L’ECHANGE INTERNATIONAL I. La notion d’avantage A. La théorie de l’avantage absolu chez Smith « Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en mesure de l’établir nous-mêmes, il vaut bien mieux que nous le lui achetions avec quelque partie de notre industrie employée dans le genre dans lequel nous avons quelque avantage. ». Chaque pays à intérêt à exporter un produit dès lors qu’il est obtenu à un coût plus faible que le produit équivalent fabriqué à l’étranger. Smith raisonne sur la base du coût absolu et conçoit l’échange comme une relation gagnant-perdant : il fonde une spécialisation naturelle de chaque pays. Même si elle apparaît comme plutôt simpliste, cette théorie fonde toutes les suivantes : elle occulte le fait que certains pays peuvent être constamment désavantagés et courent le risque d’un appauvrissement (remise en cause du Libre-échange). B. Ricardo et l’avantage comparatif Une première évolution est sensible chez JS Mill qui s’intéresse à l’avantage comparatif entre deux régions d’Angleterre (tiens donc, la nation n’est pas homogène !) : Jersey a intérêt à se spécialiser dans les primeurs, l’Angleterre dans le blé, ce qui crée des courants d’échange favorables aux deux zones. En 1817, Ricardo fonde la théorie de l’échange international sur les coûts réels d’un même produit dans deux pays (exemple du commerce du drap et du vin en Angleterre et au Portugal.) La théorie de Ricardo s’entend sous certaines hypothèses : _ Coûts des transports supposés nuls _ Facteurs de production supposés fixes (immobilité du facteur travail) _ Un seul marché pour chacun des produits _ Disponibilité et demande totale des produits. Cette théorie justifie l’échange par des différences de coûts comparés, donc des différences de productivité du travail entre chaque pays. L’échange favorise l’allocation optimale des ressources sachant que les quantités disponibles sont fixes. Mais les taux d’échange sont imposés (alors que Mill considère qu’ils sont également fonction de l’O et de la D, et patatras tout s’effondre). Lassaudrie-Duchêne montre que l’on voit apparaître en généralisant le modèle à plusieurs pays un phénomène de hiérarchisation des avantages comparatifs. Ce qui explique que le commerce extérieur d’un pays intermédiaire comme la France, par exemple, se caractérise par un fort commerce intrabranche (elle importe des biens intensifs en capital des EU et en exporte vers les pays en développement) C. L’avantage technologique Pour Marshall, la différente qualité des facteurs de production s’explique par des inégalités dans l’accès à la technologie. En 27, Taussig montre que ces différences sont dues à la qualité du facteur travail (théorie néotechnologique qui met l’accent sur le coût et la facilité d’accès à la technologie sur des marchés monopolistiques). En 61, pour Posner, une économie qui a un taux d’investissement élevé peut découvrir et mettre en œuvre de nouveaux procédés de fabrication qui lui confèrent un avantage comparatif tel qu’elle accède à une position de monopole et a donc « droit » à une rente. L’échange est indispensable pour réduire le retard technologique. En 66, Raymond Vernon distingue quatre étapes dans le cycle de vie du produit : _ Phase du produit nouveau (lancement), à forte intensité de travail très qualifié ; les prix sont élevés et la demande inélastique aux prix. L’exploitation se fait en priorité sur le marché intérieur, les X vers des pays à même niveau de développement. _ Phase de production et de consommation de masse (croissance) : le facteur coût de production est déterminant, des firmes imitatrices apparaissent => production pour le marché intérieur et pour les marchés d’exportation (balance commerciale excédentaire) _Phase de standardisation du produit (maturité) : le produit atteint la saturation sur le marché intérieur du pays créateur, le processus de production devient très intensif en capital. Le pays créateur devient souvent importateur net. _Phase d’abandon (apparition de produits de substitution notamment) L’échange international peut à chaque phase s’expliquer par des motifs différents. Cette théorie est valable pour expliquer la diffusion des nouveaux produits manufacturés élaborés dans les années 60 aux EU. Vernon montre que le commerce international s’explique par la dynamique du monopole d’innovation. D. Le théorème d’Hecksher, Ohlin et Samuelson : la dotation en facteurs de production Hecksher et Ohlin s’intéressent aux fondements de l’échange international. Les