Déficits immunitaires primitifs: approche diagnostique pour les pays

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IMMBIO-2434; No. of Pages 9
ARTICLE IN PRESS
Immuno-analyse et biologie spécialisée (2010) xxx, xxx—xxx
STRATÉGIES D’EXPLORATION FONCTIONNELLE ET DE SUIVI THÉRAPEUTIQUE
Déficits immunitaires primitifs : approche
diagnostique pour les pays émergents
Primary immunodeficiencies: Diagnosis approach in emergent countries
B. Admou a,∗, K. Haouach b, F. Ailal c, I. Benhsaine c,
M.R. Barbouch d, M. Bejaoui e, A.A. Bousfiha c , Pour l’African Society of
Primary Immunodeficiencies
a
Laboratoire d’immunologie, faculté de médecine, CHU de Marrakech, université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
Laboratoire d’hématologie, faculté de médecine, CHU de Marrakech, université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
c
Unité d’immunologie clinique, service de pédiatrie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc
d
Laboratoire d’immunopathologie, vaccinologie et génétique moléculaire, Institut Pasteur, Tunis, Tunisie
e
Centre national de greffe de moelle osseuse, service d’immunohématologie pédiatrique, Tunis, Tunisie
b
Reçu le 18 août 2010 ; accepté le 9 septembre 2010
KEYWORDS
Primary
immunodeficiency;
Diagnostic approach;
Emergent countries
MOTS CLÉS
Déficit immunitaire
∗
Summary Primary immunodeficiencies (PIDs) correspond to various genetic diseases characterized by a heterogeneous clinical expression in children and a frequent revelation in adults.
Faced to clinical suspicion of an immune deficiency, the existence of syndromic features may
evoke defined PID entities that need specific immunological analysis. Otherwise, the diagnostic
approach of PID requires four steps: the first one is to rule out an acquired immune deficiency
mainly HIV infection. The second step is based on elementary biological investigations: cell
blood count, measure of G, A, and M immunoglobulins combined or not to protein electrophoresis, and an assessment of total hemolytic complement. This line of analysis permit to
discriminate cellular, humoral, phagocytic or complement deficiencies which can be further
illustrated using specialized immunological investigations such as lymphocyte subpopulations
phenotyping, quantification of immunoglobulin subclasses, detection of specific antibodies, T
lymphocytes proliferation assay, nitroblue tetrazolium reduction (NBT) test, CD18 phenotyping,
measure of C3 and C4 complement components. The last step needs collaboration with genetic
research laboratories in order to establish the genotype of the immunodeficiency.
© 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Résumé Les déficits immunitaires primitifs (DIP) correspondent à environ 300 maladies génétiques actuellement connues, d’expression clinique hétérogène se révélant parfois tardivement
chez l’adulte. Devant la suspicion d’un déficit immunitaire, la présence de signes syndromiques
Auteur correspondant. Faculté de médecine et de pharmacie, université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc.
Adresse e-mail : [email protected] (B. Admou).
0923-2532/$ – see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.immbio.2010.09.003
Pour citer cet article : Admou B, et al. Déficits immunitaires primitifs : approche diagnostique pour les pays émergents.
Immunol Biol Spec (2010), doi:10.1016/j.immbio.2010.09.003
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2
B. Admou et al.
primitif ;
Approche
diagnostique ;
Pays émergents
permet d’emblée d’évoquer des entités de DIP bien définies nécessitant un bilan étiologique
spécifique. Sinon, dans l’optique d’optimiser les moyens exploratoires, la mise en évidence d’un
DIP impose une démarche diagnostique en étapes. La première étape vise surtout à éliminer
un déficit immunitaire acquis notamment, une infection à VIH ; la deuxième étape repose sur
un bilan biologique de base (numération formule sanguine-plaquette, dosage des immunoglobulines [IgG, IgA, IgM] et/ou électrophorèse des protides, étude du complément hémolytique
CH50). Confronté à la clinique, ce bilan initial permettra de distinguer quatre catégories de déficits : cellulaire, humoral, phagocytaire ou du complément pour lesquels la troisième étape grâce
à des explorations immunologiques spécialisées (étude des sous-populations lymphocytaires,
dosage des sous-classes d’Ig, recherche d’anticorps spécifiques, tests de prolifération lymphoctaire, test au NBT, étude phénotypique de CD18, dosage des fractions du complément. . .)
permettra de confirmer le DIP et de préciser sa nature. Enfin, la quatrième étape sera menée
en collaboration avec des laboratoires de recherche spécialisés pour déterminer le type moléculaire du déficit.
