Vascularisation du mésencéphale

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2013-2014
UNIVERSITE DE NANTES
Vascularisation du mésencéphale
Par
CHATARD Manon
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. O. HAMEL
Enseignants :
Pr. R. ROBERT
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. A. HAMEL
Dr. S. PLOTEAU
Référents :
Pr. O. HAMEL
Laboratoire :
S. LAGIER
Y. BLIN
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2013-2014
UNIVERSITE DE NANTES
Vascularisation du mésencéphale
Par
CHATARD Manon
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. O. HAMEL
Enseignants :
Pr. R. ROBERT
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. A. HAMEL
Dr. S. PLOTEAU
Référents :
Pr. O. HAMEL
Laboratoire :
S. LAGIER
Y. BLIN
REMERCIEMENTS
À Monsieur le Professeur Olivier Hamel,
De m’avoir proposé ce sujet passionnant,
et m’avoir permis ainsi d’approfondir mon intérêt pour la recherche et de l’Anatomie.
Pour sa disponibilité, ses conseils, et son intérêt pour mon travail.
Pour la qualité de son enseignement.
À Messieurs les Professeurs d’Anatomie de la Faculté de Médecine de Nantes,
De m’avoir enseigné avec autant de passion et de savoir-faire,
cette matière captivante qu’est l’Anatomie.
À Messieurs Stéphane LAGIER et Yvan BLIN,
Pour leur soutien, leur patience et leur disponibilité permanente.
Pour leurs précieux conseils et leur bonne humeur indispensable.
Aux étudiants du Master d’Anatomie
Pour leur solidarité et leur bonne humeur partagée
durant toutes ces heures au laboratoire d’Anatomie.
SOMMAIRE
I.
INTRODUCTION
II.
RAPPELS
1. Rappels de l’embryologie du mésencéphale
2. Rappels anatomiques
α) Configuration externe du mésencéphale
β) Vascularisation
γ) Configuration interne du mésencéphale
III.
MATÉRIELS ET MÉTHODES
1. Matériels
2. Protocole de dissection
IV.
RÉSULTATS
1.
2.
3.
4.
V.
Groupe antéro-médial
Groupe antéro-latéral
Groupe latéral
Groupe postérieur
DISCUSSION
1.
2.
3.
4.
5.
Limites de l’étude
Variations
Angio-architectonie du mésencéphale
Applications cliniques et pathologies du mésencéphale
Drainage veineux du mésencéphale
VI.
CONCLUSION
VII.
RÉFÉRENCES
VIII.
RÉSUMÉ
I. INTRODUCTION
Etudiée il y a un siècle par Duret et Heubner, puis par Foix et Hillemand(7) et
finalement reprise dans les années 1980 par Lazorthes(10), la vascularisation du
mésencéphale, et du tronc cérébral en général, a fait l’objet de nombreuses
classifications.
Deux classifications sont plus fréquemment rencontrées et confrontées.
Celle de Foix et Hillemand (1925) s’applique à décrire la disposition des artères
du tronc cérébral d’après leur trajet :
- Les artères paramédianes se dirigent transversalement vers le dehors et
pénètrent dans le tronc cérébral à proximité de leur origine médiane ;
- Les artères circonférentielles courtes contournent le tronc cérébral d’avant en
arrière et pénètrent dans le tronc cérébral au niveau de sa face latérale ;
- Les artères circonférentielles longues contournent complètement le tronc cérébral
d’avant en arrière et pénètrent dans le tronc cérébral au niveau de sa face
postérieure.
Celle de Lazorthes (1961) s’intéresse, quant à elle, au niveau de pénétration des
artères du tronc cérébral :
- Les artères antérieures, souvent réparties en deux contingents : le groupe artériel
antéro-médial et le groupe antéro-latéral(5) ;
- Les artères latérales ;
- Les artères postérieures pouvant avoir un trajet court et provenant des artères
cérébelleuses.
Cette classification est la plus couramment utilisée puisqu’elle rend bien compte
de l’angioarchitectonie du tronc cérébral et donc des territoires lésés dans les
syndromes vasculaires du tronc cérébral.
Les principaux troncs d’apport artériel du mésencéphale sont d’une part les
artères carotides internes grâce aux artères choroïdiennes antérieures, et d’autre part le
système vertébro-basilaire via les artères cérébelleuses supérieures et les artères
cérébrales postérieures.
Cette étude a pour but de décrire la disposition des artères du mésencéphale
ainsi que leurs territoires de vascularisation tout en essayant de mettre en parallèle les
différentes classifications retrouvées dans la littérature. Elle s’attachera par ailleurs à
mettre en évidence les variations pouvant être rencontrées.
Bien que les atteintes du mésencéphale soient peu fréquentes, la connaissance
des territoires artériels et de l’origine des artères à destinée du mésencéphale permet
d’expliquer de nombreuses pathologies telles que les syndromes alternes.
Nous terminerons donc ce mémoire en cherchant à mettre en évidence les
corrélations entre l’anatomie de cette vascularisation, ses variations, et la clinique.
II. RAPPELS
1. Rappels de l’embryologie du mésencéphale(1)
Le mésencéphale provient de la différenciation de l’extrémité céphalique du tube
neural, dérivé de l’ectoderme. Celui-ci se forme à partir du 21ème jour de développement
et fait suite aux stades de plaque neurale et de gouttière neurale.
A la fin de la 3ème semaine de développement, l’extrémité céphalique, partie la
plus volumineuse du tube neural, présente 3 vésicules distinctes qui s’infléchissent en
un mouvement d’enroulement : les vésicules cérébrales primitives avec, dans le sens
cranio-caudal, le prosencéphale, le mésencéphale et le rhombencéphale. Le
mésencéphale se trouve, à ce stade, être le point culminant de cette courbure.
Stade 3 vésicules :
Rhombencéphale
Mésencéphale
Sulcus limitans
Prosencéphale
Crânial
Dorsal
A la 6ème semaine, l’extrémité céphalique évolue sous forme de 5 vésicules. Le
prosencéphale donne le télencéphale, qui évoluera en néocortex, système limbique et
ganglions de la base du cerveau, et le diencéphale, qui donnera le thalamus et
l’hypothalamus. Le mésencéphale ne se divise pas et donnera les pédoncules cérébraux
tandis que le rhombencéphale évolue en métencéphale, qui donnera le pont ainsi que le
cervelet, et en myélencéphale, qui évoluera en moelle allongée.
Le mésencéphale est donc individualisé dès la fin de la 3ème semaine de
développement et provient embryologiquement de la vésicule encéphalique moyenne. Il
correspond donc morphologiquement à la plus primitive des vésicules du cerveau.
Ses lames fondamentales et lames alaires (futurs colliculi), séparées par les
sulcus limitans, le rendent facilement identifiable en coupe transversale.
Stade 5 vésicules :
Mésencéphale
Diencéphale
Myélencéphale
Télencéphale
Métencéphale
Crânial
Dorsal
Les pédoncules cérébraux vont devenir plus proéminents au fur et à mesure de
l’embryogénèse du fait de la multiplication, à partir du 5ème mois, des fibres
descendantes traversant la lame fondamentale du mésencéphale pour rejoindre la
moelle épinière.
Le mésencéphale est ensuite progressivement recouvert par les hémisphères
cérébraux qui le débordent latéralement et en arrière.
Schéma 3ème mois :
Cerveau
Thalamus
Mésencéphale
(accolade)
Protubérance
Cervelet
Bulbe
Crânial
Dorsal
2. Rappels anatomiques (12)(10)(14)
α) Configuration externe du mésencéphale
Le mésencéphale, ou isthme encéphalique, est situé à la base de l’encéphale et
crânialement au pont et à la moelle allongée. Il correspond donc à l’étage le plus crânial
du tronc cérébral.
