politique fiscale canadienne pour un succès mondial

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POLITIQUE FISCALE CANADIENNE
POUR UN SUCCÈ S MONDIAL
CONSEIL CANADIEN DES CHEFS D’ENTREPRISE
PROPOSITION AU GROUPE CONSULTATIF SUR LE
RÉ GIME CANADIEN DE FISCALITÉ INTERNATIONALE
JUILLET 2008
UNE POLITIQUE FISCALE CANADIENNE
POUR UN SUCCÈS MONDIAL
PROPOSITION AU GROUPE CONSULTATIF SUR LE RÉGIME
CANADIEN DE FISCALITÉ INTERNATIONALE
JUILLET 2008
INTRODUCTION
Le mandat du Groupe consultatif sur le régime canadien de fiscalité
internationale consiste à fournir avis et conseils au gouvernement
fédéral sur la façon d’améliorer la compétitivité, l’efficacité et l’équité
des règles fiscales internationales du Canada, de réduire les coûts
associés à la conformité et de faciliter l’administration et l’application.
Les membres du Conseil canadien des chefs d’entreprise (CCCE) dirigent
plusieurs des entreprises les plus importantes et les plus engagées du
Canada à l’échelle internationale. Le CCCE est en conséquence
fortement et directement intéressé à renforcer la compétitivité de
l’économie canadienne, notamment la capacité des collectivités du pays
à attirer les investissements commerciaux et les gens qualifiés
nécessaires à l’atteinte du succès mondial.
Les règles fiscales internationales sont très complexes, et même les
modifications semblant les plus anodines peuvent avoir d’importantes
répercussions. Le ministère des Finances estime qu’en 2007, la décision
d’éliminer au Canada la déductibilité de l’intérêt sur les dettes
encourues suite à l’investissement dans des entreprises affiliées à
l’étranger totalise au plus 300 à 400 millions de dollars par année.
L’analyse générale faisant suite à cette annonce donnait à penser que
des entreprises individuelles pouvaient essuyer des pertes de cet ordre
et que l’impact total atteindrait les milliards de dollars par année.
La façon dont le Canada taxe les activités commerciales s’étendant audelà de ses frontières influe tant sur la capacité des collectivités
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canadiennes à attirer les investissements et les emplois que sur la
capacité des entreprises ayant leur siège social au Canada de livrer une
concurrence partout dans le monde. La procédure servant à modifier
la politique se reflète également sur la réputation du pays comme
destination pour les capitaux et comme tremplin pour la croissance du
commerce international. L’expérience de 2007 avec l’Initiative d’équité
en matière de fiscalité internationale illustre le besoin critique de faire
des choix politiques judicieux aussi bien que de tenir un processus de
consultation exhaustif et transparent avant de modifier les règles
fiscales internationales.
La décision du gouvernement de créer le Groupe représente donc une
occasion significative de fixer des principes fermes pour orienter la
stratégie du Canada en matière de compétitivité fiscale internationale.
L’ENVIRONNEMENT CONCURRENTIEL DE LA
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Tous les impôts ont un impact sur la compétitivité et la croissance, à
l’instar de toutes les décisions prises par les gouvernements sur la façon
de dépenser les impôts qu’ils perçoivent. L’impact de l’imposition
commerciale est particulièrement important en raison de la grande
mobilité des capitaux. Les gens qui ont de l’argent à investir, qu’ils
soient canadiens ou étrangers, ont plusieurs possibilités
d’investissement à travers le monde. Les règles fiscales régissant le
commerce et l’investissement ont une incidence directe sur les profits
que peuvent réaliser les investisseurs dans tout pays donné.
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Les pays prescrivant de hauts taux d’imposition sur les investissements
commerciaux réduisent la quantité d’investissements et d’emplois qui
en découlent sur leur territoire. Ils incitent également les entreprises
actives mondialement à reconnaître les plus grands avantages possible
dans les pays exigeant moins d’impôts, ce qui entraîne des règles
compliquées et des mécanismes d’application coûteux pour protéger la
base fiscale dans les pays aux taux d’imposition élevés. Dans un
monde où les capitaux traversent librement les frontières, les forts taux
d’imposition commerciaux ne sont tout simplement pas rentables. Les
modèles économiques montrent clairement que la réduction de l’impôt
sur les investissements commerciaux est la façon la plus efficace et la
moins coûteuse d’accélérer la croissance économique.
