LETTRE TRIMESTRIELLE 1 er t r i m e s t r e 2 0 1 6 EDITO par Philippe-Jean Péron, Président et Hugues Dubly, Directeur général à la recherche de nouveaux équilibres Il y a un an, les médias, les financiers et même le Président de la République parlaient du fameux « alignement des planètes » qui devait porter en 2015 l’économie européenne et surtout l’économie française. On désignait alors par « alignement des planètes » la conjonction de la baisse des taux, de la baisse de l’euro et de la baisse du pétrole. Cette conjonction devait favoriser les entreprises exportatrices, l’investissement et la consommation. et à la consommation en Europe, mais a eu des effets très négatifs en Chine et dans les pays émergents. En Chine, parce que le Yuan qui de fait suit le dollar s’est réévalué ce qui a mis les exportateurs chinois en difficultés et a provoqué un ralentissement dans ce pays, ralentissement qui a eu aussi comme conséquence de freiner les importations de ce pays en provenance de l’Europe et des pays Emergents. Et ces anticipations se sont effectivement réalisées en 2015. Les taux d’intérêt se sont stabilisés à des niveaux très bas (0,90% pour le 10 ans français par exemple), l’euro a baissé de 10% contre le dollar et les cours du baril du pétrole ont chuté de 30% pour s’établir à 37$. Et la baisse des prix du pétrole a été très défavorable aux pays producteurs, comme le Brésil, la Russie, le Moyen-Orient et a plongé leurs économies dans la récession. Tout est donc au mieux dans le meilleur des mondes alors ? De plus, comme le montre le tableau ci-après, les grands équilibres financiers que l’on avait pendant la période 2003-2007 sont totalement rompus. Pas totalement ! L’alignement des planètes a été favorable à l’investissement, à l’exportation Principales classes d’actifs : écart entre le niveau de valorisation constaté et la moyenne de référence Stoxx Europe 600 PE 12 mois forward* Taux souverains allemands à 10 ans Taux sur les obligations corporate 5% 15,4x Baril de Brent Zone euro, BBB 62 $ 3,9% 13,3x 37 $ 1,1% 0,6% Moyenne Constaté 2003-2007 Moyenne Constaté 2003-2007 * PE 12 mois forward : cours de l’action / bénéfice par action des douze prochains mois Source : Bloomberg, Crédit Mutuel - CIC Moyenne Constaté 2003-2007 Moyenne Constaté 2003-2007 Ainsi les obligations allemandes qui rapportaient 4% il y a 10 ans, ne rapportent plus que 0,5% aujourd’hui, les P/E (rapport cours/bénéfice) se sont dégradés à plus de 16 contre environ 13. Du coup, si l’on veut du rendement, il faut effectuer des investissements plus spéculatifs et dès qu’il y a des doutes les marchés réagissent fortement à la baisse (août/septembre 2015 – début 2016) et corrigent dès que le sentiment s’améliore. Globalement, le monde est encore en croissance et les taux, malgré leur très légère remontée en décembre aux Etats-Unis, sont toujours bas ce qui soutient la Bourse. Mais la brutalité de certaines évolutions notamment du pétrole, et les incertitudes concernant la sor tie du Quantitative Easing, créent des tensions sur les marchés obligataires, tensions qui se propagent au marché actions. Tant que l’on ne retrouvera pas une certaine stabilité, les marchés, toujours à la recherche d’un équilibre entre rendement et risque resteront volatils, bien que les fondamentaux semblent encore favorables. Globalement, le monde est encore en croissance et les taux [...] sont toujours bas ce qui soutient la Bourse EDITO I page 2 A la recherche de nouveaux équilibres VALEUR I page 9 Air Liquide : le rachat d’Airgas, une opération défensive ? LES MOTS I page 14 Les français ont le coeur à gauche et le portefeuille à droite ECONOMIE I page 4 Une nouvelle distribution des cartes AROMES I page 11 L’odorat est le sens de l’imagination NOS FONDS I page 15 Performance de la gamme Brongniart COP21 I page 7 COP21 et investissements boursiers FOCUS I page 13 Comment le monde a-t-il changé ? Directeur de la publication : Hugues Dubly. Imprimerie : AMPLUS, 3 rue de Romainville - 93260 Les Lilas Les articles présentés dans cette lettre sont rédigés en partenariat entre les gérants/analystes de Transatlantique Gestion et Dubly Douilhet Gestion. Pour toutes informations, veuillez contacter votre interlocuteur chez Transatlantique Gestion 26, avenue Franklin D. Roosevelt - 75008 Paris. Téléphone : 01 56 88 76 74. www.transatlantiquegestion.fr © 2015 Transatlantique Gestion 3 éCONOMIE par Pierre Pétillon Une nouvelle distribution des cartes En 2016, faut-il s’attendre à une année de volatilité sur les marchés financiers ? La croissance mondiale (2,9% selon la Banque Mondiale) résiste en dépit des inquiétudes que représentent la Chine, deuxième puissance économique depuis 2009 et 18% du produit intérieur brut mondial à l’horizon 2020, et la baisse du prix des matières premières, notamment du pétrole. Les régions développées, en particulier l ’ A m é r i q u e d u n o rd e t l a z o n e e u ro poursuivent leur reprise économique. Aux