Dossier presse Les Misérables TMG 2016

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Théâtre des Marionnettes de Genève
Dossier presse – saison 2016 - 2017
LES MISÉRABLES
Un spectacle de la Cie Karyatides (BE)
DU 28 SEPTEMBRE AU 9 OCTOBRE 2016
D’après l’œuvre de Victor Hugo, Les Misérables
Adaptation : Compagnie Karyatides
Un spectacle de : Karine Birgé, Marie Delhaye
Mise en scène : Agnès Limbos et Félicie Artaud
Interprétation : Marie Delhaye et Julie Nathan,
Naïma Triboulet et Karine Birgé (en alternance)
Collaboration à l’écriture : Françoise Lott
Création sonore : Guillaume Istace
Création lumière : Dimitri Joukovsky
Sculptures : Evandro Serovio
Scénographie : Frédérique De Montblanc
Grandes constructions : Alain Mayor
Petites constructions : Françoise Colpé,
Zoé Tenret
Régie : Dimitri Joukovsky,
Karl Descarreaux (en alternance)
Illustration, graphisme et tisanes :
Antoine Blanquart
Théâtre d’objet
Théâtre des Marionnettes de Genève
3 Rue Rodo | 1205 Genève
Réservations : 022 807 31 07
ou www.marionnettes.ch
75 minutes/Adultes, ados, dès 9 ans
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Le spectacle
1. L’histoire
Proposer les grands mythes de la littérature sur un
petit plateau de théâtre, raconter beaucoup avec peu,
tel est le credo de cette jeune compagnie belge, qui a
déjà réalisé des versions étonnantes et pertinentes
de Carmen et Madame Bovary. En partant de Victor
Hugo et ses Misérables, roman mélodramatique,
policier et social de quelques 2000 pages, la création
distille avec un art consommé de la synthèse, un
concentré qui reprend les éléments essentiels de
l'intrigue et axe le récit sur les figures
incontournables : le voleur repentit et bienfaiteur Jean
Valjean, l’infortunée Cosette, la désespérée et
sacrificielle
Fantine,
le
gamin
des
rues
insurrectionnelles, Gavroche et le policier à la
conscience tourmentée, Javert.
A la fois narratrices et personnages, les comédiennes
racontent, incarnent, figurent, évoquent, prêtent leurs
Les Misérables
voix à tous les personnages et insufflent la vie à une
galerie de figurines et d'objets : des statuettes de
plâtre et santons aux tailles variées partagent ainsi le
plateau avec des reproductions de tableaux, des poupées folkloriques détournées. Une
merveilleuse adaptation visuelle et hautement poétique. A l’aide de figurines et autres objets
chinés dans les intérieurs de leurs grands-parents, elles redessinent fidèlement et synthétiquement
le parcours de Jean Valjean, de l’inspecteur Javert, de la jeune mère fille Fantine et de sa petite
Cosette, de Marius et du culotté Gavroche. L’histoire se dévoile dans toute sa dimension humaine
et tragique. Ces petits personnages aux grands noms souffrent dans cette France du 19ème : ils
ont froid, ils ont faim, parfois même ils saignent et meurent.
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2. Les intrigues
C’est l’histoire d’un homme qui a tout perdu,
paria de la société, poursuivi par son passé de
bagnard et qui se sacrifie pour le bonheur d’une
enfant que le sort lui a confiée.
C’est l’histoire d’une femme victime, réduite à
vendre son corps et à abandonner son enfant ;
d’un flic fanatique et infatigable ; d’un gamin des
rues impertinent et libre ; d’une justice inique ; du
combat en l’homme entre le bien et le mal ;
d’une course poursuite qui dure des années et
d’un homme dont la conscience est sans cesse
mise à l’épreuve.
C’est l’histoire d’un peuple aux abois qui se
soulève et défend son idéal jusqu’à la mort. Pour
adapter Les Misérables en un spectacle d’une
heure quinze, il nous faut faire nécessairement
un choix dans le roman.
Nous nous concentrons ainsi sur les figures les
plus marquantes : deux hommes que tout
Les Misérables
oppose (Jean Valjean, Javert), deux femmes,
mère et fille (Fantine, Cosette), un éternel enfant (Gavroche). Si le roman fourmille de liens et de
rencontres inattendues entre tous les personnages, la trajectoire de Jean Valjean est centrale,
c’est elle qui irrigue tout le roman. Et s’il est le protagoniste par excellence, il ne va pas sans Javert
et Cosette, l’un opposant, l’autre adjuvant.
En parallèle du parcours de Jean Valjean, nous avons volontairement gardé l’histoire de Fantine,
la mère de Cosette. Nous traitons le destin de Fantine parce qu’elle est une figure du peuple.
Comme homme et comme femme, Jean Valjean et Fantine sont tous deux et de manière
différentes marqués par le déshonneur (le forçat, la fille mère) et broyés par l’injustice sociale. Leur
rencontre sera consacrée dans une forme de rachat et une promesse : celle contractée par
Valjean de s’occuper de Cosette.
Dans le peuple, voici l’homme, la femme, et également l’enfant. Parmi les très belles figures
enfantines, on a choisi Gavroche, solaire gamin des villes dont le destin n’est pas moins tragique
que celui de Fantine. De la courte vie de Gavroche nous ne gardons que les barricades, pour faire
de lui, l’emblème même de la Révolution : soulèvement magnifique du peuple mais hélas trop vite
confisqué.
Si le récit des Misérables est une intrigue policière (avec son sens aigu du rebondissement et du
suspense), il est aussi un grand mélodrame, au sens où ses rebondissements nous font basculer
de moments heureux à malheureux. Nous assumons totalement la ligne mélodramatique du
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roman, celle qui doit faire vibrer le coeur des spectateurs : la déchéance de Fantine, la mort de
Gavroche et la misérable condition de la petite Cosette. Nous assumons tout et d’autant plus pour
un public d’enfants : les déchirements, les morts, les passions.
