1 COURS 12 - 03/11 2
L’espace ˇ
Dest une variété de drapeaux. Notons GC=G(QC) = {T∈GL(H)|Q(T.x, T.y) =
Q(x, y),∀x, y ∈H}le groupe des automorphismes de Hpréservant QC. C’est un groupe orthogonal ou
symplectique suivant que nest pair ou impair.
Exercice 1.4.Le groupe GCagit transitivement sur ˇ
D.
Fixons o∈ˇ
Dun point-base, correspondant à une filtration de référence F•
o. Notons Ple fixateur
(dans GC) de o, i.e. le stabilisateur de F•
o. C’est un sous-groupe parabolique de GCet on a ˇ
D=GC/P .
Le stabilisateur StabGL(H)F•
os’identifie à l’ensemble des matrices triangulaires supérieures par blocs,
avec des blocs diagonaux de taille hn,0, hn−1,1, . . . , h0,n. Alors, GC/P =GC.o est une orbite fermée de
GCdans GL(H)/StabGL(H)F•
o.
Définition 1.5. On note D⊂ˇ
Dl’ensemble
D={F•∈ˇ
D|i2p−nQC(v, ¯v)>0,∀v∈Fp∩Fn−p, v 6= 0}.
C’est un ouvert de Hausdorff (par opposition à ouvert de Zariski) de ˇ
Ddonc une variété complexe.
Exemple 1.6.Si n= 1 et dimCH= 2, une structure de Hodge réelle sur Hest entièrement déterminée
par la donnée d’une droite de H∼
=C2. Donc ˇ
Ds’identifie à CP1. La forme symplectique Qs’écrit
de1∧de2pour une certaine base (e1, e2)de HR; si v∈Ha pour coordonnées (1, b)dans (le complexifié
de) cette base, on a iQ(v, ¯v) = −2=(¯
b)qui est strictement positif si et seulement si best dans le demi-plan
supérieur de Poincaré H+. Donc H+=D⊂ˇ
D=CP1.
On a enfin GC=SL2(C)et Pest l’ensemble des matrices triangulaires supérieures dans SL2(C).
L’espace D(HR,{hp,q}, Q)paramètre les R-structures de Hodge de poids n, de type {hp,q }et polari-
sées par Q. On l’appelle un domaine de périodes. L’espace ˇ
Dest quant à lui son espace dual.
Notons GR⊂GCle groupe des points réels : GR={T∈GC|T HR⊂HR}. Alors, GRagit sur D, car
il préserve la conjugaison complexe. Par des arguments d’algèbre linéaire (du type théorème de Witt),
on montre que GRagit transitivement sur D. Donc :
D=GR/V ouvert
→GC/P =ˇ
D,
V=GR∩P.
Notons Col’opérateur de Weil sur la filtration privilégiée F•
o. Comme Vcommute à la conjugaison
complexe et préserve la décomposition de Hodge (car il préserve la filtration et la conjugaison), Vpréserve
(x, y) := Q(Cx, ¯y), forme hermitienne puisque Q(Cx, ¯x)>0. Donc Vest compact.
Exemple 1.7.Considérons HRun espace vectoriel réel de dimension 2p+q, avec p > 1, q > 0, q 6= 2. Soit
Qune forme quadratique sur HRde signature (2p, q). Soit Dle domaine des périodes des variations de
structures de Hodge de HR, polarisées par Q, de poids 2et de type h0,2=h2,0=pet h1,1=q.
Alors GR=O(2p, q)et V=U(p)×O(q). En effet, un élément de GRqui stabilise la filtration stabilise
aussi la décomposition de Hodge. Sa restriction à H1,1est un élément de O(q)et, comme il conserve la
forme QC(v, ¯v)(hermitienne à un facteur près) sur H2,0, sa restriction à H2,0⊕H0,2est un élément de
U(p).
Donc D=O(2p, q)/(U(p)×O(q)) = P O(2p, q)/P (U(p)×O(q).
Exemple 1.8.Gardons les notation précédentes et considérons plus en détail le cas p= 2, q = 1. Alors,
une structure de Hodge polarisée sur H
H=H2,0⊕H1,1⊕H0,2,
est entièrement déterminée par H2,0, un 2-plan QC-isotrope. En effet, H0,2=H2,0et H1,1= (H0,2⊕
H2,0)⊥QC.
Donc ˇ
Ds’identifie à l’espace des 2-plans QCisotropes de HC.
Plus explicitement, considérons
H=he0, e1, . . . , e4iC,
QC(z) = z0z3+z1z4+z2
2,
σ(z) = ( ¯z3,¯z4,−¯z2,¯z0,¯z1),