ThéâTre CréaTion saison 2010 11 Il convIvIo MIse en scène catherIne Marnas Photo Pierre Grosbois Mer 18, JeU 19, ven 20, saM 21 MaI 20:30 © Pierre Grosbois Il convIvIo Spectacle bilingue en français et en italien > Dates Création collective Mise en scène catherine Marnas en France : Du 18 au 21 mai 2011 À 20:30 GaP I théâtre la passerelle Jeu : Francesco Gargiulo, Franck Manzoni, olivier Pauls, Bénédicte simon, carlotta viscovo Création son Madame Miniature Scénographie et lumière carlos calvo Costumes edith traverso en Italie : les 17 & 18 JUIllet 2011 Pollenzo I festival teatro a corte > CoProDUCTeUrs Théâtre La passerelle, scène nationale de Gap et des Alpes du Sud La compagnie dramatique Parnas Fondazione Teatro Piemonte Europa, Turin > ParTenaires La compagnie dramatique Parnas est subventionnée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône , la Ville de Marseille Spectacle coproduit et présenté dans le cadre du programme de coopération transfrontalière France–Italie alcotra 2007-2013 « Ensemble par delà les frontières » pour le projet Gli scavalcamontagne. Ce projet est porté conjointement par le théâtre la passerelle, scène nationale de Gap et des Hautes Alpes, et la Fondazione teatro europa de Turin. Site internet : www.parnas.fr © Pierre Grosbois Il convIvIo, une variation franco-italienne du Banquet fabulateur né d’une carte blanche offerte à la compagnie Parnas il y a trois ans, Le Banquet fabulateur chemine et décline ses formes... L’expérience initiale était d’essence modeste : Catherine Marnas désirait simplement convier les spectateurs à table aux côtés de ses comédiens. en ouvrant le bal des mots par l’essai de nancy huston L’espèce fabulatrice, les comédiens rappellent que les hommes se nourrissent d’imaginaire, puis vont puiser dans la grande mémoire commune les scènes qui y nichent, de la tirade de Cyrano à la folie d’ophélie. il Convivio reprend le principe de ce Banquet fabulateur, mais va cette fois puiser également dans la mémoire théâtrale italienne : deux comédiens transalpins se joignent à l’aventure, insérant leurs propres fables et les formes qui en découlent. « Le mélange entre acteurs italiens et français sera un plaisir supplémentaire. D’abord celui d’interroger les bases de notre culture commune. Dante, Goldoni font partie de la constitution de notre imaginaire au même titre que Musset ou Feydeau. Ce sera aussi le plaisir d’entendre les deux langues dans des scènes croisées, dont certaines traduites en direct, ou encore le bonheur d’entendre parler un acteur dans une langue qui n’est pas la sienne : l’accent, l’étrangeté nous la rendant d’autant plus savoureuse. » Catherine Marnas eXtraIts De Presse DU BanQUet FaBUlateUr « Catherine Marnas invoque tour à tour Platon, shakespeare, romain Gary, Feydeau, Tchekhov..., fait virevolter les tirades d'un bout à l'autre de la table, entremêle les destins, bouscule les codes de la représentation laissant à vue cour et jardin. La metteure en scène aime les acteurs et ils le lui rendent bien : Le Banquet fabulateur est une leçon de théâtre, un concours d’éloquence, un festin de plaisanteries et de bons mots, un feu d’artifice de tirades où l’absurde côtoie le tragique, l’animalité l’humain, la comédie le mouvement, le rire et le cri. Tout le théâtre est là, au plus près du public, avec ses artifices et ses déguisements, ses illusions, sa vérité. » Zibeline « Les auteurs et les époques se bousculent ; les écritures se croisent ; les destins s’entrelacent. et la représentation classique vole en éclats. on boit alors les paroles de ces comédiens qui jubilent. on savoure avec eux le plaisir de jouer. on goûte au théâtre avec délectation. » la ProvenCe © Pierre Grosbois Il convIvIo « Les hommes disent toutes sortes de choses, racontent toutes sortes d’histoires, inventent toutes sortes de chimères. C’est ainsi que nous, humains, voyons le monde : en l’interprétant, c’est à dire en l’inventant, car nous sommes fragiles, nettement plus fragiles que les autres grands primates. notre imagination supplée à notre fragilité. sans elle – sans l’imagination qui confère au réel un sens qu’il ne possède pas en lui-même – nous aurions déjà disparu comme ont disparu les dinosaures. » l’espèce fabulatrice, nancy huston, ed. actes sud, 2008 La forme d’il Convivio est celle du sümposium - cette institution propre aux anciens grecs - qui asso ciait dans l’allégresse des vapeurs du vin, culture, convivialité et philosophie, sur le modèle