Economie $ Partie 1 $ Les équilibres en économpie Chapitre 3

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Economie - Partie 1 - Les équilibres en
économpie
Chapitre 3 - L’analyse en économie ouverte
Vincent Drobinski
CPGE 2D1 - ENC Bessières
21 novembre 2013
Table des matières
1 IS-LM en économie ouverte : le modèle de Mundell-Fleming
1.1 L’impact sur l’o¤re, la demande et le multiplicateur . . . . . . .
1.2 (IS) et (LM) en économie ouverte . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1.3 L’équilibre de la Balance des Paiements (BP) en économie ouverte
1.4 L’équilibre global IS-LM-BP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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3
3
3
4
2 Équilibre et taux de changes …xes
2.1 L’analyse de la politique monétaire . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.2 L’analyse de la politique budgétaire . . . . . . . . . . . . . . . .
2.3 La combinaison des politiques monétaire et budgétaire : le policy
mix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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3 Équilibre et taux de changes ‡ottants
12
3.1 L’analyse de la politique monétaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.2 L’analyse de la politique budgétaire . . . . . . . . . . . . . . . . 13
4 Principes de fonctionnement du marché des changes
4.1 Les taux de change . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4.1.1 Cotation au certain ou à l’incertain . . . . . . .
4.1.2 Taux de change nominal et taux de change réel
4.1.3 Taux de change et système de change. . . . . .
4.2 Le marché des changes . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4.2.1 Présentation du marché des changes . . . . . .
4.2.2 Les opérations sur le marché des changes . . .
4.3 Les déterminants du taux de change . . . . . . . . . .
4.3.1 Les déterminants structurels . . . . . . . . . .
4.3.2 Les variables de court terme . . . . . . . . . . .
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5 La politique de change
5.1 Objectifs et moyens de la politique de change . . . . .
5.1.1 Les objectifs de la politique de change . . . . .
5.1.2 Les moyens de la politique de change . . . . . .
5.2 La BCE et l’euro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.2.1 La politique de change de l’euro . . . . . . . .
5.2.2 Monnaie unique et Zones Monétaires Optimales
6 Bibliographie Indicative
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IS-LM en économie ouverte : le modèle de
Mundell-Fleming
L’analyse du modèle IS-LM est une analyse en économie fermée. Elle suppose
que la nation ne commerce pas avec le reste du monde ou tout du moins que les
échanges sont totalement exogènes, sans aucune in‡uence sur l’équilibre interne.
Ce n’est évidemment pas le cas. Certes, cette simpli…cation nous a déjà permis de
mettre en évidence les mécanismes permettant d’amener à un équilibre interne.
Il devient toutefois intéressant de se demander comment évolue cet équilibre
lorsque l’on intègre explicitement l’ouverture des économies. C’est ce que nous
allons faire dans les paragraphes qui suivent, en distinguant deux cas types :
celui où le système monétaire international est basé sur des taux de change …xes
puis celui où les taux de change deviennent ‡ottants.
L’ouverture des économies ajoute certaines contraintes au modèle IS-LM.
Les marchandises, les capitaux et les services peuvent dorénavant passer, plus
ou moins librement, d’une nation à une autre. Les entrées et sorties de devises
ainsi générées vont alors orienter les équilibres internes prévalant en économie
fermée. Il devient ainsi indispensable d’adapter les équations du modèle IS-LM
de base.
1.1
L’impact sur l’o¤re, la demande et le multiplicateur
1.2
(IS) et (LM) en économie ouverte
1.3
L’équilibre de la Balance des Paiements (BP) en économie ouverte
BP : équilibre de la balance des paiements
– Tous les points situés au-dessus de BP traduiront une balance excédentaire
et inversement tous les points en deça de BP traduiront une balance des
paiements dé…citaire.
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– En e¤et, supposons que nous partons d’un point d’équilibre, situé sur BP,
où la nation est sans excédent ni dé…cit extérieur. Supposons que l’on
augmente les taux d’intérêt. Cette augmentation des taux d’intérêt va
inciter les capitaux étrangers à entrer sur le territoire national. La balance
des paiements devient excédentaire.
– La seule façon d’obtenir une balance équilibrée consiste alors à voir le
revenu national augmenter. En e¤et, une hausse de ce dernier va de facto
augmenter les importations et avoir tendance à rétablir l’équilibre externe.