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Introduction
Les déficits immunitaires primitifs (DIP) correspondent à
un groupe hétérogène de maladies génétiques relativement
rares mais le plus souvent graves et dont les conséquences sociales, scolaires ou professionnelles sont importantes.
Actuellement, près de 300 DIP sont connus, avec environ
170 gènes identifiés [1,2]. Les DIP ont une expression clinique très hétérogène et peuvent être asymptomatiques ou
se révéler à l’âge adulte sous des formes parfois inattendues
[3,4]. Leur exploration est souvent réputée difficile. Cependant, les développements récents en matière de moyens
diagnostiques et de stratégies d’exploration montrent qu’il
est possible de proposer une approche diagnostique claire
et facile.
L’objectif de cette mini-revue et de proposer un
arbre décisionnel permettant de poser un diagnostic précis en procédant par étapes, à partir de la suspicion
clinique et de l’orientation diagnostique du type de
DIP jusqu’à la caractérisation moléculaire de la maladie.
Méthodologie
La proposition est issue de la confrontation des données bibliographiques aux recommandations internationales
concernant la prise en charge diagnostique des DIP et
également à la réalité et aux possibilités des moyens
immunologiques d’exploration disponibles, allant de laboratoires disposant de très peu de moyens diagnostiques à
ceux équipés en moyens sophistiqués offrant la possibilité d’explorations plus approfondies : immunophénotypage
cellulaire, tests fonctionnels, dosages enzymatiques, étude
génétique.
Données épidémiologiques
Depuis seulement quelques années, des registres continentaux des DIP ont été mis au point puis actualisés. Cependant,
beaucoup de données restent fragmentaires notamment, en
Amérique du Nord et en Asie. Ainsi, le registre européen
fait état de 10 747 patients à la date du 21 décembre 2009
(www.esid.org), le registre de l’African Society of Primary Deficiencies (ASID) a pu colliger 1049 patients en
octobre 2008 [5], celui de Latino American Society of Primary Deficiencies (LASID) rapporte 3321 patients en 2007
(www.lasid.org). À ces données, nous pouvons ajouter les
grandes séries comme celle des États-Unis (10 192 cas en
2007) [6], de l’Australie (1209 cas en 2009) [2], de l’Iran
(930 cas en 2009) [2], du Japon (781 cas en 2007) [6]. En
Chine, de 1996 à 2009, seulement 164 cas de DIP ont été
génétiquement identifiés [7]. Selon Jeffrey Modell Foundation, le nombre de DIP actuellement confirmés dans le
monde et classés selon la dernière classification de l’union
internationale des sociétés d’immunologie (UISI) 2009, est
estimé à 30 283 cas [1,6]. Bien évidemment, ce chiffre ne
représente en fait que la partie visible de l’iceberg, puisque
de très nombreux cas ne sont pas diagnostiqués, notamment
en Afrique et en Asie, et même dans les pays développés comme l’exemple de l’Allemagne où le nombre de
personnes atteintes de DIP attendu est de 100 000, alors
que seulement 1400 patients sont actuellement documentés
[8].
Étapes d’exploration des déficits immunitaires
primitifs
Au cours d’une suspicion d’un DIP, la symptomatologie
clinique et/ou le type du germe révélateur permettent
en général une excellente catégorisation du déficit en
déficit humoral, cellulaire, combiné, des phagocytes ou
du complément [9,10]. La mise en évidence de ces DIP
doit obligatoirement passer par plusieurs étapes afin de
proposer le bilan approprié, basé sur celui de l’étape
précédente. Cela permet souvent d’optimiser les moyens
disponibles (équipement et réactifs, coût des explorations). L’algorithme en quatre étapes proposé ici permet
de mener une exploration optimale qui sera modulée devant certaines situations particulières comme la
période néonatale, ou devant un tableau clinique fort
évocateur d’un DIP particulier (Fig. 1). Il faut noter également qu’un bilan immunologique normal n’élimine pas
un DIP notamment, celui qui prédispose à un seul germe
Pour citer cet article : Admou B, et al. Déficits immunitaires primitifs : approche diagnostique pour les pays émergents.
