LE SUPPLEMENT LE SUPPLEMENT
10
n
LE PROGRES -JEUDI 19 JUIN 2014 AIN AIN JEUDI 19 JUIN 2014 -LE PROGRES
n
11
CONFÉRENCE-DÉBAT
CONFÉRENCE-DÉBAT
Tout savoir sur l’immobilier et la famille avec les notaires de l’Ain
Tout savoir sur l’immobilier et la famille avec les notaires de l’Ain
« Du 23 juin au 5 juillet, les notaires
« Du 23 juin au 5 juillet, les notaires
répondront aux questions du public »
répondront aux questions du public »
PourquoilaChambre
desnotairesdel’Ain,
organise-t-elle cette campagne
d’échangeaveclegrandpublic ?
Du 23 juin au 5 juillet, nous com-
muniquerons avec nos clients,
futursclientsetavecceuxquiigno-
rentnotreexistenceouquidoutent
de notre utilité juridique et sociale
ou plus simplement de notre
raison d’être, de cette raison d’être
qui est le miroir de la leur puisqu’à
chaque étape de leur vie, ils peu-
ventavoirbesoindenosconseils.
Commentsontorganisées
cesconférencesdébat ?
J’ai voulu que l’ensemble des 108
notairesdudépartementsemobili-
sent dans cette action, aussi neuf
secteurs géographiques ont été
déterminésafind’assurerunaccèsà
tousleshabitantsdel’Ain.
Ces conférences sont générale-
ment organisées à partir de 19
heures, elles seront pratiques, ani-
mées par les notaires et des échan-
ges avec la salle sont prévus. Le but
de ces conférences c’est leur inte-
ractivité.
Quellesthématiques
seront-ellesabordées ?
Lafamilleetl’immobilierserontles
grands thèmes retenus pour ces
conférences débat, car ce sont nos
domainesquiinterpellent leplus le
grand public. L’idée est de susciter
des participants des questionne-
ments dans les sujets suivants : les
régimes matrimoniaux, la protec-
tion du conjoint, le pacs, le concu-
binage,l’indivision, lestestaments,
les donations et successions,
l’avant-contrat, le déroulement
d’unactedevente,lesfrais…
Commentlenotaire
peut-ilnousaccompagner
àtouteslesétapesdelavie ?
Le notaire est un « homme »
moderne, qui réfléchit, anticipe,
développe, aménage, propose,
sécurise et garantit l’avenir et la
portée juridique de ses actes. Nous
recevons dans nos études des
clients qui recherchent le conseil
juste, adapté, sécurisé dans des
domaines très variés, à des
momentsfortsdeleurvie.
Nous sommes à la fois juristes,
pédagogues, psychologues, agis-
sant toujours dans le respect de
l’intimité et du secret profession-
nel,neperdantpasdevuelasécuri-
téjuridiqueque confère l’authenti-
cité attachée à nos actes. Nous
savons comprendre nos clients
mais faisons en sorte que ceux-ci
nous connaissent et nous recon-
naissententantqu’officierspublics
quenoussommes :cesconférences
débatleconcrétiseront.
« Le but de nos
conférences,
c’est l’interactivité »
MeBarbara Breuil
est Présidente de la
Chambre des notaires
de l’Ain. DR Les élus de la Chambre des notaires de l’Ain participeront aux conférences-débat. DR
MAÎTRE BARBARA BREUIL, PRÉSIDENTE DES NOTAIRES DE L’AIN,
REVIENT SUR CES SOIRÉES CONFÉRENCES, OUVERTES À TOUS.
« La famille s’agrandit, je vends
mon bien pour en acheter un autre »
Lorsque le foyer s’agrandit après une nouvelle
naissance ou suite à une recomposition de la
famille, l’un accueillant les enfants de l’autre,
il faut souvent agrandir le logement. Par son
expertise, le notaire peut intervenir dans la
vente et le rachat d’un bien en fixant d’abord
la valeur du bien, en trouvant un acheteur
ou un nouveau logement par son service
transaction, ou le service des Ventes aux
Enchères Volontaires ou le système des
Ventes Notariales Interactives (formule
d’appel d’offres par internet). Mais la
difficulté principale consiste à financer la
nouvelle acquisition. En effet, il est souvent indispensable d’avoir vendu pour
réunir l’apport participant au financement du rachat. Cette vente permet aussi
de solder le prêt en cours, si celui-ci n’est pas transférable sur la deuxième
opération. Il est toujours préférable de vendre dans un premier temps et de
rechercher la nouvelle résidence ensuite. Certes, cela oblige à trouver un logement
intermédiaire avec double déménagement, mais présente l’intérêt de délier les deux
opérations et de rechercher plus sereinement, en ayant une idée précise du budget
« acquisition ». Il est encore possible d’acheter avant d’avoir vendu. Il faut alors
financer l’acquisition avant d’avoir la trésorerie provenant de la vente.