En règle générale, les pays désirant stimuler la croissance économique
doivent privilégier une formule mixte qui taxe la consommation plus
que les investissements et les revenus. Les pays souhaitant maintenir
un secteur public relativement important doivent veiller
soigneusement à garder leurs taxes d’affaires basses. La Suède, dont la
récolte fiscale totale est beaucoup plus élevée qu’au Canada, prescrit un
taux effectif marginal d’imposition sur les capitaux 42 pour cent moins
élevés.
Les pays qui ont adopté une stratégie de faibles taux d’imposition sur
les investissements et les revenus commerciaux ont eu beaucoup de
succès dans la génération de recettes fiscales et dans la croissance
économique. Citons pour exemple l’Irlande qui, grâce à son taux
d’imposition du revenu des sociétés de 12,5 pour cent, peut recueillir
sensiblement le même montant de recettes fiscales commerciales que le
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Canada comme partie de son économie. Ainsi qu’on l’a appris au
Canada depuis une décennie, les gouvernements qui réduisent les taux
élevés d’imposition commerciale pourraient bien voir augmenter leurs
recettes provenant de cette source.
Les faibles taux d’imposition sur les investissements et les revenus
commerciaux peuvent en outre servir de moteurs pour multiplier les
recettes fiscales qui proviennent d’autres sources, alors que les
investissements mènent à des entreprises, des ventes et des emplois
croissants. Comme le démontre une étude publiée récemment par
PricewaterhouseCoopers (PwC), intitulée La charge fiscale totale, les
impôts fédéral et provincial des sociétés ne sont que deux des 49 taxes
que les grandes entreprises canadiennes versent directement ou
génèrent dans le cadre de leurs activités. Pour chaque dollar payé
directement en impôt sur le revenu des sociétés, les participants à
l’étude de PwC ont payé en moyenne 82 cents d’autres taxes et 67 cents
de prélèvements additionnels, comme les royautés sur les ressources,
en plus de collecter et de remettre au gouvernement 3,41 $ d’autres
taxes provenant des employés et des clients.
Les très grandes entreprises, qui font inévitablement des affaires à
l’échelle internationale, sont de très importants générateurs de recettes
fiscales pour les gouvernements canadiens. L’étude effectuée par
PricewaterhouseCoopers visait 39 entreprises, dont des entreprises
représentant 61 pour cent de la capitalisation boursière de l’Indice
S&P/TSX 60. En 2006, ces entreprises ont versé ou collecté plus de 30
milliards de dollars de revenus pour le compte du gouvernement
canadien tout en payant un salaire moyen de 60 428 $ à leurs employés,
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soit environ 60 pour cent de plus que la moyenne nationale. Dans cet
échantillonnage, les dix plus importants contributeurs (25 pour cent des
entreprises participantes) représentaient 64 pour cent des impôts à
payer et 68 pour cent des impôts à collecter en 2006. Il est clair que les
gouvernements doivent être sensibles à l’incidence de leurs politiques
fiscales sur les décisions liées à l’investissement que prennent les
grandes entreprises engagées dans le commerce international et
favoriser la création et la croissance d’autres entreprises de ce genre au
sein des collectivités canadiennes.
Depuis une dizaine d’années, le Canada a fait de grands progrès dans
la réduction de ses taux d’imposition des sociétés. Les gouvernements
fédéraux successifs auront ramené le taux fédéral légal d’imposition du
revenu des sociétés de 28 pour cent en 2000 à 15 pour cent en 2012. La
plupart des gouvernements provinciaux vont dans la même direction,
alors que les gouvernements fédéral et provinciaux ont également
réduit ou éliminé l’impôt sur le capital. Le ministère fédéral des
Finances estime que d’ici 2012, le taux fédéral-provincial combiné
d’imposition du revenu des sociétés aura baissé à 11 points de
pourcentage sous celui des États-Unis et que son taux effectif marginal
d’imposition sur les investissements commerciaux aura descendu de 9
points de pourcentage.