Enfin et troisième ingrédient, nous tenons à faire exister la portée politique, sociale et
philosophique de ce roman fleuve. Tout au long de son livre, Hugo discourt sur la justice, l’équité,
la conscience morale, l’aspiration à la révolution.
Karine Birgé et Marie Delhaye
3. M ythes littéraires
« Les grandes histoires sont celles qu’on a déjà
entendues et qu’on n’aspire qu’à réentendre. »
Arundhati Roy
Proposer des mythes de la littérature sur un petit plateau de théâtre, telle est notre démarche.
Nous passons à la centrifugeuse les grandes oeuvres pour en extraire des «digests» par une
opération de stylisation vivifiante et novatrice.
Avec nos objets, nous voulons laisser la place à l’imaginaire, à l’évocation, à la métaphore, à ce
qui reste d’âmes d’enfants en chaque spectateur. Jouant de références connues de tous, nous
défendons un théâtre populaire, visuel et poétique, fait de bouts de ficelles, artisanal, brut,
dépouillé.
Après Madame Bovary et Carmen, figures féminines qui posent la question de la liberté sous un
angle immoral pour la première, amoral pour la seconde, voici Jean Valjean, figure morale par
excellence.
Compagnie Karyatides
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4. L’humanité d’un roman épique
Entretien avec Karine Birgé qui cosigne le spectacle.
Qu’est-ce qui vous a attirée dans Les Misérables ?
Karine Birgé : L’adaptation des Misérables ou par le passé
de Carmen et Madame Bovary participe de coups de foudre
pour une œuvre et non de la recherche de classiques à
transposer. Le roman fleuve de Victor Hugo s’apprécie pour
le flamboiement des passions sur la trame palpitante d’un
thriller, le combat des forces travaillant pour le Bien contre
celles dévolues à l’injustice et à l’exploitation d’autrui, la
dimension mystique ainsi que les personnages mythiques
qui sont des figures quasi allégoriques, antithétiques dans
le cas de Jean Valjean.
C’est toute la dimension humaine et politique que renferme
Les Misérables qui se veut une véritable auscultation de la
société de son temps. Nous voulions rendre la dimension
épique et profondément humaine de ce grand poème
dressant les maux auxquels se plient les « misérables », qui
Les Misérables
engendrent un enfer sur terre que décrit Hugo dans sa
er
courte préface datée du 1 janvier 1862 et que le spectacle
reproduit en partie sous forme d’épilogue. C’est un drame de l’asservissement qui n’a rien perdu
de son acuité et est étrangement baigné d’une fantastique lumière de vie et de fraternité jusque
dans la mort, comme en témoigne le destin du garçon des rues, Gavroche.
Si Les Misérables est le livre du grand prophète républicain, de l’exilé irréconciliable, un
tête-à-tête aussi avec Dieu et l’Océan, c’est d’abord un texte-barricade posé entre les deux
monarchies restaurées et les deux Empires, entre la Révolution et la République née de
l’échec d’une insurrection. Cette dimension de barricade, vous la convoquez dès l’abord
avec un texte scandé au mégaphone.
C’est un drapeau rouge fait de vieilles chaussettes. Sommes-nous ainsi porteuses d’un idéal de
Révolution qui se dit au féminin, mettant en avant le rôle des Femmes en 1848 et au-delà ? A
chacun d’ajuster son imaginaire et son regard à cette image. Les Misérables, c’est de l’idéal plein
de fracas, d’espérances déçues, et malgré tout d’optimisme, d’utopie tenue à bout de bras dans un
élan résistant. On y retrouve l’esprit de ces lignes du roman-fresque Les Rouges signé Pascal
Fautrier sur la gauche révolutionnaire française : « En moi, ça résiste à tout la "conscience de
gauche". Comme une ritournelle, comme les souvenirs d’un très ancien amour. »
Concrètement, il s’agit d’une création faite pour être vue de près et au lointain. Lorsque les petites
figurines en formes de santons représentant des petits métiers sont utilisées, nous y avons mis
beaucoup de personnages féminins. Ces femmes figurines viennent parfois de loin comme au
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détour de poteries indiennes et elles sont très présentes au cœur de la Révolution. Du fait d’une
adaptation éminemment resserrée, il manque une protagoniste majeure et l’une des plus complexe
du roman, Eponime. Modèle d’altruisme et de courage, elle se trouve sur la barricade où elle
expirera à 16 ans, se scarifiant pour Marius qui n’aime que Cosette. Or dans l’histoire, Cosette est
une petite bourgeoise qui ne développe guère d’intérêt révolutionnaire. A deux comédiennes et
manipulatrices, nous brandissons drapeaux et mégaphone et passons les voix de tous les rôles.
Le roman dans son ensemble apparaît d’abord comme un drame de l’asservissement et de
l’écrasement ; ces êtes qui forment le personnel maudit des Misérables, « la meule de
l’ordre social les rencontre et les broie », comme l’avance Hugo.
Le plateau métallique tournant telle la roue
à aubes d’un moulin notamment lors des
scènes de poursuite entre l’ex-forçat en
rupture de ban Jean Valjean et son ennemi
juré l’inspecteur Javert, né dans une
prison, et qui le pourchasse sans trêve. Ou
comment rendre compte de l’infiniment
grand par une échelle de représentations
singulièrement petite.
Le travail tente de rendre compte des
dimensions spatiales, métaphysiques,
cosmogoniques du roman.
Tout est immense : la folie de Javert, les courses-poursuites, les paysages campagnards
traversés. Au casting, nous n’avons que de pauvres santons en bois accompagnés par quelques
menus objets, à l’image d’une boîte à biscuits. Le travail peut ainsi, pour partie, se résumer à
tenter de rendre compte des dimensions spatiales, métaphysiques, cosmogoniques du roman. De
quelle manière faire vivre ces traques à suspens dignes du thriller. Sur cette table en métal qui
tourne sur elle-même, se déploient ainsi des formes d’images arrêtées, de tableaux vivants, un
défilement de paysages et de décors. Le dispositif scénique suscite une impression d’oppression
d’écrasement, de fatalité et souligne le fait que Jean Valjean risque à tout moment de se faire
happer et engloutir par ce tourbillon qui va très vite.
