notes pour un cadrage national de master infirmier en - Cefi-Psy

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Comité d’Etudes des
Formations Infirmières
et des Pratiques en
Psychiatrie
NOTES POUR UN CADRAGE
NATIONAL DE MASTER INFIRMIER
EN PSYCHIATRIE ET SANTE
MENTALE
Contexte
L’importance des maladies mentales et des troubles psychiques représentent une
préoccupation de santé publique dans le monde.
En effet, « l’augmentation de la charge des troubles mentaux constatée dans tous les pays
du monde a de fortes répercussions sur la santé et d’importantes conséquences dans les
domaines social et économique et des droits humains »1.
Peu d’études en France sont menées dans la population générale2.
« En 20053, un tiers de la population française a souffert d’un trouble mental au moins une
fois dans sa vie. Les troubles anxieux sont les plus fréquents, viennent ensuite les troubles de
l’humeur. La dépression toucherait 2 à 3 % de la population générale, les troubles de
l’anxiété 1 à 2 %, les troubles d’allure psychotique 3% et les troubles schizophréniques 1% de
la population générale. »
Les conséquences des troubles mentaux sont lourdes pour la personne qui en souffre et
pour son entourage. Les coûts directs et indirects sont importants. On estime qu’ils sont au
premier rang des causes médicales:
- à l’origine d’une attribution d’une pension d’invalidité ;
- au second rang des accidents de travail ;
- au quatrième rang des affections de longue durée.
1
ème
Projet de plan d’action global pour la santé mentale 2013-2020, OMS, Conseil exécutif, 132 session, 11
janvier 2013
2
La santé en région Ile de France, des données épidémiologiques à la planification, V. Kovess, S.Labarte, P. F.
Chanoit, L’information psychiatrique N°1 janvier 2002
3
Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux
modalités de leur prise en charge – Etude d’impact – 24 décembre 2010.
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Au regard de ces problématiques de santé, la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la
politique de santé publique se donne de nombreux objectifs, notamment réduire la
stigmatisation et la marginalisation sociale, réduire le nombre de malades souffrant de
troubles psychotiques et de troubles bipolaires, le nombre de suicides. Il est également
mentionné d’augmenter la prise en charge de personnes souffrant de troubles dépressifs,
névrotiques, anxieux selon les recommandations de bonnes pratiques cliniques.
L’offre de soins doit répondre à ces besoins de santé. Pour cela, cette offre doit mobiliser
des ressources, notamment la qualification des professionnels.
La qualification des professionnels de santé : les infirmiers
En la matière, de nombreuses orientations ont été préconisées dans différents rapports dont
ceux de Mr Edouard Couty4, Y.Berland5, Y. Berland, L.Hénart, D. Cadet6 ; les réglementations
(dont la loi HPST), indiquent non seulement des perspectives d’évolution mais aussi des
recommandations quant à la formation infirmière exerçant en psychiatrie et santé mentale.
Chacun reconnaissant le rôle pivot de l’infirmier dans une équipe de secteur psychiatrique,
son rôle d’écoute et de prise en compte des besoins des usagers.
Les Plans Psychiatrie et Santé Mentale se sont eux aussi succédés, chacun insistant sur le
besoin de renforcer la formation des infirmiers : spécialisation, mesures de formation
continue, tutorat, consolidation des savoirs. Il est à constater que certains Projets Régionaux
de Santé accordent une attention particulière aux métiers en santé mentale.
Orientations et recommandations portent tant sur le rôle clinique que sur les autres
missions des infirmiers, allant de la délégation ou transfert de compétences aux
coopérations entre les professionnels, en amont et en aval de l’hospitalisation.
Il est aussi préconisé la création de métiers intermédiaires des professions de santé
puisqu’aucun métier intermédiaire n’existe entre Bac + 3 ans et Bac + 7 ans, voire plus. Cette
proposition vise à pallier un manque entre la compétence médicale et la compétence
infirmière ou à proposer une graduation de service entre le métier d’infirmier et des autres
paramédicaux et de la profession médicale.
Enfin, des associations et ordres infirmiers nationaux, européens et internationaux, se
positionnent pour des formations universitaires et des exercices professionnels spécifiques
intégrant les expertises cliniques et les pratiques avancées. On peut souligner que de
nombreux pays européens ont une spécialisation infirmière en psychiatrie et santé mentale.