Bien que cela avait aussi pour but de donner au Canada le taux légal
d’imposition des sociétés le plus bas parmi les pays du G7, il reste que
les gouvernements à travers le monde œuvrent dans le même sens
dans ce domaine. L’étalon servant à évaluer les taux d’imposition
concurrentiels n’est donc pas immuable.
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Le Canada doit spécialement veiller à conserver un avantage fiscal
significatif par rapport aux États-Unis. La taille et le dynamisme
mêmes de son marché font du voisin et plus important partenaire
commercial du Canada un premier choix instinctif pour les
investisseurs internationaux s’intéressant à l’Amérique du Nord.
Malgré la grande intégration économique des vingt dernières années,
les barrières commerciales et sécuritaires qui restent sont autant de
raisons pour les investisseurs de choisir des endroits situés au sud de la
frontière canado-américaine. Le Canada n’a d’autre choix que d’offrir
des incitatifs ailleurs, comme dans sa politique fiscale, s’il espère voir se
multiplier les investissements commerciaux dans les entreprises
canadiennes intégrées aux chaînes d’approvisionnement nordaméricaines et desservant une clientèle sur tout le continent.
LE BUT DE LA STRATÉGIE FISCALE INTERNATIONALE DU CANADA
Toute politique fiscale vise essentiellement à soutenir et améliorer le
niveau et la qualité de vie des Canadiens. Pour y arriver, elle doit
rendre les collectivités canadiennes particulièrement attrayantes dans
lesquelles et à partir desquelles on peut se livrer à des activités
commerciales dans le monde entier.
Le CCCE croit que le principal objectif du régime canadien de fiscalité
internationale doit être de favoriser les activités de valeur supérieure dans
les collectivités canadiennes. Il doit renvoyer aux investisseurs tant
canadiens qu’étrangers l’image d’un pays où il est profitable d’établir et
de développer des entreprises mondiales. L’important n’est pas qu’une
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entreprise se trouve sous le contrôle d’actionnaires canadiens ou
étrangers, mais bien les fonctions et les exploitations qu’ils décident
d’installer au Canada.
Les activités de valeur supérieure peuvent être générées par le siège
social des entreprises sous contrôle canadien ou dans le cadre des
responsabilités continentales ou internationales exercées par des
entreprises multinationales étrangères exploitant des opérations au
Canada. Qu’elles soient émises dans le public ou à responsabilité
limitée, les entreprises canadiennes et étrangères doivent relever les
mêmes défis concurrentiels à l’échelle du globe et utilisent les mêmes
critères lorsqu’elles décident où investir. Peu importe qui sont les
propriétaires, toutes les grandes entreprises ayant leur siège social au
Canada mènent des activités débordant les frontières canadiennes et sont
donc touchées directement par la politique fiscale du pays, qui touche
également les décisions prises en matière d’investissement international.
Le Canada est un joueur relativement modeste dans un marché
mondial très compétitif. Très vite les entreprises canadiennes qui
souhaitent se développer doivent regarder au-delà des frontières du
pays. Elles doivent chercher des clients et des fournisseurs à l’étranger,
aussi bien que des investisseurs et des opportunités d’investissement.
La recherche micro-économique a également montré que l’engagement
international des entreprises canadiennes et étrangères les rend plus
productives et plus innovatrices que les entreprises fonctionnant
seulement au Canada. Celles qui font des affaires au-delà des
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frontières canadiennes tendent à investir davantage dans la recherche,
la formation des employés et la création de nouveaux produits.
L’innovation continue et la productivité croissante sont alors
essentielles aux revenus plus élevés des familles canadiennes et à une
base fiscale plus solide pour les gouvernements canadiens.
Le régime canadien de fiscalité internationale doit donc encourager à la
fois l’importation et l’exportation des capitaux. Les capitaux entrants
permettent aux entreprises ayant leur siège social au Canada de puiser
à même une réserve de capitaux plus large et plus abondante. Les
marchés de capitaux plus liquides offrent à leur tour un coût du capital
plus avantageux qui favorise l’investissement commercial au Canada et
qui aide les entreprises ayant leur siège social au Canada à se
développer de façon profitable. En même temps, l’investissement de
portefeuille sortant par les Canadiens leur donne accès à des
opportunités plus diversifiées qui améliorent les profits et réduisent les
risques, tandis que l’investissement direct à l’étranger par des
entreprises ayant leur siège social au Canada mène à des chaînes
d’approvisionnement plus efficaces, à une plus grande production et à
de meilleures ventes, ce qui crée en fin de compte plus d’emplois de
valeur supérieure au sein des collectivités canadiennes.