D’une hauteur de 15 mm, il est dirigé obliquement vers le haut et l’avant et est
limité en bas par le sillon ponto-mésencéphalique, le séparant du pont. Ses limites
crâniales sont plus floues, le mésencéphale étant en continuité avec le diencéphale.
Celles-ci sont représentées par le chiasma optique et les tractus optiques en avant et par
le pulvinar (pôle postérieur du thalamus) en arrière.
Quatre faces sont distinguables et permettent une description systématisée du
mésencéphale.
La face antérieure correspond aux pédoncules cérébraux et à la substance
perforée postérieure.
Les pédoncules cérébraux sortent du pont sous forme de larges cordons striés
divergeant vers le haut, l’avant et le dehors. Leurs fibres s’enfoncent à la face inférieure
du cerveau intermédiaire.
Entre les pédoncules cérébraux se trouve la fosse interpédonculaire, dont le
plancher est formé par la substance perforée postérieure, appelée ainsi car elle est
criblée de multiples orifices créés par la traversée de nombreuses artérioles. Elle est
aussi marquée par des reliefs : les corps mamillaires et la tige de l’hypophyse.
La limite entre les pédoncules cérébraux et la substance perforée postérieure se
nomme sillon du nerf oculomoteur d’où émergent les fibres radiculaires du IIIème nerf
crânien, ce sont les racines interpédonculaires. D’autres fibres émergent de l’épaisseur
même du pédoncule, ce sont les racines transpédonculaires.
Il est important de noter que la fosse interpédonculaire n’appartient pas au
mésencéphale mais correspond à la partie inférieure visible du diencéphale. Elle
représente donc un rapport antéro-interne du mésencéphale.
Les faces latérales sont marquées par un sillon oblique en haut et en dehors,
faisant suite au sillon interpédonculaire qui sépare les pédoncules cérébelleux
supérieurs des pédoncules cérébelleux moyens à l’étage protubérantiel. C’est le sillon
latéral du mésencéphale. Il sépare le pédoncule cérébral vers l’avant du tegmentum du
mésencéphale vers l’arrière.
En arrière du sillon interpédonculaire se trouve le triangle de Reil dont la base
correspond au sillon latéral du mésencéphale et le sommet au tubercule quadrijumeau
postérieur. Cette région est occupée par le lemniscus latéral (ou fibres acoustiques).
Un rapport important des faces latérales du mésencéphale est représenté par le
passage du IVème nerf crânien qui contourne de l’arrière vers l’avant les pédoncules
cérébraux.
La face postérieure ou toit du mésencéphale est constituée par la lame tectale,
anciennement appelée lame quadrijumelle car elle présente quatre éminences
arrondies : les colliculi. Ils sont situés deux à deux de part et d’autre de la ligne médiane
et se distinguent en colliculi supérieurs et inférieurs.
Les colliculi inférieurs sont des reliefs hémisphériques positionnés à la partie
basse de la lame tectale et sont reliés au voile médullaire supérieur. Ils appartiennent
aux voies de l’audition et sont reliés aux corps géniculés médiaux.
Les colliculi supérieurs sont plus volumineux et ellipsoïdes. Ils sont situés audessus et légèrement latéralement par rapport aux colliculi inférieurs. Ils participent
quant à eux aux voies visuelles par le biais des corps géniculés latéraux.
β) Vascularisation (5)(6)
Cinq troncs artériels vascularisent le mésencéphale avec, de caudal à crânial,
l’artère cérébelleuse supérieure, l’artère colliculaire, l’artère choroïdienne postéromédiale, l’artère cérébrale postérieure et l’artère choroïdienne antérieure.
Selon la classification de Lazorthes, ces artères s’organisent en groupes antéromédial, antéro-latéral, latéral et postérieur.
Le groupe antéro-médial provient en totalité de l’artère cérébrale postérieure par
le biais des artères thalamiques perforantes postérieures et des rameaux pédonculaires.
Le groupe antéro-latéral est représenté par les artérioles provenant des artères
colliculaire et choroïde antérieure. L’artère colliculaire nait du premier segment de
l’artère cérébrale postérieure (P1), c’est à dire juste après la division du tronc basilaire
en deux artères cérébrales postérieures mais avant l’abouchement de l’artère
communicante postérieure. L’artère choroïdienne antérieure est une branche de l’artère
carotide interne et vascularise surtout la partie crâniale du groupe antéro-latéral. Une
petite partie est prise en charge par l’artère cérébrale postérieure directement.
Schémas des groupes antéro-médial et antéro-latéral :
Artère choroïdienne
antérieure
Artère choroïdienne
postéro-médiale
Artère colliculaire
Artère basilaire
Artère
communicante
postérieure
Artères thalamiques
perforantes et rameaux
pédonculaires
Artère cérébrale
postérieure
Artère
cérébelleuse
supérieure
Crânial
Latéral
Le groupe latéral est formé de nombreuses artérioles provenant de deux
pédicules : l’artère cérébelleuse supérieure et l’artère cérébrale postérieure via l’artère
colliculaire, l’artère choroïdienne postéro-médiale et les artères circonférentielles
courtes. L’artère choroïdienne postéro-médiale prend elle aussi son origine au niveau de
P1 juste au-dessus de l’origine de l‘artère colliculaire.
Schéma des groupes antéro-latéral, latéral et postérieur d’après Tatu(15) :
Artère
choroïdienne
postéro-latérale
Artère
choroïdienne
antérieure
Artère colliculaire
Artère cérébrale
postérieure
IV
III
Branche médiale de
l’artère cérébelleuse
supérieure
Branche latérale de
l’artère cérébelleuse
supérieure
Tronc basilaire
Crânial
Ventral
Le groupe postérieur provient quant à lui de plusieurs contingents : l’artère
cérébelleuse supérieure, et plus particulièrement sa branche médiale, l’artère
colliculaire et l’artère choroïdienne postéro-médiale.
Schéma du groupe postérieur : d’après Tatu(15) :
Colliculus supérieur
Colliculus inférieur
Artère cérébelleuse
supérieure branche
médiale
Nerf trochléaire (IV)
Artère cérébelleuse
supérieure branche
latérale
Crânial
Latéral
Les groupes antéro-médial, antéro-latéral et postérieur s’occupent d’un large
territoire de vascularisation tandis que le groupe latéral vascularise un territoire plus
limité.
γ) Configuration interne du mésencéphale (2)
En coupe transversale, le mésencéphale peut être subdivisé en deux régions
grâce à une ligne horizontale et transversale passant par l’aqueduc du mésencéphale. La
région des pédoncules cérébraux se situe en avant et la région des colliculi en arrière.
La région des pédoncules cérébraux est elle-même divisée en deux parties par la
substance noire : le pied du pédoncule ou crus cerebri et la calotte du pédoncule ou
tegmentum du mésencéphale.
La substance noire (de Sœmmering) ou Substantia Nigra est une formation
nucléaire pigmentée formant un croissant concave en haut et en dedans à la partie
antéro-latérale du mésencéphale. Elle s’étend sur toute la hauteur du mésencéphale et
relie le sillon latéral du mésencéphale au sillon du nerf oculomoteur.
Cette formation de substance grise joue un rôle dans la coordination motrice des
mouvements involontaires. Elle est composée de deux parties : la pars reticularis en
avant et la pars compacta en arrière.