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Figure 1
Diagramme des étapes diagnostiques des déficits immunitaires primitifs.
Déficits immunitaires primitifs : diagnostic dans les pays émergeants
Pour citer cet article : Admou B, et al. Déficits immunitaires primitifs : approche diagnostique pour les pays émergents.
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B. Admou et al.
Tableau 1
Valeurs de référence des populations lymphocytaires (en valeur absolue : cellules par microlitre/103 ) [19].
Numération
Lymphocytes
LT CD3
LT CD4
LT CD8
LB CD19
LNK CD16/56
0—1 an
1—2 ans
2—6 ans
6—12 ans
12 ans—adulte
3,4—9
2,5—5,9
1,4—4,3
0,5—1,7
0,3—3
0,16—0,95
3,6—8,9
2,1—6,2
1,3—3,4
0,62—2
0,72—2,6
0,18—0,92
2,3—5,4
1,4—3,7
0,7—2,2
0,49—1,3
0,39—1,4
0,13—0,72
1,9—3,7
1,2—2,6
0,65—1,5
0,37—1,1
0,27—0,86
0,10—0,48
1,4—3,3
1—2,2
0,53—1,3
0,33—0,92
0,11—0,57
0,07—0,48
comme la prédisposition génétique à l’encéphalite herpétique.
Étape 1
Son objectif est de rechercher les signes cliniques spécifiques de certains DIP et d’éliminer un déficit immunitaire
acquis. En effet, plusieurs associations syndromiques sont
spécifiques de certaines maladies, comme l’association
d’une ataxie-télangiectasie dans le syndrome de Denis-Luis
Barr ou syndrome ataxie-télangiectasie, hypocalcémie persistante et malformation cardiaque conotruncale dans le
syndrome de Di George, infections à mycobactéries atypiques (BCG ou mycobactérie environnementale) dans le
syndrome de prédisposition mendélienne aux mycobactéries, infections par l’aspergillus dans la granulomatose
septique chronique, etc. . . Ainsi, devant des infections inhabituelles par leur répétition ou leur sévérité et parfois
associées à de l’auto-immunité, voire même à une néoplasie, nous pouvons évoquer fortement une maladie bien
définie telle le syndrome auto-immune polyendocrinopathycandidiasis ectodermal dystrophy (APECED) ou auto-immun
lymphoprolifératif syndrome (ALPS) permettant d’envisager
un bilan immunologique spécifique (Fig. 1). Par ailleurs,
devant toute suspicion de DI, il faut éliminer une infection
rétrovirale par une sérologie VIH, mais également d’autres
déficits immunitaires acquis dont le tableau clinique est parfois similaire.
Étape 2
Cette étape est basée sur l’hémogramme, le dosage pondéral des immunoglobulines (Ig) et le dosage du complément
hémolytique CH50, et vise à faire une première évaluation des effecteurs humoraux et cellulaires de l’immunité
afin d’optimiser le choix de l’exploration immunitaire
spécifique. Ainsi, NFS recherchera une lymphopénie qu’il
Tableau 2
faudra évaluer en fonction de l’âge [3000 avant deux ans
(Tableau 1)]. Une telle lymphopénie chez un nourrisson
évoque fortement un déficit immunitaire combiné sévère
(DICS). Néanmoins, une lymphopénie peut être occultée par
des lymphocytes maternels circulants chez l’enfant et qu’il
sera utile d’évaluer par cytométrie de flux si le conteste
clinique est fortement évocateur d’un DICS.
Une neutropénie profonde (< 500 par millimètre cube)
persistante permet d’évoquer fortement la maladie de
Kostman. Si la neutropénie est fluctuante, le comptage
hebdomadaire des neutrophiles pendant six semaines permettra d’évoquer fortement une neutropénie cyclique,
caractérisée par des nadir toutes les trois à cinq semaines.