LES PRINCIPES DE LA STRATÉGIE FISCALE INTERNATIONALE DU CANADA
1. Rendre les taux d’imposition canadiens plus attrayants dans le
monde. Le document de réflexion porte sur plusieurs questions
fiscales techniques touchant à la fois l’investissement commercial
entrant et sortant. Plus les taux prescrits par le Canada sont
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élevés, plus il faut de règles et de mécanismes d’application
complexes et coûteux pour prévenir la fuite des impôts par des
stratégies comme les prix de transfert et l’abandon des dettes.
Faire du Canada une juridiction où les taux d’imposition du
revenu des sociétés sont relativement bas servirait deux fins, soit
aider les entreprises canadiennes à se développer et inciter les
entreprises fonctionnant internationalement à reconnaître au
Canada la plus grande partie possible de leurs profits réalisés
dans le monde.
À cette fin, les gouvernements fédéral et provinciaux doivent
continuer à réduire leurs taux d’imposition du revenu des
sociétés, avec objectif à court terme d’atteindre un taux fédéralprovincial combiné de 25 pour cent, tel que le recommande le
ministre fédéral des Finances. Le gouvernement fédéral a de
plus éliminé la retenue d’impôt sur les intérêts versés aux
prêteurs étrangers indépendants et il éliminera la retenue
d’impôt sur les intérêts versés aux prêteurs indépendants aux
États-Unis au cours des trois prochaines années dans le cadre de
la convention fiscale bilatérale.
La prochaine étape sur ce front doit être d’éliminer les retenues
d’impôt sur le paiement des dividendes au sein des groupes
multinationaux, réciproquement avec d’autres pays, ce qui est le
plus urgent avec les États-Unis. Depuis quelques années, les
États-Unis ont négocié un taux de retenue de zéro avec plusieurs
de ses autres grands partenaires commerciaux – y compris le
Royaume-Uni, le Mexique, les Pays-Bas, la Suède, l’Allemagne, le
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Danemark, la Finlande et la Belgique – pour les dividendes
directs provenant d’entreprises détenues à plus de 80 pour cent.
Le seuil de propriété est fixé à 50 pour cent dans la convention
entre les États-Unis et le Japon. Les retenues d’impôt sur les
dividendes sont un obstacle majeur au libre mouvement des
capitaux de part et d’autre des frontières et, compte tenu du fait
que le Canada est le plus important partenaire commercial des
États-Unis, il est vital pour notre pays de pallier rapidement à ce
désavantage concurrentiel.
Comme les taux d’imposition des sociétés ont un effet
d’entraînement très puissant sur la croissance économique,
l’environnement concurrentiel est extrêmement dynamique. Les
gouvernements doivent ainsi continuer à étalonner les taux
canadiens par rapport aux taux d’un ensemble de grands
concurrents de l’investissement mondial, pas seulement les ÉtatsUnis. Cela nécessitera possiblement un taux fédéral-provincial
combiné d’imposition du revenu des sociétés beaucoup plus bas
que 25 pour cent à plus long terme. L’Institut C.D. Howe a par
exemple suggéré un taux de 20 pour cent pour les grandes
entreprises aussi bien que pour les petites.
En outre, les gouvernements doivent compléter l’élimination de
l’impôt sur le capital aussitôt que possible. Ils doivent aussi
continuer à réduire l’impôt personnel sur les économies et sur les
investissements, de même que le taux marginal maximum
d’imposition sur le revenu qui est le plus visible aux talents
mobiles à l’échelle mondiale. Les gouvernements qui imposent
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encore des taxes de vente aux intrants commerciaux doivent les
convertir en taxes à valeur ajoutée similaires ou harmonisées
avec la taxe sur les produits et services. Dans la mesure où
l’imposition peut servir de levier politique pour aborder d’autres
enjeux, comme le changement climatique, toute modification
devrait chercher à axer la formule d’imposition mixte sur une
base de consommation.
