Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial INTRODUCTION Les fractures du pilon tibial touchent l’extrémité inferieure de la jambe dans sa portion articulaire. Elles restent une question d’actualité en chirurgie orthopédique. Ce sont des traumatismes relativement rares à caractère bien particulier. Leur diagnostic n’est possible que par des examens radiologiques ; dans la plus 1 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial part des cas les radiographies standards de face et de profil de la cheville sont suffisantes. Elles retiennent l’attention par leur polymorphisme anatomo-pathologique qui va des formes les plus simples aux formes les plus complexes. Elles sont souvent associées à d’autres lésions de la cheville les rendant graves et source de complications. Le chirurgien doit s’efforcer à reconstituer le plus anatomiquement possible le parallélisme des surfaces car le résultat fonctionnel est lié à la qualité de la réduction. L’objectif de notre étude est d’évaluer le profil épidémiologique, les modalités thérapeutiques appliquées et de juger les résultats obtenus. Notre travail, basé sur une série de 31 patients traités chirurgicalement au service de traumatologie-orthopédie II de l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V (H.M.I.M.V.) de Rabat sur une période de 5 ans (janvier 2002décembre 2006), comprendra : - une première partie réservée à l’étude de la série, - une deuxième partie analysant et confrontant nos résultats avec les données de la littérature. - et une troisième partie de recommandations. 2 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial DEFINITION Les fractures du pilon tibial sont des fractures de l’extrémité inférieure du tibia atteignant la surface articulaire portante de la mortaise tibio-péronière avec instabilité potentielle sagittale. Cette définition inclue les fractures avec gros fragment marginal touchant plus du tiers de la surface articulaire. 3 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Elles s’opposent aux fractures bimalléolaires qui intéressent les berges latérales de la mortaise avec instabilité potentielle frontale et aux fractures supra-malléolaires qui sont extra-articulaires.1 Et de même, les fractures tri malléolaires avec moins d’un tiers de la surface cartilagineuse détachée sont exclues de cette définition car leur mécanisme est différent. Toutefois, deux problèmes de définition persistent : 2 ● Les travaux allemands et anglais excluent les fractures avec fragments marginaux postéro-externes des fractures du pilon tibial. Pour eux, elles appartiennent aux fractures malléolaires par rotation-cisaillement sans choc axial. Elles sont toujours accompagnées de déchirures ligamentaires. Par contre, les publications françaises les incluent parmi les fractures du pilon tibial. ● Les fractures concernant la métaphyse, avec des refends vers le segment articulaire du tibia ne sont pas au sens strict des fractures du pilon tibial. Cependant, elles en sont proches à cause de leur morphologie. 4 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial HISTORIQUE L’histoire des fractures du pilon tibial commence avec celle des fractures bimalléolaires. Une courte revue chronologique de la littérature permet de comprendre le caractère particulier des fractures du pilon tibial. La première observation de la fracture marginale postérieure (associée à une fracture de la malléole externe) fut publiée par Earl en 1829. La seconde 5 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial observation, en 1822, fut de Malgaigne qui décrivit une fracture malléolaire avec luxation postérieure. Chaput, 3 dans sa monographie « fracture du coup-de-pied et accidents du travail », en 1907 étudia 19 cas de fractures marginales postérieures dont l’une porte son nom et créa les termes de tubercule et de marge tibiale. Destot, 4 en 1911, après avoir inspiré la thèse de son élève Louis Bondet en 1900 (de la radiographie et des pseudo-fractures simples des malléoles), publia son livre traumatisme du pied et rayon X où il introduisit pour la première fois le terme de pilon tibial. Quenu, 5 en 1912, proposa une classification des fractures du coup-de- pied. Tanton, 6 en 1916, publia dans le traité de chirurgie de Le Dentu et Delbet une classification. Malgré la qualité de son travail, cette classification fut d’une complexité et difficile d’utilisation dans la pratique courante. Lauge-Hansen, Danis, 8 7 en 1948, décrit une classification étio-pathogénique. en 1949, orienta sa classification anatomo-pathologique vers la possibilité du traitement chirurgical. Lorenz Bohler, 9 en 1954, proposa un traitement qui consistait en une traction transcalcanéenne avec broche, suivie d’un appareil plâtré. Rieunau et Gay, 10 en 1956, reconnurent le rôle stabilisateur du péroné et préconisèrent sa synthèse, suivie d’un appareil plâtré. Decoulx et Razemon, 11 en 1961, insistèrent sur deux variétés particulières (fractures éclatement-tassement et fractures éclatement-torsion). Ils mirent en évidence la différence de structure et de solidité osseuse de la marge antérieure, 6 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial et proposèrent la fixation opératoire des grands fragments. Leur statistique portait sur 48 fractures. En 1963, Gay et Evrard, 12 partant de l’analyse de 241 dossiers présentèrent la première classification descriptive distinguant fractures partielles (marginales antérieures et postérieures) et complètes (bimarginales), et les indications opératoires. Elle est longtemps restée la plus employée. La même année, Allgower13 dans l’ouvrage Technik der operative Frakturen-behandlung publié sous la direction M.E. Muller, évoqua la tactique en 4 étapes successives pour la réparation des fractures du pilon tibial. Ce procédé deviendra classique et sera codifié par Ruedi, Matter, et Allgower14 en 1968 d’après une expérience basée sur 82 cas, tous revus. Heim, 15 en 1972, étudie la morphologie des fractures complexes du pilon tibial et publia en 1977 avec Naser16 une étude portant sur 128 cas où ils proposèrent un schéma descriptif très complet des fractures du pilon tibial basé sur l’analyse du trait de fracture, ce qui avait aboutit à un grand nombre de sous groupes. Vers 1975, l’ostéosynthèse réglée des fractures du pilon tibial s’était généralisée. En 1975, Vichard et Wattelet1 furent les premiers à décrire les enfoncements-dépressions isolés de la surface articulaire. En 1978, Ruedi et Allgower17 proposèrent leur classification en 3 degrés de sévérités. Cette classification est encore très utilisée à l’heure actuelle. En 1984, Vivès et coll.18 proposèrent une classification simplifiée sur le plan sagittal distinguant fractures partielles et fractures complètes et préconisèrent la synthèse du tibia par abord antérolatéral. 7 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Vers le début des années 80, l’attention se tourna de plus en plus vers les lésions des parties molles. On s’efforça de mieux traiter les lésions cutanées et on les classifia. En Europe, ses représentants furent les équipes de Tscherne19 et de Muhr, 20 et en Amérique du Nord, celle de Mast21 et Bone.22 En novembre 1991, lors du symposium de la société française de chirurgie orthopédique et traumatologique (SOFCOT), une classification fut élaborée à partir de celle de Vives.23 8 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial MATERIELS ET METHODES I. PATIENTS. Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les fractures du pilon tibial traitées au service de traumatologie-orthopédie II de l’H.M.I.M.V de Rabat sur une période de 5 ans (janvier 2002-décembre 2006). Durant cette période 500 fractures du tibia et 240 fractures du coup-depied ont été traitées ; dont 38 représentaient des fractures du pilon tibial. 9 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial L’ensemble de ces 38 fractures répondaient à la définition adoptée plus haut. Parmi les 38 fractures du pilon tibial ; 7 ont été traités orthopédiquement, et 31 chirurgicalement. Notre série d’étude n’a pris en compte que le groupe traité par la chirurgie. La collecte des cas s’est faite à partir de registres médicaux. Leur exploitation s’est faite suivant une fiche d’exploitation que nous avons élaborée, cette dernière regroupait les paramètres épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs. Nous avons par la suite étudié ces fractures afin de déterminer la fréquence, le pronostic et les implications thérapeutiques. 10 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial II. FICHE D’EXPLOITATION. Année : Hôpital : N° d’entrée : N° d’ordre : Identité : Nom et prénom : Age : Sexe : F / M Profession : Adresse : Antécédents : Personnels : - Médicaux : - Chirurgicaux : Familiaux : Durée d’hospitalisation : Côté atteint : D / G / Bilatéral Etiologies : AVP □. Chutes □. Agression □. Accident de travail □. Sport □. Autres □. Mécanisme : Compression □. Torsion □. Mixte □. Clinique : Signes fonctionnels : Signes généraux : Lésions associées : ▪ Lésions cutanées : Ouvertures cutanées (Cauchoix et Duparc modifié) : Stade 0 □ .Stade I □ . Stade II □. Stade III □. ▪ Lésions vasculaires : ▪ Lésions nerveuses : ▪ Autres lésions : - Fracture du péroné □ - Fracture du talus □ - Fracture calcanéenne □ - Fracture de la malléolaire interne □ - Luxation talo-crurale □ 11 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Délai de prise en charge : Bilan radiologique : Incidences : Face □. Profil □. ¾ □ TDM □ Classification anatomo-pathologique selon Vives : ▪ Fractures incomplètes : Simple □. Complexe □. ▪ Fractures complètes : Simple □. Complexe □. ▪ Fractures complètes à comminution métaphysaire □. Traitement médical : ATB □. AINS □. SAT □. Anticoagulant □. Traitement orthopédique : - Immobilisation plâtrée □ durée : contrôle radiologique □ - Extension continue □ durée : contrôle radiologique □ Traitement chirurgical : Délai opératoire : Type d’anesthésie : Générale □. Locorégionale □. Voies d’abord : Vérification de la réduction per opératoire : Oui □. Non □ Type d’ostéosynthèse : ▪ Fixation interne □ : - Ostéosynthèse interne du tibia □ : Plaque vissée □ Type : Vissage □ Embrochage □ Vissage + embrochage □ Plaque vissée + embrochage □ Agrafes □ Autres □ - ostéosynthèse du péroné □ : Plaque vissée □ Type : Vissage □ Embrochage □ ▪ Fixation externe □ : Type de fixateur externe ▪ Traitement combiné (fixateur externe avec ostéosynthèse à minima) □ : Du tibia □ Du péroné □ Autres gestes : ▪ Greffe osseuse □ ▪ Couverture cutanée □ ▪ Traitement des lésions ligamentaires □ Arthrodèse tibio-tarsienne □ 12 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Soins postopératoires : Soins locaux □ ATB □. Anticoagulants □. AINS □ Rééducation : Délai/intervention : Autorégulation □. Rééducation assistée □ Complications : Complications immédiates : - cutanées : nécroses cutanées □ - mise à nu du matériel ou de l’os □ - désunion des sutures □ - phlyctènes □ - hématome postopératoire □ - vasculaires □ - nerveuses □ Complications secondaires : - infectieuses : sur broche □ sur fiche □ des parties molles □ ostéite □ arthrite □ - thromboemboliques □ Complications tardives : - pseudarthrose □ - cals vicieux □ - retard de consolidation □ - raideur □ - arthrose □ - syndrome algodystrophique □ 13 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial III. CRITERES D’EVALUATION. Les patients ont été revus avec un recul moyen de 36 mois avec des extrêmes de 9 et 60 mois. Les critères d’évaluation ont été basés sur l’examen clinique (interrogatoire et examen physique) et la réalisation de radiographies standards de face et de profil. 1. Critères cliniques. L’examen clinique a porté sur les points suivants : - circonstances de survenue de l’accident, - recherche d’antécédents, - activités précédant la fracture (activités professionnelles, loisirs, pratique du sport), - existence de la douleur (intensité, siège et circonstance de survenue), - fonction de la cheville (marche, course, montée et descente d’escaliers), - mobilité de l’articulation (flexion dorsale et flexion plantaire), - existence ou non de troubles trophiques. Les résultats ont été chiffrés en 4 stades, selon Biga lors du symposium de la 66ème réunion de la SOFCOT, représentés dans le tableau I.24 14 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Score Douleur 3 Absente 2 Activités inhabituelles, douleur climatique 1 Lors de la marche habituelle 0 Permanente Fonction Mobilité Marche non limitée, course possible Marche peu limitée, gêne terrain accidenté FD ≥ 20° FP ≥ 30° Boiterie 20° > FD > 0° FP ≥ 30° 20° > FD > 0° Canne obligatoire 30° > FP 0° ≥ FD 30° > FP Tableau I : Tableau montrant les différents items cliniques permettant de chiffrer les résultats fonctionnels. Flexion Dorsale (FD) et Flexion Plantaire (FP).24 Le total des 3 items donne un score : Bon résultat : 8 à 9. Résultat insuffisant : 4 à 5. Résultat acceptable : 6 à 7. Echec : 0 à 3. 2. Critères radiologiques. Nous avons jugé le résultat anatomique en fonction de 4 items : - persistance d’un déplacement, - congruence articulaire définie par le parallélisme ou la concentricité des surfaces articulaires, - degré d’arthrose tibio-tarsienne, - existence d’une synostose tibio-péronière. L’arthrose tibio-tarsienne a été classée en 3 stades : - A1 : pincement minime et/ou ostéophytes marginaux, - A2 : pincement voisin de 50%, importants ostéophytes, condensation sous chondrale, 15 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial - A3 : pincement. Ce qui a permis de définir 3 catégories : - A0 : cheville indemne d’arthrose, - A1 : arthrose débutante, - A2 et A3 : arthroses avérées. La qualité de la réduction radiologique après traitement a été appréciée par les items définis dans le tableau II par Arlettaz.25 Traitement Qualité de la réduction Chirurgie Orthopédique - - - - - - Moyenne Marche d’escaliers > 2 mm, morphologie globalement conservée - - Mauvaise Marche d’escaliers > 2 mm, morphologie restituée - - Excellente Résultats Satisfaisants Résultats non Satisfaisants Bonne Réduction anatomique, pas de dégâts cartilagineux. Marche d’escaliers < 2 mm, lésions cartilagineuses Total Tableau II : Qualité de la réduction obtenue en fonction du traitement.25 16 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial RESULTATS ET ANALYSES 17 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial I. ANALYSE EPIDEMIOLOGIQUE. 