Démarche diagnostic financier GFN139

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STRUCTURE DU DIAGNOSTIC
ECONOMIQUE ET FINANCIER
La structure du diagnostic obéit à une démarche classique d'analyse des risques et des rendements
dès lors que toute accumulation d'actifs économiques qu'induit le développement de l'activité
industrielle et commerciale nécessite au préalable la détention de ressources financières. Celles-ci
par les contraintes financières qu'elles entraînent, rémunération et remboursement ou maintien du
capital investi, imposent à l'entreprise un niveau de rentabilité à dégager, le choix d'une structure
financière à respecter, une anticipation et une couverture éventuelle des risques. L'analyse des faits
marquants, actualisés à la clôture de chacun des exercices, permet d'apprécier dans quelle mesure
l'entreprise s'écarte ou se rapproche des exigences que lui impose la recherche d'un développement
équilibré. Une synthèse globale souligne les conclusions et recommandations développées au
cours du déroulement du pré-diagnostic.
Chacun des points suivants, reprend les informations recueillies dans le dossier de gestion en
commentant leurs évolutions agrémentées, si possible, de graphiques :
1 - Identité de l'entreprise et moyens utilisés
2 - Identification et évolution du risque économique
3 - Identification et évolution du risque financier
4 - Identification et évolution des indicateurs d'exploitation
5 - Identification et évolution des indicateurs de rentabilité
6 - Appréciation et qualité du développement
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1 - Identité de l'entreprise et moyens utilisés :
Les éléments d'information suivants doivent être succinctement repris pour identifier l'entreprise
tant sur le plan de l'optique patrimonial et organisationnel qu'économique :
11 - Identité de l'entreprise :
Nom , type juridique et adresse du siège social
Adresse des principaux lieux d'exploitation
Nom des principaux actionnaires et des filiales rattachées
Identification des sociétés soeurs hors liens juridiques (SCI. . . )
Nom et adresse de l'expert comptable et du commissaire aux comptes
Nom et adresse des principaux banquiers
12 - Organigramme simplifié
• De la structure juridique si groupe
• De la structure administrative et de gestion (nom et âge des principaux responsables,
effectifs rattachés)
13 - Moyens d'exploitation
Superficie des bâtiments, affectation et localisation
Structure du matériel d’exploitation par catégorie :
Recours à la sous-traitance
Système informatique et logiciels utilisés
14 - Particularités complémentaires :
Liens juridiques avec d'autres sociétés, accords de partenariat (Réseaux, GIE. . . . ), Qualification. .
.
15 - Activité exercée
Activité dominante : en % du chiffre d'affaires total.
16 - Changement de structure juridique et de méthode de gestion
Fusion / Scission, apport d'actifs, cession bail.(lease-back) . . .
Modification des durées et rythmes d'amortissement
Recours à la location de moyens d'exploitation (pneumatiques, entretien. . . )
TVA sur débit ou encaissement . . .
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2 - Identification du risque économique :
21 - Dépendance client : (cf. tableau 13)
• % du CA réalisé en client direct
• % du CA réalisé en tant que sous-traitant
% du CA réalisé avec les 5 principaux clients
Nombre total de clients réguliers
22 - Dépendance sectorielle : (cf. tableaux 13 et 14)
• répartition du CA par spécialité et marché (tab. 13)
• répartition du CA par secteur professionnel (tab. 14)
23 - Sécurité activité :
• % du CA réalisé sous contrat : montant, si connu, du terme fixe en engagement reçu
24 - Sécurité financière :
• Montant des lignes de crédit négocié à court terme par nature et niveau confirmé en montant et
en durée
• Montant des lignes de crédit négociées et non utilisées
• % des crédits à taux fixes
• Montant des engagements de rachats de matériel par le constructeur ou concessionnaire ( ou buyback )
25 - Flexibilité exploitation :
Taux de recours à la sous-traitance
Taux de recours à la location à court terme de moyens d'exploitation (en % du du coût direct total)
Taux de recours aux intérimaires (en % du coût salaires)
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3 - Identification et évolution du risque financier :
31 - Appréciation de la politique financière
• Évolution du rapport : Fonds propres / chiffre d'affaires
• Évolution du rapport : ∑ Dettes financières / Fonds propres
• Évolution du rapport : ∑Avances bancaires Court terme / ∑Dettes financières
• Évolution du rapport : ∑Avances bancaires Court terme / Besoin en Financement d'Exploitation
• Évolution du rapport : Crédit bail et location financière / ∑Dettes financières
• Évolution du rapport : Autofinancement d'exploitation / Investissement net de cessions
La structure de l'information à traiter doit permettre d'élaborer un bilan financier selon une
présentation type, dégageant les notions de capital engagé - capital économique, capital financier
ou investi - indispensables à toute analyse des performances économiques et des risques financiers
d'activités industrielles et commerciales.
