il ne denonçoit pas seulement qu'il seroit Dieu à foedus novum: non secundum pactum quod pepigi leurs corps, mais principalement à leurs ames. Or cum Patribus vestris, in die qua apprehendi manum les ames, si elles ne sont coniointes avec Dieu par eorum ut educerem eos e terra Aegypti, actum quod iustice, estans estrangeres de luy elles demeurent irritum fecerunt, quanvis dominarer eis: sed hoc erit en mort: d'autrepart, qu'elles ayent sa conionction, pactum qu cum domo Israel, Ponam Legem meam in et elle leur apportera la vie permanente. visceribus eorum, cordibus eorum inscribam eam, et propitiabor iniquitati eorum. unusquisque proximum Et suum, vir non docebit fratrem suum. Omnes enim cognoscent me a minimo usque ad maximum . Ex quibus occasionem accepit Apostolus comparationis huius inter statuendae, ut illam spiritualem doctrinam: Legem Evangelium disoit estre leur Dieu: mais promettoit de l'estre fuisse tousiours, afin que leur esperance n'acquiescant point deformatam in tabulis lapideis, hoc fuisse cordibus és choses presentes, s'estendist à perpetuité. Or que inscriptum: illam esse praedicationem mortis, illam ceste damnationis, hoc intelligence, il appert par plusieurs sentences des permanere. Quum Apostolo propositum fuerit mentem fideles, où ils se consolent, s'asseurans que Dieu ne Prophetae satis leur faudra iamais. Davantage, il y avoit un autre fuerit, ut assequamur utriusque sensum. Quanquam second membre en l'alliance, lequel les confermoit est aliquid inter eos dissimile. Odiosius enim loquitur encore plus amplement en cela, que la benediction de Lege Apostolus quam Propheta: eque id simplici de Dieu leur seroit prolongée outre les limites de la Legis respectu: sed quod erant nebulones quidam vie terrienne. C'est qu'il estoit dit, Ie seray le Dieu Legis kako,zhloi, qui perverso ceremoniarum studio, de la lignée apres toy (Gen. 17, 7). Car si le enarrare, illam iustitiae: verba illam unis literalem, Il y a encores plus, c'est que non seulement il se hoc, hoc vocaret et 2.10.9. diceret evacuari, expendere locution du temps futur ait eu telle Evangelii claritatem obscurabant: de Legis natura Seigneur, vouloit declairer sa benevolence envers secundum eorum errorem ac stultam affectionem eux, en bien faisant à leurs successeurs, il falloit disputat. observare par plus forte raison, que sa faveur se demonstrast operaepretium erit. Uterque vero quia Vetus ac sur eux mesmes. Car Dieu n'est pas semblable aux Novum hommes, Ergo id peculiare testamentum per in Paulo contentionem inter se lesquels transferent l'amour qu'ils ont componit, nihil in Lege considerat nisi quod proprium portée aux trespassez, à leurs enfans, pource qu'ils eius n'ont plus la faculté de leur bien faire apres la mort. est. Exempli gratia: Lex, misericordiae promissiones passim continet: sed quia sunt aliunde Mais ascitae, non veniunt in Legis rationem quum de pura empeschée par la mort, n'oste point le fruit de -sa eius natura sermo habetur. Hoc illi tantum tribuunt misericorde à ceux à cause desquels il la monstre à ut praecipiat quae recta sunt, scelera prohibeat, leurs successeurs en mille generations (Ex. 20, 6). praemium poenam Pourtant il a voulu par cela monstrer l'affluence transgressoribus minetur: cordis interim pravitatem, infinie de sa bonté, laquelle ses serviteurs devoyent quae cunctis hominibus naturalis inest, non immutet mesme sentir apres leur mort, quand il la descrit aut emendet. telle, edicat cultoribus iustitiae, Dieu, duquel qu'elle la liberal s'espandroit sur ité toute n'est la point famille, mesmes apres leur trespas. Et le Seigneur a seellé la verité de ceste promesse, et quasi en a monstré F accomplissement en s'appellant le Dieu d'Abraham, d'Isaac et Iacob, long temps apres leur mort (Ex. 3, 6; Matth. 22, 32; Luc 20, 37). Car ceste appellation n'eust-elle pas esté ridicule, s'ils estoyent peris? Car c'eust esté autant comme s'il eust dit, Ie suis le Dieu de ceux qui ne sont point. Pourtant les Evangelistes racontent que les Sadduciens furent conveincus de Christ par ce seul argument, tellement 2.11.8. qu'ils ne peurent nier que Moyse n'eust testifie la Nunc membratim Apostoli collationem explicemus. Vetus quia sine Spiritus efficacia resurrection des morts en ce passage. Et de fait, ils promulgatum: avoyent aussi appris de Moyse, que tous les saincts Novum, spirituale: quod Dominus hominum cordibus sont en la main de Dieu (Deut. 33, 3): dont il leur spiritualiter insculpsit. Ideo secunda antithesis est estoit veluti primae declaratio. Vetus mortiferum est: quia esteincts par mort, puis que celuy qui a la vie et la nihil potest quam maledictione involvere universum mort en sa puissance, les a receuz en sa garde et hominum genus: Novum est vitae organum: quia a protection. aisé de conclurre, qu'ils ne sont point maledictione liberatos in gratiam cum Deo restituit; illud damnationis ministerium est: quia reos hoc, iustitiae: quia Dei misericordiam revelat, per quam iustificamur. Postrema antithesis ad Legis ceremonias referenda. Quia illud rerum absentium imaginem habebat, interire ac evanescere tempore oportuit. Evangelium, perpetuamque quia ipsum retinet corpus stabilitatem. 2.10.10. Maintenant regardons ce qui est le principal de exhibet, firmam ceste controversie: assavoir si les fideles de l'ancien Vocat quidem Testament n'ont pas tellement esté instruits de Ieremias et leges fragile Dieu, qu'ils se recognoissent avoir une vie meilleure foedus: sed alia ratione, quod scilicet ingrati populi ailleurs qu'en terre, pour la mediter en mesprisant subita defectione mox abruptum fuerit; sed quia ceste vie corruptible. Premierement, la maniere de eiusmodi violatio est a culpa populi, in Testamentum vivre qu'il leur a baillée n'estoit qu'un exercice proprie non conferetur. Ceremoniae vero, quoniam assiduel, sua fuerunt estoyent les plus miserables du monde, s'ils eussent dissolutae, causam infirmitatis intra se habebant. eu leur felicité en terre. Adam, qui autrement estoit Porro differentia illa Literae et Spiritus non sic plus que mal-heureux par la seule recordation de sa accipienda est acsi nullo cum fructu Legem suam felicité perdue, a grande difficulté à s'entretenir Iudaeis se povrement en travaillant tant qu'il peut (Gen. 3, converso: sed per comparationem posita est, ad 17-19). Et afin de n'estre persecuté de ceste seule commendandam gratiae malediction praedicationem idem ipsarum personam morales, infirmitate Dominus Christi tulisset, induens, infirmum ac adventu nullo eorum affluentiam, qua legislator, quasi honoravit. Nam ad Evangelii si par lequel de il Dieu, les il admonnestoit reçoit une qu'ils destresse novam merveilleuse de ce dont il devoit avoir quelque eorum soulagement. De deux enfans qu'il a, l'un est multitudinem recensemus quos ex populis omnibus meschamment meurtry par la main de l'autre (Gen. per Evangelii praedicationem Spiritu suo regeneratos 4, 8). Cain luy demeure, lequel à bon droit il doit in Ecclesiae suae communionem collegit, paucissimos avoir en horreur et abomination. Abel, estant ainsi ac pene nullos dicemus qui olim in Israele cordis cruellement meurtry en la fleur de son aage, nous affectu atque ex animo foedus Domini amplexi sint: est exemple de la calamité humaine. Noé consume qui tamen multi fuerunt, si suopte numero sine une grande partie de sa vie à bastir l'arche avec comparatione censeantur. grande fascherie et moleste (Gen. 6, 22), cependant que tout le inondé se resiouit en delices efc plaisirs. Ce qu'il evite la mort, cela luy tourne à plus grande destresse que s'il eust eu à mourir cent fois. Car outre ce que l'arche luy est comme un sepulchre de dix mois, y a-il chose plus ennuyeuse que d'estre là tenu si long temps plongé en la fiente et ordure des bestes, en un lieu sans air? Apres avoir eschappé tant de difficultez, il tombe en matiere de 2.11.9. nouvelle tristesse. Il se voit mocque de son propre Ex tertio discrimine quartum emergit. Vetus enim fils (Gen. 9, 24): et est contraint de maudire de sa testamentum Scriptura vocat servitutis, quod timorem propre bouche, celuy que Dieu luy avoit reservé du in animis generet: novum autem, libertatis, quod in deluge pour un grand benefice. fiduciam ac securitatem eosdem erigat. Sic Paulus ad Romanos octavo, Non accepistis, inquit, Spiritum servitutis iterum ad timorem: sed 2.10.11. Spiritum Abraham certes nous doit estre luy seul comme adoptionis, per quem clamamus, Abba, Pater . Huc un million, si nous considerons bien sa foy, laquelle pertinet quod habetur ad Hebraeos, non accessisse aussi nous est mise en avant pour une tresbonne nunc fideles ad corporeum montem, et incensum reigle de croire (Gen. 12, 4): tellement qu'il nous ignem, ac turbinem, et caliginem, et procellam, ubi faut estre reputez de sa lignée pour estre enfans de nihil audiatur, aut videatur, nisi quod terrore mentes Dieu. Or il n'y a rien plus repugnant à raison, que percellat: adeo ut ipse quoque Moses expavescat, ubi de reietter du reng des fideles celuy qui est pere de vox omnes tous: tellement qu'on ne luy laisse point le dernier deprecentur: sed accessisse ad montem Sion, et anglet entre tous. Or on ne le peut oster du nombre, civitatem Dei viventis, Ierusalem caelestem, etc. . mesme de ce degré tant honnorable où Dieu l'a Quod autem in sententia quam ex epist. ad Rom. colloqué, adduximus, breviter tangit Paulus, fusius explanat ad Maintenant quant à sa condition, si tost qu'il est Galatas, quum ad allegoriam trahit duos Abrahae appellé de Dieu, il est tiré hors de son pays, arriere filios, in hunc modum, Quod Agar serva typus sit de ses parens et amis, et est privé des choses les montis Sinai, ubi Legem accepit populus Israel: Sara plus desirables de ce monde: comme si Dieu de libera, figura sit caelestis Ierusalem, a qua fluit propos deliberé l'eust voulu despouiller de toute ioye Evangelium. Quod quemadmodum semen Agar servum terrienne. Incontinent qu'il est entré en la terre où il nascitur, quod ad haereditatem nunquam perveniat, luy estoit commandé d'habiter, il en est chassé par Sarae famine. Il se retire pour avoir secours en un pays terribilis insonat, liberum, Legem cui quam haereditas addicamur in audire debeatur: servitutem, ita per per solum où, s'il que veut toute sauver l'Eglise sa vie, ne il soit est abolie. contrainct Evangelium in libertatem regeneremur. Huc autem d'abandonner sa femme, ce qui luy estoit plus grief summa ac que beaucoup de morts (Gen. 12, 11-15). Est-il trepidationem incussisse conscientiis: novi beneficio retourné au lieu de son habitacle? il en est derechef fieri ut in laetitiam solvantur. Illud iugo servitutis chassé par famine. Quelle felicité est-ce d'habiter conscientias astrictas tenuisse, huius liberalitate in en une terre où il luy falloit si souvent avoir libertatem manumitti. Quod si ex populo Israelitico indigence, et mesmes où il luy falloit mourir de faim sancti Patres obiiciuntur, quos quum eodem fidei s'il ne s'en fust fuy? Il est redigé en une mesme Spiritu nobiscum praeditos fuisse constet, sequitur necessité de quitter sa femme au pays d'Abimelec eiusdem et libertatis et laetitiae fuisse participes: (Gen. 20, 2). Apres avoir vague çà et là plusieurs respondemus, neutrum a Lege fuisse: sed quum se années en incertitude, il est contreint par noises et per redit, Vetus Legem servili pavorem premi, et debats de ses serviteurs de mettre hors de sa sentirent, ad maison son nepveu, lequel il tenoit pour son enfant. Evangelii subsidium confugisse: ideoque peculiarem Il n'y a doute que ceste separation ne luy fust novi praeter autant comme si on luy eust couppé ou arraché l'un malis de ses membres. Peu de temps apres il entend que exempti fuerunt. Deinde negabimus ita libertatis et les ennemis l'emmenent captif. Quelque part qu'il securitatis spiritu fuisse donatos, ut non experti sint aille il trouve une cruelle barbarie en tous ses aliqua ex parte et timorem a Lege et servitutem. voisins, lesquels ne luy souffrent point de boire de Utcunque gratiam l'eau des puits qu'il a fouy; car s'il n'en eust esté assequuti erant, praerogativa fruerentur, erant tamen inquieté, il n'en eust point racheté l'usage. Estant iisdem observationum vinculis et oneribus cum vulgo venu en sa derniere vieillesse, il se voit destitué obnoxii. sollicite d'enfant, qui est la chose plus dure qu'ait cest observandas adigerentur, quae paedagogiae servituti aage-là. En la fin il engendre Ismael outre son similis se esperance: mais encores la nativité luy en couste peccati reos faterentur, ab obligatione non solverent: bien cher; car il est vexé des opprobres de sa iure prae nobis sub servitutis ac timoris Testamento femme Sara, comme si eu nourrissant l'orgueil de sa fuisse chambriere, il estoit cause du trouble qui estoit en conscientiae et testamentum inquietudine Testamenti communem conditione fructum Veteris enim Quum symbola dicuntur, fatigari illa ergo fuisse, testamenti quam ad erant, dum et legem per eas quod illis Evangelii ceremonias chirographa respicitur quibus communis illa dispensatio, qua tunc cum Israelitico populo Dominus sa maison. En ses derniers iours Isaac luy est agebat. donné: mais avec telle recompense, que son fils aisné soit dechassé et ietté comme un povre chien au milieu d'une forest. Apres qu'Isaac luy est demeuré seul, auquel doit estre tout le soulas de sa vieillesse, il luy est fait commandement de le tuer. Sauroit-on imaginer chose plus mal-heureuse, que dire qu'un pere soit bourreau de son enfant? S'il fust mort par maladie, qui n'eust estimé ce povre vieillart mal heureux, en ce qu'il luy eust esté donné pour si peu de temps, comme par moquerie, afin de luy doubler la douleur qu'il avoit de se voir destitué de lignée? S'il eust esté tué d'un estrangier, la calamité eust esté augmentée d'autant; mais cela surmonte 2.11.10. toute misere, de dire qu'il soit meurtry de la main Tres quas posteriores retulimus comparationes de son pere. Bref, en toute sa vie il a tellement sunt Legis et Evangelii; quare in illis Lex, Veteris esté tormenté et affligé, que si quelcun vouloit testamenti, Evangelium, novi nomine signatur. Prima representer comme en une peinture un exemple de latius extenditur: comprehendit enim sub se et quae vie miserable, il ne trouveroit rien plus propre. Si ante Legem editae sunt promissiones. Quod autem quelcun obiecte que pour le moins il n'a pas esté du ipsas censendas tout miserable, entant qu'il est eschappé de tant de Augustinus nec aliud voluit quam quod docemus: dangers, et a surmonté tant de tempestes: ie respon siquidem sententias que nous n'appellerons pas une vie bien-heureuse, respiciebat, ubi Vetus testamentum a verbo gratiae laquelle par difficultez infinies viendra à longue et misericordiae discernitur. Istud quoque scitissime vieillesse: mais en laquelle l'homme est entretenu eodem loco subiungit, pertinere ab initio mundi ad paisiblement en bonne fortune. sub veteris ad illas Testamenti Ieremiae nomine et Pauli Novum testamentum filios promissionis, regeneratos a Deo, qui fide per dilectionem operante obedierunt mandatis. Idque in spe non carnalium, terrenorum, temporalium, sed spiritualium, caelestium, aeternorum