Il y a bien une relation d’équilibre croissante entre Y et r.
Une autre question est alors relative à la comparaison des pentes de BP et
de LM : laquelle est la plus pentue ?
– cela dépend respectivement de la sensibilité de la demande de monnaie
au taux d’intérêt, conditionnant la pente de LM, et de la sensibilité des
mouvements de capitaux à ces mêmes taux d’intérêt, conditionnant la
pente de BP.
– Plus les capitaux seront mobiles, i.e. très sensibles aux variations de taux
d’intérêt, et plus la demande de monnaie sera rigide, i.e. insensible aux
variations de taux d’intérêt, plus la pente de LM aura tendance à dépasser
celle de BP et réciproquement.
– En e¤et, une forte sensibilité de la balance des paiements aux taux d’intérêt
signi…e qu’une petite hausse de ces derniers implique pour rester à l’équilibre une forte hausse du produit national. C’est le cas si les capitaux sont
très mobiles. C’est notamment le cas s’il y a peu de taxe, peu de contrôle
des changes, etc. En e¤et, dans ce contexte, les investisseurs sont prêts à
pro…ter d’une in…me variation des taux d’intérêt pour augmenter le rendement de leurs placements. Pour compenser de tels mouvements, l’équilibre
implique alors de brusques et amples variations du revenu intérieur. Dans
l’absolu, si les capitaux sont parfaitement et in…niment mobiles, la courbe
BP sera totalement horizontale.
1.4
L’équilibre global IS-LM-BP
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2.1
Équilibre et taux de changes …xes
L’analyse de la politique monétaire
Considérons dans un premier temps un pays partant d’un dé…cit de sa balance des paiements. Ce dé…cit va exiger une action de la Banque Centrale du
pays. En e¤et, sans intervention de sa part, la …xité des taux de change ne pourra
être assurée puisque le dé…cit exigerait une dévaluation de la monnaie nationale.
L’intervention o¢ cielle visant à défendre la parité …xe va alors consister pour
l’institut monétaire à vendre des devises étrangères et à acheter sa propre monnaie ce qui va de facto baisser la masse monétaire nationale. Cette baisse de la
masse monétaire va engendrer une hausse des taux d’intérêt, puisque les banques
doivent réduire le montant des crédits qu’elles accordent.
Cette hausse des taux va engendrer deux e¤ets :
– toutes choses égales par ailleurs, elle va inciter les capitaux à entrer dans
le pays, puisque les rendements internes ont augmentén : certains investisseurs vont chercher de meilleurs rendements en plaçant leurs liquidités
au sein même de la nation. La balance des comptes en capitaux va ainsi
s’améliorer.
– en interne, elle va déprimer la consommation et la production, de par la
raréfaction des prêts. Cela va engendrer une amélioration de la balance
commerciale liée à la baisse induite des importations qui sont fonction du
revenu national.
L’action entreprise par la Banque Centrale va ainsi avoir tendance à rééquilibrer la balance des paiements. Notons en…n qu’un autre e¤et complète cette
analyse. La baisse de la masse monétaire va inciter à une modération des prix
renforçant la compétitivité de la nation et stimulant ses exportations ce qui va
aussi jouer dans le sens de l’amélioration des comptes extérieurs.
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E¤et d’un hausse de la masse monétaire en cas de dé…cit initial de la balance
des paiements.
Évidemment, il est possible de totalement inverser le raisonnement si l’on
part d’une situation d’excédents des comptes extérieurs.
Notons en…n que, comme nous pouvons le voir, la …xité voulue des taux de
change implique des modi…cations endogènes de la masse monétaire. Ces modi…cations peuvent avoir des e¤ets indésirables. Dans notre exemple, l’intervention
de la Banque Centrale aboutit à une réduction du produit national qui peut
être non souhaitable car non compatible avec le plein emploi.
Supposons maintenant que l’on parte d’une situation où équilibre interne et
externe sont simultanément obtenus : les droites IS, LM et BP de la …gure 2.1
se coupent en un même point (Y 1; r1).
