DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE
AVEC LE SOUTIEN DE
LES JEUNES AU CŒUR DU GRAND THÉÂTRE
SAISON1516
LE MÉDECIN
MALGRÉ LUI
OPÉRA-COMIQUE EN 3 ACTES
CHARLES GOUNOD
WWW.GENEVEOPERA.CH/PEDAGOGIE
UN OPÉRA
CÔTÉ JARDIN
Opéra-comiqueen3actesdeCharlesGounod
LivretdeJulesBarbieretMichelCarréd’aprèslapiècedumêmenomdeMolière.
Crééle15janvier1858àParis,auThéâtreLyrique.
Juste une année avant la création de Faust en 1859, Gounod présentait au Théâtre Lyrique de
ParissonMédecinmalgrélui,adaptationtrèsréussiedelacélèbrecomédiedeMolière.«Œuvre
excellentedetoutpointdevue »selonlesdiresdeBerlioz,letroisièmeopéradeGounodn’est
quasiment jamaisdonné.Cetopéra-comiquecombineastucieusementl’humourfarcesquedela
pièceoriginaleetunemusiquefortséduisantequiannoncedéjàlesgrandesheuresdeGounod.
Alternant passages parlés et numéros musicaux, l’œuvre retrace les facéties de Sganarelle,
fagotierquiprendunmalinplaisiràsefairepasserpourunmédecin.Despersonnagestordants,
des situations hilarantes, une partition fort charmante : c’est bel et bien une perle rare du
répertoirelyriquefrançaisqueleGrandThéâtrevousinviteàdécouvrir–entredesmursquisont
déjàfamiliersavecl’universdeMolière!
Nouvelleproduction
Àl'OpéradesNations
Chantéenfrançaisavecsurtitresenanglaisetfrançais.
LesJeunesaucœurduGrandThéâtre
ProgrammepédagogiqueduGrandThéâtredeGenève
aveclesoutiendelaFondationdebienfaisancedugroupePictet
et en collaboration avec le Département de l’Instruction publique, de la culture et du sport de la
RépubliqueetcantondeGenève
DossierréaliséparFabriceFarina,chargédupublicjeune.
1
Introduction
Ce dossier pédagogique est destiné aux enseignants qui participent au parcours pédagogique
proposéautourduprogrammedel’opéraLeMédecinmalgréluidanslecadreduprogramme«Les
jeunesaucœurduGrandThéâtre».
En amont du parcours pédagogique et du spectacle, nous demandons aux enseignants d'utiliser ce
dossierpourfamiliariserleurclasseavec:
l’argument
lespersonnages
lesmoments-clémusicauxetdramatiques(♫)
lesextraitssonoresproposésenannexesdecedossiersontissusde:
Lemédecinmalgrélui(liveRAIRoma,22-7-1961)
Datedeparution:2011Annéed'enregistrement:1961Son:ADD
Interprètes:ColomboScipio,MontarsoloPaolo,PaceMitiTruccato,TajoItalo,TappyEric,Sanzogno
Nino(Direction),Aubéry-LuchiniAndrée
Lesanimateursduprogrammepédagogique:
ElsaBarthas
FabriceFarina
[email protected]
[email protected]
0223225172
0223225188
2
TABLEDESMATIÈRES
Équipedeproduction
p.4
Personnagesprincipaux
p.5
Résuméetguided’écoutemusicale
p.7
Acte1
p.8
Acte2
p.11
Acte3
p.12
Lemédecinmalgrélui:Opéra-Comiqueouopéra-comique?
p.15
Noted’intentiondumetteurenscène
p.16
Lecompositeur:CharlesGounod
p.18
SurMolière
p.19
EntrevueavecLaurentPelly(metteurenscène)
p.21
Maisquellesraisonsavait-ondesemoquerdelamédecine?
p.22
Réaliserunspectacle:organigramme
p.23
Mémosurlavoixhumaine,sonclassementetsesperformances
p.24
Àvousdejouer!Interprétezavecvosinstruments:
p.25
lethèmedel’ouvertureduMédecinmalgréluià3voix
LachansonàboirechantéparSganarelle,acte1:«Qu’ilssontdoux»à3voix.
3
ÉQUIPEDEPRODUCTION:
Directionmusicale:
SébastienRouland
Miseenscène:
LaurentPelly
Décors:
Costumes:
LaurentPellyetJean-JacquesDelmotte
Lumières:
ChantalThomas
JoëlAdam
4
PERSONNAGESPRINCIPAUX
Sganarelle,fagotier:
BorisGrappe,baryton
Martine,femmedeSganarelle:
AhlimaMhamdi**,mezzo-soprano
Léandre,amantdeLucinde:
StanislasdeBarbeyrac,ténor
Géronte,pèredeLucinde:
FranckLeguérinel,basse
Lucinde,filledeGéronte:
ClémenceTilquin,soprano
Valère,domestiquedeGéronte:
NicolasCarré*,baryton
Lucas,valetdeGéronte,
marideJacqueline:
OmarGarrido*,ténor
Jacqueline,nourrice,
femmedeLucas:
DorisLamprecht,mezzo-soprano
*artisteslyriquesduChœurduGrandThéâtredeGenève
**artistelyriquedelaJeuneTroupeenrésidenceauGrandThéâtredeGenève
5
LeChœurduGrandThéâtre:
Préparation:AlanWoodbridge,chefdeschœursduGrandThéâtredeGenève:
OrchestredelaSuisseRomande
6
RÉSUMÉDELAPIÈCE:
Lucindeestatteinted’unemaladieétrange.C’estunemaladiefeintepourretarderlemariageavec
un homme riche choisi par son père Géronte. Pour la guérir, celui-ci envoie Lucas et Valère à la
recherched’unmédecin.Croisantleurchemin,MartineleurvantelesméritesdesonmariSganarelle
(fagotier) comme étant un médecin extraordinaire. Elle leur précise que celui-ci avouera qu’il est
médecin uniquement sous les coups de bâtons, obtenant ainsi vengeance d’un mari ivrogne et
brutal.Ce«médecinmalgrélui»vaseprendreaujeuetguérirLucindeàl’aided’unremèdeplutôt
inattendu.
