
II. Une leçon de politique en contrepoint 
  1) le pouvoir par obligation : la corvée à assumer 
 
 « un matin » + « tout d’un coup » : soudaineté du pouvoir : événement qui n’était pas prévu : rappel 
tacite ici de la lutte entre les deux frères qui a laissé le trône vide 
 « je me suis réveillé » : il ne l’a pas choisi, cela lui est « tombé dessus » 
 « il fallait » + « j’aimais », « pouvais »,  « refusait » = imparfait qui donne l’impression d’un passé qui 
parait loin désormais 
 « comme un ouvrier », « un ouvrage » =  le pouvoir est une besogne à accomplir, un travail à faire 
 
 « J’ai dit « oui » » : Créon est en opposition avec Antigone qui est du côté du NON (aux obligations que 
suppose la charge de roi) 
 
 
 
 « écoute moi » = Créon demande qu’on l’écoute et qu’on le comprenne  
> le verbe est répété ensuite : « st-ce que tu le comprends cela ? » 
 
 « Tu  m’amuses ! »  Créon  essaie  de  garder  la  face ?  expression  d’une  sagesse  face  à  l’exaltation 
adolescente 
 CALME de Créon au début : « écoute-moi », « je te l’ai dit » 
 commence à perdre son sang froid : exclamation « oui, c’est cela ! », avant l’explosion 
 
« le cadavre de ton frère qui pourrit » : force de l’image corps mort, violence et rappelle du fait que c’est 
l’origine de tous ses ennuis 
 
 
  2) les obligations du pouvoir 
 opposition  marquée  :  « seulement,  je  me  suis  senti… » ;  « il  faut  pourtant ») :  l’obligation  est  ici 
signifiée 
 
 « eh bien » : lassitude de Créon ?  
 « être obligé » : champ lexical des obligations 
 « te faire  tuer » :  encore l’image  du roi  et de ses  sbires : il  ne  va pas  tuer lui-même Antigone, mais 
c’est l’exercice du pouvoir par les mains des gardes qui exécutera la sentence 
 Créon est du coté de l’obligation et de l’impératif : « aie pitié de moi, vis » 
 Créon va défendre l’idée de devoir payer parce qu’on est le chef : champ lexical : répétition du verbe 
payer (relever : j’ai assez payé) 
 « ne m’oblige pas » : encore le vocabulaire de l’obligation tourné vers le personnage du roi 
 essaie d’amadouer Antigone, en lui parlant de son fils et de l’amour 
 « payer maintenant » : devoir expliquer ses décisions passées 
 
 
  3) métaphore de la barque à mener : une allégorie de la situation en France ? 
 
 « bon dieu » ;  « petite idiote » ;  « pour  tirer au  moins leurs  os de là » ; « toutes  ces brutes  vont 
crever » ; « elles ne pensent qu’à leur peau » « on tire dans le tas » : langage qui devient presque 
grossier >> anachronisme qui nous éloigne de l’Antiquité durant laquelle se passe normalement la 
scène 
>> met en place la métaphore de la situation en France, en 1944 
 Métaphore filée de la barque comme image de l’état à gouverner : « la barque », « cela prend l’eau », 
« le  gouvernail »,  « le  bout  de  bois »,  « piller  la  cale »,  « les  officiers »,  « se  construire  un  petit 
radeau »  >>  métaphore  suffisamment  flou  pour  qu’elle  puisse  justement  englober  la  situation 
contemporaine  à  la  pièce =  l’occupation  et  les  réactions  des  français  (expliquer  les  termes  « petites 
affaires ») 
 Rapidité de réaction face aux problèmes : longues phrases avec rythmes croissant :  
« et le  mât craque, et le vent  siffle, et les  voiles vont se  déchirer (futur proche :  urgence), et  toutes ces 
brutes… »  >>  construction  anaphorique qui  montre  la  simultanéité  et  l’urgence  dans  laquelle  se  trouve 
Créon pour réagir (il n’a pas « le temps de se demander si) 
 Passage du « on » au  « vous » : de l’indéfini à l’adresse  directe persuader  Antigone mais aussi  le 
public : tentative de justification ici 
 Aboutit à un « tu » qui s’adresse aussi bien à lui-même qu’à Antigone 
 Question finale : adresse pour persuader 
 
 
La conclusion reste à faire. Il est nécessaire de reprendre brièvement les éléments que vous aurez développés 
dans votre explication, en ouvrant sur le texte et la signification de la pièce.