SOMMAIRE « Fast track surgery 2010 » - nouveautés et controverses M. HÜBNER Que signifie la réalimentation précoce en chirurgie digestive? C. MARIETTE Impact de l’analgésie épidurale en chirurgie colique E. FUTIER Valeur de la chirurgie mini invasive dans l’amélioration du rétablissement postopératoire E. RULLIER FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract « FAST TRACK SURGERY 2010 » - NOUVEAUTES ET CONTROVERSES Dr. Martin Hübner Service de chirurgie viscérale CHUV - Lausanne Rue du Bugnon 46 CH-1011 Lausanne tel.: +41 21 314 2418 e-mail: [email protected] Abréviations: Fast track – FT Soins classiques - SC Cet résumé ce base en partie à un article revue sur la réhabilitation rapide (1). FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract Introduction Le concept Fast Track (FT), ou réhabilitation précoce (ERAS: enhanced recovery after surgery), a été introduit par Kehlet et al. en 1995, dans le cadre de la chirurgie colique (2). Ils suggèrent que la combinaison entre la chirurgie laparoscopique, l’analgésie péridurale, la réalimentation précoce et la mobilisation rapide des patients permet de réduire la douleur et les différentes dysfonctions organiques induites par le stress chirurgical. Par la suite, les mêmes auteurs ont développé un concept multimodal pour diminuer le temps d’hospitalisation à 2-3 jours après la chirurgie colo-rectale ouverte (3, 4). L’objectif principal est de faciliter le rétablissement et le confort des patients tout en diminuant la morbidité, la durée d’hospitalisation et les coûts (5-7). Le taux de réadmission n'a pas été augmenté comparativement au programme de chirurgie classique (7, 8). Une première étude prospective et randomisée a récemment montré aussi une diminution du taux de complications post opératoires chez les patients bénéficiant de ce type de programme FT (6). Tandis qu’un nombre croissant de centres à travers le monde adoptent ce même programme FT, une majorité majorité reste encore réticente, malgré les avantages que montre la littérature récente (9). Pa ailleurs, il est difficile de définir précisément ce concept, car de nombreux éléments du FT font déjà partie de soins classiques (SC) (10) et c’est l’ensemble des mesures qui vont déterminer le succès du FT, et non pas l’application isolée de l’une ou l’autre. Le but de cette présentation est d’expliquer les principes et les facteurs clés de la chirurgie FT. Ses avantages, ses limitations et son développement futur seront aussi discutés. Qu’est que le concept Fast Tract Plusieurs mesures péri-opératoires ont été proposées pour atteindre l’objectif FT. Les éléments importants généralement acceptés sont une nouvelle prise en charge préopératoire avec notamment une diminution de la durée du jeûne, l’absence de préparation colique et une diminution des apports liquidiens ainsi qu’une analgésie péridurale thoracique, une réalimentation précoce et une rapide mobilisation des patients (7, 10). Cependant, il est difficile d'évaluer l'impact de chaque mesure prise individuellement, en effet certaines mesures offrent un bénéfice alors que d’autres n’ont qu’un effet marginal (7, 11). Actuellement, seule la diminution des apports liquidiens péri-opératoires et l’analgésie péridurale ont démontré un bénéfice en terme de diminution des complications (6). En se basant sur la littérature, on peut actuellement proposer les éléments du Tableau 1 comme faisant partie intégrante de la chirurgie FT (10). Il est important de souligner que le programme FT ne fonctionne que s´il y a une excellente collaboration conjointe du chirurgien, de l’anesthésiste et d'une équipe infirmière formée. Néanmoins l'élément le plus important reste un patient motivé et bien informé avant l'opération du programme de réhabilitation qu’ 'il suivra (5, 10). Pour garantir un maximum de sécurité, certains critères doivent être respectés avant le retour à domicile des patients: - les douleurs doivent être contrôlées par une antalgie simple - le patient doit se réalimenter normalement - le patient doit retrouver son autonomie physique Si ces critères sont respectés avec un réseau social adapté et avec un suivi clinique disponible, les patients peuvent rentrer à domicile 2 à 4 jours après chirurgie colorectale. Dans ces conditions, la chirurgie FT n'augmente ni les complications ni le taux de réadmission. Nouveautés et controverses A propos de la chirurgie laparoscopique dans FT: Actuellement, la chirurgie