RÉSUMÉETGUIDED’ÉCOUTEMUSICALE
(♫ 1) ouverture orchestrale: L’ouverture du Médecin malgré lui présente deux idées thématiques
contrastées.
La première idée thématique est dans un style archaïsant qui semble évoquer les ouvertures à la
françaisedel’époquebaroquedeLully,compositeurduroiLouisXIV.Elleestuneévocationdirecte
del’époquedeMolièreetunclind’œilhistorique.Vusousl’angledelaparodie,cestylearchaïqueet
pompeux peut être attribué au personnage de Géronte avec tout ce qu’il a de «vieux jeu», de
dépassédanssesagissementsavecsafille.Mais,également,ilévoqueunemusiquedeVersaillesen
tocàl’imagedu«faux»médecinfarcesquedeSganarelle.
Après un temps de silence, la deuxième idée thématique semble être plus proche des opéras de
Rossini, par le tempo allegro et par le caractère joyeux de ses rythmes sautillants. Le comique de
l’opéraestannoncésansdétour,grâceàlaréférenceàcegrandmaîtreitaliendontlabonnehumeur
etl’énergieexubérantesontcommunicatives.
7
Acte1
•
Àl’issud’uneénièmequerelledeménage,lefagotierSganarellefrappesonépouseMartine
àcoupsdebâton.
(♫2)Duo:"Nonjetedisquejen'enveuxrienfaire"(extrait)
ChantéparSganarelle,baryton(voixmasculinemédium)et
Martine,mezzo-soprano(voixfémininemédium)
lacouleurbleucorrespondauxparolesajoutéesparleslibrettistes.
LacouleurnoirecorrespondautexteoriginaldeMolière
SGANARELLEetMARTINE,ensequerellant.
SGANARELLE.-Nonjetedisquejen’enveuxrienfaire;jesuislemaitre,ilfauttetaire.
MARTINE.-Etjetedismoi,qu’ilfautm’obéir.Jesuislassedeteservir.
SGANARELLE.-Ha!qu’avoirunefemmeestunesotteetqu’Aristoteabienraison,quandilditqu’une
femmeestpirequ’undémon!
MARTINE.-Voyezunpeul’habilehomme,avecsonAristote.
SGANARELLE.-Oui,sansdoutehabilehomme,autantqu’ontecroitsotte.Trouve-moi,jeteprie,un
faiseur de fagots, qui sache, comme moi, raisonner sur des mots, Qui se puisse vanter d’avoir en
hommesageservidixanspubliquement,unfameuxmédecin,etquidanssonjeuneâge,aitsupar
cœursonrudiment.
MARTINE.-Pestedufoufieffé.
SGANARELLE.-Pestedelacoquinequimefitsignermaruine.
Ensemble:
SGANARELLE.-Leschansonsontfuimapauvredemeure.(Bis)
Jecrèved’ennui,jecrèved’ennui,
Jecrèved’ennui,jecrèved’ennui,
Quemauditsoitl’heureetlejour,oùjem’avisaid’allerdireoui.(Bis)
MARTINE.-Hélasprèsdelui,jemaigris,jepleure
Jecrèved’ennui,jecrèved’ennui,
Jecrèved’ennui,jecrèved’ennui,
Quemauditsoitl’heureetlejour,oùjem’avisaid’allerdireoui.(Bis)
Etc…
8
•
Après l'intervention d'un voisin, M. Robert, le couple accepte une trêve, mais Martine
projettedesevenger:
(♫3)Couplets:«Toutefemmetientsoussapatte»(extrait)
ChantésparMartine,mezzo-soprano(voixfémininemédium)
lacouleurbleucorrespondauxparolesdeslibrettistes.
LacouleurnoirecorrespondautexteoriginaldeMolière
Couplets:
MARTINE,seule.-Toutefemmetientsoussapatte
(Bis)
Dequoisevengerd’unmari
Maisl’attenteesttropdélicate(Bis)
Sonfrontseraittroptôtguéri.
Jeveuxuneinjureplusvive
Etdontlamémoiresurvive
Cherépoux,monami(Bis)
Àmoivousaurezaffaire…
Àcorsaire,
Corsaireetdemi(Bis)
Couplets2…
Je sais bien qu’une femme a toujours dans les
mainsdequoisevengerd’unmari:
mais c’est une punition trop délicate pour mon
pendard.
Je veux une vengeance qui se fasse un peu
mieux sentir: et ce n’est pas contentement,
pourl’injurequej’aireçue.
•
Valère et Lucas, deux serviteurs du riche Géronte, sont à la recherche d’un médecin pour
soignerlafilledeleurmaître,Lucinde.Martineentrevoituneopportunitédevengeanceet
laisse entendre que Sganarelle est l'homme de la situation. Sganarelle apparaît alors,
chantantunechansonàboire:
(♫4)Couplets:«Qu’ilssontdoux»
ChantésparSganarelle,baryton(voixmasculinemédium)
lacouleurbleucorrespondauxparolesdeslibrettistes.
LacouleurnoirecorrespondautexteoriginaldeMolière
SGANARELLE.-Qu’ilssontdoux,qu’ilssontdoux,qu’ilssontdoux
Bouteillejolie,
Qu’ilssontdoux,qu’ilssontdoux,
Vospetitsglougloux!Vospetitsglougloux!
Ha!bouteille,bouteille,bouteille,mamie
Ha!pourquoi,pourquoi,pourquoivousvidez-vous?...
Monsortferaitbiendesjaloux,
Sivousétieztoujoursremplie.
Qu’ilssontdouxetc…
9
•
IlestalorsinterpelléparValèreetLucas(trio:Monsieurn'est-cepasvousquivousappelez
Sganarelle?")etunesévèrebastonnadelefaitvitechangeren«médecinmalgrélui».
(♫5)Trio:«Monsieurn’est-cepasvousquivousappelezSganarelle?»(extrait)
ChantéparValère,baryton–Lucas,ténor–Sganarelle,baryton
……….VALÈRE.-Monsieurquevoussert-ildefeindre
Prenezgardedenouscontraindre
Àquelquedureextrémité.
SGANARELLE.-Messieurs,jenesuispointmédecin,jelejure
Etjenel’aijamaisété.
VALÈRE.-Monsieurvousvousfaitesinjure.