1. Fréquence. Durant la période de janvier 2002 à décembre 2006, nous avons au sein du service de traumatologie-orthopédie II de l’Hôpital Militaire Instruction Mohamed V enregistré 240 fractures du coup-de-pied et 500 fractures du tibia. Les fractures du pilon tibial, au nombre de 38, ont représenté respectivement 15,80% des fractures du coup-de-pied et 7,6% des fractures du tibia. Le traitement chirurgical (ostéosynthèses interne et externe, arthrodèse) a été indiqué dans 31 cas (81,57%) et le traitement orthopédique (plâtre et traction) dans 7 cas (18,43%). 2. Age. Le plus jeune de nos patients avait 22 ans et les plus âgés 69 ans. La répartition par tranche d’âge de notre étude est représentée dans le diagramme ci-dessous. Nombre Age Figure n° 1 : Histogramme montrant la répartition des populations féminine et masculine selon l’âge. 18 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial La tranche d’âge la plus exposée est comprise entre 20 et 39 ans (6 femmes et 14 hommes). Elle correspond à la tranche d’âge la plus active dans la vie courante et représente 64,51% des cas. L’âge moyen, de notre série, est de 36 ans. Nous avons eu affaire à une population d’adultes jeunes dans la majorité des cas. 3. Sexe. Nous avons répertorié 22 hommes (70,96% des cas) et 9 femmes (29,04%) avec un sexe ratio de 2. Il ressort une nette prédominance masculine. Cette différence peut s’expliquer par la nature du recrutement qui s’est fait dans un établissement militaire et au fait que les hommes pratiquent plus d’activités pouvant occasionner ce genre de fractures. Figure n° 2 : Diagramme de la répartition des fractures en fonction du sexe. 19 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 4. Côté atteint. Les fractures du pilon tibial ont touché 21 fois le côté droit (67,74%) et 10 fois le côté gauche (32,26%). 5. Etiologie. Les chutes d’un haut lieu représentent la principale étiologie avec 20 cas (64,51%), suivie des accidents de la voie publique (AVP) avec 7 cas (22,58%), des accidents de sport avec 3 cas (9,67%) et 1 cas d’étiologie non définie (3,22%). 6. Mécanisme. Il a été difficile de préciser le mécanisme des fractures car ils faisaient défaut dans les dossiers cliniques. Dans la plupart des cas, elles ont fait suite à une chute d’un lieu élevé ou à un AVP et, par conséquent, les mécanismes ont été combinés et complexes. 7. Terrain. Il n’a pas été noté de terrain particulier ; les antécédents étaient souvent absents : absence de cas d’ostéoporose et traitement à long court de corticoïdes. Par contre, nous avons noté une patiente en post-ménopause (3,22%), 9 patients ayant des habitudes toxiques (29,03%), 2 HTA, (6,45%) et 1 diabète (3,22%) ; soit 38,70% de patients avec des tares. 20 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 8. Associations lésionnelles. 8.1. Atteinte cutanée. Elle a été appréciée selon la classification de Cauchoix et Duparc26 modifiée. Nous avons obtenu les résultats suivants : - Stade 0 de Huten : 21 cas (67,74%). - Stade I : 6 cas (19,36%). - Stade II : 2 cas (6,45%). - Stade III : 2 cas (6,45%). 8.2. Atteintes osseuses et ligamentaires. Nous avons relevé : - 23 fractures du péroné (74,19% des patients). - 5 fractures de la jambe (16,12% des patients). - 2 luxations de la cheville (6,45% des patients). Aucune lésion vasculo-nerveuse n’a été observée dans notre série. II. ANALYSE ANATOMO-PATHOLOGIQUE DES FRACTURES. La classification des fractures a pu se faire grâce aux radiographies standards de face et de profil qui ont été réalisées pour la totalité des patients. Dans certains cas un complément radiologique par TDM a été nécessaire pour apprécier le déplacement et l’importance du tassement osseux ; 7 patients en ont bénéficié. 21 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial La classification de Vivès,18 concernant les fractures du pilon tibial pour repartir le type de fracture rencontré, a été retenue. Elle se base sur 2 éléments anatomo-pathologiques fondamentaux qui sont : la solution de continuité métaphysaire complète ou incomplète et la comminution au sein du trait de la fracture. Nous avons obtenu les résultats décrits dans le tableau ci-dessous : Type de fracture rencontrée Nombre Pourcentage (%) Fractures Simples 1 3,22 incomplètes Complexes 7 22,58 Fractures Simples 9 29,03 complète complexes 14 45,17 31 100 % Total Tableau III : Répartition des types de fractures rencontrés selon la classification de Vivès.18 Il ressort de ce tableau que les fractures complètes représentent 74,20% des fractures rencontrées et les fractures incomplètes 25,80%. III. ANALYSE THERAPEUTIQUE. Le traitement conservateur été réalisée chez 29 patients (93,55% du traitement chirurgical) et les arthrodèses précoces chez 2 patients (6,45%). 1. Délai opératoire. Le délai opératoire moyen a été de 7 jours (12 heures à 25 jours). 22 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 2. Type d’anesthésie. L’anesthésie générale a été faite dans 23 cas (74,19%) et la rachianesthésie dans 8 cas (25,81%) 3. Fixation interne. Elle a été pratiqué dans 23 cas (1 fracture incomplète simple, 7 fractures incomplètes complexes, 7 fractures complètes simples et 8 fractures complètes complexes) soit 74,19% des traitements, repartie selon le diagramme ci-dessous. Figure n° 3 : diagramme montrant la répartition des différents types de fractures ayant bénéficiés d’une ostéosynthèse interne. Pour la fixation de ces fractures, nous avons utilisé : - un vissage simple : 14 fois (60,86%), - une plaque en T ou en L : 5 fois (21,73%) - un embrochage par broches de Kirschner associé à un vissage : 4 fois (17,39%). 23 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Les voies d’abord utilisées sont reparties dans le tableau IV ci-dessus : Voies d’abord Effectif voie antéro-médiane. - voie antéro-interne. 10 voie antéro-externe. 8 voie postérieur. - voie latérale (externe). - voie double (antérieure + externe). 5 Tableau IV : Répartition des voies d’abord pratiquées. Les voies antérieures ont été utilisées pour 78,26% d’ostéosynthèse interne contre 21,74% pour la double voie. Une greffe cortico-spongieuse autologue a permis de combler le vide créé par l’abaissement de l’enfoncement dans 6 cas (26,08% des fractures traités par ostéosynthèse interne). 4. Fixation externe. Elle a été mise en place dans 6 cas soit 19,36% des traitements chirurgicaux, répartie de la manière suivante : - 2 fractures complètes simples - et 4 fractures complètes complexes. La fixation externe a été indiquée en cas d’ouverture cutanée et/ou comminution métaphyso-épiphysaire. L’immobilisation était en moyenne de 60 jours jusqu’à consolidation. 24 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 5. Arthrodèse tibio-tarsienne précoce. Elle a été réalisée dans 2 cas (6,45% des traitements chirurgicaux) pour 2 fractures complètes complexes. La voie d’abord pratiquée a été la voie antéro-interne dans les 2 cas. 6. Ostéosynthèse du péroné. 23 fractures du péroné accompagnant celle du pilon tibial ont été réduite par le matériel suivant : - 16 fois par une plaque 1/3 tube (69,56%). - 4 fois par embrochage intra-médullaire (17,39%). - 3 fois par vissage (13,05%). IV. ANALYSE DES RESULTATS. 1. Résultats fonctionnels. 1.1. Résultats fonctionnels globaux. Les résultats ont été appréciés selon le score d’Olerud et Molander. 27 Ce score comprend 9 items et ne tient pas compte des arthrodèses : - douleurs, - enraidissement, - œdème, - monter et descendre les escaliers, - courir, 25 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial - sauter, - s’accroupir, - aide à la marche, - activité professionnelle. Nous avons obtenu 62,06% de bons résultats, 24,13% de résultats moyens et 13,81% de mauvais résultats en utilisant le score d’Olerud et Molander.27 Les arthrodèses pratiquées précocement ont donné de bons résultats dans 100% des cas. 1.2. Répartition des résultats fonctionnels en fonction du type de traitement et des fractures. 1.2.1. Fixation interne. Figure n° 4 : Diagramme montrant la répartition des résultats fonctionnels après traitement par fixation interne. Les résultats sont répartis de la manière suivante : 26 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial - 14 bons résultats (60,86%) répartis de la manière suivante : 1 fracture incomplète simple, 7 fractures incomplètes complexes, 4 fractures complètes simples et 2 fractures complètes complexes. - 6 résultats moyens (26,08%) répartis de la manière suivante : 2 fractures complètes simples et 4 fractures complètes complexes. - 3 mauvais résultats (13,06%) répartis de la manière suivante : 1 fracture complète simple et 2 fractures complètes complexes. 1.2.2. Fixation externe. Figure n° 5 : Diagramme montrant la répartition les résultats fonctionnels après traitement par fixateur externe. Les résultats sont répartis de la manière suivante : - 4 bons résultats (66,66%) répartis de la manière suivante : 2 fractures complètes simples et 2 fractures complètes complexes. - 1 résultat moyen (16,67%) pour une fracture complète complexe. - 1 mauvais résultat (16,67%) pour une fracture complète complexe. 27 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 1.2.3. Arthrodèse tibio-tarsienne précoce. Nous avons obtenu 2 bons résultats (100%). 2. Résultats radiologiques. 2.1. Résultats radiologiques globaux. Les critères définis par Arlettaz25 nous ont permis de regrouper nos résultats dans le tableau V ci-dessous, ce dernier ne tient pas compte des 2 arthrodèses. Nous avons obtenu 72,41% de résultats satisfaisants et 27,59% de résultats non satisfaisants pour l’ensemble des 29 cas traités par ostéosynthèses. Qualité de la réduction Excellente Réduction anatomique, pas de dégâts cartilagineux. 15 Bonne Marche d’escaliers < 2 mm, lésions cartilagineuses 6 Moyenne Marche d’escaliers > 2 mm, morphologie globalement conservée Résultats Satisfaisants Résultats non Satisfaisants ostéosynthèses Marche d’escaliers > 2 mm, morphologie restituée 4 4 Mauvaise Total 29 Tableau V : Qualité de la réduction obtenue en fonction du type de traitement25 Ces résultats sont répartis de la manière suivante : 28 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial - les 21 résultats satisfaisants (72,41%) ont concernés 1 fracture incomplète simple, 7 fractures incomplètes complexes, 7 fractures complètes simples, 6 fractures complètes complexes, - les 8 résultats non satisfaisant (27,59%) ont concerné 2 fractures complètes simples et 6 fractures complètes complexes. 2.2. Répartition des résultats radiologiques en fonction du type de traitement et des fractures. 2.2.1. Fixation interne. Nous avons obtenu les résultats suivants : - 18 résultats satisfaisants (78,26%) répartis de la manière suivante : 1 fracture incomplète simple, 7 fractures incomplètes complexes, 7 fractures complètes simples et 3 fractures complètes complexes. - 5 résultats non satisfaisants (21,74%); ils concernaient essentiellement 5 fractures complètes complexes. 2.2.2. Fixation externe. Nous avons obtenu les résultats suivants : - 3 résultats satisfaisants (50%) répartis de la manière suivante : 2 fractures complètes simples et 1 fracture complète complexe. - 3 résultats non satisfaisants (50%); ils concernaient essentiellement 3 fractures complètes complexes. 29 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 2.2.3. Arthrodèse tibio-tarsienne précoce. Pour les 2 arthrodèses pratiquées sur 2 fractures complètes complexes, nous avons obtenu de bons résultats radiologiques avec alignement correct de la cheville. 3. Reprise d’appui. La mise en charge a été décidée en fonction du type de fracture et s’est faite progressivement. Elle dépendait de l’évolution clinique et radiologique. Nous avons autorisé un appui progressif entre la 6 ème et la 8ème semaine pour les fractures simples. Pour les fractures comminutives, nous l’avons fait entre la 6ème semaine et la 12ème. Les patients ayant bénéficiés d’une greffe ont commencé l’appui après la 12ème semaine. 4. Délai de consolidation. Il dépendait du type de fracture, des lésions associées, de la qualité de la réduction et de la stabilité des fractures et du montage. Nous avons constaté qu’il était autour de 10 à 20 semaines selon les clichés radiographiques. 5. Complications. Les complications du traitement du pilon tibial sont de 3 types : peropératoires, post-opératoires précoces ou retardées. Nous n’avons pas enregistré de complications per-opératoires. 30 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 5.1. Complications post-opératoires précoces. Elles ont été marquées par : ● 3 infections cutanées superficielles (9,67% des cas). Elles ont été jugulées par une antibiothérapie et des soins locaux. ● 1 infection profonde (3,22% des cas). Elle a bénéficié d’une ablation du matériel d’ostéosynthèse, d’une antibiothérapie et la mise en place du fixateur externe. L’évolution a été satisfaisante. Le taux d’infections a été de 12,89%. ● 1 nécrose cutanée limitée (3,22% des cas) qui a été parée avec une évolution favorable. 5.2. Complications tardives. Elles ont été marquées par : ● 2 cals vicieux (6,45% des cas). ● 3 algodystrophies (9,67% des cas). ● 1 patient ayant bénéficié d’une arthrodèse a eu des métatarsalgies non invalidantes (3,22% des cas), ● Une arthrose, selon les critères définis lors du symposium de la SOFCOT24 , a été constatée dans 11 cas (37,93%) sur 29 ayant bénéficié d’une ostéosynthèse (tableau VI). Dans 3 cas, elle a été mal tolérée. Il s’agissait, le plus souvent, d’arthrose d’apparition précoce et d’évolution rapide ; le reste des patients avait une arthrose débutante et très bien tolérée cliniquement. 