Introduction
Qualifier l’organisation de l’ordre mondial a toujours été une source de débats entre
spécialistes. Puisqu’il s’agit d’un processus en perpétuel transformation, la redistribution du pouvoir
est continuellement en jeu. Alors qu’après la guerre froide, une période unipolaire se dessinait au
sein des relations internationales, aujourd’hui, plusieurs pôles se disputent la gouvernance d’un
ordre dorénavant globalisé. Les États-Unis ont été élus grands gagnants de la mondialisation.
Cependant, d’autres puissances ont également bénéficié de cette spirale infernale, et semblent
transformer l’ordre mis en place. Dans un contexte international où la grande puissance semble ne
plus détenir un pouvoir aveuglant, il apparait intéressant de questionner l’avenir du bloc
hégémonique mondial actuel.
A l’heure où le capitalisme néolibéral, porté par les préceptes du Consensus de Washington,
est d’une façon ou d’une autre présent sur tous les continents, rares sont les pays qui peuvent se
permettre d’être totalement isolés du reste du monde. Dans le processus de la mondialisation
économique néolibérale, les économies de chaque pays sont liées et une crise dans l’un d’eux peut
entrainer à tout moment une crise dans un autre. Afin d’acquérir plus de marge de manœuvre par
rapport à cet ordre néolibéral mené par l’Occident, de nouvelles puissances tentent de former un
contrepoids géopolitique et ont comme ambition de réorganiser le bloc hégémonique mondial. Elles
veulent changer les rapports de force instaurés en mettant en avant des relations d’une nature
nouvelle et originale.
Parmi ces nouvelles puissances, la Chine est celle qui fait le plus parler d’elle. La Chine
aspire à être un acteur mondial, et tente pour cela de conquérir de nouveaux marchés et de
décrocher une certaine influence politique. « Richesse et puissance » sont d’ailleurs deux de ses
plus importantes aspirations, qui furent affirmées lors du troisième plénum du 18ième comité central
du Parti Communiste Chinois (PCC) qui se tenait en novembre 2013. Xi Jinping, le Président de la
République populaire de Chine (RPC), profita d’ailleurs de cette occasion pour évoquer le « rêve
chinois », faisant inévitablement écho au célèbre « rêve américain ». Les dirigeants chinois
souhaitent un statut de grande puissance pour la Chine, ce qui a de l’influence sur plusieurs régions
du globe et entraine une perturbation des équilibres économiques et politiques. Une des régions
touchées est l’Amérique latine, où le Brésil est en quelque sorte le chef de file.
La Chine et le Brésil figurent parmi les nouvelles puissances, et analyser leur relation permet
d’en dire un peu plus quant à la conjoncture mondiale. L’ambition de ce travail est d’étudier la