SGANARELLE.-Morbleu!Quelestdoncleurdessein?(Bis)
VALÈREEetLUCAS.-Voyons,êtes-vousmédecin?
SGANARELLE.-Non!Non!Millefoisnon!
VALÈREetLUCAS.-Essayonsduremède.
SGANARELLE.-Ah!Ah!AH!Ah!
Ausecours,àl’aide!
Jesuismessieurs,pourcettefois
Toutcequ’ilvousplaitquejesois(Bis)
Ah!Ah!Ah!
Mevoilà,pourvousplaire
Médecin,médecin
Etmêmeapothicaire
Apothicaire,sic’estvotredessein.
Maislaissons,jevousprie,
Lesbâtonsenrepos
J’aimondiplômeaudos(Bis)
Vive,vive,lamédecineetl’apothicairerie.(Bis)
VALÈREetLUCAS.-Mevoicihorsd’affaire
Ilseditmédecin
Etmêmeapothicaire
Pourservirmondessein
Notrehommejeparie(Bis)
Necroitplusàpropos(Bis)
Denoustournerledos…
Lapartieestgagnée
EtLucindeestguérie.
10
Acte2
•
Léandre, amoureux de Lucinde, chante une courte sérénade sur l'inutilité de résister à la
puissancedel'amour(sérénade:"Est-onsagedanslebelâge?").
(♫6)Sérénade:«Est-onsagedanslebelâge»(extrait)
ChantéparLéandre,ténor(voixmasculineaigüe)
LÉANDRE.-Est-onsage
danslebelâge
Est-onsage
den’aimerpas
(BIS)
Quesanscessel’ons’empresse
Degoûterlesplaisirsicibas
Lasagessedelajeunesse
Estdesavoirjouirdesesappas
Etc…
•
DanslascèneIV,Sganarellefaituneentréeremarquéeenhabitsdemédecinetdanslascène
VIIcommencesaconsultation(sextuor:"Eh!biencharmantedemoiselle").
(♫7)Sextuor:«Ehbien,charmantedemoiselle…?»(extrait)
ChantéparSganarelle(baryton),Lucinde(soprano),Jacqueline(mezzo-soprano),Lucas(ténor),Valère
(baryton),Géronte(basse)
SGANARELLE.-Ehbiencharmantedemoiselle
Sanshésiter,répondez-nous
Dequois’agit-il,qu’avez-vous?
Sanshésiter,répondez-nous….
LUCINDE.-Han,hi,hon,han.
SGANARELLE.-Quoi?
LUCINDE.-Han,hi,hon
SGANARELLE.-Hanhihonha,quelplaisantlangageestcela
VALÈRE.-Monsieur,c’estlàsamaladie.
SGANARELLE.-Commentc’estlàsamaladie…
JACQUELINE,LUCASetVALÈRE.-Oui,Monsieur,c’estsamaladie.Salangues’estengourdiesansqu’on
aitpusavoircomment.
SGANARELLE.-Ha!
GÉRONTE.-Etcecruelévénementaretardésonmariage.
SGANARELLE.-Pourquoi?
GÉRONTE.-Celuiquidoitl’épousercroitplussage
Deneconclurerienavantsaguérison.
SGANARELLE.-Etquelestcetoisondépourvuderaison
Quineveutpasd’unemuette(Bis)
Touslesmatins,moi(bis)jeregrette
Quemafemmen’aitpascecharmantdéfaut-là
Touslesmatins,jeregrette
Quemafemmen’aitpascecharmantdéfaut-là.
JACQUELINE,LUCASetVALÈRE.-Leplaisanthomme,leplaisanthomme
Leplaisanthommequevoilà,etc…
• Dans un langage incompréhensible, il rend son diagnostic et émerveille de son savoir
l’assistance.
11
Acte3
Près de la maison de GéronteSganarelle a accepté de faire de Léandre son apothicaire pour lui
permettred'entrerchezGéronteetdevoirLucinde.Sganarelleadmetqu'iln'estpasmédecin,mais
qu'ilvacontinueràexercercetteprofession,carelleestlucrative(air:"Vivelamédecine").
(♫8)Air:«Vivelamédecine»
ChantéparSganarelle,baryton(voixmasculinemédium)
SGANARELLE.-Vivelamédecine(Bis)
Quifaitvœud’êtresien
S’entrouvebien…
(Bis)
Etceuxqu’elleassassine,
Enterréscomeilfaut(Bis)
Enterréscommeilfaut
S’ensoufflentmot
N’ensoufflentmot(Bis)
AuhasardcitezHippocrate
Parlezdufoieetdelarate,
Dépêchezunhommebiensain,
Etvousvoilàgrandmédecin.
Letailleurquim’habille
Pourmanierl’aiguille
Adus’instruireensonmétier.
Pourmoi,vingtcoupsdegaule,
Enfrottantmonépaule,
M’ontfaitdocteurdefagotier,
Defagotier(Bis)
Docteur(Bis)
12
•
DanslascèneVI,Gérontevientseplaindredel'étatdeLucindequis’aggrave.Sganarelleet
son apothicaire viennent la consulter à nouveau. Ayant reconnu son amoureux, Lucinde se
met à parler et déclare qu'elle n'épousera personne d'autre que Léandre (couplet et
ensemble:«Rienn'estcapablemonpère»).
(♫9)Quintette:«Rienn’estcapablemonpère»
Chanté par Lucinde (soprano), Géronte (basse), Sganarelle (baryton), Léandre (ténor), Jacqueline
(mezzo-soprano)
LUCINDE.-Rienn’estcapablemonpère
Demejamaisfairechanger.
GERONTE.-Quoi?
LUCINDE.-C’estenvainquel’onespère
End’autresliensm’engager.
GERONTE.-Si…
LUCINDE.-Mamainneseradonnée
Qu’àLéandre,sachez-lebien.
GERONTE.-Je…
LUCINDE.-Non,j’ysuisdéterminée
Etvosdiscoursn’yferontrien.
Pointd’affaires.JeveuxLéandre
Jeparle,vousl’avezvoulu
Non,non,jeneveuxrienentendre,
J’aidit,c’estunpointrésolu
Résolu,résolu(Bis)
SGANARELLE.-Etvitedonnez-luiLéandre.