Le pied du pédoncule est une voie de passage entièrement constituée de
substance blanche. De l’extérieur vers l’intérieur s’organisent différents faisceaux : les
fibres cortico-pontiques (pariéto-pontiques et temporo-pontiques), les fibres corticospinales et cortico-nucléaires, et les fibres fronto-pontiques.
Le tegmentum du mésencéphale est localisé à la partie moyenne et profonde du
mésencéphale. Il est d’une constitution plus complexe car formé à la fois de substance
grise et de substance blanche.
Autour de l’aqueduc du mésencéphale se trouve une masse de substance grise
dans laquelle se différencient les noyaux des nerfs crâniens. Le noyau du nerf
oculomoteur (III) se situe plus haut que le noyau du nerf trochléaire (IV) et s’occupe de
la motricité oculaire à la fois viscérale et somatique. La composante parasympathique du
III se présente sous forme d’un petit noyau annexé au noyau du nerf oculomoteur,
appelé noyau d’Edinger-Westphal.
Un autre noyau important se situe en arrière de la substance noire, c’est le noyau
rouge. Il est constitué de deux parties : le paléo-rubrum, relais des voies extra
pyramidales de contrôle du tonus musculaire, entouré d’une couche de petites cellules :
le neo-rubrum, partie la plus développée du noyau rouge.
La partie antérieure et latérale de la calotte est occupée par le lemniscus médian
suivi en arrière du tractus spinothalamique et du lemniscus latéral.
Entre la substance grise périaqueducale et le lemniscus médian se trouve la
formation réticulaire qui s’étend sur toute la hauteur du tegmentum du tronc cérébral.
Elle participe au contrôle des fonctions végétatives, à la modulation de la douleur et au
comportement d’éveil.
La région des colliculi correspond au tectum du mésencéphale (ou lame tectale).
Les colliculi sont constitués d’une masse grise centrale enveloppée d’une mince couche
blanche périphérique.
Sous la lame tectale s’étend le noyau mésencéphalique de Vème nerf crânien
(colonne branchiale sensitive), situé latéralement à l’aqueduc du mésencéphale.
L’aqueduc du mésencéphale (ancien aqueduc de Sylvius) est un canal fusiforme,
dérivé du canal central primitif du tube neural. Il traverse le mésencéphale en son centre
et s’étend de l’extrémité supérieure du quatrième ventricule à la face postérieure du
ventricule moyen (3ème ventricule).
Coupe transversale du mésencéphale passant par les colliculi supérieurs :
Ventral
Latéral
Crus cerebri
Substance noire
Lemniscus latéral
Colliculus supérieur
Noyau rouge
Noyau
oculomoteur
Substance grise
périaqueducale
Coupe transversale passant par les colliculi inférieurs : d’après Duvernoy H.(6) :
Tractus frontopontique
Tractus corticonucléaire
Substance noire,
pars compacta
Noyau du nerf
trochléaire (IV)
Ventral
Colliculus
inférieur
Latéral
Tractus
corticospinal
Tractus corticopontique
Tractus tecto
spinal
Faisceau
longitudinal
médian
Noyau
mésencéphalique
du nerf trigéminal
(V)
Coupe transversale passant par les colliculi supérieurs d’après Duvernoy H. (6) :
Substance noire,
pars reticulata
Substance noire,
pars compacta
Noyau principal
du nerf
oculomoteur (III)
Noyau d’EdingerWestphal (III)
Colliculus supérieur
Ventral
Latéral
Nerf
oculomoteur
Noyau rouge
Lemniscus
médian (Ruban
de Reil médian)
Tractus
spinothalamique
Lemniscus latéral
(Reil latéral)
III. MATÉRIELS ET MÉTHODES
1. Matériels
α) Sujets anatomiques
Sujet n°1 : sujet féminin de 89 ans, congelé, injecté au latex néoprène, puis formolé
pendant deux mois.
Sujet n°2 : sujet formolé non injecté.
Sujet n°3 : sujet féminin de 90 ans formolé et non injecté datant de près de deux ans puis
injecté à l’encre de chine noire et gélatine alimentaire.
Sujet n°4 : sujet féminin de 63 ans formolé et non injecté datant de plus de trois ans puis
injecté à l’encre de chine noire et gélatine alimentaire.
Sujet n°5 : sujet masculin de 76 ans injecté à l’encre de chine noire et gélatine
alimentaire puis congelé.
Sujet n°6 : sujet masculin de 81 ans injecté au latex néoprène rouge et acide acétique
dilué à 50% puis formolé.
Sujet n°7 : sujet féminin de 85 ans injecté au latex néoprène rouge et acide acétique dilué
à 50% puis formolé.
β) Instruments
Billots
Portes lames et lames n°23 et
n°15
Ciseaux à bouts droits
Ciseaux à bouts recourbés
Curettes
Pince à disséquer mousse
Pince à disséquer griffe
Pinces à os (pour laminectomie
entre autres)
Pince à clamper
Formol
Lunettes de microdissection
Matériel à microchirurgie
Scie à main
Scie électrique (servant à retirer
les plâtres)
Marteau et burin
Couteau
Fils à sutures
Scies à ruban (petite et grande)
Matériel pour les injections
Cathéters souples
Seringues de 20 ml
Seringues de 10 ml
Latex rouge néoprène
Encre de Chine noire
Gélatine alimentaire
Acide acétique dilué à 50%
Appareil photo numérique Nikon
D70s
2. Protocole de dissection
-
Sujet n°1 : voie d’abord supérieure
La tête avait déjà été prélevée et entièrement injectée au latex néoprène rouge.
Elle a ensuite été congelée pour permettre d’effectuer une coupe transversale en regard
des arcades sourcilières.
L’encéphale a été retiré, en respectant la limite supérieure des pédoncules
cérébraux, ainsi que la faux du cerveau pour permettre une bonne diffusion du formol.
La pièce a ensuite été placée deux mois dans le formol.
Une laminectomie a été réalisée sur les 6 premiers étages cervicaux pour dégager
la moelle spinale ainsi qu’une fenêtre postérieure dans l’os occipital au niveau de la loge
cérébelleuse tout en faisant attention à respecter le cervelet.
Ceci a permis par la suite de prélever le tronc cérébral du reste de la pièce en
sectionnant les nerfs optiques, les nerfs crâniens ainsi que les artères carotides internes.
Le cervelet a été retiré par la suite.
-
Sujet n°2 : voie d’abord médiale
La tête était déjà formolée et coupée sagittalement. Le formol avait légèrement
abîmé les artères et les avait ainsi naturellement colorées en noir.
L’encéphale a été retiré ainsi que la tente du cervelet pour accéder plus
facilement au mésencéphale. Puis les nerfs optiques, les nerfs crâniens et les artères
carotides internes ont été sectionnés pour individualiser le tronc cérébral et le cervelet
du reste de la pièce tout en gardant le fourreau dural.
Le tronc cérébral ayant été individualisé, le cervelet a été enlevé pour accéder à la
face postérieure du mésencéphale.
-
Sujet n°3 : voie d’abord postérieure
La tête a été prélevée du corps. Dans le but d’effectuer une injection, les artères
vertébrales et carotides internes ont été individualisées jusqu’au niveau de l’atlas. Pour
ceci une incision des processus transverses de C2 à C7 a été pratiquée à l’aide d’une
pince à os. Puis l’injection à l’encre de chine noire, ajoutée à de la gélatine alimentaire
(environ 70cc en tout) a été réalisée via les artères carotides internes et l’artère
vertébrale droite. En effet, l’artère vertébrale gauche était d’un calibre trop étroit pour
permettre l’injection.