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E¤et d’une politique monétaire expansionniste en changes …xes
Faisons l’hypothèse que la Banque Centrale décide de mener une politique
monétaire expansionniste visant à augmenter le produit national, a…n de réduire
le chômage par exemple. Cette politique amène un déplacement de la droite LM
qui passe de LM1 à LM2 : le produit national et l’emploi augmentent (passage de Y 1 à Y 2) mais les taux d’intérêt s’abaissent de r1 à r2. L’abaissement
des taux d’intérêt engendre une sortie des capitaux étrangers qui partent à la
recherche de meilleurs taux de rémunération, quant à la hausse du revenu national il engendre une hausse des importations. Ces deux implications, dé…cit
de la balance des capitaux et de la balance commerciale, rendent la balance des
paiements dé…citaire : le nouvel équilibre se situe à droite de BP. Notre nation
sera alors confrontée au problème de la défense de la parité sur laquelle elle s’est
engagée : si elle ne fait rien, le dé…cit va aboutir nécessairement à une dévaluation de sa monnaie. Elle va donc être obligée de vendre des devises étrangères
contre sa propre monnaie. Ce faisant, elle va contracter la masse monétaire. La
droite LM2 va petit à petit, au fur et à mesure des interventions, revenir à son
point initial jusqu’à ce que LM3 soit confondue avec LM1. Ainsi, in …ne, l’e¤et
de la politique monétaire n’aura été que transitoire, et le chômage reviendra à
son niveau d’origine, ainsi que les taux d’intérêt.
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2.2
L’analyse de la politique budgétaire
E¤et d’une politique budgétaire expansionniste en changes …xes : faible
mobilité des capitaux
E¤et d’une politique budgétaire expansionniste en changes …xes : forte
mobilité des capitaux
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Sur la …gure 2.2 la politique budgétaire expansionniste déplace IS de IS1
en IS2. L’équilibre interne se déplace vers un équilibre transitoire où le revenu
national augmente et s’établit à Y T tandis que le taux d’intérêt augmente aussi
pour s’établir à rT . L’équilibre n’est que transitoire car en ce point la contrainte
de …xité du taux de change n’est pas respectée : la balance des paiements est
dé…citaire. En e¤et, les capitaux étant peu mobiles, la hausse des taux d’intérêt
induite par la politique budgétaire n’attire que modérément de nouveaux capitaux. En revanche, l’e¤et dépressif lié à l’augmentation des importations en
réponse à la hausse du revenu national joue lui à plein. Ce dé…cit des comptes
extérieurs oblige alors la Banque Centrale à contracter la masse monétaire en
achetant sa propre monnaie en échange de devises étrangères. Cette action monétaire déplace la droite LM de LM1 vers LM2, située plus à gauche. L’e¤et
initialement très favorable au produit national est ainsi contre balancé, et l’e¤et
global n’est que faible : le revenu passe de Y1 à Y2.
Sur la …gure …gure 2.2 la politique budgétaire expansionniste déplace aussi IS
de IS1 en IS2. L’équilibre interne se déplace encore vers un équilibre transitoire
où le revenu national augmente et s’établit à Y T tandis que le taux d’intérêt
augmente aussi pour s’établir à rT . Cependant, l’équilibre transitoire induit est
cette fois synonyme d’excédents de la balance des paiements. En e¤et, sur ce
graphique, les capitaux sont très sensibles à la hausse des taux d’intérêt, tant
et si bien que l’e¤et positif de l’entrée des capitaux dépasse l’e¤et dépressif
lié à la dégradation de la balance commerciale. Cet excédent extérieur n’est
toutefois pas compatible avec la …xité des taux de change. Il oblige la Banque
Centrale à pratiquer une politique monétaire expansionniste en émettant sa
propre monnaie en échange du rachat des devises étrangères. Cet accroissement
de la masse monétaire déplace LM vers la droite de LM1 à LM2 ce qui engendre
une nouvelle augmentation du produit national. L’e¤et …nal de la politique
budgétaire surpasse l’e¤et transitoire.
Ainsi la mobilité des capitaux est un des éléments les plus important à
connaître si l’on veut anticiper l’e¤et …nal d’une politique budgétaire. Une forte
mobilité des capitaux tendra à voir la politique budgétaire engendrer un excédent de la balance des paiements, nécessitant une politique monétaire expansionniste à même d’ampli…er l’e¤et positif initial sur le produit national. En
revanche, une faible mobilité des capitaux, aura elle tendance à engendrer un
dé…cit de la balance des paiements, nécessitant une politique monétaire restrictive a…n de respecter la …xité des parités de change, ce qui in …ne aura tendance
à réduire l’e¤et positif initial de la politique budgétaire sur le produit national.