du Banquet de Platon. Comme dans une fête entre amis, la scène accueille spectateurs et comédiens autour d’une même table. s’établit alors une troublante proximité avec les acteurs ; on a l’impression de les suivre des coulisses jusqu’à la scène et on a le plaisir charnel de voir naître en direct l’émotion de leurs personnages. si Le Banquet de Platon faisait l’éloge de l’amour, d’eros, il Convivio porte des toasts à notre faculté et notre besoin de fables. il Convivio interroge notre étrange et merveilleuse capacité à « imaginer », par laquelle nous, être humains fragiles, appréhendons le monde, l’interprétons, nous en affranchissant et échafaudant ainsi les utopies de demain. il Convivio est une traversée, en français et en italien, dans l’espace de la fiction : celle des œuvres fondatrices de la littérature. Piochant dans la grande malle du théâtre, les comédiens convient à leur table des personnages mythiques du répertoire au pouvoir évocateur qui nous parlent de l’amour, de la vie, du pouvoir. ils évoquent toutes ces histoires que l’on s’est racontées et qui ont fondé notre humanité. De la grande malle du grenier de l’imaginaire théâtral sont tirés des fragments de textes du répertoire classique, burlesque, dramatique parsemés de rêverie, causerie, et réflexion tantôt poétique, tantôt philosophique, surréaliste, ludique, grave ou absurde, entrecroisés de numéros de prestidigitateurs et d’éclats de rire. en fil rouge, la pensée aigüe de nancy huston rappelant que toute civilisation est tissée de fables, de légendes et de fictions et qu’avec ces récits nous construisons ensemble notre humanité. Faire l’éloge de notre faculté d’imagination, c’est d’abord affirmer une inversion des valeurs en cours, comme l’a magnifiquement fait Le Manifeste pour les produits de haute nécessité : le poétique, publié en 2009 à l'occasion de la grève dans les antilles par ernest Breleur, Patrick Chamoiseau, serge Domi, Gérard Delver, edouard Glissant, Guillaume Pigeard de Gurbert, olivier Portecop, olivier Pulvar, Jean-Claude Wiliam. © Pierre Grosbois IntervIeW De catherIne Marnas a ProPos DU BanQUet FaBUlateUr comment vous sont venues l’idée et l’envie de monter, autour d’une table, le Banquet fabulateur ? J’ai ressenti la nécessité, en pleine période bling-bling, d’affirmer les valeurs qui fondent notre humanité, comme la capacité à rêver et inventer le monde. L’antiphrase sur la valeur de la rolex en quelque sorte ! La forme du rituel grec du « sümposium » s’est imposée à moi. Comme dans Le Banquet de Platon, des convives sont réunis autour d’une table, et lorsque le vin arrive, le jeu se déclenche. Chacun porte un toast à tour de rôle sur un thème donné. Pour Platon, il s’agissait de faire l’éloge de l’amour. nous, nous lançons un toast à l’imaginaire. nous commençons par cette phrase de romain Gary : « rien n’est humain qui n’aspire à l’imaginaire ». le spectacle est constitué d’un montage de textes ? il est fait d’extraits de pièces, de textes de sophocle à shakespeare, en passant par Tchekhov, Feydeau, et autres « fabulateurs ». il évoque toutes ces histoires que l’on s’est racontées et qui ont fondé notre humanité. La table autour de laquelle prennent place comédiens et spectateurs sert de plateau. le public participe ? La participation qui consisterait à donner la parole au public peut être dangereuse et démagogique. Dans notre Banquet, les spectateurs n’ont pas à parler, ce qui les soulage beaucoup ! ils participent au sens où ils suivent les comédiens de la coulisse jusqu’à la scène, et, comme ils sont tout proches, ils les voient rentrer dans l’émotion. il y a une séquence où l’on demande au public de fermer les yeux et d’imaginer des choses, qui, ensuite, existent dans le spectacle. en quoi nancy huston, dont vous venez d’adapter pour la scène le roman lignes de faille, sert-il de fil rouge à votre Banquet ? J’ai découvert chez cet écrivain deux facettes, celle du roman et celle de l’essai. elles me conviennent toutes deux parfaitement. C’est un essai, L’espèce fabulatrice, qui est à l’origine de mon spectacle. Le texte de nancy huston est né d’un travail d’atelier qu’elle a mené en prison. Une détenue lui a demandé pourquoi elle éprouvait le besoin d’inventer des histoires, alors qu’à ses yeux de prisonnière, les vies réelles lui paraissaient déjà bien chargées. ne voulant pas lui faire une réponse bateau, nancy huston lui a répondu par cet essai où elle tente de définir ce qui fait le propre de