
             Veille juridique et règlementaire 
 
La bonne foi, une nouvelle condition pour la 
renonciation à un contrat d’assurance-vie 
 
Quatre  arrêts rendus  par  la  Cour  de 
cassation le 19 mai 2016 s’inscrivent 
dans  une  évolution  déjà  amorcée 
concernant  la  renonciation  par  le 
souscripteur  à  son  contrat 
d’assurance-vie.  Désormais,  le 
souscripteur  doit  nécessairement 
être  de  bonne  foi  pour  pouvoir 
renoncer à son contrat. 
Le principe : le droit de 
renonciation à un contrat 
d’assurance-vie 
 
Lorsqu’une  personne  physique 
souscrit  un  contrat  d’assurance-vie, 
elle  dispose  d’un  délai  de  30  jours 
pour  y  renoncer.  Ce  délai  est 
prolongé dans le cas où l’assureur ne 
respecte  pas  ses  obligations  légales, 
notamment  son  obligation 
d’information.  A  compter  de  la 
régularisation  par  l’assureur,  le 
souscripteur  dispose  à  nouveau  de 
30  jours  pour  renoncer  à  son 
contrat, sans pouvoir dépasser 8 ans 
(à compter de la souscription).  
L’intégration de la notion de 
bonne foi  
 
Avant  ce  revirement,  le  droit  de 
renonciation  du  souscripteur  n’était 
pas  soumis  à  condition.  Les  arrêts 
rendus le 19 mai par la Cour de 
 
 
 
 
 cassation  confirment  une  évolution 
déjà annoncée. En effet, en 2014, le 
législateur  a  modifié  le  code  des 
assurances en disposant que le droit 
de  renonciation  est  ouvert  aux 
« souscripteurs  de  bonne  foi » 
(article  L  132-5-2).  La  jurisprudence 
s’est  alignée  sur  ce  texte  (TGI  de 
Créteil et Tours en 2014 et 2016). 
C’est désormais la Cour de cassation 
qui intègre la position du législateur. 
Elle estime en effet que l’exercice de 
la faculté de renonciation sous 8 ans 
peut  dégénérer  en  abus.  Pour 
l’éviter,  le  respect  du  principe  de 
loyauté  est  essentiel  et  repose  lui-
même sur la  bonne ou mauvaise foi 
du souscripteur utilisant son droit de 
renonciation. 
La  qualification  de  cette  bonne  foi 
sera  toutefois  laissée  à 
l’appréciation  souveraine  des  juges 
du  fond,  qui  devront  notamment 
distinguer  la  qualité  des 
souscripteurs  (profanes  ou 
initiés). 
 
 
 
 
L’apport du revirement 
jurisprudentiel  
 
Par  ces  arrêts,  la  Cour  de  cassation 
s’attache  à  la  finalité  du  droit  de 
renonciation.  Elle  met  un  terme  à 
une  pratique  frauduleuse  consistant 
à  invoquer  un  vice  de  forme  pour 
échapper  à  des pertes boursières et 
faire  supporter  aux  compagnies 
d’assurances  les  risques  inhérents 
aux  marchés.  Désormais,  une  telle 
action  n’est  plus  possible.  En 
revanche, en cas de renonciation, et 
sous réserve que le souscripteur soit 
de  bonne  foi,  les  compagnies 
d’assurances  devront  rembourser  le 
capital versé.  
La  Cour  de  cassation  a  affirmé  que 
cette  sanction  était  en  adéquation 
avec le droit de l’Union Européenne.