Immob.hors exploitation
Immob.financières, en cours et divers
Amortissement
Autofinancement
Cumulé
Provision pour renouvelt
Autres provisions
Immob. d'exploitation
Fds Propres
Résultat mis en réserve
Non valeurs
(Valeur brute)
Capital social, primes d'émission et CCA
Apports externes
Besoin en financement d'exploitation
Dettes financières MLT
Trésorerie nette (1)
Total
Total
311 - Rapport des fonds propres au chiffre d'affaires
Les fonds propres sont déterminés sur la base de la situation nette comptable corrigée de la
distribution des bénéfices, des non valeurs, des comptes courants associés, des provisions pour
risques. Le niveau minimum de ce rapport est fonction du degré d’intensité capitalistique de
l’activité et donc du risque en capital associé, du niveau des actifs non liquides accumulés (fonds
de commerce, actifs financiers), du niveau du BFR et du risque d’exploitation (niveau des coûts
fixes, sensibilité à l’activité économique, degré de dépendance aux clients…)
312 - Rapport des dettes financières aux fonds propres
Le calcul de l'endettement financier inclut les engagements financiers hors bilans à recenser à partir
des contrats de crédits baux, de location financière, d'affacturage et escompte d'effets commerciaux
ainsi que les dettes fournisseurs sur immobilisations. Cette information est à compléter de la
connaissance des accords de crédits confirmés à comparer aux utilisations (notamment pour les
avances bancaires), et des cautions et garanties données aux tiers.
Cet indicateur peut utilement être complété par l'analyse de la structure de l'endettement financier :
• rapport du crédit bail et location financière à l'endettement financier total
• rapport des avances bancaires à l'endettement financier total
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313 - Rapport des avances bancaires à court terme sur le Besoin en Fonds de Roulement
Le recours aux avances bancaires à court terme, par nature remboursables au moins une fois l'an,
ne se justifie que si l'entreprise est soumise à une activité saisonnière. En tout état de cause, le
montant des avances bancaires ne devrait pas dépasser 50% du niveau du Besoin en Financement
d'Exploitation.
314 - Rapport de l'autofinancement d'exploitation aux investissements nets de cession :
L'autofinancement d'exploitation est défini comme la différence entre l'EBE et les opérations de répartition (frais financiers nets, IS, participation, dividendes), soit avant intégration des charges et
produits à caractère exceptionnel. L'investissement inclut les opérations financées par location
(crédit bail, location financière) déduction faite des valeurs de cession. Cette information doit être
complétée si possible par une analyse du tableau d'emplois ressources sur 3 années consécutives.
32 - Appréciation de la capacité de remboursement :
• Évolution du rapport : Autofinancement disponible / Valeur ajoutée
• Évolution du rapport : Frais financiers et assimilés / EBE
• Évolution du rapport : Remboursement échus dans l'année, frais fi et loyers /EBE
• Détermination de la durée résiduelle des financements :
• Dettes financières stables et assimilés / (EBE - loyers) en nbre d'années au taux du marché
Le recours à l'endettement pour assurer le financement des investissements introduit des charges de
remboursement annuelles que l'entreprise doit pouvoir couvrir avec les revenus qu'elle tire de son
exploitation. Ceci implique que le niveau de l'autofinancement disponible soit positif. La solvabilité
de l'entreprise dépend donc de sa capacité bénéficiaire et du niveau de son endettement.