colorectale est de plus en plus réalisée par laparoscopie, avec un net avantage en terme de durée d'hospitalisation, d'analgésie et de confort du patient, et ce même sans programme FT (12, 13). De manière intéressante, les données suggèrent qu’une chirurgie laparoscopique suivie de soins traditionnels présente de moins bons résultats qu´une chirurgie ouverte intégrée dans un programme FT (7, 12, 13). Par conséquent, les principes de la chirurgie FT sont de plus en plus appliqués en chirurgie colique coelioscopique aussi. Une grande étude multicentrique randomisée a comparé le programme FT et SC dans la chirurgie laparoscopique et ouverte (14); les résultats préliminaires (communication personnelle) soulignent l’avantage de la combinaison entre la cœlioscopie et les autres principes fast track comme décrit en 1995 déjà (2). Tandis que l'analgésie péridurale fait partie intégrante des résections à ciel ouvert, son bénéfice reste controversé pour les operations par laparoscopie (11). FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract Est ce que la chirurgie FT est spécifique à la chirurgie colorectale? Le programme FT a tout d'abord été développé pour la chirurgie colique (4, 7, 10). Les principaux éléments sont maintenant couramment employés en chirurgie ouverte et laparoscopique abdominale (pancréatectomie et oesophagectomie) mais aussi vasculaire (anévrisme de l'aorte) et pulmonaire (7, 15, 16). FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract Tableau 1 Key facors of fast track surgery Item Preadmission counselling Pre-OP bowel preparation Pre-OP fasting Pre-anesthetic medication Thromboembolic prophylaxis Antibiotic prophylaxis Standard anesthetic protocol Prevention of PONV Laparoscopy Surgical incision Nasogastric tube Intraoperative normothermia Perioperative fluids Intraabdominal drains Urinary catheters Ileus prevention Post-OP analgesia Post-OP nutrition Early mobilisation Audit Recommendation Oral and written; details on recovery No routine for resection above peritoneal reflection 2h for liquids, 6h for solids; pre-OP carbohydrate loading Short-acting medications preferable Sc heparine (unfractionated or low-molecular-weight) Single shot covering anaerobes and aerobes 1h before surgery Avoid opioids; mid-thoracic EDA Medical prophylaxis if ≥2 risk factors present Preferable if performed by experts Minimal incision length; midline or transverse acceptable No routine use; insertion if ileus develops Upper-body forced-air heating cover to prevent hypothermia Restrictive intra- and post-OP fluid management No routine for resection above peritoneal reflection Suprapubic for pelvic surgery, otherwise urethral acceptable EDA, fluid restriction, minimal-invasive surgery; +/- drugs EDA and paracetamol; NSAID after EDA removal Oral diet at will after surgery +/- nutritional supplements 2h out of bed on the day of surgery, 6h thereafter Systematic audit to allow quality control and benchmarking Adapted actual guidelines on perioperative care in colorectal fast track surgery (10). FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract Grade n.a. A A A A A A n.a. A n.a. A A A A A A A A n.a. n.a. References 1. Hubner M, Muller S, Bonnard L, Givel JC, Demartines N. [Fast track surgery]. Rev Med Suisse. 2008 Sep 17;4(171):2001-4. 2. Bardram L, Funch-Jensen P, Jensen P, Crawford ME, Kehlet H. Recovery after laparoscopic colonic surgery with epidural analgesia, and early oral nutrition and mobilisation. Lancet. 1995 Mar 25;345(8952):7634. 3. Basse L, Hjort Jakobsen D, Billesbolle P, Werner M, Kehlet H. A clinical pathway to accelerate recovery after colonic resection. Ann Surg. 2000 Jul;232(1):51-7. 4. Kehlet H, Wilmore DW. Multimodal strategies to improve surgical outcome. Am J Surg. 2002 Jun;183(6):630-41. 5. Fearon KC, Ljungqvist O, Von Meyenfeldt M, Revhaug A, Dejong CH, Lassen K, et al. Enhanced recovery after surgery: a consensus review of clinical care for patients undergoing colonic resection. Clin Nutr. 2005 Jun;24(3):466-77. 6. 