Le scalp a été retiré par la suite et une craniectomie réalisée pour accéder au
système nerveux central. Une fenêtre postérieure en regard de la loge cérébelleuse a
aussi été créée. Ceci a permis de retirer petit à petit l’encéphale ainsi que le cervelet
pour accéder à la face postérieure du tronc cérébral et au 4ème ventricule.
Le tronc cérébral a alors été individualisé du reste de la pièce en sectionnant les
nerfs crâniens de haut en bas, les nerfs optiques et les artères carotides internes.
Cette dissection a permis d’effectuer des coupes au sein du mésencéphale.
-
Sujet n°4 : voie d’abord latérale
Le même protocole de préparation à l’injection que le sujet n°3 a été réalisé avec
toutefois un volume plus important d’encre de chine noire additionnée à la gélatine
alimentaire pour essayer de pallier au manque de coloration de la dissection précédente.
Pour cela près de 200 cc ont été injectés.
La pièce a été ensuite congelée dans le but d’effectuer des coupes. Pour cela une
scie a été utilisée et a permis de réaliser des coupes parasagittales en regard des bords
externes des globes oculaires.
Ceci a permis d’aborder le mésencéphale par son bord latéral après avoir retiré le
sphénoïde à la pince à os.
Pour permettre une dissection fine du groupe latéral et postérieur des artères
vascularisant le mésencéphale une partie du lobe temporal a été enlevée ainsi qu’une
partie du lobe occipital.
L’accès à cette région n’étant pas aisé, une craniectomie fut finalement pratiquée
ainsi qu’une ablation du bloc de la face situé au-dessus des cornets moyens, dans le but
d’accéder au groupe antérieur des artères vascularisant le mésencéphale.
-
Sujet n°5 : voie d’abord supérieure
La tête a été prélevée puis injectée à l’encre de chine noire et gélatine alimentaire
(environ 200cc) via les artères carotides communes et vertébrales. Ceci dans le but de
vérifier le bon déroulement de l’injection grâce à la coloration des territoires
vascularisés par l’artère carotide externe.
La pièce a ensuite été placée au congélateur pendant 5 jours. Ceci a été effectué
dans le but de couper la pièce à la scie de manière à récupérer un bloc d’une quinzaine
de centimètres de hauteur et d’environ 5 centimètres de côté contenant le tronc
cérébral.
Par la suite, des coupes fines ont été faites pour observer la vascularisation
interne du mésencéphale. L’injection n’a malheureusement pas permis d’observer les
artérioles au sein du mésencéphale.
-
Sujet n°6 : voie d’abord postéro-supérieure
La tête a été prélevée puis injectée au latex néoprène rouge ajouté à l’acide
acétique dilué à 50% via des cathéters situés dans les artères carotides internes et les
artères vertébrales.
Une fenêtre postérieure a été pratiquée dans l’os occipital ainsi qu’une
craniectomie après que le scalp ait été enlevé pour permettre une formolisation plus
rapide du tronc cérébral et faciliter le prélèvement.
Nous avons ensuite individualisé le tronc cérébral ainsi que le cervelet en retirant
l’encéphale et en coupant au niveau des nerfs optiques. Les artères carotides internes
n’ont pu être préservées.
-
Sujet n°7 : voie d’abord postéro-supérieure
Le même protocole de dissection que le sujet n°6 a été réalisé à la différence que
les artères carotides internes ont pu, cette fois-ci, être préservées.
IV. RÉSULTATS
1. Groupe antéro-médial
Les artères mésencéphaliques du groupe antéro-médial font partie du groupe des
artères de la fosse interpédonculaire(6). Celles-ci sont fréquemment divisées en quatre
sous-groupes :
- Le groupe inférieur à destinée du pont ;
- Le groupe supérieur à destinée du thalamus ;
- Le groupe médian pour le mésencéphale ;
- Le groupe perforant paramédian de la fosse interpédonculaire.
Le groupe inférieur n’intéresse pas le mésencéphale.
Les artères thalamiques perforantes vascularisent au cours de leur trajet la face
médiale des pédoncules cérébraux.
Les artères du groupe médian vascularisent exclusivement le mésencéphale.
Les artères perforantes paramédianes s’intéressent à la fois à la fosse
interpédonculaire et au mésencéphale et plus particulièrement à l’émergence des fibres
interpédonculaires du nerf oculomoteur. Elles sont plus communément appelées artères
centrales postéro-médiales.
Caudal
Latéral
Artère
basilaire
Artères thalamiques
perforantes
postérieures
Artère
cérébrale
postérieure
Vue antéro-supérieure du tronc basilaire
Cette pièce injectée au latex néoprène rouge permet d’observer la disposition
normale des artères de la fosse interpédonculaire.
Celles-ci naissent de la face médiale du segment pré-communicant (P1) de
l’artère cérébrale postérieure juste après la division de l’artère basilaire en regard du
sillon ponto-mésencéphalique.
Les rameaux pédonculaires naissent, quant à eux, du segment péri-pédonculaire
de l’artère cérébrale postérieure, c’est à dire juste après l’abouchement de l’artère
communicante postérieure (P2)(9).
Cette première dissection rend bien compte du trajet perforant de ces artères qui
viennent s’engouffrer dans la fosse interpédonculaire.
Crânial
Latéral
Rameaux
pédonculaires
Artères
thalamiques
perforantes
postérieures
Artère
cérébrale
postérieure
Tronc
commun
Vue antérieure du mésencéphale
Cette injection met en évidence une variation dans l’origine des artères de la
fosse interpédonculaire. Ici, une partie des artères du groupe antéro-médial naît d’un
tronc commun provenant de l’artère cérébrale postérieure gauche et qui croise la ligne
médiane avant d’abandonner des branches pour le pédoncule controlatéral à son
origine. Ce système permet une suppléance aux artères provenant de l’artère cérébrale
postérieure droite.
Ventral
Latéral
Artère
cérébrale
postérieure
Artères
perforantes de la
fosse
interpédonculaire
s
Artère
vascularisant
l’origine du nerf
oculomoteur
Artérioles
pénétrant les
pédoncules
cérébraux
Coupe transversale du mésencéphale
Cette coupe d’un autre sujet, effectuée au niveau des colliculi supérieurs et
parallèlement à la bandelette optique, présente elle aussi une variation d’origine des
artères du groupe antéro-médial. Dans ce cas, la majorité des artères provient d’un tronc
commun naissant au niveau de la face médiale du segment pré-communicant de l’artère
cérébrale postérieure droite et vascularise aussi bien le pédoncule cérébral
controlatéral que homolatéral.
Les artères de la fosse interpédonculaire pénètrent en profondeur le
mésencéphale, pouvant atteindre la substance grise périaqueducale.
2. Groupe antéro-latéral
Ce groupe provient des artères venant former un véritable cercle artériel autour
des pédoncules cérébelleux. On retrouve dans la littérature la notion d’arcade péripédonculaire. Celles-ci sont d’origine vertébro-basilaire pour l’artère colliculaire et
d’origine carotidienne pour l’artère choroïdienne antérieure.
La contribution des artères choroïdiennes postéro-médiales au groupe antérolatéral est controversée et varie selon les auteurs.
Artère
cérébrale
postérieure
Artère
choroïdienne
postéro-médiale
Artère
colliculaire
Crânial
Latéral
Vue antéro-latérale du mésencéphale
Malgré la mauvaise diffusion de l’encre de chine dans l’artère colliculaire, cette
pièce permet d’observer l’origine des artères colliculaire et choroïdienne postéromédiale au niveau du segment pré-communicant de l’artère cérébrale postérieure.