2. Donner des chances égales aux investisseurs canadiens et
étrangers au Canada. L’investissement étranger entrant profite
grandement aux Canadiens. L’investissement direct dans les
exploitations canadiennes par des entreprises étrangères crée des
emplois dans les collectivités canadiennes connectées à des
chaînes d’approvisionnement et à des réseaux de connaissances
internationaux. L’accès aux capitaux étrangers est à son tour
essentiel à la croissance des entreprises ayant leur siège social au
Canada.
La politique fiscale doit stimuler les placements des investisseurs
canadiens aussi bien qu’étrangers et dans la mesure du possible
ne pas favoriser les uns par rapport aux autres. Dans son rapport
de juin 2008, le Groupe d’étude sur les politiques en matière de
concurrence avançait que les entreprises canadiennes sont
désavantagées par rapport aux entreprises étrangères à cet égard.
Comme recommandait le rapport, le Groupe consultatif sur la
fiscalité doit examiner de près les règles fiscales pertinentes et
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s’assurer que les entreprises ayant leur siège social au Canada
sont en mesure de livrer une concurrence sur un pied d’égalité
pour faire des acquisitions au Canada.
Dans le passé, le statut du Canada en tant que juridiction à fort
taux d’imposition des sociétés nécessitait le recours constant à
des mécanismes politiques visant à contrer les prix de transfert,
l’abandon des dettes ou le chalandage fiscal inapproprié par des
entreprises aux activités internationales qui désiraient transférer
leurs profits imposables vers des gouvernements à meilleurs taux
d’imposition. À mesure que les taux d’imposition des sociétés
baissent au Canada par rapport à d’autres gouvernements, le
risque d’érosion de sa base fiscale diminue, tout comme le besoin
de mécanismes de prévention tels les règles de capitalisation
restreinte ou de défibrage des gains. Dans la mesure où ces
mécanismes sont encore nécessaires pour protéger la base fiscale
canadienne, le Canada doit adopter les plus faciles à administrer
et les plus prévisibles.
Le Canada doit analyser en profondeur l’impact croissant des
entités exemptes d’impôts sur les marchés des capitaux au
Canada et à l’étranger. Les fonds souverains et autres entités
étrangères exemptés d’impôts sont une source importante et
croissante de capitaux à faible coût pour les entreprises ayant
leur siège social au Canada, mais il faut encore s’assurer qu’en
principe les entités étrangères faisant des affaires au Canada
paient effectivement l’impôt canadien sur ce qui est considéré à
juste titre comme des revenus de source canadienne.
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Bien entendu, le Canada possède ses propres instruments
exempts d’impôt, notamment les fonds de pension qui sont des
investisseurs actifs au pays et à l’étranger. Dans la mesure où la
politique fiscale canadienne va continuer à permettre les
investissements domestiques à travers des instruments exempts
d’impôt, elle ne doit pas désavantager les investissements
effectués au Canada par leurs équivalents étrangers ou imposer
quelque mesure que ce soit sur les fonds étrangers exempts
d’impôt si elle ne désire pas voir d’autres pays faire de même
avec les fonds canadiens.
Le Canada doit également s’assurer que son traitement des fonds
exempts d’impôt n’entraîne pas de distorsions injustes ou non
intentionnelles. Plus particulièrement, la politique fiscale doit
s’assurer que les fonds exempts d’impôt, qu’ils soient étrangers
ou domestiques, ne retirent pas un avantage fiscal par rapport
aux sociétés contribuables dans la course aux opportunités de
croissance à travers les acquisitions.
Dans le même ordre d’idées, les règles fiscales actuelles font en
sorte que les fonds importants exempts d’impôt ont la capacité
d’imiter les anciens avantages fiscaux offerts par la structure de
fiducie de revenu en privatisant une entreprise et en la chargeant
de dettes. Les Canadiens qui économisent dans des régimes
enregistrés d’épargne-retraite ne sont pas capables de privatiser
des entreprises et continuent ainsi à être sujets à la double
imposition des dividendes qui leur sont payés par les sociétés
canadiennes imposables. Il s’agit principalement d’un problème
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d’équité horizontale existant entre les bénéficiaires de différents
instruments d’épargne-retraite au Canada, mais la résolution de
ce problème pourrait avoir des répercussions sur le traitement
canadien des entités exemptes d’impôt.
