l’humanité, des méthodes et techniques pour répondre àcette
préoccupation. Les premières approches (astrologie, divination
par l’écaille de tortue, géomancie…), on le sait, n’étaient guère
rationnelles. Il ne s’agissait pourtant pas de divertissements
anodins auxquels étaient soumis des individus oisifs car, aussi
loin que l’on remonte dans le temps, la «science »prophétique
aétéassociéeàla décision et àl’exercice du pouvoir.
Les modes archaïques de connaissance du futur ne peuvent
évidemment pas être confondus avec la prévision. Si, en
première approche, la prévision a quelque chose àvoir avec les
discours sur le futur, tous les discours sur le futur ne sont pas
de la prévision. En quoi la prévision, particulièrement celle qui
porte sur les ressources humaines, se démarque-t-elle des
discours passés sur le futur ?
L’approche prévisionnelle n’est pas l’objet mystérieux d’une
science àpart. Il n’est donc pas nécessaire de «croire »en la
gestion prévisionnelle des ressources humaines (GPRH) pour la
mettre en œuvre. En revanche, il est indispensable d’en avoir
la volonté.Gérer, c’est préparer, organiser, mettre en œuvre et
contrôler des processus de décision, ce qui suppose àla fois un
dessein et une détermination. Ces phases successives concourent
àun même résultat : faire en sorte que l’organisation dispose en
temps voulu des ressources dont elle a besoin, en nombre et en
qualité, pour assurer sa mission.
En gestion comme en économie, la prévision est «une étude
relative àune période future, chiffrée ou non, d’un phéno-
mène, d’une grandeur ou d’un ensemble de grandeurs »(Le Petit
Robert). Ce qui la distingue des autres tentatives de connais-
sance du futur, c’est une forme de raisonnement instrumenté
—fondésur des instruments —qui s’appuie sur un travail argu-
mentéd’analyse. Plus précisément, la prévision désigne l’appli-
cation àdes domaines déterminés (technologie, économie,
relations internationales) de méthodes systématiques d’interro-
gation de l’avenir telles que les projections, extrapolations,
scénarios, etc.
La prévision est-elle nécessaire àl’action ? L’homme d’action
peut rechigner às’y engager, pour déplorer ensuite les effets de
son imprévoyance. Il ne manque pas de personnages illustres
pour affirmer l’utilitéde la prévision. Selon la formule de
LA GESTION PRÉVISIONNELLE DES RESSOURCES HUMAINES4