Développement: C[X, Y ]/(Y − X 2) et C[X, Y ]/(XY − 1) sont principaux Adrien Fontaine 8 avril 2013 Référence : Serge Francinou, Hervé Gianella, Exercices de Mathématiques pour l’agrégation, Algèbre 1 1 C[X, Y ]/(Y − X 2) est principal Le polynôme Y − X 2 est irréductible dans C[X, Y ] car irréductible dans C[X][Y ] (unitaire de degré 1). Donc, (Y − X 2 ) est premier (C est factoriel, donc C[X, Y ] aussi, donc les notions d’élément premiers et irréductibles coïncident dans C[X, Y ]). Donc, C[X, Y ]/(Y − X 2 ) est intègre. Soit ψ : P (X, Y ) ∈ C[X, Y ] 7→ P (T, T 2 ) ∈ C[T ]. ψ est un morphisme d’anneau. De plus, comme ψ(X) = T , ψ est surjectif. Il est par ailleurs clair que (Y − X 2 ) ⊂ Ker(ψ). Montrons l’inclusion réciproque. Soit P (X, Y ) ∈ Ker(ψ). On remarque que le coefficient dominant de Y − X 2 en tant qu’élément de C[X][Y ] est 1, qui est donc inversible dans C[X]. Donc, on peut effectuer la division euclidienne de P (X, Y ) par Y − X 2 . Donc, il existe Q(X, Y ) et R(X, Y ) ∈ C[X, Y ] tels que P (X, Y ) = (Y − X 2 )Q(X, Y ) + R(X, Y ) avec de plus degY (R) = 0. Autrement dit, R(X, Y ) = R(X) ∈ C[X]. On a alors : ψ(P ) = 0 = P (T, T 2 ) = R(T ) Donc, R = 0 et P ∈ (Y − X 2 ). D’où, l’inclusion réciproque. On a donc un isomorphisme C[X, Y ]/(Y − X 2 ) ' C[T ] Or, C[T ] est principal (il est même euclidien puisque C est un corps). 2 C[X, Y ]/(XY − 1) est principal De même que précédemment, XY − 1 est irréductible dans C[X, Y ], donc C[X, Y ]/(XY − 1) est intègre. On considère le morphisme d’anneau ψ : P (X, Y ) ∈ C[X, Y ] 7→ P (T, T1 ) ∈ C(T ). On a clairement (XY − 1) ⊂ Ker(ψ). Montrons l’inclusion réciproque. Soit P (X, Y ) ∈ Ker(ψ). Contrairement au cas précédent, on ne peut effectuer la division euclidienne de P (X, Y ) par XY − 1 car ni X, ni Y ne sont inversibles 1 2 C[X, Y ]/(XY − 1) EST PRINCIPAL 2 dans C[X] et C[Y ] respectivement. Pour remédier à cela, on se place dans C(X)[Y ] (de telle sorte que désormais X est bien un élément inversible de C(X)). On peut donc effectuer la division euclidienne (dans C(X)[Y ] !) : P (X, Y ) = (XY − 1)Q(Y ) + R(X) où, Q est un polynôme à coefficients dans C(X) et R ∈ C(X). En multipliant par A(X), le ppcm du dénominateur de R(X) et des dénominateurs des coefficients de Q, on obtient A(X)P (X, Y ) = (XY − 1)Q0 (Y ) + R0 (X) Alors, si ψ(P ) = 0, on a : ψ(A(X)P (X, Y )) = A(T )ψ(P (X, Y )) = 0 = R0 (T ) Donc, P ∈ (XY − 1). Et donc, Ker(ψ) = (XY − 1). Enfin, Im(ψ) = C[T, T1 ]. Donc, C[X, Y ]/(XY − 1) ' C[T, T1 ]. Il nous reste à montrer que C[T, T1 ] est principal. En fait, on va même montrer qu’il est euclidien, ce qui nous permettra de conclure. Pour cela, notons F = {1, T, T 2 , ..., T k , ...}. On a alors : C[T, P 1 ] = { ∈ C(T ), P ∈ C[T ], Q ∈ F } := F −1 C[T ] T Q Montrons que F −1 C[T ] est un anneau euclidien. Tout d’abord, il est clair que c’est un sous-anneau de C(T ). C[T ] est principal, de stathme le degré. Soit x ∈ F −1 C[T ]. On note : ν(x) = inf {deg(T n x), n ∈ T n x, et T n x ∈ C[T ]} x s’écrit P Tk avec P ∈ C[T ], P (0) 6= 0 et k ∈ N. Donc, ν(x) = ν( P ) = inf {deg(T n−k P } = inf deg(T n P ) = deg(P ) n≥0 n≥k Tk Montrons que F − 1C[T ] est euclidien pour ν. Soient (x, y) ∈ F −1 C[T ]2 , y 6= 0. On écrit x et y sous la forme x = TPk1 et y = TQk2 avec P1 (0) et P2 (0) 6= 0. Alors, ∃Q, R ∈ C[T ]/P1 = QP2 + R avec deg(R) < deg(P2 ) Donc : Tk P2 R P = (Q 2 ) k2 + k1 k 1 T Tk1 T T C’est à dire x = y(Q T k2 R ) + k T 1 T k1 De plus, R ) ≤ deg(R) < deg(P2 ) = ν(y) T k1 Ce qui termine la preuve du fait que F −1 C[T ] est euclidien. En particulier, C[X, Y ]/(XY − 1) est euclidien, donc principal. ν(