Etats-Unis, le renforcement du dollar américain pénalise le secteur manufacturier mais l’économie connaît un marché de plein emploi et le secteur des services suit une tendance favorable. La zone euro, elle, a bénéficié en 2015, d’une conjonction de facteurs favorables : des taux d’intérêt bas, d’un taux de change de l’euro faible et des prix des matières premières toujours plus bas ; qui devrait perdurer en 2016. Depuis le second trimestre 2015, l’environnement des marchés actions fluctue principalement au gré des tensions autour du ralentissement industriel de la Chine et de son impact à l’échelle mondiale. Pondération du PIB mondial EtatsUnis 31% Chine 3% Reste du monde 66% 23% 18% 59% Pays émergents : impact d’un ralentissement de 100 points de base (1%) de leur croissance sur le reste du monde 0 Chine USA Zone Euro -0,2 -0,4 -0,6 -0,8 -1 -1,2 Source : FMI, OCDE, Banque Mondiale, Les Cahiers Verts Japon Autres pays émergents Monde Ces turbulences proviennent de la transformation d’une économie industrielle, investie pendant des décennies dans des infrastructures et capacités de production, vers une économie développée, de consommation et de services. Le surinvestissement en Chine a généré des excès de capacités. Par conséquent, le ralentissement actuel des investissements manufacturiers a entraîné une baisse, depuis plusieurs trimestres, du prix des matières premières (pétrole, cuivre, nickel, zinc etc.) impactant une majorité des pays en voie de développement, producteurs et souvent exportateurs de ces ressources : balance commerciale et réserves monétaires « dans le rouge », dépréciation de leurs devises. Dans ce contexte, les autorités chinoises s’évertueront de piloter un atterrissage en douceur de leur économie à 5%-7% de croissance du PIB. Les vents contraires qui soufflent en provenance de l’Empire du milieu et des pays émergents engendreront à nouveau une volatilité accrue en 2016. La croissance peut-elle être affectée par la montée des tensions géopolitiques autour du pétrole ? L’évolution du prix du baril de pétrole est un point clé de la santé économique mondiale et de la conjoncture des pays en voie de développement. Aujourd’hui, l’offre mondiale de pétrole atteint près de 95 millions de barils/jour alors que la demande avoisine 93,5 millions de barils/jour d’où un excédent de près de 1,5 million. Cette surproduction provient en partie du pétrole et gaz de schiste exploité aux Etats-Unis. Le Département à l’Energie Américain a d’ailleurs dévoilé des stocks d’essence et de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) en hausse à fin décembre. De plus, l’Iran est sur le point de retrouver son accès au marché (1million de baril/ jour à fin 2016) après la levée de sanctions internationales. L’OPEP, cartel des pays exportateurs de pétrole avec l’Arabie Saoudite premier producteur mondial, n’envisage pas pour l’instant de réduire sa production (32 millions de barils/jour). Les tensions récentes entre l’Arabie Saoudite et l’Iran n’ont abouti à aucune inversion de la tendance baissière des cours du prix du baril de pétrole. Cela montre à quel point le fonctionnement du marché est anormal. L’excès d’offre prime sur les tensions géopolitiques et les cours ne cessent de baisser. Les stocks restent proches de leur niveau le plus élevé, ce qui n’était pas arrivé depuis 80 ans au moins. L’évolution du prix du baril de pétrole est un point clé de la santé économique mondiale et de la conjoncture des pays en voie de développement Dans un environnement de taux bas, peut-on saisir des opportunités sur les marchés obligataires ? En 2015, ce sont les anticipations des politiques monétaires, notamment aux Etats-Unis et en zone euro, qui ont déterminés les mouvements haussiers et baissiers du cours des actifs obligataires. La volatilité connue sur l’année, a démontré une fois de plus la corrélation entre les anticipations d’inflation et les niveaux de taux. Les taux souverains, surtout européens, se sont inscrits à des niveaux très bas s u i t e a u x m e s u re s d ’ a s s o u p l i s s e m e n t quantitatif : injections de liquidités dans les marchés par la Banque centrale européenne afin de relancer la croissance atone de nos économies européennes. Le chef économiste de la BCE, Peter Praet, a laissé entendre que le programme de relance de la Banque centrale pourrait être prolongé au-delà de mars 2017. La date de fin du QE (quantitative easing) avait déjà été repoussé par Mario Draghi fin 2015 en raison d’une inflation encore trop basse. En revanche, l’annonce en décembre par la Fed, d’une remontée à un rythme modéré des taux d’intérêt directeurs est un signal d’une santé économique meilleure outre-Atlantique. Ces hausses mesurées inter viendront progressivement dans le temps si les statistiques de l’emploi se maintiennent et que des augmentations de salaires sont effectives. Au sein de la classe d’actifs obligataires et dans un environnement de taux bas, les investisseurs