De nombreux constats incitent à revenir sur la question de la formation infirmière en
psychiatrie.
4
Rapport E. Couty - Mission et organisation de la santé mentale et de la psychiatrie janvier 2009
Rapport Berland 2003 « La coopération des professionnels de santé : le transfert de tâches et de
compétences »
6
Rapport relatif aux métiers en santé de niveau intermédiaire, professionnels d’aujourd’hui et nouveaux
métiers : des pistes pour avancer » Janvier 2011-Y. Berland, D. Cadet, L. Hénart
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Premier constat : la formation des infirmiers décroit avec les réformes.
Le programme d’infirmier de secteur psychiatrique de 1979 comprenait 800 h
d’enseignement théorique et 800 h minimum de stages en psychiatrie adulte,
gérontopsychiatrie et psychiatrie infanto-juvénile, avec cette particularité d’avoir les
modules 1 et 8 communs avec le programme d’enseignement en soins généraux.
La réforme de 1992 prévoyait 400 h d’enseignement théorique et 280 h de stages (2 stages
de 140h).
Le programme de 2009 prévoit deux unités d’enseignement (UE) de 30 heures de formation
avec 10 h de travaux dirigés chacune, et 10h de travail personnel, en semestre 2 et en
semestre 3 ; un stage de 5 semaines en semestre 1, de 10 semaines pour les autres
semestres.
Il s’avère que les IFSI ont tendance, actuellement, à ne pas suivre les recommandations du
programme en ramenant la durée des stages à 5 semaines.
Les accords de Bologne ont positionné la formation infirmière dans un cursus universitaire,
poussant les spécialisations infirmières actuelles dans un format de Masters infirmiers et
ouvrant ainsi la possibilité d’accéder au doctorat, donc à la recherche infirmière.
Il est à rappeler qu’à travers le rapport de E. Piel et J.-L. Roelandt de juillet 20017, Mr
Kouchner, alors ministre de la santé, insiste sur une formation complémentaire de 1 an ; le
Plan Psychiatrie Santé mentale de 2005 - 2008 qui suivra, en appui sur la circulaire du 16
janvier 20068 finance deux mesures d’accompagnement des infirmiers démarrant leur
exercice en psychiatrie, tant le « terrain », fait remonter des constats d’insuffisance de
formation chez les professionnels qui débutent en psychiatrie. Une évaluation de ces
mesures d’accompagnement pédagogique a été conduite9, mettant en discussion une
formation de spécialité.
Il est à noter que le dernier Plan Santé Mentale ne prévoit pas la reconduite des mesures
d’accompagnement par tutorat et consolidation des savoirs. Il préconise l’évaluation du
programme de 2009, eu égard à l’exercice en psychiatrie. Très peu d’Agences Régionales de
Santé financent actuellement ces mesures.
A ceci, s’ajoutent des constats « de terrain ».
Second constat : les départs d’infirmiers expérimentés
Les départs en retraite massifs des infirmiers de secteur psychiatrique (les derniers ont été
diplômés en 1994) fragilisent la disponibilité de compétences cliniques et pédagogiques de
la part de professionnels expérimentés.
Troisième constat : insatisfaction du soin prodigué
Dans les équipes de soins, le manque d’expérience, le manque de formation des
professionnels (infirmiers, médecins, cadres de santé, assistantes sociales), créent des
7
« De la psychiatrie à la santé- Rapport E.Piel et JL. Roelandt- juillet 2001
Circulaire DHOS/P2/02DGOS/6 C n° 2006-21 du 16 janvier 2006
9
Etude sur le tutorat/campagnonnage des professionnels infirmiers en psychiatrie-Rapport d’études-DGOS/
Plein Ciel- Judith Mathara, Julie Micheau, Annick Penso- septembre 2010
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situations cliniques difficiles, insatisfaisantes voire dangereuses, apportant des freins et des
limites à l’évolution du système de soins, voire des régressions dans les décisions cliniques et
la pertinence des projets de soins. Le nombre d’indications de mise en chambre d’isolement
et de mesures de contention n’a jamais été aussi élevé.
Les équipes sont très précautionneuses avec la prise de risque, se positionnant alors pour
des hospitalisations longues. Le risque de chronicisation des patients s’en trouve accru. Ce
phénomène est accentué par les cas de jurisprudence médicale.
Ces manques pluriels de formations sont repérés par les directeurs des centres hospitaliers
et des cliniques, ainsi que par les directeurs des soins.