3. Éviter de décourager les entreprises ayant leur siège social au
Canada de faire des placements à l’étranger. Dans l’économie
perpétuellement peu génératrice d’emplois à la fin du XXe siècle,
l’instinct politique des gouvernements canadiens les poussait à
faire tout ce qui était possible pour stimuler la création d’emplois
à court terme au Canada. Alors que le pays connaît une
transformation structurelle vers une économie manquant
perpétuellement de main-d’œuvre, les politiques publiques
doivent cibler la qualité plutôt que la quantité des emplois créés.
Les décisions d’investir au Canada et à l’étranger ne sont pas un
jeu à somme nulle. Les investissements à l’étranger favorisent le
commerce ainsi que la croissance des entreprises canadiennes. Si
l’on en croit l’Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE), chaque dollar investi directement outrefrontière produit deux dollars d’exportations supplémentaires
pour le pays d’origine. Cette participation accrue à l’économie
mondiale génère à son tour de plus grands profits pour les
actionnaires canadiens, de meilleurs et plus nombreux emplois
au Canada dans des activités de valeur supérieure comme les
opérations d’un siège social, ainsi que des recettes nationales
plus élevées.
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Une politique fiscale internationale appuyant les investissements
étrangers par des entreprises ayant leur siège social au Canada
est particulièrement importante pour une économie relativement
modeste comme celle du Canada. Si elles veulent atteindre une
stature internationale, les entreprises ayant leur siège social au
Canada doivent connaître une croissance qui dépasse les
frontières canadiennes. Il faudra pour cela qu’elles jouissent
d’un certain accès aux opportunités commerciales, au capital
financier et au capital intellectuel leur donnant au moins des
chances égales de concurrencer les entreprises internationales
ayant leur siège à l’étranger.
Les modifications importantes que le Canada a apportées
récemment à ses règles fiscales internationales allaient
précisément dans la mauvaise direction. Comme l’a noté le
Groupe d’étude sur les politiques en matière de concurrence, les
mesures fiscales introduites en 2007 pour limiter la déductibilité
des intérêts sur l’argent emprunté au Canada aux fins de
l’investissement dans des sociétés affiliées étrangères
n’augmentera pas l’assiette canadienne du revenu et
désavantagera les entreprises ayant leur siège social au Canada
qui veulent devenir des joueurs mondiaux en augmentant le
coût de leur capital. Cette mesure réduira également la
compétitivité des entreprises ayant leur siège social au Canada
qui investissent à l’étranger par rapport aux entreprises
étrangères non soumises à des restrictions semblables dans leur
pays. Pour soutenir et encourager les entreprises canadiennes à
investir à l’étranger, il faut éliminer les restrictions sur la
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déduction des intérêts et sur les autres dépenses liées aux
investissements étrangers.
Si les entreprises ayant leur siège social au Canada investissent
davantage à l’étranger, il en résultera plus d’emplois de meilleure
qualité au sein des collectivités canadiennes dans les années à
venir. Une stratégie fiscale internationale fonctionnant de
concert avec d’autres instruments politiques pour stimuler les
investissements internationaux par des entreprises ayant leur
siège social au Canada multipliera d’importants dividendes au
profit de tous les Canadiens.
4. Simplifier le régime canadien de fiscalité internationale. Au fil
des ans, le régime canadien de fiscalité internationale est devenu
d’une complexité déroutante. Cette dernière ne profite en rien
aux recettes du gouvernement, mais elle est très frustrante tout
autant qu’onéreuse pour les entreprises qui essaient simplement
de se conformer aux règles dans la planification de leur
croissance future.
En dépit des meilleures intentions, le vaste ensemble de règles et
de conventions fiscales du Canada continue à produire des
résultats injustes. Des anomalies dans la façon dont les crédits
d’impôt étrangers sont calculés au Canada, par exemple, font
encore en sorte que certaines entreprises canadiennes ayant des
succursales à l’étranger doivent payer les impôts canadien et
étranger pour les mêmes revenus. Dans le même ordre d’idées,
les conventions fiscales bilatérales ne garantissent pas toujours
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que les différents types de revenu soient traités de façon
uniforme en matière de retenues d’impôt.