Une polynucléose neutrophile dépassant 50 000, voire
100 000 par millimètre cube chez un petit nourrisson présentant des infections sans pus et une notion de retard du
cordon ombilical permettra d’évoquer un déficit en molécules d’adhésion leucocytaire de type 1 (LAD-1). Par ailleurs,
en cas de thrombopénie, la découverte d’un volume plaquettaire bas (< 7 ␮g) permet d’évoquer un syndrome de
Wiscott Aldrich (WAS). Le dosage des Ig nous permet de
discuter quatre situations : la première est celle d’un effondrement des trois classes IgG, IgA et IgM [à évaluer en
fonction de l’âge ; (Tableau 2)] permettant de retenir le
diagnostic d’hypogammaglobulinémie ou agammaglobulinémie. En cas de suspicion d’une fuite d’Ig par entéropathie
exsudative, l’électrophorèse des protéines (EPP) recherchera une hypoalbuminémie. Cet EPP permettra aussi de
discuter un déficit en ␣-antitrypsine en l’absence du pic ␣1 chez un patient présentant une dilatation des bronches
(DDB). La deuxième situation est celle d’un effondrement
d’IgG et d’IgA, et dans laquelle les IgM sont normales
ou élevées. Cela permet de retenir un syndrome d’hyperIgM (HIGM) dont il existe actuellement cinq maladies.
La troisième situation est celle d’un déficit isolé en IgA
(< 0,05 g/l). La dernière situation est celle où les trois
Ig sont normales et qui peut être en rapport avec un
déficit en sous-classes d’IgG ou un défaut de production
Valeurs normales des immunoglobulines (g/L) selon l’âge [20].
Nouveau-né
1 mois
3 mois
6 mois
1 an
3 ans
5—9 ans
15 ans
Adultes
6,1—13
0—0,2
0,04—0,6
4,6—8,6
0,1—0,3
0,2—0,7
2,9—5,5
0,1—0,4
0,3—0,8
2,3—4,4
0,2—0,6
0,3—0,9
3,3—6,2
0,2—0,8
0,5—1,3
4,8—8,9
0,3—1,2
0,5—1,5
5,5—11,5
0,4—1,6
0,5—1,5
6,5—12,3
0,5—2
0,5—1,6
6,6—12,8
0,7—3,4
0,5—2,1
IG
IgG
IgA
IgM
Pour citer cet article : Admou B, et al. Déficits immunitaires primitifs : approche diagnostique pour les pays émergents.
Immunol Biol Spec (2010), doi:10.1016/j.immbio.2010.09.003
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Déficits immunitaires primitifs : diagnostic dans les pays émergeants
Tableau 3
5
Phénotype et type du déficit moléculaire des principaux déficits immunitaires primitifs.
Phénotype du déficit
immunitaire
DICS
T−B−NK−
T−B−NK+
T−B+NK−
T−B+NK+
Type de déficit moléculaire
Localisation
chromosomique
Mode de
transmission
Réf
Adenosine deaminase (ADA)
Dysgénésie réticulaire : déficit
en adenylate kinase
2 mitochondriale
Mutation
recombination-activating
genes (RAG)1 ou 2
Syndrome d’Omenn : mutations
Missens gènes RAG1 ou RAG2,
Artemis, IL-7Ra, RMRP, ADA,
DNA ligase IV, ␥c
Mutation gène Artemis DNA
cross-link repair 1C (DCLRE1C)
Déficit chaîne ␥c récepteurs
des cytokines : IL2, IL4, IL7,
IL9, IL15, IL21
Mutation Janus protein
tyrosine kinase (JAK3)
Mutation gène CD45 tyrosine
phosphatase
Mutation gène chaîne ␣ IL7R
Mutation chaînes ␦ ou ␧ de CD3
Mutation nucléoside
phosphorylase (NP)
20q13.11
Inconnue
AR
AR
[14,21]
[1]
11p13
AR
[1]
6q21.3
AR
[1,21,22]
10p13
AR
[1]
Xq13.1
Récessif lié
à l’X
[22,23]
19p13.1
AR
[1]
1q31—1q32
AR
[14,21]
5p13
11q23
14q13,.1
AR
AR
AR
[1]
[22,23]
[22,23]
16p13
19p12
1q21.1q21.3
13q14
6q21.3
AR
[21]
[22]
[21]
[22]
AR
[1]
2q12
AR
[21,23]
Xq21.3-q22
XLA
[22,23]
Xq26
[24,25]
12p13
Récessif lié
àX
AR
20q12-q13.2
AR
—
AR
[23]
12q23-q24.1
AR
[22,25]
DIC
HLA II
HLA I
ZAP-70
Déficit class II trans activator
(CIITA)
Déficit en RFXANK
Déficit en RFX5
Déficit en RFXAP
Mutation gène transporteurs
apprêtement antigène
(TAP)1 ou 2
Mutation gène zeta
chain-associated protein
kinase (ZAP-70)
DIH
Agammaglobulinémie
Syndr hyper-IgM
(HIGM1)
HIGM2
HIGM3
HIGM4
HIGM5
Déficit en Bruton
agammaglobulinemia tyrosine
kinase (BTK)
Déficit en CD40L (CD154)
Activation-induced cytidine
deaminase (AID)
Tumor necrosis factor receptor
superfamily, member 5 (CD40 :
TNFRSF5)
Gène non identifié (pas de
switch, mais mutations
somatiques
Déficit en uracil-DNA
glycosylase (UNG)
[24,25]
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B. Admou et al.