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En particulier, la dénutrition est une cause reconnue d’augmentation de la morbi-mortalité postopératoire, la dénutrition sévère est source de déficits énergétiques et protéiques en postopératoire conduisant à un risque accru de complications infectieuses [1,2]. Les patients atteints de pathologies gastrointestinales, en particulier néaoplasiques, sont à haut risque de dénutrition, avec une majoration du catabolisme par l’agression chirurgicale. Récemment de nombreux dogmes concernant la prise en charge périopératoire ont été battus en brèche, avec des modalités de prise en charge permettant une diminution du jeûn, de la morbidité postopératoire et de la durée d’hospitalisation. Nous développerons ici les aspects en rapport avec les progrès dans la prise en charge nutritionnelle périopératoire. Réalimentation postopératoire précoce Traditionnellement les patients opérés du tube digestif observent une période de jeûne postopératoire avec aspiration digestive dans le but de prévenir les nausées/ vomissements et de protéger la suture sous-jacente et ce jusqu’à reprise de transit intestinal marquant la résolution de l’iléus postopératoire. Cependant l’évidence scientifique va à l’encontre de ce type de prise en charge [3-5]. Des données expérimentales et cliniques ont démontré que la réalimentation précoce postopératoire diminuait le risque de fistule anastomotique [5-6]. De plus une méta-analyse portant sur plus de 4000 patients ne trouvait pas de bénéfice à une aspiration nasogastrique systématique en postopératoire [7]. Une renutrition précoce après chirurgie prévient une augmentation de la perméabilité muqueuse intestinale, permet une balance azotée positive, augmente les apports caloriques globaux et réduit le taux de complications infectieuses [8,9]. En comparant une réalimentation précoce (dans les 24h) vs tardive après chirurgie colique, deux méta-analyses font état d’une tendance à une amélioration des suites dans le groupe précoce (notamment sur le taux de complications et la durée d’hospitalisation) en démontrant leur faisabilité et leur sécurité [10,11]. Alimentation orale précoce L’alimentation orale précoce après chirurgie sous méso-colique a été démontrée comme faisable et sûre, réduisant le risque infectieux et la durée moyenne d’hospitalisation [12,13], peut être mieux tolérée pour certains auteurs après laparoscopie du fait de moins de manipulations intestinales. Sur le peu d’études disponibles étudiant la réalimentation précoce en chirurgie colique ouverte vs laparoscopique, la tolérance était satisfaisante sans différence entre les deux voies d’abord [14]. Peu de données sont disponibles concernant la réalimentation orale précoce après chirurgie du tube digestif supérieur [15]. La réalimentation dans les 48h après gastrectomie ne semble pas augmenter la morbidité et diminue la durée d’hospitalisation [16]. Une revue systématique de la littérature atteste de sa faisabilité et de son intérêt sur la diminution des complications après hépatectomie [15]. L’administration de compléments oraux dans la phase postopératoire permet de faciliter la reprise alimentaire précoce tout en permettant de diminuer la perte de poids et la morbidité [17]. Alimentation entérale précoce L’initiation d’une nutrition entérale précoce via une sonde nasojéjunale ou de jéjunostomie a été montrée comme faisable, bénéfique avec un bon rapport coût-efficacité, dans de nombreuses études [18-20]. Elle permet de prévenir l’augmentation de la perméabilité intestinale, la réponse inflammatoire inappropriée FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract postopératoire, l’oxydation lipidique, le catabolisme protéique et la perte de poids marquée postopératoire. Il convient de mentionner quelques études ne montrant pas de bénéfice [8,21,22]. Des complications ont été rapportées avec la nutrition entérale précoce, (i) liés à la sonde telles que chute de sonde, obstruction, infection, occlusion, nécrose intestinale, pneumatose, fuite de nutriments en intrapéritonéal, (ii) liée à la nutrition précoce, telles que crampes, vomissements, météorisme, diarrhées, gastroparésie, inhalation. Le taux de complications majeures est faible inférieur à 1,5% [4] avec plus de problèmes liés à la sonde en cas de nasojéjunale comparativement à la jéjunostomie. La recommandation est donc de commencer une alimentation entérale progressive avec le but d’atteindre le volume nutritionnel cible en 5 à 7 jours. Charge en hydrates de carbone préopératoire Le jeûne préopératoire est également remis en question. Son but est de prévenir le risque d’inhalation à l’induction anesthésique. De plus en plus d’études mettent en avant un bénéfice à l’administration jusque dans l’heure avant l’anesthésie de boissons riches en hydrates de carbone (eau sucrée sans lipides) permettant une