Au fil de ces évolutions de pratiques, la progression des risques psychosociaux est en hausse.
Le turn-over des professionnels limite le développement des compétences collectives.
L’exercice de la psychiatrie et la rencontre avec une personne souffrant de troubles mentaux
peuvent « surprendre » le nouveau professionnel. Comme dans d’autres spécialités, la
confrontation à « l’anormalité et à l’étrange » peut « déstabiliser » le soignant ; la chronicité
de la maladie, les résistances au soin, éprouvent le soignant dans un contexte de société qui
se marque par une pression sur l’évaluation, le résultat, dans un climat d’immédiateté. Le
soin relationnel en psychiatrie appelle une position intersubjective qui place le soignant dans
des enjeux émotionnels, affectifs dont il faut avoir conscience, la connaissance de soi est
incontournable. Cette connaissance de soi doit être « travaillée » pendant une formation,
sans quoi, le soignant peut être vite en souffrance ou démotivé.
Quatrième constat : insatisfaction des usagers
Les dispositifs de soins ont besoin d’avoir dans les équipes des infirmiers qui possèdent une
expertise clinique et pédagogique de niveau supérieur vis-à-vis :
- de la population soignée et de l’entourage ;
- des professionnels qui participent de la trajectoire de soins ;
- des partenaires et du parcours de vie des personnes accompagnées.
La population a besoin d’une lisibilité et d’une facilité d’accès au système de soins, de
mesures de prévention, d’éducation et de promotion de la santé mentale.
Une demande de soin doit être suivie d’un premier rendez-vous dans les meilleurs délais
pour conduire une évaluation et une orientation de la demande.
En amont et en aval de l’hospitalisation, le suivi et l’accompagnement de la personne dans
son cadre de vie doivent être assurés, tant ces maladies demandent un étayage au long
cours. L’entourage, la famille doivent être pris en compte et accompagnés dans le maintien
de la personne dans son milieu de vie naturel.
La population souhaite également que ses besoins en soins psychiques et somatiques soient
repérés et couverts.
Enfin, le respect des droits des patients est une condition importante de l’offre de soins.
Dans ce domaine, une connaissance fine des droits des patients permet de trouver une
équation entre nécessité clinique et respect des droits des personnes, notamment en étant
soucieux d’une éthique de la relation de soin. Les associations d’usagers ont pris leur place
dans le système de soins et ont favorisé l’ouverture des équipes sur un nouveau paradigme
de soins. L’infirmier en psychiatrie doit savoir travailler avec les usagers.
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Cinquième constat : l’émergence de masters cliniques dans les régions
De nombreux Masters infirmiers en psychiatrie voient le jour sur le territoire. Pour autant, ils
ne s’accompagnent pas de la reconnaissance d’une mission et d’un statut spécifiques.
Si nous observons ces initiatives avec intérêt, nous regrettons que la démarche de formation
ne soit pas centrée sur les besoins de la population et de l’évolution de l’offre de soins. En
effet, les programmes sont variés, diversifiés, intéressants mais les compétences attendues
ne sont pas forcément visibles, sauf en termes d’approfondissement de connaissances
théoriques. Les programmes ne semblent pas relever d’une étude prospective basée sur les
besoins en compétences professionnelles pour faire évoluer la réponse aux besoins de la
population et de l’évolution sociétale, de surcroît dans un contexte de crise économique, de
précarisation de masse et de vieillissement de la population. L’insertion ou la réinsertion des
personnes souffrant de troubles psychiques est le but final des soins en psychiatrie et santé
mentale.
Proposition de formation
A l’issue de ce développement, il est possible de soutenir la nécessité d’une formation qui
réponde aux besoins exprimés par la population en tenant compte de l’évolution de notre
système de santé, de l’efficacité des interventions et des diverses organisations de soins, des
données épidémiologiques, de l’avancée des connaissances scientifiques dans le domaine de
la santé mentale et de la psychiatrie.
Notre démarche vise la formation de professionnels en secteur de psychiatrie dont les
compétences apporteront une valeur ajoutée évidente et repérable dans les différents
dispositifs de soins et de prévention, par les autres professionnels, les usagers eux-mêmes et
permettant au corps médical de se recentrer sur son cœur de métier.
L’ancrage dans le système Licence/Master/Doctorat représente le format logique d’une
formation de spécialité.
