Résumés des projets de recherche
des chercheurs Inserm soutenus
nancièrement par la fondaon
ARSEP
RÉGION MIDI-PYRÉNÉES - TOULOUSE
David Brassat - Intérêt des
biomarqueurs liés à l’ARN dans
la réponse thérapeutique au
Natalizumab chez les patients
atteints de SEP.
La sclérose en plaques est une maladie qui peut
entrainer un handicap sévère. Heureusement
la recherche fait des progrès constants dans ce
domaine. Cependant, il reste des améliorations
possibles notamment concernant le choix du
meilleur traitement à adopter. En effet, les
médicaments actifs dans la sclérose en plaques
ont de plus en plus un mécanisme d’action ciblé,
c’est-à-dire qu’ils vont agir sur une molécule, une
action spécique à la maladie.
Or les critères actuels ne tiennent pas compte
de ces aspects, puisque le choix du traitement
repose uniquement sur des données cliniques et
radiologiques.
Notre but est donc d’identier des marqueurs
spéciques, an de prendre en compte non
seulement les critères clinique et radiologique mais
aussi le mécanisme d’action que le traitement doit
aller cibler. Pour cela, à l’aide d’une prise de sang
faite juste avant la prescription, nous cherchons
à déterminer quel traitement est le mieux adapté
an d’optimiser la prise en charge thérapeutique.
Jean-Charles Guery - Importance
du récepteur aux oestrogènes dans
les lymphocytes T dans l’effet anti-
inammatoire des oestrogènes,
sur un modèle animal de SEP.
Des phases de rémission sont fréquemment
observées dans la SEP chez les femmes
enceintes, suggérant que les hormones sexuelles
et plus particulièrement les œstrogènes pourraient
exercer un effet bénéque sur la maladie. Les
oestrogènes agissent grâce à un récepteur,
molécule située dans les tissus. Dans un modèle
animal de SEP, l’administration d’œstrogènes
bloque le développement de la maladie. Cette
observation valide l’hypothèse d’un effet bénéque
de ces hormones.
Par ailleurs, l’induction de la maladie sur un autre
modèle murin ne possédant plus ce récepteur (donc
plus aucun effet des œstrogènes n’est possible)
montre que l’administration d’œstrogènes ne
protège plus de la maladie soulignant le rôle capital
du récepteur. Avec l’aide de ces deux modèles,
notre projet est de comprendre quels sont les
mécanismes d’action qui aboutissent à la réponse
inammatoire spécique dans le système nerveux
central et au développement de la maladie.
L’objectif est de conrmer le rôle protecteur
des hormones sexuelles féminines qui pourrait
servir de base au développement de nouvelles
stratégies thérapeutiques dans le traitement de
cette maladie auto-immune.
Abdelhadi Saoudi - Comprendre
les mécanismes d’action de
VAV1 dans les fonctions des
lymphocytes T et la susceptibilité
à la sclérose en plaques.
Les facteurs génétiques qui
prédisposent à la sclérose en plaques sont mal
connus. Leur recherche est difcile du fait des
différences génétiques des populations humaines
et du rôle que joue l’environnement sur ces
facteurs. Les études génétiques sont plus faciles
chez des animaux conditionnés pour développer
une maladie qui reproduit la sclérose en plaques,
du fait de l’utilisation de lignées pures de souris
et de rats (tous les animaux d’une lignée sont
génétiquement identiques) et du contrôle de
l’environnement.
Grace à ces études menées chez le rat, nous
avons découvert que le gène Vav1 détermine la
sensibilité à développer cette maladie et contrôle
le fonctionnement d’une population de cellules
spécialisées dans la régulation du système
immunitaire. Ce gène est associé chez l’Homme
à la susceptibilité à développer une sclérose en
plaques.
Notre projet vise à élucider dans des modèles
animaux les mécanismes par lesquels Vav1
contrôle le fonctionnement du système immunitaire
et le développement de la SEP. Les connaissances
ainsi acquises sur les mécanismes de la sclérose
en plaques pourraient à terme déboucher sur de
nouveaux modes de diagnostic et de traitements
de cette maladie.
Roland Liblau - Rôle des cytokines
dans un nouveau modèle animal de
cellules T « tueuses » médiées par la
neuroinammation.
Il est hautement vraisemblable que
la SEP résulte d’une attaque auto-immune du
système nerveux central et qui est à l’origine de
handicap.
Les acteurs principaux d’une telle attaque sont les
lymphocytes T, classés en 2 sous populations :
les lymphocytes T auxiliaires et les lymphocytes T
cytotoxiques. Les premiers sont largement
étudiés grâce aux modèles animaux de la SEP
actuellement disponibles. Cette connaissance
a guidé le choix des cibles thérapeutiques.
Cependant, il existe des différences entre le
modèle animal et la maladie humaine. Alors que
dans le modèle animal ce sont les lymphocytes T
auxiliaires qui sont responsables de l’attaque du
système nerveux, dans l’affection humaine, les
lymphocytes T cytotoxiques prédominent dans le
cerveau atteint et contribuent très probablement
aux dégâts tissulaires, sources de handicap.
Notre hypothèse est donc que la transposition des
recherches sur la SEP à la prise en charge des
patients atteints de SEP a partiellement échoué
parce que nous devons d’abord comprendre
comment les lymphocytes T cytotoxiques dirigés
contre le système nerveux central sont régulés.
Nous proposons donc d’étudier le rôle des
cytokines impliquées dans
l’inammation du cerveau
induite par les cellules T
cytotoxiques.
Daniel Gonzales Dunia - Analyse
des mécanismes de la destruction
neuronale et axonale provoquée par
les lymphocytes T cytotoxiques :
une cible alternative pour l’immuno-
thérapie dans la sclérose en plaques ?
La réponse inammatoire auto-immune qui caractérise la SEP conduit à des atteintes des neurones
et des axones. Ces atteintes participent aux décits neurologiques et aux défauts de remyélinisation
chez les patients. Les acteurs immunologiques impliqués sont mal connus, mais des résultats récents
suggèrent que les lymphocytes T cytotoxiques, ou cellules tueuses, pourraient jouer un rôle majeur. Or,
la capacité de ces cellules à tuer les neurones n’a jamais été démontrée formellement. Ici, nous utilisons
des modèles animaux où certains antigènes peuvent être exprimés spéciquement dans les neurones,
combinés avec des modèles d’inammation faisant intervenir les lymphocytes T cytotoxiques. Nous
réaliserons des cultures de neurones à partir de ces modèles et nous analyserons les modalités de leur
attaque par diverses sous-populations de lymphocytes T cytotoxiques.
Notre objectif est de mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre dans ces atteintes, permettant
ensuite de rechercher des moyens d’empêcher la destruction neuronale. Ceci pourrait permettre
d’identier de nouvelles approches thérapeutiques pour un meilleur contrôle des lésions axonales et
neuronales observées chez les patients atteints de SEP.
Lymphocytes T