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INTRODUCTION
orsqu’on écoute autour de soi, force est de constater que tout le monde
parle d’environnement. Les médias se sont fait l’écho de ce qui ressemble
à un éveil des mentalités. Mais vient le moment de regarder si ce discours
ambiant est suivi d’effet. Et là, une sorte d’ambiguïté se fait jour. Les gens
trient leurs déchets, en effet, mais les quantités produites restent
faramineuses. Les entreprises y vont toutes de leurs annonces vertes, mais le
pillage des ressources perdure plus que jamais. Les voitures hybrides se
multiplient, mais les forages pour le pétrole continuent. Les enfants sont
éduqués dans le sens du respect de la Terre, mais personne ne songe à les
désintoxiquer de l’hyperconsommation. Dès lors, comment espérer que l’éco-
responsabilité (ou éco-citoyenneté) devienne une seconde nature ?
Pour mener mon étude, j’ai opté pour un microcosme ─ en principe
miroir de la société ─ et j’ai replacé ma question dans le cadre d’organismes,
tels que les écoles, les entreprises ou les collectivités. Ma question centrale
s’est donc imposée : “Eco-responsabilité : Comment amener le changement
comportemental au sein d’un organisme ? ”
J’ai d’abord tenté de comprendre les mécanismes psycho-
sociologiques par lesquels un groupe de personnes adopte ou résiste au
geste éco-citoyen. Puis une série d’entretiens avec des acteurs – RE pour la
plupart – de la démarche environnementale, m’a permis de détailler et de
confirmer l’observation et la perception générale que j’en avais. Pour ces
deux parties de mon travail je me suis livré à une analyse des causes de tel ou
tel comportement et j’ai pu dégager quelques éléments de réponse utiles à
qui souhaite s’engager dans une SME, soit en tant que responsable, soit en
tant que « résident » d’un organisme.
Il existe peu de littérature sur cette question, peut-être parce qu’elle est
au confluent de l’économie, de la sociologie et de l’environnement. Et parce
qu’elle concerne le facteur humain, encore peu abordé dans le domaine de
l’environnement, lequel est souvent approché par ses aspects techniques.
J’ai néanmoins pu trouver des éléments épars émanant d’organismes tels
que des universités, souvent noyé dans d’autres propos, la question au cœur
de mon interrogation étant, la plupart du temps, frôlée de manière
anecdotique. La question était donc immédiate : pourquoi le
“ Comment… ? ”, pourtant primordial pour appréhender l’immense problème
de l’environnement et de notre survie, est-il si peu analysé ?