2 - La philosophie du 17ème siècle

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DIXIEME SUJET - SPINOZA (1632-1677)
SPINOZA ET LE MONISME
Cet Être éternel et infini que nous appelons Dieu ou la Nature...
Baruch Spinoza
l’Éthique, 1677
I
PRÉSENTATION
1 - Baruch Spinoza, le plus radical des philosophes du 17ème siècle
2 - Un auteur du foyer hollandais du milieu du 17ème siècle
3 - Ses relations avec les autres philosophes de son temps
4 - Une vie dédiée à son œuvre, dont la vie est une application de son éthique
II
ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES (1632-1677)
1 - Des origines familiales dans une famille de juifs marrannes portugais chassés par l’Inquisition
2 - Une formation et des études normales dans le cadre de la communauté juive d’Amsterdam
3 - Un début de carrière dans l’entreprise familiale avec son frère
4 - L’éveil philosophique de Spinoza vers 1652 auprès de Franciscus van den Enden
5 - Le 27 juillet 1656, Spinoza est condamné par un hérem
6 - Les cas similaires : celui d’Uriel da Costa en 1623 et de Juan de Prado en 1657
7 - Il gagne sa vie en taillant des lentilles optiques et se consacre désormais à son oeuvre
philosophique
8 - Sa rencontre avec Henry Oldenburg vers 1661, le début d’une longue correspondance
9 - En 1663, il enseigne le cartésianisme et publie Les principes de la philosophie de Descartes
10 - À partir de là, la montée des attaques contre Spinoza, accusé d’athéisme
11 - La conséquence de cela : le Traité théologico-politique de 1670
12 - En 1671, la cour de Hollande s’attaque au Traité et à son auteur
13 - En 1672, l’assassinat des frères de Witt en 1672 change la situation pour Spinoza
14 - En 1673, il décline l’invitation de l’Electeur palatin à un poste à l'Université d'Heidelberg
15 - En 1675, il préfère renoncer à la publication de l’Éthique
16 - Il continue à recevoir amis, admirateurs et visiteurs : Lambert Van Velthuysen, Leibniz
17 - Sa mort le 21 février 1677 à La Haye à l’âge de 45 ans
III
SON ŒUVRE
1 - Une œuvre exclusivement philosophique, resserrée sur quelques années
2 - Les principaux ouvrages de Spinoza classés par genre
A - Écrits non-philosophiques
- Abrégé de grammaire hébraïque - Compendium grammatices linguae hebraeae
(posth. 1677)
B - Ouvrages philosophiques
- Court traité de Dieu, de l'homme et de la béatitude (vers 1660, découvert en
1852)
- Tractatus de intellectus emendatione - Traité de la réforme de l'entendement
(1661, publié en 1677)
- Principes de la philosophie de Descartes (1663)
- Pensées métaphysiques (1663, publié en posthume en 1677)
- Traité Théologico-Politique (1670)
- Éthique (publié posthume en 1677)
- Traité politique (publié posthume en 1677)
C - Correspondance
- Lettres (75 publiées en 1677, 88 découvertes à ce jour)
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3 - Son livre majeur : L’Éthique (1677)
IV
PRINCIPALES THÈSES DE LA PENSÉE ONTOLOGIQUE DE SPINOZA
1 - Une pensée nourrie par les travaux et débats philosophico-scientifiques de ses contemporains
2 - Une double anti-scolastique, autant chrétienne que juive
3 - Une épistémologie fondée sur la raison déductive, sur un modèle géométrique
A - Un rationalisme déductif, “more geometrico”, inspiré de Descartes
B - Pour lui, un modèle imposé par la nature de la Nature
C - Les quatre degrés de connaissance : du ouï-dire aux essences
D - Les deux premiers niveaux : ouï-dire et experientia vaga
E - Le troisième niveau : la connaissance rationnelle
F - Le quatrième niveau : la connaissance intuitive des idées vraies - habemus ideam
veram
G - Quatre degrés qui se complètent
H - Une conception “mathématique” de la vérité, et non plus classique
4 - La substance, ses attributs et ses modes
A - La Substance, avant toute chose
B - Seule la substance a et est la puissance d’exister par elles-mêmes
C - Une substance unique et uniciste : Dieu ou la Nature (Deus sive natura)
D - La nature est l’individu suprême qui ne change pas
E - Les attributs infinis de la substance
F - Nous n’en connaissons que deux : la pensée et l’étendue
G - Le notion de mode : les manières d’être de la substance
5 - “Dieu, c'est-à-dire la Nature”, la Substance unique et infinie
A - La transmutation de la notion de dieu chez Spinoza : de dieu à le dieu
B - Dieu est la Nature, la Substance unique et infinie : Deus seu Natura
C - Un dieu nécessité, le rejet de toute personnalisation ou anthropomorphisme
D - Le dieu est immanent, une conception immanentiste