bonorum, praecipue credentes in Mediatorem: per quem non dubitarunt et Spiritum sibi administrari, ut benefacerent, et ignosci, quoties peccarent . Id enim ipsum est quod asserere in animo fuit, Eiusdem nobiscum benedictionis in aeternam salutem consortes fuisse omnes sanctos, quos ab exordio mundi peculiariter a Deo selectos 2.10.12. Venons à Isaac, lequel n'a pas tant enduré de Scriptura calamitez, mais toutesfois à grand'peine ail eu le commemorat. Inter nostram ergo et illius partitionem moindre goust du monde de quelque plaisir ou liesse. hoc interest, quod nostra (secundum illam Christi Et d'autrepart a experimenté les troubles, lesquels sententiam, Lex et Prophetae usque ad Iohannem , ne souffrent pas l'homme estre bien-heureux en la ex eo regnum Dei evangelizatur) inter Evangelii terre. La famine le chasse de la terre de Canaan, claritatem, et obscuriorem quae praecesserat verbi comme son pere. Sa femme luy est arrachée de son dispensationem Legis sein. Ses voisins le tormentent et molestent par tout debilitatem secernit ab Evangelii firmitudine. Atque où il va, en plusieurs sortes: tellement qu'il est hic quoque de sanctis Patribus annotandum est, ita contrainct de combatre pour l'eau. Les femmes de sub son fils Esau luy font beaucoup d'ennuy en la veteri distinguit; Testamento altera simpliciter vixisse, ut non illic restiterint, sed aspirarint semper ad novum, adeoque maison certam eius communionem amplexi sint. Qui enim affligé par le discord de ses enfans: et ne peut praesentibus umbris contenti, mentem ad Christum remedier à un si grand mal, sinon en bannissant non celuy qu'il avoit benit. Quant à Iacob, il est comme extenderunt, damnat eos Apostolus. Ut caecitatis ac maledictionis enim reliqua (Gen. 26, 35). Il est merveilleusement taceamus, un patron et figure de la plus grande malheureté quaenam maior caecitas fingi possit, quam a pecude qu'on sauroit dire (Gen. 28, 5). Cependant qu'il est mactata peccati expiationem in en la maison tout le temps de son enfance, il est externa aquae irrigatione, purgationem tormenté d'inquietude, à cause des menaces de son quaerere? quam frigidis Deum ceremoniis, perinde frere, ausquelles il est en la fin contraint de ceder, atque illis valde oblectetur, velle placare? Ad istas estant fugitif de ses parens et de son pays. Outre enim omnes absurditates delabuntur qui sine Christi l'angoisse que luy apportoit le bannissement, il est respectu in Legis observationibus haerent. rudement traité de son oncle Laban. Il ne suffit pas sperare? animae quam qu'il soit sept ans en servitude dure et inhumaine, sinon qu'en la fin il soit trompé, en ce qu'on luy baille une autre femme que celle qu'il demandoit (Gen. 29, 20). Il luy faut donc pour l'avoir, rentrer en servitude nouvelle, en laquelle il soit bruslé 4e iour de la chaleur du soleil, de nuict morfondu et gelé: endurer pluye, vent et tempeste, sans dormir ne sans reposer, comme luy mesme en fait la complainte. Et estant vingt ans en si povre estat, encore faut-il qu'il soit affligé iournellement des iniures que luy fait son beau-pere (Gen. 31, 7). En 2.11.11. sa maison il n'est non plus tranquille, entant qu'elle Quintum, quod adiungere licet, discrimen, in eo est dissipée par les haines, noises et envies de ses iacet, quod ad Christi usque adventum gentem unam femmes. Quand Dieu luy commande de se retirer au segregaverat Dominus, in qua foedus gratiae suae pays, il faut qu'il espié de partir en telle sorte, que contineret. Quando distribuebat Altissimus gentes, son partement est comme une suite ignominieuse. Et quando in encore ne peutil pas ainsi eviter l'iniquité de son possessionem illi cessit populus suus: Iacob funiculus beau-pere: qu'il ne soit de luy persecuté, et attaint haereditatis eius . Alibi sic populum alloquitur, En au Domini Dei tui est caelum et terra, et omnia quae in permettoit point qu'il luy advint pis, il est vexé de ea sunt. Patribus tamen tuis tantummodo adhaesit, beaucoup amavit eos ut eligeret semen eorum post eos: nempe duquel il avoit bonne matiere de se plaindre. Il entre vos ipso, e cunctis gentibus . Populum ergo illum, incontinent apres en une plus grande destresse: car veluti solus ad se ex hominibus pertineret, nominis en ap-' prochant de son frere, il a autant de morts dividebat filios Adam, inquit Moses, milieu du chemin; d'opprobres et et pource que contumelies, Dieu par ne celuy sui cognitione dignatus est foedus suum quasi in devant les yeux, qu'on en peut attendre d'un cruel eius ennemy sinu deposuit: praesentiam sui numinis illi (Gen. 32, 11). Il a donc le coeur manifestavit: omnibus praerogativis eum honoravit. horriblement Sed (ut reliqua omittamus beneficia) quod unum hic d'angoisse, cependant qu'il attend sa venue. Quand il agitur, illum verbi sui communione sibi devinxit, ut le void, il se iette à ses pieds comme demy mort, eius appellaretur et haberetur Deus. Interea gentes iusques à ce qu'il le sent plus doux qu'il n'eust osé alias, quasi nihil secum haberent rei aut commercii, esperer (Gen. 33, 3). En la premiere entrée de son in vanitate ambulare sinebat : nec ut earum exitio pays il perd sa femme Rachel en travail d'enfant, mederetur, quod unicum erat remedium afferebat, laquelle il aimoit uniquement (Gen. 35, 16). Apres verbi scilicet sui praedicationem. alii extranei; ille on luy rapporte que l'enfant qu'il avoit eu d'elle, cognitus, et in fidem tutelamque susceptus: alii lequel il aimoit par dessus tous, est devoré de tenebris suis relicti; ille a Deo sanctificatus: alii quelque beste sauvage. De laquelle mort son coeur profani; omni est si amerement navre, qu'apres avoir bien pio ré, propinquitate exclusi. At ubi venit plenitudo temporis il refuse toute consolation, et delibere de mourir en , instaurandis omnibus destinata, exhibitusque est ille ceste tristesse, n'ayant autre plaisir que de suyvre Dei et hominum conciliator: diruta maceria quae son enfant au sepulchre. Davantage, quelle tristesse, tandiu fines fascherie et destresse pensons-nous que ce luy conclusam tenuerat, annuntiata pax est iis qui procul soit, quand il voit sa fille ravie et deflorée (Gen. erant, non secus atque iis qui prope coniuncti, ut 34, 2)? Et davantage, que ses fils pour en faire la Deo vengeance, ille Dei praesentia misericordiam simul Dei reconciliati, honoratus: intra in alii Israelis unum populum tormenté, saccagent et une comme ville? En deschiré quoy non coalescerent. Quare nulla iam Graeci aut Iudaei, seulement ils le rendent odieux à tous les habitans, circuncisionis omnia in mais le mettent en danger de mort. L'horrible crime gentes in de Ruben survient apres, lequel luy devoit causer haereditatem, et termini terrae in peculium : ut sine merveilleuse angoisse (Gen. 35, 22). Car comme discrimine dominetur a mari usque ad mare, et a ainsi soit qu'une des plus grandes miseres que fluminibus usque ad ultimos orbis fines. puisse avoir l'homme, soit que sa femme soit violée omnibus vel Christus, praeputii cui ratio: datae sed sunt : que dirons-nous quand une telle meschanceté est commise par son propre fils? Peu de temps apres, sa famille inceste est (Gen. encore 38, 18): contaminée tellement par que un autre tant de deshonneurs pouvoyent rompre un coeur le plus ferme et le plus patient du monde. Sur sa derniere vieillesse, voulant subvenir à l'indigence de luy et de sa famille, il envoye querir du blé en pays estrange par ses enfans. L'un demeure en prison, lequel il pense esfcre en danger de mort: pour le racheter, il est contraint d'envoyer Beniamin, auquel il prenoit tout son plaisir (Gen. 42, 34. 38). Qui penseroit 2.11.12. qu'en telle multitude de malheuretez, il ait une seule Gentium igitur vocatio, insignis est tessera, qua minute de temps, pour respirer à son aise? C'est ce supra Vetus testamentum Novi excellentia illustratur. qu'il tesmoigne à Pharaon, disant que les iours de sa Plurimis quidem et clarissimis Prophetarum oraculis vie ont esté cours et miserables (Gen. 47, 9). Celuy testata ante fuerat: sed ita ut in regnum Messiae qui afferme d'avoir esté en miseres continuelles, ne eius Christus concede pas d'avoir senty une telle prosperité que quidem statim a primo suae praedicationis exordio ad Dieu luy avoit promise. Parquoy, ou Iacob estoit eam progressus fecit: sed eo usque distulit donec ingrat absolutis omnibus redemptionis nostrae numeris, ac protestoit veritablement d'avoir esté miserable sur la finito humiliationis suae tempore, acciperet a Patre terre. Si son dire estoit vray, il s'ensuit qu'il n'a pas nomen quod est supra omne nomen, coram quo omne eu son esperance fichee és choses terriennes. genu complementum flecteretur. reiiceretur. Unde mulieri Ac ne Chananaeae, et mescognoissant envers Dieu, ou il hac opportunitate nondum expleta, negat se missum nisi ad oves perditas domus Israel : nec Apostolos in prima missione patitur eosdem limites superare. In 2.10.13. viam Gentium, inquit, ne abieritis, et in civitates Si tous ces saincts Peres ont attendu de Dieu Samaritanorum ne ingrediamini: sed ite potius ad une vie bien-heureuse (ce qui est indubitable) ils oves perditas domus Israel . Utcunque autem tot ont certes cognu et attendu une autre beatitude que testimoniis apostolis de la vie terrienne. Ce que l'Apostre demonstre auspicanda fuit, sic nova et insolens illis visa est, ut tresbien: Abraham, dit-il, est demeuré en foy en la tanquam prodigium aliquod exhorrerent. Trepide sane terre nec sine recusatione tandem aggressi sunt. Nec cahuettes mirum: videbatur enim rationi minime consentaneum, participans d'un mesme heritage. Car ils attendoyent ut Dominus, qui tot seculis Israelem a reliquis une cité bien fondée, de laquelle Dieu est le maistre gentibus selegerat, quasi repente mutato consilio ouvrier. Ils sont tous morts en ceste foy, sans avoir delectum id receu les promesses: mais les regardans de loin, et praedictum erat: sed non poterant vaticiniis adeo sachans et confessans qu'ils estoyent estrangers sur attenti oculis la terre; en quoy ils signifient qu'ils cherchent un ingerebat, nihil moverentur. Neque satis ad eos autre pays. Or s'ils eussent esté touchez de desir de permovendos valebant quae iam olim futurae Gentium leur pays naturel qu'ils avoyent abandonné, ils y vocationis Siquidem pouvoyent retourner: mais ils en esperoyent un praeterquam quod paucissimos vocaverat, illos ipsos meilleur, assavoir au ciel. Pourtant Dieu n'a point inserebat ut honte de se nommer leur Dieu, pource qu'il leur a populo suo accederent: ista vero publica vocatione preparé une habitation (Hebr. 11, 9-16). Et de fait non modo Iudaeis aequabantur Gentes, sed velut in ils eussent esté plus stupides que troncs de bois, en demortuorum locum subire eas apparebat. Adde quod poursuivant nunquam desquelles ils n'avoyent nulle apparence en la terre, prodita illum esse, ut foret, tolleret. rei Deus quodammodo tamen Vaticiniis novitate, specimina aequati ubi in fuerant quidem quae ediderat. familiam se Abrahae, Iudaeis extranei, promise, avec comme Isaac si estrangiere, et Iacob, constamment les habitant qui en estoyent promesses, quoscunque Deus ante in corpus Ecclesiae asciverat. n'eust Itaque non abs re Paulus mysterium hoc tantopere ailleurs. Ce n'est pas sans cause aussi que l'Apostre praedicat absconditum a seculis et generationibus, et insiste principalement en cela, qu'ils se sont nommez quod etiam Angelis mirabile esse dicit. pelerins et estrangers en ce monde, comme mesme esté qu'ils attendoyent l'accomplissement Moyse recite (Gen. 47, 9). Car s'ils sont estrangers en la terre de Canaan, où est la promesse de Dieu, par laquelle ils en sont constituez heritiers? Cela donc demonstre que ce que Dieu leur avoit promis regardoit plus loin que la terre. Pourtant ils n'ont pas acquis un pied de possession au pays de Canaan, sinon pour leurs sepulchres (Act. 7, 5), En quoy ils testifìoyent que leur esperance n'estoit pas de iouyr de la promesse, sinon apres la mort. C'est aussi la cause pourquoy Iacob a tant estimé d'y estre ensevely: tellement qu'il adiura par serment son fils Ioseph, d'y faire porter son corps. Ceste mesme 2.11.13. raison suyvoit Ioseph, commandant que ses cendres His quatuor aut quinque membris totam Veteris et novi testamenti differentiam, quantum ad y fussent portées, environ trois cens ans apres sa mort (Gen. 47, 29. 30; 50, 25). simplicem docendi rationem sufficit, puto bene ac fideliter explicatam. Verum quia nonnulli hanc in gubernanda Ecclesia varietatem, diversum in docendo modum, tantam conversionem quoque rituum pro magna respondendum ac ceremoniarum absurditate est, iactant: antequam ad iis alia transeamus. Fieri autem id breviter potest, quia non 2.10.14. tam firmae sunt obiectionis ut accurata refutatione En somme il apparoist manifestement, qu'en opus habeant. Non est, inquiunt, consentaneum, ut toutes leurs oeuvres ils ont tousiours regardé ceste Deus, qui perpetuo sibi constat, tantam mutationem beatitude de la vie future. Car à quel propos Iacob passus et eust-il avec si grande peine et danger appete la commendaverat, postea improbaret. Respondeo, non primogeniture, laquelle ne luy apportoit nul bien, et propterea quod le chassoit hors de la maison de son pere, s'il n'eust accommodaverit, regardé à une benediction plus haute? Et mesme il a prout cuique expedire noverat. Si alia hyeme officia, declairé avoir eu ceste affection, quand il crie en alia aestate familiae suae agricola praescribit, non iettant les derniers souspirs: Pattendray ton salut, propterea illum inconstantiae arguemus, aut deviare Seigneur (Gen. 49, 18). Puis qu'il savoit qu'il s'en putabimus a recta agriculturae regula, quae cum alloit rendre l'ame: quel salut eustil attendu, s'il perpetuo Similiter n'eust veu en la mort un commencement de nouvelle siquis paterfamilias aliter suos liberos in pueritia, vie? Et qu'est-ce que nous debattons des enfans de aliter in adolescentia, aliter in iuventute erudiat, Dieu regat, tractet: non propterea dicemus ipsum levem d'impugner la verité, a eu un mesme sentiment et esse, aut a sua sententia discedere. Quid ergo goust d'intelligence ? Car qu'est ce que vouloit inconstantiae notam Deo inurimus, quod temporum Balaam, en desirant que son ame mourust de la mort diversitatem aptis et congruentibus notis distinxerit? des iustes, et que sa fin fust semblable à leur fin Posterior similitudo penitus satisfacere nobis debet. (Nomb. 23, 10), sinon qu'il sentoit en son coeur ce Iudaeos que David a escrit depuis: assavoir, que la mort des diversis sit, ut quod mutabilem seculis pueris adolescentibus. iudicari diversas naturae ordine similes Quid semel in Deum formas coniuncta facit hoc iusserat debere est. Paulus, Dei Christianos regimine : veu que celuy mesme qui s'efforçoit est Saincts est pretieuse devant la face du Seigneur, et inordinati, quod illos in rudimentis detinuit quae pro la mort des iniques mal-heureuse (Ps. 116, 15; 34, aetatis modulo ipsis congruebant: nos firmiore et 22)? Si le dernier but des hommes estoit en la quasi viriliore disciplina instituit? Ergo in eo elucet mort, Dei seculis difference entre le iuste et le meschant. Il les faut doctrinam tradidit: quem ab initio praecepit nominis donc distinguer par la condition qui est preparée à sui l'un et à l'autre au siecle futur. constantia cultum, in quod eo eandem omnibus requirendo perseverat. Quod on ne pourroit noter en icelle aucune externam formam et modum mutavit, in eo non se ostendit mutationi obnoxium: sed hominum captui, qui varius ac mutabilis est, eatenus se attemperavit. 