hypothèses sont que : _ L’économie est réduite à deux biens non substituables _ La fonction de production est à rendements constants _ La productivité marginale décroît mais reste supérieure à 0 _ Les quantités initiales de chaque facteur dans chaque pays sont données et employées au maximum, la technologie est identique dans les deux pays _ Pas de coûts de transport ou de droits de douane _ La CPP est réalisée Les différences de rareté relative se traduisent par des différences de prix relatifs. Le prix des produits est fonction de l’abondance du facteur de production utilisé de manière intensive ; les pays se spécialisent dans la production pour laquelle la combinaison des facteurs de production dont il dispose lui donne le maximum d’avantages. Les échanges sont équivalents à des échanges de facteurs de production. Plus un pays importe un produit intensif en facteur rare, plus le prix de ce facteur aura tendance à diminuer car sa rareté relative disparaît. Si ce processus se poursuit, la loi d’Ohlin prévoit une certaine convergence des économies grâce à l’échange. Le théorème de Stopler – Samuelson (1941) indique que le protectionnisme augmente le revenu réel du seul facteur rare alors que le LE diminue le revenu de ce facteur et augmente celui du facteur abondant (cool, et si le facteur rare c’est le travail, hein poulette ?) Ce modèle élude le rôle de la demande, la réalité de l’échange intrabranche et sera critiqué dès les années 50 par Léontiev. E. Le paradoxe de Léontiev L’hypothèse de base est que les EU sont le pays le plus capitalistique au monde. Le théorème HOS devrait conduire à vérifier qu’ils importent plutôt des produits riches en travail et exportent des produits riches en capital. Mais Léontiev mesure en 53 la part des facteurs de production échangés et constate que globalement les Américains ont plutôt tendance à exporter des produits riches en travail. « En d’autres termes, les EU participent à l’échange international en vue d’économiser leur capital et d’utiliser leur surplus de main-d’œuvre plutôt que le contraire ». Il cherche donc à comparer l’efficience relative des travailleurs. A équipement capitalistique identique, un an de travailleur américain équivaut à 3 ans d’un travailleur du reste du monde (meilleure organisation du travail et esprit d’entreprise plus développé), analyse qui sera reprise par la théorie du capital humain dans les années 60. F. Les théories néofactorielles ???????????????? S’inspirant de la problématique de la dotation initiale mais dans des modèles à plus de deux facteurs (à travers la décomposition du facteur travail). En 1965, Kissing décompose le facteur travail en 5 catégories qui constituent autant de facteurs de production. L’échange international consiste à réaliser un commerce de disponibilités de chaque type de travail ??????? Kissing calcule par exemple l’intensité en travail qualifié des exportations sur les importations des différents pays (0,79 pour la France ce qui la met en concurrence avec les pays à faible coût de main-d’œuvre, contre 2,22 pour les EU). Il y a une corrélation de la compétitivité du commerce et de l’importance de chaque type de travail dans chacune des branches, d’où l’avantage comparatif des EU dans les industries caractérisées par un fort taux de travail qualifié. Pour Vallas, en 1978 (période du choc pétrolier en France), les exportations françaises sont en général plus intensives en travail que les substituts importés. Pour Kissing, les pays ont en général des exportations plus intensives en travail vers les pays moins développés, et vice versa. G. Les autres déterminants de l’échange La demande est un facteur d’analyse depuis les années 60. Pour Linder (1961), le marché international constitue une extension de l’activité du pays. La demande domestique est une base pour les entrepreneurs nationaux qui, une fois saturée, les conduit à se tourner vers les marchés de l’exportation. Les exportations sont d’autant facilitées que la structure de la demande est proche dans le pays importateur (c’est notamment la stratégie du Japon, qui a des consommateurs très exigeants). Les échanges s’expliquent par une demande de différence entre les pays qui produisent des produits similaires. Selon Chamberlin, tout consommateur a une préférence pour la variété. En situation de libre-échange, le prix des produits diminue et la variété disponible augmente, ce qui améliore le bien-être. Modèle néo-Hotelling : pour Lancaster, chacun a une préférence pour