diminution des complications, de l’inconfort du patient préopératoire, une préservation de la masse musculaire, une diminution du risque de nausées vomissements, par réduction des mécanismes d’insulinorésistance postopératoire [23]. Immunonutrition La chirurgie majeure s’accompagne d’un état d’immunosuppression qui augmente le risque de mortalité et de complications infectieuses. La potentialisation des fonctions immunitaires permettrait de réduire ces complications. L’utilisation de différents nutriments permettant de moduler la réponse immunitaire (acides aminés, acide oméga-3, nucléotides, vitamines…) a été montrée comme permettant de diminuer significativement les complications en particulier infectieuses postopératoires et la durée d’hospitalisation avec un rapport coût-efficacité positif [24]. Que les patients soient dénutris ou non, l’immunonutrition entérale (Oral Impact, Impact Nestlé Clinical Nutrition) (i) est plus efficace qu’une nutrition standard de même niveau énergétique et azoté, (ii) permet de diminuer significativement la morbidité infectieuse et (iii) diminue la durée d’hospitalisation et les coûts. Elle est donc recommandée en préopératoire pendant une semaine chez tous les patients soumis à une chirurgie digestive carcinologique quel que soit leur état nutritionnel et poursuivie en postopératoire chez les patients dénutris. Conclusion La nutrition est une partie importante de la réhabilitation postopératoire accélérée (Fast Track Surgery). La Société Française de Chirurgie Digestive a émis en 2005 les recommandations suivantes [25] (i) il est recommandé de ne pas utiliser de façon systématique de sonde naso-gastrique après chirurgie réglée (sauf après oesophagectomie où elle est recommandée et après duoédenopancréatectomie céphalique du fait de peu de travaux) (grade A) (ii) l’utilité du jeûne alimentaire n’étant pas démontrée, la réalimentation orale précoce et progressive est recommandée dès le lendemain de l’intervention en chirurgie colorectale élective sous réserve de sa tolérance (grade A) (iii) après chirurgie du tube digestif supérieur, les patients tirent un bénéfice net à une réalimentation entérale précoce, de préférence par sonde de jéjunostomie (grade A) (iv) une immunonutrition préopératoire de 5 à 7 jours est recommandée chez tous les patients dénutris ou non opérés d’un cancer du tube digestif. Elle doit être poursuivie en postopératoire chez les patients dénutris en préopératoire pendant une semaine en l’absence de complications ou jusqu’à reprise d’une alimentation orale assurant au moins 60% des besoins nutritionnels (grade A). FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract Références 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. Powell-Tuck J. Perioperative nutritional support: does it reduce hospital complications or shorten convalescence. Gut. 2000;46:749-50. Ward N. Nutrition support to patients undergoing intestinal surgery. Nutr J 2003;2:18. Kehlet H, Wilmore DW. Multimodal strategies to improve surgical outcome. Am J Surg. 2002;183:63041. Braga M, Gianotti L, Gentilini O, Liotta S, Di CV. Feeding the gut early after digestive surgery: results of a nine-year experience. Clin Nutr 2002;21:59-65. Lewis SJ, Andersen HK, Thomas S. 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FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract IMPACT DE L’ANALGESIE EPIDURALE EN CHIRURGIE COLIQUE Emmanuel Futier, Antoine Petit Correspondance : Dr Emmanuel Futier, Département Anesthésie et Réanimation, CHU Estaing, Université de Clermont-Ferrand Email : [email protected] Plusieurs études randomisées [1-3]et méta-analyses [4-6]ont démontré ces dernières années l’impact de programmes de réhabilitation accélérée (« Fast-Track » ou « Enhanced-recovery » programs) en termes d’amélioration de la récupération fonctionnelle et de réduction de la morbidité et la durée d’hospitalisation après chirurgie colique.Ces programmes multimodaux reposent entre autres choses sur l’absence de préparation digestive, de jeun préopératoire, l’absence de drainage et sondage gastrique systématiques, l’utilisation d’agents anesthésiques de courtes durées d’action, une réalimentation orale et une mobilisation précoces [5, 7-9]. Parallèlement à l’implémentation de stratégies chirurgicales minimales invasives, visant à limiter le traumatisme chirurgical, une gestion optimale et optimisée de la douleur postopératoire constitue un pré requis incontournableen vue d’unemobilisation précoce des patients après chirurgie. Dans ce cadre-là, comme nous allons le détailler, le recours à une analgésie péridurale représente encore aujourd’hui la technique de référence après chirurgie colique même si des solutions alternatives sont en cours d’évaluation. 