Propos recueillis par Bertrand Tappolet
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5. Extrait de la pièce : La Révolution
NARRATRICE 1
Ecoutez, il me semble que la ville s’éveille. Citoyens,
C’est une révolution que nous allons faire. Les incendies
éclairent les villes,
Les révolutions éclairent les hommes.
Il n’y a qu’un seul principe : que l'homme soit libre de
son destin
Qu'il brise les chaines qu'il l'enserre
Esclavage, ignorance, misère.
Nous délivrerons le monde !
Vive la révolution ! Vive le peuple ! Elevons la
barricade,
Notre position est bonne, la barricade est belle.
Citoyens, vous représentez- vous l’avenir ?
Du pain pour tous !
Du pain, de la justice, de la dignité !
Plus de ventres affamés, plus de vies sacrifiées.
Citoyen nous allons triompher.
Tant qu’il existera une damnation sociale créant des
enfers, Tant qu’il y aura sur terre ignorance et misère,
Des révolutions comme celles-ci seront nécessaires.
Les Misérables
NARRATRICE 2
Les misérables… Le sang
La ville
La force de la vie
La justice divine
Le pain de tous les jours.
Pour avoir volé un pain parce qu’il avait faim…cet homme a été condamné à 5 ans de bagne
Au bagne de Toulon : le froid, la faim (encore), l’humiliation, l’infamie/ la honte, la haine. Il a
voulu s’évader, qui ne l’aurait pas fait ? On l’a repris, sa peine a doublé. Il s’est évadé de
nouveau, on l’a repris encore. Au final : 19 ans de bagne. Pour un pain. Telle est la justice des
hommes.
Les Misérables. Adaptation : Compagnie Karyatides
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6. Synopsis du roman
Publié en 1862, Les Misérables est l’un des plus grands classiques de la littérature. Il retrace
l’histoire d’un ancien forçat Jean Valjean, qui est devenu un honnête homme. Il a passé tout le
reste de sa vie à accomplir de bonnes œuvres malgré les nombreux préjugés que la société
française avait pour ce genre d’individus.
Les Misérables est un roman divisé en cinq parties respectivement intitulées Fantine, Cosette,
Marius, L’idylle rue Plumet et l’épopée rue Saint-Denis et Jean Valjean.
Résumé de la première partie : Fantine
Dans cette partie, on retrouve Jean Valjean, l’ancien forçat qui se retrouve accueilli par l’évêque
Mgr Myriel parce qu’aucune auberge ne voulait loger un ancien bagnard comme lui. Le crime de
Jean Valjean fut d’avoir volé, vingt ans plus tôt, un pain pour se nourrir.
Bien que Mgr Myriel l’ait accueilli avec bienveillance, Jean Valjean s’enfuit pendant la nuit avec les
six couverts en argent de l’évêque. Lorsque les gendarmes attrapèrent Jean Valjean et le
ramenèrent chez l’évêque, ce dernier innocenta le voleur en prétendant que c’est lui-même qui lui
avait donné les couverts. C’est cet acte généreux qui déclencha chez Jean Valjean une prise de
conscience qui l’amena faire du bien tout le reste de sa vie. Les Misérables commence ainsi par
une touche positive avec la rédemption de Valjean.
Des années après, Jean Valjean qui se fait maintenant appeler M. Madeleine devient le maire de
Montreuil où il a réussi à créer des industries employant beaucoup de chômeurs. C’est dans la ville
de Montreuil que se rendit Fantine, après avoir confié son enfant Cosette aux Thénardier. Elle
trouva du travail dans un des ateliers de M. Madeleine ce qui lui permit de payer la pension de sa
fille Cosette qu’elle croyait entre de bonnes mains. Mais les Thénardier au lieu de prendre soin de
Cosette l’utilisèrent plutôt comme leur bonne à tout faire.
Malheureusement, Fantine fut renvoyée de son emploi. Afin de survivre et de pouvoir payer la
pension de sa fille, elle fut obligée de vendre des objets personnels et de se prostituer. Lorsqu’elle
fut emprisonnée M. Madeleine lui vint en aide et lui promit de retrouver sa fille Cosette et de l’aider.
Mais dans le même temps, à la fin de cette première partie M. Madeleine fut emprisonné par
l’inspecteur Javert car il révéla sa vraie identité.
Résumé de la deuxième partie : Cosette
Jean Valjean après son arrestation s’évada mais fut encore rattrapé et condamné aux travaux
forcés pour le restant de ses jours à Toulon. Mais au cours du sauvetage d’un marin, il s’échappa
une fois encore en faisant croire qu’il était mort. Il profita de cette nouvelle liberté pour tenir la
promesse qu’il avait faite à Fantine : prendre soin de Cosette. Il se rendit à Montfermeil où il
arracha Cosette des griffes des Thénardier. Les deux personnages s’installèrent à Paris où ils
commencèrent à mener une vie heureuse. Mais très vite, ce bonheur fut troublé par l’apparition de
l’inspecteur Javert qui reconnaît l’ancien forçat et se lance à sa poursuite. Jean Valjean réussit à
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s’enfuir avec Cosette et trouva refuge dans un couvent où travaillait Fauchelevent, un Monsieur
qu’il avait sauvé alors qu’il était Maire de Montreuil. Fauchelevent le présenta comme son frère ce
qui lui permit de travailler dans le couvent en tant qu’aide-jardinier et de confier l’éducation de
Cosette aux religieuses. On découvre ainsi la vie de Cosette.
Résumé de la troisième partie : Marius
Marius est un jeune homme de 20 ans qui a grandi avec son grand-père car ce dernier ne voulait
pas qu’il fut auprès de son père, colonel de l’empire. Il le renvoya de la maison lorsqu’il apprit que
Marius ne partageait plus ses idéaux et s’intéressait à la vie de son géniteur mort récemment.