Néanmoins, l'entreprise appartenant ‡ certains secteurs d’activité industrielle dispose d'un atout qui
vient lever pour partie la contrainte de solvabilité telle qu'elle a été définie, dans la mesure où elle
investit dans des actifs très flexibles, c'est-à-dire adaptables aux brusques variations de
l'environnement.
Les trois contraintes de flexibilité de l'actif, que représentent le degré de divisibilité de l'actif
industriel, la forte mobilité du capital et la disponibilité élevé des biens, sont d'autant plus faciles à
respecter pour les entreprises que:
- le nombre de matériels ou d’actifs disposant d’une autonomie propre est important
(divisibilité)
- elle possède des actifs peu spécialisés (mobilité)
- la part de l'endettement par rapport à l'actif investi est faible. Dans le même sens, plus la
part des actifs à réaliser sera faible par rapport à l'actif détenu, plus l'entreprise pourra
facilement faire face à l'exigibilité de ses dettes et ceci dans l'hypothèse où la concrétisation
du risque économique ne lui permet d'en couvrir le remboursement par sa seule capacité
d'autofinancement.
321 - Rapport de l'autofinancement disponible sur la valeur ajoutée :
L'autofinancement disponible étant le solde entre l'autofinancement d'exploitation et l'ensemble des
prélèvements financiers rattachés à l'endettement financier accumulé (par en capital des loyers,
remboursement du capital échu dans l'année). Ce solde doit rester impérativement positif; en cas de
solde négatif, il y a lieu de s'assurer du niveau de rentabilité dégagé, une telle situation pouvant
provenir d'un recours à l'endettement financier sur une durée trop courte eu égard à la durée du
cycle d'investissement des actifs investis.
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322 - Rapport : Remboursement échus dans l'année, frais financiers et loyers / EBE
Ce rapport complète le rapport précédent, son niveau ne devant pas dépassé 80% si l'on souhaite
conserver une couverture suffisante des risques d'exploitation et disposer d'une marge suffisante
pour la couverture de la rémunération des fonds propres.
323 - Rapport des frais financiers, et assimilés, à l'EBE
L'Excédent Brut d'Exploitation a pour objet d'assurer la couverture du coût de détention de l'actif
(dotations aux amortissements, rémunération du capital investi), la couverture des risques
d'exploitation et le financement de la croissance de l'entreprise. Dès lors, il est prudent de limiter le
niveau d'un tel indicateur à 20%, au delà duquel il appartient de vérifier la maîtrise dans la
formation du revenu dégagé, sachant qu'au delà de 40% l'entreprise n'est plus en mesure d'assurer
correctement la contrainte de remboursement des dettes financières. Ce seuil est bien entendu
croissant avec la duration des financements mis en œuvre (endettement) et le niveau des taux
d’intérêt.
324 - • Détermination de la capacité de remboursement des financements :
Dettes financières stables et assimilés / (EBE - loyers), en nombre d'années au taux du marché
La capacité d'endettement de toute entreprise dépend du niveau du revenu dégagé à partir duquel
est assurée la couverture des flux financiers de remboursement et de rémunération de la dette
financière.
L'EBE corrigé correspond à l'EBE déduction faite des loyers pour lesquels on ne dispose pas du
niveau de l'endettement financier associé (loyers immobiliers, loyers financiers. . . ). Le résultat
doit être converti en nombre d'années d'EBE par référence au calcul d'annuités financières soit :
(((1+ki)^(-1/12))*((1+ki)^(-n)-1)/(((1+ki)^(-1/12))-1))/12 = Dettes Financières stables / EBE
corrigé
où :
ki = Taux du marché
n = nombre d'années moyennes d'endettement cumulé
Ce résultat doit être comparé avec la durée moyenne du cycle d’investissement de l’entreprise.
33 - Évolution de l'équilibre financier :
• Évolution du rapport fonds de roulement / Besoin en Fonds de Roulement
• Évolution du rapport BFR / chiffre d'affaires
• Évolution de la durée moyenne de règlement client + part du compte client de plus de trois mois
• Évolution de la durée moyenne de paiement fournisseurs
• Évolution du rapport dettes fiscales et sociales / Valeur Ajoutée
• Niveau des retards de paiement fournisseurs, Trésor et URSSAF (indiquer si inscription de
privilèges)
331 - Rapport du fonds de roulement au Besoin en Fonds de Roulement :
Le calcul du fonds de roulement est établi selon le mode financier, i.e. en incluant dans les dettes
financières stables la part des dettes à échéance à moins d'un an conclues à l'origine à moyen terme.