L’artère choroïdienne postéro-médiale naît quelques millimètres au-dessus de l’artère
colliculaire.
Cette dissection met en évidence une artère colliculaire unique.
Artère
cérébelleuse
supérieure
Artère
choroïde
antérieure
Artères
choroïdiennes
postéromédiales
Artères
colliculaires
Artère
cérébrale
postérieure
Vue latérale droite du mésencéphale
Ventral
Caudal
L’injection au latex ayant mieux diffusée que l’injection à l’encre de chine et
gélatine alimentaire, cette dissection permet de bien mettre en évidence l’arcade péripédonculaire cheminant entre l’artère cérébrale postérieure crânialement et l’artère
cérébelleuse supérieure caudalement.
Cette fois-ci, l’artère colliculaire est double. Cette variante de la normale est
fréquente(12). Elles cheminent parallèlement aux artères cérébrale postérieure et
choroïdienne postéro-médiale vers le haut et à l’artère cérébelleuse supérieure vers le
bas. L’artère colliculaire à destinée du colliculus supérieur est appelée artère colliculaire
principale tandis que les artères colliculaires supplémentaires sont appelées artères
colliculaires accessoires.
Cette vue latérale permet par ailleurs d’observer le trajet de l’artère choroïde
antérieure, vers le haut et le dehors, longeant la bandelette optique sur sa face
inférieure.
Segment précommunicant de
l’artère cérébrale
postérieure
Artère
communicante
postérieure
Segment postcommunicant de
l’artère cérébrale
postérieure
Artère
cérébelleuse
supérieure
Double origine de
l’artère
choroïdienne
postéro-médiale
Artère
colliculaire
principale
Crânial
Latéral
Vue antérieure du tronc cérébral
De plus, cette pièce met en évidence une variation concernant l’artère cérébrale
postérieure gauche. Celle-ci est d’un calibre très inférieur à son homologue droite et ce
jusqu’à l’abouchement de l’artère communicante postérieure. L’artère cérébrale
postérieure semble donc provenir du système carotidien.
Cette variation peut s’expliquer par l’origine embryologique primitive de l’artère
cérébrale postérieure qui naît tout d’abord de l’artère carotide interne et qui est, par la
suite, captée par le système vertébro-basilaire au cours du développement fœtal(9).
L’artère carotide interne conserve donc, dans ce cas, son territoire primitif.
L’origine de l’artère choroïdienne postéro-médiale gauche de ce sujet est aussi
remarquable puisqu’elle naît à la fois du segment pré-communicant de l’artère cérébrale
postérieure et de son segment post-communicant.
Tout comme l’artère cérébrale postérieure gauche, l’artère choroïdienne postéromédiale provient alors en majorité du système carotidien.
Artère choroïde
antérieure
Rameaux pour le
pédoncule cérébral
Artère communicante
postérieure
Crânial
Vue antéro-latérale du pédoncule cérébral droit
Latéral
Cette vue antéro-latérale permet de visualiser l’artère choroïde antérieure. Elle
naît ici du segment terminal de l’artère carotide interne, quelques millimètres au-dessus
de la naissance de l’artère communicante postérieure.
Son trajet, initialement oblique vers l’arrière et le dehors, dessine une lettre S très
allongée avec une concavité inférieure puis une concavité supérieure.
Par ailleurs, on observe des rameaux provenant de l’artère communicante
postérieure et semblant pénétrer le pédoncule cérébral. Aucun des auteurs étudiés dans
cette recherche ne fait état de telles collatérales, mais il ne paraît pas invraisemblable
que celles-ci puissent exister du fait de la proximité de l’artère communicante
postérieure avec le mésencéphale.
Artère
choroïde
antérieure
Rameaux
perforants
Crânial
Latéral
Vue antéro-latérale du pédoncule cérébral droit
Cette dissection met aussi en évidence les collatérales de l’artère choroïde
antérieure, pénétrant dans la partie supérieure de la face antérieure du pédoncule
cérébral. Plusieurs rameaux peuvent être mis en évidence. Les premiers paramédians
pénétrant la face antérieure du pied du pédoncule tandis qu’un deuxième groupe de
rameaux est positionné plus latéralement et pénètre le pédoncule cérébral pour
vasculariser les structures profondes telles que la substance noire et le noyau rouge.
3. Groupe latéral
Le groupe latéral est composé des collatérales des branches médiale et latérale de
l’artère cérébelleuse supérieure ainsi que celles des artères colliculaire et choroïdienne
postéro-médiale. La plupart d’entre elles pénètrent le mésencéphale sur sa face latérale
au niveau du sillon latéral du mésencéphale.
Artère
choroïdienne
postéro-médiale
Artère
colliculaire
principale
Rameaux
perforants
Artère
colliculaire
accessoire
Crânial
Vue latérale droite du mésencéphale
Ventral
Tout d’abord, on observe que le calibre des artères est bien moins important que
celui observé jusqu'à maintenant. En effet, cette pièce étant restée plus longtemps dans
le formol que les autres sujets utilisés, les artères ont été abimées et ne représentent pas
exactement la réalité en terme de diamètre.
Il est toutefois possible d’observer l’arcade péri-pédonculaire composée ici de
plusieurs artères choroïdiennes postéro-médiales, ce qui est fréquemment retrouvé, et
de deux artères colliculaires.
Les artères choroïdiennes postéro-médiales sont relativement fines la plupart du
temps et peuvent être parfois difficilement visibles. Elles proviennent de l’artère
cérébrale postérieure et contournent le pédoncule cérébral tout en étant parallèles aux
artères colliculaire et cérébrale postérieure.
De plus, cette dissection permet d’observer les artères perforantes provenant de
l’artère colliculaire principale. Ces perforantes correspondent aux artères
circonférentielles courtes de la classification de Foix et Hillemand(7).
Artères
circonférentielles
courtes
Artère
cérébrale
postérieure
Artères
choroïdiennes
postéro-médiales
Crânial
Dorsal
Vue latérale gauche du mésencéphale
L’injection au latex néoprène rouge permet d’observer les artères de petit calibre.
Ici, on observe bien le départ de trois groupes d’artères circonférentielles courtes au
niveau de la face postérieure de l’artère cérébrale postérieure.
Les niveaux de pénétration de ces artères s’étagent de la face antéro-latérale à la
face latérale et perforent la base du pédoncule cérébral et le tegmentum du
mésencéphale pour permettre leur vascularisation. L’artère cérébrale postérieure peut
donc participer directement au groupe latéral.
De plus, la terminaison de l’artère cérébrale postérieure dans son trajet
mésencéphalique est visible. Elle se divise à ce niveau en deux branches : calcarine (vers
le bas) et pariéto-occipitale (vers le haut).
Artère choroïdienne
postéro-médiale
Artère choroïdienne
antérieure
Crânial
Vue latérale droite du mésencéphale
Dorsal
Cette vue latérale d’ensemble permet de voir le trajet des artères choroïdiennes.
L’artère choroïdienne postéro-médiale, après avoir cheminé parallèlement aux artères
cérébrale postérieure et colliculaire, se recourbe vers le haut et l’arrière pour s’engager
dans la fissure transverse du cerveau de BICHAT. On verra plus tard, que c’est durant ce
trajet qu’elle abandonnera des branches pour le colliculus supérieur et la partie
supérieure de la lame tectale.