E - Une opposition au dualisme cartésien autant qu’au révélationnisme pascalien
6 - Les relations des choses singulières avec la Substance
A - Les choses singulières existent en et par autre chose, pas par elle-même
B - Toute chose singulière est un mode, à la fois partie du tout et effet de la substance
C - Le mode est d’un côté une partie déterminée
D - Le mode singulier est aussi une affection de la substance
E - Une chose particulière est ce qui change, qui connaît mouvement et repos
F - Les choses sont des entendus et des idées
G - L’esprit d’une chose est l’idée de cette chose
H - La proportion en les deux modes, de l’étendue et de la pensée
I - Du panthéisme à l’animisme, toute chose possède un esprit
J - La hiérarchie des esprits
7 - La révisitation spinozienne de la nature naturante et la nature naturée
A - Une notion déjà présente chez Thomas d’Aquin
B - Sa revisitation immanentiste
C - La natura naturans : la substance et les attributs
D - La natura naturata : les modes
8 - Le conatus, la persévérance des êtres dans leur être
A - Un concept majeur de l’Éthique de Spinoza
B - L’essence de chaque chose la pousse à persévérer dans son être
C - De la persévérance statique à la persévérance dynamique, accroître sa puissance
D - Son expression dans la matière et l’esprit
9 - L’anthropologie spinozienne, le conatus et la joie
A - L’homme, une simple modalité naturelle et commune
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B - Le conatus dans l’homme devient appétit et désir
C - Les expressions humaines du conatus dans le corps et l’âme
D - La novation spinozienne du conatus, il est dynamique
E - Du conatus aux affects : joie et tristesse
F - L’inversion éthique qui en découle : le désir est à l’origine des valeurs
G - L’unité de l’homme, un dualisme non-dualiste
H - L’égale dignité du corps (étendue) et de l’esprit (pensée)
I - L’âme est mortelle
J - La négation du libre arbitre, la lettre 58 à Schuller
K - L’esprit de l’homme est plus riche que celui des animaux par sa composition
10 - La voie du bonheur spinoziste, fin ultime de l’Éthique et de la philosophie
V
CONCLUSION
1 - La première philosophie entièrement post-chrétienne, moniste et immanentiste, mais sans
descendance immédiate
2 - Un philosophe honni de son vivant par toutes les religions
3 - Le spinozisme sera perçu erronément comme athéisme et libertinage
4 - Une descendance philosophique du côté des libertins, matérialistes et athées
5 - Une descendance philosophique d’abord d’opposition puis d’inspiration
6 - Un philosophe majeur de la constitution de notre modernité philosophique, encore aujourd’hui
ORA ET LABORA
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Document 1 : Portrait de Spinoza vers 1665.
Nous ne désirons pas une chose parce qu'elle est bonne, mais au contraire c'est parce
que nous la désirons que nous la disons bonne.
Spinoza (1632-1677)
Éthique
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Document 2 : Le quartier où Spinoza a passé son enfance à Amsterdam.
Document 3 : La synagogue portugaise d’Amsterdam, construite par l’architecte hollandais Elias Bouman
(1636-1686) est une grande synagogue sépharade pouvant contenir 2000 fidèles, bien en vue le long d'un
canal, inaugurée en 1675.
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Document 4 : Le herem de Spinoza. Le texte n’est pas signé, contrairement aux autres décisions (Steven
Nadler, Spinoza, Bayard, 2003).
"Les Messieurs du Mahamad vous font savoir qu'ayant eu connaissance depuis quelque
temps des mauvaises opinions et de la conduite de Baruch de Spinoza, ils s'efforcèrent
par différents moyens et promesses de le détourner de sa mauvaise voie. Ne pouvant
porter remède à cela, recevant par contre chaque jour de plus amples informations sur
les horribles hérésies qu'il pratiquait et enseignait et sur les actes monstrueux qu'il
commettait et ayant de cela de nombreux témoins dignes de foi qui déposèrent et
témoignèrent sur tout en présence dudit Spinoza qui a été reconnu coupable : tout cela
ayant été examiné en présence de Messieurs les Hahamim, les Messieurs du Mahamad
décidèrent avec l'accord des rabbins que ledit Spinoza serait exclu et écarté de la Nation
d'Israël à la suite du hérem que nous prononçons maintenant :
À l'aide du jugement des saints et des anges, nous excluons, chassons, maudissons et
exécrons Baruch de Spinoza avec le consentement de toute la sainte communauté en
présence de nos saints livres et des six cent treize commandements qui y sont enfermés.