Le calcul du BFR inclut l'ensemble des actifs et passifs à court terme lié à l’exploitation à
l'exclusion de tout élément de la trésorerie (liquidités et avances bancaires).
La notion de fonds de roulement qui représente l'excédent des capitaux permanents (fonds propres,
amortissements économiques cumulés et endettement d'origine à plus d'un an) sur l'actif immobilisé
(total des actifs hors exploitation, incorporels, financiers et l'actif immobilisé d'exploitation),
indique la part des ressources stables à long terme que l'entreprise affecte au financement de ses
actifs à court terme lié à l'exploitation, essentiellement stocks et créances clients.
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Dans une optique économique, on considérera que plus le niveau du fonds de roulement est
important au regard de son Besoin en Fonds de Roulement (actifs à court terme liés à l'exploitation
– dettes à court terme d’exploitation), plus l'entreprise assure la couverture de son risque
d'exploitation en minimisant, dans son financement la part des ressources à court terme que sont les
ressources cycliques (fournisseurs) et bancaires (découvert, recours à l'escompte). La valeur
relative du fonds de roulement, par rapport au Besoin en Fonds de Roulement, est donc un
indicateur de vulnérabilité à court terme de l'entreprise en cas de retournement de conjoncture et
représente alors le degré de risque accepté par l'entreprise.
Dans le cas de stocks constitués d’éléments non destinés à la vente (i.e. destinés au bon
fonctionnement du cycle de production), ces stocks doivent être considérés comme un stock outil,
permanent dans l'entreprise et dont la nature diffère peu de celle de l’actif industriel. Le stock outil
est ainsi assimilé à des actifs immobilisés.
En revanche des stocks négociables qui peuvent apparaître dans certaines branches d'activité, sont
intégrés aux actifs circulants d'exploitation.
332 - Rapport du BFR au chiffre d'affaires (ou à la production) complété du calcul des délais de
règlement client et fournisseur.
Cette information est à compléter d'un calcul des dettes fiscales et sociales normatives, de la
connaissance des protêts et privilèges enregistrés au greffe du tribunal de commerce et de l'analyse
de la balance âgée client pour appréhender le risque de dépréciation des créances clients pour
retard de paiement; l'évolution du rapport dettes fiscales et sociales / valeur Ajoutée permet en
première approche de repérer les distorsions introduites par des retards éventuels de paiement.
Le solde des actifs courts termes d'exploitation de l'entreprise sur les dettes court terme
d'exploitation se définit comme le besoin en financement d'exploitation. Il se décompose en deux
soldes en fonction de la nature de ces composants:
• Le Besoin en Fonds de Roulement (créances clients - dettes fournisseurs – dettes fiscales et
sociales + stocks négociables): il est directement lié à l'activité de l'entreprise et évolue en fonction
de celle-ci. ,
• et, à l'opposé, le Besoin en Fonds de Roulement acyclique: il regroupe les autres créances et les
autres dettes. Il ne suit généralement pas les variations d'activité, dans la mesure où il provient des
activités annexes de l'entreprise.
Le montant des créances est fonction de deux variables: le niveau d'activité (toute croissance du
chiffre d'affaires entraîne nécessairement un gonflement des créances); et le délai de paiement
accordé à la clientèle, celui-ci étant un élément de la politique commerciale dont on néglige souvent les conséquences financières.
Le délai de paiement des créances en jours se calcule de la façon suivante:
(Total des créances clients et comptes rattachés + effets escomptés non échus + affacturage) * 360
/ Chiffre d'affaires T.T.C.
Les créances sont celles figurant au poste clients et comptes rattachés et comprennent l'ensemble
des créances non échues qui ont été mobilisées et le financement par recours à l'affacturage. De ce
total ont été déduites les provisions pour créances douteuses. L'analyse de la balance âgée client
permet de faire ressortir un risque d'insuffisance de provisions sur créances douteuses, celles-ci
pouvant être appréciées comme étant toutes créances d'ancienneté supérieure à trois mois.
