Les colorants jaunes
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I. Utilisation en agroalimentaire
1. Historique de l’utilisation des colorants
Les couleurs ont déjà, dans le passé, joué des rôles symboliques et émotionnels importants.
Les Romains ont vite appris que les gens "mangeaient avec leurs yeux" avant leur palais [2].
Le mélange de produits alimentaires ou l’incorporation de certaines épices ont été des moyens
de colorer des mets depuis des temps reculés. Avant 1850, tous les colorants ajoutés dans
l’alimentation (curcumine, safran, cochenille,…) étaient d’origine naturelle. Les recherches,
menées depuis le milieu du XIXe siècle, ont débouché sur la fabrication de très nombreuses
familles de colorants, où l'on trouve souvent des imitations de la structure chimique des
colorants naturels. Cette recherche a joué également un rôle important dans l'essor de la
chimie organique et dans la compréhension de la nature des molécules [3]. De nombreux
ajustements se sont succédés à cause de problèmes toxicologiques, notamment avec
l’interdiction du jaune de beurre qui s’est révélé cancérigène. En 1962, la CEE propose une
liste de colorants, adoptée en France en 1964 puis régulièrement modifiée que ce soit pour les
colorants eux-même ou pour des restrictions d’emploi. En 1989, la liste de la CEE contient 42
produits dont la numérotation va de E 100 à E 180. Cette liste indique les doses maximales
acceptables, les critères de pureté ainsi que les produits auxquels ils peuvent être ajoutés [4].
De nos jours, les colorants alimentaires sont largement utilisés dans notre alimentation [5].
2. Impact de l’effet visuel des aliments
La coloration constitue un facteur important, parfois décisif, dans le choix d'un aliment du fait
que c'est un élément immédiatement accessible pour l’évaluation de sa qualité. En effet, la
qualité est souvent liée à la maturité, à la présence d’impuretés, à la mise en œuvre appropriée
ou défectueuse d’un traitement technologique, à de mauvaises conditions d’entreposage, à un
début de détérioration par les micro-organismes…et donc à la couleur du produit.
En définitive, les individus sont conditionnés de telle sorte qu’ils associent une couleur bien
définie et un type d’aliment donné ; par exemple, des oranges naturellement vertes restent sur
l’étalage, étant perçues comme insuffisamment mûres, alors que le sol, le climat ou l’espèce
peuvent être responsables de cette coloration. Dans l’esprit du consommateur, la couleur est