1. Analgésie péridurale postopératoire versus morphiniques : la fin d’un débat controversé ? Bien qu’étant une procédure chirurgicale couramment pratiquée, il est important de rappeler que la chirurgie colique demeure à l’origine d’une morbidité [4]et de douleurs postopératoires importantes[10, 11]. Quelques données récentes ont par ailleurs établi que la survenue de complications postopératoires constituent un déterminant majeur de la survie à long terme de nos patients, particulièrement lors de la prise en charge de pathologies néoplasiques [12, 13]. Ces éléments plaident à l’évidence pour la mise en œuvre de tous les moyens disponibles permettant de réduire la morbidité postopératoire. - Qualité de l’analgésie Bien que l’utilisation de morphinique par voie systémique (et plus spécifiquement en administration autocontrôlée par le patient) soit efficace pour le contrôle de la douleur postopératoire, de nombreux travaux et méta-analyses ont démontré la supériorité de l’analgésie péridurale pour le contrôle de la douleur postopératoire de repos mais surtout à la mobilisation (composante dynamique)[10, 14-17]. Ce dernier point constitue bien évidemment un intérêt majeur de l’analgésie péridurale dans une logique de mobilisation précoce des patients après chirurgie colique. De même, il semble que la technique opératoire (laparoscopie versus laparotomie) modifie peu ces résultats. En effet, Senagore et coll. [17] ont montré qu’après colectomie droite et sigmoïdectomie par technique laparoscopique l’analgésie péridurale était associée à une analgésie de ème meilleur qualité qu’avec une administration de morphinique en mode autocontrôlé (PCA) à la 6 (EVA moyen ème 2,2 0,4 vs. 6,6 0,5, p = 0,001) et à la 18 heure postopératoire (2,2 0,1 vs. 4,0 0,0, p = 0,003). - Prévention de l’iléus et des nausées et vomissements postopératoires (NVPO) La prévention de l’iléus postopératoire, fréquemment observé après chirurgie colique et cause classique d’hospitalisation prolongée, est un élément fondamental et indissociable d’un programme multimodal de réhabilitation accélérée après chirurgie. A ce titre, l’utilisation de l’analgésie péridurale a montré sa supériorité par rapport à l’utilisation de morphiniques quelles que soient leurs voies d’administration [10, 18, 19]. La survenue de NVPO constitue une source d’anxiété et d’inconfort souvent mise en exergue par le patient [20, 21]. L’utilisation de morphinique en postopératoire est un facteur de risque additionnel de NVPO FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract classiquement reconnuau même titre que certains facteurs épidémiologiqueset environnementaux (sexe féminin, tabagisme, antécédents de nausées et vomissements postopératoires)[22]. 2. Analgésie péridurale et « stress » chirurgical ? La chirurgie per se est susceptible de modifications endocriniennes (augmentation de la sécrétion d’hormones pro-cataboliques, notamment cortisol et glucagon), immunologiques (sécrétions de médiateurs proinflammatoires tels que IL6 et TNF)et inflammatoires (tableau de syndrome inflammatoire de réponse systémique)dont l’importance est proportionnelle au traumatisme chirurgical [23]. Des données expérimentales et cliniques ont montré qu’une analgésie péridurale prolongée pendant 24-48h en postopératoire était susceptible d’atténuer la réponse endocrinienne liée au stress chirurgical[24, 25]. De même, bien que discutées, certaines données sont en faveur d’un bénéfice de l’analgésie péridurale sur le contrôle des métabolismes glucidique (réduction de l’hyperglycémie postopératoire), lipidique (limitation de la lipolyse peropératoire) et protéique (réduction du catabolisme protéique) [24, 26-29]. Au total, les implications cliniques les plus fortes de l’analgésie péridurale postopératoire en chirurgie digestive (notamment colique) reposent indiscutablement sur le bénéfice en termes de réduction de la douleur dynamique et de l’épargne morphinique (et par la même de leurs nombreux effets indésirables) qu’elle permet[30]. En outre, la réduction prononcée de l’iléus postopératoireprocure l’opportunité d’une optimisation de la nutrition en