C’est au cours d’une promenade au jardin du Luxembourg que le jeune Marius aperçut Cosette et
en tomba amoureux. Lorsque Jean Valjean stoppa les visites au Jardin du Luxembourg, Marius
n’eût plus de nouvelles de Cosette jusqu’au jour où ses voisins, les Thénardier, essaient de tuer
Jean Valjean. Lorsque l’inspecteur Javert, que Marius avait prévenu du guet-apens, intervint, il
réussit à attraper les Thénardier mais pas Jean Valjean qui avait réussi à s’échapper. La fin des
Thénardier marque un tournant dans Les Misérables.
R és umé de la quatrième partie : L ’idylle rue P lumet et l’épopée rue S aint-Denis
C’est Eponine, la plus jeune des filles Thénardier qui aida Marius à retrouver Cosette qui s’était
installée dans la rue Plumet avec Jean Valjean. Les deux jeunes amoureux se voyaient
fréquemment ce qui poussa Marius à aller demander la permission à son grand-père d’épouser
Cosette. Ce dernier refusa et dans le même temps, Jean Valjean déménagea avec Cosette. Il
s’engagea alors avec les révolutionnaires qui combattaient les forces républicaines. Pendant cette
lutte, Javert fut fait prisonnier par Gavroche le fils des Thénardier et ses amis révolutionnaires.
Ayant appris que celui que Cosette aimait voulait se donner la mort sur le champ de bataille, Jean
Valjean se rendit sur les lieux.
R és umé de la c inquième partie : J ean V aljean
Dans cette dernière partie, Gavroche mourut et Jean Valjean sauva Marius qui fut conduit,
inconscient chez son grand-père. Javert après avoir été sauvé par Jean Valjean, faillit le faire
prisonnier une fois encore mais ce dernier s’échappa. Cependant, Javert se suicida car il n’en
revenait pas qu’un forçat soit doté d’une telle bonté.
Après le rétablissement de Marius, il se maria avec Cosette. Mais lorsque Jean Valjean lui révéla
sa vraie identité, Marius l’éloigna de Cosette. Sur son lit de mort, l’ancien forçat reçut la visite de
Cosette et Marius qui lui demandèrent pardon. Après leur avoir donné sa bénédiction, il s’éteignit
heureux d’avoir pu voir sa « fille » avant sa mort.
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7. L es P ers onnages principaux
Roman social, Les Misérables a pris naissance dans un contexte politique particulier, qui était
celui de la Restauration (1862). L’auteur a voulu montrer, voire démontrer l’importance de la
filiation dans la situation sociale à l’époque. Les valeurs du milieu du 19e siècle, sont fondées sur
une évidence, à savoir que la misère est un héritage familial. Une difficulté qui positionne les
pauvres dans une misère éternelle et les riches comme des élus divins par leur filiation
préservées. Il aura fallu ce passage obligé de la Restauration et des Ultras pour que s’affirme
définitivement les changements sociaux amorcés à la Révolution de 1789. Les personnages
suivent donc cette logique pendant toute la durée du parcours de leur vie, racontée dans le texte.
J ean V aljean
Ce bagnard est le personnage principal de la fresque. Il possède une force herculéenne et un
coeur presque aussi imposant. Mais le bagne l’a transformé en homme blasé sur les sentiments
humains. Il n’attend plus rien de la vie quand Monseigneur Myriel lui donne la possibilité de se
racheter en ne l’accusant pas d’avoir voler deux chandeliers.
Mons eigneur Myriel
Cet Evêque de Digne représente la bonté divine par ses actes à toujours aider les plus
nécessiteux. Il est la sauvegarde de Jean Valjean au moment où ce dernier risque d’être reconduit
au bagne en déclarant avoir donné les chandeliers en cadeau au forçat.
P ère F auc helevant
Ami fidèle de Jean Valjean, il était un riche fermier, ruiné dans la ville de M. Madeleine (Jean
Valjean). Il lui voue une haine féroce jusqu’au jour où Valjean lui sauve la vie en le débloquant
d’une charrette. Il devient jardiner au sein d’un couvent. Des années plus tard, après une course
folle à travers Paris avec Javert, Jean Valjean et Cosette trouvent refuge auprès du père
Fauchelevent. Il leur donne un nom et un toit en retour du passé.
J avert
Cet inspecteur de police poursuit Jean Valjean toute sa vie. Il veut prouver qu’un bagnard ne peut
pas devenir un homme honnête. Il est le digne représentant de la mentalité bourgeoise de
l’époque. Celle justement que désirent changer Marius et ses amis. C’est un être de devoir qui
croit que l'homme est honnête ou malhonnête de naissance. A la fin du roman, lorsque Javert
comprend que Valjean a en effet changé sa vie et a devenu un honnête homme, il ne peut pas
supporter l'idée de faire ce que la loi dit. Au lieu de cela, il se suicide, symbolisant la mort ultime
des opinions rigides, comme tous les systèmes de gouvernance.
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F antine et C os ette
Fantine est une femme abandonnée, vivant seule avec sa fille Cosette. Elle doit donner en pension
sa fille au Thénardier pour travailler en ville. Elle finit morte dans les bras de Jeanvaljean qui est
alors le Maire de Montreuil. Fantine est la victime de l’ordre social. Une femme qui n’est pas
mariée avec un enfant ne peut alors guère survivre.
L es T hénardier, E ponine et E njolras
Ils sont une famille de voleur, d’escrocs et de malandrins et soutirent jusqu’aux derniers centimes
à Fantine. Ils martyrisent Cosette en la traitant comme une servante. Ils tentent d’attaquer Jean
Valjean et Cosette qui les visitent pour leur apporter des vivres. Ils finiront en prison après le
cambriolage de la maison de Jean Valjean.
Montparnas s e et G avroc he
L’un est un délinquant et l’autre un enfant de la rue. Ils sont les produits de la misère mais ils
incarnent aussi les mentalités sociales de demain. Le peuple prend la parole au prix d’en mourir
pour Gavroche. La délinquance est une manière de vivre pour Montparnasse. Même les sermons
de Jean Valjean ne suffiront pas à convaincre ce nouveau bagnard des faubourgs.