Tableau 3 (Suite )
DIH
Déficitsélectif en Ig
Déficit s/classes IgG
Déficit IgA
Susceptibilité
mendélienne aux
mycobactéries (MSMS)
Inconnue
—
Déficit
Déficit
Déficit
Déficit
Déficit
AR/AD
AD
AR
AR
récepteurs IFN␥R1/R2
STAT-1
IL12 R␤1
IL12p40
STAT-1
—
[22]
[22,26,27]
DIP complexes
Synd de Di George
Mutation gène TBX1 affectant le
développement du thymus
22q11.2
(rarement
10p)
11q22-3
AD
[1,27,28]
Ataxie télangiectasie
Mutation gène Ataxia-telangiectasia
mutated (ATM)
Mutations du gène WASP
AR
[29]
Xp11.22
Liée à l’X
[21]
Mutation gène NBSI/nibrine
—
AR
[1,22]
Synd de Bloom
Mutation gène hélicase
—
AR
[1,22]
Autoimmune
polyendocrinopathycandidiasis
ectodermal dystrophy
(APECED)
Immunodysregulation,
polyendo-crinopathy,
enteropathy X-linked
(IPEX)
Synd
lymphoprolifératif lié
à l’X (XLP) = syndrome
de Purtilo
Maladie
Chediak-Higashi
Maladie de Griscelli
Mutation gène codant la protéine
autoimmunity regulator (AIRE)
—
AR
[26]
Mutation gène FOXP3
—
Lié à l’X
[14,26]
Mutation gène signaling lymphocytic
activation molecule [SLAM] associated
protein (SAP) ou SH2-domain-containing
gene 1A (SH2D1A)
Gène lysosomal trafficking regulator
(LYST)
Déficit en myosine 5a ou RAB27A
XLP
[Xq25-q27]
Récessive
liée à l’X
[22,29,30]
1q42.1q42.2
—
AR
[22,31]
AR
6
—
AD
AR
[27,28]
—
AD
[14,27]
Synd de
Wiskott-Aldrich
Synd de Nijmegen
Syndrome hyper-IgE
(de Job ou Buckley)
Mutations gène signal transducer and
activator of transcription 3 (STAT3)
Mutation nulle gène tyrosine kinase 2
(TYK2)
Mutation activatrice hétérozygote
partie C- terminale du gène codant
pour le récepteur de CXCR4
Warts, hypogammaglobulinemia,
infections,
Myelokathexis (WHIM)
Syndrome lymphoprolifératif Type 0 : mutation homozygote gène Fas
Type 1 :
auto-immun (ALPS)
1a : mutation hétéroz gène Fas
(TNFRSF6)
1b : mutation gène ligand de Fas
(TNFSF6)
Type2 :mutation gène caspase 8 ou 10
Type 3 : mutation gène N-Ras
DICV
Indéterminé
10q24.1
[14,17,32]
10q24.1
AD ou AR
1q23
AD ou AR
2q33-2q34
Non
déterminée
—
AR
AD
Variable
6
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Déficits immunitaires primitifs : diagnostic dans les pays émergeants
7
Tableau 3 (Suite )
Déficit des phagocytes
Granulomatose
septique chronique
Leukocyte adhesion
deficiency (LAD)
Neutropénie
congénitale
Neutropénie cyclique
Maladie de Kostman
Déficits en complément
C1q
C2
C4
C3
Facteur I
Facteur H
Properdine
C5
C6
C7
C8
C9
C1-Inh
Absence cytochrome CYBB
(gp91 phox)
Absence cytochrome CYBA
(p22phox)
Déficit NCF1 (p47 phox)
Déficit NCF2 (p67phox)
Mutations chaîne commune
famille ␤2-intégrine CD18
(perte expression CD11a,
CD11b, ou CD11c)
Déficit en élastase 2 (ELA2)
Déficit en élastase 2 (ELA2)
Déficit en HLCS1-associated
protein X1 (HAX1)
Xp23
16q24
7q11.23
1q25
XL
[14,26,33]
21q22.3
AR
[33]
—
AD
AD
AR
[1,27,31]
Déficit
Déficit
Déficit
Déficit
—
AR
[22]
19p13
AR
[22]
4q25
1q32
Xp11
AR
AR
XL
[22]
9q34
5p13
5p13
1p32 et 9q34
5p13
11q11
AR
[22,34]
AD
[22,34]
C1q
C2
C4
C3
