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phase du cycle veille-sommeil ni avec une modification
de la pe´ riode de se´ cre´ tion de la me´ latonine. Cependant,
une diminution de la se´ cre´ tion de me´ latonine a e´te´
mise en e´ vidence dans le groupe des sujets aˆge´s.
Les auteurs sugge´ raient que la propension au sommeil,
modification due a` l’aˆ ge, pouvait eˆ tre en relation avec
un affaiblissement du signal circadien plutoˆ t qu’avec
une modification du processus home´ ostatique du
sommeil [8].
Qu’est-ce que le processus home´ ostatique ? Il faut
penser aujourd’hui que le sommeil est un processus
dynamique qui s’adapte chaque jour au besoin de l’or-
ganisme. Le moment ou
`l’on s’endort de meˆ me que la
dure´ e et la qualite´ du sommeil re´ sultent de l’action com-
bine´ e de deux forces : d’une part, la dette home´ osta-
tique (processus S) et, d’autre part, la phase de notre
rythme circadien (processus C). Ces deux processus
entrent en jeu dans la re´ gulation du sommeil et de ses
rythmes. Le processus C fait re´fe´ rence a` la dette de som-
meil qui s’accumule en fonction du temps d’e´veil et qui
diminue durant l’e´ pisode de sommeil. Le processus S,
quant a`lui,estde´ termine´ par notre horloge biologique
(noyau suprachiasmatique) dont le rythme est endo-
ge` ne, mais aussi entraı
ˆne´ par l’alternance lumie` re-
obscurite´ . Cette horloge produit un cycle d’environ
24 heures au cours duquel surviennent les temps opti-
maux pour s’endormir, se re´ veiller, reˆ ver ou eˆ tre actif au
cours de la journe´ e. Au cours du vieillissement, ce serait
plutoˆ t l’horloge interne qui serait perturbe´ e et a` l’origine
du phe´nome`ne de somnolence diurne excessive.
•Insomnie
L’insomnie est un symptoˆ me fre´ quent chez les
sujets aˆge´ s avec environ 30 % de plaintes organise´es
autour de difficulte´s a` maintenir son sommeil et envi-
ron la moitie´ des sujets qui se plaignent de pre´ senter un
retard a` l’endormissement [9].
Malgre´ l’importance des facteurs intrinse`ques au
sommeil lie´s a`l’aˆ ge dans la survenue de l’insomnie
chez les sujets aˆge´s,denombreusesconditionsme´dica-
les et psychiatriques peuvent participer au phe´nome`ne
d’insomnie. Parmi elles, les douleurs chroniques, les
maladies cardiovasculaires, les troubles respiratoires et
digestifs ou autres maladies chroniques syste´ miques.
A
`l’exclusion de ces conditions me´dicales,la pre´valence
moyenne des insomnies se limite a`1a`3%chezles
sujets aˆge´s [10]. Les e´tudes e´pide´ miologiques ont mon-
tre´qu’une´ tat de sante´alte´re´ , une humeur de´ pressive et
la diminution de l’activite´physiquerepre´ sentaient des
facteurs de risques d’apparition et de persistance d’une
insomnie chez les sujets aˆge´ s [11].
Le traitement de l’insomnie chez les sujets aˆge´s
apparaı
ˆt complexe. L’utilisation au long court d’hypno-
tiques se´ datifs de type benzodiaze´ pine n’a pas apporte´
la preuve d’une efficacite´ certaine. Par ailleurs, ces trai-
tements ont des effets secondaires de´le´te` res dans cette
population (amne´ sie ante´ rograde, se´ dation diurne,
myorelaxation et risque de chute, augmentation du
risque d’accident de la voie publique) [12]. L’efficacite´
d’autres approches comme l’activite´ physique, les
traitements psychologiques, l’exposition a` la lumie` re,
l’home´ opathie n’est pas encore e´ tablie de fac¸on formelle.
Syndrome des jambes sans repos
et mouvements pe
´riodiques
des membres
Ces deux pathologies sont fre´ quentes et mal repe´-
re´ es chez les sujets aˆge´s.
Le syndrome des jambes sans repos est une situa-
tion clinique neurologique caracte´ rise´ e par une
urgence a` bouger, habituellement associe´ea` des pares-
the´ sies, qui survient ou est aggrave´ e par l’immobilite´et
qui est soulage´ par la reprise d’une activite´ motrice.
Une des caracte´ ristiques principales de ce syndrome
est l’aggravation des symptoˆ mes le soir et durant la
nuit. Les symptoˆ mes du syndrome des jambes sans
repos ont un impact majeur sur le sommeil nocturne
et le fonctionnement diurne. Beaucoup de patients rap-
portent des difficulte´ s pour s’endormir ou rapportent se
re´ veiller rapidement apre` s le de´ but de la nuit avec des
sensations de´ sagre´ ables au niveau des jambes.
La pre´ valence de ce syndrome apre` s 80 ans peut
atteindre 19 % [13]. Le fait que la pre´ valence augmente
apre` s l’aˆ ge de 65 ans ou atteint le pic entre 50 et 59 ans,
pour de´ cliner apre` s [14] reste d’explication inconnue.
Chez les femmes, les symptoˆ mes des jambes sans
repos s’aggraveraient apre` s la me´ nopause.
Les mouvements pe´ riodiques des membres au
cours du sommeil sont des mouvements ste´re´ otype´s,
re´pe´ titifs, non e´ pileptiques, des jambes qui sont repre´-
sente´ s par des e´ pisodes pe´ riodiques d’extension
rythmique du gros orteil avec flexion de la cheville et
parfois flexion du genou et de la hanche. Les premie` res
descriptions soulignaient des similarite´ s cliniques avec
le re´ flexe de triple flexion et le signe de Babinski.
Les mouvements apparaissent presque toujours, mais
pas de fac¸on syste´ matique, concomitamment au syn-
drome des jambes sans repos. La pre´ valence des mou-
vements pe´ riodiques des membres apre` s 65 ans est
de 45 % et cette dernie` re augmente avec l’aˆ ge [15].
Les modifications du sommeil avec l’aˆge
Psychol NeuroPsychiatr Vieil, vol. 8, n
o
1, mars 2010 9
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