I.
Comment ont-ils fait pour sortir du sous-
développement.
Sans nul doute l’histoire, la géographie et la démographie expliquent pour une part
importante la trajectoire des NPI. Le Japon en offre une parfaite illustration. En effet, la
difficulté de l’existence des hommes explique l’impérieuse nécessité de trouver des solutions
ou de périr. Le pays possède beaucoup de montagnes : à peu prés de 80% de la superficie
totale est montagneuse, donc économiquement inutile. La population de plus de 120 millions
d’hommes vit sur un espace restreint soit en termes de densité de population sur la superficie
utile, de l’ordre de plus de 1 500 par km2. Comparativement à la France qui compte
actuellement une population de 55 millions sur une superficie totale de 550 000km2. Mais
étant donné le fait que la superficie française est économiquement utile, donc la densité de
population est 1/15 de la France. Comme l’observe Yoshimori, « Si on transposait cette
densité de population en France sur la surface utile au Japon, le Japon compterait une
population de seulement 7 millions au lieu de 116 millions ». Ensuite pour échapper à une
colonisation rampante et au défi occidental, les japonais ont opté de concurrencer les
Occidentaux sur leur propre terrain, c’est- à –dire en empruntant, en assimilant
systématiquement les technologies occidentales et leur savoir faire. Voilà pour quoi les
japonais se sont mis à se développer, à s’industrialiser et pourquoi ils ont réussi sur le plan
économique. Les autres pays asiatiques sont dans une situation pas trop éloignée de celle du
Japon. Toutefois, au plan strictement technique et schématiquement, toute croissance
économique est le produit des politiques publiques qui doivent réaliser une combinaison
optimale des déterminants que sont le travail, le capital, la technologie et les ressources
naturelles. De l’Ecole classique anglaise (A. Smith, Ricardo) jusqu’aux théoriciens
contemporains de la croissance endogène (Romer, Lucas, Barro) en passant par les keynésiens
(Keynes, Harrod-Domar, Kalecki, Hicks) et les néo-classiques (Solow, Von Mises et Hayek),
ces différentes théories enseignent que la réalisation des taux de croissance les plus élevés est
fonction du dosage des différents déterminants et du niveau de productivité des facteurs
(compétitivité). De nos jours, les variables de cette équation se modifient. Le capital et les
technologies circulent plus librement et les différences vont se jouer principalement sur les
avantages comparatifs des coûts de main-d’œuvre et la qualité des infrastructures. Cette
opinion est quotidiennement rappelée par le Président Abdoulaye Wade.
A ces déterminants s’ajoutent d’autres pour constituer les bases des modèles de
développement économique et social. Si les variables quantitatives et mêmes qualitatives sont
bien connues, ce qui l’est moins, c’est la compréhension de leurs enchaînements, de leur mise
en œuvre, dans les politiques économiques appropriées. Dans le cas de l’Asie, le modèle de
développement asiatique et ses performances se fondent sur quatre préalables : philosophiques
et culturels, économiques, institutionnels et sociaux.
1)
Les préalables philosophiques et culturels
Ces préalables sont au nombre de deux : d’une part le mode d’organisation sociale
inspirée de CONFUCIUS où l’individu acquiert son identité par son appartenance à la famille,
d’autre part et par extension à la société entière le respect de la hiérarchie dans l’activité
productive de même que le développement de l’esprit de solidarité et de groupe. A y regardes
de prés, ces valeurs ne sont pas étrangères aux africains. Les tentatives de théorisation sur le
communautarisme caractéristique du fonctionnement des sociétés africaines le montrent assez
largement. Les années 60 ont vu la production de plusieurs recherches sur ces
thème :le « Consciencism » de K. NKrumah, le « communaucratisme » de L. Senghor et le
« communalisme » de J. Nyerere. Pourquoi ces décideurs de premier plan n’ont-ils pas pu