Les ressources de financement à court terme englobent principalement les crédits accordés par les
fournisseurs, l'Etat et le personnel.
Le calcul du délai de règlement des fournisseurs en jours s'effectue de la façon suivante:
Dettes fournisseurs * 360 / Consommations intermédiaires T.T.C.
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4 - Identification et évolution des indicateurs d'exploitation :
41 - Évolution de la marge sur coût direct et des frais généraux
L'analyse de la marge sur coût direct, toutes activités confondues, permet d'apprécier en première
approche un risque de sous-tarification des activités. L'analyse complémentaire par nature d'activité
constitue une première approche sur le plan analytique à compléter par contrat, par client, pour
apprécier les zones pour lesquelles la rentabilité dégagée s'avère manifestement insuffisante; une
marge sur coût direct négative doit conduire le chef d'entreprise à remettre en cause la maintien
d'une telle activité faute d'en redresser la productivité et/ou les tarifs.
Années
t -2 en %
Chiffre d'affaires propres
100
(dont marge sur sous-traitance et négoce)
- coûts fixes directs
= Marge contributive sur frais directs
- Frais généraux
= Résultat courant
t-1
100
t
100
42 - Évolution du coût de détention de l’actif en % du chiffre d’affaires propres
L’appréciation du niveau de l'EBE par rapport au coût de détention peut être influencé par des
modifications de politique de renouvellement; il apparaît dès lors judicieux d'appréhender le coût
total de détention du matériel industriel selon le calcul suivant :
Dotations aux amortissements et assimilés (comptables et économiques)
Rémunération du capital (frais financiers et assimilés)
Frais d'entretiens et réparations (comptables et abonnés)
Taxes professionnelles sur actif
Frais d'assurances (comptables et provisionnés)
Le coût de détention de l'actif peut être apprécié de deux façons :
- mode comptable : dans ce cas, un risque de sous ou sur évaluation peut intervenir du fait
des arbitrages en matière de calcul d'amortissement (règles fiscales) et de financement (part
des fonds propres et de l'endettement financier)
- mode économique : calcul effectué à partir de l'évaluation des valeurs de remplacement du
parc exploité, de la durée du cycle d'investissement, de l'anticipation de la valeur résiduelle,
du coût moyens des ressources financières investis (coût du capital).
Dans tous les cas, il y a lieu de corriger ces calculs des biais introduits par le recours au crédit bail
ou location financière.
• Répartition du coût total de détention (dot aux amortissements corrigées des + ou moins values
sur cession de matériel)
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43 - Évolution des soldes intermédiaires de gestion
• Évolution du rapport : Valeur ajoutée / chiffre d'affaires propres
• Répartition de la valeur ajoutée (base 100 Valeur ajoutée)
• Évolution du rapport : EBE corrigé / chiffre d'affaires propres
• Évolution du rapport : MBA d'exploitation / chiffre d'affaires propres
L'augmentation très sensible du risque financier, qui provient de la difficulté qu'ont les entreprises à
générer à partir de leur exploitation un niveau de surplus monétaire suffisant, conduit à s'interroger
sur la façon dont se forme l'autofinancement et sur l'évolution du niveau de productivité des
équipements mis en œuvre.
431/ Rapport de la valeur ajoutée sur le chiffre d'affaires propre :
Le calcul de la valeur Ajoutée est retraité :
des coûts de loyers assimilables soit à des coûts d'amortissements et frais financiers, soit à
des coûts de personnel, de façon à neutraliser l'effet des arbitrages que peut effectuer
l'entreprise entre achat des moyens d'exploitation et location dans l'analyse de la
rentabilité intrinsèque de l'exploitation,
des dotations aux provisions sur actif circulant nettes de reprises, plus les pertes sur
créances irrécouvrables, de façon à appréhender le niveau de surplus monétaire réellement
réalisable, ainsi que des subventions d’équilibre d’exploitation
Ce rapport permet d'apprécier la capacité de l'entreprise à maîtriser les coûts intermédiaires; la
détérioration du rapport peut également résulter d'une baisse des niveaux de tarification.