doivent être sélectifs 5 et favoriser certains segments tels que les obligations d’entreprises à échéance 4-5 ans, les obligations subordonnées financières, ou encore des obligations en dollar indexées sur l’évolution des taux 3 mois américains. Quels secteurs privilégier pour l’année 2016 ? Digitalisation En parallèle de l’expansion des services, il nous semble judicieux de s’associer à une tendance de fond qu’offre la digitalisation au potentiel de croissance des secteurs d’activité et ainsi d’investir dans la révolution technologique instaurée par les entreprises désireuses de transformer le modèle d’activité et des affaires à l’image des Facebook, Amazon ou Salesforce.com. La transition numérique est aujourd’hui bien réelle, les géants américains de la technologie que sont Apple, Alphabet (ex- Google), Microsoft, et qui n’étaient pas nés lors du premier choc pétrolier en 1973, ont remplacé les entreprises pétrolières dans le classement des plus importantes capitalisations mondiales. Les pays développés connaissent une véritable transition économique vers les services marquée par l’ « ubérisation » de l’économie qui résulte de la demande d’une réponse à nos besoins à tout moment, en tout lieu et au meilleur prix, en d’autres termes une désintermédiation entre les particuliers consommateurs et les plateformes de services selon l’essayiste Bruno Teboul, directeur scientifique, R&D et innovation du groupe Keyrus. Consommation Toutefois, tout n’est pas sombre dans le paysage des entreprises de la vieille économie. Elles peuvent s’appuyer sur un relais de croissance : la consommation interne des pays émergents avec une population proche de 50% sur les 7,3 milliards d’habitants dans le monde et de 40% pour les BRICs (Brésil, Russie, Inde, Chine). Les entreprises axées sur la consommation devraient continuer de bénéficier de l’émergence d’une classe moyenne dans les pays en voie de développement avec un 6 pouvoir d’achat en progression. Ce thème de la croissance domestique restera porteur et défensif en 2016 dans les phases de stress. Santé En dépit de la croissance démographique mondiale, le vieillissement de la population (32% de la population européenne aura 60 ans et plus d’ici 2050 vs. 21% en 2005) est un enjeu de demain auquel la plupart des pays devront répondre. L’industrie du secteur de la santé est en mesure d’apporter des solutions à ces besoins sociétaux grâce à l’émergence de nouvelles classes thérapeutiques comme l ’ i m mu n o - o n c o l o g i e , a u x s o c i é t é s d e biotechnologies et à la médecine de spécialité (un tiers des dépenses de santé des pays développés), aux établissements de soins de suite et de prise en charge de la dépendance. Rendement Les entreprises domestiques qui reposent sur un modèle de récurrence du chiffre d’affaires et de génération conséquente de flux de trésorerie, à l’image des concessionnaires autoroutiers et aéroportuaires ou bien encore des entreprises de télécommunications et de collectivités, assurent souvent un retour aux actionnaires sous forme de versement de dividendes. Enfin, l’environnement durable de taux bas en Europe, nous incite à étudier les entreprises qui bénéficient de taux d’intérêt attractifs pour se refinancer ou s’endetter et minorer la base de leurs frais financiers, notamment l’immobilier résidentiel et plus particulièrement les foncières allemandes et autrichiennes qui offrent une croissance des revenus locatifs (faible taux de vacances, solides tendances démographiques). La transition numérique est aujourd’hui bien réelle COP21 par Florent Bussière COP21 et investissements boursiers Allier la préservation de l’environnement et le bénéfice par action est-il impossible ? Les mesures de températures depuis le 13ème siècle mettent en évidence des variations du climat. Celles-ci ont été rendues possibles au travers des âges notamment via les dates de vendanges ou encore des registres religieux contant la vie quotidienne. Sous Saint-Louis (1240-1290), les étés étaient chauds et secs et les hivers peu froids. Puis se sont succédés des épisodes de froid (14ème siècle), et des vagues de réchauffement (15ème siècle). Puis un climat froid, voire très froid, s’est installé sous Louis XIV (17ème siècle), et depuis le climat se réchauffe, en partie semble-t-il sous l’effet de l’activité humaine et industrielle. COP ou pas COP ? Il est certain que nous observons de plus en plus de phénomènes climatiques dévastateurs telles que des sécheresses et donc des famines, ou des inondations et tempêtes qui tendent à grignoter le territoire de certaines régions du Monde. Le changement climatique a des conséquences significatives sur la société humaine, l’économie mondiale et les écosystèmes. En décembre 2015, s’est tenu la Conférence annuelle des Nations-Unies sur le Climat (COP21) à Paris, sous la Présidence française. Un accord universel sur le climat a été adopté par consensus le samedi 12 décembre 2015 par les 195 Etats