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d’entreprises ont commencé à réorienter leurs activités au-delà des
législations pour partager ce projet mais il arrive trop souvent aussi
que le monde des affaires biaise ce concept en remplaçant les trois
« p » (Participation & Prospérité Partagée) par un seul : Profit. Or
crise écologique et crise sociale sont les deux faces du même
désastre, engendré par un système économique qui s’est
considérablement affranchi des Etats et des règles démocratiques et
qui soutient largement les privilèges des plus riches. La crise
économique et financière renforce la crise écologique, laquelle
renforce la crise sociale qui renforce ainsi en spirale les effets
pervers d’une société largement dominée par une forme d’idéologie
libérale obsédée par la dérégulation.
Ce modèle est socialement et environnementalement injuste et non
viable. Le mode de croissance à court terme qui est la base de ce
modèle est focalisé sur l’objectif de garantir les taux de rendement
des capitaux exigés par les actionnaires. L’enjeu central est donc de
remettre le sens des activités humaines et du développement de la
société au centre des préoccupations, au-delà de la croissance et de
réussir la transition entre le développement et la (dé)croissance
actuels, largement instables et générateurs de crises diverses
(alimentaire, énergétique, financière,…), et un mode de
développement « durable ». Pour retrouver confiance dans la
politique, tant au niveau local qu’au niveau régional, national,
européen et mondial, il nous faut une vision de « l’avenir que nous
voulons » d’envergure internationale et la possibilité d’être des
acteurs solidaires de sa réalisation à tous ces niveaux.
4.3. Propositions concrètes pour une transition juste
La transition juste vers une économie durable est basée sur un
accroissement de la justice sociale renforçant le développement à
long terme grâce l’adoption progressive de modes de consommation
et de production générateurs de bien-être pour l’être humain, tout
en étant « écologiquement responsables » (cad : respectueuse de la
capacité de charge de l’environnement, notamment par une
réduction considérable des émissions de gaz à effet de serre). La
transition vers une société durable renverse la tendance destructrice
des privatisations et de la dérégulation et promeut des
investissements dans les secteurs de l’eau, de la santé, du