31 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Pincement de l’interligne Aucun Grade de l’arthrose A0 (cheville A1 (arthrose indemne débutante) d’arthrose) 1 7 Nombre de cas Discret (minime et/ou ostéophytes marginaux) Voisin de 50% Total (important ostéophytes, condensation sous chondrale) A2 A3 A2 et A3 : arthrose avérée 2 4 Tableau VI : Grade de l’arthrose tibio-tarsienne (arthrodèse non comprise). 24 Un patient ayant bénéficié d’une arthrodèse a eu une arthrose de l’articulation sous astragalienne. En prenant l’ensemble des traitements, ostéosynthèse et arthrodèse, nous avons eu 12 arthroses sur les 31 cas traités ; soit 38,70%. 32 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial DISCUSSION 33 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Avant de commencer l’analyse et la confrontation de nos résultats avec les données de la littérature, nous allons faire un bref rappel anatomique du pilon tibial et physiologie de l’articulation de la cheville. Nous insisterons sur la vascularisation et les voies d’abord chirurgicales. I. RAPPELS. 1. Rappels anatomiques. Le pilon tibial représente le ¼ inférieur du tibia et présente une forme quadrigulaire.28 On lui décrit 5 faces : antérieure, postérieure, interne, externe et inférieure. Il est maintenu aux structures avoisinantes par la capsule articulaire, les ligaments péronéo-tibiaux (postérieur et antérieur), le ligament interosseux et les ligaments latéraux (interne et externe). (Voir figures n° 6,7, 8) Sa structure osseuse se compose d’un double système de travées (un système ogival et un système horizontal).11 La vascularisation du pilon tibial s’organise de la manière suivante.29, 30 ● Le cercle artériel osseux comprend deux systèmes : - Le système artériel métaphysaire qui réalise un véritable plexus anastomotique péri-métaphysaire. Il comprend 2 types d’apport ; un apport indirect provenant de l’artère tibiale antérieure, un apport indirect provenant des artères péronières et l’artère tibiale postérieure. - Le système artériel épiphysaire qui comprend 3 grands types d’artères, à savoir les artères épiphysaires directes issues de l’artère tibiale postérieure et l’artère péronière postérieure ; les artères capsulo34 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial épiphysaires provenant de l’artère tibiale antérieure et les artères métaphyso-épiphysaires périostées. ● Le cercle artériel cutané sus-aponévrotique qui est représenté par 2 types de plexus : - Le plexus sus-aponévrotique antérieur provenant de l’artère tibiale antérieure, réalisant le hile jambier antérieur et le réseau anastomotique intermusculo-tendineux en dehors du muscle jambier antérieur. Ce plexus provient également de l’artère péronière antérieure. - Le plexus sus-aponévrotique postérieur alimenté par les artères tibiales postérieures et péronières postérieures dont les voies de passage sont les hiles péroniers postérieurs, para-achilléen et tibial postérieur. La qualité de la vascularisation osseuse à ce niveau contraste avec celle du revêtement cutané de la région où il existe une pauvreté de l’irrigation de la peau en regard des malléoles péronières et surtout tibial. L’innervation est assurée par le nerf tibial antérieur qui longe le coté interne de l’artère tibiale et se divise au dessous de la lame supérieure du ligament annulaire, en ses deux branches terminales, interne et externe.31 (Voir figures n° 9, 10, 11, 12, 13) Les rapports du pilon tibial avec les éléments du coup de pied sont plus facilement rappelés par une coupe de la région.29 (Voir figures n° 15, 16) Les principaux rapports vasculo-nerveux sont : - au niveau de la face interne : la veine saphène interne et ses branches, - au niveau de la face antéro-externe : le paquet vasculo-nerveux tibial antérieur et les muscles de la loge antérieure, 35 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial - au niveau de la face postérieure : le paquet vasculo-nerveux tibial postérieur. 1. 2. 3. 4. 5. 6. Fibula Membrane interosseuse de la jambe. Ligament tibio-fibulaire postérieur Capsule articulaire Ligament talo-fibulaire postérieur Ligament calcanéo-fibulaire 7. 8. 9. 10. 11. Tendon calcanéen (tendon d’Achille) Tibia Ligament médial (partie tibio-talaire) Ligament talo-calcanéen Ligament médial (partie tibiocalcanéen) Figure n° 6 : Vue postérieure montrant la capsule et les ligaments du pilon tibial. 32 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. Tibia Fibula Ligament tibio-fibulaire postérieur Ligament tibio-talaire postérieur Couche superficielle du ligament deltoïde Ligament talo-calcanéen postérieur Ligament talo-calcanéen médial Ligament tibio-talaire antérieur Capsule articulaire Tibia Fibula Ligament tibio-fibulaire postérieur Ligament tibio-talaire postérieur Couche superficielle du ligament deltoïde Ligament talo-calcanéen postérieur Ligament talo-calcanéen médial Ligament tibio-talaire antérieur Capsule articulaire Figure n° 7 : Vue médiale montrant la capsule et les ligaments du pilon tibial. 32 36 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. Ligament interosseux Ligament tibio-fibulaire antérieur Ligament talo-fibulaire antérieur Ligament talo-naviculaire Ligaments cunéo-naviculaires dorsaux Os cunéiforme intermédiaire Ligament inter-cunéiforme dorsal Os cunéiforme latéral Ligament cunéo-cuboïdien dorsal Os cuboïde Ligament tibio-fibulaire postérieur Ligament talo-fibulaire postérieur Ligament calcanéo-fibulaire Ligament talo-calcanéen latéral Ligament talo-calcanéen inter osseux Ligament bifurqué Ligament calcanéo-cuboïde Ligament cubo-naviculaire dorsal Figure n° 8 : Vue latérale montrant la capsule et les ligaments du pilon tibial.32 Figure n° 9 : Plan superficiel de la région antérieure du coup-de-pied.31 37 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Figure n° 10 : Plan superficiel de la région postéro-interne du coup-de-pied.31 Figure n° 11 : Plan superficiel de la région postéro-externe du coup-de-pied.31 38 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 1. Muscle tibiale antérieur 2. Rétinalucum des extenseurs 3. Malléole médiale 4. Muscle tibial postérieur 5. Muscle long fléchisseur des orteils 6. Muscle long fléchisseur du hallux 7. Nerf tibial 8. Artère tibial postérieure 9. Tendon d’Achille 10. Artère et nerf plantaires latéraux 11. Rétinalucum des fléchisseurs 12. Muscle abducteur du hallux 13. Artère et nerf plantaires médiaux Figure n° 12 : Vue médiale du plan profond de la cheville.32 1 7 14 13 2 3 5 12 8 11 4 10 6 9 A B Figure n° 13 : Plan profond de la jambe montrant l’artère tibiale antérieure et ses collatérales. 32 A : Vue antérieure. B : Vue postérieure. 1. Artère tibiale antérieure 2. Rameau perforant de l’artère fibulaire 3. Artère malléolaire antéro-latérale 4. Rétinalucum des extenseurs 5. Artère malléolaire antéro-médiale 6. Artère dorsale du pied 7. Artère tibiale postérieure. 8. Artère malléolaire postéro-médiale 9. Rameaux calcanéens médiaux 10. Rameau calcanéen latéral 11. Artère malléolaire postéro-latérale 12. Rameau communicant 13. Rameau perforant de l’artère fibulaire 14. Artère nourricière de la fibula 39 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 1. Tendon du muscle long extenseur du hallux. 2. Muscle long extenseur des orteils. 3. Syndesmose tibio-fibulaire. 4. Fibula. 5. Muscle long fibulaire. 6. Muscle court fibulaire. 7. Artère et veine fibulaire. 8. Nerf cutané sural. 9. Muscle long fléchisseur du hallux. 10. Tendon d’Achille. 11. Tendon du muscle tibial antérieur. 12. Artère et veines tibiales antérieures, nerf fibulaire profond. 13. Tibia. 14. Nerf saphène. 15. Grande veine saphène. 16. Tendon du muscle tibial postérieur. 17. Tendon du muscle long fléchisseur des orteils. 18. Artères et veines tibiales postérieures, nerf tibial postérieur. Figure n° 14 : Vue inférieure d’une coupe transversale de l’extrémité inferieure de la jambe.32 1. Muscle tibial antérieure. 2. Veine grande saphène. 3. Tibia. 4. Muscle tibial postérieur. 5. Muscle long fléchisseur des orteils. 6. Nerf tibial, artère et veines tibiales postérieure. 7. Muscle long fléchisseur du premier métatarsien. 8. Tendon d’Achille. 9. Muscle long extenseur du premier métatarsien. 10. Muscle long extenseur des orteils. 11. Artère et veines tibiales antérieures, nerf fibulaire profond. 12. Muscles court et long fibulaire. 13. Artère et veine fibulaire. 14. Veine petite saphène. Figure n° 15 : Vue postérieure d’une coupe transversale au niveau des malléoles. 32 40 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 2. Biomécanique.33, 34, 35 (Voir figures n° 16, 17, 18, 19) L’articulation tibio-tarsienne est une trochléenne. Elle n’a qu’un seul degré de liberté, dans le plan sagittal, permettant aussi de transmettre le poids du corps au pied avec une stabilité transversale et la mobilisation du pied dans le seul plan sagittal (flexion extension). Sa position de référence (position neutre du pied) est la plante du pied perpendiculaire à l’axe de la jambe et son axe est transversal dans le plan frontal et passe par les 2 malléoles. Les amplitudes de l’articulation tibio-tarsienne varient entre 20 et 30° pour la flexion, 30 et 50° pour l’extension, 10 et 15° pour abduction et 10 et 15° pour l’adduction. Ces mouvements ne sont possibles que si la pince bimalléolaire est saine. En effet, la syndesmose permet une adaptation constante de la largeur de la mortaise à celle du tenon astragalien. Il existe également, au niveau du péroné, de petits mouvements d’ascension et de rotation interne lors de la dorsiflexion et inversement dans la flexion plantaire. Le pilon tibial remplit par conséquent un double fonction, une fonction dynamique dans le mouvement et une fonction statique dans l’appui. L’articulation de la cheville permet donc : - la transmission des contraintes aux zones d’appui, - l’orientation de la direction du déplacement de façon stable, - la marche en terrain accidenté, grâce au couplage fonctionnel des articulations superposées. 41 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Inversion : flexion plantaire + abduction + supination. Eversion : flexion dorsale + abduction + pronation. Figure n°16 : Les axes de mouvements et les muscles s’exerçant sur le pied . 31 A : flexion (angle aigu). B : extension (angle obtus) Figure 17 : Positions de la cheville.32 42 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Figure 18 : Schémas montrant les différents mouvements de la tibio-tarsienne et leurs amplitudes.35 Figure 19 : Schémas montrant les différents temps de la marche .34 43 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 3. Mécanismes lésionnels. (voire figure n° 20) Comprendre et décrire le mécanisme de production des fractures du pilon tibial est particulièrement difficile en raison de la multiplicité des facteurs mis en jeu.36 L’étude des facteurs mécaniques qui président à l’apparition d’une fracture du pilon tibial peut se faire de 2 manières : 12 - soit par juxtaposition des données anatomo-pathologiques, concernant le trait de fracture et des données de l’interrogatoire portant sur les conditions dans lesquelles la fracture s’est produite, - soit par une étude expérimentale. Les 2 méthodes sont entachées de nombreuses causes d’erreurs. La première souffre des imprécisions du blessé qui, s’il peut souvent dire dans quelles circonstances s’est produit le traumatisme, est le plus souvent incapable de se souvenir des positions respectives de son pied, de son corps et du sol lors de la chute. La seconde ne peut pas refléter la réalité car elle fait abstraction des actions musculaires37 et des changements de direction de la force et de position du membre tandis que le traumatisme s’effectue.38 Cependant, c’est l’astragale et les mouvements de rotations et de compression qui fracturent le pilon tibial. Deux mécanismes sont incriminés dans les fractures du pilon tibial : 2, 39, 40, 41 - dans le cas du traumatisme à faible énergie, les forces mises en jeu, généralement des forces de torsion, engendrent des traits de fractures spiroïdes avec un faible taux de comminution de tassement et des lésions minimes des tissus mous. 44 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial - dans le cas des fractures à faible énergie, les forces de compression jouent un rôle important et sont responsables d'importants dégâts (déplacements et comminution articulaire) associés souvent à de graves lésions des parties molles. Figure n° 20 : Mécanisme des fractures du pilon tibial.42 Position du pied au moment du traumatisme : A : position de neutralité B : pied en dorsiflexion C : pied en flexion D : pied en abduction E : pied en adduction F : mécanisme combiné 45 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 4. Voies d’abord chirurgicales. (Voire figure n° 21) 4.1. Voies antérieures.2, 43, 44 4.1.1. Voie antéro-médiane. Le patient est mis en décubitus dorsal. L’incision est verticale centrée sur l’interligne articulaire et prolonge la ligne de ligature de l’artère tibiale antérieure à environ un travers de doigt en dehors de la crête tibiale. Elle permet le contrôle simultané des faces antéro-externe et interne du tibia mais pas le contrôle de la pince malléolaire. Elle permet d’aborder les lésions externes, les lésions malléolaires internes et de garder un lambeau couvrant le matériel d’ostéosynthèse. Son principal rapport vasculaire est l’artère malléolaire externe. 4.1.2. Voie antéro-interne. Le patient est mis en décubitus dorsal. L’incision se fait verticalement, reportée vers l’avant ou vers l’arrière, contournant la malléole interne pour ne pas faire coïncider la cicatrice avec le plan. Les principaux rapports sont représentés par la veine et le nerf saphène interne. 