Un objectif central de la politique fiscale doit être de simplifier les
règles dans la mesure du possible. Par exemple, les affiliés
étrangers des entreprises canadiennes sont habituellement
exempts d’impôt canadien sur le revenu provenant d’opérations
menées dans d’autres pays avec lesquels le Canada a conclu une
entente. Ce revenu va aux sociétés canadiennes à titre de
dividendes exempts d’impôt et il est frappé d’impôt au Canada
seulement lorsqu’il est distribué à chaque actionnaire dans ce
pays. Le budget fédéral de 2007 indiquait qu’à l’avenir, cette
exemption s’étendrait pour inclure les pays qui concluent une
entente pour partager l’information sur les contribuables. Cette
plus grande couverture est une bonne nouvelle pour les
entreprises canadiennes qui veulent s’attaquer à une plus grande
diversité de marchés, mais elle ne va pas assez loin.
Alors que les entreprises canadiennes recherchent de plus en
plus des possibilités d’affaires à l’étranger, le régime canadien de
fiscalité internationale doit évoluer afin de soutenir ces
initiatives. Il doit donc se transformer en un régime d’imposition
à « exemption totale » et viser, entre autres choses, les gains en
capital sur les investissements étrangers de manière à faciliter
l’expansion et la compétitivité internationale des entreprises
canadiennes et des entreprises multinationales étrangères qui
font des placements à partir du Canada. Cela permettrait de
simplifier considérablement le régime fiscal et réduire le fardeau
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de la conformité, sans avoir de répercussions fiscales majeures
puisque les entreprises ne ramènent pas leur surplus imposable
au Canada selon les règles actuelles. Cela permettrait également
de ne pas avoir à s’appuyer principalement sur un traité fiscal ou
un accord sur le partage des renseignements fiscaux conclu entre
le Canada et un pays étranger pour déterminer si une activité
commerciale étrangère est visée par l’impôt canadien ou non.
5. Faire du Canada un pôle d’attraction pour le talent et la
créativité. Les entreprises multinationales ayant leur siège social
au Canada ont développé dans de nombreux domaines une
expertise de pointe leur permettant de livrer une concurrence
active pour décrocher des contrats à l’échelle de la planète. Une
telle capacité représente des emplois de valeur supérieure dans
plusieurs collectivités canadiennes. Le gouvernement fédéral
doit s’assurer que la stratégie fiscale internationale du Canada
soutienne et favorise le développement de ces « centres
d’excellence » où l’expertise, les connaissances et les compétences
canadiennes peuvent être mises au service des clients à
l’extérieur du Canada. Le régime fiscal doit à coup sûr tenter
d’imposer les entreprises ayant leur siège social à l’étranger, du
simple fait qu’elles reçoivent des services d’entreprises ayant leur
siège social au Canada.
La politique fiscale visant les sociétés n’est pas le seul levier qui
peut influer sur la capacité d’un pays à attirer les investissements
dans les activités de valeur supérieure, comme celles qui se
déroulent dans les sièges sociaux des entreprises. Les personnes
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hautement qualifiées ont en général beaucoup de latitude quant
à l’endroit où ils souhaitent travailler et vivre avec leurs familles.
Qui plus est, des taux d’imposition relativement bas sur les
revenus personnels élevés se sont aussi avérés une stratégie
fructueuse pour attirer des emplois de pointe nécessitant la
mobilité internationale des talents. Le Royaume-Uni et les PaysBas sont deux pays qui ont délibérément utilisé la politique
fiscale personnelle comme un moyen d’attirer les activités
multinationales de sièges sociaux. D’autres pays comme l’Irlande
ont plutôt choisi d’encourager l’innovation en accordant un
allégement fiscal aux royautés sur la propriété intellectuelle. Si le
Canada espère livrer une bonne concurrence pour embaucher
des personnes hautement qualifiées qui sont sources
d’innovation et de croissance pour des entreprises mondiales
compétitives, son régime international d’imposition doit être en
mesure d’attirer tant les investisseurs corporatifs que les
personnes à revenus élevés.
