TES-L Fiche de révision HISTOIRE THEME 4 Chapitre 3 GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE DEPUIS 1944. Introduction : 1945, idée de gouvernement mondial - ONU et institutions éco/financières Multilatéralisme, coopération interétatique = paix mondiale, stabilité économique et développement - 70’s = crise, accélération de la mondialisation et affirmation de nouvelles puissances - Nouvelle forme de régulation mondiale ou « gouvernance » (= mode de gestion des relations internationales à mi-chemin entre un gouvernement mondial irréalisable et la simple coopération entre les Etats) - Caractère mondiale de certaines questions (questions éco mais aussi environnementales, politiques...). Quelles sont les logiques de fonctionnement de la gouvernance économique mondiale depuis 1944 ? Avec quelle efficacité et limites ? I ) LA GOUVERNANCE ECO MONDIALE, DANS LE CADRE DE L’ECONOMIE-MONDE US. 1) Bretton Woods : objectifs et principes fondateurs A) Pourquoi BW ? ►Contexte de naissance de BW (domination éco des USA pdt la guerre = créancier des alliés) - Conférence du 1er au 22 juillet 44 (tous les alliés sauf l’URSS !) - Accords de Bretton Woods, 22 juillet 44. B) Objectifs et principes de BW : ► Créer un système de régulation éco mondiale - Eviter les réflexes protectionnistes (cf crise des 30’s = aggravation de la dépression) - Favoriser le commerce mondial (facteur de paix et de stabilité). ► Les grands principes de BW (Fixité des changes par rapport au dollar, étalon or-dollar ou convertibilité du dollar en or, stabilisation des monnaies, équilibre des balances des paiements, garantie d’une monnaie nationale solide) = 1ière gouvernance économique mondiale. 2) Le système de Brettons Woods A) Les 2 piliers de Bretton Woods : ►Création d’institutions internationales : FMI pour régulation de l’activité éco (aide aux pays en difficultés, financement par les « quotes-parts » des pays membres et pouvoir de décision de chaque Etat proportionnel à sa « quote-part ») - BIRD (banque internationale pour la reconstruction et le développement) ou Banque mondiale (aide au développement pour les pays en difficultés = prêts à long terme pour reconstruction en 1945, puis développement des PVD) = diffusion du libéralisme - OIC remplacé par les accords du GATT (forum de discussion sur la libéralisation du commerce mondial). ►Poids des USA dans cette nouvelle gouvernance = 1ière puissance éco mondiale (appareil productif intacts après la guerre et PNB des USA = 40% du PNB mondial en 1947), domination du $ (monnaie de référence internationale), position dominante au FMI (=31% des contributeurs en 1945). B) L’esprit de Bretton Woods : ►BW = volonté de coopération internationale et prospérité éco mondiale comme principe de paix - Esprit de coopération voir d’entraide monétaire. L’esprit survit au système de BW. 3) Limites et remises en cause de Bretton Woods ► Fonctionnement réel de BW pendant 13 ans seulement (1958 à 1971 = rétablissement de la convertibilité des monnaies euros en 1958) - BW n’est pas mondial (concurrence du modèle communiste et exclusion des empires coloniaux) - Critiques de BW par les pays « non alignés » (Belgrade, 1961 = revendication éco du Tiers monde - Cadre de l’ONU = groupe des 77 (G77) et création de la CNUCED ( 1964) et PNUD (1965), mais réalisations modestes et pas de nouvel ordre économique international (BW serait fait pour les pays riches), faiblesses et divisions du Tiers-Monde (poids éco et politique insuffisants dans les 60’s-70’s). TES-L Fiche de révision HISTOIRE THEME 4 Chapitre 3 GOUVERNANCE ECO MONDIALE - Raphaël RIGNOL| 1 II ) LE TEMPS DES CRISE ET LA FIN DE BRETTON WOODS (ANNEES 70-80) : 1) La fin de BW accéléré par les difficultés économiques et financières : A) La faillite du système de gouvernance de Bretton Woods (70’s)… ► Fin de la convertibilité du $ en or par Nixon, 15 août 1971 - Accuse européens et japonais de protectionnisme et concurrence déloyale (monnaies basses). ► Causes profondes de la fin de BW = difficultés de l’éco US - Flottement du dollar pour relancer l’éco Concurrences Europe/Japon - Balance des paiements déficitaire (dépenses considérables des USA, GF et Vietnam) = émission de dollars = inflation = perte de confiance dans le dollar au profit de l’or = risques de conversions massives (politique de De Gaulle en 1964-65) = fin de l’étalon-or. ►Conséquences = flottement généralisé des monnaies, or désindexé du dollar (=fin étalon-or). B) … ne remet pas en cause la suprématie du dollar : ► Malgré fin de BW, dollar, monnaie la plus utilisée dans les échanges internationaux - Dollar faible favorise les exportations des USA, et dollar fort favorise les exports Europe/Japon vers les USA = dépendance commerciale à la valeur du dollar - Forte demande en dollars (financement des déficits extérieurs des Etats suite aux 2 chocs pétroliers et absence de monnaie concurrente) = financement des déficits US (production monétaire et dettes en dollars) - USA = la grande puissance du système monétaire occidental. 