postopératoire. Ainsi, Basse et coll. ont montré dans 2 travaux récents [9, 31]qu’une analgésie péridurale per et postopératoire (maintenue 48 h) pour chirurgie colique était associé à la reprise d’une fonction digestive normale dans les 48 premières heures postopératoires dans plus de 95% des cas.Toutefois, le bénéfice réel de analgésie péridurale en chirurgie colique ne se conçoit que dans le cadre d’un programme multimodal de réhabilitation postopératoire. Ceci peut expliquer, au moins partiellement les résultats d’une méta-analyse récente dans laquelle, en dépit de la confirmation des résultats connus sur la réduction de la douleur et de l’iléus postopératoire, les auteurs ne retrouvaient pas de bénéfice de l’analgésie péridurale sur la réduction de la durée de séjour hospitalière après chirurgie colorectale [10]. 3. Analgésie péridurale et réduction de la morbidité postopératoire Les effets de l’analgésie péridurale sur une réduction de la morbidité périopératoire ont fait l’objet de plusieurs travaux et revue de la littérature ces dernières années [32-37]. Même si la plupart des complications postopératoires semblent ne pouvoir être évitées par l’effet d’une analgésie péridurale, de nombreuses données sont en faveur d’une réduction des complications pulmonaires postopératoires principalement chez les patients considérés à risques de complications postopératoires. De même, dans une analyse de cohorte rétrospective des databases canadiennes, l’utilisation d’une analgésie péridurale était associée à une réduction de la mortalité à J30 postopératoire (1,7% vs. 2% ; RR = 8,89, IC95% 0,81-0,98, p = 0,02), correspondant à un nombre de patients à traiter de 477. Enfin, certaines données expérimentales plaident également pour l’influence potentiellede l’anesthésiesur le risque de récidive néoplasique et de dissémination métastatique après chirurgie au travers d’effets immunomodulateurs et immunosuppresseurs [38]. Ainsi, Hole et coll. ont retrouvé une réduction de la prolifération lymphocytaire et de la production lymphokinique sous anesthésie périmédullaire par comparaison à une anesthésie générale seule[39]. De même, il a été suggéré que l’analgésie périmédullaire prévenait la prolifération lymphocytaire induite par la dépression mitogénique [40].Ces données expérimentales ont été partiellement confirmées dans un travail publié récemment [41]. Les auteurs retrouvaient en effet un bénéfice en terme de survie (1,7 premières années) chez les patients opérés pour cancer colorectal non métastatique, possiblement via une réduction des complications postopératoires immédiates. Ces résultats encourageant n’ont toutefois pas été confirmées par l’analyse rétrospective de 699 dossiers de patients opérés de chirurgie colorectale [42]. En dépit d’un bénéfice modéré retrouvait chez les patients âgés, les auteurs ne retrouvaient pas de réduction du risque de récidive néoplasique après chirurgie chez bénéficiant d’une analgésie péridurale. FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract 4. Analgésie péridurale pour chirurgie colique : « Is it really evidence-based? » De nombreux arguments plaident à l’évidence pour une utilisation de l’analgésie péridurale en postopératoire de chirurgie colique. Toutefois, en dépit des nombreux travaux publiés ces dernières années, la part réelle de l’utilisation de cette technique analgésique demeure encore marginale. Dans une enquête multicentrique récente conduite sur 295 hôpitaux, Kehlet et coll. on montré que l’utilisation de l’analgésie péridurale pour chirurgie colorectale ne représentait que 8% en France contre 67% en Grande Bretagne[43]. Ces résultats ont été confirmés récemment par une enquête de pratique française dans laquelle une utilisation de l’analgésie péridurale était retrouvée pour 5,4% des patients après chirurgie colique contre une utilisation de morphinique dans 25,8% des cas [44]. De façon intéressante, les auteurs rapportaient également une incidence de NVPO de 83%, la présence de douleurs postopératoires dans 98% cas pour une satisfaction moyenne des patients évaluée à 7,9 sur échelle numérique. En conclusion, une littérature abondante a très largement démontré que l’utilisation de l’analgésie péridurale pour chirurgie colique était associée à un bénéfice indiscutable en termes de contrôle de la douleur postopératoire et de réduction de l’iléus postopératoire.Toutefois, l’utilisation de cette technique analgésique doit faire partie