un produit défini, mais en macroéconomie, l’agrégat de ces demandes individuelles est une demande de variétés, limitées en autarcie par la présence d’économies d’échelle. Un produit peut être indisponible. Pour Kranis, l’indisponibilité en ressources naturelles peut être assimilée à une dotation initiale nulle (et c’est quoi le rapport ?). Cette indisponibilté est compatible avec la notion d’avantage comparatif et les interprétations technologiques. L’apparition d’un nouveau produit confère au pays innovateur une situation de monopole qui correspond à une indisponibilité dans les autres pays. Myint, 1958 : l’échange international vise à assurer l’écoulement de surplus des facteurs de production. L’interprétation peut s’appliquer aux PED qui disposent d’un surplus de maind’œuvre, l’émigration est alors considérée comme une forme particulière de l’échange international. Pour Krugman et Brander, l’existence du commerce intrabranche peut s’expliquer par la structure oligopolistique des marchés. Lorsque les marchés s’ouvrent, les firmes passent à une situation plus concurrentielle et tentent de déstabiliser leurs rivales en conquérant leurs marchés. II. Libre-échange contre protectionnisme A. Y a-t-il corrélation croissance ? entre politique commerciale et La protection est la norme tout au long du XIX°, le libre-échange est d’abord un combat, celui notamment de Ricardo. Le décalage qui apparaît entre les pays de la première industrialisation et les pays en retard (technologique entre autres) justifie dès 1841 (List) la thèse du protectionnisme éducateur. Il consiste à mettre en place un protectionnisme offensif dont l’objectif est de réaliser l’unité allemande et d’engager le développement économique du pays en dénonçant le dumping anglais dans les ports hanséatiques. Le Zollverein est réalisé en 34. Depuis la guerre, l’échange international a tiré la croissance intérieure des différents pays. Le rythme de croissance des X mondiales dépasse les 9 % par an durant les Trente Glorieuses et 5 % dans la décennie 70, alors que la croissance de la production totale est respectivement de 6,4 % et 3 %. L’échange international est-il alors le moteur de la croissance ? En 70, Bairoch montre que le développement du libre-échange en France n’a pas eu que des conséquences favorables, la phase libre-échangiste se caractérisant par un net fléchissement du rythme de la croissance. Il fait le même constat en étendant son analyse à l’Allemagne et à la Belgique, ce qui provoque une remise en cause de la causalité entre dynamique des échanges extérieurs et rythme de croissance. Cette analyse est critiquée par Asselain : les choix des périodes ne sont pas neutres, les dates retenues par Bairoch correspondent à des fluctuations de l’agriculture française. Il écarte donc tout effet général attribuable à la politique commerciale. Les critiques insistent sur la nécessité d’aborder les échanges par secteur. B. La tentation du protectionnisme Mais le protectionnisme a pu être justifié dans un contexte de développement économique. Pour Lafay, la conception officielle du protectionnisme doit viser à construire de nouveaux avantages comparatifs pour améliorer durablement la compétitivité d’une branche déterminée. Pour List, les droits de douane doivent créer les conditions d’une « éducation industrielle de la nation » : l’émergence d’une main-d’œuvre qualifiée à même d’encadrer la production. Le protectionnisme est revendiqué par l’Allemagne jusqu’en 14, le Japon, les NPI (y compris Brésil et Inde). Lors des négociations du Tokyo Round (73 à 79), il est admis que les PED prennent des mesures de sauvegarde pour combler leur retard. La pratique du libre-échange cache la persistance ou l’apparition de comportements protectionnistes : la baisse des tarifs douaniers depuis 45 (20 % en 60 et 5 % en 79) est solide, il est en effet très difficile de revenir sur les baisses tarifaires, sauf à avoir l’accord unanime des partenaires ; cependant les importations restent limitées par de nombreuses méthodes. Contingentements unilatéraux ou qui font l’objet d’un accord (immatriculation de voitures japonaises en France pendant longtemps), normes sanitaires ou techniques (y compris à l’intérieur de l’Europe), aides publiques, comportements d’achats publics… En 80, 40 % des échanges internationaux sont encore affectés par des mesures non tarifaires (rivalité entre Boeing et Airbus sur le calcul des subventions). Depuis la fin des 80s, les négociations concernent surtout