Nous formulons ce hérem comme Josué le formula à l'encontre de Jéricho. Nous le
maudissons comme Élie maudit les enfants et avec toutes les malédictions que l'on
trouve dans la Loi. Qu'il soit maudit le jour, qu'il soit maudit la nuit ; qu'il soir maudit
pendant son sommeil et pendant qu'il veille. Qu'il soit maudit à son entrée et qu'il soit
maudit à sa sortie. Veuille l'Éternel ne jamais lui pardonner. Veuille l'Éternel allumer
contre cet homme toute Sa colère et déverser sur lui tous les maux mentionnés dans le
livre de la Loi : que son nom soit effacé dans ce monde et à tout jamais et qu'il plaise à
Dieu de le séparer de toutes les tribus d'Israël en l'affligeant de toutes les malédictions
que contient la Loi. Et vous qui restez attachés à l'Éternel, votre Dieu, qu'Il vous conserve
en vie.
Sachez que vous ne devez avoir avec Spinoza aucune relation ni écrite ni verbale. Qu'il
ne lui soit rendu aucun service et que personne ne l'approche à moins de quatre
coudées. Que personne ne demeure sous le même toit que lui et que personne ne lise
aucun de ses écrits."
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Document 5 : Maison de Spinoza à Rijnsburg, où il s’installa après son excommunication.
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Document 6 : L’atelier de Spinoza où il gagnait sa vie comme tailleur de lentilles optiques.
Document 7 : Franciscus van den Enden (1602-1674), connu sous le nom d'Affinius, forme latinisée de son
nom. Ce théologien et philosophe originaire d’Anvers dans les Pays-Bas espagnols fut le professeur de
Baruch Spinoza. Connu pour son athéisme, il publia plusieurs ouvrages de philosophie politique mettant en
avant des considérations égalitairistes, républicaines, démocratiques, anti-cléricales et anti-esclavagistes,
ainsi que la nécessité de l’éducation des masses ; afin de ne pas laisser le savoir aux mains d’élites. Il fut
pendu à la Bastille en 1674 lors d’un complot contre Louis XIV destiné à établir en Normandie une
république inspirée par les idées de Van den Enden.
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Document 8 : Henry Oldenburg (v. 1618-1677) est un diplomate et homme de science d'origine allemande,
devenu premier secrétaire de la Royal Society. Il établit un vaste réseau de coopération et d'échanges entre
savants européens au XVIIe siècle, succédant en cela à Mersenne. En 1661, il rencontra Spinoza à
Rijnsburg, avec lequel il établit ensuite une longue correspondance philosophique.
Document 9 : Lambert Van Velthuysen, (1622-1685) en latin Lambertus Velthusius, fut un ami de Spinoza. Ce
théologien hollandais, ancien élève de Henricus Regius, fut l’auteur d’une importante œuvre philosophique et
théologique qui contribua à la diffusion des idées de Descartes, de Spinoza et de Hobbes aux Pays-Bas.
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Document 10 : À la mort de Spinoza, son ami et médecin Ludovic Meyer avec l'appui d'autres de ses amis,
fera paraître ses œuvres posthumes : l'Éthique, le plus important de ses livres, et trois traités inachevés
(Traité de la réforme de l'entendement, le Traité politique et l'Abrégé de grammaire hébraïque).
Document 11 : La fin de la vie de Spinoza fut attristée par les événements de la guerre de Hollande
(1672-1678), notamment par l’invasion de la République par les armées de Louis XIV.
Arrivée de Louis XIV au camp français devant le siège de Maastricht en 1673,
par Adam Frans van der Meulen (1632-1690).
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Document 12 : Johan de Witt (1625-1672) fut grand-pensionnaire de Hollande (Provinces-Unies) de 1653 à
1672. Il dut faire face à deux guerres contre l’Angleterre. En 1667, par l'Édit perpétuel, De Witt et ses
soutiens (Andries de Graeff, Gaspar Fagel et Gillis Valckenier) abolissent la fonction de stathouder en
Hollande et influencent en ce sens plusieurs autres provinces dont la Zélande et Utrecht. Pendant son
mandat, la tolérance religieuse fut à peu près respectée. Ainsi, malgré en avril 1671, la décision de la Cour
de Hollande d’interdire la diffusion du Traité de Spinoza et d'autres œuvres jugées blasphématoires comme
le Léviathan de Hobbes, il s’opposa à de telles mesures. Défenseur des intérêts de la bourgeoisie
commerçante contre la belliqueuse famille d'Orange, Jan de Witt se laissa surprendre par l'invasion
française de 1672 dont il fut un des responsables. Il périt lynché par la foule au cours d'une émeute
fomentée par les orangistes. Ce n’est que deux ans après sa mort que les livres de Spinoza furent interdits.