6. Assurer la transparence et la constance des modifications
fiscales. Comme les règles fiscales internationales sont très
complexes, même leurs modifications en apparence bénignes
peuvent entraîner des conséquences graves et imprévues. Si l’on
applique des modifications aux règles fiscales internationales
sans tenir des consultations approfondies, l’économie du Canada
tout autant que sa réputation peuvent s’en trouver menacées,
comme l’a compris le gouvernement fédéral lorsqu’il a introduit
ses modifications de 2007 touchant la déductibilité des intérêts.
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PROPOSITION AU GROUPE CONSULTATIF SUR LE RÉGIME
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En plus de réévaluer cette modification particulière de la
politique, il est vital de ne pas répéter les mêmes erreurs.
En allant de l’avant, les gouvernements doivent s’assurer que
tout changement planifié du régime canadien de fiscalité
internationale fasse l’objet d’une évaluation d’impact exhaustive
et courante dont les conclusions sont mises à l’épreuve dans le
cadre d’une consultation ouverte avec les entreprises touchées.
Au fil du temps, les gouvernements doivent veiller à ajuster leurs
politiques d’imposition afin qu’elles reflètent l’évolution du
milieu des affaires et les dynamiques de la compétitivité dans
une économie mondiale. Ils doivent toutefois reconnaître
l’importance et la complexité de plusieurs investissements
internationaux effectués dans le cadre d’arrangements financiers
à long terme. Plus les investisseurs auront confiance dans la
stabilité de ses règles fiscales, plus le Canada sera en mesure
d’attirer ce type d’investissement.
Alors que rien ne doit empêcher les gouvernements d’apporter
des modifications à leurs politiques au cours des années, il est
essentiel de s’assurer que toute modification qui aurait pour effet
d’alourdir le fardeau fiscal des entreprises ne soit pas rétroactive.
À tout le moins, les décisions en matière d’investissement prises
en fonction des présentes règles doivent bénéficier d’une clause
de droits acquis et être protégées contre toute répercussion
néfaste pour une période d’au moins dix ans. La constance et la
transparence sont incontournables pour maintenir la confiance
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dans le Canada comme un endroit fiable et attrayant pour y
investir.
CONCLUSION
La politique fiscale est un levier critique pour favoriser la prospérité
future du Canada. Les faibles taux d’imposition des sociétés réduisent
la nécessité de règles et de mécanismes complexes pour protéger la
base fiscale canadienne tout en stimulant l’investissement commercial,
essentiel à la croissance économique et à des recettes fiscales plus
abondantes. Un environnement fiscal compétitif pourra attirer des
investissements étrangers au Canada et contribuer à la croissance
internationale des entreprises ayant leur siège social au Canada. La
meilleure façon de susciter des investissements entrants et sortants est
de continuer à réduire les taux d’imposition des sociétés au Canada.
Le Canada doit examiner de près la façon dont d’autres économies ont
réussi à multiplier les investissements et la croissance grâce à leur
politique fiscale internationale, et s’assurer que nos politiques sont plus
avantageuses que celles de nos principaux concurrents. En faisant cet
examen, le pays doit analyser l’incidence des politiques fiscales tant
corporatives que personnelles sur la capacité du Canada à faire
concurrence pour obtenir des investissements, attirer une maind’œuvre qualifiée et stimuler le développement et la commercialisation
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de nouvelles technologies. Il doit aussi répéter ces examens de façon
régulière pour s’assurer que notre pays demeure concurrentiel dans un
environnement fiscal dynamique à l’échelle mondiale.
Une main-d’œuvre de moins en moins abondante dans l’économie
canadienne signifie que l’emphase globale de la politique publique doit
passer de la quantité à la qualité des emplois créés. Même si les
investissements internationaux des entreprises ayant leur siège social
au Canada peuvent créer des emplois à court terme à l’extérieur du
pays, ces investissements sont critiques pour les entreprises qui veulent
être plus productives et innovatrices afin d’atteindre un statut
international et d’établir en dernier ressort des sièges sociaux influents
au sein des collectivités canadiennes. Tout en demeurant neutre face à
la propriété des capitaux investis au Canada, le régime fiscal
international de notre pays doit faciliter les investissements à l’étranger
par des entreprises ayant leur siège social au Canada avec des taux
d’imposition compétitifs et un cadre législatif sain, stable et prévisible.
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