
© Télé-université, Septembre 1999 INF 5004
Chapitre 1
Éléments de base de la téléinformatique
En composant un numéro sur les touches d’un téléphone ou d’un clavier de terminal, une
personne résidant à Montréal peut rejoindre en quelques secondes un correspondant au
Japon ou en Nouvelle-Zélande. Celui-ci peut, à son tour, consulter la Bourse de New
York ou faire parvenir par télécopie un message (texte, schéma ou autre) à un
interlocuteur éloigné, dans un temps tout aussi réduit. La plupart des étrangers de passage
dans une ville ou un village retirent sans problème et instantanément de l’argent, grâce au
guichet électronique, quel que soit l’emplacement de leur propre banque. Des virements
énormes sont effectués en quelques secondes entre des banques situées aux antipodes
l’une de l’autre. Un Français peut régler ses factures grâce à une carte à puce qui débite
automatiquement son compte du montant requis. Une personne handicapée, pour quelque
raison que ce soit, peut être maintenue à domicile grâce à une surveillance électronique
efficace, mais invisible. Des groupes d’écoliers peuvent échanger des textes, en direct ou
en différé, d’un bord à l’autre de l’Atlantique.
Qu’il s’agisse de recherche d’informations, de communication, de transaction ou de
télésurveillance, ces activités1 sont rendues possibles grâce à des réseaux de
communication d’une très grande complexité, mais dont les éléments de base sont
relativement simples : ils reposent essentiellement sur l’utilisation de signaux recourant à
l’énergie électromagnétique (courant électrique, onde radio, fibre optique) pour
transporter les messages qui constituent les échanges évoqués plus haut.
Avant d’étudier les réseaux et les systèmes complexes qui rendent possible la
communication à distance entre ordinateurs ou entre ordinateurs et terminaux (avec leurs
équipements périphériques : imprimantes ou autres), et qui permettent les activités
mentionnées plus haut, il importe de comprendre les notions simples sur lesquelles tout le
reste de l’édifice repose. Ces éléments de base ne sont pas tous propres à la seule
téléinformatique, plusieurs supportent le fonctionnement de n’importe quel moyen de
communication moderne (radio, télévision, téléphone, etc.). C’est pourquoi, que vous
soyez expert en informatique ou non, certaines des notions présentées ici pourront vous
paraître familières, sans que vous sachiez peut-être exactement ce qu’elles recouvrent
telles les appellations AM ou FM.
L’univers des communications contemporaines est bicéphale : analogique et numérique.
Le système téléphonique, qui est encore le principal support de communication à travers
le monde, est né analogique. Le télex, apparu à peu près à la même époque et après le
système télégraphique, a par contre toujours été numérique. Le développement, beaucoup
plus tard, de la téléinformatique s’est heurté à la nécessité de faire travailler ensemble
deux modes de communication au départ apparemment incompatibles. Même si, au
tournant du XXIe siècle, le téléphone sera sans doute devenu totalement numérique, la
situation de transition que nous vivons actuellement permet de retrouver les deux modes.
Ceci appelle des conversions et oblige celui qui veut comprendre ce dont on lui parle,