Marius
Il représente l’amoureux galant qui est prêt à abandonner sa cause révolutionnaire pour rejoindre
sa belle qui est Cosette. Il est le jeune homme de bonne éducation qui s’encanaille auprès des
anarchistes et les révolutionnaires. Il possède l’amour de son grand-père M. Luc Esprit
Gillenormand, l’amour de Cosette et l’attachement de ses amis. Eponine (une des filles
Thénardier) l’aime en secret. Jean Valjean finira par le laisser épouser Cosette après lui avoir
sauver la vie en traversant les égouts de Paris pendant l’insurrection.
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8. L e c o nte x te h is to r iqu e de s Mis ér a ble s
« Il vient une heure où protester
ne suffit plus : après la philosophie, il faut l'action. »
Victor Hugo, Les Misérables
Hugo était aussi reconnu pour ses idées sociales,
humanitaires et politiques. Dans Le Dernier Jour
d’un Condamné, il a exprimé ses opinions contre la
peine de mort. En plus, il a dû s’exiler à Jersey et
Guernesey à cause de son opposition fervente au
coup d’état organisé par Louis Napoléon Bonaparte.
En 1862 Hugo achève Les Misérables, roman qui
accroit notoirement sa popularité.
Dans son récit, Victor Hugo a décrit les situations
sociales, politiques et économiques de la France de
cette époque. Les événements historiques ont
beaucoup d’influencé son œuvre. Les Misérables
Les Misérables
présente une réflexion sur la pauvreté, la misère et
les luttes pour obtenir les droits fondamentaux. Les
personnages présentent la difficulté de gagner leur vie, dans cette période. De plus, Hugo a
présenté l’atmosphère politique. Par exemple, avec Les Thénardier, l’auteur a fait référence à la
bataille de Waterloo. En outre, le conflit entre Monsieur Gillenormand et le Colonel Georges
Pontmercy est une allusion à l’opposition entre deux opinions dominantes dans la société
française: le bonapartisme et le royalisme. La hiérarchie dans la société et les classes sociales
comme les forçats, la bourgeoisie, le prolétariat, les policiers sont présentés par différents
personnages tels Jean Valjean, Javert ou Marius.
Hugo aussi a intégré les idées de la Révolution Française dans le roman. La société a continué à
demander de la justice, de l’égalité et de la loi. Groupe de révolutionnaires idéalistes, Les amis de
l’ABC ont essayé de changer le système politique. En effet, la bataille dans laquelle tous les
membres de l’ABC sont morts sauf Marius a représenté l’Insurrection Républicaine à Paris en juin
1832, la situation politique dans laquelle un groupe de personnes ont essayé d’établir la
République à la place de la Monarchie.
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9. D u r o m a n é du c a tif a u r o m a n u n iv e r s e l
De tous les romans de Hugo, et peut-être de
toute son œuvre, Les Misérables est le
plus pédagogique. Non pas au sens
Il n’y a pas de pires ténèbres que l’ignorance et
scolaire, didactique, de ce terme, mais en ce
d’autre salut que par la connaissance.
qu’il est inspiré, et constamment tendus… A
travers tous ces domaines de la science que
le roman traverse, de l'histoire à la physique,
de la linguistique à la psychologie, bien plus
qu'un objet de connaissance, c'est l'acte
même de connaître, la recherche de la
vérité, que le roman enseigne. Le vrai est en toute chose : dans le fait historique comme dans le
mouvement de l'âme, dans l'idée comme dans le mot. Le poète (même s'il est, ici, romancier, mais
pour Hugo, c'est tout un) n'a pas précisément d'autre fonction que de montrer, d'indiquer,
inlassablement, le vrai.
La vérité suprême est une vérité morale, religieuse, philosophique. Mais elle n'est pas abstraite:
elle s'ancre dans la réalité de ce monde, qu'il faut décrire, sous tous ses aspects, aussi
complètement que possible. Il n'y a pas, pour Hugo, une vérité du Bien, distincte de la vérité du
réel ; tout se tient, et c'est pourquoi il n'y a pas de pires ténèbres que l'ignorance et d'autre salut
que par la connaissance.
Cette conviction que l'écrivain a une mission éducative et donc salvatrice est, certes, commune à
la plupart des grands esprits de l'époque, et fonde toute une littérature éducative, qui mêle,
d'ailleurs, le meilleur et le pire, du Génie du christianisme, de Chateaubriand, au Cours familier de
littérature de Lamartine, du Compagnon du tour de France de George Sand au Zola des
Évangiles. Mais, chez Hugo, cette prise de conscience de l'utilité sociale de la littérature s'ancre au
cœur même de l'œuvre, au moins dès les recueils poétiques de la maturité. Le célèbre poème
«Fonction du poète » dans Les Rayons et les Ombres, en est l'expression la plus consciente :
« Peuples, écoutez le poète!
Écoutez le rêveur sacré!
Dans votre nuit, sans lui complète,
Lui seul a le front éclairé. »
La même volonté d'éclairer, de guider et de convaincre inspire des œuvres aussi diverses que Le
Dernier Jour d'un condamné, vibrant plaidoyer contre la peine de mort, ou Ce que dit la bouche
d'ombre, exposé vertigineux de métaphysique religieuse. Elle commande, surtout, toute l'activité
politique de Hugo, entre 1840 et 1860, et le volumineux ensemble d'Actes et Paroles par laquelle
elle se manifeste : discours, pamphlets, articles, lettres ouvertes... L'engagement de Hugo dans le
combat politique, qui va faire de lui le symbole de l'opposition au régime impérial, ne fera
qu'accentuer cette dimension de son activité littéraire. Les Misérables en sont le couronnement :
chaque page du roman répond à une volonté démonstrative, qui est par ailleurs clairement
affirmée à de multiples moments, dans l'œuvre même…
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Elle trouve son expression la plus parfaite, par sa sobriété, dans les lignes qui introduisent le
roman, et qui se terminent ainsi : « tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la
nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. »
Fernand Égéa
10. L e S ilenc e et la mis ère
Au fond des Misérables, il y a le silence de la stupeur. Hugo, en juillet 1849, invectivé dans
l'Assemblée où il venait de dire qu'on pouvait supprimer la misère, voulut s'expliquer et balbutia
presque : « La misère est une chose sans nom... » Le sentiment de l'indicible engendre le roman.