JACQUELINE.-Ehvitedonnez-luiLéandre.
LÉANDRE.-Ehvitedonnez-luiLéandre.
JACQUELINE,LEANDRE,SGANARELLEensemble:
Tousvosdiscourssontsuperflus
Ilfautconsentiràl’entendre
Puisqu’ellenevousentendplus.(Bis)
GÉRONTE.-Voyezsil’onvoudram’entendre)EnmêmetempsqueJacqueline,LéandreetSganarelle
Jetedisquej’aitoutconclu.)
GÉRONTE.-JeneveuxpasdetonLéandre)
C’estunpointquej’airésolu.)
GÉRONTE.-JeneveuxpasdetonLéandre)
Jetedisquej’aitoutconclu.)
13
(2èmepartie)
LUCINDE.-Lapuissancepaternelle,
Nepeutmedonnermalgrémoi…
GERONTE.-Mais….
LUCINDE.-Iln’estpasdeloicruelle,
Quim’obligeàtrahirmafoi.
GERONTE.-La…
LUCINDE.-Monépouxn’estpaslevôtre
Etc’estmonbienquejedéfends…
GERONTE.-Il…
LUCINDE.-Etplutôtqued’êtreàl’autre,
Jemejettedansuncouvent…
Pointd’affaires.JeveuxLéandre
Jeparle,vousl’avezvoulu
Non,non,jeneveuxrienentendre,
J’aidit,c’estunpointrésolu
Résolu,résolu.(Bis)
SGANARELLE.-Etvitedonnez-luiLéandre.
JACQUELINE.-Ehvitedonnez-luiLéandre.
LÉANDRE.-Ehvitedonnez-luiLéandre.
JACQUELINE,LEANDRE,SGANARELLEensemble:
Tousvosdiscourssontsuperflus
Ilfautconsentiràl’entendre
Puisqu’ellenevousentendplus.(Bis)
GÉRONTE.-Voyezsil’onvoudram’entendre)Enmêmetemps
Jetedisquej’aitoutconclu.)
GÉRONTE.-JeneveuxpasdetonLéandre)
C’estunpointquej’airésolu.)
GÉRONTE.-JeneveuxpasdetonLéandre)
Jetedisquej’aitoutconclu.)
• GrâceàunediversiondeSganarelle,LucindeetLéandreparviennentàs'échapper.Géronte
menacedefairependreSganarelleetappellelapolice.Ilestsauvédejustesseparleretour
deLéandrequiexpliquequ'ilvientdetoucherl’héritagedesononcleetdemandelamainde
Lucindeàsonpère.Danscesnouvellesconditions,Géronteacceptedeconsentiraumariage
desamoureux.
FIN
14
LEMÉDECINMALGRÉLUI:OPÉRA-COMIQUEOUOPÉRA-COMIQUE?
1)Unopéra-comiqueestungenremusicallyriqueduXVIIIesiècletypiquementfrançais.
L’œuvre de Gounod le Médecin malgré lui est un opéra-comique. Ce genre dérive de la comédieballet, avec de nombreux emprunts au répertoire sérieux et d’airs à boire. La grande période de
l’opéra-comiquesesitueentrelasecondemoitiéduXVIIIesiècleetlepremiertiersduXIXesiècle.
(Exemplecélèbred’opéra-comique:CarmendeBizet.)
Un opéra-comique ne signifie pas que l'œuvre sera comique et que le dénouement sera heureux
maisilcorrespondàdesœuvresoùlesscèneschantéesalternentavecdesdialoguesparlés(avecdes
apartésaupublic).
L’opéra-comiqueabordedessujetsdelaviequotidienneetdessujetsd’actualité.
2)L’Opéra-ComiqueappellationcourteduThéâtreNationaldeL’Opéra-Comique,àParis.
Le théâtre national de l'Opéra-Comique, aussi appelé «salle Favart», est une salle de spectacles
situéeplaceBoieldieu,dansle2earrondissementdeParis.
L'Opéra-Comique a été fondé sous le
règnedeLouisXIV,le26décembre1714
à partir de troupes qualifiées de
«foraines» qui se produisaient lors des
spectacles donnés lors des foires
annuellesdeParis.L'unedestroupesde
la foire Saint-Germain prit alors le nom
d'Opéra-Comique.
Sonrépertoireétaitsurtoutconstituéde
pantomimesetdeparodiesd'opéras.En
1714, un décret autorise la troupe à
avoir son propre théâtre avec une
contrainte: intercaler des dialogues
parlésdanslesœuvreschantées.C’estla
définitionactuelledel'opéra-comique.
(photo:Lethéâtrenationaldel'Opéra-Comique)
Lethéâtreestrégi,depuisle1erjanvier2005,parledécretno2004-1232fixantlestatutduthéâtre
nationaldel'Opéra-Comiquequidevientainsiunétablissementpublic.Samissionestdésormaistrès
largepuisqu'ilpeutreprésenterdesouvrageslyriques,maisaussidespiècesdethéâtresans
musique.Sonrépertoires'étenddelamusiquebaroqueàlamusiquecontemporaine.
L'Opéra-ComiqueestdirigéparOlivierMantei.
15
NOTED’INTENTIONDEL’ÉQUIPEDEPRODUCTIONARTISTIQUE:
Lieuxetespacetemps:
LaurentPellysituel’opéradansnotreépoque,dansunepetitevilledeprovinceenFrance.Dansce
village, Sganarelle et Martine habitent de manière excentrée et sont très pauvres (lui fagotier,
alcoolique,clownesqueetparfoisbrutal).
Lescostumes:
PourSganarelleetMartine,lescostumeschercherontl’atmosphèrepropreàlacampagneetauront
un aspect rapiécé, raccommodé, issus de récupération d’autres vêtements plus vieux ou donnés.
Lucinde,lanourrice,GéronteetLéandreaurontquantàeuxdeshabitssimplesetmodernes.
Unlienaveclacommediadell’arteseraétabligrâceàuntravaildefauxcorps:lessilhouettesseront
très travaillées et donneront aux chanteurs un aspect très dessiné. Grâce à tous les artifices et le
savoir-fairedesatelierscostumesetnotammentdeSoizicRudant–laspécialistedelafabricationdes
faux corps du Grand Théâtre – les personnages seront dotés de faux ventres, de fausses poitrines,
hanches, jambes… contribuant ainsi à refléter dans un physique caractérisé la psychologie du
personnage.