Crânial
Ventral
Collatérales
pour le
mésencéphale
-
Artère
cérébelleuse
supérieure
Vue latérale droite du mésencéphale
Cette vue latérale étudie seulement le trajet latéral de l’artère cérébelleuse
supérieure. Toutefois, les figures précédentes ont permis de mettre en évidence son
origine au niveau de l’extrémité crâniale du tronc basilaire, en dessous de la naissance
de l’artère cérébrale postérieure, de laquelle elle est séparée par le nerf oculomoteur
commun. C’est la plus importante collatérale du tronc basilaire.
Oblique en dehors et en haut, elle contourne le pédoncule cérébral dans une
concavité intérieure, en longeant le bord supérieur du pont et abandonne des branches
pour la face latérale du mésencéphale.
Il est important de noter que la contribution mésencéphalique de l’artère
cérébelleuse supérieure augmente au cours de son trajet vers l’arrière.
4. Groupe postérieur
Le groupe postérieur forme un réseau dense recouvrant les colliculi supérieurs
et inférieurs et est composé de branches provenant des artères cérébelleuse supérieure,
colliculaire et choroïdienne postéro-médiale.
Ce réseau est nommé réseau anastomotique tectal.
Artère
cérébrale
postérieure
Branche
médiale de
l’artère
cérébelleuse
supérieure
Crânial
Latéral
Vue postérieure du tronc cérébral
Cette vue postérieure du tronc cérébral met en évidence le trajet de l’artère
cérébelleuse supérieure après sa division en branches médiale et latérale. Seule la
branche médiale concerne la vascularisation du mésencéphale. Elle se dirige vers le
dedans le long du pédoncule cérébelleux supérieur puis bifurque crânialement. Elle
vascularise principalement le colliculus inférieur homolatéral lors de son trajet
postérieur.
L’artère cérébelleuse supérieure correspond aux artères circonférentielles
longues de la classification de Foix et Hillemand(7).
Artère
choroïdienne
postérolatérale
Branche médiale
de l’artère
cérébelleuse
supérieure
Artère
colliculaire
Nerf trochléaire
(IV)
Crânial
Vue postéro-latérale droite du mésencéphale
Ventral
Une vue postéro-latérale permet d’observer à la fois la fin de l’arcade péripédonculaire et la division de l’artère cérébelleuse supérieure.
Elle permet de se rendre compte que la branche médiale de l’artère cérébelleuse
supérieure est plus destinée au colliculus inférieur, tandis que les artères colliculaire et
choroïdienne postéro-médiale sont dirigées vers le haut et vascularisent ainsi le
colliculus supérieur et la partie supérieure de la lame tectale.
L’artère choroïdienne postéro-médiale est dirigée vers la région pinéale et
chemine près de la ligne médiale.
Le trajet de l’artère colliculaire est, quant à lui, plus court. Il s’arrête à la face
latérale des colliculi. Lorsqu’elle est unique, l’artère colliculaire se divise en deux
branches à la face postérieure : une antérieure se ramifiant sur le colliculus supérieur,
une autre postérieure qui gagne le colliculus inférieur.
Crânial
Latéral
Artères
circonférentielles
courtes
Branche médiale
de l’artère
cérébelleuse
supérieure
Artère
cérébrale
postérieure
Vue postéro-latérale droite du tronc cérébral
Artère
cérébrale
postérieure
Artères
centrales
postérolatérales
Crânial
Ventral
Vue latérale droite du mésencéphale
L’artère cérébrale postérieure participe elle aussi directement au groupe
postérieur par le biais d’artères circonférentielles courtes et d’artères centrales postérolatérales (anciennes thalamo-géniculées).
Les artères circonférentielles courtes naissent du segment postérieur de l’artère
cérébrale postérieure et pénètrent le mésencéphale à hauteur des colliculi supérieurs.
Les artères centrales postéro-latérales naissent en aval de l’artère communicante
postérieure, au niveau du segment latéral de l’artère cérébrale postérieure. Leur
destinée première est la vascularisation du noyau latéro-ventral du thalamus et des
corps géniculés, mais elles peuvent aussi vasculariser en partie le mésencéphale au
cours de leur trajet transversal vers le dedans.
Ici, les artères centrales postéro-latérales se distribuent en deux branches
donnant elles-mêmes plusieurs rameaux dont certains pénètrent la face postérosupérieure du mésencéphale.
Crânial
Latéral
Artère
colliculaire
accessoire
Artère
choroïdienne
postéromédiale
Branche
médiale de
l’ASCA
Artère
colliculaire
principale
Branche
latérale de
l’ASCA
Vue postérieure du mésencéphale
Cette vue postérieure permet tout d’abord d’observer les rapports entre l’artère
cérébelleuse supérieure et le nerf trochléaire. Celui-ci passe ici au niveau de la branche
médiale de l’artère cérébelleuse supérieure (ASCA), divisée ici en deux branches
terminales.
Le trajet du nerf trochléaire est très proche de l’artère cérébelleuse supérieure et
peut présenter des variations en fonction du trajet de l’artère cérébelleuse supérieure.
Par ailleurs, on observe le réseau tectal formé des anastomoses entre les
différentes artérioles en provenance des artères colliculaire, cérébelleuse supérieure et
choroïdienne postéro-médiale.
V. DISCUSSION
1. Limites de l’étude
La première limite de cette étude est la mauvaise diffusion de l’encre de chine
pouvant s’expliquer par le fait que les injections ont toutes été faites sur des sujets
formolés, contrairement aux injections au latex faites avec des sujets frais.
En effet, on suppose que la formolisation peut parfois entraîner une diminution
de la lumière du vaisseau par affaissement de l’artère sur elle-même. La présence de
bulles d’air dans les artères peut aussi expliquer en partie le manque de diffusion.
Pour pallier à ce problème, il aurait certainement fallu injecter l’encre de chine
avec très peu de gélatine sur un sujet frais et déjà disséqué pour contrôler le bon
déroulement de l’injection.
Un tel type d’injection n’a pas été réalisé, tout d’abord du fait de la difficulté à
garder le tronc cérébral en bon état après dissection sur un sujet frais. De plus, l’encre
de chine a une capacité de diffusion très importante et peut donc colorer toute la pièce
s’il existe une quelconque fuite sur le réseau artériel. L’addition de gélatine alimentaire
était donc indispensable.
La deuxième limite de cette étude réside dans la difficulté à observer la
vascularisation interne. Encore une fois, une injection uniquement à l’encre de chine sur
un sujet frais aurait certainement permis une telle observation mais les mêmes
problèmes que ceux précédemment évoqués s’opposait à cette injection.
L’injection au latex permettait en partie d’observer les artérioles pénétrant le
mésencéphale mais la viscosité du latex limitait l’injection des perforantes à la
périphérie du mésencéphale.
Une injection avec de l’Altufix suivie d’une corrosion peut être utilisée dans un
but de visualisation de la vascularisation interne mais nous avons préféré privilégier les
dissections permettant d’observer les rapports entre la vascularisation et les structures
composants le mésencéphale.
Les travaux de Duvernoy(4) en 1978, consistant
à injecter de l’encre de chine puis à procéder à des
coupes, ont permis d’observer précisément
l’architecture
vasculaire
des
centres
du
mésencéphale. Le but de cette étude était de prouver
qu’il était possible d’évaluer avec précision la
topographie des centres nerveux grâce à une
technique d’injection intravasculaire, permettant
ainsi l’étude du trajet des vaisseaux à l’intérieur du
tissu nerveux.