Déficit facteur I
Déficit facteur H (locus
regulator of complement
activation [RCA])
Déficit Properdine
Déficits C5, C6, C7, C8, C9
Déficit C1
DIC: déficit immunitaire cellulaire; DICV: déficit immunitaire commun variable.
d’anticorps antipolysaccharidiques. Par ailleurs, la présence
d’une baisse du complément hémolytique CH50 permettra
d’évoquer un déficit en complément qui sera étayé par
l’étape suivante.
Étape 3
Cette étape vise à caractériser phénotypiquement la plupart
des DIP évoqués à l’étape 2, mais aussi de diagnostiquer et
d’évoquer d’autres DIP. Ainsi, devant une lymphopénie ou
un tableau clinique évoquant un déficit immunitaire cellulaire (DIC), une numération des sous-populations T, B et NK
par cytométrie en flux s’impose, permettant de retenir et
de classer les DICS (lymphopénie CD3 à évaluer en fonction
de l’âge (Tableau 2) en DICS T−B−NK− (lymphopénie CD3,
CD19 et CD16/CD56) : dysgénésie réticulaire (avec hypoacousie) et déficit en adénosine déaminase (ADA) souvent
associé à une dysplasie osseuse. Un phénotype lymphocytaire T−B−NK+ permet de retenir le diagnostic de déficit
en RAG1/2, ou en cas d’association à une microcranie,
la maladie de Cernunos. En cas de phénotype lymphocytaire T−B+NK−, nous pouvons évoquer les DICS suivants :
déficit en chaîne ␥c commune (liée à l’X) ou déficit en
Jak3 (autosomique récessive). Devant un DICS T−B+NK+,
nous pouvons retenir un déficit en récepteur ␣ de l’IL−7
(IL7−R␣). Par ailleurs, si l’étape 2 objective une hypo- ou
agammaglobulinémie, l’analyse du nombre de LB (CD19)
permet d’évoquer une maladie de Bruton (liée à l’X) ou
une agammaglobulinémie autosomique récessive (AGAR) si
le taux des LB est inférieur à 2 %, et un déficit immunitaire commun variable (DICV) quand les LB sont supérieurs
à 2 %, entité la plus fréquente chez l’adulte [3,4,11].En
l’absence de lymphopénie sur l’hémogramme, le déficit
immunitaire combiné est qualifié de non sévère. Dans ce
cas, l’immunophénotypage CD4 et CD8 peut à lui seul aider
à asseoir plusieurs entités : la forte diminution des CD8 avec
des CD4 normaux, associée à un marqueur HLA de classe
I (AB) présent permet d’évoquer fortement un déficit en
TAP1—2 et en l’absence du AB, un déficit en ZAP—70. La
forte diminution des CD4 avec des CD8 normaux et absence
de l’HLA-DR permet de poser de façon sûre le diagnostic d’un
défaut d’expression des molécules HLA classe II, DIC le plus
fréquent et le plus spécifique du Maghreb [12,13]. La découverte d’une baisse combinée d’IgG et d’IgA avec des IgM
normales ou élevées définit le syndrome hyper-IgM (HIGM)
dont il existe cinq entités différentes : le type 1 ou syndrome
hyper-IgM lié à l’X (HIGM1), lié à un déficit de la molécule
CD40 ligand, exprimée principalement par les LT CD4+ est
considéré à l’image du syndrome HIGM de type 3, auto-
Pour citer cet article : Admou B, et al. Déficits immunitaires primitifs : approche diagnostique pour les pays émergents.
