Journal Identification = PNV Article Identification = 0477 Date: June 4, 2014 Time: 3:56 pm
Dispositifs de formation axés sur l’accompagnement des résidents d’Ehpad
ECPA
L’échelle comportementale d’évaluation de la douleur
chez la personne âgée (ECPA) a démontré sa reproductibi-
lité, sa facilité de réalisation après 30 min de formation, sa
fiabilité à évaluer la douleur chez le patient traité par anal-
gésiques (dont opioïdes) ou non, quel que soit le statut
professionnel de celui qui complète le questionnaire [23].
Comparée aux autres échelles de la douleur, l’ECPA figure
en bonne place [24].
Cette échelle nécessite que le soignant évaluateur se
soit occupé quotidiennement du résident depuis au moins
10 jours. Le soignant évalue la douleur avant les soins (4
items : mimiques, posture, mobilisation, interaction avec
environnement) et pendant les soins (4 items : anxiété,
réactions pendant le soin, réaction aux soins des zones dou-
loureuses, vocalisation de la douleur). Chaque item est coté
de0à4,avecdesscores s’étalant de 0 (pas de douleur) à 32
(douleur maximale). La seule difficulté est que l’évaluateur
ne doit pas faire appel à sa mémoire pour ne pas influer sur
la cotation des réactions du résident.
Le moment des soins et/ou celui de la toilette nous
ont paru particulièrement intéressants à étudier car ils
font partie de l’intimité des résidents et peuvent, à ce
titre, être une source potentielle de difficultés dans la
relation soignant/soigné, et de troubles du comportement
chez les résidents présentant une altération cognitive. Ces
moments particuliers ont été abordés différemment dans
les dispositifs de formation testés : la formation F n’a pas
spécifiquement abordé «la toilette »alors que celle-ci est
le sujet phare de la formation H.
BMS-10
L’échelle BMS-10 de Lourel [25] est la traduction
franc¸aise validée du Burnout measure short version de
Malach-Pines (2005). C’est un instrument de mesure du
degré d’épuisement professionnel, ou burn out physique
(fatigue, sommeil), mental (déception, désespoir, abandon,
angoisse, dépréciation) et émotionnel (déprime, fatigue,
sentiment d’échec). Il s’agit de répondre aux 10 questions
suivantes par jamais (1 point), presque jamais (2 points),
rarement (3 points), parfois (4 points), souvent (5 points),
très souvent (6 points), toujours (7 points). On obtient alors
un score entre 10 et 70. Plus le score est élevé, plus le
risque de burn out est important.
Pour préserver au maximum l’anonymat des profession-
nels, et ainsi tenter d’obtenir un score de burn out au plus
près la réalité, aucun autre renseignement (ancienneté ou
fonction d’établissement) n’a été demandé lors du recueil.
Mesure de l’absentéisme et du turn-over
des soignants
Le taux d’absentéisme est le rapport entre certaines
absences (maladie, arrêt accident du travail, arrêt accident
de trajet, absences non autorisées non rémunérées) et les
heures travaillées théoriques. Sont exclues les absences
«non maîtrisables »: maternité, paternité, événements
familiaux, congés spéciaux, enfants malades... Une
hausse de ce taux peut être liée à une augmentation des
maladies ou accidents du travail de l’établissement, ou
éventuellement en lien avec une dégradation du nombre
d’absences injustifiées.
Le turn-over est le rapport entre la somme des sorties
sur une période (uniquement démissions et fin de périodes
d’essai) et l’effectif moyen sur la même période.
Le taux d’absentéisme et le taux de turn-over ont été
analysés selon deux méthodes en raison de la grande varia-
bilité entre les établissements, afin d’essayer de dégager
une tendance :
– méthode1:3périodes de 8 mois chacune, une période
avant la formation (R1), une période juste après la formation
(R2) et une dernière période à distance de la formation (R3) ;
– méthode2:6périodes de 6 mois chacune, avec 2
périodes avant la formation (R1 et R2), 2 périodes pendant
l’année durant laquelle s’est déroulé le plan de formation
concerné (R3 et R4) et 2 périodes après la formation (R5 et
R6). Ces recueils de R1 à R6 sont différents de ceux décrits
dans le paragraphe Périodes de recueil.
Analyse statistique
Pour toutes les variables recueillies (données des rési-
dents, critères de jugement principal et secondaires),
l’analyse statistique a été réalisée en plusieurs étapes :
– statistiques descriptives pour les 3 groupes de formation
et les 3 périodes de recueil, en termes de moyenne ((SD)
ou pourcentage, selon la nature de la variable ;
– comparaison des 3 groupes de formation pour le recueil
1 (Chi2de Pearson ou Kruskall-Wallis selon la nature de la
variable), afin de voir si les 3 groupes étaient homogènes
et donc comparables, malgré l’absence de randomisation ;
– comparaison entre les 3 groupes de formation pour le
recueil 2 et pour le recueil 3 (Chi2de Pearson ou Kruskall-
Wallis) ;
– calcul des différences (deltas) entre le recueil 2 et le
recueil 1 (delta R2-R1), et entre le recueil 3 et le recueil
1 (delta R3-R1) et test de la significativité de ce delta
pour chaque groupe de formation (paired T-test et Wilcoxon
signed-rank test);
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, n ◦2, juin 2014 167
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