Gravure de Johan De Witt, en tant que grand pensionnaire des
états généraux de Hollande et son frère Cornelius de Witt à l’arrière.
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Document 13 : En 1672, Johan de Witt ne peut empêcher Louis XIV d'envahir les Pays-Bas dans le cadre
de la guerre de Hollande. Accusé d'avoir livré la République à la France, le 20 août de la même année, il est
massacré, avec son frère Cornelis de Witt, par un attroupement pro-orangiste. L'entourage de Guillaume III
d'Orange-Nassau ayant ainsi réussi le rétablissement du stathoudérat. Après l'assassinat des frères de Witt,
l'indignation de Spinoza est telle qu'il souhaite afficher dans la rue un placard contre les assassins (Ultimi
Barbarorum, les derniers des barbares), son logeur l’aurait dissuadé au regard des dangers que cela
représentait.
Les corps des frères de Witt exposés, tableau attribué à Jan de Baen (1633-1702).
Document 14 : Le pasteur français Jacques Basnage réfugié en Hollande en 1684 analyse les causes de la
chute du Grand Pensionnaire
Il ne put s'imaginer qu'un jeune prince qui n'avait rien fait de grand, put saper les
fondements d'un gouvernement qu'il avait formé avec tant de soins et tant de peines. Au
contraire, il crut que l'opposition que le parti républicain ferait à l'élévation de son Altesse,
serait toujours assez forte pour l'empêcher de parvenir au stathoudérat. Il n'aimait ni les
soldats, ni les officiers, parce qu'ils étaient entièrement attachés au prince, qu'ils
regardaient comme leur chef. N'ayant qu'une idée très superficielle de la guerre, il
s'imaginait qu'une armée pouvait se faire en un jour et qu'il suffit de commander dans une
place pour la bien défendre, et ce fut là une des grandes sources de son malheur. Il
négligea trop les murmures du peuple et les sermons des prédicateurs séditieux qui
animaient la multitude. Enfin, il ne savait ce que c'était que de céder au temps ; et trop
ferme dans ses résolutions, il exigeait de ses amis qu'ils les approuvassent, et les forçait
de le faire s'ils voulaient conserver son amitié.
Jacques Basnage
La Hollande et les Hollandais au XVIIème et au XVIII ème siècles, vus par les Français,
R. Murris, Ed. H. Champion, 1925
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Document 15 : Sur les différents modes de connaissance selon Spinoza.
Nous avons aussi montré dans ce qui précède comment, par la raison et le quatrième
genre de connaissance, nous parvenons à notre félicité et comment nos passions doivent
être détruites. Non pas, comme on le dit d'ordinaire, qu'elles doivent être vaincues avant
que nous puissions parvenir à la connaissance et donc à l'amour de Dieu. Autant vaudrait
exiger qu'un ignorant dût renoncer à son ignorance avant de pouvoir parvenir à la
connaissance, alors que c'est la seule connaissance qui est cause de la destruction de
l'ignorance - ce qui est clair par ce que nous avons dit. De même, on peut déduire
clairement de ce qui précède comment, sans la vertu, ou, mieux dit, sans la souveraineté
de l'entendement, tout va à sa perte ; nous ne pouvons jouir d'aucun repos et nous
vivons comme en dehors de notre élément.
Si bien, qu'alors même que de la connaissance et de l'amour de Dieu suivrait - pour
l'entendement - non pas comme nous l'avons montré un repos éternel, mais seulement
un repos temporaire, ce serait encore notre devoir de les rechercher, car cette
connaissance et cet amour sont tels, que, lorsqu'on en jouit, on ne consentirait plus à les
échanger pour rien au monde.
Puisqu'il en est ainsi, nous pouvons juger à bon droit très absurde ce que disent
beaucoup d'hommes, cependant réputés grands théologiens : à savoir que, si aucune vie
éternelle ne devait être la conséquence de l'amour de Dieu, ils en prendraient à leur
aise ; cela est tout aussi insensé que si un poisson, dont la vie n'est possible que dans
l'eau, disait : Si aucune vie éternelle ne vient à suivre cette vie dans l'eau, je veux sortir
de l'eau pour aller sur terre ; que peuvent dire d'autre ceux qui ne connaissent pas Dieu ?
