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situations cliniques difficiles, insatisfaisantes voire dangereuses, apportant des freins et des
limites à l’évolution du système de soins, voire des régressions dans les décisions cliniques et
la pertinence des projets de soins. Le nombre d’indications de mise en chambre d’isolement
et de mesures de contention n’a jamais été aussi élevé.
Les équipes sont très précautionneuses avec la prise de risque, se positionnant alors pour
des hospitalisations longues. Le risque de chronicisation des patients s’en trouve accru. Ce
phénomène est accentué par les cas de jurisprudence médicale.
Ces manques pluriels de formations sont repérés par les directeurs des centres hospitaliers
et des cliniques, ainsi que par les directeurs des soins.
Au fil de ces évolutions de pratiques, la progression des risques psychosociaux est en hausse.
Le turn-over des professionnels limite le développement des compétences collectives.
L’exercice de la psychiatrie et la rencontre avec une personne souffrant de troubles mentaux
peuvent « surprendre » le nouveau professionnel. Comme dans d’autres spécialités, la
confrontation à « l’anormalité et à l’étrange » peut « déstabiliser » le soignant ; la chronicité
de la maladie, les résistances au soin, éprouvent le soignant dans un contexte de société qui
se marque par une pression sur l’évaluation, le résultat, dans un climat d’immédiateté. Le
soin relationnel en psychiatrie appelle une position intersubjective qui place le soignant dans
des enjeux émotionnels, affectifs dont il faut avoir conscience, la connaissance de soi est
incontournable. Cette connaissance de soi doit être « travaillée » pendant une formation,
sans quoi, le soignant peut être vite en souffrance ou démotivé.
Quatrième constat : insatisfaction des usagers
Les dispositifs de soins ont besoin d’avoir dans les équipes des infirmiers qui possèdent une
expertise clinique et pédagogique de niveau supérieur vis-à-vis :
- de la population soignée et de l’entourage ;
- des professionnels qui participent de la trajectoire de soins ;
- des partenaires et du parcours de vie des personnes accompagnées.
La population a besoin d’une lisibilité et d’une facilité d’accès au système de soins, de
mesures de prévention, d’éducation et de promotion de la santé mentale.
Une demande de soin doit être suivie d’un premier rendez-vous dans les meilleurs délais
pour conduire une évaluation et une orientation de la demande.
En amont et en aval de l’hospitalisation, le suivi et l’accompagnement de la personne dans
son cadre de vie doivent être assurés, tant ces maladies demandent un étayage au long
cours. L’entourage, la famille doivent être pris en compte et accompagnés dans le maintien
de la personne dans son milieu de vie naturel.
La population souhaite également que ses besoins en soins psychiques et somatiques soient
repérés et couverts.
Enfin, le respect des droits des patients est une condition importante de l’offre de soins.
Dans ce domaine, une connaissance fine des droits des patients permet de trouver une
équation entre nécessité clinique et respect des droits des personnes, notamment en étant
soucieux d’une éthique de la relation de soin. Les associations d’usagers ont pris leur place
dans le système de soins et ont favorisé l’ouverture des équipes sur un nouveau paradigme
de soins. L’infirmier en psychiatrie doit savoir travailler avec les usagers.