participants à la conférence. Cet accord non contraignant au sens juridique et financier est le fruit d’une prise de conscience de l’ensemble des décideurs politiques et acteurs économiques. Il a été décidé de contenir en dessous de 2°C la hausse des températures et de mobiliser en faveur des pays dits du Sud un plancher de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour faire face aux dérèglements climatiques. « L’objectif de la croissance est d’améliorer notre qualité de vie, celui de la croissance verte est aussi d’améliorer notre qualité de vie. Le débat sur la croissance et l’écologie est donc une fausse dichotomie », Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’Economie en 2001 1. Il y a des conséquences psychologiques : citoyens, entreprises et investisseurs deviennent plus responsables... Le respect de l’environnement est devenu un vecteur de différenciation vis-à-vis des clients et des donneurs d’ordre. Cela devient un enjeu de notoriété pour les entreprises. « Si le changement climatique est mauvais, alors il est mauvais d’en profiter », a lancé le 2 décembre 2015 May Boeve, directrice exécutive de 350.org 2 , en tribune au Bourget dans l’espace de négociations de la COP21. Exit les vœux pieux de la bonne action et du mécénat car aujourd’hui les entreprises multinationales cotées se re n d e n t c o m p t e q u ’ e l l e s prennent des risques à ne rien faire. Un changement culturel est à l’œuvre et a commencé avec les fondations, puis gagne aujourd’hui l’ensemble des acteurs tels que les assureurs, les banques ou certains fonds de pensions qui se désinvestissent de plus en plus des énergies fossiles. La tendance est à la « décarbonisation ». Il apparaît même des agences de notation Exit les vœux pieux de la bonne action et du mécénat car aujourd’hui les entreprises multinationales cotées se rendent compte qu’elles prennent des risques à ne rien faire 7 propres à l’empreinte carbone dont 80 % des évaluations sont réalisées par Trucost et South Pole Carbon. Paul Polman, CEO d’Unilever, a ainsi placé la stratégie de son groupe sous le signe du développement durable dès 2010 et a pour objectif de réduire de moitié son empreinte carbone et d’utiliser 100% d’énergies renouvelables d’ici à 2030. L’Etat suit cet élan et annonce le 12 janvier 2016 la réduction des prélèvements sur le résultat de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) qui pourra en contrepartie investir 3 milliards d’investissements supplémentaires d’ici à 2017 dans le domaine du développement durable. pour une capitalisation boursière équivalente à celle de Renault ? Les obligations vertes (green bonds), qui aident le financement de projets contribuant à la transition énergétique, connaissent un intérêt croissant avec une collecte de 75 milliards depuis 2007 dont près de 35 milliards sur l’année 2015. Mais la désaffection guette certains secteurs, entreprises et pays qui pourraient se retrouver en difficulté suite à ce mouvement. Cela concerne notamment des entreprises brésiliennes telles que Petrobras et Vale qui ont des activités certes polluantes, mais contribuent au développement économique du pays et de sa population. De plus, selon une étude de Novethic 3 réalisée en 2015, 960 grands investisseurs représentant plus 29.600 milliards d’euros sont engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ils déclarent vouloir investir dans l’économie verte et en particulier les énergies renouvelables, les « green bonds » et l’efficacité énergétique. Dans le domaine aéronautique, on peut s’intéresser aux compagnies dont la flotte est jeune ou récemment renouvelée ainsi qu’aux sociétés qui agissent sur l’amélioration énergétique des appareils telles que Ryanair, Safran, Airbus ou Dassault Aviation. A contrario, dans l’industrie minière avec par exemple Anglo American et Glencore qui tirent une part significative de leur excédent brut d’exploitation dans le charbon, Rio Tinto et BHP Billiton semblent moins risquées car moins exposées. Alors, que le pétrole et le gaz représentent 7,7% de l’indice MSCI mondial, les énergies renouvelables ne pointent qu’à 0,05%. Il faudra du temps pour que ce ratio s’inverse mais on constate que les mentalités et les actions des décideurs et investisseurs évoluent en ce sens. Et des conséquences objectives : concilier éco-responsabilité et profitabilité. Le risque climatique et l’impact de la responsabilité sociale et de gouvernance (RSE) font désormais partie de la panoplie d’indicateurs extra-financiers à prendre en compte dans la gestion d’actifs. Les entreprises qui facilitent l’emploi des énergies renouvelables pourraient être privilégiées par les investisseurs. Ainsi, dans le secteur automobile , les constructeurs développent des carburants peu émetteurs de gaz à effet de serre ou des moteurs hybrides voire 100% électriques ont pris le chemin environnemental. On pense à Toyota, Peugeot ou Tesla. Mais est-ce judicieux pour un investisseur que de se