INTRODUCTION
Le référentiel éthique a pris ainsi un relief nouveau lors de l’élaboration des politiques de
communications des entreprises. Ainsi s’est mis en place un nouveau marketing affirmant
explicitement leur souci de valeurs, positionnant les marques et les produits sur une base
éthique. L’heure, dit-on, est au « markethique », au marketing de l’éthique (Lipovetsky,
1995). L’entreprise cherche alors à communiquer le plus clairement possible les éléments clés
de ses pratiques éthiques, ce qui est une nouveauté. En effet, jusqu’alors, la communication
exploitait le registre de la séduction et du plaisir, rarement la dimension de responsabilité
sociale car le souci éthique apparaissait comme une préoccupation extérieure à l’univers des
affaires, un frein voire un obstacle à la recherche de l’efficacité économique. Notre époque,
qui voit renaître la thématique des valeurs, voit le triomphe de la communication de la
responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), qui interprète et utilise la RSE comme un vecteur
de relation publique et de légitimité institutionnelle.
L’idée d’intégrer la RSE comme investissement stratégique au cœur des instruments de
gestion n’est pas nouvelle, mais elle n’attire l’attention de la part des chercheurs que depuis
une décennie (Drumwright, 1994). Les entreprises, quant à elles, sont de plus en plus
conscientes que la RSE peut revêtir une valeur économique directe tout en contribuant à des
objectifs sociaux. Dans un contexte où le développement soutenable fait l’objet de plusieurs
débats de tous niveaux, la consommation socialement responsable est l’origine des vagues de
commerce équitable ou de boycott, les métiers de gestion ne pourraient pas ne pas prendre en
compte de la variable de RSE dont une dimension importante est la diffusion des informations
relatives aux efforts en termes de RSE. En effet, l’exercice de son activité éthique dans le
respect de normes éthiques ne garantit pas à l’entreprise une réussite. Force est de constater
qu’il est nécessaire d’y adjoindre une politique de communication particulière.
Partant de ce constat, nous avons décidé d’examiner la mise en œuvre des stratégies de
communication relatives à la RSE. Cette recherche a tout d’abord permis de mettre en lumière
la nécessité de communiquer auprès des parties prenantes de l’entreprise sur ses pratiques
éthiques et de sensibiliser les entreprises aux problèmes de leur responsabilité sociale. Ainsi,
avoir une politique davantage éthique que ses concurrents ne suffit pas à avoir une meilleure
image : pour ce faire, il faut aussi savoir communiquer.
Cette étude présente un grand intérêt, non seulement par l’ampleur économique du
mouvement de consommation éthique, mais aussi parce que ce type de communication est