4.1.3. Voie antéro-externe. Le patient est mis en décubitus dorsal. L’incision se fait verticalement à un travers de doigt en avant du péroné de manière à laisser le nerf musculocutané dans la berge antérieure. 46 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Elle permet le contrôle de la face antéro-externe du tibia et celui du péroné. Les principaux rapports sont le nerf musculo-cutané et le paquet tibial antérieur. Elle est en général utilisée quand il existe des dégâts cutanés importants sur le versant interne. 4.2. Voies postérieures. 44, 45, 46, 47, 48 Le patient est mis habituellement en décubitus dorsal mais la position en décubitus ventral est possible. Elle peut être postéro-interne ou postéro-externe. L’incision se fait à 1 cm en arrière du bord interne du tibia et l’ouverture de la loge postérieure se fait à un demi-centimètre derrière le bord interne du tibia. Elle est souvent associée à la voie antéro-externe. Dans ce cas, elles permettent un meilleur contrôle du pilon tibial. Son principal rapport est le paquet tibial postérieur. Elle est surtout indiquée dans les déplacements postérieurs. 4.3. Voies latérales ou externes.12, 44 Le patient est mis en décubitus latéral ou ventral. L’incision est verticale retro-péronière et para-achilléenne laissant en dehors le paquet saphène externe. Elle permet un bon contrôle de la face postérieure du tibia entre les tendons péroniers et le long fléchisseur du gros orteil mais ne permet pas un contrôle visuel de l’interligne articulaire. Ces principaux rapports sont le nerf saphène et la veine saphène externes. 47 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 4.4. Voies internes ou médiales.12, 44 Elles sont représentées par la voie antéro-interne dont le principal rapport est la veine saphène interne et par la postéro-interne. Elles permettent de bien visualiser la moitié interne, de la face postérieure du tibia. Elles sont souvent associées à une voie externe. Figure n° 21 : Vascularisation et voies d’abord du pilon tibial.49 48 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial II. DISCUSSION. La confrontation et l’analyse de nos résultats avec les données de la littérature se sont faites en tenant compte de plusieurs critères, à savoir les données épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives. 1. Données épidémiologies. 1.1. Fréquence. Les fractures du pilon tibial sont des lésions rares. Selon Bourne50 elles représentent 7% des fractures du tibia et 1% des fractures du membre inférieur. Decoulx, Razemon, Rousselle11 ont répertorié 13,7% des fractures du pilon tibial sur 350 cas de fractures du coup-de-pied. De même Serbati51 a rapporté que leur nombre représentait 13% des fractures de l’extrémité inférieure du tibia. Dans notre série, elles représentaient 15,8% des fractures du coup-de-pied (240 cas) et 7,6% des fractures du tibia (500 cas). Nos chiffres rejoignent ceux de la littérature aussi bien sur la fréquence des fractures du coup-de-pied que celle du tibia, confirmant ainsi la relative rareté de ces fractures. 1.2. Age. L’âge moyen de nos patients est de 36 ans avec des extrêmes de 22 ans et 69 ans. Notre moyenne est comprise dans les moyennes marocaines qui varient entre 33 ans et 39 ans.51, 52, 53 49 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Une revue de la littérature internationale permet d’avoir deux tendances, celles des moyennes comprises entre 34 ans et 38 ans54, 55 et celles des moyennes supérieures à 40 ans, pouvant atteindre 49 ans.17, 56, 57 Dans l’ensemble, ces moyennes correspondent à la tranche de la population active. L’atteinte fréquente de cette tranche d’âge est grave car elle peut retentir sur l’activité socio-économique. Nous sommes donc amenés à dire que les fractures du pilon tibial sont l’apanage de l’adulte comme le rapporte la plupart des séries citées plus haut. 1.3. Sexe. Notre série présente une nette prédominance masculine avec 70,96% d’hommes pour 29,04% des femmes ; soit un sexe ratio de 2. Ce qui concorde avec la littérature.11, 25, 58, 59 Cette particularité peut être due à l’exposition masculine aux traumatismes violents en rapport avec l’activité professionnelle et une grande pratique de sport de contact. Nous avions émis l’hypothèse que si notre nombre d’hommes était supérieur à celui des femmes, c’est parce que nous étions dans un établissement militaire. Mais au regard de la littérature cette hypothèse n’est pas juste. En effet, les autres études menées dans des établissements civils montrent une nette prédominance masculine. 1.4. Côte atteint. Nous avons relevé une nette prédominance de l’atteinte du côté droit (67,74%) par rapport au côté gauche (32,26%). Ces chiffres rejoignent ceux de 50 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial la littérature.25, 52, 57 Par contre d’autres auteurs rapportent une prédominance du côté gauche.51, 60 Aucun mécanisme particulier ne permet d’expliquer ses tendances. La fracture se produit sur le pied de réception lors du traumatisme. 1.5. Etiologies. La majorité des cas de fracture dans notre série résulte d’un mécanisme lésionnel à haute énergie (96,76% des cas). Les étiologies ont été dominées, dans l’ordre, par la chute d’un lieu élevé, les accidents de la voie publique et par les accidents de sport. Ce constat rejoint celui de plusieurs auteurs.11, 12, 25, 51, 52 L’augmentation des accidents de la voie publique, la pratique des sports extrêmes doit faire craindre l’augmentation de la survenue des fractures du pilon tibial dans les années à venir. 1.6. Terrain. Nous nous sommes demandés si les fractures du pilon tibial survenaient sur des terrains particuliers, c’est à dire l’existence des tares (habitudes toxiques, diabète, ostéoporose, atteintes veineuses…). En effet dans notre série, nous avons constaté un taux de tares associés à 38,70%. Aucun de nos patients n’avait une ostéoporose qui aurait pu provoquer une fragilisation des os pouvant éventuellement faciliter la survenue de fracture. Une revue de la littérature montre que certaines séries rapportent la présence de tares dans leurs échantillons.18, 51, 61 Toutes fois les auteurs n’ont pas 51 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial pu établir un lien étroit entre fracture du pilon tibial et existence de tares. Il en est de même dans notre série. 2. Données cliniques. 2.1. Examen clinique. Nos patients se sont présentés aux urgences avec une cheville douloureuse, une impotence fonctionnelle, un œdème et parfois une déformation avec ou sans atteinte cutanée. Un examen approfondi de la région s’en est suivi, en insistant sur l’examen vasculo-nerveux à la palpation des pouls pédieux et tibial postérieur ainsi que l’appréciation de la sensibilité, la mobilité du pied et des orteils. Un examen soigneux de l’état cutané a été fait car de cet examen dépend l’attitude thérapeutique à adopter. Une revue de la littérature rapporte la même attitude.2, 42 2.2. Examen cutané. L’état cutané a été apprécié suivant la classification de Cauchoix et Duparc26 modifiée pour l’ouverture cutanée. Nous avons eu 87,07% de fractures fermées et 19,99% des fractures ouvertes selon la classification de Cauchoix et Duparc.26 Une revue de la littérature, ayant utilisé cette même classification, montre aussi que le nombre des fractures fermées est plus important que celui des fractures ouvertes. 51, 62, 63, 64 Nos résultats cadrent bien avec ces derniers. 52 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial D’autres séries,51, 65 pour apprécier l’état cutané, ont utilisé la classification de Tscherne et Götzen.19 Cette classification s’intéresse aux contusions cutanées. L’existence de ses classifications montre l’importance que tient l’état cutané dans la prise en charge des fractures du pilon tibial. 3. Données radiologiques. Le diagnostic des fractures du pilon tibial est essentiellement radiographique. De ce bilan découle les différentes classifications anatomo-pathologiques et par conséquent permet d’envisager l’attitude et les moyens thérapeutiques. 3.1. Radiographies standards. Les incidences de face et de profil, centrées sur l’interligne articulaire tibio-astragalienne permettent de visualiser le pilon tibial et sont en général suffisantes pour porter le diagnostic.40, 41, 66 L’incidence ¾ permet de dégager la superposition des traits de fractures avec le péroné et de poser un diagnostic précis de la fracture.67 Tous nos patients ont eu droit à des radiographies standards qui nous ont permis de poser le diagnostic de fracture du pilon tibial. 3.2. Autres examens radiologiques. Dans notre série, 22,58% des patients ont bénéficié d’une TDM avec ou sans reconstruction en 3D en complément des radiographies standards. Elles 53 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial nous ont permis d’identifier le nombre de fragments centraux, l’impact, la direction du trait de fracture et les fractures non déplacées qui peuvent passer inaperçues.62 Nous n’avons pas fait d’IRM, une revue de la littérature montre qu’elle a perdu son intérêt pour le diagnostic de ces fractures et a été surplantée par la TDM (en 3D).40 4. Données anatomo-pathologiques. 4.1. Classification anatomo-pathologique. Une comparaison stricte à d’autres séries n’est pas facile du fait de la multitude de classification. Dans notre étude nous avons adopté la classification de Vivès.18 Elle nous a permis d’obtenir 25,80% de fractures à rupture métaphysaire incomplète (simples et complexes) et 74,20% de fractures à rupture métaphysaire complète avec ou sans comminution métaphysaire (simples et complexes). Nous constatons qu’importe la classification utilisée, une revue de la littérature rapporte que le taux de fractures avec rupture métaphysaire totale est plus important que celui de fractures avec rupture métaphysaire incomplète ou partielle.2, 25, 37, 52 4.2. Lésions osseuses associées. Dans notre série, les lésions osseuses associées ont été marquées en majorité par les fractures du péroné (74,19% des patients). 54 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Les travaux d’Arlettaz et coll.25 révèlent 70% des fractures du péroné, ceux de Heim2 85-90% et ceux d’Arzaz53 76%. Il en est de même pour plusieurs auteurs.51, 62 Nos chiffres rejoignent bien ces derniers. Les fractures du péroné sont donc une lésion accompagnant très souvent les fractures du pilon tibial vu le rapport étroit qui existe entre les 2 à ce niveau. Dans une de série de 197 fractures du pilon tibial, Barei68 a voulu savoir s’il existait une corrélation radiologique dans la sévérité des fractures du pilon tibial associées ou non à une fracture du péroné. Il a constaté que les fractures du pilon tibial associé à celle du péroné sont plus graves. Les fractures du péroné sont le plus souvent associées aux fractures complètes complexes avec comminution articulaire. Il conclut qu’il n’existe pas de différence de gravité dans ce type de fracture avec ou sans fracture du péroné associée. 5. Données thérapeutiques. 5.1.Généralités. Les fractures du pilon tibial sont des fractures articulaires graves. Elles sont très souvent associées à des lésions des parties molles. Cette association aggrave leur pronostic.59, 69 L’existence de 2 types de traitements (orthopédique et chirurgical) contribue à la complexité et à la difficulté de la prise en charge.40, 69 Il nous semble utile d’insister sur 2 notions : 12 - Le caractère d’urgence de la mise en œuvre du traitement. Nous savons que toute fracture doit être, dans les brefs délais, réduite, immobilisée et 55 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial mise en surélévation. Ce qui permettra d’éviter des complications telles que l’ouverture secondaire, escarres cutanées, œdèmes, phlyctènes. Malgré l’urgence, la décision du traitement ne doit pas être prise à la légère. La réduction ne doit pas être différée, de même que l’intervention chirurgicale ne doit pas être décidée trop tardivement car au delà du 15 ème jour le début de la consolidation rendra la réduction opératoire difficile et la présence d’ostéoporose rendra la synthèse aléatoire. - L’importance de la rééducation fonctionnelle. Aucun traitement n’a de valeur s’il se limite à la réduction. La fracture est certe mise dans des conditions favorables à sa consolidation en bonne position, mais l’articulation tibio-tarsienne et le pied tout entier ne retrouveront leur capacité fonctionnelle que si la rééducation est entreprise le plus tôt possible. Les fractures du pilon tibial nécessitent une restauration anatomique parfaite de la surface articulaire afin de rétablir la congruence de l’articulation tibio-astragalienne. Les déductions thérapeutiques se font en fonction : - du type de fracture et de sa complexité (comminution articulaire et/ou comminution métaphysaire), - de la présence de lésions cutanées initiales. 5.2. Traitement chirurgical. Dans le souci de restituer une anatomie presque parfaite de la surface articulaire, le traitement chirurgical peut être considéré comme le traitement de choix des fractures du pilon tibial.69 56 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 5.2.1. Réduction des fractures. C’est un moment capital. Elle a été faite soit par ostéosynthèse directe ou par l’utilisation de fixateur externe. La réduction qui s’opère sous le contrôle de la vue, comporte un certain nombre de difficultés. Elle doit être parfaitement préparée en remplissant deux conditions : la compréhension préalable complète des lésions, que l’on va rencontrer et un abord judicieux du foyer exposant parfaitement les lésions. 