2.10.15. Nous ne sommes encore passez outre Moyse: lequel les resveurs, contre lesquels nous parlons, pensent n'avoir eu autre office, sinon d'induire le peuple d'Israel à craindre et honnorer Dieu, en luy promettant 2.11.14. possessions fertiles et abondance de victuailles. Neantmoins si on ne veut de propos Atqui unde (inquiunt) ista diversitas nisi quia deliberé esteindre la lumiere qui se presente, nous talem esse Deus voluit? nonne tam bene ab initio avons desia revelation toute evidente de l'alliance quam post Christi adventum perspicuis verbis citra spirituelle. Si nous descendons aux Prophetes, là ullas figuras revelare potuit vitam aeternam, paucis nous aurons une pleine clarté, pour contempler la vie et claris sacramentis suos erudire, Spiritum sanctum eternelle et le royaume de Christ. Premierement largiri, universum David, lequel pource qu'il a esté devant les autres, diffundere? Hoc vero perinde est acsi cum Deo parle des mysteres celestes plus obscurement qu'ils litigarent quod mundum tam sero creaverit, quum ne posset ab initio: quod alternas vices inter hyemem certitude rapporte-il toute sa doctrine à ce but? et aestatem, inter diem et noctem esse voluerit. Nos Quant à. ce qu'il a estimé de l'habitation terrienne, il vero (quod sentire omnes pii debent) quicquid a Deo le demonstre par ceste sentence, Ie suis icy pelerin factum est, sapienter et iuste factum ne dubitemus: et estranger, comme tous mes peres. Tout homme etiamsi fieri vivant est vanité: un chacun passe comme ombre, et oportuerit. Hoc enim esset nimium nobis arrogare, maintenant quelle est mon attente? Seigneur, mon non concedere Deo ut consilii sui rationes habeat esperance s'adresse à toy (Ps. 39, 7. 8. 13). Certes quae nos lateant. At mirum est (inquiunt) quod nunc celuy qui apres avoir confessé qu'il n'a rien de pecudum victimas, et totum illum sacerdotii Levitici ferme ne permanent en ce monde, retient toutesfois apparatum olim fermeté d'esperance en Dieu, contemple sa felicité et ailleurs qu'en ce monde. Parquoy luy-mesme a gratiam causam suam saepe respuat oblectabatur. per Quasi orbem nesciamus et abominetur, vero Deum cur ita quibus externa ista font: neantmoins en quelle perspicuité et caduca oblectent, aut ullo modo afficiant. Iam dictum coustume est, nihil horum fecisse sua causa, sed omnia pro contemplation, toutes fois et quantes qu'il les veut hominum salute dispensasse. Si medicus iuvenem consoler. Car en un autre passage, apres avoir optima ratione a morbo curet, in eodem postea iam monstré combien ceste vie est brieve et fragile, il sene alio curationis genere utatur: num ideo dicemus adiouste, Mais la misericorde du Seigneur est à ipsum antea tousiours à ceux qui le craignent (Ps. 103, 17). A perstet, quoy est semblable ce qu'il dit autrepart, Tu as dés medendi placuerat? Imo rationem quum in repudiare illa quae constanter de rappeller les fideles à ceste rationem aetatis habet. Sic Christum aliis signis et le commencement fondé la terre, Seigneur, et les absentem figurari, et venturum praenuntiari oportuit: cieux sont les oeuvres de tes mains. Ils periront, et aliis nunc exhibitum repraesentari decet. Quod ad tu demeures: ils vieilliront comme une robbe, et tu vocationem Dei latius per omnes populos in adventu les changeras: mais tu demeures tousiours en un Christi sparsam quam ante fuerat, et gratias Spiritus estat, et tes ans ne defaudront point. Les fils de tes largius effusas, quis, obsecro, aequum esse neget ut serviteurs habiteront, et leur posterité sera establie in manu et arbitrio Dei sit libera gratiarum suarum devant dispensatio, ut quas velit nationes illuminet? quibus l'abolissement du ciel et de la terre les fideles ne velit locis verbi sui praedicationem excitet? qualem laissent point d'estre establis devant Dieu, il s'ensuit et et que leur salut est conioinct avec son eternité. Et de successum largiatur? nominis sui notitiam, quibus fait, ceste esperance ne peut consister, si elle n'est velit ipsius fondée sur la promesse laquelle est exposée en ingratitudinem: quando iterum velit, propter suam Isaie: Les cieux, dit le Seigneur, se dissiperont misericordiam restituat? Videmus ergo nimis indignas comme esse calumnias, quibus parte habillement, et les habitans d'icelle aussi periront: simplicium animos exagitant, ut vel Dei iustitiam vel mais mon salut sera à, tousiours, et ma iustice ne Scripturae fidem in dubium vocent. defaudra point (Is. 51, 6). Auquel lieu la perpetuité quantum seculis, velit doctrinae auferat e suae mundo, impii profectum propter homines hac ta face fumée, (Ps. et la 102, terre 26-29). s'usera Si comme pour un est attribuée à. salut et iustice: non pas d'autant que ces choses resident en Dieu, mais entant qu'il les communique aux hommes. 2.10.16. Et de faifr on ne peut autrement prendre les choses qu'il dit çà et là de la felicité des fideles, sinon qu'on les reduise à la manifestation de la gloire celeste. Comme quand il dit, Le Seigneur 2.12. Christum, ut Mediatoris officium praestaret, garde les ames de ses saincts, il les delivrera de la oportuisse fieri hominem. main du pecheur. La lumiere est levée au iuste, et ioye à ceux qui sont droits de coeur. La iustice des 2.12.1. bons demeure eternellement, leur force sera exaltee Iam magnopere nostra interfuit, verum esse et en gloire: le desir des pecheurs perira. Item, Les Deum et hominem qui Mediator noster futurus esset. iustes rendront louanges à ton Nom, les innocens De necessitate si quaeritur, non simplex quidem (ut habiteront avec toy. Item, Le iuste sera en memoire vulgo loquuntur) vel absoluta fuit: sed manavit ex perpetuelle. Item, Le Seigneur rachetera les ames de caelesti decreto, hominum salus. ses serviteurs (Ps. 97, 10; 112, 4. 5. 9. 10; 140, erat statuit 14; 112, 6; 34, 23). Or le Seigneur non seulement clementissimus Pater. Quum enim iniquitates nostrae permet que ses serviteurs soyent tormentez des quasi interiecta inter nos et ipsum nube nos a regno iniques, mais les laisse souventesfois dissiper et caelorum prorsus alienassent, nemo, nisi qui ad eum destruire. Il laisse les bons languir en tenebres et pertingeret, pacis restituendae interpres esse poterat. malheureté, Quis autem pertigisset? quispiamne ex filiis Adam? comme estoilles du ciel: et ne monstre pas telle Atqui omnes cum parente suo ad conspectum Dei clairté de son visage à ses fideles, qu'il les laisse horrebant. Angelorum aliquis? Sedenim illi quoque iouyr de longue ioye. Pourtant David mesme ne opus habebant capite, per cuius nexum solide et dissimule pas, que si nous tenons les yeux fichez en indistracte igitur? l'estat present de ce monde, ce nous sera une Deplorata certe res erat nisi maiestas ipsa Dei ad grieve tentation pour nous esbranler, comme s'il n'y nos descenderet: quando ascendere nostrum non erat. avoit nul loyer d'innocence envers Dieu. Tellement Ita Filium Dei fieri nobis Immanuel oportuit, id est l'impieté nobiscum Deum: et hac quidem lege, ut mutua cependant que la compagnie des bons est oppressée coniunctione eius divinitas et hominum natura inter d'ignominie, se coalescerent; alioqui nec satis propinqua vicinitas, especes de calamitez! Il s'en est bien peu fallu, nec affinitas satis firma, unde nobis spes fieret dit-il, que mon pied n'ait glissé, et que mes pas ne Deum nobiscum habitare. Tantum erat inter nostras soyent sordes et summam Dei munditiem dissidium. Quanvis despourveuz de sens, et la prosperité des meschans. ab omni labe integer stetisset homo, humilior tamen Puis apres avoir fait un recit de cela, il conclud, Ie erat eius conditio quam ut sine Mediatore ad Deum regardoye si ie pourroye considerer ces choses: penetraret. Quid ergo exitiali ruina in mortem et mais ce n'est que perplexité en mon esprit, iusques inferos demersus, foedatus tot maculis, corruptione à ce que i'entre au Sanctuaire du Seigneur, et que ie sua foetidus, denique obrutus omni maledictione? cognoisse leur fin (Ps. 73, 2. 3). Caeterum Non unde quod ergo nobis Deo suo abs Mediatorem pendebat optimum cohaererent. re Paulus volens, Quid Christum diserte le cependant plus les souvent povreté, declinez, que iniques prospere contemnement, voyant la fortune reluisent et et florist, autres des gens proponere commemorat esse hominem, Unus, inquit, Mediator Dei et hominum, homo Iesus Christus . Poterat Deum dicere: poterat saltem et nomen hominis sicut Dei omittere: sed quia Spiritus per os eius loquens, infirmitatem 2.10.17. Apprenons donc de ceste seule confession de David, que les saincts Peres sous l'ancien Testament nostram noverat, ut tempestive occurreret, aptissimo n'ont remedio usus est, Filium Dei tanquam unum ex nobis souvent, ou du tout n'accomplist iamais en ce monde familiariter se les choses qu'il promet à ses serviteurs. Et que torqueat ubinam ille quaerendus Mediator, aut qua pour ceste cause ils ont eslevé leurs coeurs au via nominans, Sanctuaire de Dieu, où ils trouvoyent caché ce qui admonet, ne leur apparoissoit point en ceste vie corruptible. quandoquidem caro nostra est. Idem certe designat Ce Sanctuaire estoit le iugement dernier que nous quod alibi pluribus verbis explicatur, non esse nobis esperons, lequel ils estoyent contens d'entendre par Pontificem ad ipsum propinquum, nostris, in medio perveniendum, imo qui quando statuens. contiguum Nequis hominem nobis igitur esse pas ignoré combien Dieu accomplist peu non possit compati infirmitatibus foy, combien qu'ils ne l'apperceussent point à l'oeil. sit more nostro, sola De laquelle fiance estans munis, quelque chose qu'il peccati exceptione, per omnia tentatus. advint en ce monde, ils ne doutoyent point que le temps viendroit une fois, auquel les promesses de Dieu seroyent accomplies, comme bien demonstrent ces sentences: Ie contempleray ta face en iustice, ie seray rassasié de ton regard. Item, Ie seray comme une olive verde en la maison du Seigneur. Item, Le iuste florira comme la palme, il verdoyera comme un cedre du Liban. Ceux qui seront plantez en la 2.12.2. maison du Seigneur floriront en son portail: ils Id etiam clarius fiet si reputemus quam non vulgare erat, seront vigoureux (Ps. 17, 15; 52, 10; 92, 13-15). nempe sic in Dei gratiam nos restituere, ut faceret Or un peu auparavant il avoit dit, O Seigneur, ex haeredibus combien tes pensées sont profondes! quand les gehennae, regni caelestis haeredes. Quis hoc poterat, iniques florissent, ils germent comme l'herbe pour nisi Filius Dei fieret idem filius hominis, et sic perir à iamais (Ps. 92, 6-8). Où sera ceste vigueur nostrum acciperet ut transferret ad nos suum? et et beauté des fideles, sinon quand l'apparence de ce quod suum erat natura, nostrum faceret gratia? Hac monde ergo arrha freti nos esse filios Dei confidimus, quia royaume de Dieu? Pourtant quand ils iettoyent les naturalis Dei Filius sibi corpus de corpore nostro, yeux sur ceste eternité, en contemnant l'amertume carnem ex carne nostra, ossa ex ossibus aptavit, ut des idem nobiscum esset; quod nobis proprium erat, transitoires, ils se glorifioyent hardiment en ces suscipere gravatus non est, ut vicissim ad nos parolles: Tu ne permettras point, Seigneur, que le pertineret quod proprium ipse habebat: atque ita in iuste commune ipse nobiscum et filius Dei esset et filius l'inique au puits de ruine (Ps. 55, 23. 24). Où est hominis. Hinc sancta illa fraternitas, quam ore suo en ce monde le puits de ruine, qui engloutisse les commendat, ubi dicit, Ascendo ad Patrem meum et iniques: en la felicité desquels en un autre lieu cela Patrem vestrum, Deum meum et Deum vestrum. Hac est notamment mis, qu'ils meurent delicatement sans ratione certa nobis est regni caelestis haereditas, languir long temps (Iob 21, 23)? Où est une telle quia unicus Dei Filius, cuius in solidum propria erat, fermeté nos sibi fratres adoptavit; quia si fratres, ergo et souvent en se complaignant, non seulement estre haereditatis consortes. Adhaec apprime utile fuit hac esbranlez, mais du tout oppressez et abbatus? Il faut etiam de causa verum esse Deum et hominem qui donc qu'il se mist devant les yeux, non pas ce que redemptor noster futurus esset. Eius erat mortem porte l'incertitude de ce monde, lequel est comme absorbere: quis hoc poterat nisi vita? Eius erat une mer agitée de diverses tempestes: mais ce que peccatum vincere: quis hoc poterat nisi ipsa iustitia? le Seigneur fera quand il sera assis en iugement Eius erat mundi et aeris potestates profligare: quis pour ordonner l'estat -permanent du ciel et de la hoc poterat nisi virtus et mundo et aere superior? terre, comme il descrit tresbien en un autre lieu: Porro penes quem vita est, aut iustitia, aut caeli Les fols, dit-il, s'appuyent sur leur abondance, et imperium et potestas, nisi penes solum Deum? Sese s'enorgueillissent pour leurs grandes richesses: et ergo unigeniti toutesfois nul, quelque grand qu'il soit, ne pourra Redemptorem nostrum fecit, dum nos redemptos delivrer son frere de mort, ne payer le prix de sa filiis fuerit quod hominum clementissimus Mediatori illius Deus praestandum fructifìçront, ils verdoyeront en leur vieillesse, et filios: in ex persona sera calamitez perisse des renversée par presentes la qu'ils eternellement: saincts, lesquels manifestation voyoyent mais David tu du estre plongeras mesme dit voluit. redemption à Dieu (Ps. 49, 7. 