Dans ce cas, le recours au prêt-relais est indispensable, sauf à disposer de fonds
propres. Cette opération de vente/rachat est donc jumelée et doit s’organiser dans
l’ordre et avec méthode. Après la vente et la signature d’un compromis avec un
premier « calendrier », intervient l’étape de l’achat, comprenant la signature d’un
autre compromis avec nouveau « calendrier » dépendant du premier. Notons que
lier l’achat à la réalisation de la vente n’est possible que dans cette hypothèse d’un
compromis de vente déjà signé. Le vendeur peut refuser ce lien, notamment
si la vente de son acquéreur porte sur un bien en copropriété. Cette opération
est plus complexe depuis le 27 mars 2014, date d’entrée en vigueur de la loi ALUR.
Le vendeur doit fournir au compromis diverses informations et documents sur la
copropriété. À défaut, l’acquéreur ne pourra exercer son droit de rétractation
que lorsque toutes ces informations lui auront été notifiées.
Plus-value immobilière :
qui paie quoi ?
Il est fort probable que vous soyez assujetti
à la plus-value lors de la cession d’un bien
immobilier, bâti ou non, dont vous
êtes propriétaire depuis moins de 30 ans.
« Le taux d’imposition de cette plus-value
est de 34,5 %, soit 19 % pour l’impôt
sur le revenu et 15,5 % au titre des
prélèvements sociaux » entame MeAnne
Dubois, notaire à Montrevel-en-Bresse.
Lorsque le vendeur n’est pas propriétaire
du bien vendu depuis plus de 30 ans,
il existe néanmoins un certain nombre
d’exonérations comme la cession d’une
résidence principale, d’une résidence
secondaire sous condition de remploi,
les ventes n’excédant pas 15 000 €, les cessions par des retraités ou invalides
de condition modeste… Si le vendeur ne bénéficie d’aucune exonération,
la plus-value imposable est égale à la différence entre le prix de cession
et le prix d’acquisition de l’immeuble. Le prix de cession est diminué des
charges supportées par le vendeur et des frais de cession. Le prix d’acquisition
est majoré des frais payés lors de l’acquisition et des dépenses de travaux sous
certaines conditions. En cas d’acquisition par succession ou donation,
le prix d’acquisition s’entend de la valeur retenue pour le calcul des droits
de succession ou donation. Si l’immeuble est détenu depuis plus de cinq ans,
la plus-value imposable ainsi déterminée est diminuée d’un abattement pour
durée de détention dont le montant diffère selon la nature de l’immeuble.
Cet abattement conduit, pour les immeubles bâtis, à une exonération totale
de l’impôt de 19 % au bout de 22 ans, seules les contributions sociales de
15,5 % perdurent pendant 30 ans. Jusqu’au 31 août, les plus-values réalisées
lors de la vente d’un bien autre qu’un terrain à bâtir bénéficie d’un abattement
exceptionnel de 25 %. Enfin, le notaire calcule le montant de l’impôt sur la
plus-value et des prélèvements sociaux, réglé pas ses soinslorsd’un prélèvement
sur le prix de vente. Le vendeur devra déclarer le montant de la plus-value
dans sa déclaration annuelle de revenus de l’année suivant la cession.
« La donation-partage est
l’outil à privilégier, car elle
assure une meilleure équité,
stabilité, entre les enfants, les-
quels sont alors tous allotis »
assure Me Grenier. Les dona-
tions consenties en nue-pro-
priété présentent l’avantage
civil de la conservation de
l’usufruit (donc la disposition
et la gestion des biens) par les
donateurs, mais également
l’avantage fiscal du fait que
seule la valeur de la nue-pro-
priété sera fiscalisée.
Les biens donnés constituent
également des biens propres
aux enfants bénéficiaires et ne
tombent donc pas dans la
communauté pouvant exister
entre l’enfant et son conjoint.
« Savoir recevoir c’est aussi
savoir sauvegarder ce caractère
propre des biens et de ceux qui
y seront substitués par le
mécanisme du remploi.
Cependant il est possible d’y
déroger ce qui peut parfois
être judicieux pour une
retransmission à la génération
suivante » ajoute le notaire.
S’il est un usage courant de
vouloir sous évaluer les biens
dans le cadre des donations,
cette pratique présente un
double risque : le contrôle
fiscal se renforçant, il est
important de rappeler que ce
sont les enfants qui seront
redevables des conséquences ;
et l’impact en matière d’impôt
sur la plus-value due lors des
reventes par les enfants.