Ledécor:lethéâtredetréteaux.
Pour concevoir le décor du Médecin malgré lui pour l’Opéra des Nations, Laurent Pelly et Chantal
Thomas s’inspirent de l’espace de jeux où Molière joua pour Louis XIV sa comédie les Fâcheux. En
effetcettepiècefûtcrééedansleparcduchâteaudeVaux-le-Vicomte.
LedécorseradoncsimpleetbasésurleconceptduTréteau*.
L’avantage du tréteau c’est
qu’ilestsymbolique:
tantôt il symbolise la maison
de Sganarelle, celle de
Géronteenrepliantlescôtés,
ou celle de Léandre, le jeune
amoureux.
Les espaces entres les pièces
deviennent des cours où le
faux médecin ausculte ses
patients.
Ce procédé visuel simple fait
donc apparaître en même
temps, plusieurs espaces de
jeux. Le metteur en scène peut donc s’amuser à créer des actions simultanées où les personnages
s’épient, se déguisent, se cachent, et à donner vie aux situations comiques propres au théâtre de
tréteaux.
Les petits +:1)lecielseraégalementunélémentdedécor:lesobjetsdelaviequotidiennedela
maison de Sganarelle seront suspendus dans le ciel, formant une tornade représentant
métaphoriquementlesscènesdeménageincessantesdesprotagonistes.
«AuXVIIsiècle,àParisnotamment,auxcarrefoursetdanslesfoires,saltimbanquesetcharlatansdressentleurstréteaux:onymontredes
tours, on y arrache les dents, on y vend (et vante) des drogues. Des farceurs débitent leurs bonimentson y déclame des «fantaisies»
pleinesdeverveetd'érudition,ouéchangeavecsoncomparsedesrépliquesplaisantes.D'autresacteurssejoignentàeuxparfois,etainsi
s'esquisse une vraie farce. Et pourtant, au moins au début du siècle, elles ont d'étroits rapports avec le théâtre «établi»: le trio de
farceursquiassureletriomphedescomédiensduroi,Gros-Guillaume,Gaultier-GarguilleetTurlupin,s'inspiredeTabarin.Etdecethéâtre
rudimentaireMolièresaurasesouvenir.BernardCROQUETTE,«TRÉTEAUXTHÉÂTREDE»,EncyclopædiaUniversalis
16
2) Toutes les transformations du décor, constitué d’un grand tréteau, seront visibles par le
publicpours’éloignerdel’illusionthéâtraleetretrouverl’espritduthéâtrederue.
Lamiseenscène:
PourLaurentPelly,lamusiqueestsavanteetparodique.ParodiquecarlecompositeurGounod(1818
–1893)écritdespassagesdanssonopérarappelantlamusiquedeLully(1632–1687),compositeur
duroilouisXIV.Bienquesamiseenscènenetraitepasdutoutdu17èmesiècle,lamusiquerenforce
le côté antique, archaïsant, dépassé du personnage grotesque de Géronte ( du grec ancien gérôn:
vieillard ). Cet aspect comique sera exploité: «cet opéra est avant tout une farce, basé sur une
tradition de la commedia dell’arte, c’est à dire avec des archétypes de personnages et un jeu
comique,burlesque,farcesque:c’estdrôle,c’estdelacomédieetc’estçaquimeplait.»nousa-t-il
confié.
17
LECOMPOSITEUR,CHARLESGOUNOD(1818-1893):«Lepèredelamélodiefrançaise»
Né à Paris le 18 juin 1818, Charles Gounod est le fils d'un peintre et
d'unepianistequifutsonpremierprofesseurdepiano.Elèveaulycée
Saint-Louis, il y découvre le Don Juan de Mozart qui le bouleverse et
l'inciteàsevoueràlamusique.
Il obtient en 1839 la plus haute distinction pour un compositeur: le
premier Grand Prix de Rome. C’est dans cette ville qu’il découvre la
musiquedeBach,Mozart,BeethovenetMendelssohn,maisaussicelle
ducompositeuritalienPalestrina(XVIesiècle).
À son retour en France, il est Maître de chapelle, et organiste des
missionsétrangèresàParis,etétudielathéologiemaisrenonceàentrer
danslesordres,bienqu'ilsoitautoriséàporterl’habit.
Il occupe une place importante dans l’histoire de l’opéra français. En
effet, Gounod est le premier à s’affranchir du goût dominé par l’opéra
italien,deWagneretlamusiquesymphoniqueallemande.Parsonstyle
épuréetélégant,CharlesGounodinnoveetdonneunnouveausouffleà
l'opéra français du XIXe siècle. Son style se définit comme
«typiquement» français dans la mesure où il offre à son public une
musique gracieuse, remplie d’harmonies chaleureuses, onctueuses et
sensuelles, caractérisée par la pureté de l'écriture, la beauté de la ligne et la sobriété du discours.
Gounodapparaîtcommelechefdel'écolefrançaise,l'inspirateurdeBizet,Lalo,MassenetetFauré.
Sesopérasen4succès:LeMédecinmalgrélui(1858),Faust(1859),Mireille(1864),Roméoet
Juliette(1867).
Hergé a immortalisé le«Ah! je ris...»de Marguerite, dans
Faust,airpréférédeLaCastafioredanslesalbumsdeTintin.
«Ya-t-ilunmédecindanslasalle?»
Charles Gounod est un personnage complexe, déchiré entre
religion, recherche mystique et recherche du succès dans l’art
lyrique. Homme aux des nerfs fragiles, il connait gloire, échecs,
dépressions,aventuresamoureusespassionnéesetdestructices.
VoyonsàquelgenredepatientSganarelleauraitdûfaireface.
En 1855, après l’échec de son opéra La Nonne sanglante,
surmené et en proie à une grave dépression nerveuse, Charles
Gounod doit être interné dans la célèbre clinique du Docteur
Blanche:«CepauvreGounodestdevenufou,ilestmaintenant
danslamaisondesantédudocteurBlanche,ondésespèredesaraison.»écritBerliozen1858.Mais
ilestd’autantplusétonnantd’apprendrequ’aprèscetempsdereposforcé,ilcomposaLeMédecin
malgrélui.