432/ Répartition de la valeur ajoutée
L'entreprise n'a pas pour seul objectif le développement de son activité. Elle doit également
satisfaire un certain nombre de contraintes sous la forme d'une juste rémunération des facteurs de
production utilisés - salaires , charges sociales, impôts et taxes, frais financiers et dividendes - et
assurer le maintien de ses actifs productifs, en se réservant une rémunération minimum et la
couverture des risques d'exploitation1 par l'autofinancement.
433/ Rapport de l'Excédent Brut d'Exploitation corrigé (EBE) au Chiffre d'affaires à comparer au
rapport coût de détention de l'actif au chiffre d'affaires de façon à faire ressortir l'excès ou
l'insuffisance de marge.
Le calcul de l'EBE corrigé doit être redressé par rapport à la définition comptable:
des transferts de charge sur Valeur Ajoutée,
des autres produits et charges d'exploitation,
des loyers sur actifs pour lesquels l’entreprise ne dispose pas des éléments nécessaires au
retraitement du capital économique (valeur brute des actifs mis à sa disposition), et du
capital investi (valeur des dettes financières restant dues).
434/ Rapport de la Marge Brute d'Autofinancement d'Exploitation au Chiffre d'affaires propres
Cet indicateur doit être utilisé, de préférence à la notion de capacité d'autofinancement, dans la
mesure où il est calculé déduction faites des provisions et reprises sur actifs circulants et hors tout
élément à caractère exceptionnel ou hors exploitation. La MBA se détermine par différence entre
l'Excédent Brut d'Exploitation, après intégration des produits et autres charges sur exercices
antérieurs, et les frais financiers et assimilés nets des produits financiers (hors revenus des titres de
participation) et de l'Impôt sur les Sociétés.
1 il y a lieu, en cas de besoin de vérifier le montant des dotations aux provisions sur risques, le plus souvent
non calculées, pour ce qui concerne la couverture du risque de propre assureur et des engagements sociaux.
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5 - Identification et évolution des indicateurs de rentabilité :
L'analyse de la productivité et de la rentabilité permet de s'assurer de l'évolution des performances
économiques de l'entreprise. On peut ainsi mieux s'assurer de l'analyse du niveau de
l'autofinancement. A ce sujet, il est intéressant de noter qu'une analyse en volume écarte les effets
de la variation des prix. En effet, un ajustement insuffisant du prix de vente à l'évolution des prix
relatifs des éléments de coûts corrigés des gains de productivité peut entraîner une baisse de
rentabilité, l'analyse en valeur ne permettant pas d'en situer l'origine, alors qu'une analyse des
conditions d'exploitation, qui ne ferait apparaître aucune détérioration, situerait cette baisse au seul
niveau des variations de prix relatifs.
51 - Évolution de la productivité
• Évolution du rapport : valeur ajoutée / effectif total moyen
En règle générale, la mesure de la productivité est donnée par le rapport entre la quantité des
facteurs produits et la quantité de facteurs consommés. Ce rapport souligne à structure d’actif et
d'activité constante, l'évolution de la productivité des moyens d'exploitation (personnel).
52 - Évolution de la rentabilité
• Évolution du rapport : EBE corrigé / Capital économique
• Évolution du rapport : Résultat d'exploitation / capital investi
• Évolution du rapport : Résultat net / fonds propres
Si la survie de l'entreprise nécessite parfois le développement de son activité, dans tous les cas, elle
l'oblige à assurer un seuil minimum de rentabilité en deçà duquel l'entreprise est condamnée à
disparaître.