8). Et combien qu'ils voyent les sages et les fols mourir, et laisser leurs richesses aux autres, ils imaginent qu'ils auront icy leur demeure perpetuelle, et taschent d'acquerir bruit et renom enterre: mais l'homme ne demourera point en honneur, il sera semblable aux bestes qui perissent. Ceste cogitation qu'ils ont est line grande 2.12.3. folie, neantmoins elle a beaucoup d'imitateurs. Ils Alterum hoc nostrae cum Deo reconciliationis caput erat, ut perdiderat, homo, remedii qui loco sua se inobedientia obedientiam opponeret, seront rengez en enfer comme un troupeau de brebis, la mort dominera sur eux. A l'aube du iour les iustes auront la seigneurie sur eux: leur iudicio Dei satisfaceret, poenas peccati persolveret. excellence perira, le sepulchre sera leur habitacle. Prodiit Premierement, ergo verus homo Dominus noster, Adae en ce qu'il se moque des fols, personam induit, nomen assumpsit, ut eius vices d'autant qu'ils se reposent et acquiescent en leurs subiret in plaisirs mondains qui sont transitoires, il demonstre satisfactionis pretium iusto Dei iudicio sisteret: ac in que les sages ont à chercher une autre felicité: mais eadem eramus encore declaire-il plus evidemment le mystere de la persolveret. Quum denique mortem nec solus Deus resurrection, quand il establit le regne des fideles, sentire, nec solus homo superare posset, humanam predisant la ruine et desolation des iniques. Car naturam alterius qu'est-ce que nous entendrons par L'aube du iour, imbecillitatem morti subiiceret, ad expianda peccata: dont il parle, sinon une revelation de nouvelle vie, alterius virtute luctam cum morte suscipiens, nobis apres la fin de ceste presente? Patri obediendo, carne ut poenam cum carnem quam divina sociavit, nostram meriti ut victoriam acquireret. Qui ergo Christum sua aut divinitate, aut humanitate spoliant, eius quidem vel imminuunt maiestatem et gloriam, vel bonitatem obscurant. Sed non minus altera ex parte hominibus sunt iniurii, quorum fidem ita labefactant et evertunt: quae nisi hoc fundamento nixa stare non potest. Adde quod sperandus fuit redemptor ille Abrahae Davidisque filius, quem in Lege et Prophetis Deus promiserat; unde alterum fructum colligunt piae mentes, quod ipsa originis specie ad Davidem et Abraham perductae, certius agnoscunt hunc esse Christum qui tot oraculis celebratus fuit. Sed illud quod nuper exposui, praecipue tenendum est, communem naturam pignus esse nostrae cum Filio Dei societatis: carne nostra vestitum 2.10.18. De là aussi venoit ceste cogitation, de laquelle debellasse les fideles en ce temps-là avoyent coustume de se mortem cum peccato, ut nostra esset victoria et consoler et confermer à patience, quand ils disoyent triumphus noster: carnem quam a nobis accepti, que l'ire de Dieu ne dure qu'une minute de temps, obtulisse in sacrificium, ut facta expiatione reatum mais que sa misericorde dure à vie (Ps. 30, 6). nostrum deleret, et placaret iustam Patris iram. Comment pouvoyent-ils terminer leurs afflictions à une minute de temps, veu qu'ils estoyent affligez toute leur vie? Où est-ce qu'ils voyoyent une si longue durée de la bonté de Dieu, laquelle à grand'peine ils avoyent loisir de gouster? Certes s'ils 2.12.4. se fussent amusez à la terre, ils n'y eussent rien His ut par est considerandis qui sedulo attentus trouvé de cela: mais quand ils elevoyent leurs yeux erit, vagas speculationes facile negliget quae leves au spiritus et novitatis cupidos ad se rapiunt: cuius bouffée de vent que les saincts ont â endurer generis redimendum tribulation, que les graces qu'ils doyvent recevoir humanum genus non fuisset opus remedio, futurum sont eternelles: d'autrepart, ils prevoyoyent que la tamen fuisse hominem. Fateor equidem, in primo ruine des iniques n'auroit nulle fin, combien qu'ils se creationis ordine et integro naturae statu praefectum pensassent bien-heureux, comme par songe. Dont Angelis et hominibus fuisse caput; qua ratione dicitur venoyent ces sentences qui leur estoyent fomilieres, a Paulo primogenitus omnis creaturae ; sed quum que la memoire du iuste sera en benediction, la tota Scriptura clamet vestitum fuisse carne, ut fieret memoire des iniques perira (Prov. 10, 7). Item, La redemptor, aliam causam vel alium finem imaginari mort des saincts est precieuse devant la face du nimiae temeritatis est. Quorsum ab initio promissus Seigneur: la mort du pecheur tresmauvaise (Ps. 116, fuerit scilicet 15; 34, 22). Item, Le Seigneur gardera les pas de instauraret collapsum mundum, et perditis hominibus ses saincts, les iniques seront abbatus en tenebres succurreret. Itaque sub Lege proposita fuit eius (1 imago in sacrificiis, ut sperarent fideles Deum sibi demonstrent que les Peres de l'ancien Testament ont propitium bien est, Christus satis fore, reconciliatus etiam Christum, foret. Lege etiamsi notum est: postquam Certe ut expiatis quum peccatis seculis 2, cogneu, 9). Car quelque que ce toutes malheureté n'est telles qu'une parolles qu'eussent à endurer les fideles en ce monde, toutesfois queleur colligimus, iniques est une voye belle et plaisante, laquelle aeterno Dei consilio purgandis hominum sordibus meine en ruine. Pour laquelle chose ils appelloyent fuisse destinatum: quia piaculi signum est sanguinem la mort des incredules, Ruine des incirconcis (Ezech. fundi. 28, 10; 31, 18, et ailleurs): voulans denoter que Sic de eo fuerit concionati nunquam Sam. cognoissoyent fin seroit vie et salut: d'autrepart, que la felicité des promissus promulgata, omnibus, ils sine sanguine nondum ad ciel, Mediator, sunt Prophetae, ut reconciliatorem Dei et hominum fore promitterent. l'esperance Sufficiet pro omnibus unum illud in primis celebre Pourtant David n'a peu excogiter une plus grieve Iesaiae testimonium, ubi praedicit percutiendum esse malediction sur ses ennemis, qu'en priant qu'ils Dei manu propter scelera populi, ut castigatio pacis fussent effacez du livre de vie, et ne fussent point esset super eum: et Sacerdotem fore, ex plagis eius escrits avec les iustes (Ps. 69, 29). de resurrection leur estoit ostée. fore aliis sanitatem: et quia omnes errarunt et instar ovium fuerunt dispersi, placuisse Deo illum affligere, ut omnium iniquitates ferret . Ubi ad opem miseris peccatoribus ferendam Christum divinitus 2.10.19. Mais encore ceste sentence de Iob est notable proprie par dessus les autres: Ie say, dit-il, que mon addici audimus, quisquis has metas transilit, stultae redempteur vit, et qu'au dernier iour ie ressusciteray curiositati nimis indulget. Iam ubi prodiit ipse, hanc de la terre, et verray mon redempteur en ce corps: adventus sui causam esse asseruit, ut placato Deo ceste esperance est cachée en mon sein (Iob 19, nos a morte in vitam colligeret. Idem testati sunt de 25). Ceux qui veulent monstrer leur subtilité, eo Apostoli. doceat cavillent que cela ne se doit pas entendre de la Sermonem factum esse carnem, defectionem hominis derniere resurrection: mais du temps auquel Iob narrat. Sed ipse ante omnes audiendus est de officio esperoit le Seigneur luy devoir estre plus doux et suo disserens, Sic Deus dilexit mundum, inquit, ut amiable. Laquelle chose quand nous leur concederons Filium suum unigenitum daret: ut quisquis credit in en partie, toutesfois si aurons-nous tousiours cela, eum non pereat, sed habeat vitam aeternam . Item, veuillent-ils ou non, que Iob ne pouvoit parvenir à Venit hora ut mortui audiant vocem Filii Dei, et qui une si haute esperance, s'il se fust reposé en la audierint vivant . Ego sum resurrectio et vita; qui terre. Il nous faut donc confesser qu'il elevoit les credit in me, quanvis sit mortuus, vivet . Item, yeux en l'immortalité future, puis qu'il attendoit son Filius hominis venit ad servandum quod perierat . redempteur, estant comme au sepulchre. Car la mort Item, Sanis non opus est medico . Nullus esset finis est si omnia referre vellem. Uno quidem consensu ad pensent que de la vie presente: et toutesfois elle ne hunc fontem nos revocant Apostoli: et certe nisi ad luy a peu oster son espoir. Quand il me tueroit, reconciliandum honor disoit-il, si ne laisseray-ie d'esperer en luy (Iob sacerdotii, quando ad deprecandum medius statuitur 13, 15). Si quelque opiniastre murmure que ces inter Deum et homines Sacerdos ; non esset iustitia sentences ont esté de peu de gens, et que par cela nostra, quia pro nobis victima factus est, ut nobis on peccata Deus non imputet. Denique omnibus elogiis, communement telle entre les Iuifs: ie luy respondray quibus eum ornat Scriptura, spoliabitur. Concidet incontinent, que ce petit nombre de gens par telles etiam illud Pauli, Quod impossibile erat Legi, Deum sentences n'a pas voulu monstrer quelque sagesse misisse Filium suum, ut in similitudine carnis peccati occulte, laquelle ne peussent comprendre que les pro nobis satisfaceret. Nec stabit quod alibi docet, in excellens hoc speculo apparuisse Dei bonitatem, et immensum estoyent constituez docteurs du peuple par le sainct amorem est Esprit: pourtant selon leur office, ils ont publié redemptor. Denique non alium finem ubique assignat ouvertement la doctrine qui devoit estre tenue de Scriptura cur carnem nostram suscipere voluerit Dei tout le peuple. Quand nous oyons donc les oracles Filius et hoc etiam mandatum a patre acceperit, nisi du sainct Esprit si evidens, par lesquels il a testifie ut victima fieret ad Patrem nobis placandum. Ita anciennement la vie spirituelle en l'Eglise des Iuifs, scriptum est, atque ita oportuit Christum pati, et et en a donné esperance indubitable, ce seroit une praedicari in nomine eius poenitentiam. Propterea obstination trop exorbitante, de ne laisser à ce diligit me pater, quia animam meam pono pro ovibus: peuple-là qu'une alliance charnelle, où il ne soit fait hoc mandatum dedit mihi , Sicut exaltavit Moses mention que de la terre et felicité mondaine. erga Sic Iohannes, Deum homines, antequam venisset, dum concideret Christus datus une ne desesperation peut prouver esprits: car extreme que ceux la à ceux doctrine qui ont qui ait ainsi ne esté parlé serpentem in deserto, ita oportet exaltari Filium hominis. Alibi, Pater serva me ex hac hora: sed propterea veni in hanc horam. Pater glorifica filium . Ubi clare finem assumptae carnis assignat, ut victima et piaculum fiat abolendis peccatis. Eadem ratione pronuntiat Zacharias, secundum promissionem datam patribus venisse: ut illuminet qui in umbra mortis 2.10.20. sedebant. Haec omnia meminerimus de Filio Dei Si ie descen aux Prophetes qui sont depuis praedicari, in quo alibi Paulus omnes scientiae et venus, i'auray encores matiere plus ample et facile sapientiae thesauros absconditos esse testatur, et de bien demener ceste cause. Car si la victoire ne praeter quem nihil se scire gloriatur. nous a pas esté trop difficile en David, Iob et Samuel, elle nous sera là beaucoup plus aisée, veu mesme que le Seigneur a tenu cest ordre de faire en dispensant d'autant que l'alliance le iour de de sa misericorde, la pleine que revelation approehoit, il a voulu de plus en plus augmenter la clairté de sa doctrine. Parquoy quand la premiere promesse fut au commencement donnée à Adam lors il y eut seulement comme des petites estintîelles allumées. Depuis petit à petit la lumiere est creue et augmentée de iour en iour, iusques à ce que le Seigneur Iesus Christ, qui est le Soleil de iustice, faisant esvanouir toutes nuées, a pleinement illuminé le monde. Il ne faut pas donc craindre, si nous nous voulons ay der des tesmoignages des Prophetes pour approuver nostre cause, qu'ils nous defaillent. Mais pource que ie voy ceste matiere si ample, qu'il nous y faudroit arrester plus que ne porte ce que i'ay entrepris de faire (car il y auroit pour remplir un gros volume): davantage, pource que ie pense avoir fait ouverture cy dessus à tous lecteurs de moyen entendement, en telle sorte qu'ils pourront d'eux-mesmes comprendre ce qui en est, ie me garderay d'estre prolixe, sans qu'il en soit grand 2.12.5. mestier. Seulement ie les admonnesteray qu'ils se Siquis excipiat, horum quominus souviennent d'user de la clef que ie leur ay baillée idem Christus, qui damnatos redemit, testari etiam pour se faire ouverture: c'est que toutes fois et potuerit suum erga salvos et incolumes amorem, quantes que les Prophetes font memoire de la eorum carnem induendo: brevis responsio est, quum beatitude des fideles (de laquelle à grand'peine il pronuntiet Spiritus, aeterno Dei decreto coniuncta apparoist une petite ombre en ce monde) qu'ils simul haec duo fuisse, ut fieret nobis redemptor reviennent Christus, et eiusdem naturae particeps, fas non esse Prophetes pour mieux demonstrer la bonté de Dieu, longius inquirere. Nam quem titillat plus aliquid l'ont sciendi non quelques images: mais que cependant ils ont voulu contentus, ostendit etiam ne hoc quidem Christo, qui par ceste peincture eslever les coeurs par dessus nobis se terre et les elemens de ce monde et ce siecle recitat corruptible, et les induire à, mediter la felicité de la cupiditas, in esse. quorsum missus praedestinationis humani immutabili pretium contentum ingenii nihil obstare Dei redemptionis Nec vero fuerit, lasciviam datus Paulus sed mysterium ordinatione est, solum ad sublime conscendens, et pruritum omnem opportune à figurée vie spirituelle. ceste par distinction: benefices assavoir terriens, que comme les par compescit. Elegit nos in Christo Pater ante mundi creationem ut adoptaret in filios secundum propositum voluntatis suae, et acceptos habuit in Filio dilecto, in quo habemus redemptionem per sanguinem eius . Hic certe non praesupponitur Adae lapsus quasi tempore superior: sed quid ante secula 2.10.21. statuerit Deus ostenditur, quum mederi vellet humani generis miseriae. Si rursum obiiciat adversarius, Nous serons contens d'en avoir un exemple. Pource que le peuple d'Israel ayant esté transporté consilium hoc Dei pependisse ex hominis ruina quam en praevidebat: mihi satis superque est, impia audacia desolation où il estoit, semblable à une mort: on ne ad fingendum novum Christum prorumpere, quicunque luy pouvoit faire accroire que ce ne fust fable et sibi de Christo plus inquirere permittunt vel scire mensonge tout ce que luy promettoit Ezechiel de sa appetunt, restitution : car il pensoit que ce fust autant comme quam Deus arcano suo decreto Babylone, estimoit son bannissement et la praedestinavit. Ac merito Paulus, ubi de proprio qui Christi ressusciter. Le Seigneur pour monstrer que ceste officio ita disseruit, precatur Ephesiis eust dit des corps tous pourris devoir spiritum intelligentiae, ut comprehendant quae sit difficulté longitudo, sublimitas, latitudo et profunditas: nempe n'accomplist sa grace en eux, monstre par vision au charitas Christi quae omnem scientiam supereminet : Prophete un champ plein d'oz: ausquels il rend esprit acsi nostris et vigueur en une minute de temps, par la seule tantillum vertu de sa parolle (Ezech. 