Ainsi voyons-nous que, pour saisir la vérité de ce que nous affirmons sur notre bien et
notre repos, il n'est besoin d'autre principe que de rechercher ce qui nous est utile à
nous-mêmes, comme il est naturel à
tous les êtres. Et, en faisant l'expérience qu'en tendant vers les plaisirs des sens et de la
volupté, vers les choses de ce monde, nous n'y trouvons pas notre salut mais notre
perte, nous préférons donc la souveraineté de notre entendement ; mais cette
souveraineté ne peut faire de progrès, sans que nous soyons d'abord parvenus à la
connaissance et à l'amour de Dieu. Il est donc absolument nécessaire de chercher Dieu ;
et selon nos réflexions précédentes, après l'avoir reconnu comme le meilleur bien de
tous, nous sommes obligés de nous y arrêter et de nous y reposer. Car nous avons vu
que, hors de Dieu, il n'est rien qui puisse nous donner aucun salut ; et en cela consiste
notre vraie liberté d'être et de demeurer liés dans les chaînes aimables de l'amour de
Dieu.
Nous voyons enfin que la connaissance par raisonnement n'est pas en nous Primordiale,
mais est seulement comme un degré, par où nous nous élevons au but souhaité ; ou,
comme un bon esprit, sans erreur ni tromperie, elle nous apporte l'annonciation du
souverain bien pour nous exciter à le chercher lui-même et à nous unir à lui - union qui
est notre suprême salut et notre félicité.
Baruch Spinoza (1632-1677)
Court traité
Document 16 : Sur le conatus et les affects dans l’homme : appétits et désirs.
Toute chose s'efforce - autant qu'il est en son pouvoir - de persévérer dans son être.
L'effort par lequel toute chose s'efforce de persévérer dans son être n'est rien d'autre que
l'essence actuelle de cette chose.
Cet effort, en tant qu'il a rapport à l'âme seule, s'appelle : Volonté. Mais lorsqu'il a rapport
en même temps à l'Âme et au Corps, il se nomme : Appétit. L'appétit, par conséquence,
n'est pas autre chose que l'essence même de l'homme, de la nature de laquelle les
choses qui servent à sa propre conservation résultent nécessairement ; et par
conséquent, ces mêmes choses, l'homme est déterminé à les accomplir. En outre, entre
l'appétit et le désir il n'existe aucune différence, sauf que le désir s'applique, la plupart du
temps, aux hommes lorsqu'ils ont conscience de leur appétit et, par suite, le désir peut
être ainsi défini : Le désir est un appétit dont on a conscience.» Il est donc constant, en
vertu des théorèmes qui précèdent, que nous ne nous efforçons pas de faire une chose,
que nous ne voulons pas une chose, que nous n'avons non plus l'appétit ni le désir de
quelque chose parce que nous jugeons que cette chose est bonne ; mais qu'au contraire
nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nous nous efforçons vers elle, que nous
la voulons, que nous en avons l'appétit et le désir.
Baruch Spinoza (1632-1677)
Éthique, 1675
livre Ill, Théorèmes VI, VIl et scolie du théorème lX,
traduction de R. Lantzenberg, Éd. Flammarion, 1947, pp. 140-142
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Document 17 : Sur l’illusion de la liberté dont il faut nous démettre selon Spinoza.
J'en conviens, les affaires humaines iraient beaucoup mieux s'il était également au
pouvoir de l'homme de se taire ou de parler. Mais l'expérience montre assez - et au-delà que les hommes n'ont rien moins en leur pouvoir que leur langue, et qu'ils ne peuvent
rien moins que de régler leurs désirs ; d'où vient que la plupart croient que nous
n'agissons librement qu'à l'égard des choses que nous désirons modérément, parce que
le désir de ces choses peut être facilement contrarié par le souvenir d'une autre chose
dont nous nous souvenons souvent ; mais que nous ne sommes pas du tout libres à
l'égard des choses que nous désirons vivement et qui ne peut être apaisé par le souvenir
d'une autre chose. Mais, en vérité, s'ils ne savaient par expérience que nous
accomplissons plus d'un acte dont nous nous repentons ensuite, et que souvent - par
exemple quand nous sommes partagés entre des sentiments contraires - nous voyons le
meilleur et suivons le pire, rien ne les empêcherait de croire que nous agissons toujours
librement. C'est ainsi qu'un petit enfant croit désirer librement le lait, un jeune garçon en
colère vouloir se venger, et un peureux s'enfuir. Un homme ivre aussi croit dire d'après un
libre décret de l'esprit ce que, revenu à son état normal, il voudrait avoir tu ; de même le
délirant, la bavarde, l'enfant et beaucoup de gens de même farine croient parler selon un
libre décret de l'esprit, alors que pourtant ils ne peuvent contenir leur envie de parler.
