DIRECTION 191 SEPTEMBRE 2011
▼ MÉTIER
37
services de l’État et la collectivité
(une « triangulation fonctionnelle »),
qui serait nécessairement plurian-
nuelle et garantirait les moyens de
l’autonomie ;
• Des conventionnements obliga-
toires pour toutes les actions se
situant hors du cadre opération-
nel de l’EPLE. Ces dispositifs ne
peuvent se satisfaire d’un protocole
mais doivent être cadrés par une
convention contractualisée, pré-
sentée pour validation au conseil
d’administration. C’est notamment
le cas pour l’accueil d’étudiants
stagiaires dans le cadre des disposi-
tions relatives à la masterisation. Là
aussi, le SNPDEN s’est prononcé de
manière déterminée sur cette ques-
tion en dénonçant et en refusant les
conséquences de tout ce qui por-
terait atteinte au fonctionnement de
l’EPLE.
Alors que commence une nouvelle
année, celle qui s’est achevée aura été
marquée par une actualité tout aussi
riche que la précédente, pour les per-
sonnels de direction, la commission
« métier » du SNPDEN-UNSA et l’en-
semble du syndicat.
L’EXERCICE DU MÉTIER
FACE À L’ACTUALITÉ
L’année scolaire 2010-2011 s’est
déroulée dans un environnement
dégradé dont les conséquences se sont
traduites au quotidien par une aggrava-
tion des conditions d’exercice du métier
de personnel de direction.
Cette évolution a encore été accen-
tuée par certaines mesures qui sont,
dans cette situation, d’autant plus inac-
ceptables. Il en a ainsi été :
- des suppressions massives de
postes d’enseignement, de l’épuise-
ment des viviers de remplacement,
-
des effets néfastes de la masterisa-
tion
,
- des conséquences du non renouvel-
lement des contrats aidés, en parti-
culier dans l’accompagnement des
élèves handicapés,
- de l’accroissement du transfert de
charges administratives,
- ainsi que de la faillite de certains
systèmes d’information.
Une année scolaire entre blocages
lycéens et fraudes aux examens,
débutée par la question de la maste-
risation.
LA MASTERISATION
Nous aurons connu la mise en
œuvre de ce dispositif contre lequel
nous nous étions élevés dès sa concep-
tion (le SNPDEN-UNSA aura d’ailleurs
été l’une des seules organisations à s’y
opposer lors du vote au CSE). Outre
les professeurs, nous aurons eu à
gérer les « étudiants » stagiaires, dans
la plus grande hétérogénéité territo-
riale ! Aucune académie n’aura adopté
la même organisation. Peu auront fait
le meilleur choix, laissant transparaître
une parfaite cacophonie.
Le rapport d’étape remis aux
ministres par Jean-Michel Jolion, pré-
sident du comité de suivi du master,
confirme toutes nos craintes :
- une baisse significative du nombre
de candidatures,
- un décalage des exigences du
concours et de celles du métier pré-
paré,
- une année de M2 entre concours,
stages, préparation du master et
initiation à la recherche qui ne règle
pas la question des « reçus-collés »,
- une année de stage où l’enseignant
débutant doit, de fait, choisir entre
ses élèves ou sa formation,
- des personnels de direction à qui
on continue encore de demander
de laisser partir les stagiaires sans
remplacement…
Un simple toilettage de l’année
de stage ne saurait nous satisfaire :
le SNPDEN et l’UNSA-Éducation
entendent poursuivre leur engagement
pour une refonte de la réforme du recru-
tement et de la formation des ensei-
gnants dans une logique différente,
enfin adaptée au métier d’enseignant !
La rentrée achevée, c’est la prépara-
tion de la suivante qui, déjà, provoque
les mêmes réactions.
LES « BLOCAGES »
DES LYCÉES
En effet, cette année encore, les éta-
blissements scolaires, tout particulière-
ment les lycées, auront été confrontés
à des troubles lycéens. Nous avons fait
le constat que ces mouvements étaient
souvent orchestrés en sous-main par
des organisations qui ne craignent
pas de pousser les élèves dans la rue,
notamment par des blocages parfois
violents.
Le SNPDEN a dû rappeler, une fois
encore et avec force, que l’appren-
tissage de la liberté, de la démocra-
tie et des principes républicains de
laïcité, c’est-à-dire de respect des
consciences, sont au cœur de l’éduca-
tion que dispensent nos établissements
publics. Et il n’a pu que condamner
fermement la pratique des blocages,
non démocratiques et illégaux, orches-
trés par des groupes qui tentent, par
la force, d’empêcher d’étudier et de
travailler l’ensemble des élèves et des
professeurs, faisant ainsi le jeu et le
succès d’officines spécialisées dans le
« rattrapage scolaire » et de l’enseigne-
ment privé.
30 MINISTÈRES
DE L’ÉDUCATION
L’enquête menée auprès des adhé-
rents du SNPDEN sur la disparité des
pratiques académiques dans la pré-
paration de la rentrée 2011 a donné
lieu à un large écho médiatique : c’est
la première fois que ce phénomène
était statistiquement mis en évidence
dans toute sa dimension. On assiste à
l’émergence de 30 ministères de l’Édu-
cation… nationale ?
Mais, si les situations sont très
variables sur le territoire, l’ensemble des
pratiques académiques est médiocre.
Si les académies étaient notées sur 20
en préparation de rentrée, elles auraient
en moyenne 7,9 en « respect des textes
dans le calcul des dotations » et 10,9
en « dialogue avec les directions des
établissements »…
L’actualité de l’année pour les per-
sonnels de direction aura connu les
mêmes récurrences que les précé-
dentes dans le domaine des applica-
tions numériques.
L’ENVIRONNEMENT
NUMÉRIQUE
« Ineffable SCONET » écrivions-
nous dans une Lettre de Direction,
fin août 2010, quand nous avions
découvert les dernières fantaisies de
cette application, qui nécessitaient de
devoir renseigner le RIB pour modifier
l’adresse du responsable de l’élève !
Une version inachevée du programme
avait été transmise aux académies et
aux établissements !
Nous avions pourtant rappelé que
les systèmes d’information devaient
être l’occasion d’une progression de la
qualité de vie et de travail dans les éta-
blissements… Las, l’année passée a fait
la démonstration qu’il n’en était rien…
Hormis une évolution, semble-t-il posi-
tive, s’agissant d’une application pour