A partir de l’identification des compétences attendues notamment dans une démarche
prospective (« quel soignant pour quelle psychiatrie demain ? »), nous souhaitons proposer
un cadrage national dont les universités et instituts de formation pourraient tenir compte ;
ces Masters pourront ainsi développer une réelle qualification en terme de savoir-faire et ce,
de façon homogène, sur le territoire. Si des modèles internationaux intéressants existent, il
est pertinent de proposer un modèle qui s’inscrive en toute adéquation dans le système de
soins français, répondant aux besoins de la population et s’intégrant aux problématiques de
santé publique.
Aussi, ce travail est construit sur trois axes:
- cadrage de l’exercice professionnel ;
- cadrage des compétences ;
- cadrage de la pédagogie.
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Cadrage de l’exercice professionnel
La base de l’exercice professionnel sera constituée de pratiques avancées en psychiatrie et
en santé mentale.
Certaines existent, comme la consultation infirmière d’accueil et d’orientation en centre
médico-psychologique, le suivi en relation d’aide thérapeutique, les activités de consultant
et de conseil auprès des équipes médico-sociales, le tutorat d’intégration et d’apprentissage,
l’animation et le suivi des ateliers à visée psychothérapique, pour ne citer que celles-là.
D’autres pratiques avancées sont à formaliser et à créer.
Pour décliner l’exercice professionnel, les référentiels de compétences de pratiques
avancées permettront aux employeurs de positionner ces infirmiers experts sur des activités
cliniques et pédagogiques. Pour cela, un statut et une rémunération donneront
reconnaissance et légitimité à ces professionnels de « niveau intermédiaire » dans leur
exercice professionnel.
La proportion des infirmiers experts dans les établissements reste à étudier. Il parait
souhaitable que ces infirmiers soient positionnés dans les pôles, en intrahospitalier et dans
le travail extrahospitalier, au même titre que les infirmières spécialisées.
Le terrain d’exercice sera la psychiatrie de secteur en tant que politique de soin et cadre
d’organisation de l’offre de soin de la psychiatrie. En cela, l’infirmier sera capable de mettre
en œuvre les principes de soins de la psychiatrie de secteur : proximité, continuité,
permanence, précocité des soins. Il s’agit d‘intervenir de manière experte sur toutes les
étapes du processus de soin : prévention, soin, réinsertion dans la cité en lien avec le milieu
(l’entourage, le secteur social, médicosocial,) ….
Pour les patients et leurs proches
L’infirmier spécialisé de pratiques avancées maîtrisera les différentes techniques de soin : les
modalités de relation d’aide thérapeutique10individuelle et groupale (entretien et groupes
thérapeutiques), les prises en charges cognitives et comportementales, les programmes de
réhabilitation avec notamment l’évaluation des habiletés sociales.
Il maîtrisera le domaine de la prévention, de l’éducation à la santé et l’éducation
thérapeutique du patient.
L’accès aux soins (précoce et de qualité) est un point déterminant dans l’évolution de la
maladie.
Il aura acquis des savoirs-faire dans la négociation, la médiation de situations difficiles et
complexes. Il sera confirmé dans la recherche de l’alliance thérapeutique en lien avec la
spécificité du consentement du patient en psychiatrie et notamment les soins sous
contrainte.
Il sera vigilant à la question des risques dans les prises en charge, et notamment le risque de
chronicisation et de ruptures de soins liés aux soins au long cours.
10 ROGERS, Carl. Le développement de la personne. Paris, Éditions Dunod, 1968 ; ROGERS, Carl. La relation
d’aide et la psychothérapie. Paris, ESF, 2011. Jean-Louis GERARD, Ali Aït ABDELMALEK. Sciences humaines et
soins. Editions Masson, 2001.
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Il sera expert dans la prévention, la gestion des situations d’agitation, de violence et la
question de la contenance, le suivi des accompagnements difficiles. Il saura former les
professionnels dans ce domaine.
 Pour les professionnels et partenaires
Il devra initier et maîtriser les situations de travail en réseau, saura mettre à profit un rôle de
conseil, de soutien des équipes par l’analyse de la pratique. Il sera coordonnateur des
parcours complexes des personnes dans leur trajectoire de soins.
Il sera un acteur repéré par les partenaires pour répondre à des besoins en prévention, sur
des situations à risque, tout comme participer à la réinsertion des personnes dans la cité,
favoriser leur maintien et prévenir les rechutes.