521/ Rapport EBE corrigé / Capital économique
La rentabilité économique est mesurée par le rapport entre le surplus monétaire d'exploitation que
constitue l'excédent brut d'exploitation et le capital économique, représenté par la somme de l'actif
brut immobilisé d'exploitation et du Besoin en Financement d'Exploitation. Cependant, cette
rentabilité peut être fortement influencée par la stratégie de renouvellement de l’actif industriel, du
fait de l'impact que peut avoir cette politique sur le montant des frais d'entretien et de réparation, et
de la part importante de l’actif industriel dans l'actif brut total. L'étude de cette rentabilité s'effectue
de façon étroite avec l'évolution de l'âge moyen des actifs industriels qui permet de situer la
stratégie adoptée par l'entreprise au niveau du renouvellement de ses actifs. En effet, la rentabilité
peut fortement baisser dès lors que l'âge moyen de l’actif vieillit. Dans tous les cas, l'excédent brut
d'exploitation doit couvrir non seulement la rémunération du capital investi, mais aussi satisfaire,
au minimum, le renouvellement du capital employé par le biais des dotations aux amortissements et
la couverture des risques d'exploitation (dotations aux provisions à caractère de réserve).
522/ Résultat d'exploitation / Capital investi
Le calcul de la rentabilité du capital investi (soit la somme des fonds propres et des dettes
financières et assimilées), permet d'apprécier la capacité de l'entreprise à rémunérer les capitaux
investis. Ce rapport est à comparer au coût de l'endettement financier si l'on veut apprécier la
capacité de l'entreprise à dégager un effet de levier positif (cf. § suivant). Le résultat d'exploitation
est calculé comme étant la différence entre l'EBE corrigé, les dotations aux amortissements et
assimilés (hors loyers sur actifs immobiliers et location financière) corrigées des plus ou moins
values de cession sur actifs industriels liées à leur renouvellement, les dotations aux provisions
pour risques nettes de reprises et les produits et charges d'exploitation sur exercices antérieurs.
Certains auditeurs préconisent de calculer le résultat d’exploitation et le résultat courant avant
dotations nettes de reprises des provisions pour risque, considérant le caractère assimilable des
provisions accumulées à des fonds propres et par conséquent le montant de la dotation aux
provisions à l’affectation d’un résultat à des réserves pour la couverture d’un risque identifié.
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53 - Évolution de l'effet de levier
L'analyse de l'effet de levier permet d'apprécier le niveau de rentabilité financière dégagée (cf. §
précédent) compte tenu du coût de l'endettement. Elle repose sur l'analyse combinatoire des trois
indicateurs suivants :
Rentabilité du capital engagé (RCE) ou investi : rapport du résultat d'exploitation au capital investi,
soit ko
Coût de l'endettement : rapport des frais financiers et assimilés (hors loyers immobiliers et location
financière) à la somme des dettes financières, soit ki
Structure financière : rapport des dettes financières aux fonds propres, soit L
La rentabilité des fonds propres (résultat courant sur fonds propres), soit ke, se déduit des
indicateurs précédents par la relation :
ke = ko + L ( ko - ki)
La différence entre la rentabilité financière (ko) et le coût de l'endettement (ki), soit l'indice de
profitabilité, doit être positive si l'on veut dégager un effet de levier; dans le cas contraire, cela
conduit à un effet de massue, soit une baisse de la rentabilité des fonds propres au fur et à mesure
que l'endettement s'accroît; dans ces conditions, l'entreprise doit rechercher à augmenter la
rentabilité du capital investi en particulier en abaissant son point mort (recherche d'économies de
frais généraux, variabilisation des coûts) ou en augmentant son volume d'activité (recherche de
gains de productivité).
6 - Appréciation de la qualité du développement :
61 - Évaluation comparée des différents indicateurs de développement
• Taux de croissance du chiffre d'affaires propres (hors sous-traitance)
• taux de croissance des effectifs
• taux de croissance du capital économique
• taux de croissance du capital investi
• Rentabilité des fonds propres
La qualité du développement de l'entreprise s'apprécie également par l'analyse de différents
indicateurs de croissance, notamment en rapportant l'évolution de l'activité à l'évolution des
moyens, ces derniers devant évoluer moins vite si l'on considère une croissance équilibrée.
En particulier, il y a lieu de vérifier que la rentabilité des fonds propres correspond au minimum au
taux de croissance du capital investi, sous peine d'entraîner une détérioration de la structure
financière.
Par ailleurs, une croissance plus faible du capital investi par rapport à celle du capital économique
peut traduire un vieillissement de l'actif investi où un excès d'amortissement comptable par rapport
un calcul d'amortissement en mode linéaire sur la durée réelle du cycle d'investissement.
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