2) La gouvernance économique entre néolibéralisme et dérèglementation (70-80’s) : ►Contexte : essoufflement des économies des PD = crise éco mondiale à partir des 70’s. ►Solutions (fin de l’étalon-or confirmée en 1976, Jamaïque) = pas de réflexe protectionniste et coopération des pays riches (création du G6, 1975 puis G7, 1976 : Canada) - Accentuation du libéralisme éco ou néolibéralisme pdt les 80’s (Reagan aux USA (1980-88) et Thatcher au RU (1979-1990) = pour limiter les coûts de l’Etat providence, privatisations secteur public, diminution de la protection sociale, recul de la régulation par l’Etat au profit du marché, déréglementation financière pour favoriser la libre circulation des capitaux et concentration de l’Etat sur ses missions régaliennes traditionnelles...- Poursuite de la baisse des tarifs douaniers par le GATT (Uruguay round, 1986) - Crises de la dette des PVD (80’s) alimente aussi l’expansion du libéralisme (endettement des PVD auprès des pays riches, FMI/BM = nouveaux prêts en échange d’une extension du libéralisme économique (Consensus de Washington, 1989 pour l’Amérique Latine, inspiré par l’Ecole de Chicago). III) QUELLE GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE DEPUIS LES 90’S ? 1) Des institutions internationales défaillantes mais incontournables : ► Accélération de la mondialisation éco pdt les 90’s, et diffusion du modèle libéral = fin de la GF et ralliement des anciens pays du bloc soviétique à l’éco de marché (victoire du libéralisme) - GATT devient OMC en 1995 (marché mondial libéral), et élargissement de ses compétences (agriculture et services sont intégrés dans les négociations) = explosion des IDE et accentuation de la NDIT - Blocage actuel depuis le cycle de Doha (2001) car nombreuses tensions entre USA/UE et entre PED/PD (Exemple = secteur agricole, subventions agricoles fortes dans les PD = concurrence déloyale pr les producteurs des PED). ► Mais l’expansion du libéralisme ne signifie pas la fin des crises financières = multiplication depuis fin des 80’s (krach boursier, 1987 - 1994 au Mexique - 1997 en Asie - 2001 en Argentine - Bulle internet 2001 crise financière 2008-2009 et ses conséquences dans l’UE...) - Elargissement du G7 au G8 (Russie) et rôle du G20 (1999, regroupement des 20 pays les plus riches pour fixer les gdes orientations de l’éco mondiale et sur les gdes problématiques mondiales (migrations, environnement, terrorisme)) - Nouveaux pôles de gouvernance éco dans un monde devenu multipolaire (=BRICS). TES-L Fiche de révision HISTOIRE THEME 4 Chapitre 3 GOUVERNANCE ECO MONDIALE - Raphaël RIGNOL| 2 ►Critiques = « G-Vain » selon Attali car « la démocratie recule face aux marchés », chacun défendant ses intérêts = pas de règle planétaire (Ex = depuis 2009 le G20 veut réguler la mondialisation financière (taxation des transactions financière, lutte contre les paradis fiscaux) mais chantier peu avancé) - Déficit démocratique du FMI et BM = depuis 2008, réforme du FMI pr accroître la représentativité des pays émergents et volonté de limiter les conséquences sociales des programmes d’ajustement imposés aux Etats en crise - Rôle des agences onusiennes de développement (PNUD, UNICEF, …) pour l’aide au développement mais diminution des fonds disponibles. 2) Le rôle des acteurs économiques privés et leur adaptation à de nouveaux impératifs : ► Avec la NDIT, les FTN = acteurs économiques incontournables, mais moins contrôlables par l’Etat Financiarisation de l’économie favorise la rentabilité des actions (=dividende) au détriment des investissements productifs (=dumping social et environnemental) - Volonté de l’ONU d’associer les FTN avec les Etats car rôle dans la prospérité éco = favoriser un « New-Deal vert » - Emergence d’une opinion publique mondiale = responsabilisation éthique des FTN. 3) Le poids croissant des sociétés civiles : ► Société civile = ensemble d’organisations n’appartenant ni à l’Etat, ni au monde de l’entreprise (=à buts commerciaux) - Un objectif = peser dans la gouvernance économique mondiale - Rôle des mouvements altermondialistes pour une mondialisation éco plus juste (=contre le commerce inégal, pillage du Sud, pour un commerce équitable, taxation des transactions financières, annulation de la dette du Sud, réforme du FMI au profit du Sud) - Rôle des ONG spécialisées pour une mondialisation libérale plus respectueuse de l’environnement, des droits humains… ► Forums sociaux depuis 2001 (Porto Alegre) = résonnance planétaire pour l’altermondialisme – Forums itinérants pour mobiliser les populations des pays émergents = gouvernance éco mondiale plus juste et plus égalitaire - Idées largement diffusées mais peu mises en œuvre par les acteurs de la gouvernance éco mondiale malgré la crise éco depuis 2008. Conclusion: Après 60 ans de gouvernance économique mondiale, forte évolution = gouvernance éco assurée pdt les 30 glorieuses par les institutions de BW (dominées par les PD), puis gouvernance éco élargie aux nouveaux acteurs non étatiques (FTN, altermondialistes, ONG) et étatiques (puissances émergentes ; G20) Mais efficacité mitigée (objectif initial de régulation économique pour garantir la prospérité) = la gouvernance éco n’empêche pas les crises à répétition et les inégalités croissantes à toutes les échelles… Déclin relatif des grandes puissances et affirmation des puissances émergentes = gouvernance économique qui peine à définir de nouvelles normes internationales sur les grandes questions du moment (environnement, financiarisation croissante de l’éco, nuisance des paradis fiscaux…). TES-L Fiche de révision HISTOIRE THEME 4 Chapitre 3 GOUVERNANCE ECO MONDIALE - Raphaël RIGNOL| 3