Il sera également conseiller, formateur et chercheur. Ces actions pourront s’adresser à des
professionnels des équipes de psychiatrie, ainsi qu’aux partenaires notamment du secteur
social et médico-social, et aux usagers.
Pour cela, il pourrait être rattaché à un pôle de soins ou à la direction des soins dans des
missions transversales. Il peut travailler aussi bien à l’hôpital que dans des missions
extrahospitalières.
Ses collaborateurs seront les équipes de soins, les professionnels de la gestion des risques et
de la cellule qualité, la commission médicale d’établissement, la médecine du travail.
Il ne sera pas dans le management d’équipe mais positionné sur une responsabilité
d’activités cliniques directes, d’élaboration de bonnes pratiques, d’analyse de la pratique, de
recherche infirmière.
Cadrage des compétences
 Les compétences de pratiques avancées
Les pratiques avancées se déterminent par une approche d’analyse et de conceptualisation
qui sont plus approfondies dans les situations complexes.
« L’infirmière de pratique avancée est une infirmière diplômée qui a acquis les
connaissances théoriques, les savoir-faire nécessaire aux prises de décisions complexes, de
même que les compétences cliniques indispensables à la pratique avancée de son métier,
pratique avancée dont les caractéristiques sont déterminées par le contexte dans lequel
l’infirmière sera autorisée à exercer. Une formation de base de niveau maîtrise (Master‘s
degree) est recommandée ».11
Les pratiques avancées en psychiatrie nécessitent de repérer les compétences en jeu. Notre
démarche méthodologique a fait le choix de les élaborer à partir du référentiel de
compétences du programme d’études infirmières de 2009.
11
Définition du Conseil International Infirmier - 2002
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1. Évaluer une situation complexe, concevoir et coordonner un projet de soins
individualisé, mettre en œuvre les actions de soin, évaluer les résultats cliniques et
les processus de prises en charge multiprofessionnelles.
2. Concevoir, mettre en œuvre, et évaluer :
- Des programmes de prévention ;
- Des programmes d’éducation à la santé ;
- Des programmes d’éducation thérapeutique du patient ;
- Des programmes de promotion de la santé mentale.
3. Établir une relation d’aide thérapeutique ou à visée psychothérapique en utilisant des
approches thérapeutiques variées.
4. Concevoir et mettre en œuvre la coordination des parcours de soins et des
trajectoires de soins par des articulations entre les différents acteurs, notamment
dans la communauté.
5. Concevoir, mettre en œuvre et évaluer les actions de formation, d’analyse de la
pratique, de conseil auprès des professionnels, par le partage de son expertise.
6. Améliorer la qualité des pratiques professionnelles en conduisant des actions
d’analyse, de conceptualisation et de modélisation des pratiques professionnelles, et
construire des programmes de recherche infirmière et paramédicale.
Cadrage pédagogique
La formation se réalisera:
- en accès direct à partir de la licence ;
- en accès à partir d’un exercice professionnel, par voie d’études promotionnelles.
La formation se fera obligatoirement en alternance. La formation à partir de la pratique est
indispensable pour « travailler » les aptitudes et savoir-faire relationnels.
Pour les étudiants en exercice professionnel, le stage ne sera pas indispensable. Néanmoins
l’exercice peut être considéré comme terrain de stage clinique. Sur les deux ans de Master,
l’enseignement ne peut être dissocié de la pratique des soins afin d’acquérir des savoir-faire.
Toutefois, si l’unité de soin de l’exercice professionnel ne permet pas de développer
certaines compétences, l’étudiant devra effectuer un stage dans son établissement, dans
une autre unité ou en activité transversale.
La validation des acquis et de l’expérience permettra aux étudiants de valider tout ou partie
du Master à partir de son parcours de formation et d’exercice professionnel.
L’exploitation du matériel pédagogique s’organisera à partir du tuteur de stage et des
formateurs pour être au plus près de l’apprentissage de la conceptualisation de la pratique.
Les approches théoriques seront exhaustives, sans idéologie ni parti-pris. Les contenus
doivent intégrer les données scientifiques actualisées. L’étudiant bénéficiera de la possibilité
de réaliser un travail sur soi, modalité indispensable pour travailler en psychiatrie, tant la
relation de soin est intriquée avec l’intersubjectivité, et ce, même si le soignant s’oriente
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vers l’utilisation de techniques utilisant des supports « objectifs », que vers l’utilisation de
techniques à visée psychothérapique
Le référentiel de familles d’activités
Ce référentiel permet également de recenser les activités de soins qui ne sont pas maîtrisées
à la sortie du diplôme.