positionner sur Tesla qui a produit en 2015, 50.000 véhicules 8 1 Interview par Jean-Gabriel Fredet à propos de la crise dans Challenges, le 27 août 2009 2 350.org est une mouvement qui dispose d’un réseau actif dans plus de 188 pays visant à contraindre les dirigeants à se plier aux réalités de la science et au principes de justice. Il croit à un climat sûr et à un futur meilleur, dans un monde juste, prospère et équitable 3 Novethic fait la promotion d’un modèle économique plus respectueux de l’humain et de l’environnement. Il permet au public de s’informer sur les impacts des crises environnementales, sociales et de gouvernance auxquelles est confrontée la planète. Le site met en avant les solutions mises en œuvre pour y faire face, plus particulièrement par les entreprises et les investisseurs. Elle attribue le label ISR aux produits financiers intégrant des critères ESG. Valeur par Nicolas Levrier AIR LIQUIDE : LE RACHAT D’AIRGAS, UNE OPÉRATION DÉFENSIVE ? En novembre dernier, Air Liquide annonce son intention de racheter le distributeur de gaz industriel en bouteille Airgas. L’annonce surprend. I l s ’ a g i t d e l a p l u s g ro s s e acquisition de l’histoire du secteur. Le champion français devrait en effet débourser plus de 12,5 milliards d’euros pour mettre la main sur la société américaine. Le prix offert (143$ par action) représente une prime de 50,6% sur le cours moyen du dernier mois et de 20,3% sur le plus haut de l’année. Pour financer l’opération, Air Liquide a souscrit à un prêt relais que la société remboursera par une augmentation de capital (3 à 4 milliards d’euros) et l’émission d’obligations en dollar et en euro. Pour Air Liquide l’opération est de taille… Premier embouteilleur et distributeur de gaz industriels aux Etats-Unis, le petit Airgas est devenu grand. Fo n d é e n 1 9 8 2 p a r son actuel PDG Peter McCausland, le groupe s’est développé grâce à une multitude de petites acquisitions (450 au total). Premier embouteilleur et distributeur de gaz industriels aux Etats-Unis, le petit Airgas est devenu grand 15 milliards pour Air Liquide) et emploie plus de 17000 personnes (vs 50000 pour Air Liquide). Ensuite , l’opération est stratégique… Après avoir mis l’accent sur le développement dans les pays émergents, le groupe se recentre sur les Etats-Unis : à l’avenir plus de 40% du chiffre d’affaires sera réalisé sur la zone Amériques contre 25% aujourd’hui. Le management apprécie ce marché qui offre des « opportunités de croissance dans la durée ». Les activités d’Airgas et d’Air Liquide aux Etats-Unis sont aussi complémentaires La société française fournit les clients d’Amérique du Nord, principalement des distributeurs, en vrac et par gazoducs. Tandis que l’activité principale d’Airgas consiste à embouteiller et distribuer ces gaz à un très grand nombre de clients (plus d’un million au total). Le groupe américain mise sur la proximité que Les activités d’Airgas et d’Air Liquide aux Etats-Unis sont aussi complémentaires Aujourd’hui la société réalise un chiffre d’affaires proche de 5 milliards d’euros (vs 9 lui procure son réseau de distribution qui compte plus de 1 000 points de vente à travers le pays. Enfin Airgas a développé une plateforme de e - c o m m e rc e q u i e s t aujourd’hui une référence pour un très grand nombre d’industriels et qui pourrait être répliquée par Air Liquide dans d’autres régions du globe. L’acquisition d’Airgas offre à Air Liquide une nouvelle plateforme pour la croissance externe du groupe Sur le plan financier, la direction d’Air Liquide estime que l’acquisition est très créatrice de valeur. En dépit de l’augmentation de capital, le bénéfice par action devrait progresser dès la première année, grâce notamment à la réalisation de 300 millions de dollars de synergies avant impôts (économie sur les achats, volumes supplémentaires, baisse des frais généraux, etc.) dans les deux à trois ans. Par ailleurs, l’acquisition d’Airgas offre à Air Liquide une nouvelle plateforme pour la croissance externe du groupe. Air Liquide devrait poursuivre la stratégie d’acquisitions aux Etats-Unis entreprise par Airgas. Avec plus de 50% du marché encore contrôlé par des petits acteurs indépendants, le gisement de croissance est important. Si l’opération comprend de nombreux atouts, il n’en demeure pas moins que certains risques semblent inquiéter les investisseurs. Le cours de bourse a baissé de près de 20% depuis l’annonce (contre -8 % pour le CAC 40). 