2.3
La combinaison des politiques monétaire et budgétaire : le policy mix
Comme nous venons de le voir, la nécessité de maintenir la …xité du taux de
change peut poser des problèmes relatifs au niveau de l’équilibre interne. Nombre
de situations peuvent amener à une baisse du produit intérieur incompatible avec
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le plein-emploi ou avec une hausse modérée des prix. Il convient donc de s’interroger sur les méthodes permettant éventuellement de rendre compatibles ces
deux contraintes. Certaines situations sont triviales à résoudre. Premièrement,
en cas de chômage élevé concomitant à une balance des paiements excédentaire
une politique expansionniste bien dosée permettra d’atteindre simultanément
le plein-emploi et l’équilibre extérieur. Deuxièmement, en cas de forte in‡ation
concomitante à une balance des paiements dé…citaire, une politique économique
restrictive bien dosée permettra d’atteindre une modération de la hausse des
prix ainsi qu’un rééquilibrage de la balance des paiements.
Hélas, en dehors de ces deux cas bien précis, il n’y a pas de prescription
claire : que faire en cas de sous-emploi et de dé…cit extérieur ? Que faire en cas
d’in‡ation et d’excédent de la balance des paiements ?
Considérons par exemple la …gure 2.3. L’économie se situe initialement au
point E, en situation de dé…cit de la balance des paiements et de sous-emploi.
En ce point, le taux de change subit des pressions à la baisse et l’économie
connaît un chômage important : le niveau du revenu national Y 1 est inférieur au
niveau Yplein emploi nécessaire pour faire disparaître le sous-emploi. Le problème
est qu’ici toute politique isolée, qu’elle soit monétaire ou budgétaire, visant à
accroître le revenu national ou à rétablir l’équilibre externe va buter sur la
contrainte extérieure ou sur l’atteinte de l’équilibre interne. En revanche, nous
voyons qu’une combinaison adéquate de ces mêmes politiques peut amener à
l’équilibre souhaité, sans pour autant créer un déséquilibrage plus important sur
aucun des deux marchés. Dans notre exemple, il s’agissait d’une combinaison
d’une politique budgétaire expansionniste combinée à une politiques monétaire
faiblement restrictive amenant au point (Ypleinemploi ; r2).
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Un exemple de policy mix
A…n de donner des prescriptions claires Robert Mundell a alors recommandé
de respecter une règle d’a¤ectation. La règle d’a¤ectation de Mundell consiste
à a¤ecter chaque politique à l’atteinte de l’objectif pour lequel elle est la plus
e¢ cace à savoir la recherche de l’équilibre interne pour la politique budgétaire
et celle de l’équilibre externe pour la politique monétaire et ce suivant les prescriptions du tableau suivant :
La règle d’a¤ectation de Mundell
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3
3.1
Équilibre et taux de changes ‡ottants
L’analyse de la politique monétaire
Les e¤ets de la politique monétaire dans le cadre de changes ‡ottants
L’économie est initialement située au point d’équilibre E. En ce point, la balance des paiements est équilibrée et le produit national s’établit en Y E, niveau
jugé insu¢ sant par les autorités politiques. La politique monétaire expansionniste menée alors, visant à favoriser le produit intérieur, déplace la droite LM
de LM1 vers LM2. Cette politique engendre une baisse du taux d’intérêt de
rE vers rT ; ce meilleur loyer de l’argent incite alors à la consommation et à
l’investissement ce qui stimule la production nationale et le revenu intérieur qui
passent de Y E à Y T . Toutefois, en ce nouveau point d’équilibre transitoire T
la balance des paiements devient dé…citaire par le double e¤et conjugué de la
détérioration du solde de la balance des capitaux et de la balance commerciale.