L'expérience elle-même n'enseigne donc pas moins clairement que la Raison que les
hommes se croient libres pour la seule raison qu'ils sont conscients de leurs actions et
ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés ; elle montre en outre que les
décrets de l'esprit ne sont rien en dehors des appétits mêmes, et sont par conséquent
variables selon l'état variable du corps.
Baruch Spinoza (1632-1677)
Spinoza, Éthique (1675), Livre III, scolie de la proposition II,
traduction de R. Caillois, M. Francès et R. Misrahi,
Bibliothèque de la Pléiade, Éd. Gallimard, 1954, pp. 417-418
Document 18 : La lettre à Schuller, exposé de la libre nécessité selon Spinoza. La Lettre à Schuller est une
des nombreuses correspondances que Spinoza eut avec ses contemporains. Cette lettre N° LVIII traite de la
liberté et du libre arbitre, qu'elle récuse au profit d'une “libre-nécessité”.
[A] J'appelle libre, quant à moi, une chose qui est et agit par la seule nécessité de sa
nature ; contrainte, celle qui est déterminée par une autre à exister et à agir d'une
certaine façon déterminée.
[B] Dieu, par exemple, existe librement bien que nécessairement parce qu'il existe par la
seule nécessité de sa nature. De même aussi Dieu se connaît lui-même librement parce
qu'il existe par la seule nécessité de sa nature. De même aussi Dieu se connaît lui-même
et connaît toutes choses librement, parce qu'il suit de la seule nécessité de sa nature que
Dieu connaisse toutes choses. Vous le voyez bien, je ne fais pas consister la liberté dans
un libre décret mais dans une libre nécessité.
[C] Mais descendons aux choses créées qui sont toutes déterminées par des causes
extérieures à exister et à agir d'une certaine façon déterminée. Pour rendre cela clair et
intelligible, concevons une chose très simple : une pierre par exemple reçoit d'une cause
extérieure qui la pousse, une certaine quantité de mouvements et, l'impulsion de la cause
extérieure venant à cesser, elle continuera à se mouvoir nécessairement. Cette
persistance de la pierre dans le mouvement est une contrainte, non parce qu'elle est
nécessaire, mais parce qu'elle doit être définie par l'impulsion d'une cause extérieure. Et
ce qui est vrai de la pierre il faut l'entendre de toute chose singulière, quelle que soit la
complexité qu'il vous plaise de lui attribuer, si nombreuses que puissent être ses
aptitudes, parce que toute chose singulière est nécessairement déterminée par une
cause extérieure à exister et à agir d'une certaine manière déterminée.
[D] Concevez maintenant, si vous voulez bien, que la pierre, tandis qu'elle continue de se
mouvoir, pense et sache qu'elle fait effort, autant qu'elle peut, pour se mouvoir. Cette
pierre assurément, puisqu'elle a conscience de son effort seulement et qu'elle n'est en
aucune façon indifférente, croira qu'elle est très libre et qu'elle ne persévère dans son
mouvement que parce qu'elle le veut.
[E] Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela
seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes qui les
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déterminent. Un enfant croit librement appéter le lait, un jeune garçon irrité vouloir se
venger et, s'il est poltron, vouloir fuir. Un ivrogne croit dire par un libre décret de son âme
ce qu'ensuite, revenu à la sobriété, il aurait voulu taire. De même un délirant, un bavard,
et bien d'autres de même farine, croient agir par un libre décret de l'âme et non se laisser
contraindre.
Spinoza
Lettre LVIII à Schuller
Œuvres, Paris, Éd. Garnier-Flammarion, 1955, tome 4, pp. 303-304
Document 19 : À propos des positions politiques de Spinoza.
Ce n'est pas pour tenir l'homme par la crainte et faire qu'il appartienne à un autre, que
l'État est institué ; au contraire, c'est pour libérer l'individu de la crainte, pour qu'il vive
autant que possible en sécurité, c'est-à-dire conserve aussi bien qu'il se pourra, sans
dommage pour autrui, son droit naturel d'exister et d'agir. Non, je le répète, la fin de l'État
n'est pas de faire passer les hommes de la condition d'êtres raisonnables à celle de
bêtes brutes ou d'automates, mais au contraire il est institué pour que leur âme et leur
corps s'acquittent en sûreté de toutes leurs fonctions, pour qu'eux-mêmes usent d'une
raison libre, pour qu'ils ne luttent point de haine, de colère ou de ruse, pour qu'ils se
supportent sans malveillance les uns les autres. La fin de l'État est donc en réalité la
liberté.
