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la vache et le veau se fait par la zone
de contact entre les cotylédons fœ-
taux qui enveloppent pour ainsi dire
les caroncules maternelles. Cette
structure enchevêtrée permet d’aug-
menter la surface de contact. Si l’on
étalait les villosités des cotylédons
d’un placenta mature, on arriverait à
une surface totale de 130m
2
!
Arrivé à la 5
e
semaine de gestation,
deux poches soudées se sont formées
à l’intérieur du sac. La poche exté-
rieure (poche des eaux) apparaît gé-
néralement en premier lors de la
naissance du veau, avant la poche
intérieure (poche de mucus).
Comment les arrière-faix
se détachent-ils?
Le processus de détachement des
arrière-faix commence durant les
derniers jours de gestation et prend
fin quelques heures après la mise-
bas. Les tissus des caroncules et co-
tylédons sont transformés et des
enzymes spécialisées dans la dé-
composition des protéines dissolvent
chimiquement les ancrages entre
eux. Ces processus de maturation
sont également décisifs pour l’expul-
sion du placenta. Au fil des contrac-
tions qui précèdent la naissance, les
cotylédons sont comprimés contre le
veau. Ils s’aplatissent et sont vidés de
leur sang. Durant les pauses entre les
contractions, le sang reflue dans les
villosités des caroncules, permettant
d’assurer l’approvisionnement du
veau durant le vêlage. L’action mé-
canique du flux et du reflux dans les
vaisseaux sanguins dissout l’ancrage
entre cotylédons et caroncules. Lors-
que les vaisseaux sanguins des enve-
loppes fœtales se vident après que le
cordon ombilical se soit rompu, la
surface des villosités diminue et les
cotylédons se détachent complète-
ment des caroncules de la matrice.
Les contractions qui suivent le vêla-
ge proprement dit conduisent à
l’expulsion des arrière-faix dans les
6 à 12 heures.
L’alimentation de la vache tarie a une grande influence sur la
rétention placentaire:
Les facteurs nuisibles sont:
– une mauvaise consommation pour cause de:
– manque de qualité (restes de la crèche, ensilage de mauvaise
qualité, vieux foin ou foin moisi)
– mauvaises conditions de garde ou manque de confort
– absence d’une ration de transition (appropriée)
– approvisionnement insuffisant en eau
– problèmes d’onglons
– vaches taries trop grasses
– apport insuffisant de fourrage (les vaches trop grasses doivent
cependant être restreintes)
– excès de protéine dans la ration
– manque d’oligo-éléments (notamment en vitamine E et/ou en
sélénium)
– manque secondaire d’oligo-éléments en raison d’une teneur élevée
en cendres brutes (ensilage souillé, restes de la crèche)
– manque secondaire d’oligo-éléments en raison d’une acidose de la
panse (les vaches taries ne sont pas séparées du troupeau, pâture
intégrale des vaches taries)
– toxines dans le fourrage
– mycotoxines (vieux foin, ensilage sec ou mal conditionné)
– toxines de clostridies (ensilage souillé)
–
ration riche en calcium (restes d’aliments concentrés provenant
de la crèche des vaches en lactation, pas de sel spécial pour vaches
taries)
– excès de potassium (herbe d’automne)
Les arrière-faix sont composés des enveloppes fœtales qui entourent
le veau durant la gestation. Les cotylédons, de la taille d’un poing, se
détachent des caroncules maternelles sous l’effet de processus
chimiques et mécaniques compliqués.
règle générale, c’est soit le mécanis-
me de détachement chimique (pen-
dant les derniers jours de gestation)
soit le processus mécanique de libé-
ration et d’expulsion des enveloppes
fœtales (pendant et après le vêlage)
qui est perturbé.
Le placenta doit mûrir
Plus la gestation est courte et plus le
risque d’une rétention placentaire est
grand, vu que le mécanisme de déta-
chement chimique est interrompu.
C’est pourquoi, la rétention placen-
taire est quasi préprogrammée en cas
de vêlage prématuré (par ex. suite à
la chute d’une vache ou d’une nais-
sance gémellaire), d’avortement ou
de vêlage provoqué par le vétérinaire.
La problématique peut aussi survenir
en cas de gestation prolongée, lors-
que les enveloppes fœtales se raccro-
chent à nouveau aux caroncules et
n’arrivent plus à se détacher. Le mé-
canisme de défense immunitaire de
la matrice joue aussi un rôle majeur
dans le processus de détachement du
placenta; il est donc d’autant plus im-
portant que le fonctionnement du
système immunitaire et du foie soit
intact chez la vache. Des problèmes
de foie pendant la phase de tarisse-
ment entraînent souvent la rétention
placentaire. Ces problèmes peuvent
survenir à la suite d’une intoxication,
lorsque – ce qui arrive souvent dans
la pratique – la ration de tarissement
contient des fourrages de qualité in-
férieure (foin trop vieux, moisi ou
Que faire si les arrière-faix ne
sont pas expulsés
Si les arrière-faix ne sont pas expul-
sés dans les 12 heures qui suivent le
vêlage, on parle de rétention placen-
taire. Cette affection, par le passé,
avait souvent une origine infectieuse
(Maladie de Bang). Aujourd’hui,
cette pathologie est généralement la
conséquence d’une erreur d’alimen-
tation durant la phase de tarissement
ou d’une erreur d’obstétrique, surtout
si elle survient fréquemment sur la
même exploitation. Des études ont
permis de démontrer qu’entre 4 et
12% des vaches laitières étaient ac-
tuellement concernées par la réten-
tion placentaire et que cela pouvait
toucher jusqu’à 60% des animaux,
sur les exploitations à problème. En
Les vaches taries ne sont pas des poubelles! Pour assurer un bon
démarrage de la lactation suivante et pour prévenir une rétention
placentaire, il faut administrer une ration appétante, mais limitée en
énergie (environ 5.0 MJ NEL), et garantir un apport suffisant en sels
minéraux et en oligo-éléments.