fruits et légumes, cette dernière étant cependant en diminution depuis quelques années.
Augmentation également de la consommation de viandes, de poissons, d’œufs et de
produits laitiers, avec toutefois pour les viandes et le lait sous forme liquide un recul
récent de leur consommation. La consommation des matières grasses visibles s’est
considérablement accrue au cours des dernières décennies, mais a tendance à se
stabiliser depuis les 10 dernières années. La consommation de sel semble excessive
dans une fraction importante de la population.
Conséquences nutritionnelles de l'évolution de l'alimentation
Ces évolutions de l'alimentation au cours des dernières décennies se traduisent sur le
plan nutritionnel par :
• une réduction globale de l'apport énergétique, en réponse à la diminution des
dépenses énergétiques,
• une diversification importante des apports alimentaires,
• une modification de la contribution des différents macronutriments aux apports
énergétiques :
o diminution de la part des glucides complexes et augmentation de la part des
sucres simples (saccharose),
o augmentation de la part des protéines d'origine animale et diminution de la part
des protéines d'origine végétale,
o augmentation de la part des lipides, notamment invisibles et saturés,
• une réduction des apports en de nombreux micronutriments en rapport avec
d’une part la réduction globale des apports énergétique, d’autre part la modification
structurelle de la ration caractérisée aujourd’hui par une part de plus en plus importante
d'aliments fournissant des calories " vides ", (aliments contenant des sucres simples,
mais sans apport de micronutriments). Ce phénomène a contribué à réduire la " densité "
en micronutriments de l’alimentation, c'est-à-dire la concentration en vitamines et
minéraux par unité d’énergie,
Ces profondes modifications comportent, sur le plan nutritionnel et sur le plan de la
santé, des aspects positifs et des aspects négatifs, des avantages et des inconvénients.
L'alimentation est incontestablement plus variée, plus diversifiée qu'autrefois, ce qui est
beaucoup plus favorable à la santé. Mais si les grands problèmes de carence sévère ont
disparu, l'évolution de l'alimentation en France a eu quelques conséquences négatives
en termes de facteurs de risque de certaines maladies chroniques.
Les moyennes des apports énergétiques chez les adultes sont actuellement de l’ordre de
2 340 kcal/j chez les hommes et de 1 800 kcal/j chez les femmes. Les glucides, les
lipides, les protéines et l’alcool contribuent respectivement à 39 %, 36 %, 16 % et 9 %
des apports énergétiques chez les hommes ; et à 40 %, 38 %, 16 % et 5 % des apports
énergétiques chez les femmes. Exprimés par rapport aux apports énergétiques totaux
sans alcool, les apports en glucides, lipides et protéines représentent respectivement
43 %, 40 % et 17 % chez les hommes et 42 %, 40 % et 18 % chez les femmes, ce qui
correspond à des apports qui s’éloignent des recommandations. Les apports en
protéines sont suffisants voire excédentaires. Les apports moyens en glucides sont en
revanche inférieurs aux recommandations. Ils sont notamment insuffisants en amidons,
et très insuffisants en glucides indigestibles (fibres alimentaires) ; ils sont par contre trop
riches en glucides simples (essentiellement en saccharose). Les apports moyens en
lipides sont trop importants par rapports aux recommandations et sont surtout
caractérisés par un excès en graisses saturées. Le niveau moyen d’activité physique de
la population dans la vie quotidienne apparaît également comme insuffisant.
Les apports et le statut minéral et vitaminique de la population en France
Il n’existe pas de signes évocateurs dans la population générale de carences minérales
ou vitaminiques majeures, cependant des fractions non négligeables de la population ont
des apports alimentaires en certaines vitamines et minéraux qui peuvent s'éloigner des
Apports Nutritionnels Conseillés. Ceci ne permet absolument pas de conclure à
l'existence de carence ou de déficience, ni même à une absence de couverture des
besoins minéraux et vitaminiques au niveau des individus. Dans les études utilisant des
biomarqueurs au niveau de populations générales, il n'est pas retrouvé de " statut
biochimique " correspondant à des formes majeures de carence, à l’exception d’anémies