10 Pourquoi ? Le prix payé est-il trop élevé ? Les investisseurs ont-ils toujours en tête l ’ o f f re avo r t é e d ’ A i r Products sur Airgas en 2010 à un cours deux fois moindre ? Quoi qu’il en soit il faudra probablement un peu de temps au marché pour prendre la mesure de cette opération. Du temps, il en faudra aussi à la société pour digérer cette acquisition qui peut amputer temporairement sa capacité d’investissement. En 2004, le groupe avait réalisé une opération s i m i l a i re ave c l e r a c h a t d ’ u n e p a r t i e des activités de Messer Grieshem pour 2,7 milliards d’euros. A l’époque, les analystes trouvaient le prix payé trop élevé. Cette acquisition a permis au groupe de prouver sa capacité à intégrer une société de taille importante pour le plus grand plaisir. Depuis le cours a été multiplié par 2 et le dividende par action a progressé de 30%. a r ô mes et pa rf u ms par Sarah Jakubowicz L’ODORAT EST LE SENS DE L’IMAGINATION «L’odorat (et le goût) sont le sens de l’imagination», comme disait Jean-Jacques Rousseau. Et pour l’éveiller, les créateurs de parfums et d’arômes se mettent à l’œuvre, dans l’ombre des grandes marques. En effet, contrairement à une idée assez répandue dans le grand public, la conception de formules de parfum n’est généralement pas du ressort des marques mais bien des laboratoires, au sein desquels travaillent des parfumeurs. Quelques maisons de parfumerie telles que Chanel et Guerlain ont leur propre « nez », un parfumeur unique qui crée les parfums au sein même de la société. Par contre, le nom derrière les parfums Givenchy, Yves SaintLaurent ou Gucci varie selon le laboratoire qui crée le jus. Ces formules de parfums sont utilisées aussi bien pour la création de parfums de prestige que pour les produits d’hygiène et de nettoyage. Quant à nos papilles, les arômes sont là pour les stimuler en envahissant l’industrie agroalimentaire. Qu’ils soient naturels ou chimiques ils accompagnent les ingrédients de tous les produits de la grande consommation, des boissons aux produits laitiers en passant par les biscuits, la confiserie ou les plats cuisinés. Nestlé , Danone ou encore Coca-Cola travaillent directement avec ces magiciens du Parfumerie naturelle goût pour améliorer les saveurs, les textures des aliments et surtout pour nous faire découvrir de nouvelles sensations gustatives. Avant d’être commercialisés par les grandes marques et faire le tour de la planète, les parfums et les arômes sont conçus et produits par des acteurs plus discrets. Il s’agit ici des fournisseurs de matières premières, les laboratoires qui fabriquent les essences naturelles et synthétiques qui entrent dans la composition de ces derniers. Les sociétés les plus connues sont : la société suisse Givaudan, le groupe allemand Symrise, la société américaine IFF, le japonais Tagasako, ou encore le français Robertet… Le marché des F&F (Fragrances & Flavors) e s t e s t i m é à 2 0 m i l l i a rd s d ’ e u ro s e t intervient en amont de la chaine de valeur de tous les grands groupes de l’industrie cosmétique, agroalimentaire, des boissons, de pharmacologie, des produits d’hygiène et d’entretien. Ces acteurs agissent dans l’ombre et pourtant si on prend l’exemple de la société américaine IFF (International Flavors & Fragrances), deuxième acteur du secteur F&F avec 16% de part de marché, cette société génère plus de 3 milliards de chiffre d’affaires en 2015, une croissance organique de l’ordre de 6% et emploie près de 10 000 personnes. Parfumerie synthétique 11 Outre le fait d’être un des partenaires directs des plus grands groupes, IFF est également auprès de plus petits acteurs locaux et peut ainsi s’adapter directement aux marchés et à la demande locale. IFF, Givaudan, Symrise sont partout où l’odorat et le goût sont particulièrement sollicités et de ce fait sont des acteurs globaux. Arômes naturels Grâce à un portefeuille de matières premières complexe (plus de 10 000 sources de matières premières différentes aussi bien naturelles que synthétiques), de fortes barrières à l’entrée sont présentes et limitent ainsi la volonté de plus petits acteurs de pénétrer ce marché. De plus, ces sociétés se doivent d’être à la pointe de l’innovation pour nouer de nouveaux partenariats avec des clients. IFF consacre plus de 8% de son chiffre d’affaires à la R&D, ce qui permet à ses Arômes synthétiques experts de dénicher un tout nouveau parfum ou un nouvel arôme avec un goût bien spécifique pour des plats préparés en Asie, au moyen Orient ou encore en Europe et peut ainsi s’adapter à chaque région, chaque marché, chaque client et chaque produit. Givaudan, Symrise ou encore IFF ont un fort pouvoir d’augmenter leurs prix. La majorité des clients ne souhaitent pas prendre le risque d’aller vers des plus petits acteurs avec moins de ressources ce qui pourrait jouer sur la qualité du produit final alors que les arômes ou les senteurs sont très peu coûteux dans le prix d’un produit. Ils représentent en effet moins de 5% de leur coût total (le reste étant la part du marketing, packaging, communication). Mais sont très importants dans la décision d’achat des consommateurs. Selon une étude citée par Givaudan, « le choix des consommateurs pour tel ou tel parfum s’oriente en priorité selon la première impression olfactive (78%) ». La croissance de ces sociétés (environ 4-6% de croissance organique par an) est principalement soutenue par l’évolution démographique mondiale ainsi qu’une