L'histoire des personnages se compose de leurs rencontres successives avec une réalité si
étrange qu'ils ne peuvent ni la comprendre, ni s’y reconnaître; coup, choc, secousse, l'événement
qui les atteint leur ouvre les yeux sur une immensité qui les déborde; son sens se formule dans la
conduite qu'il détermine plus que dans les éclairs d'une pensée dont il accroît le trouble. À cet
écart entre la narration et le discours, abîme d'impuissance d'où le roman surgit, correspond la
distance entre les grandes figures symboliques et des personnages aux limites de l'anonymat.
On a souvent souligné, et Hugo le premier, que le terme « misérable» a un double sens : il désigne
à la fois celui qui fait le mal et celui qui le subit, il englobe dans le titre du roman « les infortunés et
les infâmes ». On oublie trop qu'il s'applique aussi à ce qui est presque sans valeur, à ce qui
n'existe presque pas. A propos de la famille de Valjean, Javert a ce mot terrible : « Ces gens-là,
quand ce n'est pas de la boue, c'est de la poussière». Poussière indistincte du chemin, poussière
définitive des cadavres. A la limite, les misérables ne sont rien, parce qu'ils sont « en dehors de
tout» comme Fantine, « en dehors de la société» comme Javert lui-même…
Pour les misérables le monde est aussi hallucinant : « réalités pleines de spectres, fantasmagories
pleines de réalités ». Plus l'existence les accable, plus ils y assistent de l'extérieur. Et le point de
vue du narrateur coïncide si profondément avec celui des personnages, que l'action du roman
s'impose au lecteur lui-même avec l'étrange présence du rêve, ou du cauchemar…
Chacun de nous est appelé est appelé à parcourir dans l'univers historique et symbolique de ce
roman ses propres labyrinthes ou ses propres chemins.
Yves Gohin
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1 1 . L ’ i n te r p r è te f a c e à l ’ o b j e t
Pour que l’objet ait aussi une place dans la
fiction, il faut le charger, comme l'explique
l’un des grands maîtres du théâtre d’objet,
le manipulateur et metteur en scène
Christian Carrignon. Sinon, il n'est que luimême ou un accessoire.
Charger l'objet signifie que l'objet prend en
charge une partie du discours par l'intention
que projette sur lui le comédien. C'est pour
cela que le comédien est lui aussi un
élément central du Théâtre d'objet.
Contrairement à certains spectacles de
Les Misérables
marionnettes où le manipulateur peut
« disparaître », le Théâtre d'objet affirme fortement la présence de l'interprète. Plus exactement, il
joue d'allers-retours entre présence et effacement de celui-ci : tantôt il va déléguer à l'objet et
s'effacer, tantôt il va s'imposer comme conteur ou comédien.
Manipulateur et conteur
L’interprète est ici manipulateur, comme l'est un marionnettiste, mais sans effectuer de prouesses.
Christian Carrignon raconte : « L'objecteur (terme employé à l’origine par Roland Schön) est un
comédien qui a un rapport particulier aux objets mais qui n’accomplit aucun exploit technique."
L'interprète se rapproche donc souvent d’un machiniste qui va déplacer ou agencer les objets et
dont on voit ouvertement les gestes de manipulation. Dans ce cas-là, l'objet est toujours perçu
comme dépendant de l'interprète. Mais la manipulation peut aussi être moins visible : l'interprète
s'efface alors derrière l'objet, dans un processus de délégation proche de la marionnette. Dans
tous les cas, dans la mesure où il y a un travail du geste, le Théâtre d'objet est un art de
manipulation. Mais il ne se limite pas à cela.
L'interprète est aussi conteur. Même dans le Théâtre d'objet dépourvu de texte, il y a
généralement un récit. Selon Christian Carrignon, « [L'objet] est toujours prêt à reprendre sa
puissance d’évocation quand on le met en connexion avec [un] récit, verbal ou muet ». Spécialiste
du théâtre contemporain et de la marionnette, Didier Plassard note néanmoins que c'est le plus
souvent la parole qui entre en jeu : par son seul pouvoir l'objet peut devenir autre chose. Parce
que cela est dit, les grains de sable deviennent muraille de Chine et les grains de semoule êtres
humains, tout simplement.
Enfin, dernière caractéristique de l’interprète du Théâtre d’objet : sans renoncer à déléguer ou
raconter, il participe aussi à la représentation en tant que comédien. Il peut notamment incarner un
personnage, qu'il va souvent « partager » avec l’objet : le personnage sera à la fois représenté par
l'objet et incarné par le comédien (alternativement ou simultanément). Par exemple, Simon Moers,
dans Sous la neige qui tombe, va incarner Meng par son jeu et sa voix alors qu'elle est en même
temps prise en charge par ses doigts couverts de poudre rouge.
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Au-delà des personnages, le comédien peut incarner un/des espace(s). Le corps de Christian
Carrignon, dans la scène d'escalade de Carnet de voyage, se transforme par exemple en
montagne gravie par une figurine Big Jim. A la manière de l'objet, celui qui l'accompagne peut en
fait tout incarner. L'objet et lui peuvent, par ailleurs, échanger leurs rôles en cours de spectacle ou
en jouer plusieurs. Dans cette même scène, Christian Carrignon sera à la fois la montagne, le
personnage escaladant celle-ci (représenté par ailleurs par le Big Jim) et le compagnon de cordée
qui le précède.