5.2.2. Délai opératoire. La moyenne a été de 7 jours dans notre série. Celle de De Boer39 est de 10 à 14 jours et Borreli70 de 2 à 3 semaines. Toutefois malgré ces différences de délai, la plupart des auteurs sont d’accord sur le fait qu’une prise en charge précoce améliore le pronostic de ses fractures.42, 71, 72 Dans le même sens d’esprit, Mast21 préconise un délai de 12 heures et recommande de reporter s’il y’a lieu, l’intervention de 7 à 10 jours. Cependant, ce délai varie avec les formes de fractures et l’association de lésions cutanées. La prise en charge des fractures du pilon tibial est une urgence. Cette urgence peut être différée en : - d’œdème post-traumatique fait souffrir la peau, - d’importance de la comminution, - et de mauvais état des parties molles dû à une souffrance cutanée ou l’ouverture par un grand déplacement de la fracture. Dans notre série, les facteurs qui ont fait différer notre prise en charge ont été le retard d’hospitalisation, le mauvais état cutané et la décision du staff. 57 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 5.2.3. Fixation interne. Elle a représenté 74,19% du traitement chirurgical, donc la méthode la plus utilisée dans notre série. Les voies d’abord. La voie d’abord antéro-interne a été utilisée en majorité dans notre série (43,47%) suivie de la voie antéro-externe (34,78%) et la double voie (21,75%). Plusieurs auteurs ont utilisé la voie antéro-interne en majorité comme nous.2, 72 Kuo-Feng Kao55 décrit une alternative à la voie antéro-interne en proposant l’abord des fractures par la voie postéro-médio-antérieure qui permet une excellente exposition avec une incision qui longe le bord interne du tibia, s’incurve autour de la malléole interne et suit le bord postéro-inférieur pour se terminer en avant du tendon tibial antérieur. Vivès, 18 De Lestang43 et De Boer39 ont abordé ses fractures par la voie antéro-externe. Cette voie donne un accès facile à la face antéro-externe du pilon tibial et au péroné et faciliterait alors l’ostéosynthèse de ce dernier. Concernant la double voie, la littérature rapporte son utilisation pour des fractures complètes avec comminution.42, 73 Cette voie est pratiquée quand l’abord de la fracture n’est pas facile par une seule voie et s’il existe d’importants dégâts osseux. Elle permet la bonne visualisation de la surface articulaire du tibia et de l’astragale et facilite aussi la réduction des déplacements. En ce qui concerne les autres voies, que nous n’avons pas utilisée, l’équipe de Grose74 a abordé les fractures par la voie latérale et a conclu qu’elle permettait une excellente protection des tissus mous, tout en permettant une 58 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial excellente visualisation pour la reconstruction de la partie inférieure et latérale du tibia. Bhattacharyyatt69 rapporte des complications liées à l’usage de la voie d’abord postéro-latérale : 47% des patients de sa série ont développé des complications (infections, fusion articulaire, non union…). Ce dernier conclue qu’elle ne permet pas d’éliminer les complications liées aux autres voies d’abord mais la recommande comme voie de substitution si l’état cutané ne permet pas l’utilisation des autres voies. Qu’importe la voie utilisée, le choix doit être rigoureux et une maitrise parfaite est nécessaire car d’elle dépendra la qualité de la réduction et la survenue des complications post-opératoires. Une bonne maitrise des différentes étapes et techniques de l’ostéosynthèse interne est importante. Les principes de la fixation interne classique. Les travaux de Heim2 ont subdivisé les moments de l’ostéosynthèse interne en 4 temps : a) ostéosynthèse du péroné pour redonner de la longueur à la jambe, évoquée par Rieunau et Gay, 10 b) réduction anatomique de la surface articulaire tibiale, c) comblement du déficit spongieux par une greffe autologue, d) appui interne et réunion épi-métaphysaire à la diaphyse (ostéosynthèse stable du pilon tibial). La réduction des fractures s’est faite en majorité par un vissage simple (60,86% des fractures traitées par ostéosynthèse interne). Les autres moyens que nous avons utilisés sont représentés par des plaques (21,73% des fractures) et des embrochage-vissage (17,39% des fractures). 59 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Une revue de la littérature mentionne l’utilisation de plusieurs moyens. Heim2 recommande les vissages simples car pour lui, ils permettent une bonne compression. Bahari75 rapporte de bons résultats par l’utilisation d’une plaque mini invasive d’ostéosynthèse percutanée, il rapporte plus de 80% de bons résultats. D’autres auteurs recommandent un vissage des traits articulaires en percutanée ou par de petites incisions.76, 77 5.2.4. Fixation externe. Dans notre série, il a été utilisé dans 19,35% des cas pour des fractures complexes dont l’état cutané et la présentation de la fracture ne permettaient pas un recours à l’ostéosynthèse interne ou à une traction. Il a été recommandé dans la littérature pour des fractures accompagnées d’un mauvais état cutané et la réduction directe des fractures n’est pas possible.42, 53, 78, 79 Ce qui correspond aux fractures dans notre série qui ont bénéficié du fixateur externe. Notre choix est donc justifié et cadre bien avec ce qui se fait ailleurs. Mais il faut ajouter que le montage du fixateur externe doit être adapté à la particularité du foyer fracturaire en privilégiant le plus possible la mobilité talocrurale par l’intermédiaire d’un montage tibio-tibial.30 5.2.5. Arthrodèse précoce. Elle représente 6,46% des traitements chirurgicaux. Elle n’est pas proposée d’emblée. La revue de la littérature sur les arthrodèses précoces est difficile. Elle ne rapporte pas avec précision la date des arthrodèses. 60 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Les arthrodèses de principe réalisées de façon précoce ont été évoquées par Weber,80 Ovadia 81 et Nordin.82 En ce qui concerne les arthrodèses de nécessité pour infection, les publications sont plus précises. Ruedi 14 rapporte un taux moyen de 8,1%, Muller et Preschner 83 32,25%. 5.2.6. Greffe autologue. Le vide laissé par l’abaissement de l’enfoncement doit être corrigé chirurgicalement par l’apport de greffons autologues spongieux fixés par une vis antéro-postérieure.15, 57 Six greffes autologues ont été faites dans notre série (26,08% des patients ayant eu une ostéosynthèse interne), elles concernaient 6 fractures complètes complexes. Plusieurs auteurs les trouvent nécessaires pour leur rôle mécanique de support osseux et biologique de stimulation de l’ostéogenèse, donc de la consolidation.84, 85 L’utilisation des greffes autologues est variable d’une série à l’autre avec des taux d’utilisation qui varient entre 15 et 26%.86, 87 Son utilisation est fonction du tassement osseux et du défect osseux lors de la réduction. 5.2.7. Complément thérapeutique. Notre attitude a été préventive. L’antibiothérapie prophylactique dans notre série comprenait des βlactamines associées aux métronidazoles ou à des aminosides. Une revue de la littérature rapporte l’utilisation de céphalosporine de première génération associée à des aminosides ou des quinolones. 88 Les antibiotiques utilisés ont une action à large spectre d’action. 61 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Lassen85 recommande l’administration d’héparine à faible poids moléculaire pour prévenir les risques thromboemboliques. Charalampos89 rapporte que la bonne prise en charge des fractures avec atteintes cutanées, commence par une bonne classification des lésions cutanées, puis d’une antibiothérapie prophylactique pour prévenir une infection et les soins locaux des lésions. Il poursuit en disant qu’en cas d’ouverture cutanée, la plaie peut être parée et fermée en attendant le traitement définitif. 6. Discussion des résultats. 6.1. Résultats globaux. 6.1.1. Résultats cliniques. Nous avons obtenus 64,50% de bons résultats fonctionnels pour l’ensemble des traitements (y compris les arthrodèses). Les travaux respectifs de Decoulx, 11 Gay et Evrard, 12 Benchakroun, 52 Cesari57 ont eu de bons résultats respectivement de 45%, 50%, 40%, 52,63%. La série d’Arlettaz25 a obtenu 60% de bons résultats et celle d’Etter et Ganz87 65% de bons résultats. Nos chiffres rejoignent ses séries. Par contre Heim et Naser16 ont eu 90% de bons résultats. 62 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 6.1.2. Résultats radiologiques. La réduction radiologique s’est avérée satisfaisante dans 74,19% des cas. Nos résultats rejoignent ceux de Dichristina90 avec un taux de 78% de résultats satisfaisants. Certaines séries51, 91 ont eu des taux compris entre 20 et 43%. Nous constatons qu’aussi bien sur le plan clinique que sur le plan radiologique, nous avons obtenu de bons résultats. Au regard de ces résultats, nous pouvons dire qu’une bonne réduction anatomique ne rime pas toujours avec récupération fonctionnelle. 6.2. Discussion des résultats selon les types de fractures et les traitements. 6.2.1. Ostéosynthèses. 6.2.1.1. Résultats fonctionnels globaux. Nous avons obtenu 100% de bons résultats pour les fractures incomplètes et 47,61% de bons résultats pour les fractures complètes. Dans la série de la SOFCOT 199184 sur 306 fractures partielles et 400 fractures totales où le traitement chirurgical a été prédominant, les résultats suivant ont été notés : - Pour les fractures partielles : le résultat anatomique est semblable aussi bien dans le traitement chirurgical qu’orthopédique. Il n’y a pas de différence significative entre les 2 traitements. 63 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial - Pour les fractures totales : la chirurgie à foyer ouvert a donné de meilleur résultat anatomique que le traitement orthopédique et le traitement à foyer fermé. Dans cette série, les auteurs ont obtenu 43% de bons et très bons résultats pour les fractures totales et 75% pour les fractures partielles. Nous constatons de plus dans notre série que dans la littérature, le traitement chirurgical donne d’excellents résultats pour les fractures incomplètes et moyens pour les fractures complètes mais nos résultats sont meilleurs. Beardsley92 a quantifié l’importance de la comminution articulaire comme facteur de gravité pour les fractures du pilon tibial. Il en ressort que la présence de comminution articulaire d’une fracture augmente le mauvais pronostic des fractures y compris celles du pilon tibial. Ce qui expliquerait les moins bons résultats pour les fractures complètes complexes. 6.2.1.2. Résultats radiologiques globaux. Dans notre série, nous avons obtenu 100% de résultats satisfaisants pour les fractures incomplètes et 56,52% de résultats satisfaisants pour les fractures complètes. Nos résultats concordent avec la littérature.18, 51 Les résultats radiologiques montrent une incidence de bons résultats dans les fractures partielles. 64 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 6.2.1.3. Résultats des différentes ostéosynthèses. 6.2.1.3.1. Fixation interne. ● Pour les résultats fonctionnels, elle a donné 60,86% de bons résultats cliniques fonctionnels. Une revue de la littérature montre un taux de 73,69% de bons résultats dans la série de Benchakroun et coll. 52 et 70% de bons résultats dans la série de Serbati.51 Nous constatons que nos résultats fonctionnels sont moins bons que ceux des séries citées plus haut. ● Pour les résultats radiologiques, elle a donné 72,41% de résultats satisfaisants. Les chiffres rapportés par Serbati51 (44,5% de résultats satisfaisants) sont nettement inférieurs aux nôtres. 6.2.1.3.2. Fixation externe. ● Pour les résultats fonctionnels, nous avons enregistré 66,66% de bons résultats cliniques. Une revue de la littérature montre des chiffres compris entre 40 et 80% de bons résultats cliniques.51, 64 Nos chiffres sont bien compris dans cet intervalle. ● Pour les résultats radiologiques, nous avons obtenu 50% résultats satisfaisants. Serbati51 avec 20% de résultats satisfaisants a eu de moins bons résultats que nous. Il ressort que ce soit sur le plan clinique ou radiologique, les fractures partielles sont de meilleurs pronostics et leurs prises en charge donnent de 65 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial meilleurs résultats et aussi l’ostéosynthèse interne donne de meilleurs résultats que le fixateur externe. Mais la comparaison stricte est difficile vu que la série n’est pas homogène et que le fixateur externe a été le plus souvent réservé aux fractures les plus graves où l’ostéosynthèse interne n’était pas possible. 6.2.2. Arthrodèse tibio-tarsienne précoce. Cesari57 a obtenu un score fonctionnel médiocre pour les 3 arthrodèses précoces réalisées dans sa série mais ajoute que les résultats fonctionnels sont devenus meilleurs pour 2 cas, un an après l’opération. Benchakroun et coll.52 a obtenu 66,66% de bons résultats sur les 3 arthrodèses faites dans sa série. Dans notre série, nous avons obtenu de bons résultats fonctionnels et radiologiques pour nos deux arthrodèses, ce qui fait 100% de bons et satisfaisants résultats. 6.3. Complications. Tout acte de chirurgie doit faire redouter des complications car il met en contact le milieu intérieur avec l’air ambiant. Malgré toutes les mesures d’asepsie prises au bloc, le risque d’infection n’est jamais nul. Les fractures articulaires sont particulièrement graves. Les fractures du pilon tibial sont un bel exemple car elles sont pourvoyeuses de complications, aussi articulaires que pour les structures entourant l’articulation. Ces résultats retentissent sur les résultats fonctionnels à court et long terme. 66 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 6.3.1. Complications précoces. 