Monsieur Aurèle St-Yves
es collègues de M. St-Yves savaient qu’il était responsable
de l’enseignement de nombreux cours au premier cycle et
qu’il était apprécié des étudiants. Son âge vénérable et ses
quarante années au service de l’École de psychologie faisaient en
sorte qu’il était devenu « la mémoire de l’École ». Il est en fait
devenu une figure emblématique de ce que l’École a déjà été, et
même de ce qu’a longtemps été la psychologie au Québec,
notamment en raison du fait qu’il était prêtre. Lors des assemblées
des professeurs, il avait un souci que les procédures soient suivies
correctement et il pouvait aussi apporter une perspective historique
sur l’état de certains dossiers, toujours dans un style aussi inqualifiable qu’indescriptible! L’homme à la
casquette, qui déambulait lentement sur différents étages du FAS, était surtout un homme de cœur. En fait, il
avait vraiment à cœur les intérêts supérieurs de l’École. Cette qualité a transparu pleinement lors de
l’organisation des Fêtes du 50ème anniversaire de l’École qui ont eu lieu en 2011. Il voulait que les célébrations
soient à la hauteur de la valeur qu’il attribuait à l’École et grâce à sa bienveillance, elles l’ont été. Il était peut-
être le plus disponible de tous les professeurs, toujours disposé, presque trop (!), à converser sur divers sujets.
Son départ soudain a laissé un grand vide à l’École mais il restera longtemps dans nos mémoires.
Simon Grondin, professeur à l’École de psychologie.
ue ce soit à titre d’étudiant ou d’auxiliaire d’enseignement, les contacts, les échanges et les rencontres
avec M. St-Yves ont toujours été à la fois intéressants et particuliers. Homme passionné, il avait une
façon bien à lui de voir, de concevoir et de faire les choses. Aurèle St-Yves a toujours su accrocher un
sourire aux gens qu’il croisait. Malgré son âge et son style d’enseignement peu orthodoxe, il était apprécié de
ses étudiants. Tous ceux qui ont eu la chance d’avoir M. St-Yves comme professeur se rappelleront longtemps
de ses fameuses mises en situation avec ses objets transitionnels, de son diagramme de l’œuf avec ses œufs à
la coq, ou bien de chacun de ses jeux de mots qu’il prenait plaisir à répéter d’année en année, voire même de
séance en séance! Qui n’a jamais entendu parler d’Aurèle S-Yves à l’École de psychologie de l’Université
Laval?
Bien qu’âgé, M. St-Yves présentait une force de caractère incroyable et une motivation à offrir le meilleur de
lui-même. Malgré le fossé des générations qui le séparait de ses étudiants et parfois même de ses collègues, il
tentait (bien que cela fût plutôt ardu) de se mettre à jour et de suivre les courants technologiques, par
l’entremise de ses patientes étudiantes qui passaient des heures à répondre à ses courriels! Travailler sous sa
direction n’a pas toujours été simple. Il était facilement disponible pour ses étudiants et auxiliaires, mais
quiconque a déjà eu une discussion dans le bureau d’Aurèle comprend qu’il devait s’armer de patience!
Il était prêtre, enseignant, psychologue, éditeur, pilote d’avion, et quoi d’autres? Je suis sûr qu’il restait encore
beaucoup à découvrir sur cette personne, sur ce personnage. M. St-Yves n’a laissé personne indifférent. Je me
souviendrai toujours du vieil homme au fond de son bureau, qui chantait en travaillant, 7 jours sur 7. Peu de
gens ont pu le connaître réellement mais ceux qui ont eu ce privilège l’ont grandement apprécié.
Frédéric Bolduc, fidèle assistant.