Montage cinéma
L’interprète, impliqué en tant qu’acteur incarnant un/des personnage(s) ou un/des espace(s), au
même titre que l'objet, permet de faire exploser la notion d'échelle. Parce que le spectacle ne se
situe pas qu'au niveau des objets, il devient possible de multiplier les dimensions et de juxtaposer
ou alterner différents plans et points de vue. On peut, sans rien modifier, changer d'échelle, de
lieu, de moment.
En ce sens, le Théâtre d'objet pousse le procédé du montage cinématographique à son
paroxysme, dans la mesure où les différents plans et temporalités peuvent cohabiter en une seule
et même image. Christian Carrignon aime à le raconter : « Quand au théâtre, j'ai voulu être en
haut et en bas de la montagne, c'était facile, le cinéma m'avait tout raconté du montage, du
champ, contre-champ, du passé après le présent, du plan large, du plan serré. Du collage ! Et des
changements d'échelle instantanés qu'il produit. Sans me rendre compte qu'au cinéma, le
comédien joue et ensuite le monteur monte. Dans notre théâtre à quat'sous,… nous faisions tout
en même temps, jeu, cadre, montage. Et c'était ça, ce régal de réinventer le cinéma au théâtre. »
Justine Duval
12. V ic to r H u go : u n e v ie m u ltiple
Victor Hugo est né à Besançon le 26 février 1802. Fils
d'un général de Napoléon, il suivit d'abord son père
dans le hasard des expéditions et des campagnes, en
Italie, en Espagne, où il fut page du roi Joseph et élève
au séminaire des nobles de Madrid. Vers l'âge de onze
ans, il vint s'établir avec sa mère, séparée à cette
époque du général, à Paris, dans le quartier, presque
désert alors, du Val-de-Grâce. C'est là qu'il grandit dans
une liberté d'esprit et de lectures absolue, sous les yeux
d'une mère extrêmement indulgente et assez
insoucieuse à l'endroit de l'éducation. Il s'éleva tout
seul, lut beaucoup, au hasard, s'éprit, dès quinze ans, à
la fois de vers et de mathématiques, se préparant à
l'École polytechnique et concourant aux Jeux floraux.
Les Misérables. Photomaton.
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Journaux (Le Conservateur littéraire), romans (Bug-Jargal, Han d’Islande), théâtre (Amy Robsart
notamment), vers (Ballades et nouveaux recueils d'Odes) l'occupent jusqu'en 1827. A cette date, il
donne Cromwell, grand drame en vers (non joué), avec une préface qui est un manifeste. En 1828
il écrit Marion de Lorme, drame en vers, qui est interdit par la censure, en 1829 Les Orientales, en
1830 Hernani joué à la Comédie française, acclamé par la jeunesse littéraire du temps.
Dès lors Victor Hugo se multiplie en créations. Les recueils de vers et les drames se succèdent
rapidement. En librairie, c'est Notre-Dame de Paris (1831), Littérature et philosophie mêlées
(1834), Feuilles d’automne, poésies (1831), Chants du crépuscule, poésies (1835), Voix
intérieures, poésies (1837), Rayons et Ombres, poésies (1840), Le Rhin, impressions de voyage
(1842). Au théâtre, c'est Le Roi s'amuse, en vers (1839), représenté une fois, puis interdit sous
prétexte d'allusion politique, Lucrèce Borgia, en prose (1833), Marie Tudor, en prose (1833),
Angelo, en prose (1835), Ruy Blas, en vers (1838), les Burgraves, en vers (1843).
En 1841 il avait été élu de l'Académie française, après un premier échec. En 1845 il fut nommé
pair de France. En 1848 il fut élu député de Paris à l'Assemblée Constituante, fonda le journal
l'Evénement pour préparer sa candidature à la Présidence de la République, et devint un
personnage politique. A la Constituante, il siégea parmi la droite et vota ordinairement avec elle.
Peu soutenu dans sa candidature à la Présidence, mais réélu député de Paris, il siégea à gauche
à l'Assemblée législative, se marqua énergiquement comme anticlérical (Loi sur l'enseignement) et
inclina peu à peu vers le groupe socialiste. Au 2 décembre 1851 il se mêla au mouvement de
résistance, et dut prendre la route de l'exil.
Il se retira en Belgique, puis à Jersey, puis à Guernesey, refusa de bénéficier des amnisties, et ne
rentra en France qu'en 1870. Pendant son séjour à l'étranger, il publia notamment la première
Légende des Siècles (1859), Les Misérables (1862), Les Travailleurs de la mer (1866) et en avril
1869, il sort L’Homme qui rit.
Revenu à Paris sous la troisième république, il vit le siège de 1870 et la guerre civile de 1871, qui
lui inspirèrent l'Année terrible, poésies (1872). il donna encore la deuxième Légendes des Siècles,
poésies (1877), l'Art d'être Grand-Père, poésies (1877), la troisième Légende des Siècles, poésies
(1881), les Quatre vents de l'esprit, poésies (1882). Il avait été nommé sénateur par le collège
électoral de Paris en 1876. Il parla peu. Il vota constamment avec la gauche. Ses opinions
politiques d'alors étaient représentées par le journal Le Rappel, fondé vers la fin de l'Empire par
ses parents et alliés.
Il mourut le 22 mai 1885, « dans la saison des roses », comme il l'avait prédit quinze années
auparavant, à l'âge de 83 ans, comme Goethe. Son corps fut déposé au Panthéon, après les
funérailles les plus magnifiques que la France ait vues depuis Mirabeau. Il a laissé une grande
quantité d'œuvres inédites qui paraîtront successivement. En 1886 on en a donné deux, le Théâtre
en Liberté, et la Fin de Satan, qui n'ont rien ôté à sa gloire.