6.3.1.1. Infections. Dans notre série, nous en avons eu 9,67% pour les infections superficielles et 3,22% pour les infections profondes, c'est-à-dire 12,89% d’infections post-opératoires. Arlettaz et coll.25 déplorent un taux de 10% d’infections cutanées. Bourne50 rapporte de son coté un taux d’infection de 13%. Finkemeier 91 a obtenu le même taux. Nous avons obtenu de meilleurs résultats que les séries précédentes en tenant compte des cas d’infections superficielles. Cela peut être dû à l’administration d’une antibiothérapie prophylactique à large spectre. Serbati, 51 dans sa série, a obtenu de meilleurs résultats avec un taux de 5% d’infections superficielles. Par contre en ce qui concerne le taux d’infections profondes nos résultats sont meilleurs à ceux de Sirkin 72 et de Serbati51 qui sont supérieurs ou égaux à 6%, avec un taux de 28% pour La série de Wyrsch et coll.93 Toutefois, indépendamment de l’ouverture cutanée, de nombreux facteurs favorisent la survenue d’une infection post-opératoire à savoir la présence de nécroses musculaires, de décollement sous cutané avec hématome, des lésions cutanées superficielles et la présence de corps étrangers inclus dans la plaie. L’infection est majorée en cas d’intervention longue et difficile, ou bien par le mauvais choix de la voie d’abord, cette dernière se doit d’être saine.94 Le pourcentage d’infection varie également avec le type d’ostéosynthèse. Les infections superficielles sont en général, localisées au niveau du matériel 67 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial d’ostéosynthèse. Certains auteurs ont proposé pour minimiser ce risque l’utilisation du fixateur externe.39, 78, 84, 93 La plupart des auteurs s’accordent pour dire qu’une prise en charge précoce réduirait les risques infectieux et donnerait un meilleur pronostic.89, 95, 96 6.3.1.2. Nécroses. En ce qui concerne les nécroses cutanées, nous en avons eu 3,22% qui ont été parées et dont l’évolution a été favorable. Une revue de la littérature montre que le taux de nécrose varie de 9 à 24%. 25, 97 En effet, Colmar et Langlais,98 en analysant en détail les nécroses cutanées, en sont venus à la conclusion qu’elles sont provoquées par un mauvais choix de la voie d’abord ou une technique traumatisante et plus fréquemment par l’enflure qui exerce une tension sur les sutures ou par un bandage compressif. 6.3.1.3. Déplacements secondaires. Dans notre série, nous n’avons pas noté de cas de déplacements secondaires. Une revue de la littérature rapporte que les fractures du pilon tibial sont instables et s’exposent au déplacement secondaire post-opératoire.2, 24, 40 6.3.2. Complications tardives. 6.3.2.1. Cals vicieux. Les cals vicieux traduisent une consolidation dans une position vicieuse et se manifestent généralement en valgus et en varus. Leur pronostic dépend de 68 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial leur siège et de leur tolérance. Une intervention ne sera envisagée qu’en cas de limitation fonctionnelle douloureuse et pré-arthrose évolutive.2, 70 Dans notre série, nous avons enregistré 6,45% de cals vicieux qui font suite à un mauvais centrage. Certaines séries ont rapporté des taux supérieures à 17% et pouvant atteindre 42%.51, 99 6.3.2.2. Algodystrophies. Le taux d’algodystrophies a été de 9,67% dans notre étude. Ces chiffres sont meilleurs que ceux des série de Benchakroun et coll.61 10%, Havet100 12%, mais moins bons que ceux Cesari57 qui a enregistré un taux de 5,26%. 6.3.2.3. Arthrose. L’arthrose tibio-tarsienne post-fracturaire est l’une des complications les plus importantes et redoutables. La plupart des travaux la mentionnent.24, 25, 53, 57 Elle est définie comme une lésion dégénérative du cartilage articulaire. Elle diffère des rhumatismes inflammatoires, métaboliques ou hémophiles, des séquelles neurologiques ou malformatives et des nécroses avant le stade arthrosique. Son délai d’apparition est variable, en général, elle apparaît dans les deux ans suivant le traitement chirurgical mais elle est rare avant un an.12, 41 Dans notre étude, nous considérons que les délais sont identiques car le suivi des patients ne permet pas de définir avec exactitude le début des signes radiologiques de l’arthrose. En effet, les documents radiographiques se limitent souvent à un examen instantané datant du traumatisme initial et d’autres à la revue des dossiers. 69 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial La douleur est le premier signe rapporté par le patient, son évaluation est subjective. Les radiographies permettent de la graduer. La littérature rapporte qu’il n’existe pas un parallélisme entre l’intensité de la douleur et l’évaluation radiographie de l’arthrose.24, 25 Nous savons que ces principales complications sont une perte de la flexion dorsale de la cheville et une douleur progressivement invalidante. De même que sa sévérité dépend de sa précocité. Dans notre série, nous avons enregistré 11 cas soit 37,93% après traitement conservateur et un cas après arthrodèse. Benchakroun 52 rapporte un taux de 48,1% d’arthrose chez les patients ayant bénéficié d’un traitement conservateur. En général, elle est bien tolérée cliniquement pour les arthroses débutantes ou moyennes à l’exception d’une limitation de la flexion dorsale. Le symposium de la SOFCOT 199184 a permis d’identifier les facteurs péjoratifs entrainant une évolution arthrosique des fractures du pilon tibial. Ces facteurs sont très différents selon que la fracture soit partielle ou totale : - pour les fractures partielles : il s’agit de la sévérité du traumatisme initial, du type anatomique et de l’existence d’une comminution articulaire, - pour les fractures totales : il s’agit de l’âge, de l’ouverture cutanée initiale, de la contusion cutanée, du type anatomique, de la profondeur de l’enfoncement central initial, de la comminution articulaire et/ou métaphysaire. Le challenge chirurgical est donc très différent pour les fractures à rupture partielles et les fractures à rupture métaphysaire totale. 70 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Lorsque l’arthrose est symptomatique, voire invalidante, un traitement chirurgical s’impose. Cette attitude n’est pas toujours appréciée par les rhumatologues qui s’opposent presque toujours à l’opération des patients. La certitude, pour le choix du traitement chirurgical, est la longue durée de la gêne causée par la douleur. Les principaux traitements proposés sont l’arthrodèse tibio-tarsienne et la prothèse totale de la cheville. L’arthroplastie est une bonne indication dans les arthroses postfracturaires. Elle trouve une bonne indication chez le sujet d’âge mûr, à l’activité professionnelle modérée, sans ambition sportive, avec les amplitudes conservées. Elle est contre-indiquée dans les défauts d’axe majeurs (varus supérieur à 10°), les incongruences articulaires dans le plan sagittal, et les ankyloses complètes. En cas d’échec de l’arthroplastie, une prothèse ou une arthrodèse-reconstruction peuvent être proposé. Le choix entre l’arthrodèse et la prothèse est cruciale. La littérature n’aide pas à décider. Mac Guire101 et Kofoed102 ont mené deux études séparées comparatives des deux méthodes mais les conclusions ont été opposées, l’un défendant l’arthrodèse et l’autre la prothèse. Les autres méthodes thérapeutiques sont représentées par l’ostéotomie de l’extrémité inférieure du tibia,103 l’ostéotomie du calcanéum, 104 l’arthroplastie non prothétique de la cheville associée à un distracteur, 105 et la dénervation de l’articulation tibio-astragalienne.106, 107 Tous ses traitements sont conservateurs. Dans notre série aucun patient n’a bénéficié d’une prothèse totale de la cheville. 71 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Nous reconnaissons que l’évaluation clinique de l’arthrose est difficile ainsi que sa prise en charge. Le choix de la méthode thérapeutique dépendra de : - la plainte du patient (douleur ou raideur), - de l’âge, - des activités, - de la morphologie de l’avant-pied, - de l’état cutané, - de la mobilité de la cheville - et la douleur sous-talienne. 6.4. Rééducation et reprise d’appui. Les différentes interventions chirurgicales n’ont d’intérêt que si elles sont complétées par un entretien articulaire et musculaire. Nous avons entrepris des rééducations progressives et la reprise d’appui n’a été autorisée que quand la consolidation a été jugée bonne. En effet, les mobilisations articulaires actives constituent le principal pilier de la rééducation. Elles consistent en des mouvements lents, d’amplitude maximale, assistées par un rééducateur. La revue de la littérature rapporte la même attitude chez plusieurs auteurs.40, 92 En effet la kinésithérapie est élaborée selon le stade de l’évolution et selon le cas particulier de chaque patient : 108 - Au stade de non consolidation et de non appui, elle est centrée sur la prévention des troubles thromboemboliques, l’entretien des parties non lésées et la quête d’une autonomie fonctionnelle maximale. 72 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial - Au stade de reprise de l’appui, les objectifs intègrent une visée musculaire, articulaire et d’apprentissage de cette remise en charge du membre lésé. - Dès que la consolidation est obtenue, la kinésithérapie a pour but de récupérer les capacités musculaires, sensorielles et motrices antérieures, puis de les inscrire dans les situations fonctionnelles usuelles du patient. Avant de passer au chapitre conclusion, nous allons émettre quelques recommandations. Ces recommandations seront axées sur 2 points, à savoir les indications thérapeutiques et la prévention de la survenue des fractures et leurs complications. III. RECOMMANDATIONS ET SYNTHESE. 1. Indications thérapeutiques. La prise en charge des fractures du pilon tibial s’avère difficile. 1.1. Fractures incomplètes.109, 110 Les indications thérapeutiques se déduisent essentiellement de l’étude des facteurs pronostic qui sont : - le type de fracture, - la présence de lésions cutanées initiales, - la qualité de réduction post-thérapeutique. 73 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial ● L’indication d’un vissage simple sera suffisante pour les fractures incomplètes simples. ● L’utilisation d’une plaque vissée devra être retenue pour les fractures incomplètes complexes, c'est-à-dire si l’instabilité est trop importante. ● L’indication de la greffe osseuse se fera s’il persiste un vide osseux après réduction. Ce vide se voit assez fréquemment dans les formes comminutives. ● Le fixateur externe sera indiqué dans des cas de comminution importante ou d’état cutané précaire. Dans certains cas on pourra l’associer ou non à la synthèse à minima du péroné. ● La voix d’abord chirurgical devra être centrée sur le fragment détaché pour permettre sa réduction et sa synthèse directe. En cas de présence de lésions sur la voie d’abord prévue, cette dernière devra être changée pour minorer le risque de complication cutanées ou infections ultérieures. 1.2. Fractures complètes.110, 111 Les indications thérapeutiques des fractures complètes découlent des facteurs de pronostiques suivants : - présence des lésions cutanées initiales, - la qualité de la réduction articulaire. ● L’ostéosynthèse interne par plaque vissée sera recommandée pour solidariser la région épiphysio-métaphysaire à la diaphyse intacte. ● Une greffe osseuse pourra être parfois nécessaire pour combler un vide sous chondral post réduction. 74 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial ● Le fixateur sera indiqué pour des fractures accompagnées de lésions cutanées importantes car il facilite la surveillance de ces dernières. Il a aussi l’avantage de maintenir la mobilité du genou et parfois de la cheville. ● La voix d’abord chirurgical devra être centrée sur la zone de déplacement maximal par abord direct associé à une 2ème voie d’abord pour la synthèse du péroné, ou la synthèse d’un fragment intermédiaire inaccessible par la première voie. 2. Prévention. Il n’est pas facile de prévenir la survenue des fractures du pilon tibial, il en va de même pour leurs complications. 2.1. Prévention de la survenue. Vu les différentes étiologies, nous pouvons dire ce qui suit : - Eduquer les travailleurs des métiers à risque (maçons peintres…) et les bricoleurs occasionnels et mettre à leur disposition du matériel de bonne qualité respectant toutes les normes de sécurité. - Les sportifs devront se protéger de coup violent ou éviter des actes d’antijeu par exemple qui peuvent occasionner la survenue des fractures du pilon tibial. - Un grand effort doit être fait pour conscientiser aussi bien les automobilistes que les piétons sur le respect du code de la route. - Prévention et traitement de l’ostéoporose : 112, 113, 114, 115 L’ostéoporose est une pathologie qui touche aussi bien les femmes que les hommes. Elle a pour conséquence la fragilisation de l’os. Elle touche les hommes vers 70 75 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial ans et les femmes ménopausées. Vu le vieillissement de la population, les fractures du pilon tibial seront appelées à survenir facilement dans cette tranche de la population. 2.2. Prévention des complications. Les préventions touchent 2 axes : - Les fractures : les atteintes et les infections cutanées sont les principales complications. En cas de plaie, cette dernière devra être parée, une antibiothérapie prophylactique devra être administrée ainsi qu’une sérothérapie antitétanique. Dans les fractures très déplacées, il faudra éviter de mouvoir la cheville dans tous les sens, une attelle est conseillée pour immobiliser la fracture. - Le traitement : il devra se faire dans les brefs délais car il conditionne les résultats. Le choix du traitement devra se faire minutieusement. Le chirurgien devra donc s’efforcer à réduire le plus parfaitement possible la fracture et rétablir l’articulation. La rééducation devra compléter le traitement chirurgical à fin de permettre à la cheville de retrouver sa mobilité et son potentiel. 