L’o¤re de monnaie nationale devenant supérieure à la demande, la monnaie se
déprécie jusqu’à ce que soit rétabli l’équilibre externe : la droite BP se déplace
de BP1 vers BP2. Cette dépréciation stimule, dans le cadre d’un e¤et normal,
la compétitivité intérieure et les exportations, ce qui engendre un déplacement
de la droite IS de IS1 vers IS2. L’équilibre …nal s’établit en Y F . En ce point, la
balance des paiements est de nouveau équilibrée et le revenu intérieur s’établit
à un niveau bien supérieur à celui d’origine. Comme nous le voyons, la politique
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monétaire est bien plus e¢ cace en change ‡ottant
3.2
L’analyse de la politique budgétaire
L’analyse de la politique monétaire est univoque : quelle que soit la capacité
des capitaux à se déplacer, son e¤et est puissant et sans ambiguïté. L’analyse
de la politique budgétaire est elle di¤érente suivant que l’on se situe en forte ou
faible mobilité des capitaux. Cela vient de l’ambivalence de son e¤et sur le taux
de change qu’elle peut ou non améliorer.
Supposons que le gouvernement mette en œuvre une politique budgétaire
expansionniste prenant la forme d’une augmentation des dépenses publiques
ou d’une diminution des prélèvements obligatoires. Cette politique à un double
e¤et. Premièrement, elle exerce une pression à la hausse sur les taux d’intérêt
liée aux besoins de …nancement croissant de l’État. Cette hausse des taux induit
ceteris paribus une hausse de l’entrée des capitaux étrangers et donc une amélioration de la balance des capitaux. Deuxièmement, elle stimule la consommation
et la production nationale de par la hausse du pouvoir d’achat induite. Cette
hausse du revenu intérieur favorise les importations et a tendance à dégrader le
solde de la balance commerciale. La conjugaison de ces deux e¤ets est ambiguë :
on ne peut a priori savoir si, in …ne, notre politique a tendance à dégrader ou
à améliorer le solde de la balance des paiements. On ne peut donc savoir non
plus si notre politique va générer une appréciation ou une dépréciation de notre
monnaie par rapport aux autres. Tout va dépendre de l’amplitude comparée des
e¤ets induits. En cas de forte mobilité des capitaux, le premier e¤et va avoir
tendance à l’emporter sur le deuxième et inversement.
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E¤et d’une politique budgétaire expansionniste en changes ‡ottants : faible
mobilité des capitaux
14
E¤et d’une politique budgétaire expansionniste en changes ‡ottants : forte
mobilité des capitaux
Ces deux …gures présentent des économies initialement en équilibre au point
E. Dans les deux cas, le gouvernement décide de mettre en œuvre une politique
budgétaire expansionniste a…n de stimuler la production nationale et d’atteindre
un plus haut niveau d’emploi. Cette politique se traduit par un accroissement
de la demande intérieure et donc par un déplacement de la droite IS de IS1 vers
IST.
Dans le cas de la …gure 3.2 la mobilité des capitaux est faible. L’e¤et induit
par la hausse du taux d’intérêt sur la balance des capitaux est ainsi inférieur à
celui engendré par la hausse de la demande intérieure sur la balance commerciale : la balance des paiements devient dé…citaire et l’équilibre transitoire T
se situe à droite de BP1. Ce dé…cit entraîne un excès d’o¤re de devise nationale par rapport à la demande et exerce une pression à la baisse sur le taux
de change. Cette dépréciation a alors deux conséquences. Premièrement, elle
stimule la compétitivité nationale et déplace une deuxième fois la droite IS vers
le haut (elle passe de IST à IS2). Deuxièmement, au fur et à mesure de la dépréciation de la devise nationale, le dé…cit de la balance des paiements se réduit
et ce jusqu’à ce qu’il redevienne nul : la droite BP passe de BP1 à BP2. Nous
arrivons ainsi à l’équilibre …nal F.
Dans le cas de la …gure 3.2, les conséquences sont di¤érentes. En présence
d’une forte mobilité des capitaux, la hausse des taux d’intérêt induite par la
politique budgétaire accroît fortement le solde de la balance des capitaux et cet
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e¤et s’avère bien supérieur à celui a¤ectant la balance commerciale : l’équilibre
transitoire T se situe cette fois à gauche de BP1. Cet excédent, traduction d’une
demande de devise nationale supérieure à l’o¤re, exerce une pression cette fois
à la hausse sur le taux de change. Cette appréciation, contrairement au cas
précédent va conduire IS à revenir vers la gauche de IST à IS2 et va déplacer
BP vers le haut de BP1 à BP2. Dans ce dernier cas, il y a une sorte d’e¤et
d’éviction réduisant la portée de la politique budgétaire.
