compagnie Roland furieux
responsable artistique Laëtitia Pitz!
11, rue des Armoisières !
57 000 Metz !
www.compagnierolandfurieux.fr !
production Isabelle Bernay !
Tel / 06 88 61 47 22 !
2016/2017
Nouvelle création
2
Production!
compagnie Roland furieux
Soutiens
Région Grand Est
Conseil Départemental de la Moselle
Ville de Metz
Oh les beaux jours a été créé le 7 octobre 2010 au TIL - Théâtre Ici et Là, Mancieulles
Mise en scène
Patrick Haggiag & Daniel Proia
Avec
Laëtitia Pitz
Camille Perrin
Scénographie et costumes
Dominique Burté
assisté de
Marie-Pierre Morel-Lab
Lumières
Pierre Lemoine
Régie
Martin Rumeau
Chargée de production
Isabelle Bernay
Oh les beaux jours
Samuel Beckett
Que faisons-nous ici, voilà ce qu'il faut se demander. Nous
avons la chance de le savoir. Oui, dans cette immense
confusion, une seule chose est claire : nous attendons que
Godot vienne [...] Ou que la nuit tombe. Nous sommes au
rendez-vous, un point c'est tout. Nous ne sommes pas des
saints, mais nous sommes au rendez-vous. Combien de
gens peuvent en dire autant ?
Samuel Beckett !
Winnie, une femme, qui lance dans le silence “Vous
m’entendez, je suis vivante encore ! Oui, Winnie, c’est une
voix. Une voix qui cherche le soue et le coeur du chant. La
présence de la voix traverse de manière obsessionnelle
l’oeuvre de Beckett, l’écrivain s’interrogeant inlassablement sur
son origine comme dans Compagnie, par exemple : D’où vient
la voix ? À qui parle-t-elle ? Sa présence implique-t-elle celle
d’un autre ? Tout est une question de voix, comme dit
L’Innommable, et que ce qui se passe ce sont les mots.
Winnie, c’est une voix qui danse avec le silence. Beckett a une
conception dynamique du silence. Beckett fait naître la parole
du silence et la fait retourner au silence, comme si le silence
était chargé de faire rebondir le dialogue, de lui donner sa
force, sa nécessité. Le silence semble être parfois la substance
même des mots (mots, gouttes de silence, écrit-il dans
L’Innommable), tandis que la parole doit être gagnée sur le
silence qui s’installe, avec le vide, l’angoisse. Oh les beaux
jours, c’est l’histoire d’une femme qui doit apprendre à vivre
sans le regard de l’autre, qui s’accroche à sa mémoire, à ses
souvenirs, aux bruits qu’elle entend dans sa tête, aux choses…
Il y a le sac, bien sûr, il y aura toujours le sac. Oui je suppose…
Même quand tu seras parti Willie Une femme qui vit
l’absence de l’autre comme une répétition du retour.!
Laëtitia Pitz, responsable artistique!
Winnie dans Oh les beaux jours
3
Oh les beaux jours
Samuel Beckett
4
Aujourd’hui prendre le temps de s’arrêter devant
un tas est une manière de résister à toutes les
vitesses qui nous entourent, qui nous entraînent
dans une accélération qui n’est pas la nôtre.
Prendre ce temps suppose de ralentir notre
course, le tas est lent. Et nous sommes très
pressés de le voir s’écrouler. Nous passons notre
chemin car rien n’arrive alors que tout est en
train de se passer sous nos yeux mais nous
sommes infoutus de le percevoir.
Pierre Meunier !
Interview Journal du Théâtre National de Strasbourg, n°1
Oh les beaux jours
Samuel Beckett
Me viens d´emblée à propos de Oh Les beaux jours, cette
phrase d´Orhan Pamuck : "Dieu, ce n'est pas une question
d'intelligence ou de foi, c'est une lucidité rappelant que toute
vie est une énigme".!
J'imagine alors Winnie enfoncée jusqu'au cou, presque
enfouie, et donnant encore et encore à qui veut, à qui peut
encore l’entendre, une inouïe leçon de vie. De persistance.!
Parler, parlotes, paroles vertigineuses et familières. Quand la
langue de Beckett se fait voix. Ici et maintenant celle de
Winnie, d'une, pour toutes et tous qui voudraient que dure
encore, cet ici, ce maintenant.!
Et comme pour les enfants la peur de s'endormir, peut-être une
fois pour toute, fait d'elle, Winnie, une pipelette extravagante et
lumineuse.!
Voilà donc le portrait d'une parmi d’autres, vacillante
inextinguible.!
Et puis alors, ce ne sont plus des parlotes, des bribes
savamment embrouillées, des suites de phrases pour
s'entendre dire à l'autre aimé que nous sommes encore et
encore et encore ; mais un chant d'amour immense
prononcé par des lèvres à peine visibles, et qui semblent
imperceptiblement, ces lèvres, frémir indéfiniment.!
Je repense à l'instant au fameux sac de Winnie posé à côté. Et
me viens l'image d'un sac de nœuds, véritablement, et que des
vies entières ne pourraient dénouer.#
$$$ Patrick Haggiag, metteur en scène!
Beckett toujours, Beckett intempestif. Beckett de tout temps,
tout le temps hors du temps, toujours en avance ou peut-être
toujours en retard. !
Mais un mot tout de même sur cette «%figure%» de Winnie,
perdue, au milieu de nulle part, impuissante de plus en plus,
avec ses toutes petites armes pour résister : un sac, une
brosse à dents, une boîte à musique, un pistolet au cas où,
quelques mots, parfois chantés, des souvenirs et un reste de
mari, un reste de Willy... C'est peut-être ça l'actualité de Oh les
beaux jours. Perdue peut-être, mais avec la volonté de résister
au désastre de son monde, du monde ? Décidée une fois pour
toute ! Résonance, Résistance : deux belles raisons de monter
Oh les beaux jours. Mais arrêtons-nous car comme dit un
personnage de Beckett dans En attendant Godot, «On ne
serait pas en train de signifier quelque chose ?».!
Un dernier mot encore ! Pourquoi Beckett ? Parce que c'est
drôle !!
Daniel Proia, metteur en scène
5
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !