-1-
Chapitre 1 : LES FONDEMENTS DES ECHANGES INTERNATIONAUX
I. LE LIBRE-ECHANGE
Doctrine économique qui préconise la liberté des échanges internationaux de biens et de services, et de capitaux. Il s'oppose donc à toute forme
d'obstacles qui limiteraient le commerce international. Selon cette théorie, la spécialisation qui en résulte permet aux différents pays d'être plus
efficace et contribue à la richesse des nations.
A/ LES THEORIES TRADITIONNELLES DU COMMERCE INTERNATIONAL
Ces théories considèrent que les nations se spécialisent dans les productions pour lesquels les coûts sont les plus bas. La division internationale du
travail qui en résulte permet de parvenir à une situation optimale.
1. Théorie des avantages absolus
Un pays a intérêt à se spécialiser dans la production de bien pour lesquels ses coûts de fabrication sont plus
faibles qu'un étranger et à importer ceux pour lesquels ses coûts sont plus élevés.
Cette spécialisation permet la réalisation d'une production mondiale optimale puisque les biens sont produits là où
les coûts sont les plus bas et met en place une division internationale du travail (DIT) entre les différentes
nations.
Elle comporte un inconvénient majeur : comment un pays dont tous les coûts de production sont plus élevés pour
tous les biens, peut-il commercer ?
2. Théorie des avantages comparatifs
Un autre économiste anglais David Ricardo (1772-1823) complètent la théorie d’Adam Smith.
Un pays à toujours intérêt de se spécialiser dans la production pour laquelle il possède un avantage relatif,
c'est-à-dire un avantage le plus élevé en terme de coûts ou un désavantage le moins élevé.
La spécialisation et le commerce international sont donc expliqués par des coûts et donc des techniques de
production différentes.
Les nations obtiennent grâce à l'échange international une quantité de biens plus importants que celle dont elles
disposaient sans échange. Elles bénéficient donc d'un gain de bien-être.
3. Théorie des dotations de facteurs (Heckscher et
Ohlin)
ou la loi des proportions de facteurs
Des auteurs suédois : Heckscher, Ohlin, Samuelson (HOS) ont cherché a expliqué la configuration des échanges.
Selon eux, des avantages comparatifs ne proviennent pas uniquement de la productivité du travail mais de
l'ensemble des facteurs de production (capital, ressources minérales) dont dispose un pays (ex. : les Canadiens
exportent des produits forestiers car le Canada est richement doté en ressources forestières).
B/ LES NOUVELLES THEORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL
1. LES PAYS RECHERCHE L'ECONOMIE D'ECHELLE
Il apparaît de plus en plus que les théories traditionnelles sont incapables d'expliquer les caractéristiques du commerce international actuel. En
particulier la théorie des coûts comparatifs est explicative des échangeant dit « inter branche » (le pays exporte des biens différents de ceux
qu'il importent). Alors qu'aujourd'hui plus de la moitié des échanges sont « intra branche » (exportation et importation du même bien).
Ces nouvelles théories cherchent à expliquer les échanges de produits similaires entre les pays. Elles mettent en avant plusieurs éléments :
les pays recherchent l'économie d'échelle le rendement croissant exprime une réduction du coût moyen du produit lorsque la quantité
fabriquée augmente.
-2-
Les firmes les plus efficaces dans un type de produits ont donc intérêt à se spécialiser, à accroître leur volume de production pour
réduire leurs coûts. Elles se trouvent alors plus compétitive et peuvent exporter leurs productions.
À terme seul les grosses firmes resteront efficace et formeront un marché oligopolistique (situation de concurrence imparfaite
quelques entreprises se partagent l'offre du marché).
2. LA STRATEGIE DES FIRMES MULTINATIONALES
L’influence des firmes multinationales est absente des analyses traditionnelles du commerce international. Elles pourraient être importantes
lorsqu'elle assure une présence sur les marchés étrangers par l'implantation d'une firme qui aura pour effet de réduire les flux d'échanges
internationaux initiaux.
C/ LE LIBRE-ECHANGE EN DEBAT
A terme les théoriciens du libre-échange considèrent que le commerce mondial permet une amélioration globale du bien-être des pays participant aux
échanges. Pourtant de nombreuses questions se posent :
1. LA LIBERALISATION DES ECHANGES EST-ELLE UN FACTEUR DE CHOMAGE ?
Concurrence accrue,
En France, par ex., de nombreux secteurs économiques (textile, sidérurgie) ont subis la concurrence de pays dit émergent les coûts de
production sont nettement plus bas. La conséquence a été la destruction de plusieurs centaines de milliers d’emplois. La libéralisation des échanges
engendre donc un coût social important pour certaines régions.
Par contre, de nouveaux débouchés se créent dans d'autres secteurs où la France reste compétitive (aéronautique, automobile, agricole). Le
commerce international a donc pour effet de transformer la structure productive du pays.
2. LA LIBERALISATION DES ECHANGES EST-ELLE UN FACTEUR DE CROISSANCE POUR TOUS LES
PAYS ?
Les gains réalisés au niveau mondial ne sont pas nécessairement bien répartis entre les différents pays. La division internationale du travail accroît
l'efficacité des firmes et la concurrence mondiale incite à l'amélioration de la productivité. Les pays riches en ont le plus bénéficiés, les NPI
(nouveaux pays industrialisés) ont su bénéficiés d'une stratégie de développement axé sur l’insertion dans l'économie mondiale. Par contre ces
dernières années ont été marquées par un appauvrissement de certains pays du tiers-monde.