Notre étude des taux de changes ‡ottants nous a amené à mettre en exergue
de nombreuses di¤érences par rapport au système de changes …xes. Une des
principales est l’e¢ cacité retrouvée de la politique monétaire qui est très puissante lorsque les changes sont ‡exibles. La politique budgétaire a elle des e¤ets
plus ambiguës et son e¢ cacité dépendra de la force de la mobilité des capitaux.
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4
Principes de fonctionnement du marché des
changes
4.1
Les taux de change
4.1.1
Cotation au certain ou à l’incertain
4.1.2
Taux de change nominal et taux de change réel
Le taux de change nominal
Le taux de change PPA (ou taux de change théorique)
Le taux de change réel
4.1.3
4.2
Taux de change et système de change.
Le marché des changes
4.2.1
Présentation du marché des changes
4.2.2
Les opérations sur le marché des changes
17
4.3
4.3.1
Les déterminants du taux de change
Les déterminants structurels
Le solde de la balance courante
La théorie de la parité des pouvoirs d’achat de G. Cassel (1923)
– La théorie de la parité absolue des pouvoirs d’achat
– La théorie de la parité relative des pouvoirs d’achat
4.3.2
Les variables de court terme
La parité des taux d’intérêt (Keynes, 1923)
Les comportements spéculatifs
La théorie de la surréaction (overshooting) Dornbusch (1976).
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5
La politique de change
5.1
5.1.1
Objectifs et moyens de la politique de change
Les objectifs de la politique de change
Objectif d’une monnaie faible Courbe en J de Joan Robinson
La courbe en J
Le théorème des élasticités critiques (ou condition de Marshall-Lerner-Robinson)
Objectif d’une monnaie forte
5.1.2
5.2
Les moyens de la politique de change
La BCE et l’euro
5.2.1
La politique de change de l’euro
5.2.2
Monnaie unique et Zones Monétaires Optimales
– Mundell et le critère de parfaite mobilité du facteur travail
– Kenen et le critère de diversi…cation de l’économie
– Mac Kinnon et le critère d’ouverture de l’économie
– Johnson et le critère de l’intégration …scale
– Ingram et le critère de l’intégration …nancière
– Cooper et Kindleberger et le critère d’homogénéité des préférences
– Harberler, Fleming et Magni…co et le critère de convergence macroéconomique
L’Union Européenne est-elle une zone monétaire optimale ?
Le triangle d’incompatibilité
19
6
Bibliographie Indicative
Abraham-Frois, G., Economie politique, Ed. Economica, 1992.
Bairoch, P., Mythes et paradoxes de l’histoire économique, Ed. La Découverte, 1999.
Blanchard, O, Cohen, D., Macroéconomie, Ed. Pearson Education, 2002.
Bourguignon, F., Chavagneux, C., Salama, P., Tubiana, L., Valier, J., "Développement", Rapport du CAE n 25, Ed. La Documentation Française, 2000.
Cahiers Français, Mondialisation et Inégalités, n 305, novembre-décembre
2001.
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Cahiers Français, "Régulation des marchés", Mars-avril 2003.
Cohen, D., Richesse du monde, pauvreté des nations, Ed. Flammarion, 1997.
Crouzet, F., Histoire de l’économie européenne, Ed. Albin Michel, coll. Histoire, 2000.
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Jacquet, P., Pisani-Ferry, J., Tubiana, L., "Gouvernance mondiale", Rapport
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Jacquet, P., Messerlin, P., Tubiana, L, "Le cycle du millénaire", Rapport du
CAE n 20, Ed. La Documentation Française, 1999.
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http ://www.oecd.org/dataoecd/32/58/2669697.pdf
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Krugman, P., Obstfeld, M., Economie Internationale, Ed. De Boeck, 2001.
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Michalet, C.A., Qu’est-ce que la mondialisation ?, Ed. La découverte, 2004.
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Ed. La découverte, 1997.
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pd‡ille/tr1rainelli.pdf
20
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