1. Consultations
-
Consultation d’accueil, d’évaluation et d’orientation ;
Consultation de suivi thérapeutique ;
Consultation de suivi de projet thérapeutique ;
Consultation d’explicitation ;
Consultation à visée éducative ;
Consultation familiale ;
Consultation conseil.
2. Activités cliniques
-
Raisonnement clinique ;
Recherche du consentement et de la compliance au soin ;
Repérage des éléments de psychopathologie individuelle, familiale ;
Soins de médiation thérapeutique individuels et groupaux ;
Techniques psychocorporelles ;
Repérage des interactions sociales, groupales ;
Thérapies sociothérapeutiques ;
Utilisation des approches thérapeutiques : thérapies cognitives, comportementales,
de réhabilitation psychosociale, systémiques, psychanalytiques, … ;
Prévention des conduites à risque (suicide, conduites addictives, …) ;
Relation d’aide à visée psychothérapeutique ;
Éducation thérapeutique du patient ;
Gestion des situations de crise ;
Prescription médicamenteuse et chambre de soins intensifs ;
Travail en réseau, collaboration interprofessionnelle ;
Accompagnement et coordination de parcours complexe (sanitaire, social, médicosocial et domicile) ;
Travail sur l’amélioration de la qualité de vie ;
Prévention du risque de chronicisation liée aux troubles mentaux et au handicap
psychique ;
Travail institutionnel (réunions, synthèses cliniques, supervisions, …).
3. Activités de formation et de supervision
-
Politique d’encadrement pédagogique des stagiaires ;
Tutorats ;
Contribution au développement professionnel des soignants ;
Analyse des pratiques professionnelles ;
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-
Accompagnement des équipes sur des situations de soin complexes.
4. Activités de recherche et de leadership
-
Conceptualisation des pratiques ;
Formalisation de savoirs ;
Utilisation et intégration des résultats de recherche dans la pratique de soins ;
Élaboration de bonnes pratiques et de protocoles ;
Positionnement dans les instances décisionnelles ;
Initiative en termes de qualité ;
Élaboration de programme de recherche « PRSI » ;
Publications ;
Influence des politiques de santé mentale et de l’offre de soin.
Annexe
Le Comité d’Études des Formations Infirmières et des Pratiques en Psychiatrie est une
association créée en 1979 (le Comité d’Études et des Formations Infirmières en Santé
Mentale - le CEFISM). Elle regroupait tous les centres de formation d’infirmiers de secteurs
psychiatriques.
L’association a milité en 1992 pour la réforme de 1992, convaincue qu’il fallait réunir les
deux programmes d’études pour harmoniser la profession avec l’objectif d’une formation de
spécialité faisant suite à la formation initiale.
Cette position a créé une scission au sein de la profession comme dans l’association.
En 2003, devant le risque de dilution de la psychiatrie dans la notion de santé mentale, le
CEFISM devient le CEFI-PSY.
L’association est une référence pour le ministère qui fait régulièrement appel à sa
compétence dans la spécialité : plans Psychiatrie et Santé Mentale, Commission E. Couty.
Les partenaires de longue date sont la Conférence des présidents de CME, l’ANPCME,
l’ASCSIM, les associations d’usagers (UNAFAM et FNAPPSY).
Le CEFI-PSY est présent dans la revue Soins Psychiatrie (MASSON) et dans le Conseil
Scientifique d’ASCODOCPSY.
Présidente :
Trésorier :
Secrétaire :
Chargée de mission :
Annick Perrin-Niquet - CH Saint Jean De Dieu - Lyon 8 °
Thomas Bender - EPS Maison-Blanche - Paris
Marie-Paule Nyangoh-Timoh - IFSI Robert Ballanger – Aulnay-sous-Bois
Marie-Jeanne Aubry – 56700 Hennebont
Contacts:
Annick Perrin-Niquet : 06 13 35 14 69
Evelyne Salem : 01 55 25 35 54
Thomas Bender : 06 19 90 97 29
Christine Marchal : 01 49 44 36 23
Olivier Bertrand : 01 49 44 36 69
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