Une œuvre d’une grande diversité
Roman, critique, voyages, histoire dialoguent dans l'œuvre de Victor Hugo avec le lyrisme,
l'épopée, le théâtre en un ensemble dont le « poète » a souvent proposé des articulations
historiques, géographiques ou idéologiques plutôt qu'une périodisation. En règle générale, l'œuvre
en prose a pour fonction de recueillir les éléments les plus secrets de l'œuvre poétique ; plus
neuve et plus audacieuse ainsi, elle peut servir de préface à toute la création hugolienne. Elle se
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distribue pourtant en trois masses : la mort de Léopoldine, en 1843, entre l'Académie (1841) et la
Chambre des pairs (1845), marque une première rupture ; vers 1866-1868, c'est le tournant
proprement historique et politique. Chacune de ces masses est caractérisée par la présence de
romans ou quasi-romans (Han d'Islande, Bug-Jargal, Le Dernier Jour d'un condamné, Notre-Dame
de Paris, Claude Gueux, pour la première ; Les Misérables, Les Travailleurs de la mer, pour la
deuxième ; L'Homme qui rit et Quatrevingt-Treize, pour la troisième), de textes mêlés d'histoire, de
politique et de voyages (pour l'essentiel, respectivement : Le Rhin ; Choses vues et Paris ; Actes
et Paroles et Histoire d'un crime) et enfin d'essais critiques.
13. Une Compagnie théâtrale et ses objets chinés
Pourquoi notre compagnie s’appelle-t-elle Les Karyatides ? Nous avons été séduites par ces
figures architecturales, incarnant un idéal de femme portant calmement et avec grâce son
fardeau sur la tête. Comme le dit joliment Agnès Varda dans Les dites cariatides, un court
métrage de 1984 :
« Elles sont toujours à deux, semblables mais jamais identiques. »
Le fardeau qu’elles portent, et porteront pour l’éternité, toujours avec la même grâce, ce peut être le
chapiteau d’un temple. Elles peuvent aussi encadrer de belles grandes portes. Imaginons qu’elles
soient une invitation à entrer, à pénétrer dans ce temple de l’art qu’est le théâtre et dont le théâtre
d’objet fait partie.
Nous disons « théâtre d’objet » et nous jouons Le Destin, Carmen, Madame Bovary, et Les
Misérables. Notre problématique, c’est d’incarner sur notre minuscule plateau des personnages
qui incarnent des archétypes. Chacun en connaît l’histoire, chacun veut l’entendre encore.
Les silhouettes du Destin se déplacent sur une planche étroite suspendue au- dessus du
vide. « Sisyphes » de l’absolu, elles cherchent sans cesse à atteindre une lune en papier
d’aluminium inaccessible. Vain espoir : la plupart y laisse la vie. Madame Bovary est une figure qui
incarne une des multiples façons dont l’individu se construit un monde d’illusions à partir de ce
que lui offre le monde réel, extérieur, qui l’entoure et qui l’étouffe. Carmen, elle, incarne la conquête
de la liberté, par la volonté d’être soi, une femme pleine de désirs, à qui les hommes n’imposeront
jamais leurs lois, et qui sait qu’elle en mourra. Jean Valjean, dans Les Misérables, est celui à qui la
générosité d’un homme, un prêtre, a rendu possible l’accession à une humanité pleine d’amour.
Un théâtre de figures
Ces grandes figures symboliques, comment les incarnons-nous, nous, comédiennes ? Nous
élaborons un théâtre de « figures », mêlant la marionnette, le théâtre d’objet, l’ombre, le théâtre de
papier... Nous nous jouons de chacun de ces langages ayant ses spécificités, en passant
joyeusement de l’un à l’autre. En tirant les ficelles de tout cela, l’acteur, libre de se mettre au
centre ou de s’éclipser derrière l’objet, la figurine, reste l’articulation centrale de notre théâtre, car
nous sommes avant tout des comédiennes et ne renions pas notre passage au Conservatoire. Par
le procédé du théâtre d’objet, nous utilisons des objets manufacturés, parfois chargés de
références, nous jouons avec le lieu commun, le cliché, provoquant un décalage d’où jaillit la poésie,
l’humour.
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Nous trouvons ces objets chez Emmaüs, aux Petits Riens ou encore au marché aux puces. Nous
glanons au gré de nos promenades et des tournées les futurs héros de nos histoires et les décors
de leurs aventures. Nous nous inspirons de la démarche d’Agnès Varda, nous ramassons,
récupérons, par-ci par-là, ce qui a échappé à d’autres, des bribes dont nous tirerons parti. Des
objets qui parlent pour ce qu’ils sont, en plus d’être manipulés pour ce qu’on veut leur faire dire.
Par ailleurs, nous fabriquons des objets aussi pour l’occasion : par exemple les silhouettes de
carton qui résument l’essentiel des personnages dans Madame Bovary. Il faut que le spectateur
s’accroche à tout cela, que son imagination s’éveille, qu’il regarde, s’étonne, interprète, comprenne.
Karine Birgé et Marie Delhaye
Prochain spectacle
Super Elle. Dès 2 ans. | Du 21 au 27 octobre 2016
Horaire des représentations
R e pr é s e nta tio ns pu blique s
LES MISÉRABLES
Septembre
Octobre
Mer
Jeu
Ven
Sam
Dim
Mar
Mer
Jeu
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Sam
Dim
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19h00
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19h00
17h00
17h00
R e pr é s e nta tio ns s c ola ir e s
Les représentations scolaires sont aussi
accessibles aux journalistes.
LES
MISÉRABLES
Septembre
Mer
Jeu
Ven
Octobre
Mar
Mer
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Ven
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Pour des informations complémentaires :
--14h15
14h15
14h15
--14h15
14h15
Bertrand Tappolet
Théâtre des Marionnettes de Genève
3, rue Rodo - cp 217 - 1205 genève 4
tél. 022 807 31 04
mobile 079 517 09 47
e-mail [email protected]
Les Misérables. Les photos de libres de droits de ce dossier sont à télécharger sur : www.marionnettes.ch – diffusion/presse – images.
Davantage d’informations sur : www.marionnettes.ch
Théâtre des Marionnettes de Genève - Rue Rodo 3, 1205 Genève / Tél. 022/807.31.00 fax 022/807 31 01
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