intégrante d’un programme global et multimodal de réhabilitation postopératoire, seul susceptible de permettre une réduction de la durée d’hospitalisation. En raison de contraintes institutionnelles et matérielles probables, l’utilisation de l’analgésie péridurale demeure marginale dans cette indication chirurgicale. Certaines données récentes semblent démontrer le bénéfice de l’utilisation de stratégies analgésiques alternatives (infiltration continue, TAP bloc) particulièrement lors de chirurgie colique par voie laparoscopique. Ces techniques devront toutefois faire l’objet d’études complémentaires afin d’évaluer leur pertinence réelle par rapport à une analgésie péridurale. FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract Références 1. Gatt M, Anderson AD, Reddy BS, Hayward-Sampson P, Tring IC, MacFie J: Randomized clinical trial of multimodal optimization of surgical care in patients undergoing major colonic resection. Br J Surg 2005, 92:1354-1362. 2. Ionescu D, Iancu C, Ion D, Al-Hajjar N, Margarit S, Mocan L, Mocan T, Deac D, Bodea R, Vasian H: Implementing fast-track protocol for colorectal surgery: a prospective randomized clinical trial. World J Surg 2009, 33:2433-2438. 3. Teeuwen PH, Bleichrodt RP, Strik C, Groenewoud JJ, Brinkert W, van Laarhoven CJ, van Goor H, Bremers AJ: Enhanced recovery after surgery (ERAS) versus conventional postoperative care in colorectal surgery. J Gastrointest Surg, 14:88-95. 4. 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Il s’agit d’un concept thérapeutique multimodal impliquant le chirurgien, l’anesthésiste et l’équipe paramédicale développé par Kehlet et coll. dès le milieu des années 1990.1 Alors qu’un nombre croissant de centres à travers le monde adoptent et développent ces modalités de prise en charge opératoires et péri opératoires, d’autres restent réticents malgré l’intérêt démontré par la littérature récente.2-6 Depuis une vingtaine d’année,7 la popularité croissante des procédures mini invasives en chirurgie colorectale repose sur de nombreuses données factuelles rapportant l’équivalence, en terme de résultats oncologiques, et les avantages, en terme de réhabilitation post opératoire, de la laparoscopie sur la laparotomie.8-11 Néanmoins, les suites opératoires d’une chirurgie ouverte intégrée dans un programme FT diffèrent-elles d’une chirurgie laparoscopique suivie de soins traditionnels ? A l’heure du FT, la valeur de la chirurgie mini invasive dans l’amélioration du rétablissement post-opératoire est discutée.12-16 I- Fast Track : définition et bénéfices en chirurgie colorectale La chirurgie FT combine l’ensemble des procédures permettant de diminuer les douleurs et le catabolisme post opératoires (Tableau 1). De ce fait, ce concept thérapeutique tend, en accélérant la réhabilitation post opératoire, à diminuer la durée et le coût d’hospitalisation. Les principaux paramètres permettant d’évaluer les bénéfices de la chirurgie FT sur la chirurgie conventionnelle sont la durée d’hospitalisation, le taux de réadmission, la morbi-mortalité, la douleur et l’ileus post opératoire. Une méta analyse récente, 3 basée sur 11 essais cliniques contrôlés dont 4 randomisés comparant la chirurgie FT à la prise en charge péri opératoire « standard » à propos de 1021 patients, rapportait une diminution de la durée d’hospitalisation de 2,35 jours (p<0,00001) en faveur de groupe FT, contre 1,56 jours dans une revue de la littérature plus ancienne. 6 L’ileus post opératoire et la morbidité apparaît également en faveur de la chirurgie FT.3,6,23 Le taux de réadmission et la mortalité post opératoire ne sont pas augmentés par ces procédures de réhabilitation précoce.3,6 Kehlet et coll. ont rapporté, sur une population de 541 patients ayant bénéficié d’une prise en charge type FT, un taux de réadmission divisé de moitié (20,1% versus 11,3%, p<0,02) si la durée d’hospitalisation passait de 2 à 3 jours. Les bénéfices à court terme du FT en chirurgie colorectale apparaissent donc aujourd’hui avec un niveau de preuve suffisant, sans compromettre la sécurité des patients par une morbidité moindre et un taux de réadmission identique, pour en faire une référence en terme de prise en charge péri opératoire. II- Bénéfices à court terme de la coelioscopie en chirurgie colorectale Dès 2005, Schwenk et coll. rapportait dans une revue de la littérature à propos de la voie d’abord coelioscopique pour colectomie,8 basés sur 25 essais