37, 4). Ceste vision data circundaret, opera ne a cancellos gratia mentibus reconciliationis mesmes ne l'empescheroit pas qu'il declinent quoties fit Christi mentio. Quare quum servoit fidelis hic sermo sit, teste Paulo, Christum venisse neantmoins cependant elle l'admonnestoit combien la ut libenter puissance de Dieu s'estendoit outre la reduction qu'il acquiesco. Et quum alibi doceat idem Apostolus luy promettoit, veu qu'à son seul commandement il gratiam quae nunc per Evangelium manifestata est, luy estoit si facile de reduire en vie des ossemens datam nobis fuisse in Christo ante tempora secularia dispersez çà et là. Pourtant nous avons à comparer : ad finem usque constanter in ea manendum statuo. ceste sentence avec une autre semblable qui est en Huic modestiae inique obstrepit Osiander, qui hanc Isaie: où il est dit que les morts vivront, et quaestionem a paucis ante leviter motam, rursus hoc ressusciteront tempore eos exhortation leur est addressée: Esveillez-vous, et insimulat qui Filium Dei negant appariturum in carne levez-vous, entre vous qui habitez en la poudre: car fuisse, si non cecidisset Adam: quia nullo Scripturae vostre rousee est comme la rousee d'un champ verd: testimonio commentum hoc repudietur. Quasi vero et la terre des Geans sera desolée. Va mon peuple, perversae curiositati frenum non iniiciat Paulus, ubi entre en tes tabernacles, ferme tes huis sur toy. de redemptione per Christum parta loquutus, mox Cache toy pour un petit de temps iusques à ce que iubet stultas quaestiones fugere . Eousque erupit la fureur soit passée: car voici, le Seigneur sortira quorundam vaesania, dum praepostere acuti videri pour visiter l'iniquité des habitans de la terre: et la appetunt, ut quaererent an naturam asini assumere terre revelera le sang qu'elle a receu, et ne cachera potuerit Dei filius. Hoc portentum, quod pii omnes point plus longuement les morts qu'on y a ensevelis tanquam detestabile merito exhorrent, hoc praetextu (Is. 26, 19-21). peccatores salvos infoeliciter faceret agitavit. : in eo Confidentiae excuset Osiander quod nusquam diserte in scriptura bien à corriger avec l'incredulité leurs corps. du Puis peuple: ceste refellitur. Quasi vero dum nihil pretiosum aut dignum 2.10.22. cognitu Paulus ducit praeter Christum crucifixum , Combien que ie ne veuille pas dire qu'il faille asinum salutis authorem admittat. Ergo qui alibi rapporter tous les autres passages à ceste reigle. Christum praedicat aeterno Patris consilio in caput Car il y en a d'aucuns qui sans aucune figure ou fuisse ordinatum ut omnia colligeret , nihilo magis obscurité, demonstrent l'immortalité future, laquelle alium agnoscet cui nullae redimendi partes iniunctae est sint. comme nous en avons desia recité, et y en a preparée aux fideles au royaume de Dieu: plusieurs autres: mais principalement deux, don't l'un est en Isaie, où il est dit, Comme ie feray consister devant ma face les cieux nouveaux, et la terre nouvelle que i'ay creée: ainsi sera vostre semence permanente: et un mois suyvra l'autre, et un sabbath suyvra continuellement l'autre sabbath. Toute chair viendra pour adorer devant ma face, dit le Seigneur: et on verra les corps des transgresseurs qui m'ont contemné et mis en opprobre. Leur ver ne mourra iamais, et leur feu ne s'esteindra point (Is. 66, 22-24). L'autre est en Daniel: En ce temps-là, dit-il, se levera Michel Archange, lequel est deputé pour garder les enfans de Dieu: et viendra un temps de destresse, tel qu'il n'y en a iamais eu depuis que le monde est creé. Lors sera sauvé tout le peuple qui sera trouvé escrit au livre: et ceux qui reposent en la terre se leveront, les uns en vie eternelle, les autres en opprobre eternel (Dan. 12, 1. 2). 2.12.6. Quod autem iactat principium prorsus frivolum est. Hominem vult creatum esse ad imaginem Dei, quia formatus fuerit ad exemplar futuri Christi, ut illum referret decreverat. quem Unde iam colligit, Pater si carne nunquam vestire excidisset Adam a prima sua et integra origine, Christum tamen 2.10.23. futurum fuisse hominem. Quam istud et nugatorium Des deux autres poincts, assavoir que les Peres sit et contortum, per se intelligunt omnes sano anciens ont eu Christ pour gage et asseurance des iudicio praediti; interea primum se vidisse putat quid promesses que Dieu leur avoit faites, et qu'ils ont esset imago Dei, quod scilicet non solum in dotibus remis en luy toute la fiance de leur benediction: ie eximiis, quibus ornatus fuerat, relucebat Dei gloria, ne mettray pas beaucoup de peine à les prouver, sed essentialiter in eo habitabat Deus. Ego vero ut pource qu'ils sont faciles à entendre, et qu'on n'en concedam imaginem Dei Adam gestasse quatenus fait pas tant de controversia Nous conclurrons donc, Deo que le vieil Testament, ou l'alliance que Dieu a faite coniunctus erat (quae vera est ac summa dignitatis perfectio) Dei tamen similitudinem non au peuple d'Israel, n'a pas esté seulement contenue alibi en quaerendam esse contendo quam in illis choses terriennes: mais aussi a comprins praestantiae notis quibus Adam Deus insigniverat certaines promesses de la vie spirituelle et eternelle, prae aliis animantibus. Ac Christum quidem iam tunc de laquelle l'esperance devoit estre imprimée au fuisse imaginem Dei uno consensu fatentur omnes: coeur de tous ceux qui s'allioyent vrayement à ce et proinde quicquid excellentiae insculptum ipsi Adae Testament. Ceste resolution ne peut estre renversée fuit, inde manasse quod per unigenitum filium ad par aucunes machines du diable. Pourtant, que ceste opificis sui gloriam accederet. Ad imaginem ergo Dei opinion enragee et pernicieuse soit loin de nous: conditus est homo , in quo suam gloriam creator assavoir que Dieu n'a rien proposé aux Iuifs, ou ipse conspici quasi in speculo voluit. In hunc gradum qu'ils n'ont attendu autre chose de sa main, sinon de honoris evectus fuit unigeniti fili beneficio, sed addo repaistre leurs ventres, vivre en delices charnelles, filium ipsum tam Angelis quam hominibus commune estre fuisse caput: ita ut quae in hominem collata fuerat honneur, avoir grande lignée, et autres telles choses dignitas, ad Angelos quoque pertineret. Neque enim que desirent les hommes mondains. Car Iesus Christ dum audimus vocari filios Dei , consentaneum esset ne promet point auiourdhuy d'autre royaume des negare patrem cieux à ses fideles, sinon auquel ils reposeront avec referrent. Quod si tam in Angelis quam in hominibus Abraham, Isaac et Iacob (Matth. 8, 11). Sainct repraesentari suam gloriam et in utraque natura Pierre remonstroit aux Iuifs de son temps, qu'ils conspicuam esse voluit, inscite nugatur Osiander, estoyent heritiers de la grace Evangelique, pource Angelos fuisse tunc posthabitos hominibus, quia non qu'ils estoyent successeurs des Prophetes, estans gestarent Christi figuram. Neque enim praesenti Dei comprins intuitu assidue fruerentur, nisi ei essent similes; nec anciennement avec Israel (Act. 3, 25). Et afin que aliter docet Paulus renovari homines ad imaginem cela ne fust pas seulement testifie de parolles, le Dei , quam si Angelis socientur, ut simul inter se Seigneur Ta aussi bien approuvé de fait. Car en la cohaereant Christo mesme heure qu'il ressuscita, il fit plusieurs des creditur, haec ultima erit nostra foelicitas, ubi in saincts participans de sa resurrection, lesquels ont caelos erimus recepti, conformes esse Angelis. Quod vit en Ierusalem (Matth. 27, 52). En quoy il donna si inferre Osiandro licet, primarium imaginis Dei une certaine arre, que tout ce qu'il avoit fait ou exemplar iure souffert fieri n'appartenoit inditum contendet sub fuisse illis uno in quispiam fuisse capite. Christo aliquid Denique, homine, Christum quo si eodem oportuisse abondans en pour en richesses, l'alliance acquerir pas moins que salut aux estre Dieu au exaltez avoit genre fideles de en faite humain, l'ancien Angelicae naturae consortem, quia ad illos quoque Testament, qu'à nous. Et de fait, ils avoyent un pertineat imago Dei. mesme esprit que nous avons, par lequel Dieu regenere les siens en vie eternelle. Puis que nous voyons que l'esprit de Dieu, lequel est comme une semence d'immortalité en nous, et pour ce est appellé arre de nostre heritage, a habite en eux (Ephes. 1, 14): comme leur oserions nous oster l'heritage de vie? Pourtant un homme prudent ne se pourra assez esmerveiller, comment il s'est fait que les Sadduciens soyent anciennement tombez en si grande stupidité, que de nier la resurrection et 2.12.7. immortalité des ames, veu que l'un et l'autre est si Non est igitur cur metuat Osiander Deum posse mendacem fuisset deprehendi nisi in de Filio incarnando immutabile: quia si eius mente tout le peuple des Iuifs, en ce qu'ils attendent Adae follement un royaume terrien de Christ, ne nous integritas, similis fuisset Deo cum Angelis: neque devroit pas moins esmerveiller, n'estoit qu'il a esté tamen propterea necesse fuisset Filium Dei fieri vel predit que telle punition leur adviendroit pour avoir hominem vel Angelum. Frustra etiam absurdum illud mesprisé Iesus Christ et son Evangile. Car c'estoit metuit, nisi immutabili Dei consilio ante creatum bien hominem ut aveuglement, veu qu'en esteignant la lumiere qui leur a sua estoit presentée, ils ont preferé les tenebres. Ils nonnisi per lisent donc Moyse, et sont assiduellement à mediter accidens natus esset, ut scilicet instauret perditum ce qu'il a escrit: mais ils ont le voile qui les genus igitur empesche de contempler la lumiere de son visage. fuisse ad imaginem Adae. Cur enim horrebit quod Lequel voile leur demeurera tousiours, iusques à ce tam aperte docet Scriptura, similem nobis fuisse qu'ils apprennent de le reduire à Christ: duquel ils le factum per omnia, excepto peccato ? unde et Lucas destournent maintenant tant qu'il leur est possible (2 filium Adae in genealogia censere non dubitat . Scire Cor. 3, 14. 15). Christus redemptor, sed praerogativa fuisset ut ut homo, quando inde fuisset nasciturus, primus excideret: humanum: collapsa fixum L'ignorance brutale que nous voyons auiourdhuy en et non decretum prius clairement demonstré en l'Escriture (Act. 23, 7. 8). iam inferat, non ne creatum raison que Dieu les frappast d'un tel etiam velim cur a Paulo Christus vocetur secundus Adam , nisi quia destinata ei fuit humana conditio, ut ex ruina erigeret Adae posteros. Nam si creationem ordine illa praecessit, dicendus fuit primus Adam. 2.11. De la difference entre les deux Testamens. Secure affirmat Osiander, quia iam Christus homo praecognitus erat in mente Dei, homines ad hoc exemplar fuisse formatos. Paulus autem secundum 2.11.1. Adam nominans, inter primam hominis originem et restitutionem mediam pristinum quam statuit per Christum defectionem, ordinem ex reformandae qua consequimur, naturae necessitas; in unde Quoy donc? dira quelcun: ne restera-il nulle difference entre le vieil et nouveau Testament? Et que dirons-nous à tant de passages de l'Escriture, qui les opposent ensemble comme choses fort sequitur, eandem Filio Dei nascendi fuisse causam, diverses? Ie respon, que ie reçoy volontiers toutes ut homo fieret. Interea male et insulse ratiocinatur les Osiander, Adam, quandiu integer stetisset, futurum l'Escriture: imaginem fuisse suiipsius, non Christi. Respondeo ex deroguent rien à l'unité que nous avons desia mise, opposito, quia etsi nunquam induisset carnem Dei comme il sera aisé de voir quand nous les aurons Filius, fulgebat nihilominus et in corpore et in anima traitées par ordre. Or entant que i'ay peu observer eius imago Dei: in cuius radiis semper apparuit, en considerant diligemment l'Escriture, il y eir a Christum esse vere caput, et primatum tenere in quatre, omnibus. Atque ita solvitur futilis argutia, quam cinquieme, ie ne contrediray point. Ie me fay fort de ventilat Osiander, carituros fuisse Angelos hoc capite monstrer qu'elles appartiennent toutes, et se doyvent nisi Deo vestire, propositum etiam citra fuisset Adae differences que nous trouvons couchées en à telle condition qu'elles ne mais ausquelles si quelcun veut adiouster la Filium suum carne referer à. la maniere diverse que Dieu a tenue en culpam. Nimis enim dispensant sa doctrine, plustost qu'à la substance. inconsiderate arripit quod nemo sanus concedet, Ainsi, il n'y aura nul du vieil et empeschement que les Testament ne Christo non competere primatum in Angelos, ut promesses fruantur eo principe, nisi quatenus est homo. Atqui demeurent semblables: et que Christ ne soit tenu facile elicitur ex Pauli verbis, quatenus aeternus est pour fondement unique des uns et des autres. La Dei sermo, primogenitum esse omnis creaturae , non premiere difference donc sera telle: Combien que quod creatus sit, vel numerari inter creaturas debeat: Dieu ait voulu tousiours que son peuple eslevast son sed quia integer mundi status, qualis ab initio fuit entendement en l'heritage celeste, et y eust son summa pulchritudine insignis, non aliud principium coeur arresté, toutesfois pour le mieux entretenir en habuit: est, esperance des choses invisibles, il les luy faisoit primogenitum esse ex mortuis. Utrunque enim uno et contempler sous ses benefices terriens, et quasi luy brevi contextu considerandum proponit Apostolus, en donnoit quelque goust. Maintenant ayant plus per Filium creata fuisse omnia, ut Angelis dominetur: clairement revelé la grace de la vie future par et esse l'Evangile, il guide et conduit nos entendemens tout inciperet. Eiusdem inscitiae est quod homines dicit droit à la meditation d'icelle, sans nous exerciter carituros fuisse Christo rege, nisi homo fuisset. aux Quasi vero non potuerit constare regnum Dei, si Israelites. Ceux qui ne considerent point ce conseil aeternus Dei Filius, licet non indutus humana carne, de Dieu, pensent que le peuple ancien n'ait iamais Angelis et hominibus in societatem caelestis gloriae monté plus haut, que d'attendre ce qui appartenoit à suae et vitae collectis, primatum ipse tenuisset. Sed l'aise du corps. Ils voyent que la terre de Canaan in hoc falso principio semper hallucinatur, vel sibi est tant souvent nommée, comme le souverain loyer praestigias facit, Ecclesiam fuisse avkefalon futuram, pour remunerer ceux qui observeroyent la loy de nisi apparuisset in carne Christus. Quasi vero, sicuti Dieu: d'autrepart ils voyent que Dieu ne fait point eo capite fruebantur Angeli, non etiam divina sua de plus grieves menaces aux Iuifs, que de les virtute praeesse hominibus potuerit, et arcana virtute exterminer de la terre qu'il leur avoit donnée, et les Spiritus sui vegetare ipsos et fovere, instar corporis espandre en nations estranges. Ils voyent finalement sui, donec in caelum collecti eadem cum Angelis vita que fruerentur. pro Moyse reviennent quasi toutes à ce but: de là ils firmissimis oraculis ducit Osiander, nempe ut suarum concluent sans aucune doute, que Dieu avoit segregé speculationum dulcedine inebriatus, ridiculos paeanas les Iuifs des autres peuples, non pas pour leur de nihilo efflare solet. Unum vero postea dicit longe profit, firmius se afferre, prophetiam Adae scilicet, qui Chrestienne eust une image exterieure, en laquelle uxore sua conspecta dixit, Hoc nunc os ex ossibus elle peust contempler les choses spirituelles, Mais meis, autem comme ainsi soit que l'Escriture demonstre que Dieu eundem par toutes les promesses terriennes qu'il leur faisoit, deinde hominem et quatenus esse Quas caro homo factum hactenus de carne ut factus redemptor refutavi mea . prophetiam esse evincit? nempe sermonem Christus apud Matthaeum naenias, Unde quia Deo tribuit. les choses les a inferieures, benedictions mais voulu nouveau pour le conduire comme et il faisoit maledictions nostre, comme afin par que que la les recite l'eglise main en Quasi vero quicquid per homines loquutus est Deus, l'esperance de ses graces celestes: de ne considerer vaticinium aliquod contineat. Vaticinia point ce moyen, c'est une trop grande rudesse, voire Legis praeceptis quaerat Osiander, in singulis quae a Deo mesme bestise. Voila donc le poinct que nous avons authore profecta esse constat. Adde quod rudis et à debatre contre ceste maniere de gens: c'est qu'ils terrenus fuisset Christus in literali sensu subsistens. disent que la terre de Canaan ayant esté estimée du Quia non de mystica unione qua Ecclesiam dignatus peuple d'Israel pour sa beatitude souveraine, nous est disserit, sed tantum de fide coniugali: ob hanc figure nostre heritage celeste Nous maintenons au causam Deum pronuntiasse docet, virum et uxorem contraire, qu'en ceste possession terrienne don't il fore iouissoit, il a contemplé l'heritage futur qui luy carnem unam, ne insolubile illud vinculum quisquam divortio violare tentet. Haec simplicitas si Osiandro sordet, Christum reprehendat, estoit preparé au ciel. quia discipulos ad mysterium non traduxerit, Patris dictum subtilius interpretando. Nec vero eius