Baruch Spinoza (1632-1677)
Traité théologico-politique, 1670, tome 2, ch. XX
Éditions Garnier, 1965
Document 20 : Sur sa méthode d’exégèse rationaliste de la bible, qui dissocie le sens du texte de la vérité.
J'appelle ici une énonciation claire ou obscure suivant que le sens en est facilement ou
difficilement perçu par la Raison en s'aidant du contexte; car nous nous occupons ici du
sens des textes et non de leur vérité. Il faut même avant tout prendre garde, quand nous
cherchons le sens de l'Écriture, à ne pas avoir l'esprit préoccupé de raisonnements
fondés sur les principes de la connaissance naturelle (pour ne rien dire des préjugés) ;
afin de ne pas confondre le sens d'un discours avec la vérité des choses, il faudra
s'attacher à trouver le sens en s'appuyant uniquement sur l'usage de la langue ou sur
des raisonnements ayant leur seul fondement dans L'Écriture. Je vais illustrer ces
distinctions par un exemple pour les faire plus clairement connaître. Ces paroles de
Moïse comme Dieu est un feu, ou Dieu est jaloux, sont les plus claires du monde aussi
longtemps qu'on a égard à la seule signification des mots ; je les range donc parmi les
énonciations claires, bien qu'à l'égard de la Raison et de la Vérité, elles soient très
obscures. [...]
Si ces paroles se trouvaient par leur interprétation littérale contredire aux principes tirés
de l'Écriture, encore bien qu'elles s'accordassent le mieux du monde avec la Raison, il
faudrait admettre une autre interprétation (je veux dire une interprétation métaphorique).
Pour savoir donc si Moïse a cru véritablement que Dieu était un feu ou s'il ne l'a pas cru,
il ne faudra pas tirer de conclusion de ce que cette opinion s'accorde avec la Raison ou
lui contredit, mais seulement des autres paroles de Moïse. Puis donc que Moïse, en
beaucoup d'endroits, enseigne très clairement que Dieu n'a aucune ressemblance avec
les choses visibles qui sont dans les cieux, sur la terre ou dans l'eau, nous devons
conclure que cette parole en particulier ou toutes celles du même genre doivent être
entendues comme des métaphores. Mais comme il faut s'écarter aussi peu que possible
du sens littéral, il faudra en premier lieu chercher si cette unique parole: Dieu est un feu
admet un sens autre que le littéral, c'est-à-dire si le mot feu signifie autre chose que le
feu naturel. Comme le mot feu se prend aussi pour colère et jalousie (voir Job, ch. XXXI,
v. 12), il est facile de concilier entre elles les phrases de Moïse, et nous arrivons
légitimement à cette conclusion que ces propositions Dieu est un feu, Dieu est jaloux, ne
sont qu'une seule et même énonciation.
Baruch Spinoza (1632-1677)
Traité théologico-politique (1670)
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Document 21 : Signature et cachet de Spinoza. En plus de ses initiales on y trouve la devise latine
"CAUTE", "prend garde - prudence !", devise qui était ainsi inscrite sur les cachets de tous ses courriers.
Document 22 : Pierre tombale de sa tombe à La Haye, dans le cimetière juif de la ville.
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POUR APPROFONDIR CE SUJET, NOUS VOUS CONSEILLONS
Livres de Spinoza
Les oeuvres complètes sont disponibles en français dans trois grandes traductions
- Œuvres, Traduction Charles Appuhn, Flammarion ; Coll. «GF», 4 volumes
- Œuvres de Spinoza. Traduction de Roland Caillois, M. Francès et Robert Misrahi, Paris, Gallimard, coll.