76 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial CONCLUSION 77 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Les fractures du pilon tibial sont un modèle de chirurgie articulaire. Ce sont des lésions sévères et complexes difficiles à traiter. Notre travail s’est intéressé à une série de 31 cas traités chirurgicalement. La comparaison de nos résultats avec ceux de la littérature n’a pas été facile à cause des mécanismes mis en jeu, la difficulté à trouver une classification unique et la variation du traitement d’une étude à l’autre. Les chutes d’un lieu élevé et les accidents de la voie publique ont été les principales étiologies. Ces derniers ont engendré un traumatisme à haute énergie provoquant des lésions complexes avec atteinte cutanée. Les lésions cutanées initiales (ouvertures et contusions) sont des facteurs de risque pour les complications précoces et l’évolution ultérieure. La précarité de la vascularisation cutanée de cette région, le polymorphisme des fractures et la situation sous cutanée du pilon tibial incitent à la plus grande prudence. La restauration d’une bonne congruence et la correction des décalages intra-articulaires se révèlent être les principaux garants d’un bon résultat clinique. L’attitude thérapeutique dépend des caractères particuliers de chaque type de fractures, c’est à ce niveau qu’intervient l’exploration radiologique, à cela s’ajoute une bonne appréciation de l’état cutané. De cette analyse découle le choix du traitement qui permettra une reconstitution de l’anatomie du pilon tibial la plus parfaitement possible. Le score d’Olerud et Molander a une utilisation aisée aussi bien pour l’examinateur que pour le patient. Le parallélisme étroit obtenu, entre les différentes valeurs objectives et l’appréciation subjective globale, est 78 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial encourageant dans la vie quotidienne. L’appréciation de la qualité de la réduction s’est faite en tenant compte des items définis par Arlettaz. La graduation de l’arthrose a été faite en suivant les recommandations de la SOFCOT 1991. L’ostéosynthèse interne a donné pour l’ensemble de la série de meilleurs résultats anatomiques et cliniques et plus nettement encore pour les fractures incomplètes. Le fixateur interne associé si besoin à une ostéosynthèse du péroné a montré son efficacité et garde une place en cas de comminution articulaire et/ou métaphysaire importante et de lésions cutanées traumatiques graves. La prise en charge précoce a permis d’améliorer le résultat fonctionnel. La rééducation et l’administration d’héparine à bas poids moléculaire ont permis de prévenir les risques thromboemboliques. La rééducation seule a permis de prévenir les complications tardives telles que l’algodystrophie et les raideurs articulaires. L’antibiothérapie prophylactique, les soins locaux en cas d’ouverture cutané et de la plaie chirurgicale ont permis d’avoir une incidence d’infection très faible. Au regard de tout cela, nous pouvons dire que l’évolution et le pronostic des fracture du pilon tibial dépendent de plusieurs facteurs à savoir : - le délai de prise en charge, - l’état général du patient, - les associations lésionnelles, - l’expérience du chirurgien, - et la rééducation. 79 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial ICONOGRAPHIE 80 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Cas n° 1. Fracture incomplète simple. Radiographies initiales de face et de profil de la cheville droite. Radiographies de face et de profil de la cheville droite : fixation interne du pilon tibial par vissage simple et embrochage du péroné. 81 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Cas n° 2. Fracture incomplète complexe. Radiographies initiales de face et de face de la cheville droite. Radiographies de face et de profil de la cheville droite : fixation interne du pilon tibial par une broche et vissage du péroné. 82 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Cas n° 3. Fracture incomplète simple. Radiographies initiales de face et de profil de la cheville gauche. Radiographies de face et de profil de la cheville gauche : fixation interne du pilon par une broche, vissage simple et fixation du péroné par plaque. 83 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Cas n° 4. Fracture complète simple. Radiographies initiales de face et de profil de la cheville droite. Radiographies de face et de profil de la cheville droite : fixation interne par vissage simple et ostéosynthèse du péroné par plaque. 84 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Radiographies de face et de profil de la cheville : après retrait de la plaque pour tibia. 85 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Cas n° 5. Fracture complète simple. Radiographies initiales de face et de profil de la cheville droite. Radiographies per-opératoire de face et de profil de la cheville gauche : fixation interne par vissage simple. 86 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Cas n° 6. Fracture complète simple Radiographies initiales de face et de profil de la cheville gauche. Radiographies de face et de profil de la cheville gauche : fixation interne du pilon tibial par plaque vissée, embrochage et broche péroné. 87 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Cas n° 7. Fracture complète complexe. TDM sagittales initiales de la cheville droite. TDM verticales initiales de la cheville droite. 88 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Radiographies de face et de profil de la cheville droite : fixation interne par vis, mis en place d’une greffe autologue et embrochage du péroné. 89 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Cas n° 8. Fracture complète complexe. Radiographies de face et ¾ interne de la cheville gauche. Radiographies de face et de profil de la cheville gauche : fixation externe et embrochage du péroné. 90 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Radiographies de face et de profil de la cheville gauche après retrait du matériel du fixateur externe. 91 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial RESUMES 92 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Nous avons recensé, dans le service de chirurgie traumatologie-orthopédie II de l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohamed V, 38 cas de fractures du pilon tibial entre Janvier 2002 et Décembre 2006, parmi lesquelles 31 ont été traitées chirurgicalement. La population masculine a été la plus exposée. La moyenne d’âge de nos patients était de 36 ans. Les circonstances de survenue étaient dominées par les chutes d’un haut lieu et les accidents de la voie publique. L’état cutané a été apprécié par la classification de Cauchoix et Duparc modifiée. Après les examens radiologiques standards, nous avons opté pour la classification de Vivès ; elle a donné 34,20% de fractures incomplètes et 65,80% de fractures complètes. Les fractures du péroné ont été associées dans 63,15% des cas. 74,19% des patients ont bénéficié d’une fixation interne, 19,36% d’une fixation externe, 6,45% d’une arthrodèse tibio-tarsienne précoce. Le résultat fonctionnel a été évalué selon le score d’Olerud et Molander, le résultat radiologique par les critères définis par Arlettaz. L’arthrose a été appréciée par les critères définis par la SOFCOT en 1991. La fixation interne a obtenu 60,86% de bons résultats fonctionnels et 72,26% de résultats radiologiques satisfaisants. La fixation externe a obtenu 66,66% de bons résultats fonctionnels et 50% de résultats radiologiques satisfaisants. Les arthrodèses tibio-tarsiennes précoces ont donné de bons résultats fonctionnels et radiologiques. Les principales complications ont été les infections (12,89%) et l’arthrose (38,70%). 93 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Le résultat fonctionnel de ces fractures dépend entre autre et principalement d’une bonne réduction anatomique. We listed, in the department of surgery traumatology-orthopedy II of the Military hospital of Instruction Mohamed V, 38 cases of pilon tibial fractures between January 2002 and December 2006, among which 31 was treated surgically. The male population was most exposed. The average age of our patients was 36 years. The circumstances of occurred were dominated by the falls of a high place and the accidents of the public highway. The cutaneous state was appreciated by the modified classification of Cauchoix and Duparc. After the standard radiological examinations, we chose the Vivès classification; which gave 34,20% of incomplete fractures and 65,80% of complete fractures. The fractures of the fibula were associated in 63,15% of the cases. 74,19% of the patients profited from an internal fixing, 19,36% of an external fixing, 6,45% of an early arthrodesis of ankle. The functional result was evaluated according to the score of Olerud and Molander, the radiological result by the criteria defined by Arlettaz. Osteoarthritis was appreciated by the criteria defined by the SOFCOT in 1991. Internal fixing obtained 60,86% of functional good performances and 72,26% of satisfactory radiological results. External fixing obtained 66,66% of functional good performances and 50% of satisfactory radiological results. The early arthrodesis of ankle gave functional and radiological good results. The principal complications were the infections (12,89%) and osteoarthritis (38,70%). The functional result of these fractures depends amongst other things and mainly on a good anatomical reduction. 94 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial % 34,20 % 65,80 % 63,15 % 6,45 19,36% % 74,19 % 72,26 % % 60,86 % 66,66 % 12,89 95 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial BIBLIOGRAPHIE 96 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 1. VICHARD P, WATELET F. Formes de transition entre les fractures de la malléole interne et les fractures du pilon tibial. Rev Chir Orthop 1973; 59, n° 8, 657-665. 2. HEIM U. Fractures du pilon tibial. Cahiers d’enseignement de la SOFCOT 1997 ; pp 35-51. 3. CHAPUT. Les fractures malléolaires du coup-de-pied et les accidents du travail. Masson éditions, 1907. 4. DESTOT E. Traumatismes du pied et rayons X. Masson éditions, Paris. 1911 (1ère édition), et 1937 (2ème édition). 5. QUENU E. Etude clinique sur les fractures du coup-de-pied. Rev de Chir 1912 ; XLV ; I : 211, 416-560. 6. TANTON. Fractures du membre inférieur. In. Nouveau traité de chirurgie (LE DENTU et DELBERT). Masson éditions, Paris. 1916. 7. LAUGE-HANSEN N. Fracture of ankle. Arch Surg 1948 ; 56 : 259. 8. DANIS R. Théorie et pratique de l’ostéosynthèse. Masson éditions, Paris 1949. 97 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 9. BOHLER L. Die Technik der Knochenbruchbehandlung. Ed. 12, 13, Wien, Maudrich. 1954. 10. RIEUNAU G, GAY R. Enclouage du péroné dans les fractures supra-malléolaires. Lyon Chir 1956 ; 51 : 594-600. 11. DECOULX P, RAZEMON J.-P, ROUSSELLE Y. Fractures du pilon tibial. Rev Chir Orthop 1961 ; 47 : 563-577. 12. GAY R. et EVRARD J. Les fractures récentes du pilon tibial chez l’adulte. Rev Chir Orthop 1963; 49( suppl 4): 397-512. 13. ALLGOWER M, MULLER M E, WILLEGGER H. Technik der operativen Frakturen Behandlung. Heidelberg Springer-Verlag 1963. 14. RUEDI T, MATTER P, ALLGOWER M. Die intra-articukularen Frakturen des distalen underschenkelendes. Helv Chir Acta 1968 ; 35 : 556-582. 15. HEIM U. Le traitement chirurgical des fractures du pilon. J Chir (Paris) 1972 ; 104 : 307-322. 16.NASER M, HEIM U. Fractures du pilon tibial : résultats de 128 ostéosynthèses. Rev Chir Orthop 1977; 63: 5-12. 98 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 17. RUEDI T, ALLGOWER M. Spätresultate nach operative Behandlung der Gelenkbrüche am distalen tibiaende (Sog. Pilon-Frakturen). Unfallheilkd 1978; 81: 319-313. 18. VIVES P, HOURLIER H, DE LESTANG M et al. Etudes de 84 fractures du pilon tibial de l’adulte : essai de classification. Rev Chir Orthop 1984; 70(2): 129-139. 19. TSCHERNE H, GOTZEN L. Fraktur und weichteilschaden. Heidelberg Springer-Verlag 1983. 20. MUHR G, BREITFUSS H. Complications after Pilon fracture. In: Major fractures of the Pilon, the thalus and the calcaneus. Heidelberg, Springer-Verlag 1993; pp 65-67. 21. MAST J, JAKOB R, GANZ R. Planning and reduction technique in fracture surgery. Heidelberg, Springer-Verlag 1989. 22. BONE L, STEGEMANN P, Mc NAMARA K et all. External fixation of severely comminuted and open Pilon fractures. In: Major fractures of the Pilon, the thalus and the calcaneus. Heidelberg, Springer-Verlag 1993; pp 53-58. 23. COPIN G, NEROT L et coll. Les fractures récentes du pilon tibial de l’adulte. Symposium SOFCOT novembre 1991. Rev Orthop Chir 1992; 78(suppl I): 33-38. 99 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 24. BIGA N, LAURENT M, ALAIN J, THOMINE J M. Facteurs pronostiques, évolutivité, corrélation radio-clinque et tolérance des cals vicieux des fractures du pilon tibial. Symposium de la 66ème réunion annuelle de la SOFCOT. Rev Chir Orthop 1992; 78(suppl I):76-79. 25. ARLETTAZ Y, BLANC C H, CHEVALLEY F. Les fractures du pilon tibial. Etude rétrospective à long terme de 51 fractures traitées par réduction sanglantes et ostéosynthèse. Rev Chir Orthop 1998 ; 84 : 180-188. 26. CAUCHOIX J, DUPARC J, BOULIEZ P. Traitement des fractures ouvertes de la jambe. Mem Ac Chiur 1957 ; 83 : 811. 27. OLERUD C, MOLANDER H. A scoring scale for symptom evaluation after ankle fracture. Arch Orthop Trauma Surg 1984; 103:190-194. 28. MUSTAPHA MAHFOUD. Traité de traumatologie. Fractures et luxations. Tome II. Membre inférieur. CERCOS 2006. 29.AUBRY P, FIEVE G. Vascularisation osseuse et cutanée du quart inférieur de la jambe. Rev Chir Orthop 1984; tome 70; 8: 589-597. 30.BOUR P, AUBRY P, FIEVE G. Vascularisation du pilon tibial. Applications thérapeutiques. Symposium de la 66ème réunion annuelle de la SOFCOT 1991. Rev Chir Orthop 1992; 78(suppl I):47-48. 100 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 31.ROUVIERE H, DELMAS A. Anatomie humaine : Description, topographie et fonctionnelle. Tome 3 : membres, système nerveux central. Editions Masson, Paris 1997 (14ème édition). 32.KAMINA. Précis d’anatomie clinique. Tome I: Anatomie générale-Organogenèse des membres-Membres supérieurMembre inférieur. Editions Maloine 2002 (2ème édition). 33.POITOUT D G, PRUDENT H P. Biomécanique orthopédique. Editions Masson 1987; pp 529-534. 34. JEAN MARC CHEVALLIER. Anatomie. Appareil locomoteur. Médicine-sciences, éditions Flammarion, Paris 1998. 35. BOUTELIER PHILIPPE. Sémiologie chirurgicale Lucien Léger. Editions Masson, Paris 1999 (6ème édition). 