delirio suffragatur Paulus, qui ubi dixit nos esse carnem de carne Christi, mox adiungit, magnum hoc esse mysterium . Neque enim quo sensu hoc protulerit Adam referre voluit, sed sub figura et similitudine coniugii sacram coniunctionem proponere, quae nos unum cum Christo facit; et hoc verba sonant: quia 2.11.2. se de Christo et Ecclesia hoc dicere admonens, Cela sera mieux esclaircy par la similitude que correctionis loco a lege coniugii discernit spiritualem met sainct Paul en l'Epistre aux Galates. Il compare Christi facile le peuple des Iuifs à un heritier qui est encore petit necesse enfant, lequel n'estant point capable de se gouverner, et evanescit arbitror haec hac Haec coniunctionem. futilitas. similes brevissima vanitas. Ecclesiae Nec quisquilias refutatione mihi discutere: quia deprehendetur 4, 1). Il est bien vray qu'il traite là pas que nous n'appliquions ceste sentence à nostre temporum, missum fuisse Filium Dei factum ex propos. Nous voyons donc qu'un mesme heritage leur muliere, factum sub Lege, ut eos qui sub Lege erant a esté assigné comme à nous: mais qu'ils n'ont pas redimeret . esté capables d'en iouir pleinement. Il y a eu une quum Dei (Gal. plenitudo sufficiet, filiis omnium est sous la main de son tuteur, ou de son pedagogue principalement des ceremonies: mais cela n'empesche abunde sobrietas ex solide pascendis quidem vero Quare venit mesme Eglise entre eux, que la nostre: mais elle estoit encores comme en aage puerile. Pourtant le Seigneur les a entretenus en ceste pedagogie: c'est de ne leur donner point clairement les promesses spirituelles, quelque mais image de et leur en figure presenter sous les plustost promesses terriennes. Voulant donc recevoir Abraham, Isaac et Iacob, et toute leur race en l'esperance de l'immortalité, il leur promettoit la terre de Canaan en heritage: non pas afin que leur affection s'arrestast là, mais plustost afin que par le regard d'icelle, ils se confermassent en certain espoir du vray heritage qui ne leur apparoissoit point encore, et afin qu'ils ne s'abusassent point, il leur adioustoit aussi une promesse plus haute, laquelle leur testifioit que ce n'estoit pas là le souverain et principal bien qu'il leur vouloit faire. Ainsi Abraham en recevant ceste promesse de posseder la terre de Canaan, ne s'amuse point à ce qu'il voit, mais est eslevé en haut par la promesse coniointe, entant qu'il luy est dit, Abraham, ie suis ton protecteur, et ton loyer tres-ample (Gen. 15, 1). Nous voyons que la fin de son loyer luy est située en Dieu, afin qu'il n'attende point un loyer transitoire de ce 2.13. Christum veram humanae carnis substantiam monde, mais incorruptible au ciel. Nous voyons que induisse. la possession de la terre de Canaan luy est promise, non à autre condition, sinon afin qu'elle luy soit une 2.13.1. marque de la benevolence de Dieu, et figure de De Christi divinitate, quae alibi claris et firmis testimoniis probata supervacuum, nisi restat quomodo partes impleverit. est, nunc fallor, carne esset. nostra Videndum indutus sentences des fideles, qu'ils ont eu un tel sentiment. igitur En telle maniere David estoit incité des benedictions Mediatoris temporelles de Dieu, à mediter sa grace souveraine, quand il disoit, Mon coeur et mon corps languissent veritas olim tam a Manichaeis quam a Marcionitis du desir de te voir, Seigneur. Le Seigneur est mon impugnata pro heritage à iamais. Item, Le Seigneur est ma portion Christi corpore sibi fingebant, illi autem caelesti hereditaire, et tout mon bien. Item, I'ay crié au carne praeditum somniabant. Sed utrisque Scripturae Seigneur, disant, Tu es mon espoir et mon heritage testimonia et multa et valida resistunt. Non enim vel en la terre des vivans (Ps. 84, 3; 73, 26; 16, 5; in caelesti semine, vel in hominis larva benedictio 142, 6). Certes tous ceux qui osent ainsi parler, promittitur, sed in semine Abrahae et Iacob ; neque monstrent qu'ils outrepassent ce monde et toutes homini sed choses presentes. Neantmoins les Prophetes le plus Davidis filio, et fructui ventris eius ; unde et in souvent descrivent la beatitude du siecle futur sous carne exhibitus, filius vocatur Davidis et Abrahae : l'image et figure qu'ils en avoyent receu de Dieu. non ideo tantum quod ex Virginis utero natus sit, in Selon laquelle forme il nous faut entendre ces aere autem creatus: sed quia (Paulo interprete) sentences, où il est dit, Que les iustes poseederont secundum carnem factus sit ex Davidis semine : la sicut alibi docet idem Apostolus eum descendisse ex exterminez. Ierusalem abondera en richesses, et Sion Iudaeis . Quamobrem Dominus ipse non contentus en affluence de tous biens (Ps. 37, 9; Iob 18, 17; hominis nomine, filium quoque hominis subinde se Prov. 2, 21. 22; souvent en Isaie). Nous entendons appellat, clarius exprimere volens se hominem esse bien que cela ne compete point à ceste vie mortelle, ex hominis semine vere progenitum. Quum Spiritus qui est comme un pelerinage, et ne convenoit pas à sanctus toties per tot organa, tantaque diligentia et la cité terrestre de Ierusalem: mais il convient au simplicitate rem per se non abstrusam enarraverit, vray pays des fideles, et à la cité celeste, en quis cogitasset tanta ullos mortales impudentia fore laquelle qui offucias adhuc spargere auderent? Et tamen alia tousiours (Ps. 132, 13-15; 133, 3). aereo etiamnum humanae disserere naturae est: Ac iterum l'heritage celeste. Et de fait, il appert par les quorum hi promittitur testimonia ad quidem quidem thronus manum spectrum aeternus, se offerunt, si congerere plura libeat; quale est illud Pauli, Deum misisse Filium suum factum ex muliere : et terre en Dieu heritage, a et preparé les iniques benediction en et seront vie à innumera, quibus fami, siti, frigori, aliisque naturae nostrae infirmitatibus obnoxium fuisse constat. At ex 2.11.3. multis deligenda sunt ea potissime quae animis in C'est la raison pourquoy les Saincts au vieil vera fiducia aedificandis conducere queant: ut quum Testament ont plus estimé ceste vie mortelle que dicitur Angelis nequaquam tantum honoris detulisse, nous ne devons auiourdhuy faire. Car combien qu'ils ut cogneussent tres-bien qu'ils ne se devoyent point eorum naturam assumeret: sed nostram assumpsisse, ut in carne et sanguine per mortem arrester destrueret eum qui potiebatur mortis imperio . Item, neantmoins pource qu'ils reputoyent d'autrepart que eius eius Dieu leur figuroit en icelle sa grace, pour les censeri: Item, debuisse fratribus similem fieri, ut confermer en espoir selon leur petitesse, ils y misericors esset nos avoyent plus grande affection que s'ils l'eussent Pontificem non compati considerée en elle-mesme. Or comme le Seigneur infirmitatibus nostris : et similia. Eodem pertinet en testifiant sa benevolence envers les fideles, par quod paulo ante attigimus, oportuisse in carne nostra benefices terriens expiari peccata mundi; quod a Paulo clare asseritur . spirituelle à Ac certe ideo ad nos pertinet quicquid Christo d'autrepart, les peines corporelles qu'il envoyoit sur contulit Pater, quia caput est ex quo totum corpus les malfaiteurs, estoyent enseignes de son iugement per iuncturas connexum simul coalescit . Imo non futur aliter conveniet quod dicitur, Spiritum ei datum esse benefices de Dieu estoyent lors plus manifestes en absque mensura, ut de plenitudine eius hauriamus choses temporelles, aussi estoyent les vengeances. omnes : quando nihil absurdius quam Deum in sua Les ignorans ne considerans point ceste similitude et essentia etiam convenance entre les peines et remunerations qui ont ratione dicit alibi Christus ipse, Ego propter eos esté de ce temps-là, s'esmerveillent comment il y a sanctifico meipsum. une -telle varieté en Dieu: c'est puis qu'il a esté si communicationis beneficio ac fidelis habere qui adventitio dono nos fratres intercessor non possit locupletari. Hac : à icelle, sur prompt comme leur laquelle les et leur ils la devoyent hommes, à but: beatitude tendre, Parquoy anciennement des dernier fìguroit reprouvez. subit rigoureusement à aussi comme se les venger incontinent qu'ils l'avoyent offensé: comment à present, comme ayant moderé sa colere, fil punist plus doucement et peu souvent. Et peu s'en n'imaginent divers Testament: ce faut dieux que du mesme que pour vieil est et cela ils nouveau advenu aux Manichéens. Mais il nous sera aisé de nous delivrer de tous ces scrupules, si nous pensons à la dispensation de Dieu, que nous avons notée: assavoir que pour le temps auquel il bailloit son alliance au peuple d'Israel aucunement enveloppée, il a voulu signifier et figurer d'une part la beatitude eternelle, 2.13.2. Quos vero in erroris sui confirmationem locos proferunt, nimis inepte contorquent: nec quicquam frivolis argutiis proficiunt, ubi diluere conantur quae qu'il leur promettoit sous ces benefices terriens: et de l'autre l'horrible damnation que devoyent attendre les iniques sous peines corporelles. iam ex parte nostra adduxi. Marcion phantasma pro corpore Christum induisse imaginatur: quia dicatur alicubi in similitudinem hominis factus, et figura 2.11.4. compertus ut homo . Sed ita minime expendit quid illic agat Paulus; non enim quale sumpserit Christus vult docere: divinitatem suam exerere sibi Testament difference gist aux du figures. vieil C'est et nouveau que le vieil Testament, du temps que la verité estoit encore se absente, la representoit par images, et a eu l'ombre tulisse nisi quod erat abiecti contemptique hominis. au lieu du corps. Le Nouveau contient la verité Nam, ut eius exemplo nos hortetur ad submissionem, presente et la substance: et à icelle se doyvent ostendit, quum Deus esset, potuisse mundo gloriam reduire quasi tous les passages, ausquels le vieil suam conspicuam statim proponere: cessisse tamen Testament est opposé au Nouveau par comparaison: iure suo, et sponte seipsum exinanisse: quia scilicet combien qu'il n'y ait point de passages où cela soit imaginem servi induit, et ea humilitate contentus, plus amplement traité qu'en l'Epistre aux Hebrieux. carnis velamine suam divinitatem abscondi passus L'Apostre dispute là contre ceux qui pensoyent toute est. Hic certe non docet quid fuerit Christus, sed la qualiter se gesserit. Quinetiam ex toto contextu ceremonies de Moyse. Pour refuter cest erreur, il facile colligitur, in vera hominis natura exinanitum prend en premier lieu ce qui avoit esté dit par le fuisse Christum. Quid enim hoc sibi vult, figura Prophete touchant la sacrificature de Iesus Christ. repertum Car puis que le Pere Pa constitué Sacrificateur posset, tanquam quum seconde iure fuisse sed corpus La nihil hominem, nisi prae quia ad religion estre ruinée, si on abolissoit les tempus non resplenduit divina gloria, sed tantum in eternel vili et abiecta conditione apparuit humana species? sacrificature Levitique est ostée, en laquelle les uns Nec vero aliter constaret illud Petri, mortuum fuisse succedoyent aux autres. Or que ceste prestrise carne, vivificatum spiritu , nisi infirmus fuisset Filius nouvelle Dei in hominis natura. Quod Paulus clarius explicat, prouve, entant qu'elle est establie par serment. Il passum . adiouste puis apres, que quand la prestrise a esté Atque huc pertinet exaltatio, quia diserte novam ainsi transferée, il y a eu translation d'alliance. gloriam adeptus fuisse dicitur Christus, postquam Davantage, seipsum exinanivit; quod apte non quadraret nisi in necessaire, veu qu'il v avoit telle imbecillité en la hominem Loy, qu'elle ne pouvoit mener à perfection (Hebr. 7, aereum fuisse asserens carne et fabricatur pro anima corpus, carnis praeditum. quia infirmitate Manichaeus vocetur Christus (Ps. soit il 110, plus 4), il est excellente remonstré que certain que cela que l'autre, aussi il la le estoit 18. 19). Consequemment il poursuit quelle estoit secundus Adam de caelo caelestis . At neque illic ceste essentiam corporis caelestem inducit Apostolus, sed iustices exterieures, lesquelles ne pouvoyent rendre vim spiritualem, quae a Christo diffusa nos vivificat. leurs, observateurs parfaits selon la conscience: veu Porro eam, ut vidimus, Petrus et Paulus ab eius que le sang des bestes brutes ne peut pas effacer carne separant. Quin potius ex eo loco egregie les pechez, n'acquerir stabilitur quae inter orthodoxos de Christi carne Il conclud donc qu'il y a eu en la Loy une ombre viget doctrina. Nisi enim unam haberet nobiscum des biens futurs, non pas une vive presence, laquelle corporis naturam Christus, inanis esset ratiocinatio nous est donnée en l'Evangile (Hebr. 10, 1). Nous quam Si avons icy à considere en quel endroit c'est qu'il Christus resurrexit, nos quoque resurrecturos: si non confere l'alliance Legale avec l'alliance Evangelique: resurgimus, l'office de Moyse avec celuy de Christ. Car si ceste tanta vehementia neque Paulus Christum prosequitur, resurrexisse . imbecillité, c'est pource qu'elle avoit des vraye saincteté (Hebr. 9, 9). Quibuscunque cavillis elabi conentur sive Manichaei comparaison veteres, se promesses, il y auroit une grande repugnance entre nugantur les deux Testamens: mais puis que nous voyons que Christum dici Filium hominis quatenus hominibus l'Apostre tend ailleurs, il nous faut suyvre son promissus est; siquidem palam est, Hebraico more intention pour bien trouver la verité. Mettons donc vocari filium hominis verum hominem. Christus vero au milieu l'alliance de Dieu, laquelle il a une fois haud dubie phrasin linguae suae retinuit. Quid etiam faite per L'accomplissement sive expediunt. recentes Putidum filios eorum est Adam discipuli, effugium, intelligi non quod conveniat, extra pour se rapportoit avoir sa à la substance durée auquel elle à est des tousiours. ratifiée et controversiam esse debet. Ac (ne longius abeamus) confermee, c'est Iesus Christ: cependant qu'il le locus Psalmi octavi, quem ad Christum Apostoli falloit attendre, le Seigneur a ordonné par Moyse accommodant, abunde sufficiet, Quid est homo, quod des memor es eius, aut filius hominis, quod visitas eum? representations. Cela donc estoit en controversie : Hac figura exprimitur vera Christi humanitas: quia assavoir s'il falloit que les ceremonies commandées etsi non fuerit ex patre mortali immediate genitus, en la Loy cessassent pour donner lieu à Iesus origo tamen eius ex Adam fluxit. Nec vero aliter Christ. Or combien qu'elles ne fussent qu'accidens ou staret accessoires du vieil Testament: toutesfois pource quod iam citavimus, Christum participem ceremonies lesquelles en fussent signes et factum carnis et sanguinis, ut pueros sibi aggregaret qu'elles ad obsequium Dei ; quibus verbis aperte Christus entretenoit son peuple en la doctrine d'iceluy, elles eiusdem nobiscum en portent le nom: comme l'Escriture a coustume statuitur. Quo naturae ex Dieu representent. Parquoy en somme le vieil Testament id est societatem ex uno lesquels authorem sanctitatis, et eos qui sanctificantur. Nam naturae dicit consors par d'attribuer aux Sacremens le nom des choses qu'ils ad sensu et instrumens esse referri etiam socius estoyent contextu icy nommé la maniere solennelle dont le evincitur: quia mox subiicit, Ideo non erubescit eos Testament du Seigneur estoit confermé aux Iuifs, vocare fratres . Si enim prius dixisset fideles ex laquelle estoit comprinse en sacrifices et autres Deo esset ceremonies. Pource qu'en icelles il n'y a rien de erubescentiae ratio? Sed quia pro immensa gratia ad ferme ne solide, si on ne passe outre, l'Apostre sordidos et ignobiles se aggregat Christus, ideo maintient dicitur obiectant, abroguées pour ceder à Iesus Christ, lequel est impios hoc modo fore Christi fratres: quia scimus pleige et Mediateur d'une meilleure alliance (Hebr. filios Dei non ex carne et sanguine, sed ex Spiritu 7, 22): par lequel eternelle sanctification a une fois nasci per fidem. Proinde fraternam coniunctionem esté acquise aux eleus, et les transgressions abolies, non facit sola caro. Tametsi autem Apostolus hunc lesquelles demouroyent en l'ancien Testament. Ou honorem assignat solis fidelibus, quod ex uno sint bien si quelcun ayme mieux, nous mettrons ceste cum Christo, non tamen sequitur quominus ex eodem difíìnition, que le vieil Testament a esté la doctrine fonte nascantur increduli; quemadmodum ubi dicimus que Dieu a baillée au peuple Iudaique, enveloppée Christum factum esse hominem ut nos faceret Dei d'observation filios, non extenditur haec loquutio ad quoslibet: quia point d'efficace ne de fermeté; à ceste cause qu'il a fides media interponitur, quae nos in Christi corpus esté temporel, pource qu'il estoit comme en suspens spiritualiter inserit. De primogeniti etiam nomine iusques rixam inscite movent. Causantur Christum debuisse accomplissement, et confermé en sa substance: mais ex Adam nasci statim ab initio, ut primogenitus que lors il a esté fait nouveau et eternel, quand il a esse, non in tanta erubescere. dignitate Frustra quaenam autem qu'elles à de ce devoyent ceremonies, qu'il fust avoir fin lesquelles appuyé et estre n'avoyent sur son esset inter fratres . Primogenitura enim non ad esté consacré et establi au sang de Christ. Pour aetatem, laquelle cause Christ appelle le calice qu'il donnoit à sed ad gradum honoris et virtutis eminentiam refertur. Nihilo etiam plus coloris habet ses quod garriunt Christum hominem assumpsisse, non Testament (Matth. 