les services, les produits agricoles (qui bénéficient de clauses à part dans les accords du GATT). La conjoncture économique pourrait légitimer un aménagement du libre-échange. Les changements technologiques majeurs entraînent une protection particulière dans ces domaines. Jean-Marcel Jeanneney propose la mise en place d’un néoprotectionnisme pour permettre l’émergence de nouvelles technologies dans les pays ou régions où elles sont peu développées. L’ampleur du déficit commercial américain fait préconiser par certains économistes des mesures de protection pour certaines industries du pays. Le protectionnisme temporaire doit permettre l’adaptation de certains secteurs par la reconquête du marché intérieur après la crise pétrolière (d’où les nationalisations françaises sous Mitterrand et la politique des champions nationaux ou des noyaux durs). Un protectionnisme sélectif doit pouvoir éviter l’appauvrissement du système productif national (nécessité de soutenir la recherche). Mais le mouvement d’ensemble irréversible de mondialisation modifie la stratégie des FMN qui poussent très loin la DIT et les firmes nationales n’ont souvent pas l’envergure nécessaire pour leur résister. Les études montrent qu’une économie ne peut faire l’impasse sur la nécessité du libre-échange, en termes de parts de marché comme d’emploi. Il faut résoudre les problèmes de chômage technologique plus qu’empêcher le libre-échange qui apporte toujours plus d’avantages : en favorisant la compétitivité et l’émulation, il force une recomposition du système productif. La mobilité du capital rend difficiles les contraintes aux frontières. Le risque de mesures de rétorsion s’accroît. Le débat libre-échange contre protectionnisme semble aujourd’hui dépassé : la régionalisation pose la question du protectionnisme en termes différents, le problème est de savoir si elle va conduire à un renforcement des échanges intrazones au détriment des interzones (d’où le terme de « forteresse Europe »). Le protectionnisme n’est jamais le remède absolu. En crise, il vaut mieux assurer les conditions de retour à la compétitivité avant d’en venir à un protectionnisme explicite (d’où l’intérêt porté aux théories de la croissance endogène). III.Les relations monétaires et financières internationales Depuis la RI, l’espace économique mondial est structuré en Etats-nations, ce qui entraîne un fractionnement monétaire. Dans le même temps, le développement des échanges commerciaux donne naissance à des transactions financières liées au paiement des échanges et à l’apparition de règles pour encadrer ce paiement. On appelle système de paiement l’ensemble de ces règles et circuit monétaire et financier les principes de régulation qui entourent ce système de paiement. Krugman et Obstfeld : le SMI est l’ensemble des institutions et arrangements que les pays adoptent en matière de monnaie et de taux de change. Il détermine ce qu’est une monnaie internationale et le régime de change entre les monnaies. Il fixe en particulier les conditions des variations de change. Pour la théorie économique,il existe plusieurs approches du SMI : les métallistes (Ricardo, Jacques Rueff) font reposer la valeur de la monnaie internationale sur le stock de métaux précieux disponibles alors que les monétaristes font reposer la valeur de la monnaie sur un rapport entre l’offre et la demande. De 1800 à 1944, le SMI repose sur l’étalon-or. Entre 44 et 73, le SMI de Bretton Woods est fondé sur le Gold Exchange Standard (« étalon devise-or »). Depuis 73, c’est un système de changes semi-flexibles qui se traduit par la liberté de circulation des capitaux et la mise en place de zones non stables. Le débat entre changes fixes et flottants prend en compte la tendance à la globalisation financière. L’étalon-or consiste en la mise en place d’institutions au niveau national et international : les banques centrales apparaissent au XIX° dans tous les pays importants et fixent une parité de change en or ou en or et argent. La mise en place du système bancaire permet de passer de l’autofinancement à un système plus souple. Le passage d’une base locale à une base plus régionale ou nationale passe par cette mise en place. Le capital industriel est souvent très lié à la création de banques. L’étalon-or donne une dimension internationale aux crises financières. G. Cassel insiste sur le rôle joué par la découverte de mines d’or dans la limitation de la croissance (d’où le choix du bimétallisme). Après 1914 et jusqu’en 31 (dévaluation de la livre sterling), la mobilité des capitaux s’effectue dans un cadre d’instabilité monétaire. L’endettement des économies belligérantes précipite la crise de l’étalon-or, la fin du F germinal et de la £-or, ce qui pose la question de devises-clés qui puissent se substituer à l’or. La liberté de circulation des capitaux attise la situation et les mouvements de dévaluation et réévaluation des monnaies les unes par rapport aux autres. Après 31, la crise devient monétaire, financière et réelle, provoquant un repli sur soi des économies qui renforce la crise. Les financements se nationalisent, le financement intermédié se développe dans une logique keynésienne. Le système échoue du fait des chocs issus des crises financières et des guerres. Après 44 est mis en place le système de Bretton-Woods qui fixe de nouvelles règles du jeu : l’étalon monétaire est maintenu mais une seule devise est convertible, à raison de 32 $ pour une once d’or ; ce choix est réalisé à l’issue d’un débat entre White et Keynes qui soutenait le bancor, une monnaie internationale qui ne soit pas nationale (à défaut de la livre). Le SMI permet l’affirmation du leadership américain : les autres pays sont responsables du maintien de leur parité en dollars : la règle ne contraint pas la création monétaire américaine. Bretton Woods a des conséquences inflationnistes : le financement de la guerre (du Vietnam notamment) pèse non pas sur l’économie américaine, mais sur celle des autres pays ; Rueff réclame donc le retour au système de l’étalon-or. Le système assure la stabilité monétaire durant 30 ans et sert de base au développement des échanges internationaux, permettant d’éviter la spéculation et les dévaluations compétitives. Après 61, le dollar est déprécié (une once d’or pour 36 $). En 65 est créé le DTS, monnaie de réserve internationale de substitution à l’or et au dollar et reposant sur un panier de monnaies. Le 15 août 71, Nixon renonce à la parité-or du dollar. En 73, les accords du Smithsonian Institute admettent la fin des changes fixes. Ils seront entérinés en 76 par les accords de la Jamaïque qui démonétisent l’or. Les EU prennent leur responsabilité pour créer un environnement monétaire et financier stable. Depuis 73, la crise du SMI et la globalisation financière se caractérisent par l’abondance monétaire (et l’inflation qu’elle engendre), des différentiels de compétitivité dus à l’inflation, des dévaluations, le développement de la spéculation : les acteurs ont des stratégies très peu coopératives, ce qui stimule la volatilité des changes et les yo-yos du dollar. La globalisation résulte des trois D : dérèglementation, décloisonnement, désintermédiation. La mise en place d’un marché libre de capitaux doit optimiser l’utilisation de l’épargne et lui permettre de se diriger vers les économies les plus productives. Les bourses connaissent un attrait croissant. Dans les 70, la finance connaît un boom pour assurer le financement non inflationniste des déficits publics (l’Etat américain draine l’épargne mondiale). Mais le renforcement de la spéculation et les chocs monétaires et financiers montrent le besoin de mettre en place des politiques plus coopératives pour empêcher les chocs asymétriques : arrimage de certaines économies au dollar, taxe Tobin, ratio Cooke ??????? La stratégie des FMN s’amplifie pour prendre en compte cette nouvelle contrainte. Au niveau mondial, la coopération et l’alliance entre firmes et leurs stratégies de localisation de la production obligent les territoires à développer leur attractivité (succès des théories de la croissance endogène). On passe à une conception plus endogène de la spécialisation : _ Les nations semblables peuvent échanger : plus un pays se rapproche économiquement d’un autre, plus ils échangent et contribuent à se rapprocher. L’ouverture permet d’obtenir des rendements constants => remise en cause de la fonction de production à rendements décroissants. _ Les échanges entre pays semblables sont intrabranches : les échanges entre pays sont surtout le fait de produits croisés (Vernon, Linder, Balassa, Lloyd) : il y a existence simultanée d’économies d’échelle et de produits différenciés. Des différences objectives ou subjectives permettent de développer des économies d’échelle, renforcées par l’abaissement des coûts de transport. _ La concurrence est imparfaite : l’existence de rendements croissants explique la concentration économique et le comportement comme s’il y avait concurrence.