Mieux vaut donner moins
mais à sa juste valeur, que de
devoir supporter une lourde
taxation des plus-values. Cette
règle est d’autant plus impor-
tante lorsque la donation
porte sur la résidence princi-
pale des parents. « En effet, en
cas de vente, les parents seront
exonérés dudit impôt sur la
plus-value, alors que les
enfants n’y résidant plus
seront eux redevable de cet
impôt » prévient MeMaxime
Grenier.
Par ailleurs, jusqu’en 2006,
ceux qui souhaitaient que la
succession de leurs parents
profite plutôt à leurs enfants
qu’à eux-mêmes n’avaient pas
d’autre solution que d’accepter
l’héritage, puis d’effectuer les
donations appropriées. Ce qui
avait comme fâcheuse consé-
quence de taxer lourdement le
patrimoine transmis : une pre-
mière fois au titre des droits de
succession, une seconde fois
au titre des droits de donation.
Mais impossible de faire autre-
ment. Aujourd’hui, il est pos-
sible de renoncer à sa part
d’héritage au profit de sa
propre descendance.
Bien donner, savoir recevoir
Bien donner, savoir recevoir
LES CLÉS POUR TRANSMETTRE UN PATRIMOINE FAMILIAL
À SES ENFANTS SANS CRAINTE QU’IL NE SOIT DILAPIDÉ
OU CONTRÔLÉ PAR LES CONJOINTS DES ENFANTS.
« Il n’existe pas de
règles générales pour
bien donner, chaque
famille étant unique »
observe MeGrenier.
Photo DR
Le premier réflexe est donc de prendre rendez-vous
avec un notaire. « Cet échange permet de collecter de
l’information sur la vie du défunt. Puis d’une maniè-
re générale, le notaire doit fixer la dévolution. En
rédigeant l’acte de notoriété, il indique qui hérite,
dans quelles proportions, vérifie les éventuelles dis-
positions du défunt, la présence ou non d’un testa-
ment etc. » explique MeRenoux, notaire à Belley.
Cet acte notarié permet aussi de solder les comptes
bancaires ou encore de les faire réintituler au nom du
conjoint survivant. Dans un second temps, le notaire
accompagne les héritiers dans l’accomplissement de
leurs obligations fiscales, à travers un deuxième acte,
la déclaration de succession.
« Le délai pour la souscrire est de six mois, elle
permet de déterminer le montant des droits dus à
l’administration fiscale » précise MeRenoux. Cet acte
complexe nécessite en effet des connaissances juridi-
ques et fiscales approfondies.
Il faut ensuite songer à la transmission du patrimoine
aux héritiers (immobilier, comptes bancaires, parts de
société, voiture, bijoux…), rédiger l’attestation
immobilière venant constater la transmission des
biens immobiliers et le partage qui concerne, lui,
tous types de biens. Le notaire procède alors à la
liquidation de la succession. Une étape indispensable
pour déterminer les droits de chaque héritier. « Cette
question est souvent complexe en présence d’une
famille recomposée ou encore de donation faite du
vivant du défunt » estime le notaire. La communauté
et la succession sont enfin liquidées en tenant
compte des situations propres à chaque famille. Une
étape qui peut donner lieu à des récompenses ou
reprises.
Le notaire doit encore calculer la part réservataire,
une part dont certains héritiers ne peuvent être privés
et la quotité disponible, c’est-à-dire, la fraction du
patrimoine qu’une personne peut transmettre libre-
ment sans porter atteinte aux droits des héritiers
réservataires. Là encore, il doit tenir compte de l’his-
toire de la famille et des éventuelles donations qui
ont été faites afin de préserver l’égalité entre les héri-
tiers. C’est en fait un véritable bilan économique du
patrimoine du défunt que le notaire établit, en
tenant compte des biens existants au jour du décès
mais aussi de ce que le défunt a fait de son vivant.
L’heure des comptes à la succession
L’heure des comptes à la succession
LORS DU DÉCÈS D’UN PROCHE, LE NOTAIRE EST UN ACTEUR INCONTOURNABLE. LUI SEUL,
PEUT EN EFFET PROCÉDER AUX OPÉRATIONS DE COMPTES, LIQUIDATION ET PARTAGE DE LA SUCCESSION.
« Le notaire orchestre les comptes
et le partage de la succession »
estime MeKarine Renoux. DR
« Chaque cas est
particulier » souligne
MeDubois. Photo DR
MeDenis Mestrallet . DR
« La liquidation de la sucession
est une étape souvent complexe »