36. VIVES P, DE LESTANG M, HOURLIER H. Anatomie, physiologie de la tibio-tarsienne. EMC (Paris, France). Appareil locomoteur 1986, 14-088-A-10 ; p 4. 37.VASLI S. Operative treatment of ankle fractures Acta Chir Scand 1957; suppl 226. 101 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 38. ROSE G K. Ankle injuries. In moden trends in orthopaedics 3. Butterworths Ed. London 1962. 39. DE BOER P, METCALFE R. Pilon fractures of tibia. Mini symposium: Tibial fractures. Current Orthopaedics 2003; 17: 190-199 40. BESNIER JEAN PIERRE. La chirurgie des fractures. Cheville : Physiologie, pathologie, thérapeutique et rééducation. Editions Frison-Roche, Paris 1992. 41. JUDET T. Anatomie et physiologie du pied. Pied et cheville. Imagerie et clinique 1999 42. W SEGGL, R SZYSZKONITZ, W GRECHENIG. Tibial Pilon fractures. Current Orthopaedics 1999; 13: 42-52. 43.DE LESTANG M, HOURLIER H, VIVES P, WARLEMONT C. La voie d’abord antéro-externe pour le traitement des fractures de l’extrémité inférieure de la jambe. Rev Chir Orthop 1985; 71(suppl II): 72-74. 44.CHRISTOPHER JORDAN, EDWIN MIRZABEISI. Atlas of orthopaedic surgical exposures. Thieme Medical 2000; section XI. 102 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 45.BARSOTTI J, DUJARDIN C, FOSTIVINI R. Voies d’abord postéro-interne basse de la jambe. Nouv Presse Med 1979 ; 8 (16) : 1343-1345. 46. FERRAND J, DEGULLO J. La chirurgie du tibia par voie postéro-interne. In J Chir (Paris) 1965; 90: 561-590. 47. KONRATH G A, HOPSKINS G L. Postero-lateral approach for tibial Pilon fractures. J Orthop Trauma 1999; 13(8): 586-589. 48. DE LESTANG M, HOURLIER H, VIVES P. Fractures du pilon tibial de l’adulte. EMC (Paris, France). Appareil locomoteur 1986 :14-088-D-10 ; pp 1-12. 49.COLMAR M, LANGLAIS F. Fractures du pilon tibial. EMC (Paris) 1994 ; 44-878. 50. BOURNE R B. Pilon fractures of the distal tibia. Clin Orthop 1989 ; 240 : 42-46. 51. SERBATI NADIA. Les fractures du pilon tibial : traitement chirurgical par ostéosynthèse interne et externe. Thèse de médecine. Faculté de Médecine et de pharmacie de Casablanca ; 2006 : n° 28. 52. BENCHAKROUN M, ISMAEL F, YACOUBI H et coll. Les fractures du pilon tibial à propos de 30 cas. Médicine et Armées 2003; 31(2): 113-120. 103 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 53. ARZAZ MERYEM. Les fractures du pilon tibial, expérience du service de traumatologie-orthopédie de l’hôpital Moulay Ismaël de Meknès (Janvier 1999- Décembre 2004). 54. LI Z Z, HOU S X, WU K J, ZHANG W J, SHANG W L, WU W W. The use of dynamic axial external fixator with modified technique in pilon fractures of tibia. Zhonghua Wai Kezazhi 2004; 22; 42(12): 733-736. 55. KAO K F, HUANG J S, CHEN Y W, LIN S Y, KO S H. Postero-medio-anteror approach of the ankle for the pilon fracture. Injury 2000; 31: 71-74. 56. CONROY J, ARGARWAL M, GIANNOUDIS P V, MATTEWS S J E. Early internal fixation and soft tissue cover of severe open tibial pilon fractures. International Orthopaedics (SICOT) 2003; 27: 343-347. 57. CESARI B, LORTAT-JACOB A, DINH A, KATABI E, DECRETTE JBENOIT. Les fractures marginales antérieures du pilon tibial à propos d’une série de 38 cas. Rev Chir Orthop 1996; 82: 417-427. 58. VIVES P. Les fractures du pilon tibial de l’adulte. Cahiers d’enseignement de la SOFCOT. Conférences d’enseignement 1988 ; pp 195-212. 59. KOULOUVARIS P, STAFYLAS K, MITSIONIS G, VERKIS M. Long term results of various therapy concepts in severe pilon fractures. Arch Orthop Trauma Surg 2007; 127 (5): 313-320. 104 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 60. BHATTACHARYYA T, CRICHLOW R, GOBEZIE R, KIM E, VRAHAS M S. Complications associated with the postero-lateral approach for pilon fractures. J Orthop Trauma 2006; 20(2): 104-107. 61.MANCA M, MARCHETTI S, RESTUCCIA J, FALDINI A, FALDINI C, GIANNINI S. Combined percutaneous internal and external fixation of type C tibial plafond of fractures. J Bone Joint Surg Am 2003; 85-A (5):912. 62.BLAUTH M, BASTIAN L, KRETTER C, KNOP C, EVANS S. Surgical options for the treatment of several tibial pilon. J Orthop Trauma 2001; 15(2): 153-160. 63.LEUNG F, KWOK H Y, PUN S T, CHOW S P. Limited open reduction and Ilizarov external fixation in the treatment of distal tibial fractures. Injury 2004; 35(3): 278-283. 64.WATSON J T, MOED B R, KRAGS D E, KRAMER K E. Pilon fractures, treatment protocol based on severity of soft tissue injury. Clin Orthop Related Research 2000; 375: 78-90. 65.ROMMENS P M. Therapeutique strategy in pilon fractures types C2 and C3: Soft tissue damage changes treatment protocol. Acta Chir Belg 1996; 96(2): 85-92. 66.MAIN WARING BL, DAFFINER R H, RIEMER B L. Pilon fractures of the ankle: A distinct clinical and radiologic entity. Radiology 1988; 168(1): 215-218. 105 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 67.TRACY WATSON N J, BERTON R MOED, KARGES DAVID E, CRAMER KATHRYN E. Pilon fractures. Clin Orthop and Related Research 2000; 375: 78-90. 68.BAREI D P, NORK S E, BELLABARBA C, SANGEORZAN B J. Is the absence of an epsilateral fibular fracture predictive of increased radiographic tibial pilon fracture severity? J Orthop Trauma 2006; 20(1): 6-10. 69.Mc FERRAN S, BOULAS J. Complicated encountered in the treatment of pilon fractures. J Orthop Trauma 1992; 6(2): 195-200. 70.JOSEPH BORRELI, ERIK ELLIS. Pilon fractures assessment and treatment. Orthopedics Clinics of North America 2002; 33(1): 231-245. 71.BRUMBACK R J, WILLIAMS C, Mc GARVEY. Fractures of tibial plafond; evolving treatment concepts for the pilon fractures. Orthop Clin North Am 1995; 26: n° 2. 72.SIRKIN M, SANDERS R. The treatment of pilon fractures. Orthop Clin North Am 2001; 32(1): 91-102. 73.CHEN L, O’SHEA K, EARLY J S. The use of medial and lateral approach for the treatment of tibial plafond fractures. J Orthop Trauma 2007; 21(3): 207-211. 106 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 74.GROSE A, GARDNER M J, HETTRICH C, FISHMAN F, LORICH D G, ASPRINIO D E, HELFET D L. Open reduction and internal fixation of tibial pilon fractures using a lateral approach. J Orthop Trauma 2007; 21(8):530-537. 75.BAHARI S, LENEHAN B, KHAN H, Mc ELWAIN J P. Minimally invasive percutaneous plate fixation of distal tibial fractures. Acta Orthop Belg 2007; 73(5): 635-640. 76.WELZ K. Verfahrenswahl und infektminderung bei pilontibialfrakturen. In: Fortschritte in der Unfallchirurgie, pp 372-382. Heidelberg, Springer-Verlag 1992. Osteosynthesen von 77. SYED M A, PANCHBHAVI V K. Fixation of tibial pilon fractures with percutaneous cannulated screws. Injury, Int J Care Injured 2004; 35 (3):284-289. 78. GOLUBOVIC Z, MACUKANOVIC-GOLUBOVIC L, STOJILKOVIC et all. External fixation combined in the treatment of pilon tibial fractures. Vojnosanit Pregl 2007; 64(5):307-311. 79. VIDYADHARA S RAOK. Ilizarov treatment of complex tibial fractures. Int Orthop 2006; 30(2):113-117. 80.WEBER B G. Bruche von knochelm und talus. Bewahrtes und neues in diagnostik und therapie. Langenbecks Arch Chir 1981; 355. 107 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 81.OVADIA D N, BEALS R K. Fractures of the tibial plafond. J Bone Joint Surg Am 1986; 68: 543-551. 82.NORDIN J Y, PERRAUDIN J E. Cas particulier de l’arthrodèse tibio-tarsienne. Arthrodèses précoces dans les fractures du pilon tibial. Symposium de la 66ème réunion annuelle de la SOFCOT 1991. Rev Chir Orthop 1992; 78(suppl I); 60-61. 83.MULLER K H, PRESCHER W. Post traumatische osteomyelitis unterschenkelfrakturen. Unfall Chirurgie 1980; 6: 253-255. nach distalen intraarticularen 84.COPIN G, NEROT L et coll. Les fractures récentes du pilon tibial de l’adulte. Symposium de la 66ème réunion annuelle de la SOFCOT 1991. Rev Chir Orthop 1992; 78(suppl I):33-38. 85. MICHAEL R LASSEN, LARS C BORRIS, and ROUMEN L. NAKOV, N ENGEL. Use of the low-molecular-weight heparin to prevent deep-vein thrombosis after leg injury requiring immobilization. J Med 2002 Sep 5; 347 (10): 726-30. 86. PLAWESKI S, ABU M, FAURE C. Ostéosynthèse à foyer ouvert des fractures du pilon tibial. Technique classique. Symposium de la 66ème réunion annuelle de la SOFCOT l991. Rev Chir Orthop 1992; 78 (suppl I). 108 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 87. ETTER C, GANZ R. Long-term results of tibial plafond fractures treated with reduction and internal fixation. Arch Orthop Trauma Surg 1991; 110: 277-283. 88. PATZAKIS M J, BAINS R S, LEE J, SHEPEROL L, SINGER G, RESSLER R, HARVEY F, HOLTON P. Prospective, randomized, double-blind study comparing single-agent antibiotic therapy, ciprofloxacin to combination antibiotic therapy in open fracture wounds. J Orthop Trauma 2000; 14:529-533. 89. CHARALAMPOS G ZALAVRAS, RANDALL E MARCUS, SCOTT LEVIN L and MACHAEL J PATSAKIS. Management of open fractures and subsequent complications. J Bone joint Surg Am 2007; 89: 884-895. 90. DICHRISTINA D, BARRY L REIMER. Pilon fractures treated with an articulated external fixator a preliminary report. Orthopedics 1996; 19(2): 1019-1024. 91.FINKEMEIER C G. Bone grafting and bone graft substitutes. J Bone Joint Surg 2002; 84: 454-464. 92. BEARDSLEY C, MARSH J L, BROWN T. Quantifying comminution as a measurement of severity articular injury. Clin Orthop Related Research 2004; 423: 74-78. 93. WYRSCH B, Mc FERRAN M A, M C ANDREW M, LIMBIRD T J, HARPER M C, JOHNSON K D, SCHWARTZ H S. Operative treatment of fractures of the tibial plafond. A randomized, prospective study. J Bone J Surg (Am) 1996 ; 78 : 1646-1657. 109 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 94. CABROL E, LEFEVRE C, LE NEN D, RIOT O. Complications des fractures. EMC. Appareil locomoteur 1993; 14-031-A680: 14p 95. DESPLACES N. Antibiothérapie curative chez l’adulte en Chirurgie orthopédique et Traumatologie. Cahiers d’enseignement de la SOFCOT : Conférence d’enseignement 1998 ; 235247. 96. LORTAT JACOB. Technique de prescription des antibiotiques en chirurgie orthopédique. EMC 1997 ; 44-088. 97.GALOIS L, TRAVERSATI R, GIRARD D, MAINARD DELAGOUTTE J P. Résultats des traitements des fractures du pilon tibial : A propos de 20 cas. Rev Chir Orthop 2003 ; 89(6) : 169. D, 98. COLMAR M, LANGLAIS. Complications précoces des fractures du pilon tibial. 66ème réunion annuelle de la SOFCOT. Rev Chir Orthop 1992; 78(suppl I): 65-67, 71-73. 99. PICANZ J. Poor results mark ORIF of tibial plafond fractures. Orthop Today 1990; 10: 1-2. 100. HAVET E, ALVOR G, GABRION A, et coll. Résultats thérapeutiques à long terme des fractures du pilon tibial : A propos de 50 fractures à 7 ans de recul minimum. Rev Chir Orthop 2003 ; 89(6) : 97. 110 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 101. Mc GUIRE M C, KYLE R, GISTILO R B, PREMER R F. Comparative analysis of ankle arthroplasty versus ankle arthrodesis. Clin Orthop 1988; 226: 174-181. 102. KOFOED H, STURUP J. Comparison of ankle arthroplasty and arthrodesis. A prospective series with long-term follow up. The Foot 1994; 4: 6-9. 103. GRAEHL P M, HERSH M R, HECKMAN J D. Supra malleolar osteotomy for the treatment of symptomatic tibial malunion. J Orthop Trauma 1988; 1: 281-292. 104. SARAGAGLIA D, TOURNE Y, PICARD F. Instabilité chronique de la cheville et arthrose. Maitrise Orthopédique 1995; 44: 1-10. 105. JUDET R, JUDET T. Arthroplastie sous distracteur articulaire. Rev Chir Orthop 1978; 68: 353-365. 106. GARREL J F, AUBERT M, FRANCOIS M, FAURE C, BALLY M, BUTTEL J. L’énervation de la tibio-tarsienne dans les arthroses post-traumatiques. Rhumatologie, Novembre 1972 : 337-340. 107. MENTZEL M, FLEISCHMANN W, BAVER G, KINZL L. Ankle joint denervation. Part 1: anatomy-the sensory innervations of the ankle joint. Foot and Ankle Surgery 1999; 5: 15-20. 111 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 108. VAILLANT J, CHOPIN P, SARAGAGLIA D. Fractures de jambe et du cou-de-pied. Kinésithérapie, médecine physique et réadaptation Encycl. Med Chir 1990 ; 26-250-1310. 109. NEROT C. Indications thérapeutiques des fractures partielles. Symposium de la 66ème réunion annuelle de la SOFCOT 1991. Rev Chir Orthop 1992; 78(suppl I) :81-82. 110. PLAWESKI S, HUBON-PERRON A, FAURE C, MERLOZ P. Fractures du pilon tibial. EMC, Paris. Appareil locomoteur 1999: 14-087-A-14. 111. COPIN G. Indications thérapeutiques des fractures totales. Symposium de la 66ème réunion annuelle de la SOFCOT 1991. Rev Chir Orthop 1992; 78(suppl I):82-83. 112. AUDRAN M, LEGRAND E, CHAPPARD D, BIGORGNE J C. Ostéoporose chez l’homme. Mise au point thérapeutique. Ann Med Interne 2000; 151, n° 5, pp 399-407. 113. DEVOGELAER J P. Les ostéoporoses. Louvain Med 2000; 119: S508-S513. 114. FONTANA A, DELMAS P D. L’ostéoporose. Epidémiologie, Clinique et approches thérapeutiques. Médecine-Sciences 2001 ; 17 : 1297-1305. 112 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 115. BROWN J P, JOSSE K G. Lignes directives de pratique clinique 2002 pour le diagnostic et traitement de l’ostéoporose au Canada. JAMC 2003 ; 168 (suppl 6) : SF1-SF38. 113 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial 114 Le traitement chirurgical des fractures du pilon tibial Serment d'Hippocrate Au moment d'être admis à devenir membre de la profession médicale, je m'engage solennellement à consacrer ma vie au service de l'humanité. Je traiterai mes maîtres avec le respect et la reconnaissance qui leur sont dus. Je pratiquerai ma profession avec conscience et dignité, la santé de mes malades sera man premier but. Je ne trahirai pas les secrets qui me seront confiés. Je maintiendrai par tous les moyens en mon pouvoir l'honneur et les nables traditions de la profession médicale. Les médecins seront mes frères. Aucune considération de religion, de nationalité, de race, aucune considération politique et sociale ne s'interposera entre mon devoir et mon patient. Je maintiendrai le respect de la vie humaine dès la conception. Même sous la menace, je n'userai pas de mes connaissances médicales d'une façon contraire aux lois de l'humanité. Je m'y engage librement et sur mon honneur. 115