26, 28): pour denoter que quand Angelos , quia in gratiam receperit humanum genus. l'alliance de Dieu est seellee en son sang, lors la Nam verité en est accomplie: et ainsi est faite alliance ut amplificet honorem quo nos Christus dignatus est, Angelos nobis comparat, qui posthabiti disciples en la Cene, Calice du nouveau nouvelle et eternelle. fuerunt hac in parte. Ac, si probe expenditur Mosis testimonium, ubi semen mulieris dicit contriturum caput serpentis , litem prorsus decidet. Neque enim de uno duntaxat Christo illic sermo habetur, sed de toto humano genere. Quoniam acquirenda nobis erat a Christo pronuntiat Deus De là il appert en quel sens sainct Paul dit, que fore Diabolo. Unde les Iuifs ont esté conduits à Christ par la doctrine humano genere esse puerile de la Loy, devant que luy fust manifesté en progenitum: quia consilium Dei est, Evam quam chair (Gal. 3, 24). Il confesse bien qu'ils ont esté alloquitur, bona spe erigere, ne moerori succumbat. enfans et heritiers de Dieu: mais pource qu'ils posteros sequitur, victoria, mulieris Christum generaliter 2.11.5. superiores ex estoyent comme en enfance, il dit qu'ils ont esté sous la charge d'un pedagogue (Gal. 4, 1). Car c'estoit une chose bien convenable, que devant que le Soleil de iustice fust levé, il n'y eust pas si grande clairté de revelation, ne si claire intelligence. Le Seigneur donc leur a tellement dispensé la lumiere de sa parolle, qu'ils ne la voyoyent encore que de loin et en obscureté. Pourtant sainct Paul voulant noter une telle petitesse d'intelligence, a usé du mot d'Enfance, disant que le Seigneur les a voulu instruire en cest aage-là par ceremonies, comme par rudimens ou elemens convenans à l'aage puerile, iusques à ce que Christ fust manifesté pour accroistre la cognoissance des siens, les confermant en telle sorte qu'ils ne fussent plus en enfance. C'est la distinction que Iesus Christ a mise, en disant que la Loy et les Prophetes ont esté iusques à Iean Baptiste (Matth, 11, 13): que depuis, le royaume de Dieu a esté publié. Qu'est-ce que Moyse et les Prophetes ont enseigné en leur temps? Ils ont donné quelque goust et saveur de la sagesse 2.13.3. qui devoit estre une fois revelée: et l'ont monstrée Testimonia ubi Christus semen Abrahae et fructus ventris Davidis vocatur, non minus stulte quam de loin: mais quand Iesus Christ peut estre monstré au doigt, le regne de Dieu lors est ouvert; car en improbe allegoriis allegorice luy sont cachez tous les thresors de sagesse et positum esset nomen seminis, Paulus certe hoc non doctrine (Col. 2, 3), pour monter quasi iusques au tacuisset, ubi clare et sine figura affirmat non esse plus haut du ciel. plures Abrahae involvunt. filios Nam si redemptores, sed unum Christum . Eiusdem est farinae, quod obtendunt non aliter vocari fuerat, et Davidis filium demum enim filium digne d'estre accomparé à Abraham en fermeté de continuo post subiiciens, Secundum carnem, naturam foy. Item, que les Prophetes ont eu une si grande certe designat. Sic et nono cap. Deum benedictum intelligence, praedicans, illuminer le monde. Car nous ne regardons pas icy ponit, exhibitus Or à cela ne contrevient point, qu'à grand' peine Paulus, Davidis fuit promissus en trouveroit-on un en l'Eglise Chrestienne qui soit seorsum tempore quia . Postquam suo nisi 2.11.6. nominavit secundum carnem ex qu'elle suffit encores de present à Iudaeis descendere. Iam nisi vere genitus esset ex quelles semine Davidis, quid valebit ista locutio, fructum d'aucuns, mais quel ordre il a tenu pour lors: lequel esse ventris eius? Quid promissio ista? Ex lumbis apparoist tuis descendet qui manebit in solio tuo . Porro in combien qu'ils ayent eu un singulier privilege par Christi Matthaeo, dessus les autres. Car leur predication est obscure, sophistice etsi enim non recenset Mariae parentes, comme de chose lointaine, et est enclose en figures. sed Iosephi: quia tamen de re tunc vulgo comperta Davantage verba ex receues, toutesfois pource qu'il leur estoit necessaire Davidis semine ortum esse, quum satis constaret de se submettre à la pedagogie commune de tout le Mariam ex eadem esse familia. Magis etiam urget peuple, ils estoyent comprins au nombre des enfans, Lucas, salutem a Christo allatam toti generi humano aussi bien que les autres. Finalement il n'y a iamais communem esse docens: quia Christus author salutis eu de ce temps-là si claire intelligence, laquelle ne ex Adam communi omnium patre sit progenitus. sentist aucunement l'obscurité du temps. O'est la Fateor cause pourquoy Iesus Christ disoit, Plusieurs Rois et genealogia, facit, satis equidem Christum habet ex refertur ostendere a Iosephum genealogia non aliter Davidis, nisi quatenus filium colligi mesme nostre en quelques Seigneur la doctrine revelations a conferées des qu'ils a Prophetes, eussent ex Prophetes ont desiré de voir les choses que vous novi voyez, et ne les ont point veuës : d'ouyr les choses Marcionitae fucandi erroris sui causa, nempe ut que vous oyez, et ne les ont point ouyes. Et Christum evincant, pourtant bien-heureux sont voz yeux de les voir, et mulieres contendunt esse avspo,rouj: atque ita evertunt voz oreilles de les ouyr (Matth. 13, 17; Luc 10, naturae elementa. Quoniam autem theologica non est 24). Et de fait, c'estoit bien raison que lá presence haec disputatio, et rationum quas adducunt ea est de Iesus Christ eust ce privilege d'apporter plus futilitas quae ample intelligence des mysteres celestes au monde, philosophiae sunt et artis medicae non attingam: ac qu'il n'y avoit eu auparavant. A quoy tend ce que diluere satis erit quae ex Scriptura obiiciunt, nempe nous avons allegué cy dessus de la premiere Epistre Aaron et Ioiadah duxisse uxores ex tribu Iehudah, de sainct Pierre: c'est qu'il leur a esté notifìé que atque ita confusam tunc fuisse tribuum discretionem, leur labeur estoit principalement utile à nostre temps si inesset mulieri generativum semen. Atqui qui satis (1 Pierre 1, 6. 10-12). Virgine esse qualis graces progenitus de quae nihilo nullo est: sed corpus negotio nimis superbe sumpsisse refelli queat, notum est, quantum ad politicum ordinem spectat, censeri progeniem ex virili semine: neque tamen praestantiam sexus obstare quominus in generando coeat semen mulieris. Haec quoque solutio ad omnes genealogias extenditur. Saepe ubi catalogum hominum recenset Scriptura, solos viros nominat: an ideo dicendum est mulieres nihil esse? Imo pueris ipsis 2.11.7. Venons maintenant à la troisieme difference, notum est eas sub viris comprehendi. Hac ratione laquelle est prise de Ieremie, duquel les parolles dicuntur foeminae parere suis maritis, quia familiae sont: Voicy les iours viendront, dit le Seigneur, que nomen penes masculos semper residet. Iam sicuti ie feray une alliance nouvelle avec la maison d'Israel virilis ex et de Iuda: non pas selon celle que i'ai faite avec vel voz Peres, au iour que ie les prins par la main pour sexus patrum conditione ignobiles: ita sequitur, licebit praestantiae nobiles etiam secundum materno in conceditur censeantur ut filii servitute partus ventrem les retirer de la terre d'Egypte: car ils Vont cassée iurisconsultos. Unde colligere et aneantie, combien qu'ils fussent en ma seigneurie: et mais T alliance que ie feray avec la maison d'Israel communi gentium usu pridem receptum fuit matres sera telle: l'escriray ma Loy en leurs entrailles, et vocari genitrices: cui et Lex Dei consentit, quae Tengraveray en leur coeur, et leur seray propice à, perperam alioqui coniugium avunculi cum nepte sua remettre leurs offenses. Lors un chacun n'enseignera vetaret: quia nulla esset consanguinitas. Viro etiam point son prochain: car tous me cogndïstront depuis fas esset sororem uterinam in coniugium accipere, le plus grand iusques au plus petit (Ier. 31, 31-34). modo ex altero patre esset genita. Sicuti autem De ce passage, sainct Paul a pris occasion de faire fateor ita la comparaison qu'il fait entre la Loy et l'Evangile, respondeo de illis promiscue idem praedicari quod de en appellant la Loy, Doctrine literale, predication de viris. Neque enim Christus ipse dicitur factus per mort et de damnation, escrite en Tables de pierre: mulierem, sed ex muliere . Ac quidam ex eorum l'Evangile, Doetrine spirituelle de vie et de iustice, caterva, excusso pudore, nimis proterve quaerunt an engravée aux coeurs (2 Cor. 3, 6. 7). Davantage, dicere Virginis que la Loy doit estre abolie, et que l'Evangile sera procreatum esse Christum; quia vicissim excipiam, tousiours permanent. Veu que l'intention de sainct annon fateri Paul a esté d'exposer le sens du Prophete, il nous cogentur. Apte ergo ex Matthaei verbis conficitur, suffira de considerer les parolles de l'un, pour les quia ex Maria genitus est Christus, procreatum esse entendre ex eius semine, sicuti quum dicitur Booz genitus ex aucunement Rahab vero odieusement de la Loy que le Prophete. Ce qu'il fait, Matthaeus hic Virginem quasi canalem describit, per non pas regardant simplement la nature d'ieelle: mais quem fluxerit Christus: sed hunc mirificum generandi pource qu'il y avoit d'aucuns brouillons qui par un morem a vulgari discernit, quod per eam ex semine zele Davidis genitus fuerit Christus. Eadem enim ratione s'efforçoyent d'obscurcir la clairté de l'Evangile, il qua Isaac ex Abraham, Solomo ex Davide, Ioseph ex est contraint d'en disputer selon leur erreur et folle Iacob, esse affection. Il nous faut donc noter cela de particulier Evangelista en sainct Paul. Quant est de la convenance qu'il a contexit: t probare volens Christum originem ducere avec Ieremie, pource que l'un et l'autre opposoit le a Davide, hoc uno contentus est, ex Maria esse vieil Testament au nouveau, ils ne considerent rien genitum. Unde sequitur, pro confesso sumpsisse, tous deux en la Loy, sinon ce qui est du propre Mariam fuisse consanguineam Ioseph. d'icelle. dicitur. ex hoc vim passivam velimus ex coaluerit , semine in similis similiter adscribi semine matris notatur Christus Sermonis foetum enim mulieribus, menstruali sanguine, generatio. ex procreari; matre seriem ita quod Nec genitus tous deux: ensemble. desordonné Exemple: qu'ils La combien Car l'Apostre avoyent Loy qu'ils aux contient different parle plus ceremonies, çà et là promesses de la misericorde de Dieu: mais pource qu'elles sont prinses d'ailleurs, elles ne viennent point en conte, quand il est question de la nature de la Loy; seulement ils luy attribuent de commander les choses qui sont bonnes et iustes, defendre toute meschanceté, promettre remuneration aux observateurs de iustice, menacer les pecheurs de la vengeance de Dieu sans qu'elle puisse changer ou corriger la perversité qui est naturellement en tous hommes. 2.11.8. Maintenant exposons membre à membre la comparaison que met l'Apostre: Le vieil Testament, 2.13.4. selon son dict, est literal, pource qu'il a esté publié Absurda quibus nos gravare volunt, puerilibus sans l'efficace du sainct Esprit: Le nouveau est calumniis sunt referta. Turpe et probrosum Christo spirituel pource que le Seigneur l'a engravé au coeur esse ducunt si ex hominibus originem traxerit: quia des siens. Pourtant la seconde opposition qu'il fait, non potuerit a communi lege eximi, quae totam Adae est pour declairer la premiere: c'est que le vieil sobolem includit. Testament est mortel, d'autant qu'il ne peut sinon Atqui hunc nodum facile solvit antithesis quae apud envelopper en malediction tout le genre humain: le Paulum legitur, Sicuti per unum hominem peccatum, nouveau est instrument de vie, pource qu'en nous et unius delivrant de malediction, il nous remet en la grace hominis abundavit gratia . Cui et altera respondet, de Dieu. A une mesme fin tend ce qu'il dit apres, Prior Adam e terra terrenus et animalis, secundus e que le premier est ministere de damnation: pource caelo qu'il per absque exceptione peccatum caelestis mors: . sub ita Itaque peccato per alibi iustitiam idem Apostolus monstre tous les enfans d'Adam estre Christum in similitudine carnis peccati missum fuisse coulpables d'iniquité: le second est ministere de docens, ut Legi satisfaceret , eum diserte a communi iustice, pource qu'il nous revele la misericorde de sorte separat, ut sit absque vitio et corruptela verus Dieu, en laquelle nous sommes iustifiez. Le dernier homo. Pueriliter autem nugantur, si ab omni macula membre se immunis pource qu'elles est Christus, ac per arcanam Spiritus doit rapporter aux ceremonies: estoyent images des car choses operationem genitus fuit ex semine Mariae, non esse absentes, il a fallu qu'elles se soyent esvanouyes igitur impurum semen mulieris, sed viri duntaxat. avec le temps: pource que l'Evangile contient le Neque corps, sa fermeté dure à tousiours. Ieremie appelle enim immunem ab omni labe facimus Christum, quia tantum ex matre sit genitus absque bien aussi la Loy morale une alliance infirme et viri concubitu, sed quia sanctificatus est a Spiritu, ut fragile: mais c'est pour autre raison, assavoir pource pura esset generatio et