«La Pléiade», 1954
- Œuvres complètes, sous la direction de Pierre-François Moreau, Paris, PUF, coll. «Épiméthée»
Biographies sur Spinoza
- Dictionnaire Spinoza, Charles Ramond, Ellipses, 2007
- Spinoza et son cercle, étude critique historique sur les hétérodoxes hollandais, K.O. Meisnma, Librairie
philosophique J. Vrin, 2006
- Robert Misrahi, Spinoza, Médicis-Entrelacs, 2005
- «Henry Oldenburg, grand intermédiaire», Jean-Pierre Vittu, Les grands intermédiaires culturels de la
République des Lettres. Études de réseaux de correspondances du XVIe au XVIIIe siècle (Chr. BerkvensStevelinck, H. Bots, J. Häseler, éd.), Honoré Champion, 2005
- Le Peintre et le Philosophe ou Rembrandt et Spinoza à Amsterdam, Bruno Streiff, Éditions Complicités,
2004
- Spinoza, Biographie, Steven Nadler, Éditions Bayard, 2003
- Spinoza, André Scala, Les Belles Lettres, 1998
- Franciscus van den Enden, maître spirituel de Spinoza, Marc Bedjai, Revue de l'histoire des religions,
N3/1990, p. 289-311
Livres sur la pensée de Spinoza
- Études sur Spinoza et les philosophies de l'âge classique, Alexandre Matheron, ENS Éditions, 2011
- Le problème de l'essence de l'homme chez Spinoza, Julien Busse, Publications de la Sorbonne, 2009
- Spinoza, la science mathématique de la liberté, Françoise Barbaras, CNRS Philosophie, 2007
- Les expressions de la puissance d'agir, Chantal Jaquet, Publications de la Sorbonne 2005
- L'unité du corps et de l'esprit chez Spinoza, Chantal Jaquet, PUF, 2004
- Spinoza. Une physique de la pensée, François Zourabichvili, PUF, 2002
- Sub specie aeternitatis, Étude des concepts de temps, durée, éternité chez Spinoza, Chantal Jaquet,
Kimé, 1997
- L'être et la joie, perspectives synthétiques sur le spinozisme, Robert Misrahi, Encre marine, 1997
- La stratégie du conatus, Laurent Bove, Vrin, 1996
- Spinoza, l'expérience et l'éternité, Pierre-François Moreau, PUF, 1993
- Le Dieu de Spinoza, Jean-Claude Piguet, Labor et fides, 1987
- L'anomalie sauvage, Puissance et pouvoir chez Spinoza, Toni Negri, trad. François Matheron, PUF, 1982
- Spinoza et le problème de l'expression, Gilles Deleuze, Éditions de Minuit, 1978
- Individu et communauté chez Spinoza, Alexandre Matheron, Éditions de Minuit, 1969
- L'idée de vie dans la philosophie de Spinoza, Sylvain Zac, PUF, 1963
- Leçons sur Spinoza, Ferdinand Alquié, Éditions de la Table Ronde, 2003
- Le rationalisme de Spinoza, Ferdinand Alquié, PUF, 1981
Sur l’Éthique de Spinoza
- 100 mots sur l'Éthique de Spinoza, Robert Misrahi, Les Empêcheurs de penser en rond, 2005
- Introduction à l'Éthique de Spinoza, Pierre Macherey, PUF, 1998
- Spinoza, Philosophie pratique, Gilles Deleuze, Éditions de Minuit, 1981
- La perspective finale dans l'Éthique et le problème de la cohérence du spinozisme, l'autonomie comme
salut, Bernard Rousset, Vrin, 1968
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Sur la pensée politique de Spinoza
- Spinoza. État et religion, Pierre-François Moreau, ENS Éditions, 2005
- Le conservatisme paradoxal de Spinoza, François Zourabichvili, PUF, 2002
- Spinoza et la politique, Étienne Balibar, PUF, 1985
- L'enseignement de Spinoza : Commentaire du Court Traité, Gilbert Boss, Éditions du Grand Midi, 1982
Sur la liberté chez Spinoza
- Spinoza ou le crépuscule de la servitude. Essai sur le Traité Théologico-Politique, André Tosel, Aubier,
1984
- Contrainte, Nécessité, Choix - La Métaphysique de la Liberté chez Spinoza et chez Leibniz, Elhanan
Yakira, Éditions du Grand Midi, 1989
Sur les débats philosophiques suscités par Spinoza
- L'Envers de la liberté. L'invention d'un imaginaire spinoziste dans la France des Lumières, Yves Citton,
Éditions Amsterdam, 2006
- Les Lumières radicales. La philosophie, Spinoza et la naissance de la modernité (1650-1750), Jonathan
Israel, Éditions Amsterdam, 2005
- Spinoza et Leibniz, L'idée d'animisme universel, Renée Bouveresse, Vrin, 1992
- La différence des philosophies : Spinoza et Hume, Gilbert Boss, Éditions du Grand Midi, 1982
- Leibniz et Spinoza, Georges Friedmann, Gallimard, 1962
- Spinoza et la pensée française avant la Révolution, Paul Vernière, PUF, 1954
Sur ses influences et sources
- Spinoza : une lecture d'Aristote, Frédéric Manzini, PUF, coll. "Epiméthée", 2009
- Spinoza lecteur de Maïmonide : La question théologico-politique, Catherine Chalier, Cerf, 2006
Sites internet
Sur Spinoza :
- http://hyperspinoza.caute.lautre.net/
- http://www.spinozaetnous.org/
Sur Franciscus van den Enden :
- http://users.telenet.be/fvde/
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