En 1865, à Saint-Raphaël, il se lance dans un Roméo et Juliette, mais les crises d'angoisse le
reprennent et il doit faire appel à nouveau au Dr Blanche, qui descend,lesoignesurplace, puis le
ramèneàSaint-Cloud.
18
En 1868 Il se lance dans l'écriture d'un «opéra chrétien»,
Polyeucte avant de replonger début 1870 dans une crise plus
gravequileconduitauborddelapsychosemaniaco-dépressive:
«Jemedébatscontrelevide...Matêteseperdetsedésole,jene
saisoùj'ensuis...Jenevoisplusclair:jenesaisplusoùjevais...
Vingtfoislatristessemeprend,jepleure,jemedésespèreetj'ai
enviedem'enaller...Rien!Latêtevide!Oh!MonDieu,quefaire
demieuxqued'acceptercettedésolationdunéant?»
Danslesdernièresannéesdesavie,ilseconsacreuniquementàla
musique religieuse et son oratorioLa Rédemptionen 1882 est un
grandsuccès.Enfinilestconsidéréethonoré.En1891,ilsubitune
attaquecérébralequilerendhémiplégique.
Enoctobre1893,Gounodtombedanslecomaalorsque,pourla
mortdesonpetit-fils,ilachèveunRequiemenutmajeur.Ilmeurt
àSaint-Cloudquelquesjoursplustard,le17octobre,à65ans.
Gounodensixdates
•1839:GrandPrixdeRomepoursacantateFernand.
•1843:maîtredechapelleetorganistedel’églisedesMissionsEtrangères.
•1851:créationdesonpremieropéra,Sapho.
•1852:premièrepartitiondeGounodéditée(Ulysse).
•1852-70:présidentdesOrphéonsdeParis.
•1870:exilenAngleterreaumomentdelaguerre.
Gounodensixœuvres
•1855:MessesolennelledeSainte-Cécile
•1859:Faust,opéraen5actes,surunlivretdeJulesBarbieretMichelCarréd’aprèslapiècede
Goethe;crééauThéâtreLyrique.
•1864:Mireille,opéraen5actessurunlivretdeMichelCarréd’aprèsunpoèmeprovençalde
FrédéricMistral(Mireio).
•1867:RoméoetJuliette,opéraen5actes,livretdeJulesBarbieretMichelCarréd’aprèslapiècede
Shakespeare;crééauThéâtreLyrique.
•Mélodies
•1885:oratorioMorsetVita.
Pourensavoirplus:
http://www.charles-gounod.com/gounod-en-resume.html
19
JEAN-BAPTISTEPOQUELIN(DITMOLIÈRE)(1622–1673)
À la mort de Louis XII, Louis XIV a cinq ans. Anne d'Autriche et Mazarin vont gouverner la France
pendant quinze ans. Le théâtre est à la mode, on joue les comédies et les tragédies de Corneille.
Jean-Baptiste Poquelin a vingt et un ans. Son père est tapissier du Roi. Il vend et pose des tissus
d'ameublement et est aussi une sorte de décorateur, voire un architecte d'intérieur. Des oncles
maternelsdeJean-Baptisteétaientviolonistesàl'orchestredelaCour.Àcetitre,ilsparticipentdonc
àtouteslesfêtesroyales.Jean-Baptiste,vouéaumétierdetapissier,auradoncpassésonenfanceet
sonadolescencedansl'ambiancedesmétiersliésaudécoretàlafête.
Àvingtetunans,avecMadeleineBéjart,ilcrééen1643,souslenomdeMolière,l’IllustreThéâtre.
C’estunéchecfinancieret,àdeuxreprisesen1645,Molièreseretrouveenprisonpourdettes.
En 1647, à peine âgé de 25 ans, il sillonne les routes du Languedoc avec sa troupe et devient
ComédiendesEtatsGénérauxquisetiennentàPézenas,etdesonaltesseRoyalelePrincedeConti
qui devient alors le protecteur de la troupe en 1653. Molière puise de son séjour en Languedoc
l’inspiration pour plusieurs de ses pièces célèbres: Dom Juan ou le Festin de Pierre, dépeignant le
Prince de Conti, Tartuffe prenant les traits de l’Abbé Rouquette, La Comtesse d’Escarbagnas,
caricaturantl’aristocratieprovinciale,ouencoreMonsieurdePourceaugnac.Danslamêmeannée,il
donneàLyonsapremièrecomédie:L’Étourdi.
Enoctobre1658,ilsefaitremarqueràParisparunhommetrèsimportant,PhilippedeFrance,duc
d’Orléans: le frère du roi! Sa troupe sera désormais sous la protection de «Monsieur». Molière
jouealorsauLouvreetpourlapremièrefois,devantleroiLouisXIV.Auprogramme,unepiècede
Corneille,Nicomède.D’unaccueilpoli,Molièrenesefaitpasparticulièrementremarquerauprèsde
Sa Majesté. Il ajoute alors une farce: Le Dépit amoureux. Séduit, Louis XIV s’amuse et rit face à la
performance de l’acteur et décide aussitôt d’accueillir sa troupe dans la salle du Petit-Bourbon,
espérantainsivoirnaîtreunecompagniequipuisserivaliseretremplacerlesacteursitaliensétablis
dans la capitale. Les succès s’enchainent: Les Précieuses ridicules en 1659, Sganarelle ou Le Cocu
imaginaireen1960.LouisXIVplacealorslatroupedeMolièredanslasalleduPalais-Royal.C’esten
1661 que Molière donne sa première comédie-ballet Les Fâcheux, marquant le début de sa
collaborationaveclefuturmusicienpréféréduroi,Lully.Lesuccèsdecenouveaugenregarantitdès
lors à Molière la protection du Roi qui honore sa troupe du titre de Troupe du roi. Les succès
s'enchaînent : Le Misanthrope, L’Avare, Le Bourgeois Gentilhomme, Les Femmes savantes. La
dernière pièce qu’il joue au théâtre du Palais-Royal en 1673 est le Malade imaginaire. Suite à un
malaisesurscène,ilestmortquelquesjoursaprèslapremière.