integra, qualis futura erat que ante Adae lapsum. Ac omnino fixum hoc nobis incontinent rompue et cassée: mais pource que ceste manet, violation vient d'un vice de dehors, il ne se doit quoties Scriptura, notari supervacuum de Christi puritate veram esset hominis dicere purum nos admonet naturam: esse par l'ingratitude du peuple elle a esté quia point proprement attribuer à la Loy. Aussi pource Deum. que les ceremonies par leur propre infirmité ont Sanctificatio etiam de qua loquitur Iohannis 17, in esté natura divina locum non haberet. Nec vero duplex contiennent en soy la cause de leur abrogation. Or fingitur Adae semen, quanvis Christum ceste difference qui est mise de la lettre et de contagio pervenerit: quia hominis generatio per se l'esprit, ne se doit pas entendre comme si le immunda aut vitiosa non est, sed accidentalis ex Seigneur eust anciennement baillé sa Loy aux Iuifs lapsu. Proinde nihil mirum si Christus, per quem sans fruit ny utilité, ne convertissant personne à restituenda soy: mais cela est dit par comparaison, pour plus exemptus erat fuerit. integritas, ad vulgari Christ, elles au mesme Legislateur, comme s'il se fust revestu angusto terreni corporis ergastulo inclusum, mera est d'une nouvelle personne, orner la predication de procacitas; coaluit l'Evangile, pour honnorer le regne de son Christ. Car immensa Verbi essentia cum natura hominis, nullam si nous reputous la multitude laquelle il a recueillie tamen inclusionem fingimus. Mirabiliter enim e caelo de descendit non Evangile, en la regenerant par son Esprit, nous relinqueret: mirabiliter in utero Virginis gestari, in trouverons que le nombre de ceux qui ont receu la terris versari, et in cruce pendere voluit, ut semper doctrine de la Loy en vraye affection de coeur, mundum impleret, sicut ab initio. estoit Filius Dei, unam ut absurdo de obtrudunt, si Sermo Dei carnem induit, fuisse igitur in pro l'advenement magnifier l'affluence de grace, de laquelle il a pleu etsi etiam corruptione à nobis quia Quod a nulla abroguées personam caelum tamen diverses si nations petit au par pris, la predication qu'il n'y a de point son de comparaison; combien qu'à la verité si on regarde le peuple d'Israel sans considerer l'Eglise Chrestienne, il y a eu lors beaucoup de vrais fideles. 2.11.9. La quatrieme difference depend et sort de la tierce: car l'Escriture appelle le vieil Testament, Alliance de servitude, pource qu'il engendre crainte et terreur aux coeurs des hommes: le nouveau, de liberté, pource qu'il les conferme en seurete et fiance. En ceste maniere parle sainct Paul en l'Epistre aux Romains, disant, Vous n'avez point 2.14. Quomodo duae naturae Mediatoris efficiant receu derechef l'Esprit de servitude en crainte: mais personam. l'Esprit d'adoption par lequel nous crions Abba, Pere (Rom. 8, 15). C'est aussi ce que veut signifier 2.14.1. Porro quod dicitur Verbum carnem esse factum , l'autheur de l'epistre aux Hebrieux, quand il dit que les fideles ne sont point venus maintenant à la non sic intelligendum est quasi vel in carnem montagne visible de Sinai, où on ne voye que feu, versum, vel carni confuse permixtum fuerit: sed quia tonnerre, e quo d'Israel n'y voyoit rien qui ne luy causast horreur et habitaret, et qui Filius erat Dei, filius hominis factus estonnement, en telle sorte que Moyse mesme en est: unitate estoit espovanté: et que Dieu ne parle point à. eux unitamque d'une voix terrible, comme il faisoit lors: mais qu'ils Virginis non utero templum confusione personae. Siquidem humanitati divinitatem naturae solida sibi delegit substantiae, ita sed coniunctam asserimus, proprietas ut utrique le peuple sont venus en la montagne celeste de Sion, et en duabus illis unus Christus constituatur. Siquid in compagnie des Anges (Hebr. 12, 18-22), etc. Ceste rebus humanis tanto mysterio simile potest reperiri, sentence, laquelle est brievement touchée au lieu hominis similitudo appositissima videtur, quem ex que nous avons allegué de l'Epistre aux Romains, est duabus quarum plus amplement exposée en l'Epistre aux G-alatiens, neutra tamen sic alteri permixta est, ut non retineat où sainct Paul fait une allegorie des deux enfans naturae suae proprietatem. Neque enim aut anima d'Abraham corpus, aut corpus anima est. Quare et de anima chambriere est figure de la montagne de Sinai, où le seorsum dicitur quod in corpus nullo modo cadere peuple d'Israel a receu la Loy: Sara maistresse, est potest: et de corpore rursus, quod nulla ratione figure de Ierusalem, dont procede l'Evangile. Comme animae conveniat: de toto homine, quod nec de la lignée de Hagar est serve et ne peut venir à anima seorsum, nec de corpore, nisi inepte, accipi l'heritage: au contraire la lignée de Sara est libre, et possit. ad doit venir à heriter, ainsi que la Loy ne peut corpus, et propria corporis ad animam; qui tamen iis engendrer en nous que servitude, qu'il n'y a que constat, unus homo est, non plures. Huiusmodi vero l'Evangile qui nous regenere en liberté (Gal. 4, 22). loquendi formulae et unam esse in homine personam La somme revient là, que le vieil Testament a esté ex duabus connexis compositam significant, et duas pour estonner les consciences, et que par le nouveau subesse diversas naturas quae hac constituant. Ita et ioye et liesse leur est donnée: que le premier a de illi tenu les consciences estraintes et enserrées au ioug interdum quae ad humanitatem singulariter referri de servitude, le second les delivre et affranchist en oporteat: liberté. Postremo Christo competant: animi Scripturae interdum propria constare: transferuntur loquuntur; quae nonnunquam attribuunt divinitati peculiariter on ceste maniere: obiecte les c'est Peres que de Hagar l'ancien Testament, en allegant que puis qu'ils ont eu un conveniant. mesme Esprit de foy que nous, il s'ensuyt qu'ils ont Atque istam quidem duplicis naturae coniunctionem, esté participans d'une mesme liberté et ioye: à cela quae in Christo subest, tanta religione exprimunt, ut nous respondons qu'ils n'ont eu ne l'un ne l'autre par eas quandoque inter se communicent; qui tropus le benefice de la Loy, mais plustost se voyans estre veteribus ivdiwma,twn koinwni,a dictus est. par icelle tenus captifs en servitude et trouble de neutri seorsum utranque Si en naturam complectantur, quae tamen comme Ierusalem cité de Dieu vivant, pour estre en la conspicimus et sua esclairs: ex substantiis maneat, in tempeste, satis conscience, ils ont eu leur recours en l'Evangile. Dont il appert que ç'a esté un fruit particulier du nouveau Testament, qu'ils ont esté exempts de ceste misere. Davantage, nous nierons qu'ils ayent eu si grande liberté ou asseurance, qu'ils n'ayent gousté aucunement la crainte et servitude que la Loy causoit. Oar combien qu'ils iouissent du privilege qu'ils avoyent obtenu par l'Evangile, si estoyent-ils 2.14.2. suiets communement avec les autres à toutes les Haec parum firma essent nisi plurimae et passim obviae Scripturae fuisse humanitus eorum Puis donc qu'ainsi est qu'ils estoyent contraints ipse d'observer les ceremonies lesquelles estoyent comme dicebat Christus, Antequam Abraham fieret, ego sum enseignes de la pedagogie, que sainct Paul dit estre , longe ab humanitate alienum erat. Nec me latet semblable à quo cavillo depravent locum hunc erronei spiritus, lesquelles ils nempe superiorem fuisse omnibus seculis, quia iam devant Dieu, sans s'acquitter de leurs dettes: c'est à tunc Patris bon droit qu'au pris de nous ils sont dits avoir esté consilio, quam in mentibus piorum. Sed quum aperte sous le Testament de servitude, quand on regarde diem manifestationis ad aeterna essentia distinguat, l'ordre et ex professo ab antiquitate imperium sibi conciliet, Seigneur envers le peuple d'Israel. praecognitus phrases probarent excogitatum. fuit Quod Redemptor nihil observations, charges et liens qui estoyent pour lors. de tam se in et servitude, pareillement se confessoyent maniere de faire scedules estre que par coulpables tenoit lors le quo excellat supra Abraham, sibi haud dubie vendicat quod divinitatis est proprium. Quod primogenitum Paulus asserit universae creaturae, qui ante omnia extiterit, et per quem omnia consistant : quod etiam se praedicat gloriosum fuisse apud Patrem ante mundum conditum , seque una cum Patre operari , nihilo magis homini competit. Haec igitur et similia peculiariter divinitati attribui certum est. Quod autem servus Patris vocatur , quod crevisse narratur aetate 2.11.10. et sapientia apud Deum et homines , quod gloriam Les trois comparaisons dernieres sont de la Loy suam non quaerere , nescire diem ultimum , a seipso et de l'Evangile. Parquoy en icelles, sous le nom du non loqui, non facere voluntatem suam , visus et vieil Testament il nous faut entendre la Loy, comme palpatus fuisse dicitur , solius humanitatis id totum par le nouveau Testament est signifié l'Evangile. La est. Siquidem quatenus Deus est, nec augeri ulla re premiere que nous avons mise s'estendoit plus loin: potest, et omnia propter se operatur, nec quicquam car elle comprenoit en soy aussi bien l'estat des eum latet: agit omnia pro suae voluntatis arbitrio, et Peres anciens qui a esté devant la Loy. Or ce que est invisibilis ac impalpabilis. Neque tamen haec sainct humanae tantum suae naturae seorsum adscribit, sed temps-là in Testament, son opinion est en cela bonne. Et n'a seipsum conveniant. recipit quasi Communicatio Mediatoris soyent que les comprinses promesses sous de ce l'ancien voulu autre chose dire, que ce que nous enseignons. suo Car il regardoit à ces sentences que nous avons sanguine acquisivisse sibi Ecclesiam , et Dominum alleguées de Ieremie et de sainct Paul, ausquelles le gloriae Iohannes, vieil Testament est opposé à la doctrine de grace et palpatum fuisse sermonem vitae . Deus certe nec de misericorde. C'est aussi tresbien parlé à lay, sanguinem habet, nec patitur, nec manibus tangi quand il adiouste potest, sed quoniam is qui verus erat Deus et homo regenerez de Dieu dés le commencement du monde, Christus sanguinem suum pro nobis crucifixus fudit, et ont suyvi sa volonté en foy et en charité, quae appartiennent au nouveau Testament: et qu'ils ont eu est crucifixum in humana quod . eius dicit Item idiomatum nie, sive proprietatum autem personae Augustin Paulus quod natura dicit peracta Deum sunt, ad que tous les fideles qui ont esté divinitatem improprie, ratione, leur esperance fichee, non pas en biens charnels, transferuntur. Simile est exemplum, ubi Iohannes terriens et temporels: mais spirituels, celestes et docet Deum posuisse animam suam pro nobis . Ergo eternels. et illic humanitatis proprietas cum altera natura Mediateur, par lequel ils ne doutoyent pas que le communicatur. Rursum quum diceret Christus adhuc sainct Esprit ne leur fust donné pour bien vivre, et in terris agens, neminem in caelum ascendisse nisi qu'ils n'obtinssent pardon toutes fois et quantes Filium qu'ils hominis qui licet in non caelo sine erat , certe tunc Singulierement auroyent peché. qu'ils C'est ont ce que creu i'ay au voulu secundum hominem et in carne quam induerat non pretendre: assavoir que tous les saincts, lesquels erat in caelo, sed quia ipse idem erat Deus et homo, nous lisons en l'Escriture avoir esté esleus de Dieu propter duplicis naturae unionem alteri dabat quod depuis erat alterius. participans avec nous des mesmes benedictions qui le commencement du monde, ont esté nous sont données en salut eternel. Il y a seulement ceste difference entre la division que i'ay mise et celle de sainct Augustin: que i'ay voulu distinguer entre la clairté de l'Evangile, et l'obscurité qui avoit esté auparavant, suyvant ceste sentence de Christ, où il dit que la Loy et les Prophetes ont esté iusqu'à Iean Baptiste et que de là le Royaume de Dieu a commencé à estre presché (Matth, 11, 13). Luy s'est contenté de distinguer entre l'infirmité de la Loy et la fermeté de l'Evangile. Il nous faut aussi 2.14.3. noter cela des anciens Peres, qu'ils ont tellement Sed omnium clarissime veram Christi substantiam enarrant naturam point arrestez, mais ont tousiours aspire au nouveau: comprehendunt, quales in Evangelio Iohannis extant et mesme y ont participé en vraye affection de quamplurimi; siquidem nec deitatis singulare, nec coeur. Car tous ceux qui se contentans des ombres humanitatis exterieures, n'ont point eslevé leur entendement à legitur, loci fuit, qui utranque sed potestatem utriusque accepisse a simul vescu sous l'ancien Testament, qu'ils ne s'y sont simul quod illic Patre remittendi Christ, sont condamnez d'aveuglement et de peccata , suscitandi quos velit, iustitiam, sanctitatem, malediction salutem largiendi: praefectum esse iudicem vivis et aveuglement plus grand pourroit-on imaginer, que mortuis, . d'esperer purgation de ses pechez de la mort d'une Denique quod lux mundi , pastor bonus, unicum beste brute? ou chercher le lavement de son ame en ostium , vitis vera nuncupatur. Huiusmodi enim l'aspersion corporelle d'eau? que de vouloir appaiser praerogativis Dei Filius, quum in carne manifestatus Dieu en ceremonies qui sont de nulle importance, est, praeditus fuit: quas etsi ipse una cum Patre comme s'il s'y delectoit beaucoup? encore que nous ante mundum conditum obtinebat, non tamen eodem nous modo vel respectu: et quae homini qui nihil quam semblables. Or tous ceux qui sans regarder Christ, homo esset, dari non poterant. In eundem quoque s'amusent en observations exterieures de la Loy, sensum accipere convenit quod apud Paulum habetur, tombent en telle absurdité. ut honoretur quemadmodum et Pater Christum peracto iudicio redditurum esse regnum Deo et Patri . Regnum sane Filii Dei quod initium par taisions l'Apostre. de Et beaucoup de fait, d'autres quel choses nullum habuit, neque finem habiturum est: sed quo modo sub delituit, et forma, depositaque La cinquieme difference que nous avons dite maiestatis specie, Patri se obedientem praestitit , ac pouvoir estre adioustee, gist en ce que iusques à eiusmodi subiectione defunctus, tandem gloria et l'advenement honore coronatus est , atque evectus in summum peuple, auquel il avoit commis l'alliance de sa grace. imperium, ut coram ipso flectatur omne genu : ita Quand le Dieu tout puissant distribuoit les peuples, tunc et nomen ipsum et coronam gloriae, et quicquid dit Moyse, quand il divisoit les enfans d'Adam, son a Patre accepit Patri subiiciet, ut sit Deus omnia in peuple luy est escheu en partage: Iacob a esté son omnibus . Quorsum enim data ei potestas est, ac heritage (Deut. 32, 8, 9). En un autre lieu il parle imperium, nisi nos ainsi au peuple, Voicy le ciel et la terre, et toutes gubernet? Quo Patris choses qui y sont contenues appartiennent à ton dexteram sedere. Hoc vero temporale est, donec Dieu. Et neantmoins il s'est conioint avec tes Peres, praesenti hic et les a aymez, pour eslire leur semence apres eux excusari non potest veterum error, qui dum ad d'entre tous les autres peuples (Deut. 10, 14. 15). Mediatoris fere Nostre Seigneur donc a fait cest honneur à ce legitur, peuple- là seul, de se donner à cognoistre à luy, genuinum obscurant sensum, seque implicant multis comme s'il luy eust plus appartenu que les