l’humanité, à savoir l’imaginaire. elle dit, entre autres, que nous sommes des primates bien fragiles et que si nous n’avions pas cette capacité à imaginer le réel, nous aurions disparu depuis bien longtemps, comme les dinosaures. nous avons la chance, en faisant ce métier, de pouvoir prendre de la distance par rapport au réel, de pouvoir l’enchanter. L’appétit des spectateurs pour le théâtre est aiguisé parce qu’il est une façon privilégiée de s’interroger en commun sur ce que c’est qu’être vivant. nous en avons particulièrement besoin en ce moment, cela fait partie de notre humanité. ProPos reCueillis Par Marie-hélène bonafé, le César, Mai 2010 catherIne Marnas, CIE PARNAS MeTTeUr en sCÈne DireCTriCe arTisTiQUe La plupart des créations de la compagnie Parnas ont eu lieu en résidence au théâtre La passerelle à Gap : les chiens de conserve de Dubillard, l'héritage de Koltès en 1997 la tempête de shakespeare en 1998 Fragments Koltès, collage de textes de Koltès en 1999 Marys' à minuit de Valletti en 2001 Faust ou la tragédie du savant d'après Goethe, Marlowe en 2002 lilith ou de l'inconvénient pour sa réputation de refuser la position du missionnaire au Théâtre La passerelle à Gap en 2005 sainte Jeanne des abattoirs de Brecht en 2006 vengeance tardive de Jacques rebotier, créé à Briançon puis à Gap en 2007 le crabe et le hanneton, spectacle de rue, création dans le cadre du Festival Cité Cirque en mai 2008 le retour au désert de Koltès, créé en octobre 2008 à La passerelle le Banquet fabulateur à partir du texte de nancy huston l'espèce fabulatrice présenté au théâtre Le cadran en 2010 lignes de Faille (intégrale) de nancy huston en mars 2011 Détentrice d’une maîtrise de Lettres Modernes et d’un D.e.a. de sémiologie Théâtrale, Catherine Marnas s’est formée à la mise en scène auprès de deux grands noms du théâtre contemporain, antoine Vitez (1983 - 1984) et Georges Lavaudant (1987 - 1994). en parallèle, elle fonde la compagnie dramatique Parnas dédiée presque exclusivement au répertoire contemporain. animée par un souci constant de travailler une matière toujours en prise avec le monde, elle s’attache à faire entendre l’écriture d’auteurs comme Dubillard, Copi, Frisch, Py, Pasolini, rebotier, Valletti... Quelques « classiques du XXe siècle » jalonnent son parcours, tels que Brecht ou Molière, shakespeare, Tchekhov. Bernard-Marie Koltès est son auteur fétiche. elle met en scène plusieurs de ses textes en France et à l’étranger et ouvre de nouvelles perspectives à la lecture de son œuvre. Catherine Marnas revendique un théâtre « populaire » et « généreux », où la représentation théâtrale se conçoit comme un acte de la pensée et source de plaisir. elle est artiste associée au théâtre La passerelle, scène nationale de Gap et des alpes du sud depuis 1992 et aux salins, scène nationale de Martigues depuis 2005. installée depuis 1991 en région Provence-alpes-Côtes d'azur et depuis 1997 sur Marseille, la Compagnie Parnas est très fortement impliquée dans ses activités sur ce territoire. Pour cela, elle s’appuie sur une troupe de comédiens permanents rejoints par d’autres compagnons fidèles comme le scénographe, la costumière, le créateur son… sa volonté de confronter son théâtre à l’altérité, son goût des croisements, la curiosité du frottement avec d’autres cultures emmènent régulièrement Catherine Marnas et sa compagnie dans de nombreuses aventures à l’étranger en amérique latine et en asie. Catherine Marnas n'a jamais dissocié le travail de formation de celui de la création. D'une part elle initie à la pratique théâtrale le public scolaire et d’autre part elle forme de jeunes comédiens. elle a été professeur d’interprétation au Conservatoire national supérieur d’art Dramatique de Paris de 1998 à 2001 et enseigne à l’école régionale d’acteur de Cannes. site internet : www.parnas.fr © Pierre Grosbois InFos PratIQUes tarIFs Plein tarif : 19 € tarif réduit : 14 € tarif – 26 ans : 10 € Durée : 1h30 Plus d'info sur : www.theatre-la-passerelle.eu staGe De théâtre avec catherIne Marnas samedi 21, dimanche 22 mai Travail de mise en jeu et d'improvisation autour des grandes figures, mythes et personnages théâtraux qui habitent nos mémoires. De 14h à 18h - Tarif : 30 € renseignements et réservations 04 92 52 52 52 Théâtre La passerelle 137 boulevard Pompidou 05010 Gap Cedex relations presse : hélène Desrues i rp3@théâtre-la-passerelle.com Tel. 04 92 52 50 20 sonia Kéchichian i [email protected] Tel. 04 92 52 52 46