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somique récessif comme un déficit immunitaire combiné.
Ces deux entités se révèlent souvent par une pneumopathie
interstitielle. En revanche, le syndrome HIGM2, lié au déficit
en activation-induced cytidine deaminase (AID) ou en [uracil DNA glycosylase (UNG), HIGM 3], est un déficit humoral
autosomique récessif s’associant souvent à une splénomégalie (SPM) et des adénopathies. Les HIGM 1 et 3 se révèlent
souvent par une pneumopathie interstitielle [14]. Dans
certaines situations cliniques d’hypogammaglobulinémies,
quelques explorations immunitaires peuvent être réalisées
telles qu’une étude de la capacité de production T dépendante d’anticorps spécifiques dirigés contre les antigènes
protidiques (sérologie tétanos, poliomyélite, diphtérie). Il
convient aussi de réaliser des sérologies après une infection
prouvée (VZV, herpès, Candida. . .) ou après (re)vaccination
pour juger de la normalité de la réponse immunitaire [15].
La découverte d’un déficit en IgA (−2 D.S. par rapport à
l’âge) impose le dosage des sous-classes des IgG (IgG1,
IgG2, IgG3, IgG4), ainsi que l’étude de la réponse Ac spécifique (antipneumococcique. . .) afin de le classer en déficit
en IgA isolé (Ac spécifiques et sous-classes normaux ou
associé (Ac spécifiques absents et/ou IgG1, 2,3, 4 basses)
[16].
Les rares déficits héréditaires en fractions du complément peuvent être, pour leurs conséquences infectieuses, groupés schématiquement en deux entités : déficit
d’activation du C3 et déficits du complexe lytique (C5—C8).
Le premier, provoqué par des déficits en C2 et C4 ou en facteurs H et I (inhibiteurs de la voie alterne qui provoquent
une consommation excessive du C3) [9].
Le dosage des fractions C3 et C4 du complément permet
d’orienter le diagnostic vers un déficit de la voie classique
en présence d’une baisse de CH50 et de C4 avec C3 normal
ou abaissé, ou un déficit de la voie alterne devant une baisse
de CH50 et de C3 avec C4 normal. Quand C3 est abaissée isolément, l’exploration comportera la recherche de C3Nef et
l’étude des protéines H et I [17]. Par ailleurs, devant un
contexte évocateur (œdème récidivant des extrémités, de
la face et des muqueuses associées à des crises douloureuses
abdominales paroxystiques, souvent déclenchés par un traumatisme physique ou psychique dans un contexte familial),
l’effondrement isolé C4 avec CH50 normal doit faire éliminer un déficit en inhibiteur de la C1-estérase (C1-INH)
[18].
Étape 4
La finalité de cette étape est de caractériser sur le plan
moléculaire et génétique le type de DIP. Elle doit être
faite en concertation avec une équipe expérimentée dans
la maladie. La majorité des gènes ou des déficits moléculaires sous-tendant les différents DIP ont été identifiés, avec
les mutations entraînant le déficit immunitaire (Tableau 3).
D’autres demeurent cependant en cours d’expertise ou non
encore clairement élucidés.
Conclusion
Le diagnostic d’un DIP exige une démarche méthodique faisant prévaloir les données cliniques et microbiologiques. Sa
confirmation n’est guère inaccessible au regard des rensei-
gnements précieux que fournissent les éléments d’un bilan
biologique de base (sérologie VIH, NFS, dosage des Ig).
L’accroissement des cas de DIP dans le monde et
l’identification incessante de nouvelles entités fait de ces
pathologies un domaine de compétition pour les laboratoires
dotés d’équipements adaptés, mais aussi un défi pour les
laboratoires en voie de développement.
Conflit d’intérêt
Aucun.
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