certaine dynamique en provenance des pays émergents. En effet de nombreux pays d’Afrique, d’Asie 12 ou d’Amérique du Sud ont des besoins de plus en plus développés. La culture du parfum ou de l’utilisation de cosmétique se développe fortement avec le niveau de vie et l’élargissement de la classe moyenne. De plus, les modes de consommations de ces pays tend à se rapprocher de ceux des pays occidentaux av e c t o u j o u r s u n intérêt croissant pour une alimentation saine et équilibrée. Ainsi l’activité aromatique tend à devenir indispensable (90% des arômes sont utilisés dans le secteur agroalimentaire). La croissance provient également de cycles de vie plus courts : dans la parfumerie comme dans les produits de toilette vendus en grandes surfaces ou dans l’agroalimentaire, tous les clients, sans exception, cherchent des résultats commerciaux rapides en accélérant notamment leurs lancements de nouveaux produits. Le choix des consommateurs pour tel ou tel parfum s’oriente en priorité selon la première impression olfactive Aujourd’hui, dans les arômes alimentaires, le cycle de vie dépasse rarement dix-huit mois, alors que le nombre d’ingrédients dans les formules a fortement augmenté et que les processus d’élaboration sont devenus plus complexes. Les consommateurs européens se lassent vite et sont de plus en plus sensibles à l’étiquette mettant en valeur la nouveauté du produit. Ce qui renforce la demande pour les sociétés du secteur Fragrances & Flavors. Ainsi laissons nos odorats, nos papilles et peut-être nos portefeuilles s’enivrer par ces douces senteurs d’innovation, de croissance et de performance. Ce secteur, que l’on connait mieux à présent demeure un acteur incontournable et indispensable de la grande consommation. F O CU S par Yvon Levy COMMENT LE MONDE A-T-IL CHANGÉ DANS LES CINQ DERNIÈRES ANNÉES ? 2010 2015 Evolution Pétrole Bren (US $ par baril) Minerai de fer (US $ par tonne) Or (US $ par once) Indice du prix de la nourriture aux Nations-Unies Cacao (US $ par tonne) Carbonate de Lithium (US $ par tonne) 95 167 1421 225 3035 5180 38 39 1063 157 30369 6600 -60% -77% -25% -30% +11% +27% Taux 10 ans US Taux 10 ans Allemagne Taux 30 ans US Capital risque US (en milliards US $) Taux obligations entreprises BBB 3,29% 2,96% 4,33% 24 6,60% 2,22% 0,61% 2,95% 47 5,10% -1,07% -2,35% -1,38% +100% -1,50% Pénétration du téléphone mobile % des données mobiles utilisées par 1% des utilisateurs actifs Utilisateurs mensuels de Facebook (en milliard) Heures de vidéos chargées sur Youtube par minute Indice des prix «téléphone mobile et équipement de réseau» 18,60% 52% 0,6 24 1,9 74,60% 18% 1,6 400 0,8 +56% -34% +166% x16,67% -58% Salaire minimum au Royaume-Uni (en £/heure) Salaire annuel moyen en Chine (en Yuan) Nombre de robots industriels vendus Travail des femmes au Japon 5,9 37 100 121 000 60% 6,7 57 300 229 000 65% +13% +54% +89% +5% Prix d’une lampe LED (en US $ pour 1000 lumens) Coût de l’électricité solaire (en US $ / MWh) Prix d’une batterie lithium-ion (en US $ / gramme) Coût du sequancement d’une génôme (US $) Production du pétrole (en million de baril / jour) Nombre d’articles sur Wikipedia (en million) 50 211 1 46 774 87 17 11 133 0,4 1 363 97 37 -78% -37% -60% -97% +11% +117% 6,5% 6 0,14 47 4,5% 90 14,3 17 000 -2% x15 +102,14 x361,7 52 000 11% 1 790 21 Petrochina 62 800 6% 2 170 83 Apple +21% -5% +21% x4 3,20% 70,27 998 23 3 767 3,10% 70,91 998 21 3 835 -0,10% 0,90% 0% -9% +2% 0,3 4,4 104 13,8 18% 453,6 12 70,4 10,7 35% x1 512 +173% -32% -22% +17% Coût des matières premières Coût du capital Coût de la technologie Coût du travail Une ère d’abondance Recherche de croissance Croissance prévue l’an prochain dans les pays émergents Nombre de robes vendues par minute sur ebay Achat en ligne sur Alibaba pendant la journée des célibataires (en milliard US $) Clients RBNB pendant l’été (en millier) Entreprises Capitalisation du marché mondial (en milliard US $) Part de l’énergie dans l’indice MSCI Monde Dépenses d’investissement global (en milliard US $) Fusions-acquisitions > 10 milliards US $ La plus grande capitalisation boursière Certaines choses ne changent pas... Part de l’Afrique dans le commerce mondial Espérance de vie Vitesse d’un Boeing 747 (km/heure) Nombre de M2 achetables dans le centre de Londres avec 1M USD PIB japonais par habitant en miliers de yens ...pendant que d’autres changent Bitcoin (en US $) Température à Tokyo en décembre (en °C) Pollution de l’air à Pékin (concentration de particules fines) Consommation d’un Pickup Ford F 150 (en l/100) Dépenses militaires chinoise (en % des dépenses militaires américaines) Source : Goldman Sachs 13 L es M O T S par André Gosselet LES FRANÇAIS ONT LE COEUR À GAUCHE ET LE PORTEFEUILLE À DROITE Cette phrase, connue de tous, et restée célèbre de nos jours, qui l’a prononcée, à quelle occasion, et que signifie-t-elle exactement ? La réponse précise et détaillée se trouve dans le livre de Maurice Meuleau, historien et