NRP Lycée – mars 2014
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Devoir sur table de type Bac : quelles missions pour les poètes ?
Par Véronique Pagès
Vous trouverez ici, en lien avec le devoir sur table de type Bac proposé dans la version papier,
deux activités spécifiquement aménagées pour la classe de Seconde.
A
CTIVITÉ N
°1 : s’initier à la question sur corpus
Corpus
- Texte 1 : Victor Hugo, « Melancholia » extrait du recueil Les Contemplations, 1856, depuis « Où vont tous
ces enfants dont pas un seul ne rit ? » à « Qui fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux »
- Texte 2 : Victor Hugo, « Demain, dès l’aube » extrait du recueil Les Contemplations, 1856.
- Texte 3 : Charles Baudelaire, « L’Albatros » extrait du recueil Les Fleurs du Mal, 1857.
- Texte 4 : Raymond Queneau, « Si tu t’imagines » extrait du recueil L’Instant fatal, 1948.
Question
Dans chacun des textes du corpus, quel est le principal but du poète ?
ACTIVITE
N°2 : Développer un paragraphe de commentaire
Texte-support : Louis Aragon, « L’Amour qui n’est pas un mot » extrait du recueil Le Roman inachevé,
Gallimard, 1956.
Sujet : Développez, dans le cadre d’un paragraphe de commentaire d’une quinzaine de lignes minimum,
la piste d’analyse suivante : « La femme a le pouvoir de faire renaître le poète ».
Réponse intégralement rédigée :
Le poème de Louis Aragon intitulé « L’Amour qui n’est pas un mot » est une véritable déclaration d’amour
adressée à Elsa, un hymne à la femme, qui passe par l’exaltation de son pouvoir de renaissance. En effet,
Elsa a su sortir le poète de son désespoir et le rendre meilleur qu’il n’était. Dans les vers 45 à 50, nous
pouvons relever trois termes dépréciatifs : « démence » (vers 46), « désarroi » (vers 49) et « fièvres » (vers
50) ; ils évoquent le malheur du poète, sa souffrance intense. De plus, les adjectifs « débile et blême » ou
encore l’expression « l’ombre de soi-même » dénotent la mort qui habitait le poète avant qu’il ne fasse
Écrit et
Oral du BAC
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cette rencontre salutaire avec Elsa, dont le pouvoir se trouve formulé au travers des verbes « barrer » (vers
45), « montré » (vers 47) et « chasser » (vers 50). Les vers 51-52 : « Et j’ai flambé comme un genièvre / À
la Noël entre tes doigts » mettent en image le retour à la vie rendu possible grâce à l’amour d’Elsa. Les
verbes « renaître » et « reconnaître » utilisés au vers 10 indiquent bien un nouveau départ dans la vie du
poète qui, jusqu’alors, avait fait fausse route ; l’anaphore du verbe « rendre » dans les vers suivants : « Tu
me rends la caresse d’être / Tu me rends la soif et la faim » insiste sur le retour à la vie impulsé par Elsa.
Les vers 43-44 : « Ma vie en vérité commence / Le jour que je t’ai rencontrée » et les vers 53-54 : « Je suis
vraiment de ta lèvre / Ma vie est à partir de toi » font d’Elsa un principe vital qui débouche sur la
juxtaposition, à valeur d’équation, du vers 12 : « Elsa mon amour ma jeunesse ». Par conséquent, cette
femme lui donne des raisons d’exister, l’ancre dans le présent et le tourne vers l’avenir. Dans les strophes
4, 5 et 6 le poète parle du désir qui fait vivre à travers notamment l’image de l’arbre : « D’une aile à la
cime des bois / L’arbre frémit jusqu’à la souche » (vers 33-34). Le thème de « la première fois » revient à
maintes reprises, par exemple aux vers 31-32 : « Pour la première fois ta bouche / Pour la première fois ta
voix » ou aux vers 35-36 : « C’est toujours la première fois / Quand ta robe en passant me touche » ; ce
motif signifie l’émerveillement constant procuré par Elsa et la force de leur amour toujours à inventer.
Elsa est tout pour le poète : elle est celle qui l’a sauvé et l’a ramené sur le chemin de la vraie vie, sa raison
d’exister et la source inépuisable de son « chant ».
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