Quelquespistesderechercheàsonsujet:
LechoixdusurnomdeMolière:
http://www.moliere-corneille.paris-sorbonne.fr/index.php?Le_choix_du_surnom_de_Moli%C3%A8re.
Histoiredesonnom:http://www.comedie-francaise.fr/histoire-et-patrimoine.php?id=254
LessallesdeMolière,oujouait-il?:http://www.lajauneetlarouge.com/article/les-salles-de-moliere-ou-jouait-il
LullyetMolière,leduoinfernal:http://www.geo.fr/photos/reportages-geo/lully-et-moliere-le-duo-infernal-127596
Molièreauserviceduroi:http://versailles.chez.com/acteurs/moliere.htm
MolièreetLouisXIV:http://www.toutmoliere.net/louis-xiv.html
Corneillefut-illenègredeMolière?http://www.lexpress.fr/culture/livre/corneille-fut-il-le-negre-de-moliere_811995.html
Corneille,Molièreetlenouvelalchimiste:http://www.comedie-francaise.fr/histoire-et-patrimoine.php?id=275
20
ENTREVUEAVECLAURENTPELLY
retrouvezl’intégralesurhttp://owl-ge.ch/arts-scenes/spip.php?article2227
LaurentPellyasignédesmisesenscèned’opéraquisontdevenusdevéritablesréférencesdansle
mondedel’artlyriqueetconnaissentunsuccèsinternational.Voici,pourfaireconnaissanceaveccet
artistesensibleettrèssympathique,desextraitsd’uneinterviewempruntéeàFrançoisLesueur.
«Laurent Pelly est devenu en une vingtaine
d’annéesunmetteurenscèneincontournable,tant
sur la scène française qu’internationale. Le regard
facétieux qu’il porte sur le monde se retrouve en
alternancesurl’opéraetlethéâtrequ’ilnecessede
relire de façon pétillante et poétique, utilisant
l’humour et le second degré comme de véritables
armes.»
Origine? : «Très tôt mes parents m’ont amené au
théâtre, ils étaient curieux et ouverts sur toutes les
formes d’art et j’ai réalisé que la chose artistique
étaitcequ’ilyavaitdeplusbeaudanslavie.Lecôté
collectif fait partie de ma nature; je travaille très
instinctivement,choisistrèsrapidementetfaistout
pourpréserverlejeu.Jemesouviensqu’à13ansje
faisais du théâtre avec mes copains de lycée et ma
sœur.Celaprenaittoutmontempslibre,maisnous
nousamusionsbeaucoup.»
Son secret? : «être curieux et s’amuser. Si je
n’éprouvais pas de curiosité, je m’ennuierais. J’ai
toujours soif de découvrir, d’explorer, de passer
d’ununiversàl’autre,d’uncompositeuràunautre:
c’estunedesgrandeschancesdemonmétier.J’aitoujoursfaitcommecela,carjesuispassionnépar
lesgrandesœuvresduthéâtre,delalittératureetdelamusiquepourlesquellesjememetstoujours
auservice.»
Ses influences? : «Les influences que j’avais au tout début étaient plus cinématographiques que
théâtrales.Al’origineils’agissaitdavantagedeporteruncertainregardsurlemonde,àlafoistendre
et caustique, de rendre compte de ce qui m’entourait, du milieu dans lequel je vivais. Le point de
départestencoreunefoislejeu:authéâtre,j’aimeinventerdeshistoiresetpouvoirlesporteravec
despersonnages,desacteursetdeséquipes.»
Le comique: «je me suis rapidement intéressé au théâtre comique du 19ème, au vaudeville, en
raison de la peinture acerbe de la société bourgeoise qui caractérise ce mouvement. J’ai monté
Labiche,Feydeau,BecqueetMonnier,avantd’aborderentoutelogiqueOffenbachquijoueaussisur
l’alternancedesregistres,surlechantetlejeu.»
Les chanteurs?: «Je suis extrêmement admiratif et respectueux du travail effectué par les
chanteurs. Je travaille à leur côté, dans la complicité, pour construire avec eux les personnages et
raconter des histoires. A l’opéra on dessine la mise en scène bien avant la répétition, mais je
n’imposejamaisrienauxinterprètes,jesuislàpourlesaideràchanter,etlamatièrethéâtrale,lejeu
lesaide:pluslechanteurestconscientdecequ’ilfaitsurleplateau,plusilestcrédible.»
Molière?:«j’aidéjàmisenscèneTartuffe.Jeviendraisansdouteauxœuvresdites"durépertoire",
maisenmêmetempsj’ail’habitudedemontercertainstextespeuoumalconnuscommeLementeur
deGoldoni.»
21
MAISQUELLESRAISONSAVAIT-ONDESEMOQUERDELAMÉDECINE?
Dans Le Malade imaginaire, Argon a réponse à tout: Comment soigner l’hydropisie? Argon:
«Clysterium donare, postea saignare, ensuita purgare.» (Utiliser le clystère c’est à dire le lavement, puis
saigner et enfin purger). Un malade souffre de violents maux de tête, de fièvres, de douleurs
abdominales. Que faire? Argon: «Clystérium donare, postea saignare, ensuita purgare.» Le jury
applauditauxbrillantesréponsesducandidatetluidécerneletitrededocteurenmédecine.
LesthérapiesauXVII°siècle
Lesmaîtresdel’université,héritiersdusavoirduMoyen–Âge,
pensent que le sang transporte les «mauvaises humeurs»
responsables de la maladie. Pour combattre le mal, on évacue
lesmicrobesnocifspard’abondants saignementsqu’onappelle
unesaignée.Onsaignedoncpourtoutetn’importequoi,pour
faciliterlapercéedentairedunouveau-né,adoucirlagrossesse
des femmes enceintes ou rendre l’accouchement moins
douloureux.