Concernant
l’angio-architectonie
du
mésencéphale, Duvernoy a mis en évidence la
présence d’une trame capillaire très importante au
niveau des colliculi, surtout inférieurs. De plus les
centres du mésencéphale tels que le noyau rouge ou
le noyau du nerf oculomoteur, sont nettement visibles
du fait de la présence d’une trame vasculaire dense
contrastant avec la trame capillaire pauvre et
Coupe transversale du mésencéphale d'après
régulière de la substance blanche.
les travaux de Duvernoy (4)
2. Variations
Les données de la littérature font état de nombreuses variations dans la
disposition des artères du mésencéphale tant dans leur origine, leur nombre et leur
trajet. Certains cas de figure ont pu être observés dans cette étude.
Concernant le groupe antéro-latéral, il a été observé que les artères thalamiques
perforantes postérieures pouvaient naître d’un tronc commun, provenant du segment
pré-communicant de l’artère cérébrale postérieure, et permettre ainsi la vascularisation
du pédoncule cérébral controlatéral.
Cinq types radio-anatomiques normaux ont pu être mis en évidence dans la
littérature(17). Les cas où ces artères naissent d’un seul tronc commun, de 0,5 à 1 cm de
long, et donnent des ramifications terminales représentent un faible pourcentage. La
plupart du temps, ces artères naissent au nombre de trois, de l’extrémité supérieure de
l’artère basilaire.
Par ailleurs, il nous a été donné de voir une variation concernant l’origine de
l’artère cérébrale postérieure. Celle-ci provenant dans ce cas-là majoritairement du
système carotidien via l’artère communicante postérieure.
Lasjaunias(9) a mis en évidence des variations de l’origine des artères cérébrale
postérieure et cérébelleuse supérieure. Dans près de 40 % des cas il existe des
anastomoses à l’origine de ces deux artères. Selon le type de ces anastomoses, plusieurs
possibilités peuvent être mises en évidence : ainsi l’artère cérébelleuse supérieure peut
provenir de l’artère communicante postérieure. Cette variation peut correspondre à la
fusion caudale de la division postérieure de l’artère carotide interne qui conserve son
territoire primitif.
Dans ce cas, l’artère choroïde antérieure vascularise les régions corticales de
l’artère cérébrale postérieure, ce qui réduit l’artère cérébrale postérieure à l’artère
communicante postérieure et à son premier segment pré-communicant.
Fréquemment, l’artère colliculaire peut être dédoublée. Dans ce cas on parle
d’artères colliculaire principale et accessoire. Elles naissent alors toutes deux du
segment pré-communicant de l’artère cérébrale postérieure.
On retrouve aussi, dans la littérature, des variations d’origine de l’artère choroïde
antérieure pouvant parfois naître de l’artère cérébrale moyenne ou de l’artère
communicante postérieure.
3. Angio-architectonie du mésencéphale
Dans son article intitulé Arterial territories of human brain : Brainstem and
cerebellum, Tatu(15) décrit les differents territoires de vascularisation du mésencéphale.
Il divise ainsi les collatérales en quatre groupes artériels :
- Le groupe antéro-médial ;
- Le groupe antéro-latéral ;
- Le groupe latéral ;
- Le groupe postérieur.
Cette étude détermine donc quels sont les troncs d’apport des structures internes
du mésencéphale. Selon ces recherches, le groupe antéro-médial dont l’apport est
uniquement assuré par l’artère cérébrale postérieure vascularise le noyau rouge, le
noyau oculomoteur et ses fibres. Le groupe antéro-latéral est associé au groupe latéral,
celui-ci étant réduit. Ainsi, ils vascularisent le crus cerebri, la substance noire et une
partie du lemniscus médian. Les artères du groupe postérieur s’occupent, quant à elles,
des colliculi et de la substance grise périaqueducale.
De plus, il est important de noter qu’il n’existe pas d’anastomose à l’intérieur du
mésencéphale entre le réseau droit et gauche et que les anastomoses artérielles
profondes sont absentes.
Coupe transversale du mésencéphale à hauteur des colliculi inférieurs d’après Tatu(15)
Coupe transversale du mésencéphale à hauteur des colliculi supérieurs d’après Tatu (15)
4. Applications cliniques et pathologies du mésencéphale
Les atteintes vasculaires du mésencéphale sont rarement pures et sont souvent
accompagnées d’ischémie de structures avoisinantes. Ceci est dû à la proximité du
mésencéphale avec d’autres structures telles que le pont, le thalamus et le cervelet.
L’atteinte la plus fréquemment retrouvée est une atteinte unilatérale provoquant
un syndrome alterne. Il est le plus souvent dû à une ischémie d’une des artères du
système vertébro-basilaire. Cette ischémie peut être provoquée par des thrombus, des
plaques d’athérome, des hémorragies par rupture d’anévrysme ou des phénomènes de
cisaillement.
La symptomatologie varie en fonction de l’artère touchée, et les différentes
variations peuvent modifier la prise en charge chirurgicale.
Le syndrome de Weber(10) est un exemple de syndrome alterne causé par une
atteinte du groupe antérieur du mésencéphale. Il se traduit par :
- du côté de l’atteinte : une paralysie des muscles innervés par le nerf oculomoteur
commun (ptosis, déviation de l’œil en bas et en dehors) et une mydriase par
atteinte du noyau d’Edinger-Westphal.
- du côté controlatéral : une hémiplégie proportionnelle par atteinte des tractus
cortico-spinaux et cortico-nucléaires.
Le syndrome de Claude(3), comme le syndrome de Weber, est dû à un infarctus
mésencéphalique paramédian. Il associe une paralysie oculomotrice complète ou
dissociée du côté de la lésion et un syndrome cérébelleux par atteinte des fibres du
pédoncule cérébelleux supérieur après leur décussation dans le noyau rouge.
Le syndrome de Benedikt(13), décrit en 1889, traduit une atteinte du groupe
antérieur et plus particulièrement une ischémie du noyau rouge. Il comprend des
mouvements anormaux (mouvements choréo-athétosiques) controlatéraux, une
hypertonie, une paralysie du III et une hémiparésie souvent discrète.
Le syndrome de Parinaud est un syndrome vasculaire du groupe postérieur du
mésencéphale. Il se manifeste par une paralysie de la verticalité du regard.
Les syndromes de Weber, Claude et Benedikt sont des syndromes du
mésencéphale relativement communs.
Par ailleurs il est possible de classer les symptômes des atteintes du
mésencéphale en fonction du groupe artériel concerné par l’atteinte(8) :
Lorsque le groupe antéro-médial est touché, les troubles oculomoteurs et l’ataxie
sont les principales manifestations cliniques. Ces lésions sont souvent dûes à une
sténose du segment pré (P1) ou post-communicant de l’artère cérébrale postérieure.
Il arrive que les groupes antéro-médial et antéro-latéral soit atteints en même
temps. Dans ce cas les patients peuvent présenter des troubles oculomoteurs et une
hémiparésie définitive.
Quand seul le groupe antéro-latéral est concerné, une hémiparésie définitive et
une hémiataxie peuvent être présents, par atteinte des fibres des tractus cortico-spinal
et cortico-ponto-cérébelleuses. Il a ainsi été prouvé qu’un infarctus mésencéphalique
pouvait être à l’origine d’un syndrome ataxique hémiparésique Par contre il n’y a aucun
trouble oculomoteur.
L’atteinte du groupe latéral se caractérise par des symptômes sensitifs et le
pronostic fonctionnel des patients est généralement bon. Ceci s’explique par le territoire
réduit du groupe latéral.
L’ataxie est la manifestation neurologique la plus fréquente témoignant d’un
infarctus du mésencéphale, s’expliquant par la proximité du mésencéphale et du
cervelet.