3. COMMERCE INTERNATIONAL ET ENVIRONNEMENT
De nombreux acteurs s'interrogent sur le coût de l'expansion du commerce mondial. Pour bénéficier au maximum de leurs avantages comparatifs, les
pays producteurs de matières premières ont tendance à intensifier leurs productions ayant des conséquences graves pour l'environnement :
épuisement d'énergie non renouvelable (pétrole, minerais) ou surexploitation de ressources renouvelables (poissons, eau).
II. LE PROTECTIONNISME
A/ LES INSTRUMENTS DU PROTECTIONNISME
Les pratiques protectionnistes visent à défavoriser les importations de produits étrangers et à encourager les exportations des firmes nationales. On
distingue trois grands types d’instrument : les barrières tarifaires, les barrières non tarifaires et le protectionnisme monétaire.
1. LES BARRIERES TARIFAIRES
-3-
Elles consistent à élever artificiellement le prix d'un produit importé en lui imposant une taxe appelée « droit de douane ». En rendant plus chers
des produits étrangers, cette pratique cherche soit à en réduire la consommation nationale, soit à l'orienter vers des produits nationaux devenus plus
compétitifs.
2. LES BARRIERES NON TARIFAIRES
Elles regroupent un nombre important de mesures qui produits soit des effets directs, soit des effets indirects beaucoup plus insidieux sur le volume
d'importations :
- les contingents : ou quotas, fixe les limites quantitatives maximales à l’importation de certains produits.
- Les barrières techniques : sont mises en place par l’obligation de respecter certaines normes de qualité ou label.
- Les barrières administratives : ont pour objet d'accroître le coût du produit ou de rallonger les délais d'entrée sur le territoire
national par des formalités administratives lourdes et pénalisantes.
3. LE PROTECTIONNISME MONETAIRE OU DUMPING MONETAIRE
Cette forme de protectionnisme, très pratiqué par les NPI pour assurer leur décollage industriel, consiste à maintenir la parité de la monnaie
nationale à un cours artificiellement bas pour être compétitif sur les marchés mondiaux et favoriser les exportations.
B/ LA JUSTIFICATION DU PROTECTIONNISME
1. PROTEGER DES « INDUSTRIES DANS L'ENFANCE »
Il est important de protéger les débuts de l'industrie afin qu'elle puisse exister car elles n’ont pas encore les moyens de soutenir la concurrence
des autres pays industrialisés. Il s'agit d'une protection transitoire, appelée à disparaître dès que le volume de la production sera assez important
pour que les économies d'échelle jouent et dès que l'expérience acquise suffira. Ces politiques sont appliquées tant par les pays du tiers-monde qui
engagent une politique de développement que par les pays industrialisés quand ils sont contraints de reconvertir des secteurs industriels
vieillissants. Historiquement, les États-Unis et l'Allemagne au XIXe siècle, le Japon pendant les années 1950-70 ont développé leur industrie à
l’abri des barrières protectionnistes.
2. LE PROTECTIONNISME DEFENSIF
Il s'agit de défendre l'activité dont la position internationale tend à se dégrader :
- protéger une industrie stratégique,
- protéger les industries satisfaisant les besoins vitaux,
- assurer la reconversion d'une branche menacée.
B/ LES EFFETS CONTRASTES DU PROTECTIONNISME
Avantages :
- sauvegarde de l'emploi dans les secteurs menacés par la concurrence étrangère,
- diminution de la contrainte extérieure,
- protection de secteurs en difficulté à l’abri de la concurrence internationale.
Inconvénients :
Les libre-échangistes adresse trois critiques essentielles aux thèses protectionnistes :
1) la protection et désavantageuse du point de vue de la production nationale
- détruit l'esprit de concurrence,
-4-
- développe les privilèges,
- enchaîne une sclérose de l'économie. En effet, la détermination des industries à protéger n’est pas guidée souvent par des raisons
économiques, mais par la pression de puissants intérêts privés, jouissant d’appuis politiques ou parlementaires,
- la protection de certaines industries se fait aux dépens des autres : si on protège les filatures nationales, les industries du tissage se
trouveront défavorisées par la hausse du prix des filés. Elles réclameront, elles aussi, une protection. La protection appelle la
protection.
- À l'abri de la concurrence étrangère, les producteurs nationaux sont gagnés par la routine. L'esprit d'innovation dépérit. Le stimulant de
la concurrence étrangère n'exerce plus ses effets.
2) la protection nuit aux consommateurs nationaux
Le produit protégé connaît une hausse de son prix de vente à l'intérieur des frontières douanières ; le consommateur en pâtit.
De plus, l’exploitation du marché national peut être accrue par la constitution d'entente entre les producteurs nationaux protégés.
3) la protection est une menace pour la paix internationale
Les libre-échangistes sont internationalistes. Pour eux, la protection accentue les rivalités nationales, compromet les liens d’interdépendance entre
les nations, substitue à une atmosphère fructueuse de division internationale du travail et de collaboration économique entre les peuples, une
concurrence agressive, parfois belliqueuse, toujours néfaste.
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !