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ANTIGONE
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Étudier une pièce de théâtre
L’énonciation au théâtre :
Dans une pièce de théâtre, il n'y a pas de narrateur pour raconter les faits. Ce
sont les personnages qui prennent en charge l'énonciation ; leurs paroles peuvent
être :
-le récit d'un événement survenu hors de la scène ;
-une action, lorsque la parole d'un personnage est immédiatement suivie d'effets
-un discours entre plusieurs personnages.
Les « types de parole » sur scène
La réplique : est le texte prononcé par un personnage à destination d'un (ou
plusieurs) autre(s) personnage(s).
La tirade est une longue réplique sans interruption.
Le monologue est une tirade prononcée par un personnage seul en scène (ou qui
croit l'être).
Le dialogue est un échange verbal entre deux ou plusieurs personnages.
L'aparté (mot masculin) est une réplique prononcée par un personnage à l'insu
d'un autre, pour lui-même ou à l'intention du public.
La stichomythie est l'échange rapide de répliques courtes et vives.
La structure dialogique
La manière dont un dialogue est construit donne des informations essentielles sur
la psychologie des personnages ou l'intrigue de la pièce. Les répliques peuvent :
se succéder et servir à l'évolution du dialogue ou même de l'action ; s'opposer ; se
répondre ou se compléter par des effets d'échos ou de symétrie (exemple : entre
maître et valet).
Le découpage de la pièce
L'acte est l'unité la plus longue de la pièce. Il se termine lorsque le rideau
s'abaisse (ou bien lorsque obscurité est faite sur scène). Entre deux actes, les lieux
et les époques peuvent changer.
La scène est l'unité la plus courte de la pièce. De manière générale, on change de
scène lorsqu'un ou plusieurs personnages entrent ou sortent.
On parle d'acte ou de scène d'exposition lorsque ceux-ci présentent la situation
initiale de la pièce et le caractère des principaux personnages, présents ou absents
de la scène.
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L’espace théâtral
On peut généralement distinguer trois types d'espace :
L'espace référentiel est le lieu fixé par l'auteur et que la scène doit représenter,
grâce aux décors.
L'espace scénique est le lieu "physique" où jouent !es acteurs et qui est délimité
par l'estrade. Il s'agit de l'« avant-scène », du « fond de la scène », du « côté
jardin » (à gauche pour le spectateur) et du « côté cour » (à droite).
Le "hors scène" est le lieu d'origine ou de destination des personnages. Il est situé
dans les coulisses et peut être, comme dans le théâtre classique, le lieu des crimes
qu'on ne peut représenter sur scène sans choquer les spectateurs (bienséances).
Les personnages
Il faut s'interroger sur :
leur statut : quels sont les personnages principaux, secondaires ?
les caractéristiques de chaque personnage : quelle est sa situation dans une scène
particulière, quels traits de psychologie a-t-il, quelle est sa fonction sociale,
symbolique, etc. ? Les didascalies :Une didascalie est une indication textuelle qui
concerne la mise en scène. Souvent, elle renseigne sur l'attitude des personnages,
leur diction et leur intonation, leur position physique, les jeux de lumière, les
décors, etc.
Il s'agit donc d'une consigne australoïde qui n'est pas dite dans le texte, mais qui
est jouée par les personnages, figurée ou représentée sur scène. Lorsque l'on
trouve dans les pliques des indications sur l'attitude d'un personnage, le lieu,
etc., on parle de didascalies internes.
A- Définition : Le théâtre est un genre littéraire qui expose une action
dramatique sous forme de dialogue entre les personnages. Le théâtre est écrit
pour être représenté, plutôt que pour être lu. Il suppose des acteurs, des
costumes, des décors, un public. La présence du public au théâtre peut impliquer
une situation d'énonciation particulière : un personnage censé s'adresser à un
autre personnage sur la scène, peut en fait dans le même temps s'adresser au
public (principe de la double énonciation).
B- Théâtre tragique
a) Le théâtre antique
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1. La tragédie grecque, d'origine religieuse, s'inscrit dans le culte de Dionysos.
Fortement marquée par des conventions strictes, la tragédie grecque, jouée
uniquement par des hommes libres, masqués et vêtus de façon conventionnelle,
fait alterner les parties dialoguées (acteur, coryphée) et chantée (le choeur). Les
règles de la tragédie antique définies et fixées par Aristote, serviront de base à la
tragédie classique : cinq parties, écriture en vers, événements exceptionnels,
personnages de rang élevé, fin malheureuse
2. La tragédie romaine, fortement influencée par la tragédie grecque, ne s'en
différencie pas essentiellement.
b) Le mystère
C'est un spectacle du Moyen Âge qui met en scène les mystères de la religion. Il
est écrit en français, non en latin, à partir du XIIe siècle. Le spectacle se donnait
dans les rues, lors des grandes fêtes religieuses.
c) La tragédie classique
Inspirée de la tragédie grecque et latine, c'est une pièce en vers de cinq actes,
mettant en scène des personnages de rang élevé confrontés à des événements
exceptionnels. Le dénouement est toujours malheureux. La tragédie classique se
définit par la règle des unités : une seule action (unité d'action) qui se déroule en
un même lieu (unité de lieu) en une seule journée (unité de temps), les
personnages conservant un caractère unique (unité de caractère) et s'exprimant
dans un ton défini un fois pour toute (unité de ton). Les tragédies des XVIe et
XVIIe siècles présentent le plus souvent des sujets inspirés de l'Antiquité.
d) La tragi-comédie
Genre intermédiaire, elle s'apparente à la tragédie par son sujet et à la comédie
par ses personnages (classes moyennes) et son dénouement heureux. La tragi-
comédie, malgré son nom, n'est en rien comique. Au XVIIe siècle, elle a été jouée
concurremment avec la comédie et la tragédie.
e) Le drame
1. Né parallèlement en Espagne et en Angleterre au XVIe siècle, il mêle le
comique et le tragique, les personnages nobles et les personnages populaires. Il
peut être être accompagné de musique et présente un dénouement malheureux.
2. Il a connu une nouvelle vogue au XIXe siècle avec le drame romantique qui a
pour principe de mêler les genres (du sublime au grotesque, selon Victor Hugo),
de refuser les trois unités, de revendiquer le pathétique.
f) Le mélodrame
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A l'origine, c'était une pièce de théâtre dans laquelle les dialogues étaient
entrecoupés de morceaux de musique pour marquer l'entrée ou la sortie de
personnages importants. A partir du XIXe siècle, on appelle mélodrame un
drame où le pathétique prend une grande importance. C'est alors un genre très
apprécié du public populaire.
g) Le drame bourgeois
1. Issu du mélodrame dans sa formule d'origine, il met en scène des personnages
proches des spectateurs, confrontés à des problèmes du quotidien. Il s'agit
d'individus sensibles, qui pleurent beaucoup, placés dans des situations
pathétiques. Ce type de spectacle, qui glorifie les vertus bourgeoises, a connu son
heure de gloire avec la montée de la bourgeoisie, à la fin du XVIIe et au XVIIIe
siècle.
2. Le drame bourgeois a évolué et est devenu moins larmoyant. Il se rapproche
alors de la tragédie par des situations et un dénouement malheureux, mais il met
en scène des personnages de classe moyenne et assouplit la règle des unités.
La pièce de théâtre
Une pièce de théâtre est une œuvre destinée à être jouée durant une
représentation théâtrale, la plupart du temps écrite selon des règles de la
littérature dramatique. Dans ce but, le texte est essentiellement constitué de
dialogues entre les personnages, ainsi que, le cas échéant, d'indications
concernant la mise en scène, les didascalies : décor, localisation géographique,
ambiance lumineuse et sonore, gestuelle des personnages.
Les interprètes d'une pièce de théâtre sont bien sûr les acteurs ; dans le théâtre
moderne le rôle du metteur en scène est aussi important. En effet, en fonction de
l'interprétation du texte qu'il veut communiquer au public, il reprend (ou parfois
ne reprend pas...) les indications de la mise en scène écrites par l'auteur, et ajoute
les siennes pour diriger le jeu des acteurs.
Terminologie théâtrale :
La tirade : Longue réplique adressée à un ou plusieurs interlocuteurs Le
personnage veut se faire écouter.
La répartie : Réplique brève, souvent cinglante
La répartie souligne la vivacité de l'affrontement, le brio du personnage, le
tragique ou le comique
La stichomythie : Succession de répliques brèves limitée à un vers ou à un
hémistiche. Elle marque que le dialogue menace de se rompre
Le monologue : un personnage parle seul en scène, parfois très longuement.
Il met en scène la solitude d'un personnage qui doit prendre une décision, qui
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