contrôlées dans lesquels étaient randomisés 3526 patients, une diminution de la douleur, de l’ileus post opératoire de l’ordre de 24 heures et de la durée d’hospitalisation de plus d’une journée. Hormis le taux d’infection de paroi qui était moins important après coelioscopie, il n’existait pas de différence de morbidité entre les 2 abords chirurgicaux. Des résultats similaires ont été publiés en 2006 pour la chirurgie coelioscopique du rectum.10 Kang et coll. ont récemment rapporté,11 FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract dans un essai randomisé comparant la coelioscopie à la laparotomie chez 340 patients ayant bénéficié d’une radiochimiothérapie néo adjuvante, la supériorité de la voie coelioscopique en terme de réduction de la douleur et de l’iléus post opératoire, d’accélération de la reprise alimentaire et de diminution de la durée d’hospitalisation bien que non significative (p=0,056). La morbidité globale était identique entre les 2 groupes, mais le taux d’infection de paroi était significativement plus élevé dans le groupe laparotomie (6,5% vs 2%, p=0,02). Les bénéfices à court terme de la voie d’abord coelioscopique sur la laparotomie en chirurgie colorectal sont donc aujourd’hui validés avec un haut niveau de preuve. III- Place de la coelioscopie dans le concept de chirurgie Fast Track Les bénéfices à court terme de la coelioscopie sur la laparotomie ont été établis dans le cadre d’une prise en charge péri opératoire standard. Ces données ne sont pas validées dans le cadre de programme FT. Vlug et coll. 12 ont récemment tenté d’apporter une réponse à cette question par l’intermédiaire d’une méta analyse, mais l’hétérogénéité des données n’a pas permis aux auteurs de conclure. Deux essais randomisés13,14 et un essai controlé15 ont été analysés dans la littérature afin de définir la valeur de la chirurgie mini invasive dans l’amélioration du rétablissement post opératoire. Deux études sur trois ne retrouvent aucune différence significative en terme de douleur post opératoire, d’ileus, de morbidité, de durée d’hospitalisation ou de taux de réadmission entre les groupes coelioscopie et laparotomie.13,15 Les auteurs concluent que la réhabilitation après chirurgie colorectale dans la cadre d’une prise en charge multimodale est rapide et ce quelque soit la voie d’abord utilisée. Au contraire, King et coll. rapportent des différences significatives en faveur de la coelioscopie, tant en terme de douleur post opératoire que de durée d’hospitalisation.14 Les auteurs concluent que malgré l’optimisation des procédures péri opératoires en chirurgie ouverte, les résultats à court terme sont meilleurs après une chirurgie par voie coelioscopique. Actuellement, une étude multicentrique randomisée compare le programme FT dans la chirurgie par coelioscopie et par laparotomie,16 et tentera d’apporter une réponse aux éléments controversés lors d’intervention laparoscopique, comme par exemple l’analgésie péridurale.19 Conclusion Les bénéfices à court terme des procédures FT et de la chirurgie par voie coelioscopique sont aujourd’hui validés de manière indépendante avec un haut niveau de preuve. Le concept FT est applicable à la chirurgie coelioscopique mais les données de la littérature sont pauvres et contradictoires quant à la valeur de la chirurgie mini invasive dans la réhabilitation post opératoire précoce. FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract Tableau 1 : Procédures Fast Track (Evidence-based methods) Modalités de prise en charge Fast Track Objectifs Supplémentation nutritionnelle et immuno nutrition17 Réduire le taux d’infection post opératoire 18 Absence de préparation colique Réduire la morbidité du geste opératoire Analgésie efficace, péridurale thoracique (pas 19 d’opiacés) Accélérer la mobilisation du patient Réduire l’ileus post opératoire 20 Pas de drainage abdominal systématique Pas de bénéfice prouvé du drainage systématique Accélérer la mobilisation du patient Pas de sonde naso gastrique systématique Réduire la morbidité pulmonaire Réduire l’ileus post opératoire Reprise alimentaire < 24 heures22 Réduire le catabolisme et la morbidité post opératoire Mobilisation précoce Absence de preuve Accélérer la réhabilitation du patient 21 FCC19 Réhabilitation rapide en chirurgie digestive : les limites du fast tract Références 1- Bardram L, Funch-Jensen P, Jensen P, Crawford ME, Kehlet H. 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