Il est donc possible de raisonner quant aux artères lésées, en fonction des
symptômes présentés par le patient.
5. Drainage veineux du mésencéphale
Les veines du tronc cérébral : ont été énormément étudiées par les anatomistes
(Duvernoy, 1975, 1983) et par les radiologistes (Huang à partir de 1965 et Wackenheim
à partir de 1970) pour les diagnostics cliniques.
Il serait certainement très intéressant de mettre en parallèle la disposition
artérielle du mésencéphale et le drainage veineux pour étudier les similitudes pouvant
exister entre ces deux systèmes.
En effet, nous avons pu observer au cours de cette étude la proximité entre ces
deux systèmes, et ce plus particulièrement au niveau de la face postérieure du
mésencéphale.
VI. CONCLUSION
En synthèse, la vascularisation du mésencéphale met en jeu des artères
relativement fines provenant des artères cérébrale postérieure, cérébelleuse supérieure
et choroïde antérieure.
Au cours de cette recherche, il nous a été donné de distinguer les quatres groupes
artériels décrits par Lazorthes(10). Par ailleurs, il est possible de corréler cette
classification à celle de Foix et Hillemand(7).
En effet, d’après ce que nous avons pu observer, les artères paramédianes
décrites par Foix et Hillemand comme étant des vaisseaux très courts et pnétrant
rapidement dans le mésencéphale juste après leur origine, semblent correspondre aux
artères perforantes du groupe antéro-médial.
Par ailleurs, il est communément admis que les artères circonférentielles longues
correspondent aux artères cérébelleuses supérieures. Dans le cas du mésencéphale, des
auteurs tels que Testut et Latarget(16) mettent en évidence que les artères cérébrale
postérieure, colliculaire et choroïdienne postéro-médiale décrivent un trajet similaire à
celui des artères circonférentielles longues, se dirigeant vers la face postérieure du
mésencéphale.
Les artères circonférentielles courtes de Foix et Hillemand viennent aborder les
faces latérales du mésencéphale. D’après les observations que nous avons pu faire, elles
semblent donc correspondre aux collatérales des artères cérébrale postérieure,
colliculaire principale et accessoire, et choroïdienne postéro-médiale.
En fait, Wackenheim et Braun(17) ont montré que les artères paramédianes et
circonférentielles courtes naissent aussi bien sur les troncs de base que sur les branches
circonférentielles longues, si bien que les territoires vasculaires répartis en trois
catégories d’artères pourraient être remis en cause. Cette répartition ne serait donc pas
si franche entre les différents groupes artériels.
VII. RÉFÉRENCES
(1) BEN PANSKY. Embryologie humaine. Paris : Ellipses, 1998, 523 p.
(2) BOURRET, LOUIS. Anatomie du système nerveux central, 3ème édition. Paris :
Expansion scientifique française,1986.
(3) CAMBIER, MASSON, DEHEN. Neurologie, 13ème édition. Elsevier Masson, 2012,
539 p.
(4) DUVERNOY H. Étude de l’angioarchitectonie de l’encéphale. Anatomie clinica :
Springer-Verlag, 1979, p. 207-222.
(5) DUVERNOY H. Humain brain stem vessels. New York : Springer-Verlag, 1978.
(6) DUVERNOY H. The human brain stem and cerebellum. Wien New York : SpringerVerlag, 1995, 430p.
(7) FOIX C, HILLEMAND P. Les artères de l’axe encéphalique jusqu’au diencéphale
inclusivement. Neurology, 1925, p.705-739.
(8) KIM. Pure midbrain infarction : clinical, radiologic, and pathophysiologic findings.
Neurology, 2005, vol.64.
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spinal cord and spine. Berlin : Springer-Verlag, 1990, 337 p.
(10) LAZORTHES G. Le système nerveux central : description, systématisation et
exploration, 3ème édition revue et augmentée. Masson, 1983, 414 p.
(11) LAZORTHES, GOUAZE, SALAMON. Vascularisation et circulation de l’encéphale.
Tome II. Paris : Masson, 1978, 214 p.
(12) LEMINOR J-M, BILLMANN F. Neuroanatomie centrale : Aide mémoire
d’anatomie descriptive humaine. Ellipses, 2012.
(13) PRITCHARD, ALLOWAY. Neurosciences médicales : les bases neuroanatomiques
et neurophysiologiques. DeBoeck Université, 1999, 526 p.
(14) ROUVIÈRE, DELMAS. Anatomie humaine. 15ème édition. Tome IV. Paris : Masson,
2002, 411p.
(15) TATU. Arterial territories of human brain : brainstem and cerebellum.
Neurology, 1996, vol.47(5).
(16) TESTUT, LATARGET. Traité d’anatomie humaine, 9ème édition. Tome II. Paris : G.
DOIN & CIE, 1948, p. 918-919.
(17) WACKENHEIM, BRAUN. Angiography of the mesencephalon : normal and
pathological findings. Springer-Verlag, 1970, 154 p.
RÉSUMÉ
Vascularisation du mésencéphale
Laboratoire d’Anatomie – Faculté de Médecine de Nantes
OBJECTIF
Le but de cette étude est, dans un premier temps, de décrire la disposition des artères
vascularisant le mésencéphale tout en cherchant à réaliser une synthèse des différentes
classifications. Dans un second temps cette étude cherchera à décrire certaines des
variations pouvant être rencontrées.
MATÉRIELS ET MÉTHODES
Six sujets sur sept ont été injectés via les artères carotides internes et les artères
vertébrales, trois à l’encre de chine noire et gélatine alimentaire et trois au latex
néoprène rouge et acide acétique dilué à 50%.
Parmi les sujets utilisés, trois étaient déjà formolés et trois autres ont été formolés après
injection.
Sur les sept dissections réalisées, cinq ont consisté à prélever le tronc cérébral du reste
de la pièce. Pour celles-ci, trois voies d’abord postérieures, une voie d’abord supérieure
et une voie d’abord médiale ont été réalisées.
RÉSULTATS
Les artères vascularisant le mésencéphale peuvent être divisées en quatre groupes :
- Le groupe antéro-médial provient uniquement de l’artère cérébrale postérieure
et se distribue entre les artères thalamiques perforantes postérieures et les
rameaux pédonculaires. Ces artères perforent le mésencéphale et cheminent
jusqu’aux structures profondes le composant ;
- Les groupe antéro-latéral et latéral forment une arcade péri-pédonculaire formée
de l’artère cérébrale postérieure et ses branches : les artères colliculaire et
choroïdienne postéro-médiale, et de l’artère cérébelleuse supérieure. Le système
carotidien participe aussi au groupe antérolatéral par le biais de l’artère choroïde
antérieure ;
- Le groupe postérieur forme un réseau tectal dense naissant de,la branche
médiale de l’artère cérébelleuse supérieure, de la terminaison de l’artère
colliculaire et des collatérales de l’artère choroïdienne postéro-médiale.
CONCLUSION
Les résultats de cette étude sont en adéquation avec la classification moderne
(Lazorthes) des artères du tronc cérébral mais permettent de mettre cette classification
en parallèle avec les classifications antérieures telles que celle de Foix et Hillemand.
La vascularisation du mésencéphale fait l’objet de nombreuses variations, dont certaines
ont pu être observées dans cette étude.
Ces variations dans le trajet, le nombre et l’origine de ces artères peuvent impacter sur
la prise en charge des patients atteints d’infarctus du mésencéphale tel que les
syndromes alternes.
Mots clés : mésencéphale, vascularisation, artère cérébrale postérieure, artère
cérébelleuse supérieure, artère choroïde antérieure.
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