Quandonnesaignepas?Onpurgeparclystère(lavement)
Mode d’emploi: introduire à l’aide d’une énorme seringue une
grandequantitéd’eauaromatiséedanslecorpsdupatientparle
postérieur. Le liquide injecté doit nettoyer les entrailles et
permettre l’évacuation rapide des «mauvaises humeurs»
responsables d’une douleur à l’estomac, d’un désordre
intestinal,d’unedigestiondifficile.LeroiLouisXIVpouvaitsubir
jusqu’àdixhuitpurgesenuneseulejournéeadministréeparson
médecinpersonnelFagon.Biensûrquandcelanesuffitpas,les
praticiensdisposentdepotionscompliquéesàpréparerquisont
souventinefficaces.
LagazettemédicaleduXVIIème:LaduchessedeBourbon,filledeLouisXIV,estsaignéequatrefois
poursoignersavérole.UncourtisandeVersaillessaignedunez?poursoignerletraumatisme:une
saignée. En 1665, Anne d’Autriche, la mère de Louis XIV, contracte un cancer du sein. Après la
prescription de plusieurs élixirs, des emplâtres de poudres de pierres sont déposés sur sa poitrine.
Un an plus tard, la tumeur a grossi et les chairs pourissent, la gangrène s’installe. Elle meurt une
annéeplustarden1666.
L’hygiène était très relative: la médecine considérait que les bains étaient dangereux parce qu’ils
facilitaient l’entrée des microbes dans l’organisme. Louis XIV dégageait continuellement une odeur
difficile à supporter : quand il entrait dans une pièce, il ouvrait les fenêtres pour n’incommoder
personne.Satoiletteétaitquasiinexistante:aulever,ilenfilaitunechemisepropre,sepassaitsurle
visage un peu d’eau et cachait son odeur corporelle avec du parfum. Il partageait son lit avec des
dizainesdepuces.L’hygiènedentairequasiabsente,leroiavaitperdusadentitiontrèsjeune, cequi
luiavaitvaludenombreusesplaiesdanslabouchequis’infectaientrégulièrement.Deplus,suiteà
une opération dentaire qui avait très mal tourné, il avait fallu lui retirer une partie du palais. La
cicatrisationayantétémalfaite,parfoisLouisXIVrecrachaitparlenez,lesalimentsqu’ilmâchait.
Verslafindesavie,suiteàdesabsèsmalsoignés,desplaiesauxjambess’étaientinfectées.L’odeur
depourritureémanantdesesmembresinférieursétaittellequepluspersonnenes’approchaitdu
roisansporteràsonnezunmouchoirparfumé.
Pourplusdedétails:http://www.clg-doisneau-gonesse.ac-versailles.fr/spip.php?article50
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RÉALISERUNSPECTACLE:ORGANIGRAMME
LeDirecteurGénéralet
sonconseillerartistique
choisiruneprogramaÖonpourlasaisonavecdesthèmes(exemplepourlasaison
actuelle:Lamagie,laféérieavecAlcina,Zauberflöte,LeSonged'unenuitd'été;les
grandshommesduthéâtreavecShakespeare(Lesonged'unenuitd'été,Falstaff)et
Molière(LeMédecinmalgrélui),latragédie/lacomédie,avecLesTroyens/LaBelle
Hélène,ouLaForcedudes{n/CarminaBurana.
Pourchaqueoeuvrechoisie:
I)choisiruneéquipedechanteurs
II)choisirunmeleurenscènepourraconteraumieuxl'histoire:
• lemeÜeurenscèneestlapersonnecentralequiestchoisieetinvitéeenfoncÖonde
sonuniversetdesavisionarÖsÖqueoriginaleetperÖnente.Celui-ci,pourréalisersa
miseenscène,possèdesapropreéquipearÖsÖque:décorateur,costumier,
scénographe,créateurdelumière,vidéos.
Touslesdocuments-dessins,maqueÜes,photos-réalisésparl'équipearÖsÖquedu
meÜeurenscènesontenvoyésauxéquipestechniquesetarÖsÖquesduGrandThéâtreet
sontenÖèrementréalisésparnosmenuisiers,informaÖciens,cordonniers,costumières,
tailleurs,couturières,décorateursdecostumes,décorateursdécor,peintres,tapissiers,
accessoiristes,serruriers,pourunspectacleauxdécorsetauxcostumesréalisteset
époustouflants!
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MÉMOSURLAVOIXHUMAINE,SONCLASSEMENTETSESPERFORMANCES
VOIXDEFEMME:
Soprano,tessiture*laplusaigüe
Mezzo-soprano,tessituremoyenne
Contralto–oualto–tessiturelaplusgrave
VOIXD’HOMME**:
Ténor,tessiturelaplusaigüe
Baryton,tessituremoyenne
Basse,tessiturelaplusgrave
Puissancedesvoixd’opéra?
(Dansledomainedel'acoustique,onexprimecourammentleniveausonoreendécibels.)
Décibels(dB)
bruissementdefeuilles
15dB
bruitdechuchotements
30dB
conversation
60dB
voitureroulantà60km/hà20mètres
65dB
voixdevariété
moinsde80dB
tondeuse à gazon à moteur thermique à 1 m, 80à90dB
tondeuse à gazon,klaxon de voiture,
tronçonneuseélectrique,sonneriedetéléphone
cri
80à100dB
voixd'opéra-comique
100à110dB
marteaupneumatiqueà1mètre
115dB
seuild'apparitiondeladouleurdueauson
120dB
voixd'opéra
110à120dB
tonnerre
110à120dB
marteaupiqueur
120dB
voixdegrandopéra
plusde120dB
sirène d’un véhicule de pompier,tronçonneuse De120à130dB
thermique,avionaudécollage(à300mètres)
avionàréactionaudécollageà20mètres.
125dB
coursedeFormule1,avionaudécollage
140à150dB
décollagedelafuséeAriane
180dB
*letessituredésignel'ensembledesnotesaisémentréaliséesparunchanteur.
**Citonsquechezleshommeslavoixdecastratadisparu.Eneffet,lescastratsétaientdeshommes
qui conservaient leur voix d’enfant à la suite d’une intervention chirurgicale avant la puberté. Ils
possédaient alors une voix aigüe comparable à une soprano mais avec la puissance thoracique d’un
homme. En revanche ce qui existe encore c’est la voix de contre-ténor (technique qui permet aux
hommesdechanteravecunevoixéquivalentàlavoixdemezzo-sopranooudesoprano)etlavoixde
sopraniste(hommequichanteàlamêmehauteurquelavoixdesoprano).
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