écrivain, intitulé « L’Histoire de France en 100 mots célèbres » paru en 2010. Elle est reproduite ci-dessous. Au lendemain de la guerre 1914-1918, les élections législatives envoient à la Chambre des députés une large majorité de droite ; son orientation, comme le grand nombre de députés qui viennent d’être démobilisés, lui fait donner le nom de « Chambre bleu horizon » (du nom de la couleur des uniformes à partir de 1915). Ce « Bloc national » voit l’échec de Clemenceau à l’élection présidentielle et, après le bref passage de Deschanel, c’est Millerand qui est porté à l’Elysée. Profitant de la reprise économique ainsi que de la division de la gauche (le congrès de Tours de 1920 voit la scission du parti socialiste entre communistes et socialistes), le Bloc national se maintient au pouvoir en dépit de mouvements de grève. En 1924, la montée des impôts, le mécontentement des ouvriers et des fonctionnaires et le choc de l’occupation de la Ruhr par l’armée française donnent à la gauche unie dans un « Cartel » une large majorité. Millerand, qui entend réduire le pouvoir du Parlement et élargir ceux de la présidence de la République est obligé de démissionner, le 11 juin 1924. Gaston Doumergue, qui lui succède, fait appel à Edouard Herriot qui forme un ministère radical-socialiste. La droite s’inquiète . Le gouvernement obtient de la Chambre la reconnaissance de l’URSS ; le parti communiste étend son influence 14 et multiplie les cellules dans les milieux ouvriers ; les bagarres entre partisans de la droite et militants de gauche ensanglantent les rues. Face aux graves difficultés financières, Edouard Herriot envisage la création d’un impôt sur le capital. Il va se heurter au « Mur d’argent ». Délaissant le terrain politique, ses adversaires vont vaincre en créant un climat de panique financière avec l’appui de la grande presse d’information. Les porteurs de bons du Trésor s’inquiètent, demandent leur remboursement, ce qui accroît la masse monétaire en circulation et détériore le franc. Edouard Herriot se voit refuser les avances qu’il sollicite de la Banque de France et prononce alors sa célèbre formule : « Les Français ont le cœur à gauche et le portefeuille à droite ». Il doit démissionner le 10 avril 1925. Dans une atmosphère de catastrophe financière, les gouvernements se succèdent. Rappelé le 19 juillet 1925, Edouard Herriot forme un gouvernement qui va durer deux jours. Le Président Doumergue fait appel à Raymond Poincaré qui forme un gouvernement d’union nationale, de la droite à Edouard Herriot. Le franc est stabilisé le 25 juin 1928 (il vaut le quinzième du franc de 1914) et l’équilibre des finances publiques va accompagner l’essor de l’économie. Notre g a mme de fo n ds Performances en % 2015 2014 2013 2012 2011 Brongniart Monétaire EONIA capitalisé 0,07 -0,11 0,27 0,10 0,26 0,09 0,83 0,23 1,12 0,89 Brongniart Varifonds Euro MTS 3-5 ans 0,36 1,39 4,87 6,00 1,89 2,28 4,70 8,64 1,43 0,83 Cipec Obligations EuroMTS 1-3 ans -0,02 0,72 1,26 1,88 0,54 1,72 5,97 4,48 0,48 0,64 Brongniart Patrimoine (C) 50% Euro MTS + 3-5 ans + 35% Eurostoxx 50 + 15% Dow Jones Industrial Average 3,68 5,11 7,39 8,18 10,34 12,24 7,00 -2,68 -13,55 -1,79 12,14 6,42 5,46 1,85 14,01 17,95 7,05 13,79 -11,79 -17,05 Cipec Diversifié Inter Dynamique 70% MSCI World en € + 30% EONIA Capitalisé 12,46 7,49 11,42 13,68 18,60 13,14 9,76 7,88 -13,16 -3,04 Brongniart Monde MSCI World en € (dividendes réinvestis) 7,23 10,42 12,71 15,77 19,41 17,49 6,84 10,75 -12,55 -8,27 Euromutuel Brongniart Valeurs Européennes 70% Eurostoxx 50 + 30% CAC 40 14,25 6,11 4,59 20,93 11,97 -13,46 0,68 17,96 14,22 -17,02 16,56 18,58 5,34 5,99 18,72 28,15 17,70 15,94 -21,80 -11,34 16,26 15,79 -6,88* -3,36* - - - Brongniart Rendement Euro Stoxx 50 (dividendes réinvestis) Brongniart Avenir 75% Eurostoxx Mid + 25% Stoxx Europe Mid 200 Brongniart PME Diversifié 80% MSCI EUROPE MICRO CAP Index + 20% de l’EONIA capitalisé Source Transtlantique Gestion au 31 décembre 2015. * Depuis le 27/02/2014 Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps. Investir dans un OPCVM comporte des risques, notamment de ne pas récupérer les sommes investies. Retrouvez toutes les informations sur nos fonds sur www.transatlantiquegestion.com 15 Photos © Philippe HIRSCH I Auteur Photographe www.philippehirsch.com - TGLT1214 - Impression AM PLUS Les Lilas 01 48 97 48 65. 26, avenue Franklin Delano Roosevelt - 75372 Paris Cedex 08 - T +33 1 56 88 76 00 F + 33 1 56 88 76 99 - www.transatlantiquegestion.com - Société de Gestion de Portefeuilles agréée par l’AMF N° GP90069 en application de l’article L.532-9 du Code monétaire et financier - SA au capital de 13 000 000 euros - 314 222 076 RCS Paris - APE 6630Z - N° TVA intracommunautaire FR 64 314 222 076 - Teneur de compte conservateur : Banque Transatlantique. Source : Transatlantique Gestion à défaut d’autres indications. Document d’information non contractuel. 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